cr s. hurel - SNES Rouen
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cr s. hurel - SNES Rouen
CR de la rencontre avec Sandrine HUREL députée PS de la 6ème circonscription de Seine-Maritime NEUFCHÂTEL Jeudi 7 mars 2013 Dans le cadre de notre «tournée» des parlementaires effectuée par les élus en CAPA, nous avons rencontré Sandrine Hurel, députée PS de la 6ème circonscription de Seine Maritime qui a récemment remplacé Michel Lejeune, Maire UMP de Forges les Eaux. Sandrine Hurel est aussi vice-présidente du Conseil Général de Seine Maritime. Nous nous sommes rencontrés à sa permanence parlementaire de Neufchâtel. Nous avons d’abord resitué brièvement notre rencontre dans le contexte de la préparation de la loi de décentralisation qui serait présentée au conseil des Ministres de début Avril, avant d’être amendée et votée par le parlement. Nous avons exprimé notre inquiétude par rapport aux conséquences que la décentralisation faisait peser sur le fonctionnement des services de l’orientation scolaire et sur l’avenir des CIO. Nous avons rappelé les circonstances dans lesquelles la loi de 2009 avait été amendée à la hâte par le sénateur UMP Carles, étendant les dispositions de l’OTLV aux publics de la formation initiale, sans égard pour leurs besoins spécifiques. Nous avons pointé les difficultés qui entourent la mise en place du SPO et les dangers que nous voyions dans une application sans discernement de la loi et de ses décrets d’application. Nous avons enfin pointé les dangers que la décentralisation font courir à l’égalité du service rendu d’une région à une autre. Sandrine Hurel nous a répondu qu’elle ne partageait pas nos craintes dans la mesure où les personnels conservaient leur statut au sein de la fonction publique d’Etat et que notre travail au sein des établissements scolaires n’était pas remis en question. Sandrine Hurel a répété à plusieurs reprises que le conseil régional appartenait au service public et qu’il ne pouvait y avoir de doute sur les intentions des élus à l’encontre des personnels et de leurs missions. Mais il est nécessaire à ses yeux d’unifier les missions des acteurs de l’orientation et de développer les partenariats entre les structures qui s’occupent d’orientation. Selon Sandrine Hurel, la Cité des Métiers et la mise à disposition de personnels de diverses structures est un modèle1. Elle considère que les publics en difficulté vis à vis de l’emploi sont les mêmes : les jeunes décrocheurs, les jeunes en difficulté d’insertion sont ceux qui, quelques années plus tard, viennent grossir les rangs des demandeurs d’emploi. Selon elle, ils nécessiteraient le même traitement. Aujourd’hui, l’orientation fonctionne mal, il faut la réformer. Trop de jeunes suivent des formations qui ne débouchent pas sur l’emploi. Sandrine Hurel cite l’exemple des Bac Pro SPLV et des difficultés que ses titulaires rencontrent pour trouver un emploi. Les réponses de Sandrine Hurel n’ont pas été pour nous satisfaire, nous nous en sommes expliqués. Il a été difficile de la convaincre que la forte demande de l’OTLV, dans un contexte budgétaire contraint à moyens constants voire en baisse, entrainerait nécessairement une réduction de l’activité au contact des publics scolaires et que les CIO ne pourraient pas continuer d’assurer leurs missions actuelles, des missions qu’ils ont déjà du mal à remplir avec les moyens actuels (observatoire de la formation, lutte contre le décrochage, prise en charge des élèves en grande difficulté et en situation nous avons fait remarquer que, conformément à la Charte Européenne des Cités des Métiers les conseillers était tenus de taire leur appartenance institutionnelle. Sandrine Hurel a pris note, promettant de se renseigner... 1 de handicap, accompagnement et formation des équipes enseignantes...). Nous avons évoqué le projet de la convention proposée par le CG 27 qui attendait que le CIO s’occupent des publics RSA et qui ne citait pas les élèves en situation de handicap, une convention qui heureusement a été finalement abandonnée. Que les CO-Psy ne soient peut-être pas les professionnels les plus compétents pour prendre en charge le suivi du public au RSA ne dérangeait pas Mme Hurle car tous les métiers évoluent, y compris le nôtre ; il suffit que l’on se forme, nous a-t-elle rétorqué… Nous avons fait remarquer que, contrairement à certaines idées reçues, les CIO travaillaient depuis longtemps en partenariat avec de nombreux organismes tels que les Missions Locales, Pôle-Emploi, les représentants des entreprises, les organisations professionnelles... Mais à travers la question de la relation formation/emploi, nous avons pointé le risque de l’adéquationnisme et de ses effets pervers à l’échelle d’un territoire, même étendu comme celui de la région. Dans un contexte économique encore aggravé par la crise, les entreprises sont incapables de préciser à long terme leurs besoins en terme de recrutement. Plus l’échéance s’allonge, plus la prévision est incertaine. Or dans le même temps, l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail au sortir de l’école ne cesse de s’allonger. Nous avons aussi rappelé que le discours des entreprises évoluait sur la question des recrutements, qu’au delà des qualifications, elles recherchaient de plus en plus en compte des compétences et qu’à leurs yeux le niveau de formation générale conditionnait l’adaptation de leurs personnels aux évolutions technologiques. Une occasion de montrer que les CIO, contrairement au procès qu’on leur fait souvent, rencontrent les acteurs économiques et sont bien au fait de la réalité du marché du travail... La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère qu’on peut qualifier de tendue. Nous avons trouvé Sandrine Hurel très accrochée à une conception de l’orientation en prise directe avec les besoins économiques du territoire. Selon elle, nous ferions un mauvais procès au Conseil Régional (et à son président...) qui ne souhaite qu’améliorer l’accès des jeunes hauts-normands au marché du travail. La fin de l’entretien était moins crispée lorsque nous avons évoqué les propositions syndicales d’un service d’orientation à deux branches, et qu’on pouvait discuter des modalités de coopération entre ces deux branches. Le mot d’articulation a été plusieurs fois prononcé. François BERTAUD Jean-Pierre MENUGE Elus SNES-FSU