LE LIGUEUR DE LA POINTE et COEUR MEDOC
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LE LIGUEUR DE LA POINTE et COEUR MEDOC Édition Septembre 2016 Directeur de la publication: Louis Rieux Rédaction collective Section de Saint-Vivien Pointe et Cœur Médoc SOMMAIRE EDITORIAL Page1.. : Éditorial LA PEUR C'est terrible de voir à quel point nos compatriotes sont apeurés par tout Page 2 : et n'importe quoi. Cette peur qui enlève tout sens critique, qui ne Médias et Démocratie permet plus l'évaluation juste de la situation devant laquelle on se trouve. Page 3 et 4. Peur des bactéries, alors que sans elles nous ne pourrions pas vivre ; peur Quelques chiffres sur les du gluten ; peur du gras, du maigre, du cholestérol, peur des animaux, migrants peur des voisins, peur du lendemain, le tout sans discernement. A propos de l'agenda Peur de perdre leur emploi, et du coup, accepter les exigences du Page 4..: Communiqué sur les patronat ou de leurs employeurs, quitte à souffrir de plus en plus en fin prisons de mois et à y laisser tous les jours un peu de leur dignité. Dans ces conditions on a même peur qu'un étranger vienne prendre les AGENDA derniers reliefs d'une vie de plus en plus difficile. Peur de voir ces hordes venues de l'est, du sud et d'ailleurs, prendre d'assaut le travail, les Octobre ressources diminuées des services sociaux, les logements et l'air que l'on 15 Oct respire. Réunion des adhérents à On sent bien qu'il s'agit d'un mélange d'ignorance, d'égoïsme, Saint-Vivien d'indifférence savamment entretenus par les conditions dans lesquelles Novembre s'exerce la démocratie et la stupide délégation de pouvoir du système. 14 au 17 novembre Mais paradoxalement ils n'ont pas peur des machines à décerveler, des SSI à Hourtin croyances diverses, de perdre leur liberté, pas peur de la menace de 24 novembre guerre qui se profile en Europe, pas peur de l'appétit féroce des Exposition débat à Grayan financiers de tous horizons, de la folie libérale.. Décembre 10 Décembre AG de la section Comment combattre cette panique qui conduira beaucoup d'entre eux dans l'orbite des démagogues de tous poils, en particulier ceux qui exploitent la situation créée par l'incurie des pouvoirs successifs qui se sont exercés dans les pays occidentaux depuis cinquante ans ? Le non respect de la volonté des peuples est bien ce qui a conduit à la situation où nous sommes aujourd'hui. Mais au fait, nos concitoyens ont-ils vraiment peur ? Ou bien veut-on les apeurer pour mieux les manipuler ? Un sondage Amnesty International montre que 82% des français sont prêts à accueillir des réfugiés ; le gouvernement et les moyens d'informations seraient-ils « terrorisés » par la droite raciste et xénophobe ? L. Rieux Page 1 LES MÉDIAS ET LA DÉMOCRATIE Nos entendons souvent que la presse, les médias en général, sont des contre pouvoirs qui garantissent nos démocraties contre les abus de pouvoir. Est-ce bien sûr ? Que se passe-t-il quand ce ne sont plus les faits significatifs qui comptent mais l'anecdotique ? Ou bien des informations importantes qui sont cachées. Des faits rapportés qui s'avèrent erronés jamais démentis. Pas même d'excuses pour les dégâts commis dans certains cas. L'électeur alors perd confiance dans les médias et chacun croit en sa vérité, faite à partir des sottises qui peuvent circuler sur les réseaux sociaux, forts en désinformation . Il y en a une extraordinaire démonstration lorsque l'on rencontre des personnes convaincues par la théorie du complot. On peut aussi regarder comment les médias et certains politiques ont œuvré au moment du vote pour le Brexit ; déversant des contre vérités énormes sans que les informations réalistes soient relayées comme ce dut être fait. Le métier de journaliste n'est pas de livrer des informations politiques brutes, il doit avoir une culture suffisante et la volonté de donner des moyens au lecteur de se repérer par rapport à l'histoire, de comprendre des aspects que le citoyen lecteur n'est pas à même de saisir immédiatement. Ces tâches ne sont pas faites par les auteurs sur les réseaux sociaux. Les incidents de Toulon sont révélateurs : les témoignages recueillis auprès des victimes d'agressions ne correspondent pas aux informations largement diffusées dans la presse et sur facebook, en particulier les propos dits " islamistes " cités et qui n'ont pas été prononcés, seul un journal a émis un rectificatif mais le mal était fait ! C'est la notion de vérité qui est affaiblie, un fait est devenu une opinion , il n'y a plus consensus sur cette notion. 40% des Français s'informent via les réseaux sociaux . Facebook, Youtube, Google sur leur ordinateur. Ce sont de parfaits diffuseurs de rumeurs. Pourquoi a-t-on tendance à croire ce qui se répand sur ces réseaux alors que nous n'avons aucun contrôle, aucune garantie sur la qualité des informations qui s'y diffusent? On peut se demander si l'important n'est pas qu'une histoire soit vraie, l'important est que les gens cliquent ! De plus si on ne présente pas un événement il n'existe pas ! On note aussi que ce qui l'emporte sur tout autre considération est l'émotion provoquée par une info, une image ou un événement. Les algorithmes qui composent les flux d'informations, sur Facebook, sont conçus pour remonter des nouvelles censées correspondre à ce que vous aimez. Autrement dit, ils proposent une vision du monde sélectionnée pour aller dans le sens de vos croyances et de vos convictions. Les résultats de recherche sur google ne sont pas pour tous les mêmes. Ces fonctions tendent à nous isoler des idées que nous ne partageons pas et des informations susceptibles d'élargir notre horizon ou de corriger des informations au moins discutables. La limite de ce phénomène est que la moitié de la population ne connaisse rien de l'autre moitié ! La perte de crédibilité des élites entraîne une perte de confiance ou l'hostilité envers celles-ci mais aussi une perte de confiance envers les médias et les institutions. Il se relaie des informations ou des opinions fallacieuses, incomplètes, mensongères parce qu'elle donnent aux relayeurs le sentiment d'avoir appris quelque chose d'important. Le cycle se répète et devient inarrêtable. Nous devons exiger des journalistes le respect des valeurs cardinales du journalisme : informer, vérifier, rassembler les témoignages, et ne pas lâcher le fil qui mène à la vérité. Nous avons besoins de médias fiables pour combattre les rumeurs et les fausses informations. Nous devons aussi en utilisant les réseaux contribuer à ce que ce travail soit fait mais pas seulement via les réseaux sociaux, nos entourages, nos connaissances doivent entrer dans le circuit. Certaines informations de cet article sont issues du journal Courrier International n°1349 du 8 au 14 septembre L. Rieux Page 2 Quelques chiffres sur les migrants 48 millions d'enfants immigrés ou déplacés dans le monde – 300 000 personnes ont tenté la traversée de Méditerranée en 2016; le nombre de morts n'est que très légèrement inférieur (-15%) à celui de l'an dernier, relève le HCR. Au total, 3 211 personnes sont mortes ou portées disparues. "Avec ce taux, 2016 sera l'année la plus meurtrière pour la mer Méditerranée", a prévenu le porte-parole du HCR. Presque tous les migrants traversant la Méditerranée tentent de rejoindre la Grèce et l'Italie – Quelque 48% des personnes arrivant en Grèce sont des Syriens, 25% viennent d'Afghanistan, 15% d'Irak, 4% du Pakistan et 3% d'Iran. Ceux qui arrivent en Italie viennent à 20% du Nigeria et à 12% d’Érythrée. Ils sont également 7% à venir de Gambie, 7% de Guinée, 7% du Soudan, 7% de Côte d'Ivoire, selon le HCR. – La Turquie reçoit actuellement 2,7millions de réfugiés – -54 000 réfugiés sont encore bloqués en Grèce depuis la fermeture des frontières – 10 euros « la passe » pour un jeune afghan bloqué à Athènes Eurostat donne des indications qui permettent de juger l’effort français par rapport à ses voisins. L’indicateur le plus pertinent est le nombre de demandeurs d’asile rapporté à la population du pays. Voici ce que cela donne pour le premier trimestre 2016 : la France a accueilli 270 demandeurs d’asile par million d’habitants, soit deux fois moins que la moyenne européenne (565).1 -Le mur de Calais, officiellement appelé par le gouvernement Britannique « mur de protection anti-migrants », est un projet du gouvernement britannique qui souhaite construire un mur en plein Calais, afin de mettre fin à l'afflux de migrants vers – le Royaume-Uni. La construction du mur devrait se terminer avant la fin de l'année 2016. Le mur, mesurera 4 mètres de hauteur et est prévu pour s’étendre sur 1 kilomètre. L’ouvrage coûtera 2,7 millions d’euros et sera financé par le RoyaumeUni. – 9000 réfugiés dans la jungle de Calais vont être déplacés dans des hébergements quelque part en France l- L'Hexagone table, cette année, sur un niveau de demandes d'asile similaire à celui de 2014, soit 65.000 nouveaux dossiers, alors que l'Allemagne, terre d'immigration, prévoit d'en accueillir près d'un million. – Elle se situe au 18e rang (sur 31), très loin derrière l’Allemagne (2 155), mais aussi l’Autriche (1 619), la Suisse (964), le Luxembourg (888), la Suède (790), le Danemark (527), la Belgique (419) ou la Finlande (392). Sylvie Petitjean A PROPOS DE L'AGENDA Réunion des adhérents : cette réunion a pour objet de préparer l'activité de la section jusqu'à la fin de l'année. Suggestions et appréciations de chacun bien venues. Semaine de la Solidarité Internationale : du 14 au 17 novembre, le thème cette année est « la condition féminine dans le monde » ; exposition au collège de Hourtin sur le thème « les métiers n'ont pas de sexe », 17 novembre débat avec les élèves. Le soir au cinéma de hourtin projection du film « No Land Song » à 18 heures suivi d'un débat avec le public et d'un apéro. 24 novembre A la bibliothèque de Grayan, reprise de l'exposition sur « les métiers n'ont pas de sexe » suivie d'un débat avec le public invité par le section. 10 Décembre 1 « contrairement a ce que Monsieur Sarkozy le 15 Moment important de la vie de la section, surtout septembre 2016 a clamé « Arrêtons de culpabiliser en regard de ce qui nous attend en 2017. la France ! Il y a quelque chose d’effrayant dans Pour clôturer l'AG il y aura eu une invitation au cette affaire : nous recevons beaucoup plus de gens public à participer à un débat sur « laïcité et le genre » précédé d' une introduction avec la que les autres ! » conférence de monsieur Pena RUIZ. Page 3 CONSTRUCTION DE NOUVELLES PRISONS 69375 : c'est le nombre de personnes qui étaient détenues dans les prisons en juillet dernier, la France atteignant ainsi des taux de détention inégalés depuis le 19ième siècle. Contraignant 3 à 4 personnes à partager des cellules de 9 m² en maison d'arrêt et autour de 1500 personnes à dormir chaque nuit sur des matelas posés au sol. Au mépris du principe de l'encellulement individuel et de la dignité des personnes, près de 15000 personnes sont en surnombre et une quarantaine de maisons d'arrêt connaissent un taux d'occupation de plus de 150%. Pour y remédier, le gouvernement annonce la construction de 10000 nouvelles places pour l'horizon 2024. Une réponse ambitieuse et audacieuse ? Non, une vieille recette qui a déjà fait la preuve de son inefficacité et que les gouvernements successifs continuent de nous servir comme la seule solution pragmatique... restant sourds aux résultats de nombreuses études et statistiques qui la pointe au contraire comme inopérante, que ce soit pour endiguer la surpopulation carcérale ou pour réduire la récidive. Que disent les chiffres ? Que depuis 25 ans, près de 30000 places de prison ont été construites, un effort immobilier inédit entraînant une hausse de 60% du parc pénitentiaire. Sans effet cependant sur la surpopulation car dans le même temps, le pays a emprisonné toujours plus et de plus en plus longtemps, sous le coup de politiques pénales essentiellement répressives. Des politiques qui seraient rendues nécessaires par une insécurité grandissante, entend-on dire. Une idée reçue là aussi démentie par la réalité, le taux de criminalité étant globalement stable, les homicides et violences sexuelles ayant même diminués ces dernières années. En France comme ailleurs, la courbe du nombre de personnes détenues n'est pas tant liée à celle de la délinquance qu'aux choix de politiques pénales des gouvernants. Des politiques qui se sont concrétisées dans notre pays par l'allongement de la durée moyenne de détention et après une incarcération massive pour des petits délits, avec une augmentation moyenne de 33% du nombre de détenus condamnés à des peines de moins d'un an de prison en cinq ans. Surtout construire plus de prisons, ce n'est pas mieux protéger la société. Au contraire. La prison produit ce qu'elle entend combattre : elle aggrave l'ensemble des facteurs de délinquance en fragilisant les liens familiaux, sociaux ou professionnels, favorise les fréquentations criminogènes, et n'offre qu'une prise en charge lacunaire, voire inexistante-face aux nombreuses problématiques rencontrées par la population carcérale en matière d'addiction, de troubles psychiatriques, d'éducation, de logement, d'emploi etc... Conséquence : 61% des personnes condamnées à une peine de prison ferme sont réincarcérées dans les cinq ans. Des chiffres qui tombent à 34 % et 32% pour une peine alternative à la prison comme le travail d'intérêt général ou le sursis avec mise à l'épreuve. Tandis que les moyens manquent aux personnels et aux structures qui assurent l'accompagnement socio-éducatif et l'hébergement des sortants de prison et personnes condamnées en milieu ouvert, le gouvernement prévoit d'injecter trois milliards d'euros supplémentaires aux cinq milliards déjà engloutis dans l'accroissement et la sécurisation du parc pénitentiaire en une décennie. Où s'arrêtera cette fuite en avant carcérale ? A l'heure où plusieurs de nos voisins européens ferment les prisons, où les États-Unis réalisent que l'incarcération en masse les a conduit dans une impasse coûteuse et inefficace, la France, elle, fait le choix d'une continuité aux coûts économiques, sociaux et humains exorbitants. Pour lutter efficacement contre l'inflation de la population pénale et carcérale c'est d'une politique humaniste, ambitieuse et audacieuse, visant à investir massivement dans la prévention, l'accompagnement et le suivi en milieu ouvert , dont notre société a besoin. Organisations signataires : Association des chrétiens pour l'abolition de la torture, Association nationale des juges de l'application des peines, Association des secteurs de psychiatrie,en milieu pénitentiaire, Avocats pour la défense des droits des détenus, Ban public, Centre d'action sociale protestant, CGTInsertion Probation, Citoyens et justice, Emmaüs France, Genepi, Ligue des Droits de l'Homme, Observatoire des prisons, Prison Insider, Secours catholique, Syndicat des Avocats de France, SNEPAP-FSU, Socapsyleg, Syndicat de la Magistrature. Page 4