Bois de la rivière à l`Orme - Communauté métropolitaine de Montréal

Transcription

Bois de la rivière à l`Orme - Communauté métropolitaine de Montréal
Fiches techniques des bois d’intérêt écologique
sur le territoire de la Communauté Métropolitaine de Montréal
Bois validés sur le terrain en 2002
Bois de la rivière à l’Orme
No du plan RCI : MO-04
Municipalité : Montréal
1. Localisation et délimitation du bois
Ce bois se trouve dans les arrondissements de Pierrefonds/Senneville, Île-Bizard/Sainte-Geneviève/SainteAnne-de-Bellevue et Beaconsfield/Baie-d’Urfé de la ville de Montréal. Il s’étend sur tout le tracé de la
rivière à l’Orme, soit à partir de l’arboretum Morgan jusqu’au lac des Deux-Montagnes. Ce bois sert de
lien au parc-agricole du Bois-de-la-Roche et au parc-nature de l’Anse-à-l’Orme.
Afin de tenir compte du potentiel écologique élevé des milieux naturels présents et de l’importance de
conserver un corridor vert, la délimitation du bois d’intérêt écologique identifiée par le comité
interministériel dans ce secteur a été passablement agrandie. Ainsi, la partie boisée longeant la rivière à
l’Orme entre le bois Angel Wood (bois Angell) et l’arboretum Morgan a été ajoutée au bloc forestier
identifié par le comité (ajout d’un lien de 70,74 hectares). La limite du bois de la rivière à l’Orme est
présentée à la fin de cette fiche et correspond à la zone optimale de conservation. Elle a été déterminée à
partir de notre visite du bois ainsi que de l’analyse des orthophotos 1999 et des cartes écoforestières de
1994 produites par le ministère des Ressources naturelles du Québec (MRN).
2. Données de base sur le bois
Superficie du bois : 222,18 hectares
Superficie du bois protégé par le RCI : 54,5 hectares
Pourcentage zoné agricole : 38 %
Valeur à l’hectare en milieu agricole selon le rôle d’évaluation : 10 000 $/ha
Valeur à l’hectare en zone blanche selon le rôle d’évaluation : 300 000 $/ ha
3. Caractéristiques écologiques du bois
•
Ce bois est constitué surtout de peuplements feuillus terrestres très jeunes (friches arborées) et
jeunes âgés de 20 à 40 ans. Les peuplements matures occupent environ 20 % du bois et sont
situés généralement dans des sites mal drainés où ils forment des marécages. Quelques
peuplements matures se retrouvent sur des sites bien drainés telles que les érablières sucrières au
sud du parc-nature de l’Anse-à-l’Orme ainsi qu’une frênaie rouge au sud de l’autoroute 40 dans le
parc industriel de Beaconsfield/Baie-d’Urfé.
Érablière sucrière mature au sud du parc-nature
de l’Anse à l’Orme.
•
Érablière sucrière semi-mature avec présence
d’érable noir le long de la rivière à l’Orme, au nord
de l’autoroute 40.
Ce bois renferme une bonne diversité de peuplements forestiers : l’érablière argentée, la frênaie
rouge, les érablières sucrières à feuillus tolérants, l’érablière sucrière à caryer, l’érablière rouge à
tilleul d’Amérique, la cédrière, la tremblaie à thuya, la bétulaie jaune à frêne noir et des
peuplements à feuillus tolérants.
•
On dénombre dans ce bois 3 types de peuplements forestiers qui sont rares sur le territoire de la
ville de Montréal (selon l’atlas des bois de Montréal1). Il s’agit de l’érablière rouge, de la cédrière
et de la bétulaie jaune à frêne noir. Sur l’île de Montréal, les cédrières se retrouvent que dans
l’ouest et en nombre très limité. Dans le bois de la rivière à l’Orme, les cédrières se situent au nord
de l’autoroute 40 et servent d’abris hivernaux pour le cerf de Virginie et de refuges pour les
oiseaux de proie.
Cédrière sur station bien drainée au nord de l’autoroute 40
(du côté de Sainte-Anne–de-Bellevue).
•
•
D’après nos observations, au moins deux espèces de plantes susceptibles d’être désignées
menacées et vulnérables sont présentes dans le bois soient : l’érable noir et le micocoulier
occidental. Cette dernière espèce d’arbre est notamment présente dans la cédrière la plus grande
(2,6 hectares) qui se situe le long du petit ruisseau tributaire à la rivière à l’Orme au bout de la rue
Leslie-Dowker, au nord de l’autoroute 40. Le Centre de données sur le patrimoine naturel du
Québec (CDPNQ) du ministère de l’Environnement du Québec mentionne des occurrences pour
d’autres espèces à statut précaire dans les environs. Des inventaires plus précis devraient
permettre de vérifier leur présence.
Les milieux humides couvrent approximativement 10 % du bois et sont représentés surtout par
l’érablière argentée et la frênaie rouge (marécages). Au nord de l’autoroute 40, les marécages se
situent le long du ruisseau qui coule d’ouest en est vers la rivière à l’Orme (au bout de la rue
Leslie-Dowker) ainsi que sur la rive ouest de ce cours d’eau (au sud de la ligne électrique). Un
marais à quenouilles (typha spp.) occupe le centre de la frênaie rouge située dans la partie aval du
ruisseau. Au sud de l’autoroute 40, les milieux humides correspondent principalement à des
marécages (érablière argentée, frênaie rouge et érablière rouge) et se localisent à proximité de la
rivière dans le parc industriel de Baie-D’Urfé.
Marais à quenouilles (typha spp.) observé au centre de
la frênaie rouge située dans la partie aval du ruisseau
débutant au bout de la rue Leslie-Dowker.
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Marécage caractérisé par une frênaie rouge mature
au sud du ruisseau débutant au bout de la rue LeslieDowker. Les mousses au pied des arbres indiquent le
niveau de l’inondation printanière.
Au nord de l’autoroute 40, près de la moitié de cette partie du bois se trouve en zone inondable
(zone de la crue 20 ans et zone de la crue 100 ans).
1
Hodder D. et C. Thiffault (2001). Atlas des bois de Montréal. Document produit pour le ministère de
l’Environnement du Québec, la Communauté métropolitaine de Montréal, Le Comité ZIP Ville-Marie et le Comité
ZIP Jacques-Cartier, 96 pages.
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•
La rivière à l’Orme est le seul cours d’eau qui a le statut de rivière sur le territoire de la ville de
Montréal. Les autres cours d’eau à l’intérieur des terres sont des ruisseaux. La rivière à l’Orme
possède encore un aspect naturel en aval de l’autoroute 40 et est bordé par des peuplements
forestiers assez larges du côté de la rive ouest. Plus en amont (au sud de l’autoroute 40), la rivière
à l’Orme a subi plusieurs perturbations à la suite des activités agricoles et industrielles. Son tracé a
été relocalisé, redressé et même canalisé (enfoui dans des conduites souterraines) à certains
endroits. Les peuplements forestiers y sont plus rares et plus étroits. Le ruisseau débutant au bout
de la rue Leslie-Dowker, au nord de l’autoroute 40, est un des principaux tributaires de la rivière à
l’Orme.
Rivière à l’Orme à la hauteur du chemin SainteMarie, au nord de l’autoroute 40.
Rivière à l’Orme à la traversée du chemin de
l’Anse à l’Orme, à 1,5 km au nord de l’autoroute
40.
•
Rivière à l’Orme à environ 500 mètres au nord de
l’autoroute 40.
Ruisseau débutant au bout de la rue LeslieDowker, au nord de l’autoroute 40. Tributaire
de la rivière à l’Orme.
D’après nos observations, la rivière à l’Orme est utilisée par le castor (hutte, amas de nourriture,
aire d’abattage d’arbres) et la sauvagine lors des migrations.
Barrage à castor sur la rivière à l’Orme à proximité du
chemin Sainte-Marie, au nord de l’autoroute 40..
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4. Activités humaines
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Ce bois est très accessible par le réseau routier local et l’autoroute 40. Il est situé à proximité d’un
bassin de population nombreuse.
La partie du bois localisée au nord de l’autoroute 40, qui n’est pas protégée par le RCI, est
menacée actuellement par un projet de développement domiciliaire.
Certains terrains situés en bordure de la rivière à l’Orme, au nord de l’autoroute 40,
appartiendraient au ministère des Transports du Québec.
Des murs de pierres de grande valeur patrimoniale se trouvent dans la partie du bois située au nord
de l’autoroute 40.
5. Évaluation des 3 critères d’analyse de sélection des bois
L’évaluation ci-dessous porte sur la partie du bois de la rivière à l’Orme qui a été délimitée par le comité
interministériel et qui a été validé sur le terrain, soit l’espace forestier compris entre l’autoroute 40 et le lac
des Deux-Montagnes.
Critères utilisés
par le Comité
interministériel
Concordance des critères
avec la validation sur le
terrain
Critère 1
Âge des peuplements
90 %
Critère 2
Diversité des peuplements
60 %
Critère 3
Variété des habitats
80 %
La validation sur le terrain et l’examen des documents existants indiquent que les données cartographiques
utilisées par le comité interministériel concernant les 3 critères d’analyse de cette partie du bois sont
globalement fiables, à l’exception du secteur sud situé entre l’autoroute 40 et la ligne électrique. Dans ce
secteur, la diversité des peuplements et la variété des habitats ont été sous-estimés :
•
Le fait de séparer cet espace forestier en 2 bois distincts a diminué la diversité du bois
situé au sud de la ligne électrique. Comme la ligne a une emprise de 40 mètres, il n’était
pas justifié de les séparer. En les regroupant, tout l’espace forestier se caractérise alors
par une bonne diversité de peuplements.
•
En bordure de la rivière à l’Orme, les peuplements forestiers riverains entre l’autoroute 40
et la ligne électrique n’ont pas été considérés par le comité interministériel étant donné
que ces peuplements s’appuient sur une limite erronée du parc-nature de l’Anse-à l’Orme.
•
L’identification des milieux hydriques est exacte. Par contre, il manque des marécages
dans la partie amont de la rivière (entre l’autoroute 40 et la ligne électrique).
4
Note : Ce document a été réalisé par le Secrétariat métropolitain de mise en valeur des espaces bleus et verts, avec la
collaboration de M.Claude Thiffault, consultant en environnement
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