Paper Amaterasu - Le Monde par petits bouts

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Paper Amaterasu - Le Monde par petits bouts
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Amaterasu
AMATERASU
La Mythologie japonaise à travers l’étude de la divinité d’Amaterasu
Par Anne Colson
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Amaterasu
INTRODUCTION
Pour commencer, voici une petite définition du mot Mythologie : « Un ensemble de
mythes appartenant à un peuple ou groupe, concernant leur origine, histoire, divinités,
ancêtres et héros ».
La Mythologie Japonaise, contrairement à d‟autres mythologies à travers le monde,
n‟est pas arrivée jusqu‟à nous précise et inchangée. Elle est composée d‟un ensemble
de textes, croyances, reliques, rituels et traditions qui se croisent occasionnellement
mais parfois se contredisent.
De plus, la religion du Japon initiale, le Shintoisme n‟est pas initialement basée sur une
religion de dieux anthropomorphes (c'est-à-dire à caractéristiques humaines).
Initialement, la religion Shinto est le culte des Kamis, les esprits qui habitent toutes
choses, cette religion est plus faite de crainte que de foi, et sa mythologie ne serait
qu‟un ensemble de légendes locales. Les Kamis sont par essence des esprits associés
à des objets ou phénomènes naturels, à la forme imprécise définis plus par leur pouvoir
que par leur histoire ou personnalité. Puis à ce culte initial des Kamis s„ajoutera plus
tard par l‟influence chinoise le culte des ancêtres, qui se transformeraient en esprit
après leur mort. Ainsi il existe dans la religion Shinto des milliers de divinités, des
milliers de cultes indépendants, sans tradition écrite ni sculpturale.
Jusque là, il est difficile de parler de Mythologie Shinto, ou même de Religion.
Mais, en 712 après JC, le Kojiki est écrit, et plus tard, en 797, le Nihongi (ou Nihon
Shoki). Ce sont des ouvrages compilant les mythes et légendes japonais de l‟époque
en leur donnant une forme logique et chronologique, de la création du monde jusqu‟aux
premiers empereurs du japon. Ces livres ont étés ordonnés par les empereurs (et
impératrice) de l‟époque, surtout pour donner une légitimité au Japon et à la famille
impériale japonaise face à la Chine. Ces écrits donnèrent au Shintoïsme une certaine
unité, aux Kamis des attributs humains, et aux empereurs un ancêtre divin. Ces livres
marquèrent le début de ce que l‟on appelle Le Shintoïsme d‟Etat, c'est-à-dire le culte de
la famille impériale à caractère divin.
C‟est ici la vraie naissance de la Mythologie Japonaise elle-même. Et dès ses débuts
elle fut utilisée comme outil politique.
Puis au Japon est arrivé le Bouddhisme, cette religion bien plus précise autant dans sa
doctrine que dans ses dieux, pour laquelle les foules se sont rapidement
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Amaterasu
enthousiasmées. Le Shinto s‟est alors fondu dans cette nouvelle religion. Le
Shintoïsme a alors survécu comme religion dormante, mais indépendante surtout grâce
au culte de la famille impériale.
Et il a fallu alors attendre la restauration Meji à la fin du 19°siècle pour voir la religion
Shinto réapparaître et se différencier du Bouddhisme. La Mythologie Japonaise contée
dans le Kojiki et le Nihongi fut alors mise au premier plan pour donner de la légitimité au
retour au pouvoir de la famille impériale après le shogunat et pour renforcer le
sentiment national face aux puissances étrangères nouvellement apparues dans le
paysage japonais.
Encore une fois, la Mythologie Japonaise fut utilisée comme outil politique.
L‟histoire de la Mythologie Japonaise met en avant son caractère artificiel et changeant
ainsi que ses bases peu solides. Mais cela n‟empêche son existante d‟être importante
dans la société japonaise d‟aujourd‟hui et d‟hier.
Ecrire à propos de la mythologie japonaise dans son ensemble est un travail d‟une vie
entière. Aujourd'hui, contentons-nous d'examiner de plus pres un acteur central de la
Mythologie Japonaise et de son impact sur le Japon : la divinité soleil Amaterasu.
Dans une première partie nous examinerons la naissance du mythe d‟Amaterasu.
Observer le mécanisme de la création du mythe d'Amaterasu nous donnera des indices
sur le pourquoi et le comment de la création de toute la mythologie japonaise. De meme,
la description des différents éléments qui compose son culte (dans une deuxieme
partie) nous donnera une plus juste mesure de l'importance de la mythologie Shinto
dans l'histoire et la societé Japonaise.
Introduction écrite avec l’aide de la page internet :
http://www.onmarkproductions.com/html/shinto.shtml
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Amaterasu
1- LE MYTHE
Dans cette partie, nous allons explorer certaines des nombreuses théories concernant
la création du mythe d‟Amaterasu. Mais avant ça il me parait nécessaire de vous fournir
un (très) rapide résumé du mythe concerné.
Dans le Kojiki, Amaterasu est née quand Izanagi (le dieu mâle créateur du Japon) s‟est
lavé l‟œil gauche après être allé dans le monde de dessous. Dans le Nihongi, il y a deux
versions différentes. Dans la première, Izanagi et Izanami (les dieux, mari et femme,
créateurs du monde et du Japon) décidèrent de mettre au monde un enfant merveilleux,
digne de régner sur ce monde. Dans la deuxième version, Izanagi seul decida de créer
cet enfant et pour cela pris un miroir de cuivre blanc dans sa main gauche et en fit
Amaterasu. Dans chacune des trois versions, deux autres dieux furent nés en même
temps. Il s‟agit de Susanoo-sa, le frère d‟Amaterasu, qui lui causa bien des soucis par la
suite, et de Tsukiyomi, qui deviendra le dieu de la Lune. Dans tous les cas, Amaterasu
est l'enfant direct du(des) dieu(x) createur(s) du monde, la divinité du Soleil et le maitre
des Hautes-Terres-Célestes.
Amaterasu porte différents noms selon les écrits, voici les principaux : Oho-hiru-me no
muchi, Ama-terasu no Oho kami et Ama-terasu-oho-hiru-me no Mikoto.
Par la suite, Amaterasu aura des démêlés avec son frère Susanoo-sa, et lors d‟une
compétition le dieu Ame no Oshi-ho-Mimi no Mikoto vint au monde qui plus tard
donnera naissance à Ninigi. Plus tard, Amaterasu ordonnera (dans certaines versions,
son rôle reste ambigu) a son petit-fils Ninigi de venir pacifier la Terre (le Japon), ce qu‟il
fit, et après maintes péripéties, ses descendant devinrent les souverains incontestés du
Japon. Ainsi selon la Mythologie Japonaise décrite dans le Nihongi et le Kojiki, la lignée
impériale japonaise descend en droite ligne de la divinité Amaterasu.
A) La divinité du sanctuaire d’Ise, originaire de Corée.
Moriyuki Abukuma Murakami, dans un écrit appelé “The Origin of the Deity of the Ise
Shrine” (source (1)) souligne que la déité qui etait originellement vénérée au sanctuaire
d‟Ise (Ise Shrine) n‟était pas Amaterasu dans sa forme anthropomorphe, comme décrite
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dans le Kojiki et le Nihongi mais simplement un « esprit » indéfini craint et vénéré pour
son pouvoir. La théorie qu‟il présente dans cet essai est très intéressante, et peut
correspondre à une certaine interprétation du Nihongi, c‟est pourquoi j‟ai cru bon de la
rapporter ici.
Il suppose que la famille impériale Japonaise est originaire de Corée et qu‟elle a
apportée avec elle les reliques impériales, c'est-à-dire l'épée, le miroir et le joyau ; tout
comme, dans le Nihongi, les clans célestes sont arrivés sur la terre amenant avec eux
les trois trésors ; et parce que les habitants de la terre ne les possédaient pas encore
(comprendre ici que les japonais ne savaient pas encore forger des lames, ou créer de
miroir et des bijoux), ils en firent le symbole de leur pouvoir.
Ils se seraient d‟abord établis à Kyushu, puis ont conquis la province de Yamato, ce qui
correspondrait dans le Nihongi à la conquête de l‟Est menée par l‟empereur Jimnu. Il
base ses conclusions sur un examen minutieux du Nihongi, ou il y aurait plusieurs
références à la Corée, des sources archéologiques et diverses études sociologiques.
Ces reliques amenées avec eux procureraient un pouvoir certain sur leurs adversaires
lors des épreuves militaires rencontrées à travers leur expansion et après. C‟est
pourquoi ces reliques furent installées dans un sanctuaire (le sanctuaire de Ise accueilli
le miroir) et vénérées.
Sans être pour autant aussi affirmatif, sa théorie suppose que la « Terre Céleste » ou
« Terre des Dieux » décrite dans le Nihongi serait une métaphore de la Corée, terre
originelle de la famille impériale ; et que Amaterasu serait à la fois une représentation
des ancêtres de la famille impériale restés en Corée et une anthropomorphisation de la
puissante divinité contenue dans les trois trésors impériaux (particulièrement le miroir),
qui leur ont garantie la victoire dans leur conquête. D‟ailleurs pendant longtemps, la
représentation d‟Amaterasu la plus répandue était un simple miroir.
B) Un Dieu-Soleil indigene
Une autre étude sur l‟origine du mythe d‟Amaterasu est celle présentée par Matsumae
Takeshi dans un essai appelé “Origin and Growth of the Worship of Amaterasu” (source
(2)). Sa théorie n‟exclut pas totalement celle présentée précédemment mais la
complète plutôt. Il avance qu‟une des origines d‟Amaterasu vient de Corée (se basant
sur un des passages de Nihongi pour cela), mais que le culte du soleil indigène des
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japonais serait aussi une part essentielle de ce qui deviendra le mythe d‟Amaterasu.
D‟abord, il met en évidence la présence de nombreux autres mythes d‟une divinité soleil
au Japon, bien avant la création du mythe d‟Amaterasu. En effet, il existait dans le
folklore des nombreux indices s‟y rapportant, des contes, des festivals, et même des
références plus ou moins directes dans le Nihongi et dans le Kojiki. Il y avait au travers
de tout le Japon de nombreux temples dédiés à des divinités-soleil autres qu‟Amaterasu.
La plupart d‟entre eux étaient adressés à des divinités masculines, qui portaient
souvent un nom contenant le mot « Amateru » (dont Amaterasu est la version
honorifique).
L‟auteur avance, après recherches, que la grande majorité de ceux situés dans la
région centrale du japon (Yamato, Tamba et Settsu) étaient adressés à des dieux-soleil
masculins qui était vénérés par plusieurs clans originaires du peuple Ama (ou Amabe).
Le peuple Ama serait un peuple indigène du japon, de pécheurs, originaires du sud.
Etrangement, dans le Nihongi, les deux lieux de cultes d‟Amaterasu répertoriés sont le
sanctuaire d‟Ise et celui de Hinokuma, qui furent tous les deux des lieux de culte du
peuple Ama.
Ainsi selon l‟auteur, la forme originelle d‟Amaterasu serait celle d‟un dieu-soleil mâle
vénéré par le peuple Ama à Ise. D‟ailleurs, le nom même d‟Amaterasu est neutre et
n‟implique pas de genre particulier. Il y avait alors à Ise de nombreuses divinité-soleil
mâles et plusieurs rituels qui leurs sont dédiés perdurent aujourd‟hui.
Plusieurs faits tendraient à démontrer que la divinité d‟Ise était à l‟origine un dieu mâle,
entre autres les danses obscènes que performent les prêtresses à Ise et qui seraient
directement inspirée des hommages à un autre dieu local associé au soleil (Sarudahiko,
divinité aussi présente dans le Nihongi où une déesse danse nue devant lui afin de le
distraire et de laisser le passage libre pour la descente sur terre du prince Ninigi). Mais il
y a aussi cette légende que racontaient les prêtres du sanctuaire d‟Ise selon laquelle
Amaterasu venait la nuit visiter la princesse impériale qui lui servait de prêtresse (la
Saio) afin de s‟unir avec elle. Et de nombreux érudits d‟aujourd‟hui approuve cette
théorie (parmi lesquels le Dr. Tsuda, le Dr. Orikuchi, Mr Tsukushi Nobuane, et le
Professeur Okada). (2)
La pratique d‟avoir une prêtresse server d‟épouse à un dieu était assez commune dans
le Japon d‟alors. Matsumae Takeshi pense que la cour du Yamato recherchant une
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divinité pouvant « devenir » leur ancêtre choisi celle du temple d‟Ise vénéré par le
peuple Ama et y envoya une princesse lui servir d‟épouse. Ce ne serait que plus tard
que la divinité aurait perdu ses caractéristiques masculines pour devenir une figure
féminine.
La cour du Yamato était influencée par la croyance coréenne que le pays devait être
dirigé par les « enfants du soleil ». Et ils voulurent transformer le culte de leur ancêtre
afin d‟en faire un dieu du soleil et par là même unifier le pays sous leur controle et
glorifier leur dynastie. Il faut noter au passage que dans cette théorie également la
Mythologie Japonaise est présentée comme un outil politique.
Ainsi, ils cherchèrent quelle divinité locale pourraient le mieux convenir à leur projet. Et
après avoir hésité avec celle de Hinokuma, ils choisirent celle d‟Ise, probablement à
cause de l‟absence de clans puissants dans cette région, ce qui aurait rendu leur tâche
plus difficile. C‟est aussi peut être tout simplement parce que celle-ci était située dans la
direction du soleil levant. Vers le milieu du 5° siècle après JC, ils envoyèrent une
princesse impériale et une délégation de prêtres officiels à Ise, où ils se mirent au
service de la divinité locale.
L‟auteur avance plusieurs faits appuyant sa thèse. Les rituels performés à Ise sont
différents de ceux réalisé à la maison impériale, aussi dédié à Amaterasu, or il n‟y aurait
aucune raison à cela si la légende de la princesse de Yamato, transportant son culte de
la maison impériale a Ise était exacte. D‟ailleurs, il continua d‟exister des cérémonies ou
ni la princesse impériale ni les prêtres officiels ne pouvaient pas participer, mais
seulement les prêtresses héréditaires locales. Enfin, dans la région autour d‟Ise,
Amaterasu était parfois appelé Amateru, possible réminiscence du dieu-soleil local
originel.
Plusieurs théories s‟opposent quant à savoir pourquoi la divinité serait passée de mâle
à femelle. Certains pensent que le mythe à été remanié selon le modèle de l‟impératrice
Jito (645-702). Mais l‟auteur pense plutôt que la forte impression produite par des
générations successives de princesses impériales à influé sur les caractéristiques de la
divinité allant jusqu‟à l‟associer avec la prêtresse elle-même.
Ainsi, lorsqu‟il fut temps d‟écrire le Kojiki puis le Nihongi, la divinité d‟Ise était depuis
longtemps déjà celle d‟Amaterasu décrite dans ces écrits.
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C) Une prêtresse du Dieu-soleil
D‟autres chercheurs soulignent par ailleurs que la déesse Amaterasu dans le Nihongi et
dans le Kojiki a plusieurs des attributs des prêtresses. Ils vont même jusqu‟à avancer
qu‟Amaterasu est en fait une prêtresse du soleil déifiée, et non pas la divinité soleil
elle-même. Kyoko Motomochi Nakamura dans son essai intitulé “The significance of
Amaterasu in Japanese Religious History” présente une rapide synthèse de différentes
études réalisées autour d‟Amaterasu (source (3)).
Tout comme les autres auteurs, Kyoko Motomochi Nakamura souligne le caractère
artificiel de la divinité Amaterasu. En effet, la divinité ne porte pas toujours le même
nom à travers le Kojiki puis le Nihongi, ce qui laisse supposer que le mythe d‟Amaterasu
fut finalisé relativement tard. Tout comme Matsumae Takeshi (2) l‟auteur observe qu‟il y
avait originellement de nombreux cultes et mythe dédiés au soleil dans le Japon originel,
et que ces divinités portaient souvent le nom d‟Amateru (ou Amaterasu dans sa forme
honorifique) qui était en fait une expression très commune pour désigner les divinités du
soleil. Ce n‟est que plus tard, lorsque la famille impériale monopolisa le culte du soleil
qu‟Amaterasu devint un nom propre. Par ailleurs l‟auteur constate que la divinité du
soleil est le seul des Kamis du Japon qui n‟ait pas plusieurs formes et plusieurs cultes
séparés, probable résultat d‟années de propagande de la cour du Yamato.
La cour du Yamato s‟appropria donc la divinité du soleil, et ses historiens glorifièrent si
bien celle-ci que la nature même d‟Amaterasu devint floue et indistincte. Ils voulurent en
faire une divinité idéale, s‟inspirant peut être pour cela de modèles tels que la
légendaire impératrice Jingu (169-269, 14°empereur, conquis la Corée après avoir reçu
un oracle). En faisant de la cour de Yamato les descendants de cette divinité parfaite,
ceux-ci gagnèrent en légitimité et influence. Mais d‟un autre coté, la divinité perdît en
réalité et personnalité, en force de caractère.
Ainsi, même si elle est vénérée et très hautement estimée, son rôle de dirigeant des
hautes-terres-céleste est loin d‟être dominant. En fait, le rôle de dirigeant, dans le
Nihongi, revient plutôt au dieu Takamimusubi (ou Takagi) qui complète le rôle
d‟Amaterasu en étant son mari. C'est pourquoi certains auteurs avancent qu‟à l‟origine
Takamimusubi était aussi une divinité du soleil, et qu‟Amaterasu était sa
femme-prêtresse. En effet, dans le Kojiki et le Nihongi, Amaterasu a plusieurs fois des
attributs ou des comportements de prêtresse. On pourrait aussi penser que la jeune
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vierge en train de tisser blessée par Susanoo serait Amaterasu elle-même et que c‟est
pourquoi elle se serait retirée dans la grotte.
Mais alors, si l‟on accepte cette théorie, pourquoi la famille royale du Yamato aurait
choisi comme ancêtre divin la prêtresse du soleil plutôt que le dieu-soleil lui-même ?
Peut être parce que le Kojiki fut écrit sous le règne d‟une impératrice, peut être pour
mieux la différencier des autres divinités, presque tous masculins, ou encore peut-être à
cause de l‟influence de croyances venues de Corée, où l‟image d‟un duo divin mère-fils
descendait régner sur terre et que celle-ci correspondait mieux à l‟image d‟Amaterasu.
Par ailleurs le concept d‟un couple (mari et femme, frère et sœur ou autres) dirigeant,
où la femme est le symbole religieux unificateur et l‟homme le dirigeant concret du
peuple, est un schéma courant dans le Japon primitif.
Il est probable toutefois, que la divinité originelle était initialement androgyne ou sans
sexe particulier, et que la question même de lui en choisir un apparut lorsqu‟il fallut en
faire l‟ancêtre impérial.
D) En Bref
Ces differentes thèses concernant la naissance du mythe d'Amaterasu s`accordent sur
plusieurs points.
- Le mythe d`Amaterasu est artificiel et fut crée pour les besoins politiques de la Famille
Impériale, afin de justifier leur controle sur le pays par une ascendence divine.
- On soupconne que la famille impériale du Yamato soit originaire de Corée ou ait des
liens très forts avec cette contrée. Ainsi il est probable que le mythe d'Amaterasu soit en
partie inspiré de croyances coréenes.
- D'autre part, le mythe d'Amaterasu est aussi très probablement inspiré de mythes du
Soleil locaux du Japon, notamment dans la région centrale, et que ceux-ci disparurent
ulterieurment lorsque la famille impériale se réserva le culte du Soleil.
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2- LE CULTE
Dans cette partie, nous examinerons divers éléments composant le culte d‟Amaterasu,
et peut être cela nous éclairera-t-il sur l‟importance du mythe d‟Amaterasu dans la
culture japonaise.
A)
Le culte de l’Ancêtre Impérial
Nous avons vu que le Kojiki puis le Nihongi font d‟Amaterasu l‟ancêtre de la famille
impériale du Japon. Toutefois, du 2° au 6° siècle (c'est-à-dire avant la publication du
Kojiki en 712), le nom de la grande divinité Amaterasu (ou ses équivalents) ne sont pas
mentionné dans les chroniques et registres impériaux sauf une seule fois lors du règne
de Sujin (4° siècle), et ceci après modification ultérieure, selon plusieurs chercheurs (1).
Ceci tend à corroborer le fait que cette soi-disant ascendance ai été « crée »
artificiellement par la famille impériale à partir du 7° siècle pour des raisons politiques. Il
est probable qu‟ils aient choisis de crée la divinité Amaterasu elle-même, à partir d‟un
mélange de croyances locales et importée de Corée, de lui attribuer leurs trésors
sacrées et de lui donner une histoire, afin de pouvoir revendiquer un ancêtre divin et
donc asseoir leur légitimité.
Les « preuves » physiques et réelles de cette ascendance divine, qui ont permis à la
famille impériale d‟asseoir son pouvoir, sont les trois reliques du trésor sacré (miroir,
épée et joyau) qui leurs ont été confié par Amaterasu elle-même lors de la descente sur
terre.
L‟empereur Temmu (672-686 après JC) mit en place, à partir du rite plus ancien de
l‟Oho-Nie, un Shintoïsme Impérial (ou aussi Shintoïsme d‟Etat) plus structuré, composé
de plusieurs rituels à respecter. Celui-ci est (entre autres) composé de la cérémonie de
l‟accession au trône de l‟Empereur (Daijo sai), la cérémonie annuelle d‟offrandes au
sanctuaire de la maison impériale où est gardé la relique du joyau (Niiname sai), et au
temple d‟Ise où est gardée la relique du miroir (Kanname sai). Ces offrandes était
autrefois des sacrifices animaux, humains ou des armes, plus en accord avec l‟usage
guerrier des reliques. Mais plus tard, entre autres sous l‟influence bouddhiste, ces
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offrandes furent remplacées par les premiers fruits, du nouveau riz, du saké, des
effigies etc. (1)
Lors de l‟institutionnalisation du Shintoïsme Impérial, il officialisa le culte d‟Amaterasu
au sanctuaire d‟Ise et y assigna une princesse impériale comme prêtresse. Mais les
cérémonies menées à la maison impériale en l‟honneur de la divinité continuèrent. (1)
B) Les Reliques Impériales
La preuve physique du pouvoir divin confié à la famille impériale est le trésor sacré,
composé de trois reliques qui furent remise à Ninigi par Amaterasu lorsqu‟il descendit
sur terre. Il y a l'épée, Kusanagi no tsurugi, qui fut trouvée par Susanoo-sa dans la
queue d‟un dragon, puis offerte à sa sœur Amaterasu. Elle est conservée au sanctuaire
Atsuta à Nagoya. Le miroir bouclier de bronze, qui servit à sortir Amaterasu de la
caverne ou elle s‟était cachée. il est appelé Yata no kagami, et est conservé au grand
temple d'Ise. Le Yasakani no magatama, le joyau courbé, est situé au palais impérial
Kokyo à Tokyo.
La légende, selon le Kojiki et le Nihongi, dit que dans les hautes-terres-célestes,
Amaterasu et Takami-musuhi donnèrent à leur petit-fils Ninigi le trésor sacré et les cinq
fonctionnaires magiques (les devins, les chanteurs, les danseurs, les faiseurs de miroirs
et les faiseurs de bijoux) et luis ordonnèrent de conquérir la terre du Japon afin de la
pacifier. Ninigi vint au mont Kushifuru of Tsukushi (au nord de Kyushu) et soumit les
ennemis avec l‟épée, puis il gouverna la province de Tsukushi, avec l‟illumination du
miroir et l‟influence du joyau. Par la suite, ses descendants auront encore souvent
recours au trésor sacré pour gagner des guerres et achever la conquête du Japon. Ainsi,
les reliques étaient aussi considérées, à cause de leur puissance et de leur effet
supposé lors de la conquête de l‟est et d‟autres guerres menée par la famille impériale,
comme des armes de guerre. (1) Le Miroir particulièrement, est censé représenter
Amaterasu en personne, elle aurait dit à son petit-fils Ninigi de vénérer ce miroir comme
si c‟était elle-même. Mais en réalité, cette relique est plus un symbole de la
souveraineté de la dynastie du Japon que de la déité. (3)
Par ailleurs, de nombreuses sources historiques et archéologiques montrent
l‟importance de ces reliques au début de l‟ère du Yamato. Les miroirs, épée et joyaux
était source d‟autorité et preuve de royauté, les tombeaux des rois en était garnis. De
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plus, des éléments archéologiques découverts dans les « Great Burials » soutiennent
que les gens à cette époque croyaient au pouvoir magique de ces objets, ils pensaient
qu‟ils pouvaient contrôler la marée, éloigner les animaux dangereux et la maladie,
donner longue vie et même ressusciter les morts. (1)
C) Le Sanctuaire d’Ise et la Princesse Vierge
Selon la tradition, Amaterasu fût d‟abord sanctifiée et vénérée en temps qu‟ancêtre
impérial au sanctuaire de la famille impériale (dans la résidence de ceux-ci à la capitale),
où une princesse servait la divinité. Cependant, l‟empereur Sujin fut effrayé de vivre si
prés d‟une divinité si puissante et demanda a la prêtresse de vénérer la divinité dans un
sanctuaire en dehors du Palais. L‟empereur suivant envoya Yamato-hime (qui par
ailleurs est probablement un terme générique symbolisant n‟importe quelle princesse
du Yamato) rechercher un endroit plus approprié pour accueillir le culte d'Amaterasu et
son incarnation, la relique du miroir. (3)
Selon la légende transcrite dans le Nihongi (et le Yamato Hime no Mikoto Seiki), lors du
règne de l‟empereur Suinin, à la fin du 3°siècle, la princesse Yamato se vît confier les
reliques sacrées. A la fin d‟une excursion au caractère militaire (elle était accompagnée
de 5 généraux armés) à travers la région centrale du Japon, la divinité lui aurait
demandé à travers un oracle de s‟arrêter à Ise.
Toutefois, les Historiens ne pensent pas possible qu‟Amaterasu fut vénérée au
sanctuaire d‟Ise aussi tôt que le dit la légende, surtout parce que la famille impériale
n‟était à cette époque pas encore installée au Yamato. Par ailleurs, c‟est une pratique
courante au Japon que de « vieillir » intentionnellement un sanctuaire afin de lui donner
plus de crédibilité. (3)
Comme nous l‟avons vu plus haut dans la partie 1-A, une des théories existantes et
plausibles concernant le sanctuaire d‟Ise et son établissement est celle de Moriyuki
Abukuma Murakami (1). Celle-ci suppose que le sanctuaire fut érigé pour accueillir la
relique sacrée du miroir Yata no Kagami, et la divinité qui lui est associée (qui plus tard
sera assimilée à Amaterasu lors de la construction de la mythologie Japonaise,
c'est-à-dire l‟écriture du Kojiki mais surtout du Nihongi), les deux étant supposément
venus de Corée en même temps que la famille impériale. Moriyuki Abukuma Murakami
suppose que la baie d‟Ise fut en réalité choisie pour son importance stratégique pour la
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cour des Yamato (1). Quoi qu‟il en soir, selon cet auteur, tout indique, écrits historiques
comme indices archéologiques, que la déité du sanctuaire d‟Ise fut apportée de
l‟extérieur, et n'est pas une évolution d‟une déité locale.
Ceci contredit les théories de nombreux autres chercheurs. Dont Matsumae Takeshi (2)
qui pense que le sanctuaire d‟Ise était initialement voué au culte d‟un dieu-soleil local, et
que plus tard qu‟il fut « récupéré » par la famille impériale afin de devenir le sanctuaire
de leur ancêtre divin. Lui pense que le sanctuaire d‟Ise fut choisi pour l‟absence de
noblesse à la puissance significative dans la région, ou alors pour sa localisation dans
la direction du soleil levant.
Selon la source (3) également, il est probable que le sanctuaire d‟Ise accueillait
préalablement une divinité locale autre qu‟Amaterasu, et que ce n‟est que plus tard que
le sanctuaire et la population locale acceptèrent d‟accueillir l‟ancêtre impérial. Cette
source nous apprend que le sanctuaire d‟Ise est en fait composé de deux sanctuaires,
celui de l‟extérieur et celui de l‟intérieur. Celui de l‟extérieur est dédié à une divinité
différente (Toyouke, déesse de la fertilité ou de la nourriture mentionnée que très
brièvement dans le Nihongi est sans rapport ni avec Amaterasu ni avec Ise) et est selon
les archéologues, plus ancien que le sanctuaire intérieur d‟Amaterasu, même si la
tradition dit le contraire. Ceci serait un indice supplémentaire supposant que le culte
d‟Amaterasu fût ajouté à Ise plus tard.
Mais tout ce dont on est sûr historiquement, c‟est que le culte du sanctuaire d‟Ise fut
institutionnalisé en même temps que le Shintoïsme impérial, par l‟empereur Temmu
(672-686 après JC) après que la divinité du sanctuaire lui ait apporté la victoire lors
d‟une guerre de succession (Jinshin war). (1) (2) (3)
Une princesse impériale vierge (appelée la Saio) était désignée pour vivre au temple
d‟Ise et y servir la divinité des empereurs et servir d‟oracle. Cette pratique est une
conséquence directe des prophéties extatiques de la reine Himiko puis de l‟impératrice
Jingu, qui sauvèrent l‟Etat du Yamato en temps de crises (1). Notons par ailleurs que
selon les historiens, l‟archipel du japon à ses débuts connaissait une religion
shamanique matriarcale et que pendant longtemps les femmes furent les chefs
religieux. Certains historiens avancent même que la reine Himiko avait plus un rôle de
rassembleur religieux que de véritable dirigeant du pays.
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Quoi qu‟il en soit, à partir de l‟empereur Temmu (responsable de l‟institutionnalisation
du culte d‟Amaterasu) et jusqu‟au début du 13° siècle une princesse impériale vierge
était assigné au sanctuaire d‟Ise en temps que servante et prêtresse d‟Amaterasu. Elle
devait vivre une vie de privations, ne mangeant pas de viande, n‟ayant pas de relations
sexuelles et autres (la pratique ascétique est relativement commune dans l‟ancienne
histoire du Japon, elle portait chance et provoquait les prophéties). Son rôle était double.
Elle était un hommage vivant à la divinité dont elle était la propriété, lui dédiait sa vie
d‟ascète et menait les rituels. Mais elle avait aussi pour rôle de produire des oracles
(surtout en ce qui concernait la guerre) pour l‟empereur, prophéties réalisée lors d‟états
extatiques provoqués par les privations. (1)
Mais par la suite la société japonaise devînt de plus en plus patriarcale et l‟importance
des femmes dans celle-ci ainsi que leur rôle religieux diminua avec le temps. Ainsi
l‟importance de la prêtresse impériale décrût également et elle ne vînt plus servir la
divinité que trois fois par an, puis une seule. Et éventuellement, un jour les Saios
disparurent. (3)
D) La transformation du culte d’Amaterasu à travers le temps
Initialement, à cause du monopole de la famille impériale sur le culte d‟Amaterasu, les
gens du peuple n‟avaient pas le droit de rendre hommage à la divinité ou même de
visiter les lieux de culte tels que le sanctuaire d‟Ise. Toutefois au début des temps
médiévaux (du 12° au 19° siècle), la cour impériale était très appauvrie et ne pouvait
plus se permettre financièrement d‟entretenir le sanctuaire d‟Ise. C‟est pourquoi depuis
cette période celui-ci est ouvert à tous et peut recevoir les visites et offrandes de
n‟importe quel membre de la population. (3)
De plus, un peu plus tard (dans la deuxième moitié de la période des Kamakura), la
coutume du pèlerinage à Ise débuta. Cette pratique devint particulièrement populaire
pendant la période d‟Edo où la population n‟était pas autorisée à s‟exprimer ou à
voyager. Une des seules formes de voyage autorisées était les voyages à but religieux,
dont les pèlerinages. Ainsi les japonais ressentant le besoin de se libérer de cette
société ultra-contrôlée, au moins temporairement, avaient comme solution un voyage à
Ise. Il y avait même des associations de volontaires organisées dans les villages et
villes, et parfois encouragées par les seigneurs locaux, qu‟on appelait les Ise-kô, et qui
avait pour but de regrouper les villageois souhaitant faire le pèlerinage. (3)
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Amaterasu
Il y avait aussi des rumeurs de miracles, d‟amulettes tombant du paradis, au sanctuaire
d‟Ise, et parfois les gens partaient sans même obtenir l‟autorisation officielle de voyager
ou avertir leur entourage.
Toujours durant la période d‟Edo, la coutume de l‟Okage-mairi apparut. C‟est un
pèlerinage de remerciement à Amaterasu qui a lieu tous les 60 ans environ. Il faut aussi
mentionner les pèlerinages annuels au nouvel an. Le sanctuaire d‟Ise est devînt une
destination des masses religieuses.
Les japonais, même encore aujourd‟hui, souhaitent pour la plupart visiter le sanctuaire
d‟Ise au moins une fois dans leur vie et Ise est considéré comme l'un des lieux les plus
sacrés du Shintoisme.
La divinité Amaterasu fût aussi récupérée par la religion bouddhiste, comme de
nombreux autres kamis shinto. En effet, dans le bouddhisme ésotérique (ou aussi
bouddhisme tantrique, dont font partie les sectes Tendai et Shingon, c‟est un des trois
plus grands courants bouddhistes en Asie aujourd‟hui, il est apparue au Japon vers 550
après JC) Amaterasu est considérée comme l‟équivalent du Bouddha Dainichi. Celui-ci
est l‟un des bouddha les plus importants vénérés par ce mouvement religieux. De plus,
le pèlerinage à Ise n‟était pas vraiment complet tant que l‟on n‟avait pas visité les
temples bouddhistes environnants.
Puis, à la fin de la période Edo, lors de la restauration Meji, qui remit l‟empereur au
pouvoir en 1868, le Shintoïsme devînt une religion d‟Etat de par la nouvelle constitution.
Cette forme du Shintoïsme fut appelée Kokka Shinto ou, Shinto d‟Etat.
En 1872, un « Office du culte shinto » fut mis en place, avec pour but de promouvoir les
rites et le culte officiel et tous les prêtres devinrent des employés de l'État. Tous les
citoyens devaient s‟inscrire aux sanctuaires locaux et devenaient par là même des
membres du sanctuaire d‟Ise.
Ce fut une véritable renaissance du Shintoïsme enfin séparé du Bouddhisme et défini
en tant que religion indépendante.
L‟Ascendance divine de l‟empereur fut mit en avant afin de justifier son pouvoir sur le
pays. Il était alors chef de l'État et commandant suprême de la Marine et de l'Armée. Il
devînt l‟objet d‟un véritable culte et était considéré comme divin. Encore une fois, les
trois reliques du trésor sacré servaient de preuves tangibles et faisaient de l‟empereur le
représentant des dieux.
Le Shinto d‟Etat, le caractère divin de l‟Empereur et le fait que le peuple Japonais tout
entier était originaire des hautes-terres-célestes servirent à justifier les visée
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Amaterasu
expansionnistes du Japon au début de l‟ère Showa (1926-1989), une période troublée,
lors de laquelle le Japon occupa plusieurs parties de l‟Asie de l‟est. La valorisation
exacerbée du Shinto d‟Etat durant cette période était partie intégrante de forts courants
nationalistes, considérant le Japon comme une nation supérieure.
Le Shinto d‟Etat dura jusqu‟en 1945, à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, avec la
défaite du Japon face aux américains. Ceux-ci exigèrent une réforme de la constitution,
retirant les pouvoirs exécutifs à l‟empereur et séparant la religion et l‟Etat. Ils imposèrent
aussi à l‟Empereur de faire une déclaration publique déniant le fait qu‟il soit une divinité
incarnée (janvier 1946). Mais la validité de cette déclaration demeure contestée.
Aujourd‟hui, Amaterasu est toujours une divinité centrale du Shintoïsme. De nombreux
japonais visitent le sanctuaire d‟Ise tous les ans. Ma famille d‟accueil a, sur l‟autel de la
maison, une « tablette » religieuse portant le nom d‟Amaterasu qu‟ils ont renouvelé au
nouvel an. D‟autre part, la famille impériale continue de célébrer les rituels dédiés à la
divinité et de surveiller le trésor sacré.
De manière plus triviale, on peut évaluer l‟importance d‟Amaterasu dans la culture
japonaise moderne en observant l‟imaginaire collectif. En effet, les références à
Amaterasu dans toutes sortes de fictions modernes, films, séries télévisée, romans de
gare, mangas et animes, sont extrêmement nombreuses, bien qu‟elles soient souvent
peu exactes.
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Amaterasu
CONCLUSION
Tout comme Amaterasu, la Mythologie Japonaise a peut être été crée de toutes pieces
pour des nécessités politiques. Mais peut être aussi que le mythe d'Amaterasu contient
quelques éléments de vérité qui peuvent etre exploité.
Apres tout, le Kojiki et le Nihongi sont aussi parmi les meilleures sources historiques en
ce qui concerne le Japon ancien.
De nombreux chercheurs littéraires, historiens, archéologues et autres scientifiques de
tout poil se sont interréssés a deméler le vrai du faux dans la mythologie japonaise et
dans le mythe d'Amaterasu.
Mais quand on s'interresse aux éléments réels du culte d'Amaterasu, on se rend
compte que peu importe l'origine du mythe, ce qui importe c'est sa symbolique et
l'impact réel qu'il a eu sur la société et les individus japonais à travers l'histoire.
A un niveau historique, nous devons mettre en avant l'utilité initiale du mythe qui servit
d'unificateur sous la Cour des Yamato et qui permit l'émergence du Japon comme un
pays à part entiere. Puis lors de la restauration Meji, le mythe servit encore une fois à
rassembler le pays, dans un moment de crise ou il menacait de se diviser. Il suffit a
donner une raison d'exister à un Japon qui se trouvait à la fois dechiré de l`interieur et
menacé de l'exterieur par les grandes puissances étrangères. Ces deux époques
justifie amplement l'invention du mythe a elles seules.
Mais Amaterasu qui servit la société japonaise dans son ensemble a deux reprises au
moins, fut aussi d'un grand secours aux individus qui la compose. En effet, comme
toutes les religions, le culte d'Amaterasu et de l'Empereur amena a de nombreux
croyants soulagement et appui. La foi est un remède étrange a bien des maux. Sous
Edo, le pelerinage à Ise fut d'une grande aide à bien des personnes.
Et encore aujourd'hui, le mythe d'Amaterasu fait partie du grand heritage culturel du
Japon.
L'étude du mythe et du culte d'Amaterasu peuvent nous permettre d'obtenir quelques
clefs concernant l'histoire japonaise ancienne. Mais étudier l'influence de celui-ci sur
l'histoire est tout aussi passionant.
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Amaterasu
BIBLIOGRAPHIE
Source (1) :
« The Origin of the Deity of the Ise Shrine » de Moriyuki Abukuma Murakami
http://www.ne.jp/asahi/moriyuki/abukuma/moriyukis/japan/shinto/shinto.html
Source (2) :
« Origin and Growth of the Worship of Amaterasu » de Matsumae Takeshi (Tenri
University, Tenri city, Japan)
http://74.125.153.132/search?q=cache:jEFZcNZsONwJ:www.nanzan-u.ac.jp/SHUBUN
KEN/publications/afs/pdf/a318.pdf+amaterasu+shrine+ise&cd=16&hl=en&ct=clnk
Source (3) :
«The significance of Amaterasu in Japanese Religious History » de Kyoko Motomochi
Nakamura. Chapitre 13 de « The Book of the Goddess, past and present » présenté par
Carl Olsen, édité à The Crossroad Publishing Company New York, en 1983.
Autres :

« Nihongi, chronicles of Japan from the earliest times to A.D 697» traduit par
W.G Aston, publié par Tuttle publishing en 1972.

« Histoire du Japon : des origines à la fin de Meji » de Francine Herail, publié
par les Publications Orientalistes de France.

www.onmarkproduction.com

www.pantheon.org/areas/mythology/asia/japanese/articles.html

www.wikipédia.com

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