l`hôpital du vinatier

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l`hôpital du vinatier
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BRON MAGAZINE 209 >FEV 2010
DOSSIER
L’HÔPITAL DU VINATIER
UN SITE D’EXCEPTION
23 services sur le
site, 62 structures
extra-hospitalières de
soins de proximité
+ de 2 000
personnes
travaillent pour
Le Vinatier
+ de 20 000
patients par an dont
3 400 personnes
hospitalisées
À Bron, le centre hospitalier spécialisé du Vinatier, dans le
cadre du plan “Hôpital 2012”, projette de réorganiser
son site, pour recentrer les activités de soins dans son
cœur historique. Cette reconstruction intègre également
l’évolution du système de soins psychiatriques et
l’ouverture de cet hôpital d’un point de vue social, culturel
et sportif.
Tout ce qui fait la spécificité et la dynamique de cet
hôpital, son magnifique parc, l’ouverture au public et aux
structures extérieures, la mixité des partenariats,
les activités et projets scientifiques, les animations
culturelles à la Ferme et les événements sportifs, sera
préservé.
Si les spécialistes de la psychiatrie tiennent à conserver
cette ouverture sur l’extérieur, chacun s’accorde sur le
fait que des nouvelles structures de soins sont
nécessaires, dans l’intérêt des malades et de la société.
Explications, témoignages et découverte de cet hôpital
d’exception.
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DOSSIER
Hôpital 2012
Au cœur du Vinatier
Dans un esprit de modernisation, les secteurs de la
psychiatrie ont été regroupés en plusieurs pôles,
afin de mutualiser les compétences. Reste à regrouper
géographiquement les pôles, ce qui signifie,
entre autres, de gros travaux.
L’
une des spécificités du CH Le Vinatier, c’est d’avoir sur un territoire aux
dimensions exceptionnelles de très nombreux outils de prise en charge des
patients... C’est ce qu’ont souhaité, depuis les années 90, les directeurs
Jean-Paul Segade puis, depuis 2003, Dominique Valmary. En mars, le nouveau
directeur, Hubert Meunier, prendra la direction de cette grande institution de la psychiatrie,
de notoriété nationale et internationale, dont la première mission est de proposer des
soins préventifs, curatifs et palliatifs avec une double garantie de libre accès à tous et
de continuité des soins.
Le nouveau directeur arrivera en pleine concrétisation du plan “Hôpital 2012”. Après deux
ans de travail, le Vinatier a en effet obtenu des financements dans la continuité du Plan
urbanisme et paysage. L’objectif, globalement résumé ici : améliorer l’organisation en trois
espaces. Le premier, au centre, sera consacré aux patients, avec les trois pôles de
psychiatrie adultes. Le deuxième sera mixte et le troisième réservé au public, afin qu’il
continue à profiter du parc.
Une psychiatrie pou
À l’occasion de la restructuration du
Vinatier, Jean-Louis Bonnet,
directeur de l’ARH(1) et Corinne
Martinez, chargée de mission
exposent les grands axes de la
future réforme de la psychiatrie
en France.
Bron Magazine : Remis à la Ministre de la santé en
janvier 2009, le rapport Couty, qui propose une
nouvelle organisation des soins en psychiatrie et
santé mentale, soulève bien des réactions dans le
milieu psychiatrique. Pourquoi une telle réforme?
Jean-Louis Bonnet: Parce qu’il faut coller à la réalité.
Prendre en compte les évolutions démographiques, le
vieillissement des malades psychiatriques, l’accepta-
« Le centre historique valorisé »
« Les structures, actuellement dispersées sur le site,
seront regroupées et le centre historique valorisé »,
explique Véronique Bourrachot, directrice générale adjointe.
Plus de lisibilité, plus de cohérence et une réflexion
paysagère. Une disposition qui permet de conserver
l’ouverture vers l’extérieur tout en protégeant l’intimité
des patients. « Les arbres seront préservés et les unités
de soins disposeront toutes d’un jardin privatif », précise
la directrice générale adjointe. « La partie centrale sera
piétonne ; l’esplanade devant la chapelle sera maintenue,
comme les maisons dans lesquelles logent le personnel,
situées de part et d’autre de l’allée centrale. Le projet
marque le passage de l’ancien au style moderne dans un
grand hall d’entrée à proximité des lieux de vie que sont
la bibliothèque, la cafétéria, la Maison des usagers. Cette
Maison a pour vocation l’accueil, l’écoute et l’information
des usagers... Les circuits logistiques seront situés au
sous-sol, tout comme un parking, sous les nouveaux bâtiments, qui permettra de libérer de l’espace en surface.
Nous tenons à souligner que la démarche Haute Qualité
Environnementale sera entreprise tout au long du chantier,
dès l’évacuation des déchets. La géothermie, l’énergie
solaire et le photovoltaïque sont inscrits dans le projet, ainsi
que des bassins de filtration des eaux usées. Nous visons
la certification HQE ».
Les démolitions/reconstructions dureront trois ans et les
premiers coups de pioche sont attendus pour l’automne.
La circulation et les cheminements intérieurs ainsi que
l’accès au site ont également été repensés, avec>> suite page 16
ACTU DU VINATIER
>> Deux nouvelles unités vont ouvrir prochainement. En mars, l’Unité
Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA) accueillera une soixantaine de patients détenus atteints de troubles psychiatriques, dans le
cadre d’un programme interministériel Santé-Justice de 2006 qui
prévoit la construction de 17 unités en France. Le bâtiment, situé au NordEst du parc, sera accessible depuis le boulevard Laurent-Bonnevay.
Dans la tradition du Vinatier, l’artiste retenu avec la Drac, Chantal Dugave,
a réalisé un décor, représentant, à l’extérieur, des arbres en plaques d’inox
qui reflètent la végétation, et, à l’intérieur, des envols d’oiseaux.
Fin 2011, une Unité pour Malades Difficiles (UMD) ouvrira ses portes. Elle
permettra d’accueillir et de regrouper dans une unité des malades
nécessitant une prise en charge adaptée. Les autres unités de soins
pourront ainsi se consacrer plus amplement aux autres patients. À Bron,
le bâtiment comptera une quarantaine de lits. Il fait lui aussi l’objet d’une
démarche paysagère.
ur le XXe siècle
bilité de la différence dans nos sociétés, les préoccupations sécuritaires et s’interroger sur les différentes prises
en charge de la pathologie mentale. Il faut une approche
transversale, pluridisciplinaire et territoriale. La santé
mentale ne doit pas relever seulement de la psychiatrie.
En santé mentale, le soin n’est qu’un maillon de la chaîne.
Il faut aborder ensemble le dépistage, la prévention, le
soin, le suivi médicosocial et la réinsertion sociale. Ce qui
implique plusieurs acteurs.
B.M. : Dans le cadre de cette réforme, le secteur et
l’hôpital psychiatriques sont-ils appelés à disparaître?
J.-L.B.: Non, le secteur est maintenu mais il doit se rénover. En ce qui concerne l’hôpital psychiatrique, il n’y a pas
de vérité révélée. Dans certains cas, le secteur psychiatrique rattaché à l’hôpital général marche très bien, dans
d’autres cas ce n’est pas satisfaisant. L’hôpital psychiatrique n’est qu’un outil dans une boîte à outils beaucoup
plus diversifiée. Mais ce qui compte avant tout c’est la
prise en charge de proximité.
B.M. : Comment justifier la mise en place du
Groupement local de coopération pour la santé
mentale (GLC) et de la valorisation de l’activité
psychiatrique (VAP), deux mesures très
discutées par les psychiatres?
C.M: Les GLC doivent permettre une coopération entre
tous les acteurs en particulier ceux du sanitaire et du
médicosocial. Certes on peut comprendre qu’en plein
bouleversement de l’organisation sanitaire avec la loi
HPST (2) de juillet 2009 et la mise en place en avril
prochain de l’ARS (3) qui remplace les ARH, la prochaine
réforme de la psychiatrie puisse inquiéter. Mais rien
n’est encore arrêté. Des groupes de travail en
Rhône-Alpes planchent sur ces questions. Quant à la
valorisation, pourquoi ne pas l’envisager comme une
reconnaissance du travail accompli?
À la lumière de la recherche, des nouvelles thérapies, les
enjeux sont tels qu’ils devraient mobiliser tous les
acteurs de la santé mentale.
(1)
ARH: Agence Régionale d’Hospitalisation
Loi HPST: Loi “Hôpital, patients, santé et territoires »
(3)
ARS: Agence Régionale de Santé
(2)
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DOSSIER
>> suite de la page 16
l’ouverture d’un accès piétons à partir de l’arrêt “EssartsIris” du tramway à partir de fin février. Un nouvel accès sera
créé à partir du rond-point desservant l’hôpital FemmeMère-Enfant par l’arrière des bâtiments centraux.
Dynamique des projets
Véronique Bourrachot,
directrice générale adjointe.
Le Vinatier n’a pas attendu “Hôpital 2012” pour mener à bien
des projets. En effet, ces dernières années, des activités
nouvelles ont vu le jour (urgence psychiatrique, soins de
suite et de réadaptation ouverte, équipe mobile autisme,
centre de guidance gérontopsychiatrique...). Et les projets de développement de l’hôpital sont nombreux. Parmi
eux, alors que Le Vinatier ne possédait jusqu’à présent
pas de lits pour enfants, l’ouverture lors de ce premier
trimestre 2010 d’une unité d’hospitalisation pour des
enfants de 6 à 13 ans. Un lieu qui sera en lien avec les
unités d’évaluation et de bilan des handicaps de l’enfant
dans un contexte universitaire d’enseignement et de
recherche. Rappelons que la recherche en psychiatrie est
déjà très présente au Vinatier —avec notamment un Conseil
scientifique — tout comme la prévention et l’enseignement.
L’hôpital abrite en outre un Institut de formation en soins
infirmiers et un Institut de formation des cadres de santé,
avec plusieurs centaines d’étudiants. Après dix ans de
projets communs avec le centre hospitalier du Vinatier, le
Centre de formation de musiciens intervenant à l’école
(CFMI) de Lyon, qui dépend de l’Université Lyon 2, a
intégré des locaux sur le site de l’hôpital, en 2009. Des
collaborations en découlent, dans la visée d’une pratique
artistique accessible à tous. Encore un signe d’ouverture.
Enfin, autre grand projet, il s’appelle “Neurocampus” et
s’intègre dans la restructuration du site : les activités de
neurosciences, actuellement dispersées sur l’agglomération,
rattachées à l’Inserm, au Cnrs et à l’Université Lyon1, seront
regroupées dans un bâtiment neuf dans le prolongement
de l’Inserm. L’implantation de ce qui s’appellera le Centre
Lyonnais des Neurosciences est programmée pour 2013.
Dans le même esprit de rapprochement, le projet d’un
“psychopôle” mûrit entre l’Institut de Psychologie de
Lyon 2 et le Vinatier, pour une synergie à trouver entre
chercheurs et cliniciens.
À noter: le plan de restructuration du site est
consultable sur www.ville-bron.fr
CMP
La proximité pour mieux soigner
évolution de la psychiatrie en secteurs géographiques
a permis depuis plusieurs décennies la mise en place
de lieux de soins diversifiés au plus près du domicile du
patient, à l’extérieur du Vinatier, mais sous sa “dépendance”. Ainsi le Centre médico-psychologique Edgar-Quinet
pour la psychiatrie adulte et enfant (de 1 à 16 ans) a vu
le jour à Bron dans les années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui,
plusieurs centaines de personnes y sont accueillies. Ce CMP,
installé provisoirement sur l’avenue Franklin-Roosevelt
avant de rejoindre au printemps la rue Edgar-Quinet dans
des bâtiments rénovés, regroupe des psychiatres,
psychologues cliniciens, infirmières, assistantes sociales,
psychomotriciens, orthophonistes et éducateurs
spécialisés. Il assure des consultations, visites à domicile
ou encore des soins infirmiers.
L’
Le centre de jour Paul-Cézanne
Autre lieu, le centre de jour Paul-Cézanne, qui vient de
fêter ses 10 ans, se situe à mi-chemin entre une hospitalisation et des soins ambulatoires. Après avoir vu le jour sur
le site du Vinatier en 1999, il s’est installé en 2003 rue LéonBourgeois. Encadrés par des professionnels (infirmiers,
assistante sociale, psychologue, psychomotricienne,
musicothérapeute, peintre...), quatre-vingt-dix patients
fréquentent ce lieu. Des personnes dont l’état ne nécessite plus une hospitalisation à plein temps, dont la plupart
souffre de pathologies psychotiques ou de dépression.
Nombres d’entre elles ont un domicile et viennent au
centre pour trouver un repère, un lieu vivant, participer à
des groupes thérapeutiques ou bénéficier de soins
individuels.
Témoignages...
Docteur Jean Furtos,
Directeur scientifique de l’Observatoire National des pratiques en
santé mentale et précarité et responsable du secteur de Bron
La plupart des patients du Vinatier sont des malades psychotiques, des personnes qui souffrent de
troubles de comportement, d’angoisse, de pathologies
puerpérales... Pour les enfants, il peut s’agir d’autisme, de
troubles du développement ou de phobies scolaires. Notre
société précarisée a des répercussions psychopathologiques, comme le repli sur soi et l’isolement, sources de
découragement... L’hôpital est organisé pour soigner toutes
ces pathologies, certains patients sont suivis au plus près
de là où ils vivent. L’ouverture de l’UHSA et de l’UMD (lire
page 15) est nécessaire, car il s’agit de lieux appropriés.
Dans les prisons, les malades mentaux ne sont pas soignés.
Certains patients ont besoin d’un cadre contenant. Cela dit,
la dangerosité de certains patients n’est pas un fantasme,
mais elle doit être relativisée. Il y a plus de risques d’être
victime d’un proche ! Et puis il faut rappeler qu’il y a de moins
de moins en moins de meurtres... Cette paranoïa sociale,
relayée par les médias, entraîne la peur de l’autre et
réactive celle du malade mental, qui, la plupart du temps, est
une personne douce et gentille, ne l’oublions pas.
« Les malades,
premières victimes
d’une société
précarisée »
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ACTUALITÉS
LOISIRS
Le Vinatier, visite guidée !
Le Vinatier, un lieu de soins ouvert, un lieu tourné vers l’extérieur
qui affiche un programme environnemental, social, culturel et
sportif. La démonstration n’est plus à faire ! Petite promenade...
ous êtes-vous déjà promené un samedi
ou un dimanche après-midi au parc du
Vinatier ? Sur un site de 74 hectares, 50
sont réservés aux espaces verts. « Vous y
verrez des arbres majestueux de 150 ans pour
certains, des grands hêtres, des hêtres pourpres, des cèdres... dont certains sont classés »,
s’enthousiasme Patrick Bœuf, responsable du
parc environnement. Si une dizaine de personnes
entretient les espaces verts, les patients de
l’hôpital s’emploient également à magnifier les
espaces, le fleurissement à l’entrée du parc,
avec des plantations de bisannuelles, autour de
la chapelle... Une vigne et un verger revêtent
également une vocation thérapeutique,
pédagogique et environnementale, puisque le
traitement biologique est de rigueur. Travail sur
la notion de sens, de plaisir, de repères dans le
temps, l’espace, la société, ces espaces permettent une resocialisation et une réinsertion
professionnelle des malades dans le cadre de
V
Les animaux du Vinatier
sont très appréciés.
Ici les chèvres au Mas des Tours.
Hayette,
Patiente au CMP
Quand j’avais 17 ans, je me sentais instable et
en danger pour moi-même. J’ai fait la démarche
de voir un psy, mais je n’ai pas été convaincue.
A 30 ans, une assistante sociale m’a proposé de
voir une psychothérapeute, au CMP de Bron, qui
a trouvé les mots justes. Ce suivi de plus de 10
ans, qui dure encore, m’a aidée à mieux me comprendre, me connaître, à trouver ma propre limite,
à devenir autonome. J’ai appris à m’accepter.
Fini le combat éternel ! J’ai commencé à naître,
en parlant librement de mes crises d’angoisse,
de mes peurs,
sans être critiquée,
ni jugée. Ils font un
sacré travail et ont
aidé beaucoup de
monde au CMP, à
commencer par les
secrétaires, qui
sont les premières
personnes que l’on
côtoie ! Si je devais
conseiller d’autres
personnes, je leur
« Je me suis
dirais de ne pas
découverte
»
s’enfermer, de ne
pas fuir, mais
d’ouvrir des portes.
Monique Perellon
Cadre supérieure retraitée
« J’ai commencé à exercer au Vinatier dans
les années soixante, d’abord comme infirmière, puis surveillante d’unité, et enfin
surveillante-chef. Lors de ma carrière, sur
une trentaine d’années, j’ai vraiment vécu
l’ouverture extra-hospitalière du Vinatier
qui était auparavant considéré comme un
asile et qui est devenu peu à peu un
hôpital, avec des gens comme nous, qui à
un moment de leur vie, sont amenés à être
hospitalisés. Des patients ont pu sortir de
l’hôpital, la volonté était de rapprocher au
mieux l’offre de soins et la population, de
soigner à domicile. À l’extérieur du Vinatier,
les centres médico-psychologiques ont vu
le jour, ainsi que les centres de jour, les foyers, « Un hôpital ouvert
sur l’extérieur »
les appartements thérapeutiques... À l’intérieur
du site, les unités se sont réorganisées par secteurs géographiques pour recevoir et suivre des
patients de l’agglomération. Cette ouverture s’est aussi concrétisée avec le monde culturel et événementiel, grâce à la Ferme
notamment, mais aussi avec le milieu sportif ou avec la petite
enfance du fait de l’implantation d’une crèche sur le site pour les
enfants du personnel, ce qui aurait été impensable par le passé ».
>> suite page 18
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DOSSIER
>> suite de la page 17
l’atelier espaces verts, viticulture, arboriculture fruitière... Autre source d’attraction, les animaux
du Vinatier. « Nous avons des chèvres naines, des boucs et des daims », précise Patrick Bœuf,
« beaucoup de lapins... C’est superbe à la rosée ! Et puis quelques rapaces, des merles... ». De quoi
distraire les enfants et intéresser les plus grands !
Les sportifs ont la possibilité de découvrir le parc lors d’une course de 12 km organisée chaque
printemps par l’association culturelle et sportive du Vinatier (ACSV). Programmée cette année
dimanche 18 avril dès 9 heures, cette épreuve se déroule en même temps que la Vivicitta, une
course pédestre organisée le même jour en même temps dans 80 villes du monde, dont 6 en
France. En y participant, les coureurs témoignent de leur contribution à un monde solidaire et ouvert
aux autres. Le parcours brondillant comprend deux boucles de 6 km sur routes arborées. Alors,
tentés ? L’association accueille également chaque année à l’automne, les participants de “Bron à
Vélo” pour une collation de bienvenue. Précisons par ailleurs que les terrains de sports sont ouverts
à des associations de Bron. L’ouverture, toujours. Les motards ont eux aussi leur place au Vinatier :
en 2008, plusieurs passionnés de grosses cylindrées de la section motos de l’ACSV ont créé les
“Psy-riders”. Un local, des sorties et la passion au bout du guidon ! Autre association active, celle
des retraités du Vinatier (ARVD), qui resserre les liens d’amitié et de solidarité.
Le Centre de formation des musiciens
intervenants a inauguré ses locaux à
l’automne dernier
Autre lieu à connaître ? Celui de la Ferme du Vinatier ! Depuis 1997, l’hôpital intègre à sa politique
d’établissement un volet culturel de grande ampleur incarné par la “Fondation pour l’Etude et
Recherche sur les Mémoires et l’Expression”, connue sous le nom de la Ferme, et abritée dans une
ancienne ferme magnifiquement restaurée. Ce lieu constitue une interface originale entre
l’hôpital et la cité, en luttant contre la stigmatisation des malades mentaux. Il propose des
expositions ouvertes au public sur les thématiques de la psychiatrie, des ateliers en partenariat
avec les structures culturelles locales (direction de la Culture de la Ville, association Lire à Bron,
compagnie Käfig...) et des actions évènementielles. Les idées de création et de diffusion
foisonnent, impressionnent et décloisonnent l’hôpital. Pour se faire une idée, depuis fin janvier, des
ateliers slam, animés par la compagnie “La Tribut du Verbe”, et programmés jusqu’en septembre
prochain, sont destinés à des adolescents et des adultes suivis au Vinatier. L’objectif : découvrir la
langue française autrement, réfléchir sur soi à travers le verbe... et participer au défilé de la Biennale
de la danse en septembre 2010, pour un accompagnement sonore du cortège brondillant !
À l’occasion des illuminations du 8 décembre dernier, les Brondillants ont pu profiter d’une promenade nocturne poétique et festive au cœur du parc, imaginée par la Ferme. Avec des
objectifs : redéfinir l’éclairage global de l’hôpital, entrer en résonance avec les projets de
développement durable du parc, la richesse de la faune et de la flore locales et le passé agricole
de l’établissement. L’art et la lumière seront encore bien présents dès le mois de mars avec la mise
en lumière d’une sculpture pérenne réalisée par le plasticien Cédric Le Borgne. « Du belvédère, à
la lisière du parc du Vinatier et de la cité, une sculpture en grillage déployé dans un écrin de
lumière interpelle et contemple l’agglomération (...) », prévient-on à la Ferme...Allez-y !
© PHOTO D’ARCHIVES
Une ferme à cultiver !
La Vivicitta aura lieu le 18 avril.
Pour en savoir plus:
Après l’ouverture de l’hôpital Femme, Mère,
Enfant, le Pôle hospitalier Est qui comprend
également Neuro et Cardio se développe
avec la réorganisation du Vinatier
Centre hospitalier Le Vinatier
95, boulevard Pinel à Bron. Tél. : 0437915555
La Ferme du Vinatier, ouverture le lundi
de 9 à 17 heures et du mardi au vendredi
de 8 à 17 heures. Tél.: 0437915580
pratique
Pour se promener au Parc du Vinatier?
Ouverture de 14 à 18 heures les samedis et
dimanches (20 heures en été). Promenade, vélo,
parc aux daims, chèvres et boucs, table
d’orientation… Plan gratuit disponible à l’entrée
Site Internet: www.ch-le-vinatier.fr
Une lecture? Un essai du docteur Jean Furtos,
“De la précarité à l’auto-exclusion/conférences
débat de l’association Emmaüs et de Normale
Sup’ La Rue? Parlons-en ! ”,
édition Rue d’Ulm Eds. 5 € en librairie.