laughing. George Bernard Shaw c`est quoi, ça? Et comme

Transcription

laughing. George Bernard Shaw c`est quoi, ça? Et comme
Pour vous offrir ce petit texte enjoué, je joue le rôle d'un friand du vin
qui finit par rendre un hommage accidentel et accidenté à Sol (Marc
Favreau) et peut-être à François Pérusse, parce qu’il a peut-être
« dégustationné un petit chariotdonnay de trop avant son allocuisson. »
You don’t stop laughing when you grow old, you grow old when you stop
laughing. George Bernard Shaw
Très chers rétractés—euh… retraités,
C’est avec beaucoup d’infection…d’effraction… voyons…d’affection que
j’aimerais vous prononcer une petite alloctrocution pas trop choquante,
mais j’espère bien chargée, sur le philomène…euh… phénomène qu'est la vie
de retraiténèbre à l’occasion du 20e anniversaire de l’Association du
personnel administratif retraité de l’Universalité d’Ottawa.
On m’a demandé de vous divertir un peu avec quelques réfractions—euh…
réflexions sur la retraite, ce qui semble être pour bon nombrils d’entre
nous un … mythe. J’ai donc choisi comme titre de cet exposé, La retraite,
c’est quoi, ça? Et comme sous-titre, De la conscience professionnelle à
la conscience occasionnelle.
Après 34 ans aux Services langoustines… euh, linguistiques, je brûlais
d’incontinence…euh, d’impatience de tirer mes références comme
traductionneur et révisionneur invertébré…excusez : invétéré. Après tout,
je vous avoue que je commençais faire comme un chat paresseux et me
lécher aller…
Je suppositoire…euh, suppose—que bon nombre d’entre vous, rendus au
bout de votre roulotte, et donc épuisés d’être à la remorque du train-train
quotidien à quatre fous motrices que devenait votre travail, avez vécu le
même besoin de décrocher que moi avant que nous ne deveniez
complètement détraqués…
Mais n’empêche, vous gardez probablement de très jolis sous-vêtements—
s’cusez…souvenirs des nombreuses années que vous avez consacrifiées à
notre source de généreuses presdigitations de retraites garanties, et que
nous faisons tous et toutes maintenant disparaître d’un petit coup rapide
de la main chaque fois qu’on sort notre crotte de crédit…euh, carte de
crédit... si on se souvient de notre NIP … Mais si vous êtes préclairvoyants
comme bien des gens, vous avez mis de côté des sous vous-mêmes pour les
démences spontanées…euh, dépenses spontanées, une « just in caisse de
retraite », quoi. Oh, et ça me fait penser, j’ai une grosse théorie qui a de
lourds enjeux pour notre dégénération de rétractés, une hypopothèse, si
vous voulez : beaucoup d’entre nous seront pris à contribuer aux gros
achats de nos enfants, comme le donne payment pour leur hypopothèque ou
leur nouvelle auto. Mais, il ne faut pas s’apitoyer sur ce char…euh, sort. La
générosité chasse la morosité, j’ai toujours dit, surtout après mon
troisième martini. After all, my beautiful wife, who’s still working more
than full time, has come to terms with the fact that now that I’ve retired,
she gets twice the husband but only half the income.
Je me suis toujours dit aussi qu’après chaque grande indécision, chaque
grand tourniquet, dans la vie, comme celle de partir à la retraite, je
refuserais de regarder par en arrière… par peur d’entrer dans un poteau
en avant.
Et par un de mes rares moments de transpiration… euh, d’inspiration, je me
sué aussi dit que pour vivre une retraite en santé et enchantée, je devais
rester très actif physiquement (comme me pencher complètement pour
attacher mes souliers), être encroûté… euh, engagé dans la communauté
(comme toujours ramasser les dégâts de mon chien pendant sa marche), et
stimulationné intellectuellement (comme vérifier moi-même mes numéros
de loto au lieu de les passer dans le machin avec la petite voix bizarre).
C’était là, pour moi, la clé d’une retraite réjouissante. Aujourd’hui, je me
rends compte que c’est aussi la clé d’une retraite… épuisante. Chu fatigué…
J’ai du mal à croire, et du mal un peu partout en fait, que ça fait déjà plus
de quatre ans depuis que j’ai quitté uOttawa et que ma nouvelle heure de
pointe, c’est la lignée du matin chez Tim Horton. Plusieurs d’entre vous
avez commencé votre « nouvelle vie » ou, comme certains diraient, « sacré
votre camp » depuis bien plus longtemps que moi, d’où votre connaissance
beaucoup plus exaucée…euh, exhaustive des spéciaux de mi-semaine chez
Loblaws.
Et je vous parie qu’une des questions les plus fréquentes que vous vous
posez, autre que « Where the hell am I? », est « Comment ça se fait que
le temps file aussi vite? ». Je pensais aussi que le temps allait… prendre
plus de temps, mais c’est tout à fait le contraire : il passe aussi vite que
les Bran Flakes.
Moi, je ne suis pas encore grand-papa, mais je vois la joie débarbante…euh,
débordante de ma sœur, mon beau-frère et chertains de mes amis quand
leurs tout-petits se pointent chez eux. Ce qui me frappe toujours, par
contre, autres que mes crampes céréales…euh, cérébrales, c’est la joie
encore plus vive dans leur visage quand la visite prend fin, et comment ils
retournent dans la maison, ferment la porte, baissent les stores, éteignent
les luminaires…euh, lumières et ne ressortent pas pour deux jours après.
On nous dit que d’avoir des petits-fendants….euh, enfants, c’est le meilleur
des deux mondes : tu les gardes juste quand tu veux et les renvoies quand
ils deviennent tannants--ouais, sauf si ton gars ou ta fille part en vacances
deux semaines et ta maison devient une gardemangerie, dont les murs que
tu viens tout juste de peindre ressemblent tout d’un trou…euh, coup à un
moïsaïque de mini-empreintes digitales...pourtant, tu veux en prendre une
photo et te demandes si c’est vraiment si importationnant que ça de
repeindre…
Tu peux aussi les gâter avec des sucreries, tes petits-fendants, quoique tu
retrouves souvent des vieux suçons soudérifés à tout jamais à tes coussins
de chevreuil…euh, fauteuil…et là, tu penses à tes enfants qui, il n’y a pas si
longtemps, avaient fricassé une grosse fenêtre…euh, fracassé une grosse
fenêtre chez vous en essayant de jouer au tennis avec un cochonnet de
pétanque et que tu avais envie à la fois de pleurer à chaudière de larmes et
de rire aux éclaboussures…euh, aux éclats…
Et puis, on dit que les petits-enfants t’apprennent à jouer comme un
bambin encore une fois. Sauf que ça te prend trois jours, six Advils et
deux visites colonnosales chez le chiro pour te remettre de ton imitation
d’un cheval de rodéo pour les 15 copains de ton petit-fils à sa fête de cinq
ans.
Et le surlendemain, ou à notre âge, le surlentement, t’as une réunionite de
l’APAR, où tu arrives en boitant, dos courbaturimé, gruau aux lèvres…euh,
grimace aux lèvres… et en te voyant, on te demande, tout
préoccupationné : Oh non, es-tu retourné au travail à contrat??
Et puis là, tu ris…en te tenant les côtes levées pour minimialiser la
douleur…et les dentiers pour éviter l’embarras, et tu te dis, jamais un tel
mal m’aura fait autant de bien! And to quote mark Twain: Age is an issue
of mind over matter. If you don’t mind, it doesn’t matter.
Voici un autre phénoménalomène de la vie de retraités : parce que t’es à la
retraite, tout le monde pense que tu peux faire du bénévolontariat 30
heures par semaine, pour dix organisations épapillonnées…euh, éparpillées
aux quatre coins de la ville. Ça finit par te croûter tellement cher en
essence et en réparations et maintenantmenance d’auto que tu dois
prendre une jobbe à temps partiel pour financer tout ça, ce qui fait
revenir ton revenu dans une catégorie d’impositionnement plus élevée, ce
qui finit par te laisser avec moins de revenu net chaque mois qu’avant ta
jobbe, ce qui t’oblige à annuler le sixjour annuel—des fois c‘est sept—chez
les beaux-parents en Floride, ce qui te met en conflagration avec ta douce
trois-quarts, te fait bannir de la chambre conjugée…euh, conjugale et te
fait découvrir à quel point le matelas de la chambre des visiteurs est
pourri, ce qui te fait retontir chez le chiro encore pour 12 séances de
redressement vertérébral que tu dois payer de ta poche parce que tu ne
peux pas te permettre les primes astrologiques de l’assurance-santé
supplémendentaire personnelle, ce qui t’oblige de vendre ton maudit char,
ce qui te fait perdre ta jobbe à temps partiel, ce qui baisse ton revenu
imposant imposable mais te laisse à incoupable de te rendre à ton
bénévolontariat, ce qui ruine ta réputation et te fait perdre ta place à
l’exécrutif du club d’âge d’or en barres, ce qui te force à rester chez toi
pour te reposer et … ah bein, r’garde donc ça… profiter de la retraite.
C’est ce qui me fait dire qu’après toutes ces années d’avoir filé droit, voici
le temps venu de tourner en rond.
Toutes ses petites blagues à part, je vous laisserais avec un mauvais goût
dans la bouche si, dijons, je repassais en silence…euh, si je passais sous
silence, le défoument inébranle-bras-lable de tousseux qui se
consacrifient depuis deux déchainés...euh, décennies, au bon
fractionnement…euh fonctionnement de l'APAR de l'Adversité d'Ottawa
pour y créer un grand chantiment d'APARtementenance où tout le monde
se sent chez soi. Vous nous représentez avec beaucoup de brioches…euh
brio, et vous nous proposez plein d’activités qui n’aggravent pas mon
arthrite. Je teins donc…euh, tiens donc à vous exprimer toute ma
recrudescence…voyons, reconnaissance--au nom de tous rassemblés ici et
par miracle encore réveillés.
Mes chers amis, j’ai toujours affectionné le personnel administropié
d’uOttawa pour sa grandeur d’âme, sa loyauté professionnelle, son
humidité… euh, humilité désarmante et sa joie de vivre contagieuse. On ne
consacre pas 34 ans de sa vie au même endroit pour rien. Vous y êtes pour
tout. A man is known by the company that keeps him on after retirement.
I look around here today and know I’m blessed.
Je vous laisse avec deux questions :
- How old would you be if you didn’t know how old you was? - Satchel
Paige
- When people retire and time is no longer a matter of urgent
importance, why do their colleagues generally present them with a
watch? - R.C. Sherriff
Bonne sieste cet après-midi! ☺
Raymond Martel, 11 mai 2016