PDF imprimable

Transcription

PDF imprimable
Cartographie corporelle : Hope
Retourner à la galerie des cartes corporelles.
Cliquez sur la carte corporelle de Hope pour l'agrandir.
Je m’appelle Hope. Je suis née le 23 octobre 1953 à Kitwe. Mes parents sont orginaires du
village de Museba. Mon père était pasteur et nous avons déménagé à Lusaka en 1960. J’ai
beaucoup aimé le voyage parce que je roulais pour la première fois dans un grand
autobus. Nous avons mis trois jours à arriver à Lusaka.
J’ai fréquenté l’école Benga pour les filles de 1965 à 1969; j’ai complété la cinquième
année. Ensuite, j’ai suivi une formation à titre d’infirmière autorisée à l’école des
infirmières de l’Anglo American Corporation. Après avoir terminé mes études en 1973, j’ai
fait un internat dans un hôpital à titre d’infirmière permanente. En 1975, j’ai été
subventionnée par Anglo American pour suivre une formation de sage-femme dans un
hôpital d’enseignement universitaire. J’ai complété cette formation en 1976.
En 1976, mon père m’a envoyée aux États-Unis. J’ai rencontré un homme à Manhattan et
nous nous sommes mariés en 1977. J’ai déménagé à la Nouvelle-Orléans avec mon mari
et nous y sommes restés jusqu’en 1984. J’ai reçu alors une bourse de la part de l’Anglo
American Corporation pour étudier l’administration hôtelière à l’Université Middlesex au
Royaume-Uni. Mon mari était médecin et ne voulait pas que je sois infirmière parce que, d’après lui, si nous
travaillions dans le même établissement, nous nous chicanerions jour et nuit. J’ai travaillé pour des hôtels comme le
Strand Palace de Londres et l’Hôtel Ridgeway en Zambie (ajourd’hui le Holiday Inn) en tant que chef de bureau. Je
suis revenue du Royaume-Uni en 1990 pour rester.
Je suis heureuse de vivre ici parce que je sais que je peux vivre en paix. Ma vision consiste à être heureuse et à
acquérir la tranquillité d’esprit et, si le Saint-Esprit le veut bien, je voudrais convertir ma maison en hospice. (Sur ma
carte corporelle, le Saint-Esprit est représenté par un soleil souriant et une colombe blanche.)
Mes sources de soutien comprennent mon défunt mari, Richard Chanter, les Drs Chipase et Beshara et Angela
Malick, qui m’a fait connaître le Centre Kondwa en 2004, ce qui m’a permis de commencer ma nouvelle carrière.
Mon mari était strict envers moi et a ajouté de la valeur à ma vie. J’avais besoin d’un mari comme lui pour me
contrôler. Ma mère s’appelle Elsa, elle a 80 ans. C’est un ange. Orpheline depuis l’âge de 5 ans, elle s’est toujours
battue comme une soldate. C’est un modèle pour moi. Ma sœur Rose est ma meilleure amie. Elle me tient
compagnie quand je me sens triste.
Esther est mon amie depuis plus de 40 ans et elle est toujours là pour moi. Elle est restée à mes côtés au chevet de
mon mari pendant trois mois. Charles est mon frère. Il m’a appris à ne jamais échouer dans ce que j’entreprends et
à toujours persévérer.
Le Centre Coptic est l’endroit où j’obtiens mes antirétroviraux (ARV). J’ai été formée à titre de formatrice de
soignantes par l’International AIDS Alliance. CATIE et le REPSSI m’ont donné des connaissances dont je me sers avec
fierté durant mes ateliers. La HBC s’est avérée une bénédiction masquée parce qu’elle m’a permis de faire beaucoup
d’amies et d’en apprendre beaucoup sur l’humilité. Je n’avais jamais travaillé dans l’enceinte auparavant. J’ai appris à
côtoyer les gens sans faire de discrimination. L’évêque de Lusaka m’a également aidée à relever les défis qui
surgissaient sur mon chemin. Je siège au conseil d’administration de la HBC et la sœur Marie me tient dans le droit
chemin. Little Bubu est le fils de mon neveu qui veut toujours partager mes ARV.
Ma source de pouvoir se trouve dans mes genoux parce que j’ai besoin de force physique pour faire mon travail. Je
suis une personne très physique qui ne peut se tenir dans un seul endroit pendant longtemps, donc j’ai besoin de
mes genoux pour me transporter. La petite chandelle me rappelle que je dois partager le peu de connaissances que
je possède. Quand vous allumez une chandelle, vous ne la cachez pas, vous la mettez dans un endroit où tout le
monde peut la voir. Je constate beaucoup d’ignorance autour de moi. Beaucoup de gens choisissent d’ignorer la
pandémie, donc nous devons partager nos connaissances afin d’encourager le plus de monde possible à connaître
leur statut. Je suis moi-même une chandelle. Je ne veux pas voir de visages renfrognés partout où je vais. Je préfère
voir des sourires.
Mon slogan est « One life to live » (Une vie à vivre). Je ne permets à aucun problème de m’attrister parce que la vie
est trop courte pour en consacrer une partie à broyer du noir. Je crois également qu’il faut respecter tous les
autres, peu importe leur statut dans la société, parce qu’on ne sait jamais qui on va croiser dans cette vie.
J’ai une tache de vin sur mon bras droit. Elle croît au même rythme que moi. Elle était très petite avant. J’en ai une
autre juste au-dessus de mon genou droit. Les deux marques sur mes joues sont le résultat d’une réaction à des
lunettes. J’ai une grosse cicatrice sur le ventre à cause d’une opération pour une grossesse ectopique que j’ai subie
à la Nouvelle-Orléans le 11 mars 1982.
En ce qui concerne les effets secondaires, j’ai éprouvé des fourmillements au début de mon traitement, surtout dans
mes pieds. C’était comme un courant électrique à l’intérieur de mes pieds. J’ai également éprouvé des ballonnements
dans le ventre et le derrière. Ma taille de robe a augmenté de 16 à 20. Les aliments que je préfère sont les patates,
les champignons, le maïs frais, les noix broyées, les carottes, les légumes verts, les oranges, les bananes, le pain, le
poisson et les œufs. Pour me détendre, j’aime faire du jogging et me balader dans l’enceinte Ngombe. Je parcours
parfois jusqu’à 10 km lors de mes visites aux patients. Il n’y a ni rues ni taxis là-bas, donc je dois marcher lorsqu’on
m’appelle. J’aime les films et la lecture, surtout le soir.
J’ai choisi le chitenge imprimé de l’image d’un animal parce que j’admire la vitesse des bêtes. Cela me fait penser à
mon patelin, où il est possible de voir des duikers courir dans les champs et près des rivières. La couleur orange
m’inspire parce que c’est la couleur présidentielle. Si je suis chanceuse, je pourrais être la prochaine présidente.
Cette couleur rend mes journées plus heureuses.
J’ai appris mon statut en 1995 après la mort de mon mari. J’avais de la douleur du côté droit de ma poitrine. C’était
une semaine après son enterrement, et je pensais que c’était à cause de mes insomnies ou d’une infection que
j’aurais contractée à l’hôpital. J’ai passé une radiographie pulmonaire, et le médecin m’a dit que j’avais une espèce de
toile d’araignée du côté gauche de la poitrine, soit le côté opposé de celui où j’éprouvais la douleur. Il m’a ensuite
demandé si je voulais me faire tester le sang pour le VIH. À cette époque, peu de gens se faisaient tester et j’étais
sceptique parce que j’étais avec ma mère, mais j’ai consenti.
Quand il est revenu, tout ce qu’il a trouvé à me dire était que mon taux d’ESR était très élevé. C’était le seul test qu’il
pouvait faire. Je lui ai demandé si j’avais peut-être la tuberculose, mais il m’a répondu non. J’ai mentionné toute une
liste de maladies, mais il a continué de me dire non. Enfin, il m’a dit : « Voulez-vous vraiment savoir ce que vous
avez? » Il a fallu que je signe une feuille, puis il m’a dit : « Je crois que vous êtes séropositive ».
Je me sentais très déçue parce qu’il n’y avait personne à blâmer car mon mari était déjà parti. Si je l’avais su avant sa
mort, l’histoire aurait été différente. Ma mère voyait que j’avais quelque chose de terrible. Elle croyait que c’était mon
cœur. J’ai trouvé le courage de lui dire la vérité quand nous étions de retour à la maison. Elle s’est mise à pleurer. Elle
croyait qu’elle ne pourrait retourner au village sans avoir besoin de m’enterrer d’abord. J’ai essayé de lui dire que je
me battrais, puis j’ai décidé de l’accompagner au village parce qu’elle croyait que j’avais besoin de voir mon père
pour la dernière fois.
Mon mari avait été en pleine forme jusqu’au jour d’octobre 2003 où il s’est écroulé. Il est mort en janvier 2005 quand
ses organes ont cessé de fonctionner. Il était médecin, donc ses collègues à l’hôpital ne disaient pas grand-chose.
J’avais tant de questions qui sont restées sans réponses à cause de sa mort. Heureusement, il avait fait un
testament et l’avait laissé chez Barclay. Il l’avait rédigé sept ans avant sa mort et avait laissé un exemplaire avec
l’avocat de sa famille. J’ai hérité de tout.
J’ai continué à me battre mais, en 2005, la même douleur est revenue dans ma poitrine. Je suis allée voir le médecin,
qui soupçonnait une pneumocystose. Il a fait un test des CD4 et m’a prescrit du Septrin; il m’a dit qu’il fallait que je
continue à prendre le médicament pendant 14 jours, même si je commençais à retrouver mon énergie. Mon compte
des CD4 était de 176 et il voulait que je commence à prendre des ARV. J’ai commencé le 12 février 2005 à 10 heures.
Pour commencer, j’ai pris de la névirapine 200 mg pendant deux semaines comme un genre d’essai. Ensuite, on m’a
prescrit deux autres médicaments combinés dans un seul comprimé, soit le Triomune 40. Je pesais 75 kg.
Ma sœur m’encourageait et est allée se faire tester elle-même. Elle était séronégative et m’a encouragée à continuer
à me battre. Mon modèle était Winston Zulu, la première personne à annoncer son statut publiquement.
Je me sens assez bien à l’idée d’avoir le VIH. J’accepte le virus comme s’il était une ombre de moi-même. Je le vois
toujours quand je regarde par terre. Je sais qu’il y a une ombre qui me suit mais je ne sens rien. Mes sentiments
n’ont pas changé. Je suis toujours la même Hope. Mais je fais plus attention à la façon dont je vis ma vie.
Retourner à la galerie des cartes corporelles.
Produit par:
555, rue Richmond Ouest, Bureau 505, boîte 1104
Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada
téléphone : 416.203.7122
sans frais : 1.800.263.1638
télécopieur : 416.203.8284
site Web : www.catie.ca
numéro d’organisme de bienfaisance : 13225 8740 RR
Déni de responsabilité
Toute décision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultation avec un
professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) qui a une expérience des maladies liées au VIH et à
l’hépatite C et des traitements en question.
CATIE fournit des ressources d’information aux personnes vivant avec le VIH et/ou l’hépatite C qui, en collaboration
avec leurs prestataires de soins, désirent prendre en mains leurs soins de santé. Les renseignements produits ou
diffusés par CATIE ou auxquels CATIE permet l’accès ne doivent toutefois pas être considérés comme des conseils
médicaux. Nous ne recommandons ni n’appuyons aucun traitement en particulier et nous encourageons nos
utilisateurs à consulter autant de ressources que possible. Nous encourageons vivement nos utilisateurs à consulter
un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) avant de prendre toute décision d’ordre médical ou
d’utiliser un traitement, quel qu’il soit.
CATIE s’efforce d’offrir l’information la plus à jour et la plus précise au moment de mettre sous presse. Cependant,
l’information change et nous encourageons les utilisateurs à s’assurer qu’ils ont l’information la plus récente. Toute
personne mettant en application seulement ces renseignements le fait à ses propres risques. Ni CATIE ni aucun de
ses partenaires ou bailleurs de fonds, ni leurs personnels, directeurs, agents ou bénévoles n’assument aucune
responsabilité des dommages susceptibles de résulter de l’usage de ces renseignements. Les opinions exprimées
dans le présent document ou dans tout document publié ou diffusé par CATIE ou auquel CATIE permet l’accès ne
reflètent pas nécessairement les politiques ou les opinions de CATIE ni de ses partenaires ou bailleurs de fonds.
L’information sur l’usage plus sécuritaire de drogues est offerte comme service de santé publique pour aider les
personnes à prendre de meilleures décisions de santé et ainsi réduire la propagation du VIH, de l’hépatite virale et de
toute autre infection. Cette information n’a pas pour but d’encourager ni de promouvoir l’utilisation ou la possession
de drogues illégales.
La permission de reproduire
Ce document est protégé par le droit d’auteur. Il peut être réimprimé et distribué dans son intégralité à des fins non
commerciales sans permission, mais toute modification de son contenu doit être autorisée. Le message suivant doit
apparaître sur toute réimpression de ce document : Ces renseignements ont été fournis par CATIE (le Réseau
canadien d’info-traitements sida). Pour plus d’information, veuillez communiquer avec CATIE par téléphone au
1.800.263.1638 ou par courriel à [email protected].
© CATIE
La production de cette revue a été rendue possible grâce à une contribution financière de l’Agence de la santé
publique du Canada.
Disponible en ligne à
http://www.catie.ca/fr/cartes-corporelle/galerie/hope