Mise en page 1 - Halle aux grains

Transcription

Mise en page 1 - Halle aux grains
Atelier d’écriture initié par
Sabrina Baldassarra
D ’après
MODÈLES
spectacle de Pauline Bureau
Organisé par La Halle aux grains scène nationale de Blois
Et le Centre hospitalier de Blois de septembre à novembre 2014
AVEC LE SOUTIEN DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES ET DE L’AGENCE RÉGIONALE DE LA SANTÉ
QUELQUES MOTS POUR
INTRODUIRE CE « LIVRET »
Je souhaiterais tout d’abord le dédier à Danièle, décédée pendant la
période où j’ai officié à l’hôpital de Blois.
Le dédier à sa vitalité.
Je souhaiterais également remercier du fond du cœur ceux sans
lesquels ce travail n’aurait pu avoir lieu sur le terrain : Redouane,
fantastique relais de la Halle aux grains, et avec lui, un grand merci à
toute l’équipe du théâtre.
Et évidemment, merci aux « soignants » : Zineb, Pascale, Nadine,
Joëlle, Martine et Aurélie. Ils m’ont chaleureusement et efficacement
accueillie dans leurs services, organisant les rendez-vous de ces
ateliers d’écriture au mieux.
L’origine du projet portait sur le genre, la construction de l’identité
sexuelle.
Au cours de cet atelier, le projet s’est modifié : oui, nous avons parlé
du genre (car tout être est sexué…) mais pour cela il faut parler de soi.
Il y a donc des écrits sur le genre mais également des écrits sur soi, la
définition que l’on peut donner de soi-même. Sans oublier
l’imaginaire. Car chacun a un imaginaire propre qui définit
également son identité, un rapport au monde singulier.
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Les écrits que vous allez lire sont anonymes.
C’est une demande apparue au début du travail.
Certains n’ont accepté d’écrire sur eux-mêmes qu’à cette condition.
Leur volonté sera respectée.
Les participants seront néanmoins cités sans que des textes soient
attribués à un tel ou une telle.
Il y a une dernière pensée que je voudrais adresser à tous les
participants : j’ai énormément appris grâce à vous. À votre contact,
j’ai grandi un peu plus. Humainement et dans ma pratique artistique.
J’espère que ce « livret » sera pour vous une trace, douce, de nos
rencontres. Pour moi, il le sera. Ce sera mon premier livre. Un livre
dont vous êtes les auteurs. Peut-être pour vous aussi, sera-t-il le
premier ? Je le chéris comme toute première expérience importante.
Merci à vous, de votre confiance, de vos sourires et aussi de vos
larmes.
Bien à vous tous,
Sabrina Baldassarra
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CHAPITRE 1
D’après Je me souviens de Georges Perec…
Elles se souviennent.
Du fond de leur mémoire surgissent les bons et les moins bons
souvenirs.
Lesquels privilégie-t-on ?
Ceux qui nous amènent à sourire, à rire même ?
Ceux qui font perler les larmes ?
Le plus anodin pour le lecteur ou l’auditeur sera peut-être celui qui
sera le plus chargé d’émotion pour son auteur.
Et puis pourquoi ne pas solliciter l’imaginaire… on peut aussi s’en
inventer des souvenirs.
Alors souvenons-nous, souvenons-nous ensemble ! Partageons-les
ces souvenirs qui font de nous ce que nous sommes.
Je me souviens que petite, je prononçais le mot « tisane »,
« disane ».
Je me souviens de certains rêves que je faisais étant très jeune.
Je me souviens de ma première meilleure amie, on s’est connues à
seulement 3 ans.
Je me souviens des berceuses que me chantait ma mère, des livres
qu’elle me lisait quand j’étais petite.
Je me souviens de ma première nourrice, je la détestais.
Je me souviens de la chemise de nuit de ma mère : blanche avec des
roses rouges.
Je me souviens de mon premier concours de chant.
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Je me souviens de ma première hospitalisation.
Je me souviens de l’odeur de la colle utilisée en arts plastiques.
Je me souviens de mon entrée au collège.
Je me souviens de ma maîtresse de CE2, je l’adorais.
Je me souviens de mon premier cours de guitare.
Je me souviens que petites, avec ma sœur, nous faisions de la luge
dans notre jardin lorsqu’il neigeait.
Je me souviens m’être coupée les cheveux toute seule à l’âge
de 8 ans : une catastrophe.
Je me souviens avoir été obsédée par les bonhommes avec des
boutons, petite.
Je me souviens : jeudi je suis allée à la piscine avec mon école.
Je me souviens : je suis allée en moyenne section, je fais de la
peinture, je dessine mon chaton de couleur jaune et orange.
Je me souviens quand j’étais en maternelle, je voulais commander à la
place de la professeure.
Je me souviens de mon premier jour dans mon nouveau lycée. C’était
un peu stressant d’arriver dans un nouvel établissement, dans une
filière inconnue.
Je me souviens de la fois où je me suis cassé le poignet.
Je me souviens de ma première hospitalisation.
Je me souviens des super vacances que j’ai passé cet été chez ma
grand-mère paternelle.
Je me souviens que ma professeure de CE1 était très gentille et que je
lui ai fait un câlin le dernier jour.
Je me souviens du jour où ma professeure d’anglais de 6e m’a dit que
j’avais eu la meilleure note de la classe. J’étais très contente. En plus,
elle m’avait rendu ma copie en dernier.
Je me souviens que je faisais des punitions quand je disais des gros
mots à ma petite sœur.
Je me souviens des fois où je suis allée faire du graf à la Fabrique.
Je me souviens des mercredis que je passais avec mon grand-père
quand j’étais petite. Le matin, il me préparait ma tartine de pain
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beurre chocolat. Le midi, on mangeait ensemble un beefsteak frites
puis il m’emmenait à la gym.
Je me souviens des secrets que je partageais avec mon petit frère
quand nous dormions ensemble.
Je me souviens des plateaux télé que je faisais avec mon papa.
Je me souviens des après-midi shopping avec ma maman.
Je me souviens des soirées où je restais des heures à discuter avec ma
maman.
Je me souviens des histoires que j’inventais pour mon petit frère pour
qu’il s’endorme.
Je me souviens de ma maîtresse de petite section en maternelle. Elle
était très gentille.
Je me souviens de mon premier baiser avec mon petit ami.
Je me souviens que, quand j’étais petite, je rêvais d’être Hermione
Granger.
Je me souviens de la lettre que m’a faite mon beau-père pour Noël.
Elle m’a fait pleurer.
Je me souviens du moment où j’ai su que j’allais être hospitalisée.
Je me souviens du jour où mon père m’a promis qu’il arrêterait de fumer.
Je me souviens de mon premier cours de violon avec Barbara.
Je me souviens de mon premier jour de collège et la manière dont
j’étais habillée.
Je me souviens que j’avais un palmier en guise de coiffure pour mon
entrée en maternelle.
Je me souviens du jour où ma maman m’a annoncé que mon petit
frère s’appellerait Jules.
Je me souviens des bons moments que j’ai passé avec ma famille.
Je me souviens du jour où j’ai rencontré ma meilleure amie.
Je me souviens de la première fois que j’ai bu du café.
Je me souviens des batailles de bisous avec ma maman.
Je me souviens que j’avais un livre de Bambi.
Je me souviens que je faisais du gribouillage quand j’étais petite.
Je me souviens que maintenant je suis montée sur un poney.
Je me souviens que je buvais du biberon.
Je me souviens que maintenant, j’adore les robes et les jupes.
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Je me souviens de l’odeur des crêpes dans la cuisine.
Je me souviens du générique de Maguy le dimanche soir.
Je me souviens des marrons dans la cours de l’école.
Je me souviens du rire de mon cousin lorsqu’il faisait des bêtises.
Je me souviens de l’odeur du périph dans les bouchons.
Je me souviens du trajet du bus de la ligne 402.
Je me souviens du goût de la pâte à modeler.
Je me souviens de l’odeur des vieux livres dans la cave.
Je me souviens d’avoir respiré avec une bouteille d’oxygène sous la
mer.
Je me souviens de la blouse de CP, noire, tous les autres me disaient
« T’es en deuil ».
Je me souviens de la piste aux étoiles à la TV : c’était en noir et blanc,
on allait chez les voisins, le soir, et on revenait la nuit car l’émission
durait tard. Il y avait beaucoup de monde autour de la TV, tout le
monde parlait, on mangeait aussi, ça intéressait les adultes, les
enfants, les vieux. Puis après, on a eu la TV, elle fonctionnait pas la
journée, il n’y avait qu’une chaîne. Il y avait Roger Lantac et
Catherine Fesbag, le Général de Gaulle.
J’ai découvert les premiers mensonges mais je ne m’en doutais pas.
Maintenant, je sais et ça m’intéresse moins, sauf quelques chaînes sur
la centaine qui existe… en couleur maintenant.
Je me souviens à l’oral du bac, on m’a donné un livret où il y avait des
questions sur le réflexe des grenouilles et derrière, à l’envers du livre
il y avait la réponse. J’ai eu 16 coefficient 4.
Je me souviens du bruit du solex à mes 14 ans.
Je me souviens de l’heure exacte où mon fils est né.
Je me souviens de la chanson « Au bout du téléphone il y a votre voix
et il y a des mots que je ne dirai pas, tous ces mots qui font peur, qui
sont dans trop sh… » et là je me souviens plus.
Je me souviens quand j’étais en CE1 et que je faisais le bazard.
Je me souviens d’avoir été en Espagne avec mon ami.
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Je me souviens quand j’avais un appareil dentaire.
Je me souviens quand j’étais petit, je m’étais enfoncé dans la boue
avec ma sœur.
Je me souviens quand je vivais au Canada.
Je me souviens quand j’ai mangé 1kg de cassoulet.
Je me souviens quand j’avais une voix de bébé sur des vidéos de
dispute avec ma sœur.
Je me souviens quand on a sauté de la passerelle avec mon ami Hugo.
Je me souviens quand j’étais plus petit que ma grande sœur.
Je me souviens avoir fait une bataille de bouse de cheval avec ma
cousine à la ferme et que j’en avais plein dans la bouche.
Je me souviens avoir vomi sur les genoux de ma sœur à l’aéroport
étant petit.
Je me souviens quand mon papa m’a annoncé qu’il avait un cancer ça
m’a fait peur.
Je me souviens quand j’ai ramené mon chat de 1 mois et demi pour la
première fois chez moi, elle tenait dans la main.
Je me souviens quand ma mère m’avait dit par téléphone qu’elle était
d’accord pour que je prenne un chaton, ma sœur m’avait dit d’en
prendre un qui était soit blanc et noir ou roux et blanc mais pas noir
donc au moment de repartir de chez ma meilleure amie, on a pris un
chat et nous voilà parti chez moi. 45 mn après être partie, j’arrive
chez moi avec le carton où il y avait le chaton, même pas passer le
seuil de la porte ma sœur qui me dit « J’veux le prendre, j’veux le
prendre !!! » Je dépose le carton, enlève le couvercle et lui tendit le
petit chaton. Un moment je l’ai pris et elle tenait dans la main, on la
pose sur la table et elle vient lécher dans les assiettes et ce qui est
marrant c’est qu’elle aime manger la tomate crue. C’est vrai !
Je me souviens quand tu es venue au monde le 10 juin 2007.
Je me souviens quand mes parents ont divorcé.
Je me souviens quand ma mère est revenue en pleurant de chez le
vétérinaire et qu’il a euthanasié mon chien, j’étais effondrée.
Je me souviens quand je suis partie sur l’Île de la Réunion, quel
magnifique voyage.
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Je me souviens de jouer au polochon
Je me souviens de jouer à la balle
Je me souviens de garder les vaches
Je me souviens de ramasser le blé
Je me souviens de jouer à la corde à sauter
Je me souviens d’aller chercher des légumes dans le jardin
Je me souviens d’aller chercher la vache
Je me souviens d’aller chercher l’eau au puits
Je me souviens d’aller ramasser les jouets
Je me souviens d’aller chercher les œufs
Je me souviens d’aller ramasser le maïs
Je me souviens d’aller faire le beurre
Je me souviens d’aller chercher l’âne pour aller chercher le maïs dans
le champ. Il était têtu, je voulais avancer mais lui ne voulait pas, et ça
m’agaçait. Il recommençait à être têtu et moi, comme ça m’agaçait,
je lui tapais sur la tête. Ça lui faisait pas plaisir. Et quand ça fut fini,
j’étais contente.
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CHAPITRE 2
D’après Les notes de chevet de Sei Shonagon…
CHOSES AGRÉABLES À REGARDER
Les paysages naturels, la campagne, un beau champ de blé ondoyant
sous le soleil avec les taches rouges des coquelicots (désormais
inexistants car éliminés par les désherbants).
L’eau, les rivières, les lacs, la mer et les bateaux, les couleurs de la mer
et du ciel dans l’Océan Indien (La Réunion, Maurice, Rodriques), les
fjords de Norvège, les régions montagneuses de France.
Les animaux dans un pré fleuri au printemps (les étiquettes orange
sur les oreilles des bêtes sont ignobles !).
Les jolies fleurs, les beaux arbres, les expressions artistiques diverses
(je ne suis pas un spécialiste, juste apprécie au niveau basic).
Si l’on peut considérer comme des « choses » : les gens. Hommes et
en particulier les femmes qui attirent les regards par leur beauté.
J’aime toutes les fleurs. J’observe leur croissance : j’aime comprendre
ce qui se passe. J’ai découvert qu’à la première pousse le bouton
apparaissait en premier, avec les premières feuilles (la pivoine, la
jonquille, le narcisse). Le cyclamen est au repos au printemps et
reprend sa végétation vers la fin Août.
Les fleurs : les roses, les lys, les hortensias, les bleuets, les géraniums,
les chiens, les oiseaux, les chats, les pigeons, les poules, les lapins (il
y a des mâles, des femelles et des petits jusqu’à 8 par nichée. On leur
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donnait du foin, des betteraves, des carottes… ils aimaient bien les
pissenlits… mais maintenant on ne peut plus à cause des produits…),
le coq, les enfants surtout les petits, la campagne.
Une fleur, un arum blanc. J’aime beaucoup les fleurs. La rose, plutôt
pas groupée, qu’elle se tienne bien dans le vase. Un beau bouquet,
c’est beau. Je m’émerveille devant un beau parterre de fleurs, un beau
bouquet. La tulipe. Ils font beaucoup de nouvelles fleurs
maintenant…
Les enfants qui jouent, les bébés. Un ensemble d’enfants qui jouent
intelligemment, qui s’entendent bien. Ce sont des « copains »
comme ils disent. Les parents sont satisfaits, même très fiers de leur
progéniture. Je les admire pour leur entente, leur façon de jouer
intelligemment.
Les oiseaux ; la basse-cour ; les animaux ; un chat… j’en ai eu
plusieurs, très câlins… très beau avec son poil court et brillant, qui
vient se caresser le long des jambes pour qu’on s’occupe de lui. Ça
veut dire qu’on l’aime.
Les monuments majestueux : la tour Eiffel, une pyramide de fer de
plus de 300 mètres, la statue de la liberté, une femme a une couronne
piquante avec une flamme dans la main,
Des cascades dans les montagnes
Des oiseaux comme l’aigle.
Les gens qui sourient : expriment un sentiment (ils rigolent ; la
gentillesse ; le salut)
Des fleurs
Le paysage de la campagne et de la ville
La nature de la forêt
Le monde
Le jardin de toutes les personnes que je connais
Les maisons, les appartements
Les animaux dans la forêt, chez nous des fois, les chiens, les chats, les
poules
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L’Océan Atlantique parce que j’entends beaucoup parler de cet océan
à l’école
La mer, les poissons. La mer que j’aime regarder c’est la mer de
Bretagne, je connais quelqu’un qui habite là-bas
Les bateaux, les très gros et les très grands… c’est parce qu’ils ont
plein d’appartements
Coucher de soleil,
Illuminations de Noël dans les villes,
la mer quand elle est bleu turquoise.
Des papillons,
Des chocolats,
Des paillettes parce que ça brille
Des princesses, c’est joli, j’aime les robes, les cheveux détachés
Disneyland Paris
Des chanteuses
Des fleurs et surtout les roses roses
Des animaux et surtout le panda
Des bracelets
Des bateaux
La mer et les poissons
Les oiseaux
Le jaguar que j’ai vu au zoo de Beauval
Les chiens, les bâtards croisés
Les tigres
Les bébés chats
La télévision
Jouer au jeu vidéo
Regarder les nuages
La pluie
La petite console de jeux vidéo
Le soleil
Le plafond quand on dort
Cher plafond,
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Je vous regarde de 20h30 à 22h jusqu’à ce que je me cache sous la
couverture avant de faire des rêves horribles c’est-à-dire le ski à Val
d’Isère ou apprendre à tirer sur des bidons d’essence ou sur des
voitures gonflables et c’est des rêves que j’apprécie pas dans ce que
j’aime ou à 6h du matin quand je me réveille pour aller à l’école mon
lit je lui fais faire des bruits en faisant des toc toc toc et ça n’arrête pas
de bouger tout le temps
Regarder l’étagère des cassettes vidéo
Regarder nos portes
La formule 1
Les films d’Eddy Murphy
Regarder un téléphone tactile
Regarder le mur
La pluie
L’orage
Le givre sur les plaines l’hiver avec le soleil levant
Les bords de Loire quand il a neigé
La montagne un bel hiver ensoleillé
Miss France
Un colibri
Des poissons et coraux en plongée sous-marine
Un film romantique
Les roses du jardin de ma grand-mère
Un escargot qui avance tout doucement et qui laisse une trace
Des chiots qui jouent ensemble
Les sourires des gens
Le coucher de soleil, je trouve ça romantique. Quand je regarde un
coucher de soleil, la nostalgie m’envahit. J’ai l’impression de voir au
loin tous mes bons souvenirs passés et révolus. Je repense aux douces
paroles de mon ex qui m’avait dit que quand on aurait l’âge on irait
sur une plage pour voir le soleil se coucher. Je repense aussi à
l’enthousiasme et le sourire, aux lèvres de mon petit frère quand il
vient me chercher pour me montrer la fierté qu’il a en regardant un
coucher de soleil. Tout ça me rend à la fois nostalgique et heureuse.
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J’ai les yeux qui brillent de bonheur et de larmes.
Un sac plastique qui s’envole. En Afrique, on trouve beaucoup de sacs
plastiques blancs et noirs par terre. Quand il y a du vent, ils se
déplacent, tournoient, montent, descendent, virevoltent. Comme
une danse d’objets immatériels, on pourrait dire que ça salit la
nature, ça met du temps à se dégrader… Mais c’est comme un
spectacle. J’en ai vu plein accrochés dans les arbres, comme des
feuilles, après les jours de grand vent.
CHOSES QU’IL NE VALAIT
PAS LA PEINE DE FAIRE
Etre fâché avec mon fils pendant plusieurs années pour un motif
futile. Un moment d’incompréhension avec une escalade qui génère
une rupture. Rupture de mon fils non seulement avec lui mais aussi
avec sa sœur, sa mère, ma famille. Réconciliés désormais mais des
traces importantes subsistent qui nuisent à la relation.
Il ne faut pas être jaloux de son voisin
Le mensonge ne sert à rien, la vérité sera toujours découverte un jour
ou l’autre
Tirer la langue, donner des coups de pieds aux autres, se moquer, dire
du mal des autres (cela leur fait du mal)
À l’école, une fille m’a donné des coups de pieds dans le ventre :
la maîtresse l’a punie.
Par exemple, je suis maniaque, je passe deux fois au même endroit,
alors qu’une petite fois aurait suffit. Je suis maniaque pour tout.
C’est pareil pour le repassage, il y a des vêtements qui se passent de
fer… ça fait partie de la maniaquerie
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De faire son lit le matin pour le redéfaire le soir,
Ça ne sert à rien de dépenser des sous dans des vêtements qu’on ne
mettra pas,
Du chantage aux petits
Faire des exercices plusieurs fois sur le même sujet
Acheter des choses qu’on a déjà
Aller au travail quand on est malade
Aller à l’école quand on l’a fini
Arroser une plante 20 fois dans l’heure
Aller à la mer quand il pleut
Tuer ou blesser des gens sans qu’il y ait une guerre
Manger sans avoir faim
Construire des maisons sans qu’il y ait d’habitants
Casser mon téléphone en m’énervant dessus
De passer trois fois la tondeuse sur la pelouse, mieux vaut mettre des
chèvres et des chevaux
De mettre plein de graines de fleurs au même endroit mieux vaut les
écarter parce qu’après cela va s’emmêler
De dire deux fois les choses aux gens mieux vaut le dire une seule fois ;
s’ils n’entendent pas, on peut répéter une autre fois
Acheter quelque chose quand on en a pas besoin
Forcer les gens à manger ou à faire des choses qu’ils ne veulent pas
faire
De faire des disputes
De faire des bêtises
D’être méchant parce que ça agace les autres
Déplumer les poules pour les manger parce qu’après on a plus d’œufs
Ça ne vaut pas la peine de déboucher un crayon quand on n’en a pas
besoin
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CHAPITRE 3
D’après des photos et des peintures…
Betty ( Port Glasgow Town Hall Xmas Party), Mark Neville (2005)
Titres donnés : La danse des vieux, les canards en liberté, la fête de mamie, la salle
des fêtes du village, la fête des papis, la danse, c’est la fête, la fête, l’euphorie humaine, quand la folie de la nuit nous envahit, une danse dans un mariage
PENSÉE
Elle ou il est heureux, joyeux, content parce qu’il ou elle fait la fête et
qu’il y a un événement joyeux, un Noël en famille ou un jour de l’An.
Il ou elle est le grand-père ou la grand-mère.
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AVANT LA PHOTO…
Il ou elle a reçu une invitation de sa famille (sa fille, son fils, sa sœur…)
pour faire la fête. Pour se retrouver en famille. Elle s’est préparée
(coiffer, habiller, doucher, maquiller si c’est une fille…) et
notamment au moment de s’habiller, elle a choisi ses vêtements dans
son armoire et en choisissant sa robe, elle devait encore dormir parce
qu’elle est moche ou qu’elle n’a pas de goût !
APRÈS LA PHOTO…
À la fin de la soirée, il part se déshabiller dans sa chambre, se mettre
en pyjama et au lit…
Morning Sun, Edward Hopper (1952)
Titres donnés : Seule, Shirley dans sa chambre, le lever du jour, l’hôpital psychiatrique, la femme qui sourit pas, le retour, je pense à toi, l’hôpital, la femme
de chambre, mon enfance, j’ai peur, je m’ennuie, il a l’air de faire beau ce matin à
Venise, face à la ville, la liberté emprisonnée, la dépression, assise sur son lit, la
mélancolie mise à jour
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PENSÉE
Elle pense certainement à pourquoi elle est ici, pourquoi elle ne bouge pas.
Elle s’imagine dehors enfin libre.
Elle pense peut-être à sa famille qui l’a abandonnée ou à son
copain/mari/amant qui ne veut plus d’elle. Je suis pas dans sa tête, je
peux pas et j’ai pas envie de savoir, car d’un côté si je rentre dans sa
tête, je pourrais mélanger ce que je pense à ce que je dois essayer de
penser à sa place…
Elle, elle pense, elle songe, elle rêve.
Elle n’a l’air ni triste, ni gaie. Le regard n’est pas vide mais l’émotion
est imperceptible. Elle pense qu’elle est seule, que la chaleur du soleil
est agréable sur son visage et sur son corps. Dehors, il fait déjà chaud,
mais elle n’a pas envie d’aller dehors.
Dehors, c’est l’inconnu, la peur. Seule la chambre la rassure. Ce
qu’elle voit par la fenêtre est son seul tableau, son seul lien avec la
vie, et en même temps, c’est là le danger.
Je pense qu’il s’agit d’une danseuse au repos qui réfléchit à la suite de
son programme en regardant le paysage
Elle est rêveuse… elle attend quelqu’un…
Mon enfance se passe bien. Je suis contente de vivre seule pendant
que ma famille va faire des courses dans un supermarché
Elle pense qu’elle est seule au monde, qu’elle est grande face à la ville
Qui pense à moi ? Quel est mon rôle dans cette vie désormais ? À quoi
cela servirait-il de me lever puisque rien ni personne ne m’attend ?
Comment en suis-je arrivée là, assise devant un soleil qui n’influence
même plus mon moral ? Je suis désolante. Je n’ai plus aucun désir.
Que seront mes lendemains si je n’ai plus d’objectifs ?
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AVANT LE TABLEAU…
Nous sommes un dimanche matin, après avoir passé le week-end
avec son compagnon et quelques amis, la jeune femme se réveille
doucement mais sûrement de cette courte nuit. Elle branche la
musique sur son enceinte et part s’asseoir au milieu du lit, face à la
fenêtre. Elle ouvre les volets et contemple ce magnifique paysage qui
l’émerveille à chaque fois qu’elle se pose.
Avant, elle était un homme, elle a changé d’identité, elle est en
convalescence avant d’affronter l’extérieur.
Un échec à la profession précédente, professeur des écoles au milieu
d’enfants que je n’arrivais pas à maîtriser.
Ils ont passé la soirée ensemble et il est parti et elle attend… quoi ?
Ce que j’ai vécu avant ? J’ai eu une enfance malheureuse…
Il y a eu un virus pouvant faire mourir tous les humains donc elle s’est
réfugiée chez elle pendant cinq jours toute seule. Elle n’a pas eu le
virus. Et elle est là dans sa chambre.
Il l’avait délaissée, alors qu’il lui avait promis une belle vie à ses côtés.
Elle l’avait cru, lui si gentleman et romantique. Puis leur histoire si
parfaite s’était achevée. Il l’avait achevée. L’infidèle abruti s’est
dévoilé. Son masque d’homme parfait est tombé, il s’est brisé tout
comme le cœur de celle qu’il avait dupée, celle qui avait tout quitté,
de son métier à ses amis pour ses belles paroles et son regard
séduisant qui cachait le manipulateur.
APRÈS LE TABLEAU…
Les souvenirs reviennent comme une chanson d’été. Les larmes
montent et la voilà partie dans son petit monde. Elle allume sa
cigarette du matin : ça lui fait du bien. Et puis elle finit par
s’endormir.
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Après elle prend son petit déjeuner. Peut-être que si elle se sent bien,
elle fera un tour dans le patio. Elle n’aura pas de visite, pas d’appel
téléphonique et restera seule.
Elle va continuer la danse, en dirigeant de jeunes enfants qui
réussiront pour un métier d’avenir.
Elle attend que ce moment se reproduise… elle est un peu triste…
elle est un peu dans le regret… pourvu que je puisse revivre ça…
Tout s’est bien passé sans être mal.
Elle est triste, isolée, elle décide d’aller s’habiller, d’aller faire les
soldes. Elle en profite, le monde est à elle.
Elle enfila une robe, simple, une robe qui ne dénoterait pas au milieu
des autres et décide de quitter ce vase clos. En regardant ses pieds,
elle marchait vite, pensant que la vitesse l’empêcherait de penser.
Soudain un dalmatien vint la renifler frénétiquement. Il la piégea
dans sa laisse et la pauvre se retrouva par terre.
« Pardon, s’exclama le maître, mon chien est aussi gauche que moi »
Puis il y eut un intense échange de regard.
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CHAPITRE 4
Questionnaire d’après le spectacle Modèles…
QU’EST-CE QUI VOUS REND FÉMININE ?
QU’EST-CE QUI VOUS REND MASCULIN ?
Une femme
Ça, c’est très compliqué… ce sont les découvertes que j’ai faite, je suis
une soixante-huitarde, pas au sens du poing levé et tout mais quand
même…
Je sais qu’on n’entend pas généralement la féminité dans ce sens-là,
d’habitude c’est plus sur le paraître, l’habillement, etc., ce genre de
question, mais comme j’ai été élevée comme un garçon manqué, euh,
j’alternais entre la féminité au sens classique du terme, j’aimais me
maquiller, porter des robes, etc., j’aimais tout autant être en jean,
déglinguée… voilà. Sur ce plan du paraître extérieur, c’est ce que
demande la société pour qualifier la place des gens, de bonnes et pas
bonnes, moi je m’en fiche : mes critères, c’était moi, comment moi je
voulais m’habiller, être, etc.,
Trois femmes âgées
– La naissance des enfants parce que c’est nous qui les faisons.
– Avant quand même, à 14/15 ans, moi je vois ça avant et puis après oui,
c’est les enfants.
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– Je dansais beaucoup, aussi bien du classique que les danses de salon, je
connaissais toutes les danses
– Mais vous étiez jeune à l’époque !
– Je ne faisais pas de musique, je dansais sur de la musique, je dansais sur
des espadrilles, sur la pointe de mes espadrilles, c’était pas facile et je
dansais beaucoup.
C’est ma mère qui m’a appris à danser, elle me mettait mes pieds sur ses
pieds, elle chantait, des airs de valse, des airs de tango et j’ai appris à
danser comme ça sur les pieds de ma mère. Après j’ai dansé autrement, j’ai
fait de la danse classique, après je faisais partie d’un groupe de danse à
Poitiers, je suis poitevine, moi. Et on dansait même pendant la guerre.
C’était très dangereux. Les Allemands avaient horreur qu’on s’amuse alors
qu’eux étaient là pour faire leur sale boulot. Alors c’était marrant, on avait
deux profs de danse, le mari et la femme, et on faisait ça dans le centre de
Poitiers, alors évidemment quand on passait dans les petites ruelles
étroites, on entendait la musique, forcément. Alors les Allemands
frappaient dans le portail à grands coups de crosse de fusil pour dire que
c’était pas le moment de s’amuser. Alors que pour nous c’était le moment
de s’amuser et de se ficher d’eux.
– Moi je suis beaucoup plus jeune. Nous aussi on allait danser, au cinéma…
on avait des vélos, les sorties à vélo, les sorties avec les copains copines.
– C’est mon apparence, ma façon d’être, on aime bien être bien mise, être
coquette. Se coiffer.
Une femme
Ma voix.
Une femme
Les chaussures et le vernis à ongle. La robe.
Un jeune garçon
Faire des abdos me rend plus masculin.
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Une jeune fille
Les vêtements pour les filles me rendent féminine ainsi que le
maquillage et les bijoux.
Une jeune fille
Mon apparence et mon attitude, je pense.
Une jeune fille
Ma morphologie, mon visage, ma voix, ma façon d’être, mes goûts,
mes envies, mes cheveux.
Une jeune fille
Je pense que ce qui me rend féminine est ma personnalité mais aussi
mon look vestimentaire.
Un jeune garçon
Aucune idée.
Un jeune garçon
Le football.
Une jeune fille
Se maquiller, s’habiller avec une jupe ou une robe.
Une jeune fille
Le fait de se maquiller.
Un petit garçon
Je suis né
Je ne suis pas pareil que ma grande sœur
J’ai pas les mêmes parties.
Une jeune fille
La manière de m’habiller.
Un homme d’âge mûr.
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Dès la naissance, la différenciation fondamentale existe. Ceci induira
des évolutions, des transformations physiques et cérébrales plus ou
moins dépendantes de notre volonté qui vont définir notre
comportement global. Par contre nous allons être très influencés par
notre éducation, nos relations parents/enfants, les rencontres, nos
modes de vie.
Une femme d’âge mûre
Mon physique, maquillage, coiffure, ma sensibilité, mon intuition.
SOUVENIR D’ENFANCE OÙ VOUS
VOUS ÊTES SENTI(E) FILLE OU GARÇON ?
ÇA PEUT ÊTRE POSITIF OU NÉGATIF.
Oui sur une photo, oui sur une photo, en noir et blanc, j’avais 4/5 ans
peut-être, avec le sourire typique de la petite fille, habillée en petite
jupe, etc., à remettre dans le contexte de l’époque, dans les années...
je suis née en 53, dans les années 58 et là, je suis petite fille typique.
- à 14/15 ans quand on commence à sortir comme maintenant, je pense
- Non aucun souvenir.
- Moi j’habitais chez mes grands-parents qui avaient une grande maison,
j’habitais avec mon petit cousin, lui c’était un garçon et moi une fille, point
final. Il y avait 4 maisons, 4 familles différentes, mes grands-parents
avaient partagé et tout le monde s’entendait très bien. Moi et mon cousin,
on faisait le tour des trois maisons et là où il y avait le menu qui nous
convenait, ma grand-mère nous disait « Allez chercher votre serviette » et
on allait dîner ou déjeuner chez elle.
- Moi c’est pareil, je suis l’aînée de beaucoup de petits enfants, je suis
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l’aînée… mais j’ai pas vu de différence, moi j’étais une fille et mon cousin
un garçon. J’étais habillée en petite fille toujours, il n’y a pas eu de signes…
j’ai toujours été habillée en fille… après j’ai eu un frère, mon frère c’était
mon frère et moi j’étais une fille.
Quand je courais plus vite que les garçons dans la cour de l’école et
qu’ils étaient déçus de se faire battre par une fille.
Un garçon qui m’a sifflée dans la rue.
Quand j’ai fait pour la première fois les boutiques avec ma mère et ma
sœur.
Le jour du carnaval : j’étais déguisée en poupée, maquillée et coiffée
comme telle.
Lorsque j’étais enfant, je me sentais fille dans les moments passés
dans les magasins avec ma marraine et ma mère.
Je me suis sentie fille quand j’ai été déguisée en princesse mais aussi
quand je voulais être Hermione Granger.
Aucune idée.
Je sais pas… quand j’étais habillé en équipement de foot… j’avais 2/3
ans… c’était mon frère, il m’avait amené au premier match de France,
il m’avait amené regarder la France jouer et c’est là où il m’avait offert
mon équipement de foot de France.
La première fois où j’ai porté une robe. Avant j’étais en pantalon,
salopette…
Je devais avoir une dizaine d’années. Suite à un « cap/pas cap », je
me suis retrouvé au bord du toit d’une terrasse au 6e étage d’un
immeuble à regarder les passants de la rue. Le soleil dans les yeux, ma
mère me voyait sans me reconnaître. Émotion pour elle.
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VOUS ÉTIEZ HABILLÉ COMMENT ENFANT ?
Avec un petit pull genre tee-shirt, sous-pull avec col qui remontait et
des jupes avec des bretelles croisées dans le dos et rattachées devant.
- des sabots, des galoches, des socquettes, des petites jupes, des robes…
on a pas été malheureux… à cette époque-là c’était juste après la guerre…
j’avais trois ans, ah ça je m’en souviens, on est parti sur les routes… ça par
contre c’est resté. Ma petite sœur, elle avait le landau… ça reste tout ça.
C’était l’exode… ça c’est des souvenirs.
- Ma mère était couturière, elle faisait les robes pour les autres, elle
travaillait pour les autres, elle faisait les robes de mariées. Souvent dans
les restes des robes de mariées… Moi j’avais deux trois ans, s’il y avait des
restes, un tissu un peu satiné, et en plus de ça, quand il y avait des fêtes à
l’école c’est elle qui faisait les costumes. Elle faisait les costumes aussi, elle
faisait ça aussi. Maman était une excellente couturière, elle créait ses
modèles elle-même, elle prenait ses catalogues, elle prenait les manches
d’un modèle, le col sur un autre modèle… elle composait ses modèles, elle
composait.
- On avait une blouse pour aller à l’école, il n’y avait pas de concurrence
de marques comme maintenant et moi j’ai jamais connu d’aller à l’école
avec des sabots. Mais ma maman elle allait à l’école avec des sabots. Nous
on allait à l’école avec des chaussures normales.
- Moi j’avais mon grand-père qui était sabotier mais je ne suis jamais allée
à l’école avec des sabots, j’avais des chaussures.
En pantalon tous les jours ou presque.
Robes et socquettes.
J’étais habillé normalement, pantalon, veste avec des pulls Mickey.
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Souvent en robe avec des ballerines.
Cela dépendait des jours. Parfois, j’étais habillée d’une façon
masculine, assez souvent même.
J’étais souvent en pantalon à l’école mais en robe et jupe en vacances.
J’étais habillée de manière féminine, quand j’étais petite c’est ma
maman qui choisissait mes vêtements.
Normalement.
Pareil, équipement de foot, toujours, j’allais à l’école comme ça,
même maintenant si je veux, je peux y aller comme ça.
En jean avec tee-shirt.
En robes surtout.
Avec un pantalon et un tee-shirt.
Pantalon, tee-shirt, robe, pull.
Standard = En culottes courtes le plus souvent en 1937. Des galoches
avec des semelles de bois pendant la guerre. Tricots fait par maman
ou grand-mère.
À l’époque où j’étais enfant, les filles portaient des robes (blanches),
des sandales, des gros nœuds dans les cheveux.
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ET AUJOURD’HUI
VOS GOÛTS VESTIMENTAIRES ?
J’adore le long, j’aime aussi le court, mais j’adore le long, les tissus
type velours, très colorés comme en soixante-huit, j’aime bien les
cotonnades africaines, voilà c’est un peu ça que j’aime.
- Maintenant je suis en pantalon.
- En pantalon, des tee-shirts, des choses comme ça.
- Avant j’étais toujours en robe mais là…
- J’y pense même pas aux robes…
- Depuis que j’ai des appareils de partout…
- Peut-être que je vais y penser maintenant aux robes.
Selon mon humeur du jour.
Pantalon et chemisier joli, veste.
Normalement mais je préfère le style d’aujourd’hui.
Je suis habillée en pantalon legging noir avec un haut à manches
courtes noir et ballerines noires.
Aujourd’hui, je m’habille d’une façon assez féminine, j’essaie de bien
m’habiller.
Aujourd’hui je porte des pantalons.
Aujourd’hui, je m’habille toujours le plus féminin possible. J’aime le
style BCBG.
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(J’étais souvent en pantalon à l’école, en robe et en jupe en
vacances… à l’école, il y avait pas le droit. Toujours maintenant, on
n’a pas le droit aux robes…
- on n’a pas le droit aux choses trop courtes, le short, la jupe, faut que
ça arrive au genou… ils veulent pas que ce soit au-dessus du genou et
on n’a pas le droit aux débardeurs à petites bretelles.
-Moi c’est exactement pareil. Du coup je faisais exprès de me mettre
en short.
- il n’y a pas le droit aux coupes… de coiffures spéciales…
- Pas le droit d’avoir de personnalité en fait.
-Les garçons aussi… pas le droit d’avoir une crête… les piercings… les
nu-pieds tout ça…
-Pas le droit aux tongs… pas le droit de shorts de plage pour les
garçons.
(Une aidante : C’est des règlements intérieurs de collège. Pour éviter
le dilettantisme lié à des tenues trop plages).
- Faut pas que ce soit provocant. Faut pas que ce soit au-dessus du
genou.
- Nous, le dernier jour de troisième, on s’est toutes mises en short.
On s’est toutes mises en mini-short ultra-court, en mini-jupe. On
s’est fait déchirer mais bon c’est pas grave. C’était le jour prévu…
- Nous le dernier jour, on se déguise.)
Normalement.
Jean, tee-shirt, jupe ou robe.
Plutôt dans un style punk pantalon.
Pantalon et pull.
À l’heure actuelle, plutôt standard, pas exubérant : tee-shirt,
pantalon souples, pas trop de jeans. Blouson en hiver ou manteau
caban ; en été, veste multipoches manches courtes.
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AVEZ-VOUS DES SOUVENIRS
TÉLÉVISUELS OU RADIOPHONIQUES ?
Pas de souvenirs d’enfance, d’abord la télé, on l’avait pas, je regardais
la télé chez une copine quand j’allais à l’école primaire, le jeudi
après-midi, sinon chez moi, mon père, mes parents ont divorcés, je
l’ai eu j’avais 16 ans. Donc télé, très peu.
(infirmière rentre, commentaire… Quand les gens sont gentils comme
ça, au moins « merci » même si c’est leur boulot…)
Mes souvenirs sont radiophoniques. Du plus loin que je m’en
souvienne, j’ai été élevée par mes grands-parents, c’est la famille
Raton, vous chercherez, c’est une antiquité, on mettait en scène des
familles, des feuilletons sur France Inter aussi, sinon j’écoutais
beaucoup France Inter même essentiellement, mes parents l’écoutait
et puis plus ado comme tout le monde, l’émission des ados là, avec
Sylvie Vartan… Salut les Copains, un peu mais pas plus que ça. Et puis
après, j’écoutais beaucoup au collège avec les devoirs, Campus de
Michel Lancelot, qui a été créé en 70, une quotidienne qui faisait
découvrir tout ce qui était nouvelle musique, jazz, etc. Tout ça, c’était
de vrais découvertes pour moi et c’était le soir mon rendez-vous avec
la musique. Dans l’enfance, mon père avait contracté la tuberculose à
l’époque, un sanatorium tenu par les bonnes sœurs donc c’est vous
dire comment on avait droit ou à de la télé ou des choses comme ça…
mais faut le remettre dans le contexte de l’époque !
- On n’avait pas la télé, on avait la radio, on l’a eu très tard… je l’ai écouté
à 18 ans.
Les Cités d’Or, Candy, Inspecteur Gadget.
Saturnin, Tintin.
Zouboumafou et Oui-Oui.
J’aimais Tom et Jerry que je regardais avec mon grand-père.
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Très petite, j’aimais regarder les Télétubbies, Winnie l’ourson, Babar
ou tous les films de Walt Disney.
Il y avait « Oui-Oui », « Babar », « les Télétubbies », plus tard il y a
eu « Dora », « les Winx »…
Les Winx, Aladdin, Mickey et ses amis, les mystérieuses cités d’or,
scoobydoo et d’autres classiques de Disney.
Naruto, Dragon Ball, Inuyasha, Saint Seyas… des dessins animés de
combat plus ou moins… Inuyasha c’est une famille avec le personnage
principal est une fille… un puits est condamné dans le jardin de leur
maison qui donne sur un autre monde… etc… ça passait sur NT1… on
savait pas trop, y avait un gars qui venait de l’autre monde et la fille,
ils étaient ensemble.
Scoobydoo, foot de rue… ils font du foot dans la rue et dans plusieurs
villes, dans les quartiers…
Les Télétubbies.
Dora (je croyais que Dora nous entendait. Et je me souviens que
quand j’ai su que c’était faux, j’ai beaucoup pleuré…), Bob l’Éponge.
Ninja Go et Chima. C’est des Lego en dessin animé et des animaux.
J’aime bien les Lego, je suis passionné.
Oui-Oui, Winnie l’Ourson, Maya l’abeille.
Dans mon enfance = pas la télé. Cinéma peu souvent. Les D.A. sont
ceux de W. Disney de l’époque = Bambi, Fantasia, etc.
Pas de dessins animés car pas encore de télé ! Quelques fois le cinéma
(films de Charlie Chaplin, Bourvil…), revues destinées aux filles
(Bernadette) alors que les garçons recevaient Bayard (plus viril !).
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QUELLE MATIÈRE AIMIEZ-VOUS
À L’ÉCOLE ET POURQUOI ?
Le français, j’aime les mots, j’aime beaucoup les mots et puis la
lecture m’a procuré une évasion, beaucoup, de me faire mon cinéma,
c’est vrai qu’on se fait son cinéma. Et en deuxième l’histoire-géo
parce que la vie du monde m’intéresse beaucoup et depuis que je suis
très jeune, hein… Et donc c’est vraiment une matière que j’adorais.
Encore aujourd’hui d’ailleurs.
- On faisait tout. Moi j’aimais mieux le calcul mental, tout ça, plus que les
dictées.
- Moi c’est pareil, j’étais meilleure en mathématiques.
- On n’appelait pas ça comme ça, c’était pas des maths, on appelait ça “calcul”.
- Moi c’était l’inverse, la littérature, les choses comme ça, les poèmes, tout
ça, j’étais plus littéraire que matheuse.
L’histoire car j’avais l’impression que le prof racontait une histoire où
j’imaginais des images.
La grammaire parce que ce n’était pas logique et ça faisait danser les
mots, les verbes, les adjectifs, la ponctuation, les guillemets, le
rythme, le temps.
Sport, espagnol.
Les dictées car je suis forte en orthographe.
L’anglais, c’est une langue qui me passionne, j ’aimerais la maîtriser
totalement, la parler couramment. J’aime aussi le français et les
maths.
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J’apprécie toutes les matières que j’ai à l’école. Exception faite de la
technologie. J’aime apprendre de nouvelles choses.
À l’école, j’aimais beaucoup les langues. Mais ma matière préférée est
l’anglais. Je trouve cette langue très belle, très enrichissante. Je parle
couramment anglais.
La physique-chimie car c’est une matière scientifique ; c’est les TP
qui me plaisent.
Anglais parce que je suis anglais et français. L’anglais parce que je
parle anglais et le sport parce que j’en fais beaucoup, foot et basket.
J’ai été footballeur professionnel.
La ST2S car c’est intéressant (sanitaire et social…).
J’adore l’Art Plastique parce que je suis passionnée de dessin depuis
toute petite.
Les mathématiques. Les calculs. J’aime bien les nombres. J’aime bien
compter.
Informatique.
Mal défini dans les classes dites de « l’école communale ». Ensuite
collège, les matières technologiques, français. Plus tard en 2de, la
partie géologie.
Lecture, écriture, dessin, un peu moins le calcul mais en primaire
j’aimais tout, j’aimais l’école. En secondaire, j’étais heureuse en
classe quoique pensionnaire jusqu’en philo, j’étais heureuse
d’étudier, de communiquer avec les autres. Finalement je me suis
enrichie au lycée, davantage que si j’étais restée dans ma famille.
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QUEL TRAVAIL RÊVIEZ-VOUS
DE FAIRE PETIT/PETITE ?
Alors je rêvais pas trop du travail, parce que les parents notamment
issus de famille ouvrière, ce qui était mon cas, nous prédestinaient à
quelque chose, souvent, ils nous projetaient dans quelque chose
qu’ils ne voulaient pas qu’on vive donc ils nous projetaient instit,
assistante sociale… ou d’autres choses pour d’autres parents. Et en
plus ça parle de filles, il n’y a pas de garçons chez moi. Et moi on me
projetait prof de français parce qu’il s’avérait qu’à l’école j’avais des
supers notes donc il fallait que je sois prof et au minimum instit.
Voilà. Je l’ai pas fait. Je l’ai pas fait tout de suite et pas sous cette
forme là.
- Ben nous, il y avait les parents, il y avait les bêtes, il y avait les champs,
on s’occupait de la terre, on ramassait les pommes de terre, les vignes, on
était tous en rang, tout le monde suivait. Alors voyez…
- J’ai fait des écoles supérieures, puis il y a eu la guerre, on a été bousculé
par ça, on faisait du chant et quand les Allemands passaient dans la rue,
ils frappaient, ils donnaient des grands coups de pieds dans la porte de
notre école pour dire que c’était pas le moment de chanter. Ben voyons.
Ben nous, ça nous empêchait pas de chanter. Après, moi, j’ai continué des
études supérieures.
- Moi j’étais d’une époque, d’une génération où on disait encore que la fille
n’avait pas besoin d’avoir une situation, c’était plus au garçon puisque la
femme elle restait au foyer. Moi, je suis née en 47 et c’était encore cette
mentalité-là.
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QUEL MÉTIER AVEZ-VOUS
FAIT PLUS TARD ?
- Moi j’ai rien fait de spécial, j’étais à l’usine à l’âge de 15 ans, chez Epeda,
c’était très dur, on y allait en vélo, j’avais 15 km à faire et puis après j’ai eu
mes enfants et puis après je suis repartie en pépinière.
- Moi j’ai travaillé à EDF, 4 ans dans une pharmacie avant, puis j’ai fait ma
carrière chez EDF. Le calcul m’a servi, ce que j’ai appris à l’école m’a servi
dans ma profession, après s’est greffé l’informatique, j’ai toujours suivi
l’évolution.
- Moi aussi l’informatique, j’ai suivi, c’était parti… je ne voyais pas
l’utilité des mathématiques, les sciences, oui, je comprenais que c’était
intéressant, mais moi c’était surtout la littérature, on montait des pièces
de théâtre à l’école, je faisais toujours partie des pièces de théâtre, ensuite,
on faisait des ballets et je faisais toujours partie des ballets et je dansais
sur les pointes, avec des espadrilles !
VOUS AVEZ SENTI LE POIDS
DE CETTE CHOSE-LÀ, QUE LA FEMME
DEVAIT RESTER À LA MAISON ?
- Oui
- à l’époque c’était comme ça, Quand mon dernier a eu 9 ans, je suis
retournée travailler. On mettait pas les enfants en nourrice, on avait rien à
cette époque-là.
-Les allocations familiales existaient pas à cette époque-là…
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QUEL TRAVAIL RÊVERIEZ-VOUS DE FAIRE ?
OU RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE PETIT(E) ?
Moi, je voulais être pilote d’avion, enfant.
Infirmière ou danseuse.
J’aimerais être un grand pâtissier reconnu.
Mon rêve c’est d’être mannequin.
Avocate ou chanteuse mais cela me paraît impossible !
Je sais pas.
Plus tard, je rêve de devenir actrice ou avocate dans le droit pénal.
Pâtissier.
Footballeur ou être dans l’armée.
Infirmière ou auxiliaire puéricultrice.
Mangaka.
Je voudrais être ingénieur.
Petite, je voulais être maîtresse la semaine et chanteuse le week-end.
Pas trop réfléchi pendant longtemps. En fait difficultés d’orientation.
Institutrice, puis prof.
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VOTRE JEU PRÉFÉRÉ
DE PETITE FILLE/PETIT GARÇON ?
Le foot.
-Moi j’aimais pas la bagarre, tout ça.
-Nous on jouait dans la cour à la marelle tout ça… on s’amusait beaucoup
avec les parents…
-Moi je n’aimais pas jouer à la ronde, pas du tout, parce que quand on me
tirait sur les deux bras, mes épaules se décrochaient… Ça me l’a fait une
fois, deux fois, mais ça me l’a pas fait trois fois… Ahahhah.
Une poupée avec de longs cheveux bruns, les légos.
Le ballon, les cowboys et les indiens (squaw).
Jouer à la voiture.
Mon jeu préféré étant enfant c’était la marelle.
Jouer à imiter mes héros de dessins animés préférés.
Je jouais beaucoup avec mon bébé, à la poupée.
Mes jeux préférés de petite fille étaient les Barbies, les Poly pockets.
Pokemon.
Ballon de foot, je jouais toujours toujours avec.
Jouer à la maîtresse.
Jouer à cache-cache partout et avec tout le monde.
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Mario et Sonic sur la play station.
Agent secret.
Jeu = plutôt « garçon » avec ma sœur et une voisine de nos âges = la
ferme, le train électrique, le meccano, etc.
Je jouais beaucoup à l’extérieur, dans la nature avec des objets que je
transformais, que je personnifiais.
UN JOUET PRÉFÉRÉ ?
J’en avais pas beaucoup. On jouait beaucoup dehors dans le jardin de
mon grand-père. J’ai une sœur. On devait s’improviser la dînette,
peut-être, mais je me souviens plus dans le détail, mais ce dont je me
souviens bien, c’est que j’étais beaucoup dans l’évasion, dans mon
coin, m’évader, c’était ça… c’était aussi une manière de réparer la
mienne de vie qui était pas facile.
-On n’a pas eu de jouets… je me souviens d’une poupée, c’est mon frère qui
me l’a cassée, c’était horrible, mais bon.
-Moi j’avais une poupée avec une tête de porcelaine et puis mon grand
oncle l’a fait tomber. On me l’a fait réparer mais c’était pas la même.
J’avais une lessiveuse : mon oncle et ma tante ont eu un bébé et ma grandmère, comme ils étaient tous deux sourds et muets, a élevé cette petite
cousine jusqu’à 6 ans. Et cette petite cousine a eu toutes les maladies
possibles et inimaginables : elle a eu la polyomélithe, des maladies quand
même assez sévères… et moi j’avais une lessiveuse, elle m’avait vu avec ma
lessiveuse et elle voulait ma lessiveuse, ma grand-mère qui me dit « tu
arrêtes avec tes jouets » et ma lessiveuse a été donnée à ma cousine. Un
jour, je vais chez mes grands-parents, qu’est-ce que je vois ? Ma grand38
mère était en train d’éplucher des pommes de terre DANS MA lessiveuse !
Les épluchures de pommes de terre…. Ah ça j’ai pas apprécié… parce qu’on
m’avait retiré ma lessiveuse pour la donner à ma cousine et ma grandmère y mettait les épluchures de pommes de terre.
QUI FAISAIT LA LESSIVE ?
C’ÉTAIT LES FEMMES ?
- On lavait à la brosse, au puits, on faisait bouillir.
Voyez c’était….
- Ma mère a eu une machine à laver j’avais 14 ans.
- Oui, elle se mettait dehors en pleine hiver, elle se mettait pour qu’on la
voit et moi avec mon frère, on était à l’intérieur, on la voyait. Elle avait de
l’onglée…
- Y avait pas les couches, fallait les laver !
-Nous, on avait une laveuse qui venait et qui déjeunait avec nous. Quand
elle avait bien savonné, que la lessive avait bouilli, parce qu’il fallait que
ça bout et après elle allait rincer ça à la rivière, pas exactement à la
rivière : dans un jardin qui nous appartenait à toute la famille et qui était
au bord d’un étang. Il n’y avait pas une grande profondeur d’eau donc
c’était facile de rincer et puis il y avait personne d’autre qui venait. Ça se
passait comme ça, ça se passait vraiment en famille.
La machine qui fait des steaks hachés avec la pâte à modeler était
mon jouet préféré.
Le Jokari.
Les figurines Tortues Ninja.
J’avais des Barbies.
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Un dragon télécommandé, des poupées et petites voitures. J’étais
passionnée par les dragons, petite.
J’avais un mouton à bascule dans une salle de jeu chez ma grandmère.
Quand j’étais petite j’avais une grosse peluche d’un ours blanc. Je
l’avais appelé Narnia.
La game boy.
Une montre. J’aimais bien parce que ça tournait, c’était amusant et je
tapais dessus pour voir si ça allait plus vite… et puis je me suis rendu
compte que non, ça allait pas plus vite.
Une peluche éléphant que j’adorais manger. Du coup, elle est toute
usée à la trompe.
Des Petshops (des animaux en plastique).
Mes voitures. Elles sont belles. Elles sont solides.
Barbie.
Bien aimé le meccano qui permettait de construire des mécanismes
ou différents objets. Le lego n’existait pas.
Mon gros baigneur que j’ai eu à Noël juste avant la naissance de mon
frère.
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UNE MUSIQUE ASSOCIÉE
À VOTRE ENFANCE ?
Yves Montand trois petites notes de musique.
- L’accordéon parce que mon père y jouait et ça, ça me faisait du bien
- L’accordéon aussi car mon père avait appris tout seul. Il travaillait très
bien à l’école, il était très doué, il avait un an d’avance mais il y avait deux
autres enfants et ne voulant pas faire de différences, ils n’ont pas voulu que
mon père suive des études secondaires, que les autres ne soient pas
capables de le suivre… il est parti dans les fermes. Et comme les enfants du
fermier allaient au solfège, avec les livres des enfants, il a appris tout seul
la musique. Mon père c’était pour son plaisir qu’il jouait et il a joué jusqu’à
sa mort à 96 ans. Pour ces 80 ans, on lui avait offert un autre accordéon.
Tous les jours il jouait.
-On se rassemblait tous le soir, à la veillée, y avait les cartes, la musique,
y avait plein de choses !
- Moi j’ai des musiques associées à ma jeunesse disons. Moi j’ai beaucoup
aimé le jazz, beaucoup, beaucoup. J’ai dansé sur le jazz, j’ai dansé sur le
menuet, sur toutes les musiques parce que j’adorais danser. Moi c’était le
rythme du corps, ça se passait dans la tête tout ça et j’avais ce rythme-là
en moi et je dansais beaucoup. Je dansais les danses de salon, les danses
classiques, je dansais des menuets, je dansais n’importe quelle danse
moderne ou pas moderne, je n’aimais que la danse. Dans un bal, il y avait
un garçon qui venait me voir et qui me disait, « je te retiens tous tes
tangos », un autre qui venait « je te retiens toutes tes valses », etc. etc.
parce que j’aimais la danse et que je dansais très bien ! Je dansais du
classique aussi bien que la danse de salon !
Ce matin un lapin a tué un chasseur…
La musique de Hugues Aufray. Santiago.
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Les Barbe à papa.
Je me rappelle pas ça date.
« Mon bel ange va dormir », c’est une berceuse que me chantait ma
mère avant de dormir, « les flamants », Brel, Brassens, Aznavour.
« À toutes les filles ».
Le générique des Winx et le générique de Harry Potter, et une
berceuse en Italien que me chantait ma grand-mère Italienne. Je me
souviens pas des paroles.
Les opening des mangas que je regardais à la télé.
Je sais pas pourquoi mais Beyoncé. J’étais toujours en train de danser
devant la télé quand ça arrivait. C’est ma mère qui me l’a dit, j’étais
toujours devant la télé quand cette musique elle arrivait.
Notre Dame de Paris.
Henri Dès.
« Tu es fou » Magic System.
« Si je pouvais lui manquer », « Paradis Blanc ».
Peu de musique. Seulement radio qui fonctionnait de temps en
temps. Parfois ma mère sortait un vieux phono à remontage
mécanique, sur lequel nous pouvions écouter (qualité du son !)
quelques rares disques 78 tours.
Variétés de l’époque jouées par mon père à l’accordéon et mon oncle
au saxophone ou à la flûte traversière.
42
AVIEZ-VOUS DES
MODÈLES ENFANT ?
Oui des images masculines. Souvent quand on est fille, on est souvent
amoureuse, d’un prof… moi c’était d’un homme jeune, un jeune
homme qui travaillait avec mon père et donc à partir de là ce garçon,
j’étais amoureuse de lui et puis plus tard, j’ai été amoureuse d’un
jeune homme qui m’a beaucoup apporté, car le milieu intellectuel
dans lequel il vivait n’était pas le mien, donc il m’a aidé.
Ma sœur.
Mon grand-père, Janis Joplin.
Zidane.
Mon modèle est et sera toujours ma sœur.
Ma maman, elle l’est toujours.
Mes modèles lorsque j’étais petite : ma maman, ma marraine, mes
grands-mères.
Mon modèle quand j’étais petite était Hermione Granger.
Non.
Le footballeur Messi.
Non.
Je voulais être comme ma grande sœur.
Je sais pas.
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Mon oncle qui était chanteur.
Assez peu. Il n’y avait pas toute la communication de maintenant.
Ma première institutrice, puis ma tante Marthe qui était très belle et
très ingénieuse.
ET MAINTENANT ?
Il y en a plein. J’ai plus de modèles à proprement parler, je suis
devenue trop curieuse, j’ai découvert plein de monde, ne serait-ce
que par mes activités, plein de gens, plein de culture et donc, je ne
peux plus me focaliser sur un modèle, il y a des gens à un moment
donné qui font des choses superbes, mais mon champ est tellement
éclectique. J’ai plus de modèle à proprement parler parce que
j’aimerais les avoir tous, du quotidien notamment.
Ma grand-mère.
Ingrid Bergman, Delphine Seyrig, Edgar Morin.
Non.
Ma maman et Demi Lovato.
Maintenant mon modèle c’est ma maman.
Non.
Le footballeur Neymar.
Non.
Hayley Williams (la chanteuse de Paramore).
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Kate Middleton.
Finalement on ne peut être que soi-même avec ses forces et ses
faiblesses et ses capacités propres.
Maintenant… Être moi-même en accord avec mes idées, mes
croyances. Être une mère et une grand-mère qui sait transmettre,
raconter, et aussi être à l’écoute.
AVEZ-VOUS UN SOUVENIR
QUI POUR VOUS MARQUE LE PASSAGE
DE L’ENFANCE À L’ADOLESCENCE ?
Oui. J’ai eu mes règles jeune. À 10 ans. J’étais pas formée et j’ai eu une
peur panique mais absolument panique et là j’ai compris que je
devenais une femme. Ma mère a bien été obligé de me le dire et là j’ai
compris. J’avais déjà les seins qui poussaient et là j’ai fait
l’association. Je savais pas ce que c’était, se voir saigner, je me croyais
malade, en train de mourir, je sais plus dans le détail ; je me souviens
toujours, j’ai attendu quelques heures avant de le dire à ma mère,
parce que j’avais la trouille, je croyais que j’avais fait une bêtise et je
me souviens qu’elle était en train de jeter l’eau de vaisselle dans un
petit truc parce qu’on avait pas l’eau à l’intérieur de l’appartement,
on avait l’eau au puits qui était dans la cour, donc je me souviens, elle
était en train de jeter son eau, c’était pratique, elle me tournait le dos,
pour que je puisse lui dire. J’ai vraiment l’image.
- Peut-être la liberté de n’être plus sous l’emprise de ma mère, oui.
- Le niveau d’école différent.
- Oui, j’ai changé d’établissement, je suis allée dans un établissement
religieux, enfin chez des religieuses, j’étais très angoissée parce que j’avais
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une instit qui était très strict, vieux jeu, et je me disais quand je vais
arriver chez les religieuses, qu’est-ce que ça va être. Ça a été tout à fait le
contraire.
-En réalité ma mère avait été dans une école religieuse et toutes les
premières, c’était toutes les filles des seigneurs de la ville, c’était elles qui
avaient les premières places, alors ma mère ça l’avait tellement choquée,
que moi j’ai toujours été dans une école normale, disons.
- Un établissement public.
- C’était un enseignement public, j’ai été dans cet enseignement public
puis l’enseignement supérieur et je me suis débrouillée comme j’ai pu quoi.
- C’est pareil, c’est les établissements publics et puis les instituteurs à
cette époque-là, ils étaient très sévères, non moi j’ai jamais eu à me
plaindre parce que moi j’étais pas une fille, comme vous dites, qui aimait la
bagarre alors j’ai toujours été… après on nous a autorisé à sortir… j’ai
acheté mon premier vélo à 16 ans, j’ai du travailler pour l’avoir.
J’avais le droit de veiller tard avec les copines pendant les vacances.
La mort de mon double.
Au Canada, un soir de Noël, je m’étais enfoncé une grosse cacahuète
dans le nez.
Quand ma sœur, moi et mon père on a failli avoir un accident de
voiture.
Mon entrée au collège.
Lorsque je suis allée pour la première fois dans un magasin de lingerie
avec ma maman.
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Mes deux souvenirs qui marquent le passage de l’enfance à
l’adolescence est mon entrée au collège mais aussi mon premier vrai
petit copain.
La découverte de mon diabète.
La musique.
Lorsqu’on commence à répondre aux parents.
L’entrée au collège.
Quand j’ai arrêté de jouer avec mes jouets.
Peut-être l’entrée en 6e.
ET DE L’ADOLESCENCE
À L’ÂGE ADULTE ?
Comme ça non. J’ai l’impression que ça s’est fait de manière très
progressive. Très tôt, il a fallu que je me débrouille, très vite, un peu
toute seule. Pour beaucoup de gens, c’est aller au lycée, moi ça c’est
fait très progressivement, comme j’ai eu une vie où j’ai pris des
responsabilités, non par choix mais par nécessité, jeune, je pourrais
pas dire…
- Moi c’est la guerre qui m’a fait passer de l’enfance, enfin de l’adolescence
à la maturité. Ça a été quelque chose de terrible. J’étais déjà à l’âge adulte.
La toiture de mes grands-parents arrivait au niveau de ma fenêtre, de ma
chambre et là-dessous, c’est des tuiles rondes en Poitou, pas des tuiles
plates et j’avais caché dessous parce que j’avais un copain d’un copain
d’enfance qui était dans le maquis, qui habitait la même ville que moi et
qui m’a dit « J’ai une permission, je vais chez mes parents mais je peux
pas me balader avec ce que j’ai sur moi, je te le dépose, je te le reprendrai
quand je reviendrai ». Bon, j’ai dit « Je comprends. Tu me donnes et tout ».
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Y avait des pansements américains, de la toile de parachute, des chargeurs
de mitraillettes, des chargeurs de mitrailleuses, des pansements
américains… y avait tout le paquet et j’avais caché ça sous les tuiles de mes
grands-parents parce qu’elles arrivaient au niveau de ma fenêtre. Elles
arrivaient là. Et ben j’étais pas tranquille. Et un jour, les Allemands
justement entrent dans notre maison mes parents étaient commerçants, on
entre comme on veut, les Allemands rentrent dans notre maison et
commencent à fouiller la maison. Alors pendant tout le temps qu’ils ont
fouillé, on était nous face au mur, les mains en l’air avec un Allemand, une
grenade à la main, prêt à la dégoupiller, à la lancer, un autre Allemand
avec son fusil mitrailleur, sa mitrailleuse, dans l’entrée de la porte, et puis
l’autre qui fouillait ma chambre et je me disais « Pourvu qu’il ouvre pas la
fenêtre ». Il a ouvert la porte de mon armoire (qui grinçait, elle grince
encore et elle grincera toute sa vie), y avait rien dedans dans mon armoire,
rien qui pouvait l’intéresser Hihihihi… y a eu un souffle de… mais ça y est
c’est du passé maintenant, c’est du passé mais on en a bavé là, ça on en a
bavé.
- Moi j’ai toujours habité chez mes parents jusqu’au jour où je me suis
mariée, où je suis entrée dans la vie de couple, quand j’ai quitté mes
parents et on a pris un petit appartement.
- Moi aussi, la vie de famille, la vie de couple.
La première fois qu’un homme m’a appelé « jeune femme ».
Prise d’autonomie et responsabilités.
La vie professionnelle, le mariage, la naissance du premier enfant.
Quoiqu’on reste toujours l’enfant de ses parents, et que l’on aime
toujours être choquée et pouvoir se confier à ses aînés.
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UN SYMBOLE PEUT-ÊTRE ?
Oui c’est encore une chanson qui s’appelle « l’adolescence »… on l’a
pas beaucoup entendu sur les ondes radiophoniques… c’est un belge
d’origine… c’est pareil que Reggiani, la même époque de pensée.
La chrysalide.
Avoir une maison ou un appartement.
Avoir le permis, être majeure.
Le fait de devenir totalement indépendante.
Pour moi, le passage qui symboliserait l’âge adulte serait mes 18 ans.
Ce qui symboliserait le passage à l’âge adulte serait une certaine
maturité acquise mais aussi un changement de comportement.
Avoir un job.
L’âge de 24 ans. Je sais pas pourquoi…
Avoir le bac et travailler.
Quitter la maison.
Quand je pourrais faire un métier.
Quand j’aurais un appartement.
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DANS VOTRE FAMILLE Y A-T-IL
DES DOMAINES RÉSERVÉS AUX
HOMMES ET D’AUTRES AUX FEMMES ?
Non. Pour moi, je ne vois pas de choses non partageables par les deux.
Alors oui de par mon boulot, je vois bien les différences, il y a plus de
femmes qui se font violées que de mecs, la discrimination,
objectivement oui, mais moi en tant que telle… même si on a un
comportement différent, parce que le masculin/féminin, ça tient
quand même beaucoup beaucoup à la théorie du genre et aux types
de représentation et d’éducation qu’on a eu, faut pas rêver.
Moi j’ai hérité des valeurs de ma mère notamment qui a eu une
éducation catholique et je me suis surprise à employer et avoir des
attitudes, non pas religieuse mais quand même quelque part, qui
relevait de la notion de sacrifice, des choses de cet ordre-là mais faut
longtemps avant de les conscientiser…
- Le barbecue c’est mes fils.
- Les femmes elles s’occupent de l’intérieur et les hommes de l’extérieur.
- C’est pas vous qui ramonez la cheminée.
- Ah ben non mais les cendres… et puis on n’avait pas l’aspirateur !
- Chez moi c’était ça aussi.
- Et puis ils rentraient pas avant la nuit, ils travaillaient jusqu’à la nuit,
nous on élevait les enfants.
- Moi aussi maman était à l’intérieur et papa faisait le jardin. Moi
j’entretenais l’intérieur de la maison et mon mari l’extérieur, les gros
travaux.
- Ben voilà.
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- Moi mes parents faisaient faire les travaux extérieurs, on avait un beaufrère qui était peintre en bâtiment donc celui-là avait priorité sur les
autres, surtout qu’il habitait la maison d’à côté et puis pour le reste c’est
maman qui s’occupait de la cuisine, moi je sais qu’avec mes fils, on
s’occupait du barbecue, on s’y mettait tous, on mettait le barbecue dans la
cour et on faisait des grillades et tout ça.
Non mon père cuisine et ma mère tond la pelouse et inversement.
La salle de bain.
Non.
Le ménage et la cuisine pour les femmes et pour les hommes, le
bricolage, l’entretien du jardin, du gazon et des haies.
Non.
Dans ma famille, les femmes font du shopping et les hommes jouent à
la pétanque et au billard.
Dans ma famille il n’y a pas de domaines réservés aux hommes ou aux
femmes. Nous sommes tous égaux. Mes parents sont divorcés…
Non. Mes parents sont divorcés alors… le barbecue, ça arrive que ma
mère le fasse.
Ma mère fait jamais tout, mon père me regarde jamais jouer au foot,
jamais depuis que je suis tout petit même quand j’avais deux ans et
que je jouais avec mon frère, il m’a jamais regardé jouer, jamais, il m’a
jamais regardé jouer. Je sais pas pourquoi. Il a jamais voulu me
regarder. Il m’a jamais regardé jouer au foot…
Comme ils sont séparés, chez eux, ils font tout eux-mêmes.
Ma maman, elle fait plus la cuisine et mon père, il fait plus le travail.
51
Non.
Oui dans mon système éducatif. Nous sommes actuellement en
pleine évolution sociétale sur ce sujet. Les femmes accèdent à de plus
en plus de choses, les hommes moins.
Peut-être davantage les travaux à l’extérieur pour les hommes, à
l’intérieur (cuisine, déco…) pour les femmes de ma génération ; par
contre chez mes enfants (génération des années 70/80) les activités
(métier et activités à la maison, cuisine, garde d’enfants etc.) pas de
problème de « genre ».
UNE SITUATION OÙ VOUS VOUS
ÊTES SENTIE DOMINÉE EN TANT QUE FILLE ?
Ah oui, oui. Oui bien sûr. Comme d’autres. Dans la vie, je me suis fait
violer à l’âge de 18 ans comme quoi c’est pas qu’aujourd’hui. Et à
l’époque, il n’y avait pas la loi qui protégeait, c’était de notre faute.
Donc oui voilà… Dominée par mon père, par exemple, non… dominée
dans le boulot très clairement, même si moi j’ai pris des
responsabilités, mais on n’est quand même pas très nombreuses, moi
et mes collègues dans de petites assos, quand on montait dans la
hiérarchie, c’était des hommes. On n’était pas très nombreuses.
Comme en politique : il n’y a pas beaucoup de femmes sur les bancs
de l’Assemblée Nationale… le monde de l’associatif est en train de
pourrir et de se caler sur le mode de l’entreprise.
- Non, j’étais fille, j’étais fille.
- Moi non plus.
-Y a eu la guerre avec une coupure entre la mentalité d’avant et la
mentalité d’après et on a tous, que ce soit les femmes ou les hommes, on a
tous eu du mal dans cette période.
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En sport en général.
Quand ma mère m’a giflée.
Jamais.
Lorsque je faisais un footing avec un ami, beaucoup plus endurant
que moi. Et aussi en classe de neige, tous les garçons ont eu une étoile
et toutes les filles ont eu un flocon. Y a pas une seule fille qui a eu une
étoile. Alors que pourtant y avait des filles qui avaient un meilleur
niveau que les garçons. Pour les filles c’est les flocons et pour les
garçons c’est les étoiles. J’ai trouvé ça injuste.
Il n’y en a pas, je me suis toujours imposée en tant que fille.
Je me suis sentie dominée quand les garçons ont gagné la compétition
en sport.
Je ne sais pas.
Quand j’ai voulu jouer au foot avec les garçons en primaire et qu’ils
avaient dit non « parce que j’étais une fille ».
Oui. Quand en primaire, je n’ai pas pu jouer au football avec des
garçons.
Quand je dois régler un problème mécanique pour ma voiture, ou
d’électricité ou plomberie à la maison. Je ne sais pas « bricoler »
contrairement à mes filles qui savent manier perceuse et outils !
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UN MOMENT OÙ VOUS VOUS ÊTES SENTI
DOMINANT EN TANT QUE GARÇON ?
Quand j’ai battu mon ami sur un jeu.
Il n’y en a pas. Je suis le dernier dans tous les cas de toute façon. Mon
frère fait du rugby depuis 11 ans alors…
En jouant au foot parce que je suis fort.
Quand je grandis, quand je joue collectif.
C’est là encore plus éducatif dans les modes de comportement.
UN CADEAU QU’ON VOUS A FAIT ?
Oui. Quand on est rentré du sanatorium, comme mes parents étaient
fauchés, les cadeaux, on n’en avait pas, ma grand-mère nous avait
offert à chacune une superbe poupée. J’y jouais pas des masses mais
c’était le beau cadeau, le miracle, le mirage…
- Quand on s’est marié, tout ça, on a eu plein de choses… beaucoup de
choses… comme une ménagère en argent, c’était mon parrain qui me l’a
payé, j’y tiens. C’est sacré pour moi.
- Moi c’est un petit bracelet qu’on m’avait offert avec mon nom dessus, une
petite gourmette. Je dois toujours l’avoir mais elle est cassée. Y avait écrit
D. dessus…
- J’en ai reçu beaucoup soit de mes grands-parents soit de mes parents soit
de mes tantes… ça (elle porte un bracelet en forme de chaine au
poignet droit), c’est ma marque d’esclavage, je suis noire là, je suis une
mélangée moi, j’ai des ancêtres qui ont été esclaves, ça c’est ma marque, je
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l’ai toujours. C’est de l’argent, c’est pas un métal bien précieux mais c’est
un symbole pour moi.
Des boucles d’oreilles.
Un appareil photo.
Quand je suis allé au Canada pour voir mon parrain pendant deux
semaines.
Le cadeau qu’on m’a fait dernièrement et qui m’a fait très plaisir,
c’est mon scooter.
Du matériel d’enregistrement, une guitare, un vélo…
Être née, c’est le plus beau cadeau que j’ai reçu.
Je me souviens qu’on m’a offert une place de concert pour voir les
One Direction, la bague de mon arrière grand-mère.
XBOX 360.
Premier T-shirt d’Écosse avec mon prénom derrière.
Un cd de M.Pokora.
Lorsque des amis m’ont offert une Pullip.
Un vélo vert quand j’ai eu 7 ans.
Une gourmette en or de mon arrière-grand-mère.
Mon premier vélo rouge taille adulte.
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COULEUR PRÉFÉRÉE ?
J’aime beaucoup le noir. Question d’état d’esprit lié à l’angoisse
peut-être, probable et puis avec du noir, on peut tout faire, on peut
tout mettre autour….
Le bleu.
Rouge mais plus maintenant.
Je n’en ai pas, j’aime les couleurs claires et non foncées.
Le bleu.
Il y en a plusieurs aigue-marine, bleu, vert, turquoise, mauve.
Mes deux couleurs préférées sont le noir et le blanc. J’aime le blanc
pour sa pureté et le noir pour sa simplicité.
Noir.
Bleu.
Rouge car c’est une couleur chaude.
Bleu.
Le vert.
Le bleu.
Le bleu.
Le bleu et vert pour la douceur.
Mais aussi le rouge et le noir (pour me vêtir).
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SOUVENIR D’UN MOMENT NON-MIXTE
EN FAMILLE OU ENTRE AMIS ?
Oh oui. En tout cas sur une période, j’ai eu une très bonne copine qui
est devenue plus que ça d’ailleurs, à un moment où j’écrivais parce
que j’ai repris des études vers la quarantaine bien sonné, j’avais un
mémoire à écrire et chez moi, j’habitais en zup, donc c’était
extrêmement bruyant, j’arrivais pas à travailler, ça résonnait de
partout, c’était bétonné… et elle m’a proposé de bosser chez elle à la
campagne et j’ai été dorlotée, maternée, chouchoutée de façon
inimaginable. Et là on n’était qu’entre filles… et quand elle habitait
Dijon, on n’était qu’entre filles.
- Non.
- Les choses dont je me souviens ce sont les veillées. Mon grand-père
chassait les alouettes et après il fallait les plumer, les vider, surtout les
femmes… après faut les envelopper dans un petit lardon… c’était les
alouettes… mon grand-père passait ses étés à faire des pièges pour les
alouettes c’était sur une ficelle, il prenait des crins de queues de cheval, il
faisait des nœuds coulants dessus et lors du passage des alouettes, il allait,
son autre boulot le faisait travailler avec les fermiers, les paysans, alors il
allait chez eux et leur demandait s’il pouvait poser ces choses et eux
acceptaient car ils savaient bien qu’il en laisserait une ou deux douzaines
naturellement Hihihihi… et nous on les plumait, on les enveloppait dans
une barre de lard et au four. C’était les hommes qui les piégeaient… ce qui
était drôle c’est que la chasse aux alouettes était interdite et que c’était
toujours les gendarmes qui venaient les premiers en chercher leur
douzaine hihihihi… il les faisait pas payer évidemment… parce que c’était
interdit.
- Mon mari était chasseur… fallait plumer, dépouiller… c’était les femmes.
Des sorties entre copines.
Des sorties juste ma fille et moi.
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Le club des tireuses de cartes.
Je me souviens mais je ne le dirais pas.
Quand on a fait la pendaison de crémaillère chez ma sœur (1er juillet) et
que j’ai appris que ma sœur et moi, on allait avoir un petit cousin ou
petite cousine qui est prévu pour le 20 janvier 2015.
Lors d’une soirée pyjama.
Une soirée pyjamas avec mes copines.
Une journée shopping avec ma mère, ma tante et ma grand-mère.
Non. Y a toujours eu une fille.
Quand je regarde le foot avec mes amis. Y a jamais de filles.
Quand je vais en ville avec mes amies pour manger ou se balader.
Des soirées entre filles entre 10 et 13 ans.
Quand je joue au foot avec mon copain.
Toute la période militaire 28 mois d’armée 1958/1960.
Plus jeunes, j’avais plaisir (par défi) à faire des soirées ou des sorties
entre filles… maintenant je préfère, et de loin, la mixité, plus
équilibrante.
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CHAPITRE 5
Toujours des images…
L’invention collective, René Magritte (1935)
Titres donnés : Le poisson femme, Sirène inversée, La laideur, La sirène s’est
échouée, Poisson mort, Thon and sex, Le truc bizarre, La femme poisson encore plus
moche qu’une sirène, La sirène à l’envers, Le poisson souriant, Le poisson, Je m’allonge, J’ai trop mangé de poisson, La femme poisson ou l’autre forme de sirène, C’est
pas la mer qui prend l’homme, c’est l’homme qui prend la mer, L’homme poisson,
Poisson avec des jambes, Un poisson dans le rêve.
PENSÉE
Elle pense qu’on l’a oubliée à la fin de la pêche. Elle se sent seule dos à
la mer, elle ressent l’isolation.
Elle pense à retourner dans l’eau pour devenir une vraie sirène, pour
ne plus avoir une tête de poisson moche mais une queue de poisson
en or massif, au risque de couler et de ne plus bouger dans l’eau.
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AAhhh…
Pourquoi il me dessine pas en vraie sirène, en mettant la queue à la
place de la tête ?
Compliqué hein ?
C’est à perpet… il y a une notion d’éternité… perpet c’est plus une
notion de prison… alors qu’on peut voir ou de l’évasion ou de
l’enfermement.
Elle est enceinte à moins que…
Elle se sent bien dans l’eau avec l’eau dedans et l’eau dehors… oui…
Je suis souriant Je suis tout seul Je suis triste et j’aime l’eau qui
navigue.
Non, ce n’est pas un conte, il s’agit bien d’une malédiction. Cette
pauvre princesse a fait un malheureux pacte avec l’enfer et se
retrouve prisonnière, enlaidie par un tronc et une tête de poisson, et
des jambes. Elle pense qu’elle ne peut pas se déplacer, elle ne sent
plus ses nageoires, elle a échoué sur le bord de la plage, et il n’y a
personne pour l’aider. Il faudrait qu’elle arrive à retourner dans
l’océan. Elle commence à manquer d’air, et a peur de s’asphyxier.
Je pense que cela représente un poisson échoué mais qu’il est mihomme, mi-poisson. Il pense à la vie dure d’un poisson car il a des
prédateurs et il doit faire attention à ne pas se retrouver trop près de
la plage au risque d’échouer.
AVANT LE TABLEAU…
Une femme se trouvait sur la plage, seule parmi ce mauvais temps.
Les vagues l’emportèrent dans l’eau et un gros poisson la mangea. Le
poisson avait peur des nombreux filets de pêche et s’est échoué.
La sirène se baladait et tout à coup, elle voulut avoir une queue en or
massif. Elle l’acheta chez le marchand marin et le poisson marchand
dit « Fais gaffe, c’est lourd » mais la sirène ne l’a pas entendu et du
coup elle l’enfila et coula et se faisant emmener par les fortes vagues,
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elle se retrouva au bord de la plage avec une tête de poisson.
Comment peut-on arriver à devenir un poisson pour moi c’est un
miracle.
Nager pendant de longues distances pour arriver à se transformer
comme ça.
Est-ce que les vagues vont me pousser plus loin ?
Est-ce que je vais redevenir une personne ou un poisson ?
Une étreinte entre un homme et une femme, avec un laisser-aller
plutôt intellectuel, pas seulement une étreinte charnelle… au cours
d’une soirée délire… (ou alors c’est moi qui ai envie de délire en ce
moment… la vie est trop sage…).
Je me suis transformé : que m’est-il arrivé ?
Elle a été victime d’une malédiction. C’est une princesse poisson,
prête à se marier avec un prince poisson. Mais celui-ci s’est retrouvé
pris par des filets de pêcheurs.
La princesse cherche à le sauver et fait alliance avec le mal. Elle se
retrouve prisonnière, et s’est fait avoir afin que le mal prenne le
pouvoir de l’océan.
Il a la tête d’un poisson car il se fait surnommer l’homme poisson par
sa famille car il ne mange que du poisson et pas autre chose et il se
sent seul car c’est le seul à manger du poisson. Du coup on le rejette
car les autres préfèrent le bœuf ou le porc car c’est plus appétissant et
plus épais et plus long à mâcher.
APRÈS LE TABLEAU…
Le poisson meurt et le lendemain, il est retrouvé sur la plage, vu par
des photographes et diffusé à la télé.
Un marin qui venait pêcher l’a vu sur la plage et la prend dans son
bateau, l’emmène à la réserve d’Auchan et elle se transforme en
poisson « pas né » géant.
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Je préfère redevenir moi-même une femme en personne. Revoir le
sable la mer les vagues. Le ciel. Refaire plein de choses que je faisais
avant toutes mes activités.
Elle se dit : « je vais me laisser emporter ».
Je me suis perdu Je retrouve plus ma famille et je ne connais pas la
direction : quel chemin je peux prendre pour rejoindre ma famille ?
Elle va réussir à se remettre à l’eau et trouvera à rompre le charme
maléfique.
Il va essayer de manger comme les autres donc du bœuf et du porc et
il va essayer de faire manger du poisson à sa famille, il va leur faire des
lasagnes mais à la place du bœuf, il va mettre du saumon donc il va
faire des lasagnes au saumon.
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CHAPITRE 6
On retrouve Sei Shonagon…
CHOSES QUI DISTRAIENT
DANS UN MOMENT D’ENNUI
Travailler dehors. Bricoler diverses choses, dépanner.
Regarder des émissions télé intéressantes (reportages, ethnies, pays
etc.).
Maintenant pour être moderne, communiquer par mail avec famille
et amis (complément des relations téléphoniques a défait des
présences physiques).
Regarder des photos des bons moments passés.
Jadis cultiver les champs (loisir) maintenant jardiner un peu.
Lire.
La radio.
Les jours d’ennui, j’aime me promener dans mon jardin. J’observe la
végétation se développer de jour en jour, ce qui m’aide à évacuer mes
soucis.
J’aime broder, cette activité occupe mon esprit : pendant ces travaux
nous ne pensons à rien.
La télé (« question pour un champion » et « les chansons d’abord »).
La musique.
Manger quelques carrés de chocolat, c’est très bon pour le
magnésium et cela donne le moral.
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Je ne suis pas très télévision mais ça me manquerait si je ne l’avais pas
dans les moments d’ennui.
Les émissions sur la cuisine, ça donne des idées auxquelles quelques
fois on ne pense pas… pour pas grand chose… surtout quand on est
gourmand et qu’on veut qu’il y ait du goût, que ça soit bon
Jardiner quand le temps le permet. J’étais assez active. Je pioche
encore. J’ai arraché des perce-neige qui s’étaient mis dans les
rosiers ; j’ai pioché profond pour enlever les racines… c’est pas
terminé, ça va reprendre.
Lire. Que ce soit un bouquin ou une simple revue. Les idées viennent
à mesure que l’on réfléchit.
La télévision,
L’ordinateur,
La tablette,
Sortir entre filles,
Être au téléphone,
Marcher.
Ce que l’on fait aujourd’hui à cette heure-ci.
Aller à l’hôpital, on s’ennuie différemment.
Regarder des vidéos ou jouer aux jeux vidéo.
Courir après des poules en sachant que, moi au moins, je ne pourrais
pas les attraper.
Attendre qu’un volcan mort fasse une éruption.
Jouer à la console. Être avec son portable. Sortir dehors. Aller au
cinéma. Jouer au baby-foot (à l’hôpital). Dormir. Regarder la télé.
Aller sur le PC. Sortir en ville ou à Cora.
Regarder un peu la télé.
Jouer aux jeux vidéos.
Lire des BD.
Aller jouer dehors.
Livre,
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Portable,
Ordinateur,
Télé,
Écrire.
Jouer.
Aider notre mère.
Caresser notre chien.
Faire des dessins.
Regarder le DVD de La Petite sirène ou de Raiponce.
Regarder un livre de Tchoupi.
CHOSES QUI FONT BATTRE LE CŒUR
Les physiques : les efforts sous toutes leurs formes : sport, travail
pénible (fendre du bois), piocher au jardin. Je dirais c’est de
l’accélération « mécanique ».
Et surtout les émotions quelles qu’elles soient : plaisir, peur, stress et
surtout les relations amoureuses dont je distingue plusieurs formes :
relations enfants, famille, amis etc.
les relations amoureuses, summum du battement de cœur qui
transcendent les êtres. « Je t’aime, je suis fou, je n’en peux plus, c’est
trop, ton nom est dans mon cœur comme dans un … » Cyrano, scène
du balcon.
Dans mon jeune âge : l’invitation d’un jeune garçon : pour une danse,
pour un tour de manège, un regard tendre.
Un bouquet de fleurs.
Un cadeau.
La naissance de mes enfants.
De devenir grand-mère.
Le premier sourire de mes petits-enfants.
La première fois que ma petite fille ma nommée « Nanou ».
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L’amour.
Les enfants surtout les petits.
Un bouquet pour la fête des mères.
Des friandises.
Une visite, c’est agréable.
Les chansons d’autrefois qui reviennent et que j’ai chanté. Cela me
donne une impression de jeunesse.
Les enfants qui arrivent avec un bouquet et qui vous embrassent. On
est en même temps très heureux et cela vous touche profondément
Que le mari se propose pour aider à la maison.
Être avec son copain (le premier bisou),
Être angoissée,
Être stressée,
La joie (l’exaltation),
La tristesse,
L’essoufflement,
Sauter en parachute,
Sentir qu’on est loin de certaines personnes qu’on aime.
Croiser quelqu’un dans la rue.
Je bats la campagne comme je bats mon cœur.
Faire le cross : oui mais en marchant non.
Croire que Casper nous fait peur, l’heure sonne dans le cœur.
Quand je vois la nourriture de l’hôpital.
LE STRESS !
Quand on a peur, quand on est surpris.
Quand je cours et que je transpire.
Quand je lis des choses qui sont tristes par exemple quand il y a de la
mort.
Quand j’ai faim et que je ne peux pas manger.
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Quand on reçoit des cadeaux,
Quand on sait qu’un événement important va arriver,
Quand on repense à des choses agréables qui nous sont arrivées,
Quand je pars en vacances dans un autre pays,
Les araignées (phobie).
Courir.
Sauter.
Danser.
Quand on transpire.
Quand on a peur.
Quand ma mère me raconte que mon chat est mort.
Quand notre tête tourne.
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CHAPITRE 7
D’après Je me souviens de Georges Perec, des souvenirs que l’on n’a pas vécu...
Je me souviens avoir joué aux dames sur la planète Mars.
Je me souviens de mon entrée à Poufsouffle.
Je me souviens de la première fois où j’ai volé.
Je me souviens avoir mangé une orange bleue.
Je me souviens avoir dîné avec Georges Clooney.
Je me souviens avoir eu une discussion très profonde avec une
peluche.
Je me souviens avoir vu l’homme invisible.
Je me souviens quand j’ai sauté en parachute.
Je me souviens quand j’ai grimpé sur la Tour Eiffel pour échapper à un
tigre furieux.
Je me souviens quand j’ai nagé avec les dauphins.
Je me souviens quand j’ai conduit une limousine avec plein de
célébrités à l’arrière.
Je me souviens quand je suis montée sur scène et que j’ai chanté avec
mon idole.
Je me souviens de la fois où j’ai sauvé une petite girafe.
Je me souviens de la fois où j’ai dormi dans un enclos avec des
gorilles.
Je me souviens d’avoir été très amie avec Nicolas Sarkozy.
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Je me souviens d’avoir escaladé une des tours du World Trade Center.
Je me souviens quand j’ai rendu vivants plusieurs objets et qu’ils sont
allés rendre fou les voisins.
Je me souviens quand j’étais en voyage avec une pomme.
Je me souviens de mon mariage avec un brin d’herbe.
Je me souviens de ma rencontre avec Leonardo di Caprio et Matt
Damon.
Je me souviens de l’Oscar que j’ai reçu.
Je me souviens de mon entrée à Poudlard (école de sorcellerie).
Je me souviens d’avoir battu des pirates avec Jack Sparrow.
Je me souviens d’avoir fait le tour du monde avec mon doudou.
Je me souviens que je vole sur le dos de la licorne.
Je me souviens que j’avais des super pouvoirs.
Je me souviens que je me battais avec un cochon.
Je me souviens que je me lavais avec un crocodile.
Je me souviens que je mangeais des poules.
Je me souviens de rien.
Je me souviens lorsque je volais.
Je me souviens des photos que j’ai pris lors de mon voyage dans la
lune.
Je me souviens lorsque j’étais célèbre.
Je me souviens la première fois où j’ai gagné au loto.
Je me souviens quand j’étais un homme.
Je me souviens de la machine à remonter le temps.
Je me souviens de mon dernier souvenir avant de mourir.
Je me souviens de rien.
Je me souviens des civilisations anciennes.
Je me souviens des photos de mon voyage sur la lune. J’avais gagné ce
voyage en jouant à un jeu célèbre. Nous étions en 2043, il faisait
chaud sur la terre, nous vivions en été toute l’année.
Les océans avaient été utilisés pour refroidir la planète et les
constructions humaines avaient poussé comme des champignons
pour accueillir les hommes. Nous étions de plus en plus nombreux.
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Je suis montée dans une navette spatiale, 4 étoiles, tout confort. On y
mangeait très bien, il y avait des jardins verdoyants, des espaces de
détente pour faciliter notre voyage.
Le voyage n’a duré que quelques heures avant d’arriver sur la lune. Il
faisait sombre, froid, tout était en cours de construction et des
milliers d’hommes venaient y travailler pour un jour y vivre. Le
prochain projet était d’y amener une étoile apportant énergie,
chaleur et lumière pour rendre la lune plus hospitalière.
Je me souviens d’un voyage en bateau, ça durait longtemps, j’ai
rencontré l’amour de ma vie.
Je me souviens de ma première machine à laver qui séchait, repassait,
pliait et rangeait le linge.
Je me souviens de Robert, photographe, il était si gentil, ses photos
étaient floues car il riait sans cesse.
Je me souviens, il y a longtemps, ils ont testé la semaine de 4 jours, ça
changeait que le week-end durait 2 jours et les jours de travail 2 jours,
avec sur l’année 10 semaines de congés.
Je me souviens de la mode des collants pour les garçons et des
costumes pour les filles.
Je me souviens de Tout, et c’est pénible car j’aimerais bien oublier.
Je me souviens m’être battu avec le tigre de Beauval.
Je me souviens avoir cassé ma voiture.
Je me souviens avoir eu un avion.
Je me souviens être allé en Espagne avec mes amis en camping-car,
on mettait vraiment le bordel pour impressionner les espagnols.
Je me souviens avoir cassé ma voiture, quelle galère, en plus de ça ma
femme me l’avait offert pour Noël car elle avait gagné au loto.
Je me souviens quand j’ai fait du jet-ski avec Leonardo di Caprio.
Je me souviens quand j’ai vu Brad Pitt (ça serait le rêve)
Je me souviens quand j’ai maquillé Kim Kardashian.
Je me souviens quand j’ai donné les vêtements et chaussures pour que
Britney Spears fasse son shooting photo.
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Cet atelier a été mené avec les patients des services de soins de suite
et de ré-adaptation, de pédiatrie, et le Centre médico-psychologique
du Centre hospitalier de Blois
Merci
au personnel et aux patients qui ont participé :
Mauricette, Danièle, Jacqueline, Thérèse, Christiane, Colette,
Maria, Danièle, Kibungui-Saminou, Guy, Marie-Thérèse, Alain,
Michèle, Marie, Jacqueline, Monique
Emma, Jason, Rhizlène, Théo, Corentin, Millione, Ashanti, Ozan,
Emelyne, Louise, Mehdi, Marie, Nadine, Joëlle, Asya, Amélie, Cevdet, Enrique,
Jules, Noémie, Charlotte, Guénolé
Martine, Aurélie, Stéphanie, Lucie, Maxime, Alexis, Emma
Centre Hospitalier de Blois
41016 Blois Cedex
2 place Jean Jaurès
41000 Blois
— Mars 2015 —
Édition limitée, à but non commercial.
Les images ou photos se trouvant dans ce recueil
ne peuvent faire l’objet d’une reproduction.