L`APPORT DES SIG DANS L`AMENAGEMENT DES ESPACES. CAS

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L`APPORT DES SIG DANS L`AMENAGEMENT DES ESPACES. CAS
L’APPORT DES SIG DANS L’AMENAGEMENT DES
ESPACES. CAS DE LA COMMUNE DE TESSALA,
WILAYA DE SIDI-BEL-ABBES, ALGERIE.
FERKA-ZAZOU N., DAHANE B., FARAOUN F.
Université Abou Bekr Belkaïd, Département de Foresterie,
Tlemcen, Algérie
Université Abou Bekr Belkaïd, Département de Foresterie
Tlemcen, Algérie
Université Djilali Liabes, Département d’environnement,
Sidi Bel Abbés, Algérie
Résumé
De nos jours les SIG (systèmes d’informations
géographiques) et les bases de données demeurent des
outils indispensables dans la prise de décision, leur apport
est très important. L’aménagement des espaces devrai
faire appel justement à ces outils simples, rapides et non
couteux.
La zone faisant l’objet de cet aménagement est la
commune de Tessala, qui est située à quelques
kilomètres du chef lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbes
dans la partie Ouest du Nord de l’Algérie. Une zone
caractérisée par la diversité de ses espaces. Des plaines
à potentialités agricoles, une montagne couverte d’un
écosystème forestier représenté par une yeuseraie et un
espace pastorale. Dans cette commune ces différents
espaces se trouvent souvent mal exploités, dégradés,
utilisés de façon irrationnelle et non définis.
Notre approche est une contribution à l’utilisation simple et
rapide des outils de prise de décisions pour
l’aménagement de ces espaces et pour la gestion de leurs
ressources naturelles.
A cet effet une cartographie
thématique hydrographie, pédologie, pente, occupation de
sol a été réalisée et une base de données a été crée.
Les couches d’informations ainsi conçues nous ont permis
d’établir une carte finale d’aménagement de la commune
de Tessala selon une nouvelle forme de découpage, de
réorganisation et d’affectation des espaces en fonction de
leurs potentialités
Mots clés : SIG, occupations
aménagement, commune de Tessala.
des
espaces,
1 INTRODUCTION
La couverture forestière partout en Algérie a été ces
cinquante dernières années le théâtre d’un grand
massacre. Sa superficie estimée à 1.3 millions d’hectares
de vraies forêts naturelles [6] connaît une régression quasi
exponentielle, et se trouve aujourd’hui dans un état
atterrant. L’écosystème forestier de la commune de
Tessala couvrant le sommet de Djebel Tessala, une zone
d’une diversité phytocénotique remarquable subit le même
sort. Il présente un exemple particulièrement exhaustif et
concret de dégradations intenses. Sur un espace où se
conjuguent des facteurs climatiques, géographiques,
lithologiques, des activités humaines anarchiques, une
mauvaise gestion des espace et un développement non
durable. Sous l’effet combiné de tous ces facteurs
dégradants, la forêt de Djebel Tessala a été réduite à une
formation en total déséquilibre induisant une érosion des
potentialités biologiques et édaphiques. Notre approche
s’inscrit dans un cadre général de conservation, de la
gestion intégrée et de la mise en valeur des espaces,
prenant en considération le plus grand nombre de
paramètres influant directement ou indirectement sur la
conservation
de
l’écosystème
forestier
et
du
développement durable de la zone en question.
2 CONTEXTE LOCAL DU SITE D’ETUDE
La commune de Tessala fait partie d’un ensemble de
communes montagneuses à cheval entre trois wilayas
(Sidi Bel Abbés, Oran et Ain Témouchent) (figure 1). Elle
couvre une superficie de 11.824 ha.
.
Figure 1. Localisation de la zone d’étude
3 CONNAISSANCE DU MILIEU
3.1 Sol
Dans la commune de Tessala les sols revêtent un
caractère important puisque la zone est de prévalence
agricole. Les différents types de sols caractérisant notre
zone sont : les sols à sesquioxydes de fer, les sols
bruns calcaires, les vertisols, les lithosols et les
régosols. Les plus représentés sont les régosols et les
sols bruns calcaires.
3.2 Climat
Compte tenu des données disponibles une analyse
des principales variables climatiques (précipitation,
températures) sur une période allant de 1985 jusqu'à
2005 a été faite. Le climat de la région de Tessala est
-
pratiquement du type méditerranéen comme tout
l'Ouest du Nord Algérien caractérisé par :
La durée de la saison sèche est en moyenne de 6
mois avec des températures fortes en saison estivale
Une pluviométrie faible et irrégulière (- 400 mm/an) et
des gelées couvrant une période allant de décembre à
février.
L’indice d’aridité de la région est estimé à 12.73. et
détermine un régime semi aride. Le quotient
d’Emberger [9, 8] permet de classer la commune de
Tessala dans l’étage bioclimatique semi aride
inférieur à hiver frais.
3.3 Occupation des espaces de la commune de
Tessala
Les principaux espaces caractérisant le milieu biotique
(tableau I) actuel de la commune de Tessala sont de
trois types. On distingue :
- espace agricole (plantations agricoles);
- espace forestier (végétation naturelle, reboisements) ;
- espace inculte (espaces non exploités).
Tableau I. Répartition et occupation générale des terres
dans la commune de Tessala [7]
SAT
SAU
Forêt/maq
uis
Pacage et
parcours
Terres
improductive s
9414.
34 ha
8980.23
ha
1243 ha
47 ha
434.11 ha
4. MATERIELS ET METHODE
4.1 Travail de terrain
La phase de terrain consiste en un découpage de l’aire
étudiée en zones floristiquement homogènes, et en un
diagnostic phytoécologique exhaustif pour l'identification
et la caractérisation des ressources de base.
Les données et le matériel utilisés pour cette première
phase du travail sont: une carte d’état major 1/25 000,
un GPS (Garmin 12).
Les 10 zones ont été réalisées. A l’intérieur de chaque
une, des stations de 100m2 sont installées. 40 relevés
phytoécologiques ont été effectués (figure 2). Chaque
espèce est affectée de deux indices d’abondance
dominance et de sociabilité selon échelles de BraunBlanquet [5, 4]. Dans la zone d’étude 52 profils
pédologiques ont été creusés. 12 profils seulement ont
subi des analyses physico-chimiques.
Figure 2. Zonage et localisation des stations dans la forêt
de djebel Tessala
4.2 Cartographie
Cette
phase concerne l’élaboration des différentes
cartes du milieu biotique et abiotique de la zone d’étude
et puis la superposition de ces différentes couches
d’information pour l’établissement d’une carte de
potentialité
des
espaces
selon
le
modèle
d’aménagement proposé en vue de la conservation de
l’écosystème forestier et l’aménagement de la zone en
question. Pour cele un référentiel cartographique et
numérique à été utilisé. Toutes les cartes ont subi des
opérations de traitements basés sur une numérisation,
un géo- référencement et enfin une digitalisation.
5. RESULTATS ET DISCUSSION
5.1 Diagnostic phytoécologique de la forêt de Tessala
-
Le diagnostic phytoécologique a permis de dégager 4
formations (figure 3) :
un taillis dense de chêne vert,
un matorral dense de chêne kermès,
une garrigue de calycotome,
forêt claire de pin d’Alep, eucalyptus et chêne vert.
Figure 3. Formations végétales et distribution spatiale
dans la zone d’étude
5.2 Interprétation des cartes thématiques élaborées
Les différentes cartes établies ne montrent aucune
concordance entre espaces et potentialité et traduisent
une distribution anarchique. L’occupation actuelle ne
permet pas d’identifier des espaces (unités de gestion
durable). Ces principales unités identifiées permettent
d’appréhender le concept de remembrement des espaces
et de leur vocation. L’approche de mise en valeur
proposée sera axée essentiellement sur ce facteur.
L’étude floristique a confirmé et a permis de mettre encore
une fois l’accent sur l’impact de l’homme et de son
troupeau. Leurs traces étant perceptibles partout à travers
la forêt [3]. Dans un espace particulier, comme la
commune de Tessala qui se distingue par des sols où
domine des sols à texture argileuse et limono sableuse,
des systèmes de production non adaptés à la réalité
écologique, des espaces non identifiés, un foncier encore
indéfini et une fragilité tant climatique que socioéconomique, doivent être appliquées des techniques et
des approches plus adaptées.
Figure 4. Superposition des couches d’information
5.3. Nouvelle affectation en matière d’occupation des
espaces
Cet aménagement doit poursuivre les buts suivants :
- Aménagement forestier visant la conservation, la
préservation du patrimoine forestier, et l’extension
du couvert végétal.
- Protection du capital sol et des ressources en eaux
superficielles.
- Amélioration des conditions socio-économiques par
la garantie d’un revenu stable et ceux par la mise
en valeur des terres agricoles.
Sur la base des réalités, on est parvenu à la définition
des zones et des sous zones d’affectations (figure 5).
- Zone d’affectation
A : destinée à la conservation, reconstitution et
l’extension de la forêt.
B : zone destinée à l’activité agricole
C : zone destinée au pâturage
- Sous zones d’affectation
Zone A
A1 : forêt destinée à la conservation
A2 : forêt destinée à la reconstitution
A3 : reboisements a réalisés sur terrains forestiers et non
forestiers
Zone B
B1 : zone destinée à la céréaliculture et à la jachère
B2 : zone destinée a l’arboriculture de piémont
B3 : zone destinée à la viticulture
Zone C
C1 : zone destinée au pâturage de montagne
C2 : zone destinée au pâturage de piémont
C3 : zone destinée au parcours
Figure 5. Modèle d’aménagement de la commune de
Tessala
6. CONCLUSION
A travers cette étude a été mis en évidence l’impact de
la mauvaise gestion des espaces sur les écosystèmes
naturels. Le diagnostic phytoécologique entrepris a
permis de confirmer la mauvaise exploitation des
espaces en fonction de leurs potentialités, l’inadéquation
entre
superficie
et
vocation,
l’absence
total
d’aménagement des espaces forestiers, la mauvaise
corrélation entre conditions du milieu et espèces
introduites, zones de pâturage non définies et un
manque de maîtrise du milieu dans sa globalité comme
espace support et productif. Le travail cartographique,
l’élaboration des differentes cartes leur superposition
nous a permis de dégager une carte finale de
potentialités. La Nécessité d’une réorganisation des
espaces en fonction de leurs potentialités, détermination
de zones homo-écologiques, identification de grands
espaces: forestier, agricole et parcours en utilisant la
géomatique, choix de nouvelles espèces végétales,
intégration entre espace forestier et espaces
environnant, nécessité d’une approche axée sur
l’aménagement local et régional du territoire par une
nouvelle forme de découpage des espaces pour un
développement durable.
BIBLIOGRAPHIE :
[1] C. Alcaraz, Contribution à l’étude des groupements à
Quercus ilex sur terra rosa des monts de Tessala (Ouest
algérien). Rev. Ecol. Médit., XVII, Marseille, (1991) 1-10.
[2] C. Alcaraz, La végétation de l’ouest algérien. Thèse
Doct. Es-sci. Univ. Perpignan (1982), 45p + annexes.
[3] K. Benabdeli, Aspects physionomico-structuraux et
dynamique des écosystèmes forestiers faces à la
pression anthropozoogène dans les monts de Tlemcen
et les Monts de Dhaya. Algérie occidentale. Doct. Es-sci.
Univ. Djilali Liabes de Sidi Bel Abbés (1996). 356p +
annexes.
[4] J. Braun-Blanquet, Pflanzensoziologie Grundzuge
der vegetations Kunde (2 ème ed.) Spring, Vienne, Autrich
(1951), p 631.
[5] J. Braun-Blanquet, Premier aperçu phytosocilogique
du Sahara tunisien. Mém. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, H. S.
II (1949), 39-50
[6] DGF, Superficies, potentialités, et bilan d’incendies
des forêts algériennes (2005)
[7] DSA, Fascicule des statistiques agricoles de la wilaya
de Sidi bel Abbés (2005)
[8] L. Emberger, Une classification biogéographique des
climats. Rec. Trav. Lab. Bot. Géol. Zool. Univ.
Montpellier, série Bot., n°7 (1954) 3-43
[9] L. Emberger, La végétation de la région
méditerranéenne. Essai d’une classification des
groupements végétaux. Rev. Gén. Bot, Vol 43 (1930) 641662, 705-729

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