Compte-Rendu du Conseil de Quartier du 7

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Compte-Rendu du Conseil de Quartier du 7
Quartier du Bas-Montreuil République
Compte-Rendu du Conseil de Quartier du 7 Octobre 2014
Maison de Quartier Lounès Matoub, à 20h30, rédaction proposée par Jean-Pol Lefebvre
Ce Conseil a réuni jusqu’à 45 personnes, en présence de Dominique ATTIA (élue de quartier, maire adjointe déléguée aux affaires
sociales et aux solidarités), Bassirou BARRY (élu de quartier, conseiller municipal délégué au périscolaire, aux centres de loisirs et
de vacances), Tania ASSOULINE (maire adjointe déléguée à la démocratie locale et à la vie des quartiers), et Claude REZNIK (maire
adjoint délégué à la coopération, aux solidarités internationales et aux populations migrantes) venu, à la demande du Conseil,
exposer son bilan de la Maîtrise d’Œuvre Urbaine et Sociale (Mous) d’accompagnement de familles Roms et parler du projet de
rénovation du Foyer Bara. Christian FRASSI, habitant, préside la séance.
Jean-Jacques GRADOS souhaite, en préambule, que le Conseil, comme la loi l’y encourage, fasse mieux connaître les dates de ses
réunions, leurs ordres du jour et leurs comptes-rendus, craignant, faute de cela, pour son « autonomie de fonctionnement », et
son « indépendance » vis-à-vis des élus. Avant d’aborder les thèmes prévus à l’ordre du jour, un temps, en début de conseil, est
(toujours) consacré à l’expression des problèmes du moment. Je résume ce qui s’est dit tout au long de la réunion, lieu par lieu :
- Rue de Valmy : les exploitants d’une salle de réception, dans cette rue, se faisant les porte-parole de commerçants et habitants
alentour, expriment leur crainte de devoir cesser leur activité, faute de pouvoir accueillir leurs clients dans une rue sûre et
propre. La présence, déjà évoquée en conseil, dans la contre-allée, de nombreuses camionnettes habitées par des familles et des
prostituées, crée une situation de squat à ciel ouvert qui non seulement est à l’origine de désordres publics (occupation
permanente de l’espace public, excréments humains au pied des arbres, bagarres, jusqu’à des menaces avec une hâche…) mais
contrarie aussi tous les efforts pour conserver la rue propre. En réponse, comme indiqué dans une lettre, datée du 6 octobre,
adressée par le maire de Montreuil, Patrice Bessac, aux habitants, et distribuée en début de conseil, la ville et la communauté
d’agglomération lanceront, du 13 octobre au 3 novembre, une opération « coup de balai », avec, notamment, interdiction de
stationner dans cette portion de la rue de Valmy, durant trois semaines. Plus tard, dans la réunion, il sera dit, par Claude REZNIK,
que la présence de camionnettes venues de Bulgarie est sans rapport avec celle des logements passerelles, rue Emile Zola : ce ne
sont pas du tout les mêmes populations et aucune solidarité, par exemple géographique, n’existerait entre elles.
- Rue Valette : la situation, sur le petit parking derrière la bibliothèque, s’aggrave et plusieurs habitants expriment leur
exaspération devant l’absence de réaction de la Police à la présence perturbante et bruyante, jour et nuit, mais surtout
dangereuse et illégale de « dealers » qui ne semblent rien craindre et s’en vantent. Les riverains témoignent aussi de la présence
de voleurs, se servant de brouilleurs d’ondes pour empêcher les propriétaires de voitures de les fermer à distance, qui pillent les
véhicules ainsi restés ouverts. Bien placés pour constater les faits, les habitants des immeubles alentour ont accumulé les
preuves, photos, vidéos, relevés de plaques d’immatriculation d’une douzaine de voitures de dealers et brigands, qui
permettraient d’agir mais il leur a été répondu que la Police « n’a pas de preuves » et que ça ne l’intéresse pas d’arrêter de petits
revendeurs, préférant leurs chefs. Sur proposition du président de séance, Christian FRASSI , tous les participants au Conseil de
Quartier qui le souhaitent sont invités à demander audience au commissaire pour lui apporter ces preuves et demander une
intervention. Frédérique TISSIER rappelle que nous avons aussi un député qui peut intervenir, comme il l’a récemment fait pour
Bagnolet, sur les questions de sous-effectifs de policiers à Montreuil, et Jean-Jacques GRADOS, que le maire peut, comme il l’a
fait à propos des rythmes scolaires, demander audience au ministre concerné. Après la fin de la réunion, Olivier Cohen a rappelé
que la bibliothèque Paul Eluard souhaite s’agrandir : le lui permettre sur l’espace de ce parking serait architecturalement logique
et priverait peut-être ces noiseux de leur terrain d’action...
- D’autres points de tension sont signalés par divers intervenants : à la sortie principale du métro Robespierre, la jardinière qui
prend une grande place sur le trottoir, n’en laissant que peu aux passants, très difficile à conserver fleurie et propre et faisant
banc de fortune souvent perturbant pour les commerces avoisinants, pourrait être repensée, voire supprimée ; des dépôts
sauvages et d’autres situations de camping de rue sont signalés, notamment par des habitants des rues du Progrès et Voltaire,
et, bien sûr vers la Porte de Montreuil ; un bar, vers le carrefour Zola/Paris (déjà évoqué en Conseil), semble abuser, chaque nuit
et bruyamment, de l’autorisation exceptionnelle d’ouvrir tard qu’il aurait, une fois, obtenue : sa clientèle et ce qu’elle y viendrait
chercher inquiète, en outre, les riverains, qui redoutent des trafics ; Frédérique Tissier suggère de verrouiller les bornes
électriques du marché, installées au sol, Place de la République, que squattent, pour recharger leurs téléphones portables, des
attroupements de personnes volontiers alcoolisées et guère soucieuses de la propreté des lieux…
Tania ASSOULINE, élue, explique qu’une priorité de la municipalité est bien la propreté des rues, raison pour laquelle elle va très
vite réinstaurer le ramassage régulier des encombrants, en plus du système par rendez-vous, et tripler ou quadrupler l’amende
infligée aux entreprises qui se livrent à des dépôts sauvages (jusqu’à, découverts récemment, des dizaines de sacs pleins
d’amiante, un acte dont l’anticivisme confine à la combine mafieuse) afin qu’il leur coûte moins cher de recourir à la déchetterie
créée pour elles.
Une information sur l’aménagement de la Porte de Montreuil, espéré par plusieurs habitants (et antienne, pour ma plus grande
satisfaction, de ces comptes-rendus de Conseils) : le maire Patrice Bessac rencontrera, en octobre, la maire de Paris, Anne
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Compte rendu du Conseil de Quartier du mardi 7 octobre 2014
Un droit de réponse est ouvert à toute personne, physique ou morale, nommément citée ou non, et nous nous engageons à le publier.
Hidalgo et a bon espoir de rouvrir le dossier de l’aménagement de la Porte de Montreuil, souhait paraît-il partagé par Paris.
Préparer les concertations à ce sujet, collecter les idées d’aménagements pour proposer nos idées serait un très beau chantier à
mener tous ensemble, dans notre Conseil de Quartier. Nous y joindrions une réflexion sur l’entrée de ville, cet espace élargi
devant la CGT, qui vaut bien d’être retravaillé en conséquence.
Claude REZNIK expose l’historique et établit le bilan de la « Mous Roms ». Un incendie de squat, près du lycée Jean Jaurès, à l’été
2008, a jeté 250 Roms à la rue. Une première solution à leur détresse a été la création, en collaboration avec la Fondation Abbé
Pierre, de deux terrains d’accueil et l’installation en caravanes. Une Maîtrise d’Œuvre Urbaine et Sociale a été signée avec l’Etat,
qui en finance une moitié, la ville, l’autre, durant une période de trois ans pouvant être prolongée deux fois d’un an. La « Mous
Roms » prend donc fin au 31 décembre 2014. Ses buts : scolariser les enfants (en l’occurrence, en maternelle, primaire, au
collège, en lycée et en BTS) ; faire accéder tout le monde aux droits et à la santé (une initiative très contrariée par des « mesures
transitoires » prises en 2011, qui ont tout bloqué jusqu’en 2013) ; aider à trouver un emploi ; aider à se loger, par la voie
ordinaire, ou en logement social et, sinon, en logement passerelle, avec un accompagnement social. Trois lieux ont vu construire
ces logements passerelles : rue Emile Zola, rue Paul Bert, à La Boissière. Selon Claude REZNIK toujours, 117 familles, soit 360
personnes, étaient prises en compte dans cette « Mous Roms ». Au 25 juillet 2014, 47 familles restaient sur les sites d’accueil, 21
avaient quitté le processus et, donc, 49 sont relogées. Une récente visite de Nicole ISNARD, sous-préfète d’arrondissement, laisse
espérer un investissement de l’Etat dans les indispensables relogements. Les locaux libérés doivent pouvoir servir à d’autres, mais
la municipalité n’a pas encore pris de décision sur la suite du processus.
Le Foyer BARA, géré par COALLIA (ex-AFTAM), a été créé en 1968 pour 205 puis, avant même son ouverture, 410 résidents. Il en
hébergerait 600, aujourd’hui, mais ses parties communes sont ouvertes au public. Le logement des migrants est du ressort de
l’Etat : la ville n’y a pas sa part financière. Après l’espoir, en 1995, d’une rénovation jamais venue, le lieu est « ignoble », selon
Claude REZNIK. L’idée est de le reconstruire en trois sites : un principal sur l’actuel site, neuf et agrandi, qui hébergera des
résidents et les services communs ; deux immeubles uniquement résidentiels, rue Voltaire (114 chambres individuelles) et rue du
Hayeps (40 chambres, notamment pour personnes âgées). Certains participants s’inquiètent du risque de surpopulation qui, de
l’avis de Claude REZNIK, est limité par des dispositions réglementaires strictes d’accueil d’un proche (limité à trois mois par an).
Pour Olivier COHEN, riverain du foyer actuel, qui a beaucoup travaillé avec ses résidents, il est dommage que cela vienne si tard,
alors que les financements existaient : COALLIA n’assure décidément pas bien la gestion d’un tel foyer, qui conditionne non
seulement le bien-être des résidents mais aussi le rapport à l’environnement, au quartier. Certains jours sont « difficiles » pour
les riverains, et la rue Bara, que la Police évite ostensiblement, accueille les débordements, humains et automobiles, d’une
structure plus du tout adaptée à ses objectifs.
Medi SEJAI, chef du service Aménagement et Mobilité Durable, à la mairie de Montreuil, et Aurélie BOUTON, de l’agence « Ville
Ouverte », expliquent le principe des Petits Espaces Publics Autrement (Pepa) et la concertation, à mettre en place rapidement
pour celui, financé sur le budget 2014, de l’aménagement du carrefour rues de Paris / Barbès. Un groupe de six délégués du
Conseil est constitué. A terme, c’est toute la rue de Paris qui devrait faire l’objet d’une modification par étapes, concertée avec
les conseils de quartiers et le département, propriétaire de la voie.
Prochain Conseil de Quartier, Mardi 4 Novembre, mêmes lieu et heure. Ordre du jour à préciser, adressé par mail circulaire.
Puisqu’on en a beaucoup parlé, un ancien paysage (fin du XXème siècle…) visible à l’angle des rues de Valmy & Armand Carrel
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Compte rendu du Conseil de Quartier du mardi 7 octobre 2014
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