Dehors la flore est à l`orage - Programme de
Transcription
Dehors la flore est à l`orage - Programme de
Pistes pédagogiques Dehors la flore est à l’orage Centre culturel Valery-Larbaud, Vichy Du 20 octobre au 3 décembre Programme de seconde : Le dessin, la matérialité Œuvres Prolongements La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... La forme et l'idée : - processus de l'idée à la réalisation L'artiste dessinant et les « machines à dessiner » : MYLAYNE Jean-Luc N°367 – Février-mars 2006, 2006 – Photographie - 125 x 155 cm Ce sont des tableaux photographiques que réalise Jean Luc Mylayne. « La photographie me permet de vérifier simplement un instant – une mise en scène – qui existe véritablement. Quand je vois une scène avec un oiseau dans un contexte humain, c’est très poétique, et j’essaye de la reconstituer. Il y a une multitude d’évènements qui ont lieu en même temps et que l’on ne peut jamais refaire. Autant que possible, je refais ce que j’ai vu, et la photographie est la preuve que cela a existé. » (Jean-Luc Mylayne livret d’exposition Tête d’or MAC Lyon). Le travail de Jean Luc Mylayne consiste à observer les oiseaux, comprendre leurs habitudes et composer avec eux. Ils sont en quelque sorte les acteurs de ses images. Cela expliquant le temps, ici deux mois, qu’il met à réaliser une photographie (cf fiche première). La photographie à également quelque chose de troublant. Une zone floue envahit le paysage dans sa partie médiane et le tronc d’arbre semble se dédoubler dans sa partie inférieure, comme si l’appareil photographique avait bougé à la prise de vue. Cependant les oiseaux sont nets, mais très discrets, et le paysage dans la partie droite également. Ces « anomalies » résultent d’une préparation très complexe des lentilles. 1 La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... La forme et l'idée : - processus de l'idée à la réalisation L'artiste dessinant et les « machines à dessiner » : ZIMMERMANN Xavier Shadows, 2010 - IQV 201125 - impression quadri sur vinyle - 145 x 125 cm Xavier Zimmermann a réalisé ses prises de vue la nuit, en les éclairant à la lumière de phares de voitures ou d’une lampe électrique. Un procédé qui sculpte le paysage et donne à considérer la photographie comme un processus de dévoilement. « Il s’agit de faire apparaître, de révéler un univers au regard. La série des Shadows évoque la nature comme une grâce, un mystère, aboutissant à une vision synthétique qui n’est pas sans rappeler l’estampe japonaise », écrit Marie-Jeanne Caprasse. (journal de l’exposition). Réalisées à partir d'une chambre photographique, leur prise de vue peut s'effectuer plus ou moins rapidement mais découle systématiquement d'une attitude contemplative en amont, la lente « mentalisation du lieu » et de ses possibles représentations est un préalable. Pour la série Shadows les images sont faites de nuit (cf fiche première) et en négatif réduisant ainsi l’image à quelques indications noires qui vont évoquer les premiers plans éclairés du paysage. La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... LEROY Eugène Atelier 94/6, 1994 - Huile sur toile -100 x 81 cm Dans l’introduction à son ouvrage Histoire matérielle et immatérielle de l’Art Moderne, Florence de Mérédieu indique que « l’histoire de l’art est, pour une large part, celle de matériaux ». L’art procède d’une « rencontre entre deux facteurs opposés, et par voie de conséquence, complémentaires : la matière et la forme ». Mais la forme résulte d’une volonté d’expression ellemême conjuguée avec les spécificités de la matière, et ce d’autant plus qu’au cours du XXème siècle aucune limite n’a entravé le recours à des matières nouvelles. Eugène Leroy a recours à la matière la plus traditionnelle qui soit mais son travail d’accumulation le conduit à une quasi dissolution de la forme pour ne garder que la peinture : « Tout ce que j'ai 2 jamais essayé en peinture, c'est d'arriver à cela, à une espèce d'absence presque, pour que la peinture soit totalement ellemême. » (In « Eugène Leroy, Peinture, lentille du monde » entretien avec Irmeline Lebeer, Lebeer Hossmann, Bruxelles, 1979, P.29.) L'observation et la ressemblance : - l'imitation, la représentation produisent des écarts, La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... LAGET Denis Sans titre, 1998 - Huile sur toile – 35x27cm Pour Denis Laget, c’est la tradition du motif floral qui se renouvelle. A noter que ces hampes florales ne sont pas sans rappeler L’atelier rouge de Matisse dans lequel « une liane de capucine venue d’une fiasque vert sombre à long col tourne amoureusement » (Matisse cité dans le hors série de Télérama Matisse une si profonde légèreté février 1993 p11). Mais ici loin de cette légèreté, la forme est embourbée dans la matière. Cet artiste fait du sujet le fantôme de la peinture. Ce qui lui importe c’est ce qui fait la peinture, il déclare : « j’essaye de me colleter au dessin, à la couleur et à la matière » (Catalogue du FRAC Denis Laget 2002 p10). Au travers de cette peinture, la question du sujet et de son renouvellement se pose. A la question comment après l’asperge de Manet ou les pommes de Cézanne il est encore possible d’inscrire ces sujets dans la modernité, Denis Laget répond « Il ne s’agit pas de refaire mais de faire de la peinture. Je crois qu’une de mes natures mortes, si elle se trouvait mise à côté de Manet ou de Cézanne semblerait complètement différente et d’évidence n’appartiendrait pas à la même époque. Entre leurs tableaux et les miens, il y a eu la peinture abstraite et c’est cela qui fait la différence. » (Catalogue du FRAC Denis Laget 2002 p12). 3 L'observation et la ressemblance : - l'imitation, la représentation produisent des écarts, EUSTACHE Jean-Charles It blistered in my dream, 2010 - Acrylique sur toile 22 x 27 cm Les trois petits tableaux de Jean-Charles Eustache sont, au premier abord, des représentations assez fidèle de la réalité. En s’approchant, ce qu’invite à faire le format on remarquera les traces de mise au carreau. La peinture est faite à partir d’images réalisées par lui-même ou ses proches. La représentation de l’arbre dans It blistered in my dream (Cela s’est déformé dans mes rêves) est minutieuse et précise tandis que l’arrière plan est seulement suggéré par des zones colorées. Mais la surprise vient surtout du « sapin tronçonné brûlant d’une aura rougeoyante qui, bien plus qu’elle ne consume l’arbre lui-même, consume l’image de l’arbre, le souvenir de l’arbre. » (Journal de l’exposition) Ainsi en est-il également de This is the Way the World Ends (C’est ainsi que le monde se termine) dans laquelle le blanc - celui du tableau ? – irisé de bleu vient « dégouliner » sur l’image soulignant le caractère pictural de cette image. La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... SACRISTE Anne-Laure L'île au crâne 4, février 2006 -Absorption d'huile sur bois -129,5 x 194,5 cm Dans une interview au journal Télérama Anne-Laure Sacriste explique sa démarche pour la réalisation de cette série intitulé Mystery. «Je procède en faisant beaucoup d’essais, je ne dessine jamais avant un travail en peinture ; par contre je fais plein de tableaux qui sont des espèces d’esquisses que je ne garde pas, jusqu’à ce que je trouve ce qui a à voir avec la matière du tableau. Pour cette série, j’ai travaillé avec du médium… un bois extrêmement lisse, une surface totalement plane qui a un pouvoir absorbant très important… la matière aurait recueilli toute l’histoire de ma peinture… il y a à peu près 10 12 couches qui sont dans la densité de la matière. Il va changer, non pas par ses aspérités, mais avec la lumière qui va agir sur le tableau. » (http://www.telerama.fr/scenes/dans-l-atelier-d-anne-lauresacriste,37608.php) 4 L'observation et la ressemblance : - l'imitation, la représentation produisent des écarts, ERIKSSON Andreas Car passes at 19:58 21/11, 2010 - Acrylic on dibond 100 x 85 cm Vivant loin de la ville la plus proche pour des raisons de santé, Andréas Eriksonn se concentre sur la contemplation de son environnement comme le montrent les images qui jalonnent son blog (http://medelplana.wordpress.com). Il photographie ce qu’il voit et qui l’intéresse et peint ce qu’il voit et nous intrigue. Ici ce sont les ombres de branches d’arbre projetées sur les murs de sa maison par les phares d’une voiture. Le titre précise son heure de passage. Mais cette peinture, à peine perceptible, c’est aussi la matérialisation d’une relation intérieur/extérieur. Cette expérience est à rapprocher de celle de la chambre noire si ce n’est le renversement de l’image. La matérialité Les propriétés physiques de la matière et de la technique : - tirer parti des qualités physiques des matériaux, supports, médiums, - la technique révèle ces qualités : transparence, opacité... Dessin La forme et l'idée : - processus de l'idée à la réalisation L'artiste dessinant et les « machines à dessiner » : GRAHAM Paul Man with no shirt walking, 2002 - Endura C-print monté sous diasec, cadre bois 192 x 241 cm La photographie de Paul Graham Man with no shirt walking est une image d’un genre très particulier. En effet l’apparente surexposition est le résultat d’un travail artificiel de l’image qui va être vecteur de sens (voir le journal de l’exposition). Le rapport au réel est ici perturbé par le blanchiment jusqu’au seuil de lisibilité. Une réflexion peut ainsi s’engager sur le rapport qu’entretient la photographie avec la réalité, et les manipulations qui sont possibles en intervenant sur les paramètres de prise de vue que sont le cadrage, le point de vue ou d’éclairage. La matérialité de l’œuvre s’impose aussi par ses dimensions ; pour la photographie plasticienne cela est particulièrement important. Il sera nécessaire de faire noter aux élèves que ces formats sont plus proches de la peinture que de la photographie telle qu’ils peuvent l’envisager. Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le vendredi de 11h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 5