Rencontre Nationale des Conseils de Développement des

Rencontre Nationale des Conseils de
Développement des A gglomérations
Nant es, 3 e t 4 oc t obre 2 0 0 2
Int ervention de Jean-Joseph RÉGENT,
Président du Conseil de Nant es
Mesdames,
Messieurs,
bienvenue
à
heureux
Nant es.
de
présence,
je
vous
Nous
accueillir
en nombre,
majeur
que
vous
souhait e
sommes
ici
t émoigne
suscit ent
et
la
très
vo tre
de l’int érê t
aujourd’hui
nos
Conseils de Développement.
Jean-Marc
A yrault,
Communaut é
souhait é
vous
Président
Urbaine
de
accueillir
de
Nant es,
lui-même
ce
la
avait
matin
mais son calendrier parisien, en ce t t e rentrée
parlementaire,
t enu
à
l’en a empêché. Il a cependant
participer
à
nos
travaux
et
nous
aurons le plaisir de sa visit e ce t après-midi à
1 6H3 0.
Je voudrais
saluer ici mon collègue lyonnais,
Jacques
Moulinier,
engagé
ce t t e
Conseils
avec
Denis
“réseau“
et
des
des
également
régionaux
déjà
commune :
de
avons
Développement
A gglomérations
avons
nous
démarche
de
homologues
lequel
avec
commencé
mes
lesquels
une
nous
approche
Guy Canu à Rennes, Jean-Claude
à Angers
et
Jean-Pierre
Desmarie
à
Saint Nazaire.
Je voudrais saluer également les membres du
Conseil
sont
de
Développement
venus
en
représentants
est
ainsi
no tre
que
nombre,
de
de
de
même
l’agence
part enaire
de
l’Universit é
é troit ement.
L’évolution
de
la
travail
socié t é
création, à cô t é des instances
de
la
démocratie
que
d’urbanisme
avec
collaborons
Nant es
les
qui
privilégié,
laquelle
a
qui
permis
nous
la
traditionnelles
représentative,
d’assemblées de cit oyens associées à l’é tude
des problèmes
de gestion du développement
de t errit oires
nouveaux
par
leur
les Pays e t les A gglomérations.
Conseils
de Développement,
définition,
Ce sont les
t els
que la loi
élaborée par Dominique V oyne t les a pré vus.
Ce t t e
avancée
de la
vie
démocratique
est
permise par l’effe t combiné de la “révolution
de l’éducation“
et
de l’information,
découvrir l’autre
à
des
de la dimension
perme t tant
e t l’ailleurs
débats,
des
à
actuelle
chacun
de
e t de participer
enseignements,
des
recherches.
Ce t t e
association
gouvernance
positives,
est
comp t e
des
cit oyens
port euse
t enu
talents, des compé t ences
de
à
la
po t entialit és
de la richesse
des
e t des savoir-faire
dans la socié t é civile. C’est une vraie source
d’int elligence collective.
Mais l’organisation
des échanges, des débats
e t des travaux d’un groupe de cit oyens libres
de contraint es,
int ellectuelle
dont la seule récompense
est
e t morale, mérit e de prendre un
peu de t emps pour y réfléchir.
Les
Conseils
s’inscrivent
politique
de
pas
et
réunissent,
Développement
dans
la
ne
nomenclature
administrative
classique.
à cô t é du syst ème
Ils
représentatif,
des cit oyens libres e t égaux qui partagent un
engagement
démocratique
commun
pour
des
Contrairement
aux
traditionnelles
(CES,
une
résolution
choix
collectifs.
institutions
consultatives
CESR),
leurs
membres
ne son t pas rémunérés.
Les Conseils sont un élément de ce que l’on
nomme
pative“
aujourd’hui
ou
cit oyenne t é“.
recouvrent
encore
“démocratie
partici-
“développement
Les mo ts sont
souvent
des
de
la
à la mode e t
définitions
différent es…
n’en rest e
selon ceux qui les emploient. Il
pas
moins
qu’ils
traduisent
une
évolution politique e t sociale fondamentale.
La démocratie
représentative
est
un
bien
précieux e t nous lui devons la République
et
nos libert és mais ses canaux ne sont parfois
plus
suffisants
leurs
pour
missions
de
assurer
correct ement
repérage
et
de
hiérarchisation de la demande sociale.
John Stuart
Mill
exerce
pouvoir
le
disait
que
“le
n’est
peuple
pas
qui
t oujours
identique au peuple sur lequel il est exercé“.
L’art de la démocratie
consist e
à gérer ce
décalage…
La gouvernance,
locale
traditionnellement
t echniciens.
t echniciens,
est
sur
un
L’importance
prise
très
par
pour
mais int ouchables
aujourd’hui
repose
couple
respectables
professionnalisme
statut,
ou nationale,
élusles
leur
par leur
grande,
trop
grande
peut-ê tre ?
L’essor
de
la
socié t é
civile fait apparaître un troisième élément de
plus en plus incont ournable
e t c’est celui-là
qui peut e t qui doit confort er
la démocratie
représentative.
Les Conseils ne doivent pas ê tre des contrepouvoirs
mais
d’articulation
civile
plut ô t
des
de
socié t é
désignés par le suffrage universel.
La nature
conduit
contraint es
la
décideurs
ces
les
at t ent es
éléments
des
de
avec
des
Conseils
donc
de
Développement
les
à poser
à la démocratie
des
questions de fond que je voudrais que nous
évoquions
dans
no tre
table
ronde
de
ce
matin.
Un
certain
cont emporains,
public,
de
la
démocratique,
réflexion
nombre
de
spécialist es
socié t é
ont
civile
fourni
à ce propos.
des
philosophes
de
et
l’espace
de
la
vie
éléments
de
Je voudrais
en cit er
rapidement
trois
sur
lesquels
on
peut
s’appuyer :
- Bernard Manin qui nous dit que la décision
légitime
n’est
pas la volont é
de t ous mais
celle qui résult e de la délibération de t ous.
-
J.Cohen
délibération
qui
affirme
publique
que
seule
la
libre de cit oyens libres
crée une base légitime.
-
et
enfin
“l’é thique
Habermas
de la discussion“
selon laquelle
sur
Jurgen
l’échange
les
débats
qui,
dans
développe
l’idée
doivent
d’arguments
;
s’appuyer
pour
qu’ils
puissent mener à des compromis loyaux, cela
dépend
essentiellement
procédurales
qui
doivent
des
conditions
ê tre
appréciées
d’un point de vue moral.
Je ne veux pas vous entraîner dans un débat
de philosophes mais simplement partir de ces
réflexions
de
fond
pour les confront er
conditions
concrè t es
aux
de mise en œ uvre que
chacun connaît dans son t errit oire.
Les questionnements
1-
La discussion
sont v as t e s :
permanent e
elle la nouvelle condition
Quels
de t ous est-
de la démocratie
sont
les
avantages…
et
de
la
délibération
générale
limit es
aussi
?
les
et
continue des ci t o y e ns ?
2-
Ce t t e
situation
prend
que
“délibération“
dans
la
la
laquelle
décision
décision
crée-t ’elle
la
manière
devient
plus
elle-même ?
culture de la décision
publique
une
dont
on
important e
Une
nouvelle
va-t ’elle
voir
le jour ?
3-
Les
démocratie
échelles
sont-elles
des
t errit oires
de
la
les bonnes ? Tout e la
vie
de
la
s’organise
aut our
départ ement
décision
démocratie
de
la
commune,
et
de
l’Etat
relève
de
plus
en
la
région
l’int ercommunalit é,
l’Europe
représentative
de
? La percep tion
alors
que
du
la
plus
de
et
de
des t errit oires
par
la socié t é civile est-elle plus rapide que celle
de ses élus ?
4-
Le niveau d’information
des cit oyens
grands
seulement
les
rend
problèmes
du court
ne constitue-t ’il
e t de formation
ap t es
de
à
trait er
socié t é
et
des
pas
t erme. Leur débat libre
pas un outil sous-utilisé
de
prospective t errit oriale ?
5-
La culture
du conflit
souvent
présent ée
comme positive ne correspond-t ’elle
pas à un
schéma ancien, product eur de blocages ? Les
Conseils
en
train
de Développement
d’invent er
une
ne
sont-ils
pas
autre
culture
du
dialogue ? Le consensus —au sens du " proje t
commun " —
n’est
l’homogénéit é
artificielle
diversit é
pas
assumée,
nécessairement
mais au contraire la
et
productrice
de
solidarit é ?
Nous
ne
répondrons
questions
t out es
ces
en un jour, mais je souhait e
que
ce t t e Rencontre,
nos pratiques
pas
au-delà
et
nos
marque la nécessit é
celle
d’une
à
des
échanges
mé thodes
d’une
nouvelle
de
grande
sur
travail,
ambition,
refondation
de
la
démocratie.
La socié t é,
besoin
e t en premier lieu ses édiles,
que
le
syst ème
renouvelle.
Il
y
d'échanges,
de
dialogues,
des
expériences
a
démocratique
nécessit é
et
de
des
de
a
se
lieux
confrontations
pratiques
et
sûrement d'un peu d'impertinence…
Les
Conseils
d’autres
niveau
de
outils,
et
grâce
Développement,
peuvent
au
participer,
foisonnement
parmi
à
de
leur
la
socié t é
civile,
à
l’invention
mode du “vivre ensemble“.
d’un
nouveau