Programme de salle

Transcription

Programme de salle
Le sous-locataire
texte de Marie Dilasser
un spectacle de Michel Raskine (mise en scène)
Anthony Poupard (jeu), Frédéric Lefèvre (technique)
avec la collaboration de Gabriel Clairon, Cyrille Florchinger, Jean-Pierre Gallet,
Malika Maçon, Amandine Pigeon, Laurent Poussier, Mickaël Pruneau, Ludovic Rousée
création 2010 Le Préau, CDR de Basse-Normandie - Vire
mercredi 15, jeudi 16 & vendredi 17 décembre 2010 à 20h30
Marie Dilasser aime les êtres humains, elle les connait, elle n'écrit pas pour s'en moquer ou pour choquer. Ses
personnages sont courageux et audacieux, provocateurs par utopie. Profondément inadaptés, ils refusent de
s'accommoder de la société telle qu'elle va et cherchent à se débattre avec elle.
Madame, mademoiselle, jeune homme, monsieur, bonjour.
Je m’appelle Boruta Priscillone.
Depuis deux ans je vis dans le placard du couple d’Elfie Razhad et de Paddy Mac Doom.
Je suis leur amant. Je suis leur amant mais c’en est trop, j’étouffe.
Pendant qu’ils sont partis en vacances, j’en profite, j’invite.
J’invite qui veut. Je vous invite. Je vous invite à venir tout saccager.
J’aspire à une autre vie et ma rupture amoureuse doit être publique.
Le sous-locataire, un vaudeville dynamité
“Un amant coincé dans un placard”, voici, à l'origine, la commande que nous avons passée à Marie Dilasser.
Avec Le sous-locataire, qui ne fait pas que se planquer dans le placard, mais qui y vit bel et bien, elle nous
propose un amant “bombe”, toujours prêt à dégoupiller, qui serait là pour déranger nos certitudes, bousculer
nos habitudes, saccager l'ordre établi. Qui agirait comme une douche froide, nous intimerait de sortir de nos
conventions, et qui nous dirait : ce que tu aimes le plus, détruis-le, apprends à regarder le monde sans rien
posséder, ne te ferme pas à lui en te construisant maisons, valeurs ou amours préfabriqués, embrasse le monde
jusqu'à l'écartèlement.
Boruta Priscillone s'y connait en amour, il peut tout aimer, son désir est immense, on peut même dire,
révolutionnaire. Il est prêt à tout étreindre, homme ou femme, vieux ou jeune. Offert à l'inconnu, il propose
une révolution amoureuse et sexuelle. Il cherche, par sa capacité d'aimer, à convoquer les êtres, les retourner
comme un gant, nous nous éplucherons devant le monde renversé jusqu'à leur faire découvrir ce qu'il nomme
l'éclatante blancheur de l'os, le monde des origines, où sexe, statut social, âge, couleur n'ont plus d'importance,
à nous faire enfin sortir de nos carcans, nous qui sommes si prompts à regagner nos tanières et notre quotidien, Boruta le premier.
L'amant de Marie Dilasser nous parle de but en blanc. Il est dérangeant comme un enfant. À la fois farcesque
et imprévisible, il nous propose des expériences potaches et pleines de sens, perturbantes : saccageons tout,
salopons tout, mais en beauté, pour renaître avec toujours plus d'acuité au monde. La quête est longue, douloureuse, cocasse, avant d'apprendre à aimer à la manière de Boruta. Il serait le passeur, le révélateur, le
détonateur de nos vies et de nos amours endormis?
Et si tout était inventé ? Si Boruta n'était qu'un fabulateur qui peuplerait sa solitude en créant un couple qui
le trouverait irrésistible ? Boruta démultiplié, s'invente son histoire, ses amours, joue à être le héros d'un
vaudeville et nous fait son théâtre.
Pauline Sales
durée du spectacle : 1h