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28° DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE 1ere lecture : Sagesse 7,7-11 2eme lecture : Lettre aux Hébreux 4,12-13 Evangile selon saint Marc 10,17-30 Tout d'abord lire Lire plusieurs fois paisiblement. L'idéal serait, comme les moines depuis des siècles, de recopier les textes, à la main bien sûr, pour les faire entrer jusque dans notre corps. Mais bon!...nous n'avons pas toujours le temps. Puis se poser quelques questions, à propos des textes d'abord ? Quel est le mot crochet entre la 1ère lecture et l'Evangile ? Surtout, il y a en commun l'idée d'un choix à faire, d'une préférence à assumer. Lesquels ? Quelle ressemblance également dans les conséquences de ce choix ? ? Quel rapprochement peut-on trouver entre l'Evangile et la 2ème lecture ? Il y a même un mopt crochet. Enfin, s'interroger soi-même, avec l'Esprit Saint. PROPOSITIONS DE LECTURE ? "...à côté d'elle j'ai tenu pour rien la richesse..." "Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses..." D'un côté comme de l'autre, il s'agit de "richesses", et de richesses à abandonner pour leur préférer autre chose. Dans la 1ère lecture, c'est la "sagesse" qui est préférable à tout : "à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse ; je ne l'ai pas mise en comparaison avec les pierres précieuses ; tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable, et, en face d'elle, l'argent sera regardé comme de la boue." - avec une gradation, ou plutôt une "dégradation" dans les comparatifs. Dans l'Evangile, Jésus propose à l'homme qui voulait "pour héritage la vie éternelle" : "va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel..." Il s'agit d'"entrer dans le Royaume de Dieu", dans "la vie éternelle" que désirait cet homme presque parfait, impeccable observateur de la Loi, mais à qui il "manque" une chose : de "manquer", justement, de pouvoir se débarrasser de ce qu'il a. Dans la 1ère lecture, on voit le Sage accepter de négliger les biens terrestres pour obtenir la Sagesse, mais ici il y a bien plus que la Sagesse à gagner ! Car Jésus ne promet pas seulement "un trésor au ciel", il propose aussi de le "suivre". Pourtant cet homme renonce à son désir, même s'il en a le coeur gros, et 'il s'en alla tout triste, car il avait de grands biens." Un homme partagé, et un homme qui n'a pas compris que le Royaume ne se gagne pas en accumulant du "faire", mais en se débarrassant de "l'avoir", pour trouver "l'être". Dans la 1ère lecture, si gratuit que soit l'amour du Sage pour la Sagesse, il constate qu'au bout du compte il s'en est trouvé bien : "Tous les biens me sont venus avec elles, et par ses mains une richesse incalculable". Biens matériels ? Pas forcément ou pas uniquement, puisque cette richesse est "incalculable". Quoi qu'il en soit, cela ressemble fort au "centuple" promis par Jésus à celui qui "aura quitté, à cause de [lui] et de l'Evangile, une maison, des frères, des soeurs, une mère, un père, des enfants ou une terre..." Suivre Jésus, ce n'est pas renoncer seulement aux biens matériels, mais aussi aux liens humains et familiaux. Mais "en ce temps déjà", dès ici-bas, vient le "centuple". Pas cent maisons, ni cent frères et soeurs, ni cent pères et mères ! mais beaucoup plus : d'autres biens, plus profonds, d'autres liens (ou les mêmes, mais autrement). Et "...dans le monde à venir, la vie éternelle". N'oublions pas quand même la petite précision, dite comme en passant : "avec des persécutions", car suivre Jésus c'eqst forcément rencontrer la Croix. Mais cela ne change rien : tous les désirs profonds de l'homme qui suit Jésus seront comblés, "en ce temps déjà". ? Entre la 2ème lecture et l'Evangile, le rapprochement est peut-être "tiré par les cheveux" Il s'agit pourtant d'un mot crochet : le "regard". Regard de "la parole de Dieu", si l'on ose dire, devant qui "tout est nu", à qui "pas une créature n'échappe". Et dans l'Evangile, regard de Jésus : "Posant alors son regard sur lui, il se mit à l'aimer". Certes, ce regard est bienveillant, aimant, alors que dans le passage des Hébreux, on a l'impression d'un regard scrutateur, quelque peu menaçant, à qui "nous aurons à rendre des comptes". Oui, mais... Jésus est "la parole de Dieu" incarnée. Il propose un choix radical, "plus coupant qu'un glaive à deux tranchants" : le suivre ou s'en aller tout seul, "tout triste". Son regard est un regard d'amour, mais il "pénètre au plus profond de l'âme... jusqu'aux jointures". La parole qui a été dite à cet homme, en apparence si enthousiaste et si fervent, a révélé combien son désir était faible et superficiel, elle a jugé "des intentions et des pensées du coeur..." Avec l'aide du Saint-Esprit, se poser des questions sur soi en face de ces textes Deux paroles de la Règle de saint Benoît pour réfléchir aux vrais désirs de mon coeur : "Ne rien préférer au Christ...Ne rien préférer à l'amour du Christ".