Aimempane_1to26 by UPAD
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Aimempane_1to26 by UPAD
Arts 10+2 Aimé Mpane La réalisation de l’exposition et la publication de la collection des Monographies Arts 10+2 ont été possible grâce au soutien de la Commune de Woluwe-Saint-Lambert, de la Fédération WallonieBruxelles, de la Commission communautaire française. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude. Exposition organisée par le Centre culturel Wolubilis. Présidence Olivier Maingain, Bourgmestre – chargé des Affaires culturelles. Commissaire de l’exposition Solange Wonner, Directrice du Centre culturel Wolubilis. Ont apporté leur aide précieuse à la réalisation du catalogue et au montage de l’exposition Paul Gonze, Catherine Husson Exposition la Médiatine Allée Pierre Levie, 1 1200 Bruxelles En couverture 2010 La gare du midi à Bruxelles Installation : sculptures en bois et spot 30 x 8 x 8 cm Page de droite 2012 Atelier ouvert à Kinkolé, Kinshasa (RDC) … Et si les images stéréotypées que nous nous faisons du monde n’étaient que mirages ? Et si nous n’étions que d’évanescents fantômes tourmentés par le vent ? Et si toutes nos belles pensées n’étaient que fugaces réflexions dans des miroirs brisés puis recollés ? Faudrait-il en déduire qu’Aimé Mpane a été invité, avec Samuel Coisne, à exposer à la Médiatine dans le cadre des Monographies «10 + 2 », pour nous révéler à l’envers de nous-mêmes ? Que les poupées en bouts d’allumettes collés au latex puis déformées à l’air chaud de l’un nous portraiturent et que les cartographies en dentelles de l’autre précisent l’endroit où nous sommes en train de nous égarer ? Aimé Mpane a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa puis s’est exilé en Belgique pour mieux décoder l’art des grands maîtres européens et ses variantes les plus avant-gardistes. Confronté aux clichés que les néo-colonialistes s’entêtent à plaquer sur le continent noir, il a décidé de passer au blanc ses premières toiles, imprégnées des poncifs de la picturalité occidentale et de rechercher ses racines. Séjournant à La Réunion, au Sénégal, en Mauritanie, il y a mis au point des procédés originaux mariant savoir-faire traditionnel et technologies contemporaines, convaincu que le médium doit s’accorder au message. Chargés de contestation, les objets engendrés ainsi associent la crudité des arts dits « premiers » à un engagement politique vibrant de l’actualité la plus brûlante. Certains se rappelleront qu’en 2007, dans le cadre du festival Yambi, il avait déjà exposé ici un ensemble d’œuvres intitulé Mise à Nu qui, dénonçant la persistance du colonialisme, avait interpellé les visiteurs à tel point qu’une œuvre a été vandalisée. Son installation Don’t touch me est emblématique de son empathie pour les enfants des pays en voie de sous-développement, soumis à de multiples et perverses formes d’exploitation : une fillette dont le corps pubère n’est qu’une fragile résille d’allumettes, tourne lentement au-dessus d’une paire de souliers à talons aiguilles rouge-passion occupant l’ultime case – paradis ou enfer – d’un jeu de marelle. « Une rencontre fortuite avec une petite prostituée m’avait profondément choqué », raconte Aimé Mpane. « Pour elle, la prostitution était quelque chose de naturel, comme un jeu. Mon installation montre cette fillette qui danse, qui tourne : c’est gai mais sa danse, toujours en rond, est aussi un enfer. » Cet été à Kinshasa, Aimé Mpane a réalisé une série de portraits de ces enfants kinois auquel notre société de consommation n’offre guère d’avenir. Porté par l’urgence, il a décapé, creusé, troué à l’herminette, des panneaux de contreplaqué pour, jouant avec les disparités de teintes et de textures, y déformer, tuméfier, balafrer des visages réjouis ensuite de couleurs solaires. Nommés « Afrique Fantôme », ces masques primitifs aux allures d’icônes contemporaines crient la souffrance, la solitude mais aussi l’espoir d’une vie meilleure dans une intemporalité qui reflète les indissociables parts d’ombres et de lumières de notre condition humaine à tous. Impossible de rester insensible à cet art qui dénonce l’injustice avec autant de sensibilité. Olivier Maingain Bourgmestre Président du Centre culturel Wolubilis Solange Wonner Directrice du Centre culturel Wolubilis 4 5 2011 Le cri Portrait double face, Munch et masque Tshiokwé Panneau multiplex taillé à l’herminette et acrylique 31 x 32 x 6 cm 2012 La vanité Portrait double face Panneau multiplex taillé à l’herminette et acrylique 31 x 32 x 6 cm 2012 Icônes contemporaines Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 31 x 32 cm / panneau Centre Culturel français, Pointe Noire (RC) 2005 Back to Congo Installation, techniques mixtes 287 x 228 x 165 cm 2011 Kinoct 2011 Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 31 x 32 cm / panneau 13 12 2011 Vide intérieur Sculptures en bois et acrylique 30 x 8 x 8 cm / sculpture 2010 La gare du midi à Bruxelles Installation : sculptures en bois et spot 30 x 8 x 8 cm 2011 Kinoct 2011 Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 31 x 32 cm / panneau 15 2012 Le silence Morceaux de panneaux multiplex, acrylique et peinture fluorescente 189 x 178 cm Eddy Devolder Kinshasa – Sirault, Avril-septembre 2012 — Kinshasa, 1968. Placide Mpane est à la tête d’une grande famille. Il est sculpteur. Il souhaite ardemment que l’un de ses enfants reprenne son métier. Quand Aimé voit le jour, son père reconnaît vite en lui l’héritier désigné pour perpétuer la tradition ancestrale. Un don n’est pas un cadeau, loin de là ! Il est terriblement aliénant. La sculpture est le bac à sable de l’enfant, elle alimente ses jeux. Le bois lui colle à la peau. C’est sa matière première. En lingala le mot « bois » se dit « Libaya», c’est la matière première mais dans le jargon de Masina, commune populaire de Kinshasa, le mot devient « litière ». Ainsi dans la langue des artisans au milieu desquels il grandit, la source première de toutes les formes devient la première couche. Le mot est intéressant, c’est la base de toutes les stratifications. Ce n’est qu’un début. Placide enseigne le dessin anatomique à l’Académie des Beaux-Arts de Kananga. Ses cours s’inspirent de deux magnifiques manuels. Ils sont abondamment illustrés de lithographies colorées et légendées. Le premier ouvrage étudie le squelette humain, l’architecture du corps. Le second est consacré à la musculature, aux nerfs, aux ligaments, aux tendons… Ce sont les deux livres qu’Aimé feuillette au cours de son enfance. Il en étudie les images et retient les mots soufflés par les aînés. Il les connaît par cœur. Il manque un troisième ouvrage à la collection pour achever de donner une apparence à l’homme. Mais ce livre qui traite de la peau, de l’enveloppe du corps… n’existe pas encore et Aimé, enfant, rêve de l’inventer, un jour. 2004 Couple infernal Détail de tête d’homme Au seuil de l’adolescence, il se pose toutes les grandes questions philosophiques liées à son âge et se passionne pour les mathématiques, les enchaînements logiques. Il témoigne d’une étonnante ingéniosité et surprend souvent ses professeurs quand il propose d’autres solutions que les méthodes traditionnelles pour résoudre un problème classique. Il possède assurément la tournure d’esprit pour devenir chercheur en mathématiques. Son terrain de jeu vient de se déplacer. Il touche aux domaines de la spéculation intellectuelle et des sciences de l’esprit. Son père décide pourtant de l’inscrire en sculpture aux Beaux-Arts, lui impose un métier manuel. Aimé rage jusqu’au jour où le professeur d’histoire de l’art projette la diapositive du célèbre tableau de Paul Gauguin : « D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? » C’est un tableau testament, un tournant dans l’histoire de l’art. Aimé, l’étudiant en sculpture, est bouleversé. Gauguin n’a cessé de vouloir s’affranchir. Il tourne le dos à son premier métier, à sa famille, à son pays, pour se lancer à la découverte de la beauté à l’autre bout du monde. Aux yeux de l’étudiant, le peintre démontre à souhait que la peinture permet de briser le lien, les attaches aliénantes. (en page de gauche) 2010 Don’t touch me Installation : sculpture en allumettes, palets en verre, spot 120 x 80 x 138 cm Dans son esprit, Tahiti, c’est la Belgique. Il s’inscrit à La Cambre et recommence des études dans l’atelier de peinture. Cinq ans plus tard, il obtient son diplôme et expose quelques semaines plus tard une « galerie de portraits ». Des têtes d’africains, des hommes illustres mais aussi des visages anonymes peints de manière virtuose. A la fin de cette exposition qui le consacre comme peintre, il pose un geste radical. dos. Il se rend dans l’extrême banlieue à Kinkole pour éviter le passage incessant de la famille, des amis, des connaissances avec leur lot de requêtes et de sollicitations… Il vient en effet avec un projet précis, qu’il compte réaliser dans un laps de temps déterminé. Tout est réglé comme du papier à musique. Le projet est ambitieux. Dans ses bagages, il emporte une centaine de supports carrés, quelques outils, des peintures acryliques et un panneau solaire pour assurer l’alimentation en électricité. Le support sur lequel il s’apprête à travailler n’est pas anodin. Ce sont des « cases », des carrés de bois stratifiés, 3 fines feuilles collées à contre–fil, parfois appelées « triplex » ou « multiplex ». Matériau pauvre qui se retrouve dans beaucoup de constructions de fortune. Le support inspire le sculpteur, lui qui travaille les 3 dimensions. De même, les trois couches évoquent les strates de la peau : épiderme, derme, mésoderme… d’autant que les couleurs des différentes épaisseurs du bois évoquent la pigmentation de la peau africaine. Il badigeonne les portraits de blanc, masque d’une couleur complexe, parfois qualifiée de non-couleur des visages d’individus parfois désignés sous les termes « d’hommes de couleur » alors qu’ils sont noirs. Passer le noir au blanc ! Par ce geste, il refuse d’être simplement peintre pour devenir « plasticien » ou « artiste ». Il sacrifie le portrait, la peinture académique afin de s’emparer de ce qui la rend possible. Il prend possession de la matière même du peintre : la couleur, la palette du peintre afin de se lancer dans un défi insensé : façonner comme un sculpteur cette « litière » nouvelle pour représenter ce qui ronge l’Afrique, ce qui démange le Congo et dévore l’identité du Congolais. Il lui faut pour cela de la distance et brûler quelques vaisseaux, couper bien des ponts, c’est le prix à payer. Il demande et obtient la nationalité belge. En dépit de son épaisseur millimétrique, Aimé l’attaque à l’herminette, ébauche un premier contour de visage. Il agresse la surface, met la résistance du support au défi. Le sculpteur ébauche les premiers traits, dégage les strates, creuse les plans superposés à la recherche d’un filigrane, celui du portrait, du visage qui donne une identité. Intrigués, les habitants du quartier défilent. Il les portraiture, ce sont ses modèles. Parfois, il lui arrive de trouer le support. C’est une catastrophe pour le peintre et une bénédiction pour le sculpteur. Les trouées donnent de l’épaisseur. L’identité fondamentale de ses modèles n’est peut-être que celle de l’échec, du ratage, du naufrage qu’ils sont en train de traverser. En 2002, il est à Lubumbashi. Ce qui le frappe en premier lieu, c’est l’omniprésence du message religieux, des prêches bruyants dans les églises et des chants à tue-tête toutes les trois parcelles. Cette présence s’affirme partout. Les murs et les enseignes bariolées des magasins renvoient aussi à la religion. Les devantures sont éloquentes : « Alléluia », « Sagesse de Salomon », « Psaume24 »… Il les photographie, provoque la loi. Le Congo de l’époque interdit de photographier en public et restreint la prise de vue au domaine privé, au cercle des amis, de la famille. Quand Aimé sort son appareil photo, tout le monde, en rue détourne la tête. Personne ne veut le voir en train de braver le pouvoir. Quand l’obscurité tombe, il change de médium, remplace l’action de photographier par l’acte de peindre. Muni de petits carrés de toile de la taille d’un grand carnet de croquis, il s’installe sur une placette qui accueille l’un des nombreux marchés nocturnes. Ceux qui ne veulent pas le voir photographier le jour, s’agglutinent autour de lui, la nuit, curieux de son travail. Les badauds l’assaillent de questions : peindre brave la rue, la provoque et la pousse à la conversation. Quand il se met à peindre, il enduit sa toile d’acrylique blanche, ramenée de Bruxelles. Il y jette de la poussière et de la cendre tirée du tas de détritus qui brûle dans chaque quartier. Il peint ce qu’il voit, discute avec ses interlocuteurs : ils sont inconsciemment « la litière » de l’art contemporain… Les enfants du quartier sont omniprésents. Pas question de les éloigner, de les chasser, au contraire, ils contribueront progressivement à devenir les premiers acteurs du travail en cours et à donner ainsi une dimension sociale et ludique à l’entreprise. Il imagine un jeu : une série d’ovales découpés dans des planchettes colorées. Ils y passent la tête, rigolent, ont vite compris que c’est le négatif d’un masque qu’ils se voient tendre et l’occasion pour eux d’improviser une mascarade. Cet ovale vide leur permet d’exister en étant un autre. Car à travers ces trouées aléatoires, ces vides, il est foncièrement question de l’identité de l’Autre et de l’identité que chacun reçoit à travers cet autre. Cuba 2003. Il répète une performance semblable à l’occasion de la biennale de La Havane. Imprime des griffes, des logos de grandes marques de vêtement sur des t-shirts achetés dans des dépôts de seconde main… La question de la peau, du tissu commence à prendre forme, elle mène à la question du corps. 2003 Garde-robe de sapeur kinois Détail Intervention au marché pendant la biennale de la Havane (Cuba) 2007 Rideau de douche Performance et rideau de lames de rasoirs Gilettes Ce n’est pas un hasard si le format de ces tableautins évoque la photo d’identité tellement nécessaire à l’obtention d’une existence juridique. Ainsi l’ensemble de cette « centurie » de petites peintures extrêmement expressives, renvoie-t-il au damier d’un jeu d’échec cruel, d’un damier où notre regard agit à la façon d’un pion, quand il ne s’agit pas d’une pièce maîtresse. Pion ou regard qui, une fois posés sur une « case » oblitère le vide, l’échec dans le but de le masquer, de le nier, afin de pouvoir continuer à penser, à agir comme si de rien n’était. Quand quelques mois plus tard, il réalise un rideau de douche composé d’un assemblage de lames Gillette, c’est à la fois pour signifier l’omniprésence de ces lames qui envahissent le quotidien du congolais mais aussi pour le mettre en garde. Beaucoup de ces lames sont récupérées, revendues et deviennent le véhicule de maladies mortelles. Fin mars 2012, Aimé débarque à l’aéroport de N’djili en provenance de Bruxelles. Au lieu de prendre la route en direction du centre de Kinshasa, il lui tourne le 2012 Modèle Kinkolé, Kinshasa, R.D.Congo Dix ans se sont écoulés entre la performance de Lubumbashi en 2002 et celle de Kinkole en 2012. Dix ans au cours desquels il a accumulé les expositions, les installations en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord. Dix ans de déplacements réguliers dans les transports en commun, les bus et les avions avec leurs couloirs aériens et chaque fois le passage des postes frontières entre la terre et le ciel sur les routes qui mènent de Dakar à Liverpool et Amsterdam, de New York, à Houston et Miami ou de Pointe-Noire, à Bâle puis à Dortmund… La pensée est toujours ailleurs, sauvage à souhait. Elle ne cesse d’échapper à celui qui tente de la capturer sans essayer de l’apprivoiser. Il commence donc par bricoler et chipoter comme un sportif à l’échauffement. Il agence des morceaux de bois, concentré sur une activité minutieuse. Il occupe son esprit, matérialise une pensée encore vague. En cours d’élaboration, le bois prend corps et une idée se forme. Elle annonce l’arrivée d’un problème à résoudre, d’une question cruciale à poser. Insensiblement, au gré de ces trajets, il tisse un réseau, agence une structure autour d’un axe central Bruxelles-Kinshasa, deux pôles chargés d’énergie, d’électricité. Cette sculpture immatérielle ne l’est pas totalement. Il la balise, la marque à l’aide de ses tableaux, de ses installations… Ce sont les postes frontières de son travail… Toutes ses pièces agissent comme des douaniers, barrent le passage, présentent un panneau « sens interdit » qui immobilise et vulnérabilise le voyageur. Ils lèvent la main accompagnée de l’injonction : « Halte, vos papiers… » Depuis l’époque où il a découvert le jeu mathématique, Aimé Mpane continue à nourrir une passion pour l’esprit mathématique, cette faculté combinatoire capable de trouver des raccourcis ingénieux, de nouveaux agencements et d’échafauder des propositions audacieuses. En effet le travail d’Aimé gravite autour d’une grande question qu’il décline de façon multiple : c’est celle de l’infranchissable. Y a-t-il moyen d’aller plus loin qu’un tableau crevé, de transgresser et d’outrepasser la limite ? Laquelle ? Celle de l’œuvre d’art qui porte la marque de ce qui la nie, du non art de manière si accusée ? A la fois empreinte du revers et indice de la fragilité, coup de griffe, signature barbare d’une effraction, trace d’un viol… Autrement dit, l’ensemble du travail d’Aimé porte la trace de la lisière et témoigne du risque imminent d’un basculement, d’un chavirement, de la chute. Il passe alors son installation potentielle au crible, examine les solutions plastiques dans les moindres détails, associe les moyens d’expression qu’il maîtrise, allie les supports, mélange les médiums, travaille en plasticien capable d’associer peinture, sculpture, photographie, vidéo… Le bois est toujours là, présent. Quoi de plus normal, il lui colle à la peau, c’est sa « Litière » de Kinshasa, sa matière première. Ce matériau, il ne le travaille pas mais le retravaille après l’avoir récupéré, arraché à la menace du pire : la dégradation jusqu’à l’anéantissement. Ce bois, il l’intègre à son travail, il lui insuffle une nouvelle raison d’être et lui offre une incroyable perspective: devenir l’objet de tous les soins, entrer dans l’élaboration d’une œuvre d’art susceptible de figurer un jour parmi les objets les mieux conservés : c’est le triomphe de ce qui un instant était menacé de disparition. Et soudain ce bois promis à la dégradation, rescapé de la décrépitude sert de support à une histoire sensiblement semblable, celle d’une Afrique déséquilibrée qui crie et pleure dans une langue de vaincus et de victimes pris dans les filets d’une histoire qui ne devrait pas être la sienne et qui ronge son avenir. Plusieurs éléments de ses installations, représentant des personnages ou plutôt des contours de personnages, à la fois esquisse tridimensionnelle et carapace, enveloppe ajourée et exosquelette, sont réalisés en bois d’allumette, premier combustible du feu que le soufre frotté provoque. Et si la colle est solide, le bois qui structure la silhouette est délicat, cassant et fragile, au bord de la fracture, de la rupture. Par ailleurs, ces bâtonnets patiemment collés et agencés évoquent le passetemps des prisonniers, des malades, des retraités… bref, des êtres déclassés qui meublent ainsi leur loisir. Les personnages en bois d’allumette évoquent ces déclassés, ces oisifs, ces malades incapables de s’occuper. Dans l’installation « No more Candy », il met en scène une figure ajourée, celle d’un jeune garçon avachi gisant sur un lit tordu comme on peut l’être de douleur. Son état est proche de la fin, de la dissolution des rêves. Le dos collé sur un miroir brisé qui lui sert de matelas de mauvaise fortune. Miroir des illusions et jeune garçon sont dos à dos… cassés et vaincus. Une légende au pochoir barre la transversale du sommier : « No more Candy ». Plus de sucreries. Plus de cadeaux. Aimé voyage avec les éléments de ses installations, il les emporte dans ses bagages. C’est dire s’il tient compte des déplacements au moment où il réalise ses pièces. Il les allège, les creuse et veille au caractère combinatoire des éléments… 2011 La case ouverte Détail, en construction Il affirme volontiers que son véritable atelier se trouve dans sa tête, assimilant ainsi un local de travail, un lieu concret et visitable à une activité de la pensée. Il délocalise l’atelier, il le déplace au niveau du laboratoire mental situé dans le corps, là où la pensée flottante devient idée claire au gré d’un assemblage, d’un bricolage arraché à la matière souvent à l’aide de matériaux pauvres. 2007 Délestassage Détail de l’ installation. Cabane en sachets de rations d’alcool,sculpture en allumettes, vidéo, photos 2010 J’ai oublié de rêver Installation : sculpture en allumettes, planches en bois, projecteur vidéo 120 x 80 x 182 cm 24 2003 Paléocéphale Détail de l’installation Dimensions variables 2007 Puissance d’illusion Installation : sculpture en bois, herminette et drapeaux 185 x 50 x 30 cm 26 2007 Rideau de douche Performance et rideau de lames de rasoirs Gilettes Dimensions variables Exposition à la Médiatine 2005 Congo l’ombre de l’ombre Installation : sculpture en allumettes, planches en bois et spot 190 x 180 x 190 cm Eddy Devolder Kinshasa – Sirault, April-September 2012 Translated by Ashley Peeler — Kinshasa, 1968 Placide Mpane is the eldest in a big family. He is sculptor. He ardently wishes that one of his children would follow in his footsteps. When Aimé was born, his father quickly saw that he was the chosen one to continue the ancestral tradition. A blessing is not necessarily a gift, as it is terribly alienating. Sculpture is like a sandbox for this child- it feeds his games and the wood sticks to his skin. It is his first medium. In Lingala the word ’wood’ is pronounced ’Libaya’, which also means ’litter’ in Masinga slang (a popular neighborhood in Kinshasa). And in the language of artisans among whom he grew up, the primary source of all forms is the first layer. The word is interesting-it is the basis of all stratifications. This is only the beginning. Placide taught anatomical drawing at the Academy of Fine Arts in Kananga. His lectures are based on two beautiful books. They are profusely illustrated and captioned colored lithographs. The first book explores the human skeleton, the architecture of the body. The second is devoted to the muscles, nerves, ligaments, and tendons… These are the two books Aimé has been flipping through since his childhood. He has studied the images and retains spoken words by his seniors. He knows them by heart. A third book in the series is missing to complete the man. But this book, which deals with the skin (what covers the body), does not yet exist— Aimé, the child, dreams of inventing it one day. At the threshold of adolescence, he raises all the great philosophical questions related to his age and is passionate about mathematics, logical sequences. He demonstrated an amazing ingenuity and often surprised his teachers when he proposed alternatives to traditional methods in order solve a common problem. He certainly had the mindset to become a researcher in mathematics. His playground had moved. It covered the areas of intellectual speculation and science of the mind. But his father decided to enroll him in art school for sculpture, thereby imposing upon him a manual trade. Aimé rages, until one day his Art History professor projects a slide of the Paul Gauguin painting Where do we come from? Who are we? Where are we going? It is a reference painting, a turning point in the history of art. Aimé, the art student is upset. Gauguin never stopped trying to break free. Aimé turns his back to his first job, his family, and his country, in search of beauty on the other side of the world. In the eyes of the student, Gauguin demonstrated that painting could break the link of alienating attachments. In his mind, Tahiti is Belgium. He enrolled at La Cambre Art School in Brussels and again studied painting. Five years later, he graduated and a few weeks later exhibited a series of portraits: African faces, illustrious men but anonymous faces painted in a virtuous way. At the end of the exhibition, which hailed him as a painter, he made radical gesture. 2011 La chasse contemporaine Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 176 x 95 cm 2004 Couple infernal Tête de David Détail de l’installation Sculpture en bois He daubed these portraits of so called ’colored’ people, even if most were black faces, in white paint, thereby changing black to white.By doing so, he refused to be just a painter and became an ’artist’. He sacrifices the portrait known as academic painting to capture what is possible. He seizes the very substance of a painter, the color palette, to embark on a foolish challenge. As a sculptor he shapes this ’litter’ to represent what plagues Africa, Congo and what devours the identity of the Congolese. He needs distance to burn some bridges and cut many ties: this is the price to pay. He sought and obtained Belgian nationality. are compared to skin: epidermis, dermis, mesoderm… and the different colors in this plywood refers to African skin pigmentation. Despite its thin thickness, Aimé attacks a first draft outline of the face with an axe. It attacks the surface, and challenges the resistance of the medium. The sculptor first drafts features, then identifies the layers of the portrait, giving the face identity. Intrigued, the locals parade around his working space. Unknowingly they become his models. Sometimes he pierces through the support. This is a disaster for the painter and a blessing for the sculptor. These gaps are giving a body of thickness. The fundamental identity of his models is perhaps failure; the works depict what they are going through. In 2002, he was in Lubumbashi. What he notices first is the ubiquitous religious message, loud preaching in churches and singing loudly. Presence asserts itself everywhere. Walls and colorful store signs also refer to religion. Storefronts are eloquent: ’Hallelujah’, ’Wisdom of Solomon’, ’Psalm 24’ … He snaps pictures, provoking the law. At that time it was forbidden in Congo to photograph in public. It was restricted to only photographing a circle of friends or the family. When Aimé took out his camera, everyone in the street turned away. Nobody wanted to see him being brave. When darkness falls, he changes the medium and replaces the camera for paint. Equipped with small squares of canvas the size of a large sketchbook, he settled on a plot of land which hosts one of the many night markets. Those who do not want to see pictures taken during the day, clustered around him at night, curious of his work. Onlookers assail questions: the brave painting of the streets pushes and causes conversation. When he began painting, he coated his canvas with white acrylic brought from Brussels. There is dust and ash from burning piles of trash in every neighborhood. He paints what he sees, talks with his counterparts: they are unconsciously the ’litter’ of contemporary art… The neighborhood children are everywhere. No question of them going away, on the contrary, they will gradually become primary actors of these works in progress and thus provide a social and fun dimension to his work. Aimé imagines a game: a series of ovals cut from colored boards. They put their heads inside, laughing, quickly realizing that this is a negative mask they are putting on and giving them the opportunity to become and actor in situ, this oval vacuum allows them to be someone else. Because through these random holes, these voids fundamentally question their personal and social identity. It is not a coincidence that the format of these wooden supports evokes the much-needed identity to obtain legal existence. Ten years have elapsed between the performance of Lubumbashi in 2002 and Kinkole in 2012. Ten years during which he has accumulated exhibitions, installations in Europe, Africa and North America. Ten years of regular travel in public transportation, buses and planes with flight paths and transit passages between heaven and earth on the roads leading from Dakar to Amsterdam and Liverpool, New York, Houston to Miami and Pointe-Noire, Basel and Dortmund ... Cuba 2003. He repeated a similar performance during the Havana Biennial. Claw prints, brand names on clothing, t-shirts purchased in second-hand warehouses… The issue of skin begins to take shape; it leads him to question the body. When he made a curtain composed of Gillette blades a few months later, this work not only signified the omnipresence of these blades that pervade the daily lives of the Congolese but also to warn. Many of these blades were found, are sold and become the vehicle for many deadly diseases. Imperceptibly, at the discretion of these trips, he wove a network around a central axis: Brussels-Kinshasa, two poles full of energy. End of March 2012, Aimé landed at the airport N’djili from Brussels. Instead of taking the road towards downtown Kinshasa, he goes to the furthest suburb of Kinkole to avoid the incessant passage of family, friends, acquaintances with their queries and their demands… He arrives indeed with a specific project, to be achieved in a limited period of time. Everything is set as clockwork. The project is ambitious. 2003 Garde-robe de sapeur kinois Détail 2007 Rideau de douche Assemblage de lames de rasoirs Gilettes Dimensions variables All these experiences are not done in vain. It feeds and marks his paintings and installations… They are the other frames of his work. All his artwork is a statement about traveling, customs, everything that immobilizes the traveler and makes him vulnerable. Indeed the work of Aimé revolves around a serious question he refutes in multiple ways: Is there a way to go beyond the frame of an artwork and to transgress and exceed limits? If so, which ones? He answers by explaining the limits of his artwork express barbaric traces of crime and rape in an non-violent way. In other words, all the work of Aimé carries the traces of litter and reflects upon the imminent risk of sinking or falling down. In his luggage, he takes a hundred square supports, some tools, acrylic paints and a solar panel to provide electricity supply. The medium on which he is going to work is not noble. They are squares of plywood, three thin sheets glued against the grain, sometimes called ’triplex’ or ’multiplex’. It is poor material used in construction. This support inspired the sculptor, who works on all three dimensions. Similarly, the three layers of wood Avril 2012 Travail en plein air à Kinkolé, Kinshasa, R.D.Congo Several parts of his installations, depicting or outlining characters are simultaneously sketches and three-dimensional exoskeleton. They are made of matchstick wood, the first fuel of a fire. And even if they are glued in a solid way the wooden silhouette is delicate, brittle and fragile, on the verge of fracture. Moreover, these matchsticks patiently glued and arranged bring to mind what prisoners, ill or retired persons do in their leisure. Figures made of matchsticks represent these outcasts, these idle patients unable to care for themselves. In the installation “No more Candy”, the artists depicts a figure of a young boy sprawled on a bed bent over as if in pain. His condition is close to the dissolution of dreams. His back is glued to a broken mirror that serves as a mattress bad fortune. The mirror illusions and the young boy are back to back- broken and defeated. The phrase appearing on the bed frame states “No more Candy.” Aimé carries the different parts of his installations in his luggage. This means he took the weight of his work literally into consideration when he created his pieces. The artist possesses a real working space as well as a studio located in his mind. He relocates this working space mentally so that the poor materials often used become finished works of art. Thought is always elsewhere. It never ceases to escape anyone who tries capturing it without first trying to tame it. Aimé begins by tinkering and fiddling like an athlete warming up. He arranges pieces of wood, focused on a meticulous activity. It occupies his mind until a vague thought materializes. Little by little the wood and idea takes form. It heralds a problem to solve, a crucial question to ask. Since he discovered mathematics, Aimé Mpane continues to nourish a passion it. Math provides him with the capacity to find ingenious arrangements and problem solving definitions. He then does a thorough examination of the potential installation, finding artistic solutions, which combines his mastery of media, mixed mediums, painting, sculpture, photography, video… Wood is always present, it’s his second skin, his "litter" from Kinshasa, his first material. He not only works but also reworks this material from recuperation to degradation until annihilation. He integrates this wood into his artistic work. He gives the wood a new “raison d’être” and provides the material with the possibility to become a work of art, to survive: the triumph of a moment that was threatened with extinction. And suddenly as this wood rescued from decay serves to support a substantially similar story, one of Africa. A continent that screams and cries in the language of losers and victims, caught in the nets of a story that should not be hers gnawing at her future. 2011 La case ouverte Détail, en construction 2011 Mise à nu par les mites Installation : sculptures en bois, robe en polyester 183 x 244 x 76 cm 2006 Autoportrait Installation : sculpture en bois, ampoule et dessin sur papier 92 x 61 x 47 cm 2004 Couple infernal Installation : sculptures en bois, veste en laine et planches en bois 183 x 244 x 76 cm 36 37 2007 Bombe à retardement Installation : vidéo, sculptures en allumettes et sachets de rations d’alcool, 350 x 400 cm pages 36-37 2011 Alimentation Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 160 x 90 cm 2011 Kinoct 2011 Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 31 x 32 cm / panneau 2011 Nettoyage Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 127 x 150 cm 38 39 40 41 2011 La case ouverte Structure en bois de cèdre 700 x 550 x 250 cm 42 2007-2011 Le rêve brisé Installation : techniques mixtes, cabane en sachets de rations d’alcool, sculpture en allumettes 183 x 105 x 107 cm Vues d’exposition 45 La Médiatine 2012 2011 La croix de dollar Panneau en bois 161 x 182 cm 2007 Puissance d’illusion Installation: sculpture en bois, herminette et drapeaux 185 x 50 x 30 cm 2012 Le délire urbain Installation: bois, sérigraphie, fil de laine Dimensions variables 2012 Icônes contemporaines Panneaux multiplex taillés à l’herminette et acrylique 31 x 32 cm / panneau 2007 - 2011 Rêve brisés Installation: techinques mixtes, cabane en sachets de rations d’alcool, sculpture en allumettes 183 x 105 x 107 cm 2010 Don’t touch me Installation: sculpture en allumettes, palets en verre, spot 120 x 80 x 138 cm — BIOGRAPHIE — Aimé Mpane Né à Kinshasa, 1968 Vit et travaille à Kinshasa et Bruxelles [email protected] — 2006 — Bach to Congo, Skoto Gallery, New York (USA) — 2002 — Les murs et les traces de la ville, Musée de Katanga, Lubumbashi (RDC) — FORMATION — — 1994-2000 — École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre, Atelier de peinture et de recherches tridimensionnelles, Bruxelles (BE) — 1987-1990 — Académie des Beaux-Arts, Atelier de peinture, Kinshasa (RDC) — 1984-1987 — Institut des Beaux-Arts, Atelier de sculpture, Kinshasa (RDC) — EXPOSITIONS PERSONNELLES SÉLECTION — — 2012 — Icônes contemporaines, Institut Français, Pointe-Noire (RC) — 2011 — Une image n’est jamais seule, la Vénerie, Bruxelles (BE) Ekoma Bongo, Musée national de Lubumbashi, Lubumbashi (RDC) (E)-merges Art, contemporary art fair, Washington Dc (USA) Erased, Skoto Gallery, New York (USA) — 2010 — Ekoma Bongo, Hall de la Gombé, Kinshasa (RDC) — 2009 — Faces, Skoto Gallery, New York (USA) — 2007 — Three one-man exhibition Musée d’art Contemporain Station Museum, Houston (USA) Mises à nu, Médiatine, Centre culturel de Wolu-Culture, Bruxelles (BE) — EXPOSITIONS COLLECTIVES (SÉLECTION) — — 2013 — BaKongo, Harn Museum, University of Florida, Gainsville, Floride (USA) — 2012 — Context, Art Miami contemporary art fair, Miami (USA) E-merges Art, contemporary art fair, Washington Dc (USA) Des tigres et des peintres ou fragment de l’histoire d’une collection, Fondation JeanPaul Blachère, Apt (FR) 20th anniversary Exhibition, Skoto Gallery, New York (USA) Game on, Peveto gallery, Houston, Texas (USA) Le surréel Congo, Museum für Kunst und Kulturgeschichte, Dortmund (DE) Art 43 Basel, Scope 2012, contemporary art fair Basel (SU) Art Brussels 30th, contemporary art fair, Brussels (BE) — 2011 — Escaut. Rive, dérives, Festival international de sculpture contemporaine, Escaudœuvres (FR) Art Brussels 29th, contemporary art fair, Bruxelles (BE) Scope Miami 2011, contemporary art fair, Miami (USA) — 2010— Touched, Liverpool Biennial, Liverpool (GB) Skoto Gallery, New York (USA) Ligablo, Bibliothèque nationale, Bruxelles (BE) Exploitation et déforestation, Faculté de Gembloux (BE) Perceptions by ZET Foundation, Glazenhuis, Amstelpark, Amsterdam (PB) Art Brussels 28th, contemporary art fair, Bruxelles (BE) L’art actuel de l’Afrique, Musée des Beaux-Arts de Chartres (FR) Terra Incognita-Part II, Nomad Gallery, Bruxelles (BE) Nous et les autres, Festival Couleur Café, Tour et Taxis, Bruxelles (BE) — 2009 — New Voices in Dialogue, Smithsonian Museum, Washington DC (NMAfA) (USA) Persona identité cachée, Musée Royal de l’Afrique Centrale, Tervueren (BE) Nomad Gallery, Bruxelles (BE) Skoto Gallery, New York (USA) — 2008 — Art Brussels 26th, Foire d’art contemporain de Bruxelles (BE) Black Paris – Black Bruxelles, Musée d’Ixelles, Bruxelles (BE) — 2007 — Be_autiful, Belgicarium, Bruxelles (BE) Festival Yambi, Monos Art Gallery, Liège (BE) Congo en marche, Botanique, Bruxelles (BE) Dialogue Lubumbashi – Kinshasa – Liège, MAMAC Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Liège (BE) Sangisa-sangisa, Musée national des Beaux-Arts, Kinshasa (RDC) Impression Noir, Maison de la culture, Namur (BE) — 2006 — Biennale d’Art Contemporain Africain, DAK’ART 2006, Dakar (SN) Fondation Jean-Paul Blachère, Apt (FR) — 2005— Les couleurs d’Afrique, Gallery Group 2, Bruxelles (BE) — 2004— Noirs et blancs en couleur, Maison Pelgrims, Bruxelles (BE) Bikeko, Sonnenenergieforum der RWE, Dortmund (DE) — 2003— Africa for Africa, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles (BE) Biennale de La Havane Off, Centre d’Art Contemporain Wifredo Lam, La Havane (CU) L’Europe fantôme, Espace Vertebra, Bruxelles (BE) Love Zones 2003, Galerie Barnoud, Dijon (FR) — 2002— Galerie Sabine Wachters, Knokke (BE) — 2001— Africa Sana – panorama de la peinture congolaise, Espace Quai Antoine Ier, Monaco (MC) — 2000— Messagerie pour l’art contemporain, ISELP, Bruxelles (BE) — 1999— Traces de la rue, Galerie Croiseregard, Bruxelles (BE) — 1998— Un échange Montréal – Bruxelles, Galerie Simon Blais, Montréal (CA) — 1994— 5e biennale d’Art Contemporain Bantu (RDC) Centre Culturel français, Pointe Noire (RC) — 1989— Centre Culturel Wallonie Bruxelles, Kinshasa (RDC) — EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE — —2012— Curator, « Kinshasa Stadt der Bilder », Museum für Kunst und Kulturgeschichte et aux anciens locaux de Museum Ostwall (MO), Dortmund (DE) —2007— Curator, « Dialogue Lubumbashi-Kinshasa- Liège », MAMAC, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Liège (BE) —2003— Curator, « Africa for Africa », Palais des Beaux-Arts, Bruxelles (BE) —2000-01— Curator, « Africa Sana – panorama de la peinture congolaise », Espace Quai Antoine Ier, Monaco (MC) — PRIX — — 2012 — Prix Dorothy and Herbert Robert Vogel (Phillips Collection), Museum Washington (USA) — 2006 — 1er prix de la Fondation JeanPaul Blachère à la Biennale d’Art Contemporain Africain, DAK’ART 2006, Dakar (SN) — 1996 — 1er prix de peinture, Libr’Art, Halle aux Foires, Libramont (BE) — 1994 — Prix du Gouvernement Congolais de CICIBA – 5e Biennale de l’Art Bantu Contemporain (RDC) — COMMANDES PUBLIQUES (SÉLECTION )— — 2010— Réalisation d’une sculpture, Faculté de Gembloux (BE) — 1996— Réalisation d’une peinture murale, « La médecine traditionnelle » (3,5 x 17 m), UCL Hôpital Saint Luc, Bruxelles (BE) — RÉSIDENCE— — 2010— Art et science, Faculté de Gembloux, (BE) — 2009— Résidence art et entreprise, Fondation Blachère, Apt (FR) — PUBLICATIONS (SÉLECTION) — —2012— « Monographies d’artistes 10+2 », C.C. Wolubilis, La Médiatine, Bruxelles (BE) « Kinshasa Stadt der Bilder », blömeke, Herne —2009— « Artists in Dialogue », Karen E. Milbourne, in Migs Grove « Persona, identité cachée et révélée » Anne Marie Bouttiaux, in 5 Continents Editions s.r.l., Milan —2007— « Les arts du Congo : D’hier à nos jours », Roger-Pierre Turine, in La Renaissance du Livre, p. 220 « Three One-Man », Station Museum of Contemporary Art – Houston —2000-01— « Afrika Sana – La peinture congolaise d’hier et d’aujourd’hui », Espace Quai Antoine Ier, Monaco (MC) — PRESSE ÉCRITE (SÉLECTION )— —2011— « Une image n’est jamais seule » Roger Pierre Turine in La Libre Belgique —2009— « Dialogue : Revealing Portraits of Africa », Michael O’Sullivan in Washington Post, Feb. 13 (USA) « African Contemporary Art » in Revue Noire, n° 21, Kinshasa, Zaïre (FR) « Les masques ne sont pas des astres éteints », Legrand Dominique, in Le Soir, p. 31, 2 mai. « Impressions du temps présent », Julie Bawin, in L’art même, n° 34, pp. 38-39 Ilan Stavans, in Transition, n° 106, pp. 88-111 —2007— « Bach to Congo », Holland Cotter, in New York Times, Art in review, January 19, (USA) Florent Souvignet in Artpress, n° 326 (FR) Wynants Jean-Marie, Legrand Dominique, Gillemon Danièle in Le soir, p. 55, 3 octobre 2007 — COLLECTIONS— Œuvres présentes dans des Musées aux USA, France, Israël et dans des collections privées. — LIENS— www.skotogallery.com www.aimempane.com www.moba.be