Lutte contre frelon Vespa velutina

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Lutte contre frelon Vespa velutina
Lutte contre frelon Vespa velutina
Conférence du docteur Claire Beauvais Vétérinaire le 6 février 2013 à Eaubonne
Lors de la réunion mensuelle de l’A.A.V.O.
Fondatrice. Photo – Dr J. BLOT
Photo : http://www.global-et-local.eu/?Vers-un-classement-du-frelon
Mieux connaitre Vespa velutina pour mieux s’en protéger.
En Asie, il existe une vingtaine d’espèces de frelons. Les populations s’autorégulent. Les nids de frelons sont recherchés par les
asiatiques, qui sont très friands des larves, qui se vendent pour être consommées en raison de leur forte teneur en protéines.
Ceux qui ont l’habitude, s’ils repèrent un frelon, vont fixer sur son abdomen une petite plume, qui va permettre de suivre le frelon
jusqu’à son nid et de récupérer les larves pour les vendre.
Il est arrivé en 2004 par bateau dans des poteries provenant de Chine, qui contenaient deux à trois fondatrices.
50% des départements français sont touchés par le Frelon Asiatique. La France a des conditions climatiques idéales pour cet insecte.
Dans les Yvelines, le premier nid a été découvert, à Jouy en Josas. A Chevreuse et aux Essarts, ce sont des individus qui ont été repérés.
Les frelons progressent de 100 km / an.
Description :
Ils sont assez noirs, pattes jaunes, bandes jaunes sur l’abdomen, plus large sur l’extrémité. Les frelons au printemps sont plus petits. Le
frelon asiatique est moins gros que le frelon européen (Vespa crabro). C’est un insecte diurne.
Un nid contient en moyenne 6000 individus. Pour les plus gros nids 15 000 individus. Il y a 2000 individus à un instant t dans le nid. Les
individus sexués vont naitre à partir de l’automne.
Sur 40% de femelles fécondées, 95% des fondatrices meurent l’hiver. Sur les 5% qui restent, 90% meurent au printemps. Sur ce qui
reste, 40% parviennent à fonder une colonie.
Le nid : à proximité d’un réseau hydraulique.
Il y a environ 15 000 individus par colonie. Les nids sont souvent au sommet des grands arbres, c’est pourquoi il est difficile de les voir à
cause des feuilles. On en trouve dans les buissons. L’orifice de sortie du nid est toujours latéral, ce qui est différent du frelon européen
ou des guêpes, dont le nid a un orifice de sortie en dessous.
Les colonies sont annuelles. Les femelles fondatrices hibernent dans le sol. Elles reprennent leur activité de mars à début mai, en
recherchant un endroit où construire leur nid.
Régime Alimentaire :
Les adultes se nourrissent de liquides sucrés et de fruits. Par contre les larves ont besoin de protéines, (par exemple des abeilles) qui
leur sont fournies par les ouvrières. Une colonie a besoin de 24 000 proies par an.
Conséquences sur les ruches :
- 2 frelons continuellement devant une ruche : bonne réactivité des abeilles. Le stress engendré par la présence des frelons
asiatiques entraine une réduction des récoltes de pollen et de nectar pour les abeilles.
- 3 à 5 frelons en même temps : forte perturbation
-
Stratégies de défense :
Apis ceranae (abeille asiatique) constitue une boule autour du frelon jusqu’à atteindre la température de 45 °, ce qui tue le frelon
asiatique. Les abeilles tolèrent un maximum de 49 ° C.
Apis melifera (abeille européenne) peut piquer entre les tergites du frelon asiatique. Mais ce n’est pas très efficace.
Des études sont en cours.
Le stress d’une attaque de la ruche, le confinement, sont des vecteurs mal vécus par les abeilles.
Le frelon a des prédateurs naturels, comme des oiseaux, le guêpier, la pie…
Il sévit à deux kilomètres autour de son nid.
Le piégeage dans le rucher :
Attention à la pression du piégeage sur l’entomofaune. D’autres insectes que le frelon asiatique peuvent être pris dans les pièges, ce
qui peut nuire à la bio-diversité.
Le piégeage ne doit se faire qu’en cas de présence avérée auprès du rucher entre juillet et novembre d’après le Museum d’Histoire
Naturelle. Sinon, cela ne sert à rien et est même néfaste pour les autres espèces.
Il est cependant nécessaire de protéger les ruchers, enrayer la multiplication des colonies de frelons asiatiques en mettant en place un
réseau de surveillance .
Pour les Yvelines, il a été décidé de piéger au printemps, uniquement dans les zones où le frelon asiatique a été repéré en 2012.
Placer des pièges tous les 2-3 mètres derrière les ruches. Un piège pour 2 ruches. Le positionner à 50 cm du sol.
Piège à jus de cirier (Un cadre de corps en fusion avec 1,5 litre d’eau et 20 g de miel ) qui est plus sélectif, bière plus jus de fruit, ou vin
blanc plus grenadine.
Des apiculteurs ont mis au point des moyens pour protéger leurs abeilles du frelon asiatique : parois de plexiglass, réduction des
entrées à 5 mm, voiles laissant passer les abeilles. Tous ces moyens sont en train d’être répertoriés par la FNOSAD. A suivre …
Destruction des nids, à repérer au mois d’octobre. Ils ont un trou sur le côté, c’est le passage des frelons.
Il est fait en papier.
http://www.apiterra.fr/2010/08/reconnaitre-un-nid-de-frelons-asiatiques/
Il faut les détruire à la tombée de la nuit quand les frelons sont tous rentrés. Pour les gros nids, la destruction présente un certain
danger et doit être faite par des personnes expérimentées.
Il ne faut pas mettre d’insecticide. Dans le sud-ouest, ils mettent des perches à air comprimé
Le frelon asiatique a été classé danger sanitaire de 2° catégorie pour l’Abeille, sur le territoire français, le 26 décembre 2012.
Grâce à ce classement, le préfet va être chargé de coordonner la lutte. Mais en attendant, si vous trouvez un insecte, dont vous pensez
qu’il est un frelon asiatique, essayez de le capturer ou de le photographier. Envoyez cette photo à l’ADAIF, qui a organisé depuis
plusieurs années la veille sur l’Ile de France . Formulaire sur le site http://www.adaif.fr/l-abeille/frelon-asiatique-images.html
Si c’est bien un frelon asiatique, le Muséum d’Histoire Naturelle sera saisi.
Au niveau de la recherche, des créations de postes ont été faites pour apprendre à mieux connaître cet insecte.

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