Archive excit #2 /// H2Oil /// août 2001
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Archive excit #2 /// H2Oil /// août 2001
© Archive excit #2 /// H2Oil /// août 2001 «Heyday to organic instrument lullaby», leur premier ami-album sorti il y a quelques mois, dépasse tout ce que l’on avait pu déjà entendre et espérer de ce groupe. Orignaire de la région parisienne, H2OIL développe un Emo-noise écorché, tendu et plein de rage. Un résultat éprouvant et remarquable façonné dans l’urgence, qui risque de provoquer chez certains, frémissements et autres comportements frénétiques. Premier contact, avec Mathieu, chanteur guitariste du groupe... Pour commencer, question banale mais essentielle: présentation et historique du groupe ? Mathieu : Au début H2OIL était un trio, plus un exutoire ou une survie qu’un groupe. On avait uneseule chanson réellement construite et le reste était de l’improvisation où les thèmes revenaient on ne sait comment. Un jour on a joué dans une «rêve-partie» nonofficielle dans un champs au sud dé Paris. IL y avait une scène avec des groupes programmés et un accès libre â quiconque voulant jouer. Il y avait UNLOGISTIC, HORMIS DIESEL, CHARLES AS NEVER, H20IL... on a sympathisé avec UNLOGISTIC et O’phé a atterri comme second guitariste. Au bout d’un moment, on est parti sur des trucs plus concis. H20IL est toujours un exutoire, mais plus maîtrisé, plus conscient, l’improvisation est maintenant la fondation et l’ébauche des morceaux. Le nom H20IL a t’il une signification particulière, son origine ? Mathieu : Pour cette fois H2OIL signifie: Heyday To Organic Instrument Lullaby. Une peinture brouillon de nos vies, notre tempérament ou de notre façon de voir les choses et de réagir. La musique dégagée par H20IL est incroyablement intense et émotionnelle. J’ai l’impression que le côté spontané, «fait dans l’urgence», sert ce résultat ? Mathieu : Pour enregistrer, on s’enferme 2, 3 jours chez Philippe, notre bassiste. Au bout d’un moment, il fait chaud et de plus en plus chaud La fumée commencé à piquer les yeux et l’air devient moite. Ca ne va pas assez vite, on manque de câbles, de micros et d’espace. La musique tourne et re-tourne, i1 faut finir avant demain soir et soudain tout est là: spontané, sincère et colérique mais i1 faut recommencer parce que cette saloperie de machine «bug». Tout le monde est sur les nerfs et tout cela se retrouve sur nos enregistrements. Comme quelques-uns,j’imagine, j’ai découvert H20IL sur une compil’ d’un Punk Rawk hors série de chez Rock Sound (c’était d’ailleurs un des seufs morceaux intéressants de cette compil’ si je me souviens bien! ). Que retirez-vous de cette brève e3périence ? Quelques retombés ? Mathieu : Un des 3 titres démo : «nothing down» a atteri sur la compil’de Punk Rawk. Ophé a rencontré Franck de Rock Sound en faisant le driver pour NOSTROMO et je l’ai rencontré à mon tour quand NOSTROMO est passé à Paris avec BOTCH... Avec le recul, j’aurai aimé plus participer à tout ça. J’avoue que je n’avais jamais lu un Rock Sound parce qu’ils sont sous plastique dans les kiosques. Le titre, la mise en page, les brides de réponses, ça m’a un peu surpris et puis j’ai feuilleté le magazine et je me suis dit que c’était leur truc, tant pis ! Pour ce qui est des retombées, il y a cette interview et peut-être des gens qui nous connaissent. Le projet de split EP avec SCHLITZ s’est-il concrétisé? Y’a t’il d’autres projets dans l’immédiat ou à venir ? Mathieu : Le split avec les SCHLITZ est tombé à l’eau, mais on enregistre 3 titres pour un split avec NINE DAYS WONDER (émo/japon) toujours sur Molaire Industries. Quels sont les groupes que vous aimez particulièrement et qui pourraient influencer de quelques manières que ce soit la musique d’H20IL ? Mathieu : je crois que H20IL est influencé par toutes les musiques et tout ce qui arrive au quotidien. Pour moi ça va de l’émohardcore jazzy bizarre de KULARA aux rapports humains hiérarchisés de mort taf, DRIVE LIKE JEHU, JAWBOX, les coups de lattes de la vie, Joseph Arthur, NEW ORDER, SONIC YOUTH, l’amour, les MAKE UP,DISMEMBERMENT PLAN, la Saturation visuelle imposée par la pub, le fascisme de la sous culture télévisuelle pour une illusion de divertissement, l’environnement malsain des grandes villes, les hurlements de Maynard, JUNE OF 44, la société du spectacle, les gâteaux de la mère d’Ophé, le silence, la solitude, l’accent irlandais, les chants roumains, les livres, tout a une influence d’une manière ou d’une autre Un petit mot sur votre label Molaire Industries ? Mathieu : Molaire Industries n’est pas notre label mais celui d’un homme sympathique hautement respectable et pourtant de petite taille se prénommant Fabien. Un message, une humeur ou une réflexion à passer ? Mathieu : Mon humeur du moment est qu’il ne faut rien attendre (de la vie). «ça» n’arrivera pas. IL faut se bouger le cul, se contenter de peu, ne pas s’habituer, oublier le meilleur, se rappeler le pire pour que quand le bonheur arrive, si il arrive, soit entier et satisfaisant. Question propre au zine : Quelle question d’ordre existentielle ou autre te poses-tu le plus souvent ? Mathieu : Pour ce qui est de questions, il y en a plein... Est-ce qu’un jour nos slogans pourront s’extirper de la fatalité de nos existences et ne pas finir pourris bouffés par les vers ? Est-ce qu’un jour les protestataires mondains oseront se battre ? Est-ce qu’un jour les chansons deviendront des pierres ? Est-ce qu’un jour les fakirs debouts sur les cendres fraîches de leur défaite compteront les morts ??? interview réalisée en août 2001