Même vidé de son mobilier, le «balcon» attire les marginaux
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Même vidé de son mobilier, le «balcon» attire les marginaux
24 24 heures | Mardi 3 avril 2012 Lausanne et région Place de la Riponne Moins de chauffeurs en réserve aux TL Même vidé de son mobilier, le «balcon» attire les marginaux La ville a enlevé bancs et bacs à fleurs au nord de la place pour rendre l’endroit moins accueillant. Résultat mitigé La société de transports veut réduire le nombre de piquets qui attendent au cas où un conducteur devait être absent. Pas de suppression d’emplois, mais la mesure déplaît Décembre 2011 Chaque jour, en moyenne, une quinzaine de chauffeurs des Transports publics lausannois (TL) commencent leur journée non pas au volant d’un bus, mais au dépôt de Perrelet. Ils font un «service de réserve». Le but: palier l’absence éventuelle de l’un des 565 chauffeurs au volant. «Nous avons constaté qu’en moyenne annuelle 60% de la réserve est utilisée», indique Olivier Bronner, responsable de l’unité production de l’offre aux TL. L’entreprise souhaite optimiser ce service et réduire, sans suppressions d’emploi, le nombre de réserves. «Le but, c’est qu’un maximum de tours de service corresponde à du temps de conduite, poursuit Olivier Bronner. Notre offre augmente, nous avons du travail pour tous nos conducteurs!» Les TL comptent agir par étapes. Au mois de juillet, les services de réserve passeront à neuf. A la fin du mois d’octobre, l’entreprise effectuera une première évaluation. «Nous verrons bien comment ça fonctionne. Et nous déciderons si nous pouvons encore diminuer jusqu’à cinq.» L’économie prévue s’élève à 1 million de francs. Quels changements pour les chauffeurs? «Ils devront, quand ils le peuvent, nous avertir davantage à l’avance en cas d’absence.» Une logique qui déplaît fortement au Syndicat du personnel des transports (SEV). «Notre crainte, c’est que ça augmente la pression sur les conducteurs, qui pourraient avoir peur d’être malades, confie Christian Fankhauser, secrétaire syndical pour les TL. Et si un chauffeur n’a pas pu être remplacé à temps, le suivant subira le mécontentement des usagers.» Une étude réalisée par le SEV en 2011 révélait qu’un tiers des chauffeurs ont déjà conduit sans être en pleine possession de leurs moyens. «Ce phénomène pourrait s’accentuer, prévient le secrétaire syndical. Ou alors accentuer l’absentéisme! Un employé qui se sentirait mal le soir pourrait décider, pour prévenir assez à l’avance, de se porter malade, sans connaître son état le lendemain.» Le syndicat ne veut-il pas attendre de voir si la mesure fonctionne? «Bien sûr qu’elle fonctionnera. Parce que les conducteurs ont le sens du devoir. Mais c’est une économie au mauvais endroit.» CI.M. Alain Détraz «Eh, il vous reste une bouteille de Chivas?» lance un homme à son arrivée sur le «balcon», en surplomb du nord de la place de la Riponne. Il est un peu plus de 11 h, vendredi matin. Mais, à l’heure de l’apéro, déjà entamé, les habitués des lieux ne peuvent plus profiter des bancs publics ni des bacs à fleurs. Tout le mobilier urbain a été enlevé par la ville de Lausanne. C’est une première réponse à la fureur du quartier contre l’occupation des lieux par des groupes de marginaux. Une pétition demandant de «rendre cet endroit accessible à tous» avait réuni 1300 signatures en trois semaines. En plus d’avoir rendu le «balcon» de la Riponne inhospitalier, la Municipalité a également fermé le passage Hollard, qui servait en partie d’urinoir et de lieu de deal. Vendredi, deux municipaux lausannois ont rencontré les pétitionnaires pour leur présenter ces mesures. «Elles font partie du programme de requalification de l’espace public de cette législature», précise Marc Vuilleumier, en charge de la Sécurité publique. Il ajoute que les patrouilles de police seront «plus fréquentes et moins tolérantes». Avril 2012 Commerçants insatisfaits Lausanne Les catholiques font le marché A l’approche de Pâques, des «agents pastoraux» tiendront un stand, demain, au marché de la Palud, de 8 h 30 à 13 h. Une démarche qui vise à dialoguer avec la population. Des exemplaires de l’Evangile de saint Marc seront distribués gratuitement. Ce dernier à l’avantage «d’être le plus court et le plus simple», explique les responsables de cette action. L’abbé Marc Donzé, nouveau vicaire épiscopal du canton de Vaud, sera aussi de la partie. Un verre de l’amitié sera servi. R.BD VC2 Contrôle qualité Depuis quelques jours, bancs publics et bacs à fleurs ont disparu au nord de la place de la Riponne. Pas de quoi dissuader les habitués de cet endroit. Au grand dam des 1300 signataires d’une pétition. FLORIAN CELLA/MARIUS AFFOLTER «Un pas a été fait par la ville. Mais cela ne change pas grand-chose» Eric Oberti, patron du Symbole commettent des incivilités.» D’ailleurs, les habitués sont toujours là, un peu moins nombreux. L’amélioration de la situation n’a pas sauté aux yeux des com- Le chiffre 10 C’est le nombre de balles en caoutchouc tirées dimanche par les polices cantonale et lausannoise contre les supporters du FC Servette en marge du match qui opposait leur club au LS. «Quand les policiers ont essuyé des tirs de bouteilles, la décision a été prise de tirer ces balles dans les jambes des supporters pour garder une distance et éviter le contact réel. Il fallait à tout prix les faire reculer pour épargner les abords du stade», explique Jean-Phillipe Pittet, porte-parole de la police lausannoise. L.A. merçants du coin. Las «de vivre perpétuellement dans les odeurs d’urine», Eric Oberti a décidé de quitter le «balcon» de la Riponne. «Un pas a été fait par la ville, concède le patron du Bar Le Symbole. Mais cela ne change pas grand-chose.» Il évoque le sentiment d’injustice que partagent d’autres: «Sous le prétexte qu’ils sont désœuvrés, tout leur est permis», dit-il en regrettant de voir les Lausannois désormais privés de bancs publics à cet endroit. Juste à côté du passage Hollard, muré, la patronne du Museum Café n’est toujours pas satisfaite des mesures entreprises. Un recoin permet encore à des intrus de s’isoler derrière son bistrot. «Il faudrait tout fermer, dit Marie-Chantal Haeberli, qui réclame l’engagement de vigiles. C’est terrible, mais on en est là.» En l’absence de bistrot social, refusé en votation par les Lausannois, Oscar Tosato réfute l’idée d’un simple coup de balai à la Riponne. Il veut une réponse Emploi Chasse ouverte aux jobs d’été Echallens Un chèque de 20 000 francs Culte jazzy L’association Ados Job s’alarme: les annonces des employeurs se font rares. «Nous risquons de nous retrouver dans quelques mois avec des milliers de jeunes qui ne trouveront pas de petit boulot l’été prochain», explique le président, Camille-Angelo Aglione. Pour éviter la pénurie, l’association va contacter un maximum d’entreprises d’ici au 1er mai pour arracher des «promesses de jobs». Elles seront listées sur www.chasseaux-jobs.ch. La campagne est soutenue par le délégué cantonal à la Jeunesse. M.N. «globale» au problème. «Si on ferme totalement un endroit, ils se déplaceront de 50 mètres», relève le municipal. En novembre, ses services ont donc étendu l’ouverture de plusieurs lieux d’accueil tels que des abris et la Soupe populaire. Pour l’heure, la manœuvre ne semble pas couronnée de succès. «Il est encore tôt, rétorquent Marc Vuilleumier et Oscar Tosato. Nous allons observer l’évolution de la situation et nous ferons le point dans deux mois.» Lausanne Le département Jazz de la Haute Ecole de Musique (HEMU) donnera un concert avant le culte, le samedi de Pâques à l’église Saint-François. Une première, mise sur pied par L’esprit Sainf, espace de repos lancé l’an dernier au cœur de l’édifice par l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud. A 17 h. www.espritsainf.eerv.ch. M.N. SYLVAIN MULLER Sur place, les usagers confirment que la police, accompagnée de chiens, s’est invitée à plusieurs reprises. Contrôles, fouilles… Le ton est monté d’un cran. «Avant, les flics ne venaient pas, parce qu’ils savaient qu’il n’y avait ici que de l’alcool et des joints», décrivent Moïse, Dada et Céline. Ces habitués déplorent une situation qui s’est dégradée. «Depuis un mois, il y a des bagarres tous les soirs», disent-ils en accusant une population de nouveaux venus, d’origine maghrébine. Si la ville a pris des mesures, le municipal de la Cohésion sociale, Oscar Tosato, tempère: «On va y aller tranquillement pour tenter de limiter la présence de ces gens qui troublent l’ordre public et Samedi à Echallens, le président de l’Association pour la Maison du blé et du pain, Marc-Etienne Piot, a remis à Emmanuelle Robert, secrétaire générale de la Fedevaco, un chèque de 20 000 fr. issus des bénéfices de la dernière Fête du blé et du pain. S.MR Medi sur scène Lausanne Rouge City accueille le chanteur et multi-instrumentiste Medi, vendredi à 21 h. Le Français chevelu, actuellement en tournée avec Charlie Winston, s’est fait connaître avec How would you do it. M.N.