29 MARS 1947 : A commémoration festive amnésique

29 MARS 1947 : A commémoration festive amnésique, devoir de mémoire plus acéré
Mardi, 12 Août 2008 15:45 - Mis à jour Lundi, 31 Mars 2014 16:04
Décidément, le mot impossible ne figure pas dans le vocabulaire du président Marc
Ravalomanana. Alors que, quelque part, il existe sûrement des preuves irréfutables que
quelques entités ont 100.000 Morts sur la conscience, le programme de la commémoration du
29 mars 1947, soixante ans après, se rapproche de celui d’un 26 juin, fête de l’Indépendance,
que d’une journée de recueillement. Il est de mon devoir de rafraîchir les mémoires, au nom
des descendants de ces milliers de victimes.
Et je ne vais pas mettre des gants car le temps passe et qui sait si je serai encore là en 2008 ?
En passant, la photo d’illustration est la couverture du livre de Jean-Luc Raharimanana et la
photo du Fonds Charles Ravoajanahary
L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions
Actuellement à Madagascar, la mendicité directe a fait place à une astuce du genre du
questionnaire du prochain referendum. En évoquant l’esprit et la notion de solidarité, on mise
tout sur le Téléthon. Ainsi, dans ce charmant esprit de faire des amalgames, il y aura le
lancement officiel et gouvernemental d’un téléthon –sur une période d’un mois !- pour les
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victimes du cyclone Indlala, dans le cadre de cette commémoration festive du 29 mars 1947.
Ce sera l’après-midi, sur une avenue de l’Indépendance ravalée pour la circonstance. Puis, il y
aura des radios-crochets, des chants, des poèmes… exactement, je me souviens, comme du
temps de la Première république où un podium était dressé là pour amuser la foule
pareillement, fêtant le 14 octobre, avènement de la République malgache. Cette date a été jeté
dans les oubliettes de l’Histoire.
Sinon, ce 29 mars 2007 sera des plus ordinaires avec le même scénario que les années
précédentes sauf que certains acteurs ne seront plus là. Mes photos prises l’an dernier sont
donc d’actualité. Ainsi, à 8h30, culte oecuménique à la Cathédrale d’Analakely ; à 9h25, dépôt
de gerbes au monument fraîchement repeint d’Ambohijatovo ; même cérémonie au Mausolée
national d’Ambohitsaina nord. Petit changement tout de même, mine de prouver qu’on n’a pas
ravalé l’avenue pour rien : à partir de 11H45, il y aura une remise de décorations (le plus âgé de
la poignée de rescapés de 1947 à 107 ans) suivi d’un défilé de jeunes… Ce sera la même
chose partout ailleurs, surtout à Moramanga, épicentre de ce que les Français ont appelé «
insurrection malgache »,
pour mieux réprimer de manière atroce les velléités d’indépendance et pour mieux diviser afin
d’asseoir une nouvelle forme de colonialisme. Ne soyons pas dupes d’une démagogie cléricale
car l’enfer est toujours pavée de bonnes intentions.
Laissons donc ces messieurs-dames? qui sont nés après 1947? commémorer à leur façon.
Souhaitons-leur de dormir du sommeil du juste. Moi, personnellement, je vais bien ronfler après
ce devoir de mémoire que je vous prie de lire attentivement et d’imprimer pour les générations
futures. Ce n’est pas un roman de fiction mais la somme de réflexions sur un génocide qu’on
cherche à escamoter avec de la phraséologie qui me fait passer pour un ennemi de
je-ne-sais-plus-quoi. Mais mieux vaut être ennemi de quelque chose que faux ami de rien
du tout, n’est-ce pas ?
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29 MARS 1947 : A commémoration festive amnésique, devoir de mémoire plus acéré
Mardi, 12 Août 2008 15:45 - Mis à jour Lundi, 31 Mars 2014 16:04
La
France
doit-elle
déterrer
ses
cadavres
?
Le
Sa
remercie
7
pertinence
mars
de
2007,
m’avoir
est
le
digne
confrère
cité
un
dans
véritable
français
cet
article
nationaliste
Thierry
Leclère,
a
écrit
un
article
dans
en
prime,
Télérama
et
je
n°
le
2982.
doit-elle
déterrer
ses
cadavres
?
»
intitulé
«malgache,
La
colonisation
à loi
Madagascar
:je
la
France
donne
des
extraits
saillants.
,ont
dont
«
les
la
Madagascar
catégorie
plus
importants
des
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1947
de
?
l’histoire
Connais
de
pas.
la
France
Soixante
contemporaine.
ans
après,
que
Rien
reste-t-il
ou
quasiment.
de
l’un
des
Rangée
massacres
dans
«
crimes
coloniaux
»,
1947,
française
l’ont
aujourd’hui
intellectuels
longtemps
s’est
a-t-elle
soldée
l’historien
français
cru
massacré,
par
les
invoquent
Jean
une
chercheurs
boucherie
Fremigacci
en
à
quelques
tout
?sélectif.
Ou
dont
propos
la
?
faut-il
(…)
révolte
semaines,
l’ampleur
le
Alors
diviser
de
qu’aujourd’hui
centaine
de
est
le
80.000
chiffre
encore
de
à
méconnue.
milliers
100.000
hommes
deux,
de
comme
personnes,
Malgaches,
politiques
L’armée
l’affirme
coloniale
et
comme
en
mars
de
mémoire
»
«vous
devoir
,travail
laisse
l’histoire
dernier
pas
des
:sur
quelles
susciter
chercheurs
semble
des
singulièrement
et
questions
conduit
ou
autocensures,
l’oubli
sur
les
des
ressorts
Cette
manuels
à
Paris
amnésie
de
la
comme
mémoire
qui
àsouvient,
dure
?par
Antananarivo,
(…).
collective
depuis
et
soixante
l’écriture
ans
raison
de
en
du
Aujourd’hui,
si
des
politiques
le
souvenir
continuent
des
d’instrumentaliser
ces
évènements
ce
s’estompe
passé
:laisse
chez
une
population
très
jeune,
même
«ou
élément
de
1947
de
gestion
l'autel
de
des
la
passions
fabrique
politique
de
du
l'histoire
présent
Arrêtons
!objectivité
Arrêtons
ainsi
de
sacrifier
de
faire
de
la
mémoire
1947,
»,
s’insurge
journaliste
Jeannot
Ramambazafy
(scolaires
mars
2004)
.Madagascar
l’épopée
Cette
article
Alors
tentative
de
que
coloniale,
de
vantant
nombreuses
de
réhabilitation
la
question
voix
de
n’a
montent,
l’écriture
fait
que
en
de
s’amplifier
France,
l’histoire
pour
jusqu’à
de
réhabiliter,
la
colonisation
l’adoption,
ou
tout
en
est
février
un
du
enjeu
moins
2005,
fort
justifier,
d’un
(…).
le
rôle
positif
»
le
président
la
Chirac
française.
l’a
fait
abroger.
Un
texte
qui
a
on
s’en
une
telle
polémique
que
«
de
Déterrer
distance
les
cadavres,
c’est
déterrer
toutes
les
appliquer
la
du
talion
àeu
des
siècles
Etrange
conception
écrivait
qui
Pascal
considère
Bruckner
que
l’histoire
dans
un
coloniale
essai
encensé
est
déjà
écrite
presque
et
toute
la
presse.
vaut
mieux
exalter
les
triomphes
que
les
deuils
»
que
«un
il
, ce
la
Français
poursuit
planète
àloi
Bruckner,
se
A
flageller
s’émerveillant
d’historiens
et
à
verser
comme
«
dans
d’habiter
la
Daniel
dans
Lefeuvre,
ce
continent,
dénonçant
l’Europe,
la
propension
boussole
morale
des
de
repentance
»,
l’ancien
ministre
socialiste
Max
Gallo
s’emporte
contre
ceux
reconnaisse
«colonisation
qui
veulent
ses
crimes
que
la
et,
France
tondue,
s’agenouille,
en
robe
de
baisse
bure,
se
la
tête,
avoue,
couvrir
fasse
d’insultes
repentances,
»
(…).
De
aux
cette
Madagascar
ex-colonisés
voie
:».
en
?censures
Jacques
Algérie,
la
Chirac,
France
lors
doit-elle
d’un
voyage
réparation,
à
Madagascar
au
moins
en
des
2005,
excuses
s’est
engagé
officielles,
dans
par
les
dérives
«»,
IlTribune
faut
du
système
avoir
conscience
colonial
»politiques
du
caractère
inacceptable
des
répressions
engendrées
président
malgache
lui
a
répondu
qu’il
n’était
pas
,haines,
né
a-t-il
à
cette
dit.
Mais
époque,
loin
de
et
saisir
que
la
perche,
le
ce
n’est
pas
une
source
de
blocage
pour
travailler
ensemble
»par
!«
Le
travail
de
mémoire
n’est
pas
une
mince
affaire…
Thierry
LECLERE
(Télérama
n°2982
du
7provoqué,
mars
2007).
Créer
un
puissant
lobby
Ces
parents
n’était
formules
pas
sont-ils
né
à?de
l’emporte-pièce
vraiment
Personne
Malgaches
n’a
osé
sont
lui
et
poser
quel
caractéristiques
cette
rôle
question
joué
de
M.
àEn
cette
Ravalomanana.
époque
Au
fait,
Marc
ses
«prescription
impertinente
»compteront
nous…
les
proscription
très
action
archives,
bizarre
plan)
Ce
qu’il
de
indéfinie.
comme
en
raisonner,
faudrait,
France,
Mais
au
àet
illeur
Madagascar,
faudra
face
grand
à
public.
attendre
chef
c’est
Sinon
d’Etat
son
de
laont-ils
dont
créer
fameuse
le
un
pouvoir
lobby
puissant
plus,
va
il se
acinq
ne
le
qui
Map
?où
permettrait
Alors
etle
qu’une
(Madagascar
qui
tant
a sur
une
pis
d’ouvrir
façon
pour
«
alibi
»
et
ce
mélopées
doigts
»,
le
ce
sera
ministère
serait
de
donc
la
sentimentales
injurier
main.
église,
la
Certes,
tous
Culture
dépôt
nos
de
puis
est
ancêtres
gerbes,
pécule
devenu
la un
vieles
qui
acontinue
remises
un
été
ont
secrétariat
augmenté
lutté.
de
?successeur.
D’ici
médailles,
Bah,
là,
d’état…
mais
qui
les
vivra
de
rescapés
en
Pour
là
plus
verra…
à s’agrandir
clamer
les
des
défilés
«sera
prochaines
Bonne
etpetit
autres
fête
années,
de
les
47
Jeannot
Ramambazafy
Journaliste
[email protected]
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