Desstageseuropéensdédiés auxjeunesdu93
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II SEINE-SAINT-DENIS 24 heures sport FAITS DIVERS SEVRAN Un adolescent se jette du 9e étage Un adolescent de 16 ans, qui souffrait d’autisme, s’est jeté hier matin du neuvième étage de son appartement situé avenue Berlioz, à Sevran, à deux pas de la gare RER Livry-Gargan Sevran. Le Samu et les sapeurs-pompiers ont tenté en vain de ranimer le jeune homme. Il est décédé sur place vers 9 h 30. Ce drame a provoqué l’émoi dans ce quartier tranquille du centre-ville. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée au commissariat local, il s’agirait d’un suicide. VIVRE EN SEINE SAINTDENIS SAINTDENIS Petit mouvement de grève au lycée Les années changent, mais les polémiques autour du personnel perdurent au lycée Suger, à Saint-Denis. Une douzaine d’enseignants (sur une centaine attendue) se sont mis en grève hier pour protester contre le non-renouvellement du contrat d’un agent d’entretien. Selon eux, cette contractuelle aurait reçu une mauvaise appréciation de sa hiérarchie, ce qui aurait entraîné son remplacement par le conseil régional. Une accusation que dément catégoriquement la direction de l’établissement. Les grévistes seront reçus aujourd’hui au conseil régional, qui devrait leur apporter des éclaircissements. AÉROPORT DE ROISSY Arrêt de travail chez Avis Le mouvement de grève dure de puis lundi au sein du garage de l’agence Avis de l’aéroport de Roissy. Selon le syndicat CGT, une trentaine de salariés de la société de location de voitures a cessé le travail et bloque l’accès à une partie du parc automobile. Affectés à la remise en état des véhicules, ils réclament une prime exceptionnelle de 300 € au titre de l’activité en 2011, ainsi qu’une prime fixe mensuelle de 100 €. « On travaille beaucoup en raison de la proximité de l’aéroport, on mérite un salaire digne de notre travail », indique un délégué CGT. La direction d’Avis s’est refusée à tout commentaire. LA COURNEUVE Apprendre à garder l’équilibre Bien veillir et garder la santé, cela passe aussi par un atout à ne pas négliger : l’équilibre. Pour aider les seniors à le conserver, un atelier « prévention des chutes et travail de l’équilibre » est organisé demain matin. Trois séances sont prévues, la première à 8 h 15 à la maison GuyMôquet (119, avenue Paul-VaillantCouturier), puis à 9 h 45 et 11 heures à la maison Marcel-Paul (77, avenue de la République). n Renseignements au 01.43.11.80.62. MERCREDI 4 JANVIER 2012 transports INSERTION Des stages européens dédiés aux jeunes du 93 U ne ligne sur un CV peut faire la différence. Surtout s’il s’agit d’une expérience professionnelle à l’étranger, accompagnée d’une lettre de recommandation. Et si la jeunesse de Seine-Saint-Denis pouvait aussi participer ? De nouvelles bourses font leur apparition pour promouvoir cette mobilité en Europe. L’association d’éducation populaire Inter Echanges*, qui existe depuis quarante-deux ans, vient de créer un programme sur mesure pour le 93 au nom de Time 93, pour Trajectoire Insertion Mobilité Europe 93. Objectif : faire partir 45 jeunes cette année. « On s’est aperçu que les habitants de Seine-Saint-Denis étaient minori- taires dans la participation aux programmes de mobilité en Europe alors que 40 % de jeunes sur certains territoires n’ont pas de boulot », explique Samir Bensaadi, directeur d’Inter Echanges. Manque d’information, autocensure ? « Les jeunes de ces territoires s’autodisqualifient comme s’ils ne se sentaient pas autorisés à partir et considéraient que le niveau d’anglais est ici trop mauvais », analyse Samir Bensaadi. Six semaines tous frais payés L’idée est alors née de créer un dispositif spécifique pour le 93, déclinaison du programme européen Leonardo da Vinci pour les moins de 30 ans en priorité, y compris les bénéficiaires d’allocations chômage. Au lieu de treize semaines avec Leonardo, le séjour proposé pour le 93 est de six semaines, dont deux de langue intensive et quatre pour le stage à proprement parler. Tout est pris en charge, même l’hébergement. Les bourses, qui varient de 2 500 € à 3 800 € selon les destinations, sont financées à 80 % par la Commission européenne et soutenues par la région et le département. Ainsi, deux jeunes Clichois de22 ans et de 27 ans ont pu inaugurer le dispositif (lire ci dessous). Ils rentrent d’Irlande. « Cela permet de casser l’enclavement et cela peut servir de tremplin pour travailler », assure Mehdi Bigaderne, porte-parole d’AC-Lefeu qui a fait le lien et proposé ces deux candidats. « Notre partenaire irlandais était ravi, on a eu un retour extraordinaire, insiste Samir Bensaadi. A l’étranger, le stagiaire n’est pas perçu pareil et revient avec le moral gonflé à bloc. » Avec le soutien de la mission locale de la Dhuys, trois filles et deux garçons partiront en février en Irlande pour des stages dans le tourisme, la vente, l’hôtellerie, la restauration et l’enfance. Dix autres départs devraient suivre, en partenariat avec d’autres missions locales. Les nouvelles demandes de subventions pour 2012 doivent être bouclées le 23 janvier. CAROLE STERLÉ * Renseignements sur le site www.interechanges.net. Ou écrire à [email protected]. « J’ai organisé des événements pour 200 personnes » AHMED ELHELW l 22 ans, ClichysousBois, stagiaire à Dublin (Irlande) Q uand il évoque son expérience irlandaise, Ahmed el-Helw, 22 ans, a encore les yeux qui brillent. « J’ai organisé des événements pour 200 personnes, on m’a confié cette responsabilité après seulement deux semaines de stage », s’étonne encore cet étudiant en master commerce affaires internationales à Créteil (Val-deMarne), revenu le 24 décembre de six semaines à Dublin (Irlande). Des stages, il en avait déjà fait, mais jamais en France on ne lui avait fait confiance de la sorte. Après deux semaines consacrées à la langue, il a rapidement pris ses marques dans l’entreprise de consulting qui l’attendait. Pour le Frenchie, il s’agissait de veiller à la bonne tenue d’un « business day » (journée d’affaires), puis d’une autre journée dédiée à l’insertion des femmes. L’employeur l’a complimenté et même gratifié de 600 €, ce qui n’était pas prévu. Moussa Sanogo, Clichois de 27 ans, a aussi participé à l’aventure. Colocataire d’Ahmed, il était stagiaire dans un hôtel de luxe, attaché à l’espace détente. Sa mission était de relancer les clients et de leur proposer de nouvelles activités. A 27 ans, il termine un BTS de management unités commerciales après avoir enchaîné les emplois à Roissy, dans la sécurité, la restauration rapide, et même monté une entreprise au Mali… « Mais ce CLICHYSOUSBOIS, JEUDI DERNIER. Ahmed elHelw est parti six semaines en Irlande avec Inter Echanges. Après deux semaines consacrées à la langue, il a effectué un stage d’un mois en entreprise. stage en Irlande est une expérience que je n’avais pas vécue en France », explique cet étudiant déterminé à multiplier les expériences à l’étranger. Au-delà de ces expériences professionnelles, tous deux évoquent sans se concerter cette réconfortante image qu’on leur renvoyait. « Ni noir, ni musulman, ni banlieusard… juste français, résume Moussa Sanogo. On me taxait de mangeur de camembert et de buveur de vin, ça fait plaisir ! » Juste « un citoyen à part entière », avance Ahmed el-Helw. « Là-bas, ils (LP/C.S.) ont dépassé la question de l’intégration et de l’assimilation. En France, on joue sur la peur de l’autre et on occulte la question cruciale de l’emploi », pense-t-il, bien déterminé à continuer à vivre et travailler dans son pays, la France. C.S. AULNAYSOUSBOIS Les femmes de ménage refusent de travailler ailleurs C omment faire, quand on n’a ni permis ni voiture, pour se rendre au travail quand votre employeur vous propose subitement une mutation… à l’autre bout de la région parisienne, avec une embauche au petit matin ? C’est bien parce qu’elle semble insoluble que l’équation inquiète les femmes de ménage de la société TFN à Aulnay. Hier, pour la deuxième fois en quatre mois, plusieurs dizaines d’entre elles ont manifesté sous les fenêtres de l’hôtel de ville. Elles sont environ 150 à travailler, pour certaines depuis des années, dans les écoles, centres de loisirs et bâtiments administratifs de la commune, sous les ordres d’un prestataire privé. Mais leur patron vient de changer et leurs conditions de travail s’en ressentent. Le maire réclame « le gel mutations » La société TFN veut ainsi muter une trentaine d’employées qui vivent à Aulnay dans d’autres villes de la région parisienne. « La société veut réduire son activité à Aulnay de cinq mille heures », explique l’une d’entre elles, qui cite l’exemple de cette dame de 61 ans censée prendre son service à partir du 11 janvier à Nanterre, ou encore ces deux employées suppo- sées embaucher à 5 h 30 ou 6 heures à Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise). « Elles ont reçu le courrier la semaine dernière. La direction leur demande d’être présentes, sinon leur absence sera considérée comme injustifiée. » Les employées ont été reçues par le maire (PS), Gérard Ségura, qui doit rencontrer ce matin les responsables de TFN. L’élu réclame le « gel des mutations ». Dans son cahier des charges, la commune avait, par souci d’économie, diminué la fréquence du ménage dans les locaux administratifs, mais pas dans les écoles ni dans les centres de loisirs : « Les employées devaient donc garder le même nombre d’heures dans ces établissements. Il semble que ce ne soit pas le cas, indique l’élu. Et il n’est pas logique de déplacer des agents affectés dans les écoles alors que le travail reste le même… » Contactée hier, la direction de TFN, qui a obtenu le marché pour une durée de trois ans, a refusé de s’exprimer. Gérard Ségura compte aujourd’hui lui demander « des explications point par point ». « Ensuite, on en tirera toutes les conséquences nécessaires », explique-t-il, n’excluant pas d’aller jusqu’à la dénonciation du contrat. GWENAEL BOURDON