Communiqué de Presse - Les malgré-nous

Transcription

Communiqué de Presse - Les malgré-nous
Association du Fort de Metz-Queuleu
pour la mémoire des internés-déportés
et la sauvegarde du site
1 rue du Roi Albert 57070 METZ
Communiqué de Presse
FORT DE METZ-QUEULEU (FRANCE/MOSELLE) – 9 NOVEMBRE 2015
Profanation d’un important site patrimonial et mémoriel à Metz : le site
de l’annexe du camp de concentration du Struthof et du camp spécial
nazi du fort de Queuleu une nouvelle fois vandalisé !
De très nombreux tags portant atteinte à la mémoire et au patrimoine
Jeudi 5 novembre 2015, des dizaines de tags réalisés sur les façades du fort de Queuleu ont été découverts par les
bénévoles de l’association qui gèrent et entretiennent le site depuis une quarantaine d’années. Des moyens importants
ont été mis en œuvre pour produire ces inscriptions et dessins dont certains sont à caractère pornographique. Les
auteurs se sont par ailleurs introduits par effraction dans un secteur strictement interdit au public. Ces dégradations
portent atteinte à la mémoire et la sauvegarde de ce site, important lieu historique et mémoriel de la
région où de nombreuses personnes ont souffert et péri (voir historique ci-joint).
C’est avec stupeur, tristesse et colère que l’association a pu constater ces faits !
Un mouvement humaniste et citoyen sans précédent
L’association du fort de Queuleu, créée en 1971 par d’anciens internés et déportés, regroupe aujourd’hui plus de 550
membres dont certains ont été victimes de la barbarie nazie dans ces lieux. Par ailleurs, plus de 5600 sympathisants
suivent et soutiennent les activités de l’association. Depuis fin 2014, les nombreuses journées de travail organisées sur
place pour l’entretien, le nettoyage et la restauration du site ont déjà rassemblé plus d’une centaine de participants. Elles
représentent plusieurs milliers d’heures de bénévolat qui ont permis la réouverture aux visites d’une partie du camp
spécial nazi. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi déjà pu être saisies par l’atrocité des tortures qui y ont été
pratiquées.
Des promesses qui ne se concrétisent toujours pas
Depuis une quarantaine d’années, plusieurs projets de mise en valeur du site ont été étudiés et jamais réalisés. Le projet
à l’étude depuis 2013 ne s’est toujours pas concrétisé faute d’accord entre les différents partenaires publics (ville de Metz,
Metz Métropole, département de la Moselle et région Lorraine). Lors de sa visite du 20 août 2015, Monsieur Jean-Marc
Todeschini, Secrétaire d'État chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, auprès du Ministre de la Défense a
annoncé que des financements seraient apportés par les différents partenaires à hauteur de un million d’euros.
Aujourd’hui, raz le bol, nous sommes revenus à la case départ et rien ne se concrétise !
Par ailleurs, l’association s’alarme régulièrement du pillage du site : vandalismes, vols, fouilles illégales, utilisation de
détecteurs de métaux, intrusions de personnes mal intentionnées, pratique de paint-ball, réalisation de graffitis,
évènements inappropriés portant atteinte à la mémoire des victimes, trafic de stupéfiants, prostitution…
Cependant, toujours aucune réaction !
L’association se trouve aujourd’hui bien seule malgré la reconnaissance unanime de son travail par les citoyens.
L’ouverture et la sauvegarde de ce haut lieu de mémoire est aujourd’hui uniquement assurée grâce aux bénévoles. Dans
le cadre de la mise en valeur du patrimoine messin (UNESCO, ville et pays d’art et d’histoire) et de la commémoration du
70e anniversaire de la libération des camps de concentration, les attentes des citoyens sont aujourd’hui très fortes.
CONTACT ET INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
Adresse du fort :
Fort de Queuleu Allée Jean Burger 57070 METZ
Contact presse :
06 75 37 06 33
[email protected]
Groupe Facebook :
https://www.facebook.com/groups/419883324715081
Profanation d’un important site patrimonial et mémoriel à Metz : le site
de l’annexe du camp de concentration du Struthof et du camp spécial
nazi du fort de Queuleu une nouvelle fois vandalisé !
Pour télécharger des photographies libres de droit (crédits Association du Fort de Metz-Queuleu) :
http://we.tl/UUaYvG57Tc
Un fort français modifié par les Allemands de la première ceinture de la défense de Metz (1867-1889)
Le fort de Queuleu appartient à la première ceinture fortifiée liée à la défense de la ville de Metz (Moselle). Les travaux de
construction, commencés par les Français pendant le Second Empire en 1867, ont été en grande partie repris par les
Allemands pendant la première annexion suite à la défaite de 1870-1871.
Un camp de concentration nazi à Metz (1943-1944)
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le fort sert de casernement pour les soldats
de la Ligne Maginot. Suite à défaite de 1940, le fort est brièvement utilisé comme
camp de détention pour prisonniers de guerre (Stalag). Puis entre mars 1943 et
septembre 1944, le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin) y
installe une annexe (KL-Außenkommando) principalement destiné au service des
SS. Une centaines de prisonniers, principalement des Allemands de droit commun
et des Polonais y sont rattachés après leur passage dans le camp principal en
Alsace. Certains participent à des travaux sur l’aérodrome de Metz-Frescaty. Il s’agit
d’une des annexes de camp de concentration située le plus à l’ouest du Reich.
Détail d’une tenue rayée d’un déporté ayant été interné au fort de Queuleu (Association du Fort de MetzQueuleu).
Un camp spécial au centre de la répression nazie en Moselle (1943-1944)
Entre octobre 1943 et août 1944, un camp spécial (Sonderlager) géré par la
Gestapo est installé dans la Caserne II. Entre 1500 et 1800 prisonniers (femmes et
hommes) y sont interrogés et internés avant d’être envoyés dans des camps de
concentration (Natzweiler-Struthof, Dachau…), de redressement (Schirmeck) ou des
prisons. Le camp spécial du fort de Queuleu voit l’internement de résistants,
saboteurs, passeurs, réfractaires, otages et prisonniers russes. La plupart sont
enfermés dans des cellules collectives surpeuplés, sans possibilité de se laver, sans
parler ni bouger sous la féroce surveillance des gardiens SS et du commandant
Georg Hempen. Les chefs de la résistance sont isolés dans des cellules individuelles,
cachots sombres et humides auquel seul le commandant peut accéder. Les officiers
de police « industrialisent » l’interrogatoire et utilisent la torture. Les conditions
d’internement sont terribles et la plupart des prisonniers sont parqués les yeux
bandés avec les pieds et mains liés. Trente-six personnes succombent dans le fort
et quatre personnes réussissent à s’évader en avril 1944.
Cellule collective et bureau du commandant du camp spécial nazi (Association du Fort de Metz-Queuleu).
Un important témoin de la bataille de Metz (1944)
Lors de la libération de Metz, le fort connaît son baptême du feu entre le 17 et le 21 novembre 1944 lors de combats
opposant l’armée américaine aux troupes allemandes assistées par le Volksturm (civils armés, vétérans de la Première
Guerre Mondiale, membres de la Jeunesse Hitlérienne…) retranchées dans le fort. Ce dernier est bombardé et subit
d’importants dommages avant de se rendre.
Un des plus grands Centre de Séjour Surveillé (1944-1946)
Un Centre de Séjour Surveillé est établi dans le fort entre décembre 1944 et mars
1946. D’abord réservé aux civils allemands et à leurs familles, le site sert aussi de
lieu de détention aux internés administratifs arrêtés pour motifs de collaboration,
propagande, antipatriotisme ou dénonciations (jusqu’à 4400 personnes y furent
internés). Il s’agit d’un des centres les plus importants de ce type installé sur le
territoire français. Des étrangers de différentes nationalités y sont internés
(Allemands, Espagnols, Français, Italiens, Luxembourgeois, Polonais,
Yougoslaves…).
Graffitis réalisés par des prisonniers du Centre de Séjour Surveillé (Association du Fort de MetzQueuleu).

Documents pareils