MODELES D`HISTOIRE DU RWANDA ET MODELISATION MACRO
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MODELES D`HISTOIRE DU RWANDA ET MODELISATION MACRO
Modèles d’Histoire du Rwanda et Modélisation macro-historique rwandaise (Première partie) Mwalimu MUREME Kubwimana, Statisticien-historien-économiste et politologue rwandais, Représentant du modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » Pour commander ses livres : prière de bien vous adresser à L’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&sr=7 O. Remarque générale Toute reproduction et représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages ou des photos publiées dans nos ouvrages ou sur notre site web http://sciencespolitiquesrwandaises.fr/ sans notre autorisation, est illicite et constitue une contrefaçon [= ubujura]. I. Introduction Cet ouvrage a pour objet de clarifier la conceptualisation, la méthodologie et la façon de poser les problèmes inhérents à l’Histoire du Rwanda. Il existe sept modèles différents d’Histoire du Rwanda, notamment le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme », -en abrégé le modèle AKM- qui, par ailleurs, est le modèle dominant. L’étudiant devrait en être honnêtement informé et acquérir la capacité de répartir les écrits, les ouvrages, les films et les conférences qui se font sur le Rwanda selon les modèles d’Histoire du Rwanda. Ultérieurement, il sera même nécessaire de faire la critique des modèles d’Histoire du Rwanda dans un autre ouvrage spécialisé. Toutefois, on attire l’attention particulière du lecteur qu’en aucun cas, le présent ouvrage n’entend se permettre de juger les personnes en tant que telles, mais plutôt les 1 modèles auxquels elles appartiennent, ainsi que la conduite subséquente des hommes publics ou des hommes d’État qui, d’une façon ou d’une autre, ont une part imputable au bonheur, aux souffrances ou aux malheurs du peuple rwandais. L’Histoire du Rwanda est l’Histoire d’un État-nation unitaire millénaire, c’est-à-dire d’une nation africaine millénaire, composée de trois sous-populations statistiques, à savoir les Hutu, les Tutsi et les Twa. À titre de conceptualisation, on dira sous-population statistique hutu, sous-population statistique tutsi et sous-population statistique twa. Hutu, Tutsi et Twa sont des mots invariables. La sous-population statistique tutsi comprend en son sein la noblesse tutsi [= Impfura] au sein de laquelle on a une aristocratie supérieure tutsi [=Impfura z’imbere]. La noblesse tutsi faction Abâkagâra rentrée d’exil en 1994 s’appelle Abavântâra ou Abanyegiti. Le concept péjoratif d’ethnie doit être rejeté et remplacé par celui de souspopulation statistique. L’adjectif dérivé de sous-population statistique est le mot « tribal » : le substantif dérivé est le mot « tribalisme ». Au fait, le concept de sous-population statistique vaut mieux que le concept d’ethnie et en plus, il a l’avantage de ne pas véhiculer une connotation colonialiste belge négative. Toutefois, démographiquement parlant, il n’existe qu’une et une seule population rwandaise appelée le peuple rwandais. On donnera de plus amples détails dans le développement. Voilà donc les nouveaux concepts et les nouvelles définitions du modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » à connaitre dès le départ. On convient que l’Histoire n’est pas une science immobile. Elle se construit sans cesse. Elle progresse grâce aux avancées de la recherche mais aussi par réinterprétation et reformulation des savoirs acquis. L’Histoire est vraiment une Science cumulative. C’est pourquoi on se doit de bâtir sur l’archétype élaboré par Mgr Alexis Kagame Se-Mateka, tout en le perfectionnant. Et c’est ainsi qu’on a le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » : Mureme Kubwimana étant le continuateur consacré de Mgr Alexis Kagame Se-Mateka. La méthodologie d’analyse du modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » combine les Méthodes statistiques, l’Analyse de contenu des documents, l’Analyse démographique, l’Économétrie avancée des variables qualitatives et les Méthodes de recherche en Sciences sociales. Parmi tous ceux qui écrivent sur le Rwanda, rares sont ceux qui veulent bien dévoiler leur modèle d’Histoire du Rwanda. Le présent ouvrage a pour but d’apprendre à l’étudiant à découvrir un modèle d’Histoire du Rwanda, même s’il est savamment caché. Il n’existe qu’un et un seul modèle par auteur : le problème est justement de le percevoir. Nombreux sont ceux qui écrivent, non pas pour dire la vérité, mais pour enjoliver l’image d’un régime politique qui les favorise ou les a privilégiés et donc, pour manipuler le lecteur. Ils créent expressément le brouillard. On va donc proposer une technique de dépistage des brouillards, même dans un roman ou dans une fiction. Souvent, pour mystifier à l’aise, on se dissimule derrière le roman ou la fiction. Tout ce qui est roman ou fiction sur le Rwanda serait donc à éviter ou à la rigueur à soigneusement tamiser. II. Modélisation macro historique rwandaise Généralement, par modèle, on entend une représentation en petit d’un objet qu’on se propose d’exécuter en grand. Or, cette représentation requiert des variables, c'est-à-dire des déterminants. Chaque déterminant a ses propres paramètres ainsi que ses propres caractéristiques et chaque caractéristique a ses propres propriétés. Au total, pour déterminer un modèle d’Histoire du Rwanda, il se révèle qu’au moins 22 déterminants sont nécessaires. L’Histoire du Rwanda comprend l’Histoire du Rwanda ancien, l’Histoire du Rwanda à 2 l’époque coloniale et l’Histoire du Rwanda sous tutelle puis à nouveau indépendant. Celle-ci se nomme également l’Histoire du Rwanda contemporain parce que c’est l’Histoire rwandaise de notre temps. À l’avenir, le contemporain se mouvra dans le temps futur. Il est donc plus correct de parler dès aujourd’hui de l’Histoire du Rwanda sous tutelle puis à nouveau indépendant. En effet, pour « substituer à la continuité insaisissable du temps une structure signifiante » (Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, 1996), l’historien doit procéder à un découpage du déroulement historique en segments, c’est-à-dire périodiser. Le temps historique serait une sorte de flux ininterrompu proprement incompréhensible. À cette fin, il convient de dégager les changements majeurs et les ruptures de pente. Toute la difficulté réside à trouver les bonnes articulations. Il est nécessaire de distinguer les périodisations conventionnelles qui sont en quelque sorte héritées et celles que l’historien bâtit dans le cours de sa recherche. Voilà donc pourquoi le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » découpe l’Histoire du Rwanda comme suit : L’Histoire du Rwanda ancien va du premier millénaire au 03 janvier 1903 exclusivement. L’Histoire du Rwanda à l’époque coloniale va du 03 janvier 1903 inclusivement au 25 avril 1949 exclusivement L’Histoire du Rwanda sous tutelle puis à nouveau indépendant va du 25 avril 1949 inclusivement jusqu’à la fin du dernier régime tyrannique et totalitaire, soit « Igiti », soit « néo Akazu ». Alors viendra un autre segment de l’Histoire du Rwanda que les historiens rwandais du Futur appelleront très probablement « l’Histoire de l’État-nation rwandais moderne ». Plaise au Ciel qu’on en voie le début ! Sur ce, il y a lieu d’énumérer les 22 déterminants nécessaires et suffisants sous forme de questions réponses. Il est tout de même à savoir qu’un déterminant d’un modèle d’Histoire du Rwanda s’établirait par une réponse unique à une question fermée donnée. Ainsi donc, au moins vingt-deux questions sont nécessaires et suffisantes pour formuler ou découvrir un modèle d’Histoire du Rwanda. Ce sont les suivantes. A. Variables endogènes qualitatives explicatives des modèles d’Histoire du Rwanda Question N° 01 : a. Depuis quand le Rwanda existe-t-il à peu près ? 1000 ans ? 400 ans ? 100 ans ? b. Le Rwanda ancien était-il un État-nation unitaire, oui ou non ? Question N° 02 : Si oui, qui est le Père de la nation rwandaise ? Gihanga I Ngomijana ? Ruganzu I Ndoli ? Juvénal Habyalimana Rutemayeze ? Autre ? Personne ? Question N° 03 : Le Rwanda ancien était-il plus vaste ou plus petit que le Rwanda à nouveau indépendant ? 3 Question N° 04 : Que sont les Hutu, les Tutsi et les Twa ? Des Races ? Des ethnies ? Des Sous-populations statistiques ? Autre ? Comment ? Question N° 05 : a. En combien de principales contrées culturelles et économiques se subdivise le Rwanda ? Comment ? b. Pourquoi appelle-t-on les Inkiga (= mu Nkiga) la contrée de l’Ubukonde et le Nduga ngali (= mu Mukenke) la contrée de l’Umukenke ? Question N° 06 : Existe-t-il, au Rwanda, des problèmes intertribaux et des problèmes intra tribaux, oui ou non ? Depuis quand ? Question N° 07 : a. Qu’est-ce le Cwezisme lyangombiste ? Animisme ou Spiritualité ? Paganisme ou Culture ? Manipulation tutsie ou Religion nationale ? Rien du tout ? b. Quel est l’impact du Cwezisme lyangombiste sur la Culture rwandaise ? Question N° 08 : a. Que s’est-il passé au Rwanda en 1959 ? Une révolution rwandaise ? Des troubles ? Un génocide des Tutsi ? Un génocide des Hutu ? Un génocide ambivalent ? Des violences politiques ? b. Si révolution rwandaise il y a eu, était-elle nécessaire, oui ou non ? Question N° 09 : a. Que s’est-il passé à Gitarama le 28 janvier 1961 ? Un coup d’État, oui ou non ? b. Si oui, ce coup d’État est-il valide ou invalide ? c. Si oui, expliquez votre réponse. Question N° 10 : À compter de quelle date le Rwanda est-il une République ? Pourquoi et Comment ? Question N ° 11 : Qui est le premier président de la République rwandaise ? Grégoire Kayibanda SeBwigenge ou Dominique Mbonyumutwa ? Question N° 12 : 4 Les résultats du Référendum Kamarampaka du 25 septembre 1961 sont-ils discutables ou indiscutables ? Pourquoi et comment ? Question N° 13 : Entre la colonisation belge et la colonisation allemande, laquelle des deux était-elle plus horrible que l’autre ? Pourquoi et comment ? Question N° 14 : Que s’est-il passé au Rwanda le 01 juillet 1962 ? Accession à l’indépendance ? Recouvrement de l’Indépendance ? Rien du tout ? Question N° 15 : a. Classifier le régime politique ayant prévalu au Rwanda du 05 juillet 1973 au 04 juillet 1994. Une République démocratique et donc la 2ème République rwandaise ? Une Dictature militaire et donc la 1ère Dictature militaire ? b. Autre réponse mitigée ou abstention. Question N° 16 : Dans ce cas-ci, prouver qu’il s’agissait du Totalitarisme moderne, d’un simulacre de République et d’un simulacre de Démocratie. Question N° 17 : a. Classifier le régime politique ayant prévalu au Rwanda à la fin du 20ème siècle et au début du 21ème siècle sous la bannière du FPR-Inkotanyi. Une Démocratie pluraliste et donc la 3ème République rwandaise ? Un pseudo pluralisme et donc la 2ème Dictature militaire rwandaise b. Autre réponse mitigée ou abstention Question N° 18 : a. Êtes-vous d’accord ou pas avec le vocable « Génocide rwandais » ? b. Si oui, Qu’est-ce le Génocide rwandais ? Question N° 19 : Décrivez et expliquez brièvement le Conflit rwandais. Question N° 20 : a. Quel est l’avantage de se choisir préalablement un modèle d’analyse en Analyse historique rwandaise et en Sociologie politique rwandaise ? b. Quels sont les inconvénients de ne pas le faire ? 5 c. Si on a un modèle d’analyse, convient-il de le révéler tout haut ou de le passer sous silence ? Question N° 21 : Quel genre de coopération régionale privilégieriez-vous d’abord ? Avec les pays anglophones de l’Afrique de l’Est ou avec les pays francophones de l’Afrique centrale ? Abstention ? Question N° 22 : Quelle place la promotion culturelle devrait-elle avoir dans le Développement ? Voilà le creuset des modèles d’Histoire du Rwanda. C’est à travers ce prisme qu’on voit aisément tous les modèles d’Histoires du Rwanda. C’est en répondant à ces 22 questions qu’ils divergent et c’est grâce à ces divergences qu’on peut les évaluer. Au bout du compte, quand on lit un ouvrage sur le Rwanda ; qu’on parvient à répondre à ces 22 questions grâce aux réponses apportées par l’ouvrage en question; on sait tout de suite de quel modèle d’Histoire du Rwanda il s’agit. Très souvent, le reste ne consiste qu’à développer et à habiller son modèle. Cela va sans dire que poser des questions augmente le savoir. Si on n’aime pas les gens qui posent des questions, c’est justement pour protéger son discours politique fallacieux contre leur soif de transparence. En réalité, quelqu'un qui passe sous silence son modèle d’Histoire du Rwanda craint très probablement qu’on ne lui pose des questions embarrassantes. C’est un manipulateur. B. Évaluation comparée des modèles d’Histoire du Rwanda Compte tenu de ce qui précède, au vu des réponses apportées par les différents écrits, documents et ouvrages publiés sur l’Histoire du Rwanda, il se révèle que toute cette littérature se repartit selon les sept modèles d’Histoire du Rwanda suivants : 1. Le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » en abrégé « modèle AKM » (= Modeli ya Mgr Alexis Kagame na Mureme) 2. Le modèle Siyasa noble tutsi (= Ingengabitekerezo nsiyasa y’Abavântâra) 3. Le modèle Akazu (= Ingengabitekerezo y’Abanyakazu) 4. Le modèle colonial Jan Vansina et Marcel D’Hertefelt (= Ingengabitekerezo mbiligi ya Mhatsibihugu) 5. Le modèle étranger missionnaire (= modeli y’abamisiyoneri) 6. Le péri modèle noble tutsiste (= Ingengabitekerezo y’i Mhengamira-Batutsi) 7. Le modèle observateur étranger (= modeli y’indorerezi z’abanyamahanga) 1. Le tableau synoptique des modèles d’Histoire du Rwanda On lira au tableau N° 01 ci-contre le tableau synoptique des modèles d’Histoire du Rwanda. Tableau n° 01 : Tableau synoptique des modèles d’Histoire du Rwanda Modèl AKM Siyasa es [Mgr Alexis Kagame Akazu Colonial Mission Jan naire Vansina et Marcel 6 Observ ateur étrange r Péri modèle noble tutsiste D’Hertef elt Questi et ons Murem e] J.P. Chrétien Q. 01 a Origin es du Rwand a Q. 01 b Étatnation unitair e Q. 02 Père de la nation 1 000 ans 1 000 ans 19ème siècle 19ème siècle 1 000 ans - 1 000 ans Oui Oui Non Non Oui - Oui Gihanga I Ngomija na Gihanga I Ngomijan a Gihanga I Ngomija na - Gihanga I Ngomijan a Q. 03 Rwand a ancien Q. 04 Hutu, Tutsi, Twa Plus vaste Plus vaste Juvénal Habyali mana Rutemay eze Plus petit Plus petit Plus vaste - Plus vaste Souspopulatio ns satistique s (= des ancienne s castes du Rwanda ancien) Ubukond e (Inkiga) et Umuken ke (Nduga ngali) Oui Ça Ethnies n’existe pas en réalité. C’est de la manipulati on coloniale belge Ethnies Races Ethnies - Ubukond e (Inkiga) et Umuken ke (Nduga ngali) Oui Ubukonde (Inkiga) et Umukenke (Nduga ngali) - Ça n’existe pas en réalité. C’est de la manipulat ion coloniale belge - Oui Oui Oui - Culture rwandais e Culture rwandaise Manipul ation tutsie Animisme Paganism e Révoluti Des Révoluti Révolution Révoluti Q. 05 Deux contrée s différe ntes Q. 06 Problè mes tribaux Q. 07 Cwezis me Lyango mbiste Q. 08 a - 7 Révoluti Culture rwandaise Génocide 1959 on rwandais e Q. 08 b Nécessai 1959 re Coup Q. 09 Gitara d’État ma invalide depuis le Q. 10 Républ 25.09.19 ique 61 Kayiban Q. 11 er 1 da préside nt Indiscuta Q. 12 bles La Q. 13 La colonisat colonis ion belge ation la plus horribl e Recouvre Q. 14 ment de l’Indépen dance 1ère Q. 15 Dictature militaire rwandais e Totalitari Q. 16 sme moderne troubles 2ème Dictature militaire rwandais e Oui Q. 18 Conflit Q. 19 Définiti politique on du et social conflit endogène rwanda concrétis is é et attisé par le - Q. 17 on rwandais e Non sensé Nécessai re Coup Coup d’État d’État invalide valide depuis le depuis le 25.09.196 28.01.19 1 61 Kayibanda Mbonyu mutwa rwandaise on rwandais e Nécessair e Coup d’État invalide depuis le 25.09.19 61 Kayiband a on rwandais e - des Tutsi Discutable s La colonisati on belge Indiscuta bles La colonisat ion allemand e Indiscutabl Indiscuta es bles La colonisatio n allemande Indiscuta bles - Discutabl es La colonisati on belge Rien du tout Accessio nà l’Indépe ndance IIème Républiq ue rwandais e Démocra tie responsa ble IIIème Républiq ue rwandais e Oui Conflit ethnique Hutu/Tut si Accession à l’indépend ance - - - Rien du tout - - - - - - - - - - - - - Oui - Non Zizanie semée par le colonialis te belge - - Non Zizanie semée par le colonialist e belge Nécessaire Coup d’État invalide depuis le 25.09.196 1 Kayibanda 8 Condamn able Coup Coup d’État d’État invalide invalide depuis le depuis le 25.09.19 25.09.196 61 1 Kayiband Kayiband a a Q. 20 Q. 21 Q. 22 colonisat eur belge Révèle tout haut son modèle Afrique centrale Une très bonne place Passe sous silence son modèle Passe sous silence son modèle Afrique de l’Est - Passe sous Passe silence son sous modèle silence son modèle - Passe sous silence son modèle - Passe sous silence son modèle - - - - - En guise de travail pratique, il est demandé à l’étudiant de répondre personnellement et honnêtement aux vingt-deux questions ci-haut posées à la seule fin de découvrir lui-même le modèle d’Histoire du Rwanda qui convient le mieux à sa personnalité, à ses sensibilités et partant, de reconnaître aux autres le droit d’avoir des modèles d’Histoire du Rwanda différents du sien en raison des différences de personnalité et de sensibilités qui existent parmi les Rwandais. Il est sûr et certain qu’un jour, à la fin de la longue lutte intellectuelle subséquente, ce sera le modèle d’Histoire du Rwanda le plus scientifique, le plus absolument correct, le plus robuste et le plus efficace qui gagnera et que le peuple rwandais pourra le choisir librement car c’est lui qui lui convient le mieux. Il est à constater, hélas, que chaque colonisateur qui s’amène, -le colonisateur belge, les missionnaires, les Banyakazu, les Banyegiti ou les Bavantara..-, apporte son propre modèle d’Histoire du Rwanda. Cela ne devrait pas continuer ainsi. Faire de l’Histoire veut dire faire une Analyse historique rigoureuse. Faire de l’Histoire, ce n’est pas raconter des histoires. L’Histoire est un discours scientifique et non une manipulation politique. Par ailleurs, il est à bien noter qu’on dit bien le plus absolument correct et non le plus absolument vrai. Le plus absolument correct veut dire celui dont l’écart entre l’Analyse historique et la Réalité rwandaise inconnue est le plus petit. En effet, la Vérité absolue est inatteignable. Aucun humain n’est Dieu. Aucun ouvrage humain n’est parfait. Tout ouvrage humain est perfectible. La Vérité absolue est une Asymptote vers laquelle on tend toujours de plus en plus sans jamais l’atteindre. Il ne faudrait donc pas rejeter tous les modèles d’Histoire du Rwanda sous pretexte qu’aucun d’entre eux n’est absolument vrai. Non ! Ce serait sot. Il faut plutôt choisir le meilleur d’entre tous. Voilà à quoi sert cet ouvrage, c’est-à-dire à éclairer les étudiants. 2. Analyse horizontale (= ligne par ligne) Avant de commenter ce tableau, il importe de faire remarquer que le modèle Akazu évolue sous la bannière du modèle colonial belge Jan Vansina et Marcel D’Hertefelt ; que le péri modèle noble tutsiste Jean-Pierre Chrétien est une caisse de résonance du modèle Siyasa ; que le modèle missionnaire s’est éteint au recouvrement de l’Indépendance et que, à vrai dire, le modèle observateur étranger n’est pas un modèle d’Histoire du Rwanda, mais plutôt un regard discutable d’observateurs étrangers spécialement attirés dans l’espace politique, social et judiciaire rwandais par le Génocide rwandais. Pour lors, ici, il convient de se focaliser sur les 9 points essentiels et de ne cibler que les modèles rwandais d’Histoire du Rwanda, à savoir dans l’ordre d’importance décroissante : le modèle AKM, le modèle Siyasa et le modèle Akazu. Cela étant dit, du tableau précédent, il ressort que les interprétations respectives des différents modèles rwandais d’Histoire du Rwanda divergent sur plusieurs points et essentiellement sur les points suivants : L’État-nation unitaire rwandais, la colonisation belge, la révolution rwandaise de 1959, la République rwandaise, le Totalitarisme moderne rwandais, le Génocide rwandais, etc. Le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme », -en abrégé le modèle AKM-, et le modèle Siyasa disent que le Rwanda est un État-nation unitaire millénaire dont le père est Gihanga I Ngomijana et qu’il était de beaucoup plus vaste que le Rwanda à nouveau indépendant. Le modèle Akazu nie tout cela et dit que le Rwanda existe depuis la fin du 19ème siècle et a été créé par le colonisateur européen. Il ajoute même qu’on ne peut vraiment parler d’État-nation unitaire rwandais qu’au 05 juillet 1973. Le modèle AKM et le modèle Siyasa disent que la colonisation belge a été plus horrible que la colonisation allemande. Par contre, le modèle Akazu condamne très durement le colonisateur allemand mais croit que le colonisateur belge est plutôt un civilisateur et un bienfaiteur. Le modèle Akazu adore les coloniaux belges attendu que ceux-ci ont laissé aux Bakiga Habyalimanistes [= Banyakazu] une armée mono régionale belgokiga qui leur a finalement permis d’exercer sur le Rwanda, -du 05 juillet 1973 au 04 juillet 1994-, la suprématie militaire, politique, économique, financière, sociale et autre. Ils n’oublient jamais les merveilleux souvenirs de ce cadeau néo colonialiste belge. Le modèle AKM et le modèle Akazu disent que le Révolution rwandaise de 1959 était nécessaire alors que le modèle Siyasa dit que c’était plutôt des troubles non sensés, fomentés par le colonisateur belge. Le modèle AKM et le modèle Siyasa disent que le coup d’État de Gitarama en date du 28 janvier 1961 est invalide ; que le Rwanda est une République depuis le 25.09.1961 et que le 1er président de la République rwandaise est Grégoire Kayibanda Se-Bwigenge. Le modèle Akazu n’est pas d’accord. Il dit que le coup d’État de Gitarama est valide ; que le Rwanda est une République depuis le 28 janvier 1961 et que le 1 er président de la République rwandaise est Dominique Mbonyumutwa. Le modèle AKM prouve qu’on a, au Rwanda, depuis le 05 juillet 1973, la dictature militaire, c’est-à-dire le Totalitarisme moderne. Les dires du modèle Akazu et du modèle Siyasa sont, quant à eux, contradictoires sur ce point. Le modèle Akazu avance que Juvénal Habyalimana Rutemayeze est un grand républicain démocrate mais que, par contre, c’est effectivement Paul Kagame Rwabujindili qui est un tyran militaire sanguinaire. Au contraire, le modèle Siyasa avance que Paul Kagame Rwabujindili est un grand républicain démocrate mais que, par contre, c’est effectivement Juvénal Habyalimana Rutemayeze qui est un tyran militaire sanguinaire. Etc. … L’étudiant pourrait lui-même continuer de la même manière cette analyse horizontale, ligne par ligne. C. Considérations spécifiques Cet examen éliminatoire vient déjà d’éliminer le modèle colonial belge Jan Vansina et Marcel D’Hertefelt et le modèle Akazu. On va évidemment continuer à les étudier en tant que tels mais tout en le sachant. On fait l’Histoire du Rwanda en fonction de la Société rwandaise et du peuple rwandais et non en fonction du colonisateur belge ou des intérêts de l’Akazu. L’Histoire du Rwanda est une Analyse historique très rigoureuse. Ce n’est pas un regard 10 manipulant de qui que ce soit sur l’objet politique rwandais. Elle s’inscrit donc dans le cadre des systèmes rwandais de représentation du Monde, d’autant plus que l’épaisseur historique et culturelle de la Société rwandaise est extrêmement vaste. En conséquence, il est impossible de faire de l’Histoire du Rwanda quand déjà on est bloqué au point de départ sur le domaine de définition, c’est-à-dire sur les origines du Rwanda. Le Rwanda n’a pas été créé par le colonisateur européen. Le Rwanda est un État-nation unitaire millénaire. Voilà le principal axiome fondamental sur lequel doit être basé toute Analyse historique rwandaise. S’agissant du modèle colonial belge, en disant que le Rwanda a été créé par le colonisateur européen, il veut, au fait, détruire les systèmes rwandais de représentation du Monde et anéantir l’épaisseur historique et culturelle de la Société rwandaise (Vansina, 2001). Le colonisateur belge colonise, falsifie, mystifie et exige d’être adoré. Le modèle colonial belge va même plus loin et veut tout renommer. Il a pour objectif de recréer le Rwanda à l’image de la Belgique. Rwanda devient Ruanda. Il veut renommer les collines rwandaises. C’est ainsi que Butare devient Astrida en l’honneur de la reine des Belges Astrid, Sophie, Louise, Thyra de Suède, mère de Baudouin I. Pourtant le peuple rwandais n’a aucune raison de vénérer la reine Astrid. Le modèle colonial belge veut renommer les lacs rwandais, les rivières rwandaises, etc. Même les sources du Nil, il prétend que c’est lui qui les a découvertes. Et pourtant, les Rwandais les connaissent depuis l’Antiquité. Ils savent que le fleuve Kagera se jette dans le lac Nyanza, -renommé aussi lac Victoria par les coloniaux- ; qu’après, il va au Bunyoro se jeter dans le lac Ntanzige, -renommé aussi lac Albert par les coloniaux- ; et qu’après, il va se jeter dans une mer de beaucoup plus vaste à Busakazataka [= dans les régions méditerranéennes]. [= Kuva kera Abanyarwanda bavugaga ko Akagera kajya i Busakazataka = De tout temps les Rwandais disent que le fleuve Kagera va là où on couvre les maisons avec des tuiles et non avec du chaume]. Le fleuve Nil s’appelle, en totalité, le fleuve Kagera ou le fleuve Nil-Kagera. Les Rwandais guerroyaient jusqu’au lac Rwicanzige, renommé aussi lac Édouard par les coloniaux-. Le peuple rwandais était de beaucoup plus informé que les colonialistes belges ne le pensent. Il compte en son sein d’innombrables Hutu et Tutsi descendants de prisonniers, d’exilés ou d’immigrés venus du Bunyoro, du CentreAfrique, du Sud Soudan, de Nubie, de l’Égypte ancienne, de l’Éthiopie, etc. Alors que le peuple rwandais est un grand peuple qui a une âme et un esprit, le modèle colonial belge tient à l’infantiliser et l’Akazu applaudit des deux mains. Il fait l’Histoire du Rwanda par rapport aux seuls et uniques intérêts racistes et coloniaux belges. C’est absolument inadmissible. Il s’agit d’une gigantesque manipulation coloniale belge. Le colonialiste belge est un parasite et un prédateur. Concernant le modèle Akazu, en disant que le Rwanda a été créé par le colonisateur européen, il veut, au fait, couper le Rwanda ancien en deux royaumes indépendants l’un de l’autre, avec les Inkiga au Nord et le Nduga élargi [= Nduga ngali] au Centre-Sud. Il précise que les Inkiga sont une contrée économique, politique et culturelle de tout temps indépendante vis-à-vis du Nduga élargi jusqu’à l’arrivée du colonisateur européen qui les a réunis de force dans un même nouveau pays qu’il a nommé « le Ruanda » (Nahimana, 1993). De fil en aiguille, il veut en venir à ce que les deux contrées, -Inkiga et Nduga ngali-, ont été unifiées artificiellement par le colonisateur européen. C’est donc grâce à la Révolution morale du 05 juillet 1973, menée très héroïquement par le général major Juvénal Habyalimana Rutemayeze qu’enfin, les deux contrées forment réellement depuis lors un État-nation unitaire. Donc, le père de la nation rwandaise, c’est Juvénal Habyalimana Rutemayeze. C’est très aberrant et absolument faux. C’est du Habyalimanisme [= l’Akazu]. Juvénal Habyalimana Rutemayeze n’est pas le père de la nation rwandaise. À sa naissance le 8 mars 1937 à Rambura, l’Étatnation unitaire rwandais existait depuis plus de mille ans. 11 À ce sujet, le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme », en abrégé le modèle AKM précise qu’effectivement, la crête Congo-Nil et les volcans divisent le Rwanda en deux contrées culturelles et économiques différentes, à savoir la contrée de l’Ubukonde dite Inkiga (on dit Inkiga et non Urukiga qui n’est qu’une petite province de la contrée des Inkiga) et la contrée de l’Umukenke couvrant le reste du Rwanda, soit le Nduga élargi [Kagame, 1975]. Cela est vrai [= Ibyo ni byo]. Néanmoins, ce n’était pas du tout des contrées politiques différentes et encore moins indépendantes l’une de l’autre. Le modèle Akazu ne connaît pas l’Histoire du Rwanda ancien, ne comprend pas le code des institutions du Rwanda ancien et mystifie. On y reviendra ultérieurement. (À suivre) Fait à Paris, le 01 mai 2015 Mwalimu MUREME Kubwimana, Statisticien-historien-économiste et politologue rwandais, Représentant du modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » Pour commander ses livres : prière de bien vous adresser à L’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&sr=7 12 13