MODELES D`HISTOIRE DU RWANDA ET MODELISATION MACRO

Transcription

MODELES D`HISTOIRE DU RWANDA ET MODELISATION MACRO
Modèles d’Histoire du Rwanda et
Modélisation macro-historique rwandaise
(Première partie)
Mwalimu MUREME Kubwimana,
Statisticien-historien-économiste et politologue rwandais,
Représentant du modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme »
Pour commander ses livres : prière de bien vous adresser à
L’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&sr=7
O. Remarque générale
Toute reproduction et représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit,
des pages ou des photos publiées dans nos ouvrages ou sur notre site web
http://sciencespolitiquesrwandaises.fr/ sans notre autorisation, est illicite et constitue une
contrefaçon [= ubujura].
I. Introduction
Cet ouvrage a pour objet de clarifier la conceptualisation, la méthodologie et la façon de poser
les problèmes inhérents à l’Histoire du Rwanda. Il existe sept modèles différents d’Histoire du
Rwanda, notamment le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme », -en abrégé le modèle
AKM- qui, par ailleurs, est le modèle dominant. L’étudiant devrait en être honnêtement
informé et acquérir la capacité de répartir les écrits, les ouvrages, les films et les conférences
qui se font sur le Rwanda selon les modèles d’Histoire du Rwanda. Ultérieurement, il sera
même nécessaire de faire la critique des modèles d’Histoire du Rwanda dans un autre ouvrage
spécialisé. Toutefois, on attire l’attention particulière du lecteur qu’en aucun cas, le présent
ouvrage n’entend se permettre de juger les personnes en tant que telles, mais plutôt les
1
modèles auxquels elles appartiennent, ainsi que la conduite subséquente des hommes publics
ou des hommes d’État qui, d’une façon ou d’une autre, ont une part imputable au bonheur,
aux souffrances ou aux malheurs du peuple rwandais.
L’Histoire du Rwanda est l’Histoire d’un État-nation unitaire millénaire, c’est-à-dire d’une
nation africaine millénaire, composée de trois sous-populations statistiques, à savoir les Hutu,
les Tutsi et les Twa. À titre de conceptualisation, on dira sous-population statistique hutu,
sous-population statistique tutsi et sous-population statistique twa. Hutu, Tutsi et Twa sont
des mots invariables. La sous-population statistique tutsi comprend en son sein la noblesse
tutsi [= Impfura] au sein de laquelle on a une aristocratie supérieure tutsi [=Impfura
z’imbere]. La noblesse tutsi faction Abâkagâra rentrée d’exil en 1994 s’appelle Abavântâra ou
Abanyegiti. Le concept péjoratif d’ethnie doit être rejeté et remplacé par celui de souspopulation statistique. L’adjectif dérivé de sous-population statistique est le mot « tribal » : le
substantif dérivé est le mot « tribalisme ». Au fait, le concept de sous-population statistique
vaut mieux que le concept d’ethnie et en plus, il a l’avantage de ne pas véhiculer une
connotation colonialiste belge négative. Toutefois, démographiquement parlant, il n’existe
qu’une et une seule population rwandaise appelée le peuple rwandais. On donnera de plus
amples détails dans le développement.
Voilà donc les nouveaux concepts et les nouvelles définitions du modèle « Mgr Alexis
Kagame et Mureme » à connaitre dès le départ. On convient que l’Histoire n’est pas une
science immobile. Elle se construit sans cesse. Elle progresse grâce aux avancées de la
recherche mais aussi par réinterprétation et reformulation des savoirs acquis. L’Histoire est
vraiment une Science cumulative. C’est pourquoi on se doit de bâtir sur l’archétype élaboré
par Mgr Alexis Kagame Se-Mateka, tout en le perfectionnant. Et c’est ainsi qu’on a le modèle
« Mgr Alexis Kagame et Mureme » : Mureme Kubwimana étant le continuateur consacré de
Mgr Alexis Kagame Se-Mateka. La méthodologie d’analyse du modèle « Mgr Alexis Kagame
et Mureme » combine les Méthodes statistiques, l’Analyse de contenu des documents,
l’Analyse démographique, l’Économétrie avancée des variables qualitatives et les Méthodes
de recherche en Sciences sociales.
Parmi tous ceux qui écrivent sur le Rwanda, rares sont ceux qui veulent bien dévoiler leur
modèle d’Histoire du Rwanda. Le présent ouvrage a pour but d’apprendre à l’étudiant à
découvrir un modèle d’Histoire du Rwanda, même s’il est savamment caché. Il n’existe qu’un
et un seul modèle par auteur : le problème est justement de le percevoir. Nombreux sont ceux
qui écrivent, non pas pour dire la vérité, mais pour enjoliver l’image d’un régime politique qui
les favorise ou les a privilégiés et donc, pour manipuler le lecteur. Ils créent expressément le
brouillard. On va donc proposer une technique de dépistage des brouillards, même dans un
roman ou dans une fiction. Souvent, pour mystifier à l’aise, on se dissimule derrière le roman
ou la fiction. Tout ce qui est roman ou fiction sur le Rwanda serait donc à éviter ou à la
rigueur à soigneusement tamiser.
II. Modélisation macro historique rwandaise
Généralement, par modèle, on entend une représentation en petit d’un objet qu’on se propose
d’exécuter en grand. Or, cette représentation requiert des variables, c'est-à-dire des
déterminants. Chaque déterminant a ses propres paramètres ainsi que ses propres
caractéristiques et chaque caractéristique a ses propres propriétés. Au total, pour déterminer
un modèle d’Histoire du Rwanda, il se révèle qu’au moins 22 déterminants sont nécessaires.
L’Histoire du Rwanda comprend l’Histoire du Rwanda ancien, l’Histoire du Rwanda à
2
l’époque coloniale et l’Histoire du Rwanda sous tutelle puis à nouveau indépendant. Celle-ci
se nomme également l’Histoire du Rwanda contemporain parce que c’est l’Histoire rwandaise
de notre temps. À l’avenir, le contemporain se mouvra dans le temps futur. Il est donc plus
correct de parler dès aujourd’hui de l’Histoire du Rwanda sous tutelle puis à nouveau
indépendant.
En effet, pour « substituer à la continuité insaisissable du temps une structure signifiante »
(Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, 1996), l’historien doit procéder à un découpage
du déroulement historique en segments, c’est-à-dire périodiser. Le temps historique serait une
sorte de flux ininterrompu proprement incompréhensible. À cette fin, il convient de dégager
les changements majeurs et les ruptures de pente. Toute la difficulté réside à trouver les
bonnes articulations. Il est nécessaire de distinguer les périodisations conventionnelles qui
sont en quelque sorte héritées et celles que l’historien bâtit dans le cours de sa recherche.
Voilà donc pourquoi le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » découpe l’Histoire du
Rwanda comme suit :




L’Histoire du Rwanda ancien va du premier millénaire au 03 janvier 1903
exclusivement.
L’Histoire du Rwanda à l’époque coloniale va du 03 janvier 1903 inclusivement au
25 avril 1949 exclusivement
L’Histoire du Rwanda sous tutelle puis à nouveau indépendant va du 25 avril 1949
inclusivement jusqu’à la fin du dernier régime tyrannique et totalitaire, soit « Igiti »,
soit « néo Akazu ».
Alors viendra un autre segment de l’Histoire du Rwanda que les historiens rwandais
du Futur appelleront très probablement « l’Histoire de l’État-nation rwandais
moderne ». Plaise au Ciel qu’on en voie le début !
Sur ce, il y a lieu d’énumérer les 22 déterminants nécessaires et suffisants sous forme de
questions réponses. Il est tout de même à savoir qu’un déterminant d’un modèle d’Histoire du
Rwanda s’établirait par une réponse unique à une question fermée donnée. Ainsi donc, au
moins vingt-deux questions sont nécessaires et suffisantes pour formuler ou découvrir un
modèle d’Histoire du Rwanda. Ce sont les suivantes.
A. Variables endogènes qualitatives explicatives des modèles d’Histoire du
Rwanda
Question N° 01 :
a. Depuis quand le Rwanda existe-t-il à peu près ? 1000 ans ? 400 ans ? 100 ans ?
b. Le Rwanda ancien était-il un État-nation unitaire, oui ou non ?
Question N° 02 :
Si oui, qui est le Père de la nation rwandaise ? Gihanga I Ngomijana ? Ruganzu I Ndoli ?
Juvénal Habyalimana Rutemayeze ? Autre ? Personne ?
Question N° 03 :
Le Rwanda ancien était-il plus vaste ou plus petit que le Rwanda à nouveau
indépendant ?
3
Question N° 04 :
Que sont les Hutu, les Tutsi et les Twa ? Des Races ? Des ethnies ? Des
Sous-populations statistiques ? Autre ? Comment ?
Question N° 05 :
a. En combien de principales contrées culturelles et économiques se subdivise le
Rwanda ? Comment ?
b. Pourquoi appelle-t-on les Inkiga (= mu Nkiga) la contrée de l’Ubukonde et le Nduga
ngali (= mu Mukenke) la contrée de l’Umukenke ?
Question N° 06 :
Existe-t-il, au Rwanda, des problèmes intertribaux et des problèmes intra tribaux, oui
ou non ? Depuis quand ?
Question N° 07 :
a. Qu’est-ce le Cwezisme lyangombiste ? Animisme ou Spiritualité ? Paganisme ou
Culture ? Manipulation tutsie ou Religion nationale ? Rien du tout ?
b. Quel est l’impact du Cwezisme lyangombiste sur la Culture rwandaise ?
Question N° 08 :
a. Que s’est-il passé au Rwanda en 1959 ? Une révolution rwandaise ? Des troubles ? Un
génocide des Tutsi ? Un génocide des Hutu ? Un génocide ambivalent ? Des violences
politiques ?
b. Si révolution rwandaise il y a eu, était-elle nécessaire, oui ou non ?
Question N° 09 :
a. Que s’est-il passé à Gitarama le 28 janvier 1961 ? Un coup d’État, oui ou non ?
b. Si oui, ce coup d’État est-il valide ou invalide ?
c. Si oui, expliquez votre réponse.
Question N° 10 :
À compter de quelle date le Rwanda est-il une République ? Pourquoi et Comment ?
Question N ° 11 :
Qui est le premier président de la République rwandaise ? Grégoire Kayibanda SeBwigenge ou Dominique Mbonyumutwa ?
Question N° 12 :
4
Les résultats du Référendum Kamarampaka du 25 septembre 1961 sont-ils
discutables ou indiscutables ? Pourquoi et comment ?
Question N° 13 :
Entre la colonisation belge et la colonisation allemande, laquelle des deux était-elle
plus horrible que l’autre ? Pourquoi et comment ?
Question N° 14 :
Que s’est-il passé au Rwanda le 01 juillet 1962 ? Accession à l’indépendance ?
Recouvrement de l’Indépendance ? Rien du tout ?
Question N° 15 :
a. Classifier le régime politique ayant prévalu au Rwanda du 05 juillet 1973 au 04 juillet
1994.
 Une République démocratique et donc la 2ème République rwandaise ?
 Une Dictature militaire et donc la 1ère Dictature militaire ?
b. Autre réponse mitigée ou abstention.
Question N° 16 :
Dans ce cas-ci, prouver qu’il s’agissait du Totalitarisme moderne, d’un simulacre de
République et d’un simulacre de Démocratie.
Question N° 17 :
a. Classifier le régime politique ayant prévalu au Rwanda à la fin du 20ème siècle et au
début du 21ème siècle sous la bannière du FPR-Inkotanyi.
 Une Démocratie pluraliste et donc la 3ème République rwandaise ?
 Un pseudo pluralisme et donc la 2ème Dictature militaire rwandaise
b. Autre réponse mitigée ou abstention
Question N° 18 :
a. Êtes-vous d’accord ou pas avec le vocable « Génocide rwandais » ?
b. Si oui, Qu’est-ce le Génocide rwandais ?
Question N° 19 :
Décrivez et expliquez brièvement le Conflit rwandais.
Question N° 20 :
a. Quel est l’avantage de se choisir préalablement un modèle d’analyse en Analyse
historique rwandaise et en Sociologie politique rwandaise ?
b. Quels sont les inconvénients de ne pas le faire ?
5
c. Si on a un modèle d’analyse, convient-il de le révéler tout haut ou de le passer sous
silence ?
Question N° 21 :
Quel genre de coopération régionale privilégieriez-vous d’abord ? Avec les pays
anglophones de l’Afrique de l’Est ou avec les pays francophones de l’Afrique
centrale ? Abstention ?
Question N° 22 :
Quelle place la promotion culturelle devrait-elle avoir dans le Développement ?
Voilà le creuset des modèles d’Histoire du Rwanda. C’est à travers ce prisme qu’on voit
aisément tous les modèles d’Histoires du Rwanda. C’est en répondant à ces 22 questions
qu’ils divergent et c’est grâce à ces divergences qu’on peut les évaluer. Au bout du compte,
quand on lit un ouvrage sur le Rwanda ; qu’on parvient à répondre à ces 22 questions grâce
aux réponses apportées par l’ouvrage en question; on sait tout de suite de quel modèle
d’Histoire du Rwanda il s’agit. Très souvent, le reste ne consiste qu’à développer et à habiller
son modèle. Cela va sans dire que poser des questions augmente le savoir. Si on n’aime pas
les gens qui posent des questions, c’est justement pour protéger son discours politique
fallacieux contre leur soif de transparence. En réalité, quelqu'un qui passe sous silence son
modèle d’Histoire du Rwanda craint très probablement qu’on ne lui pose des questions
embarrassantes. C’est un manipulateur.
B. Évaluation comparée des modèles d’Histoire du Rwanda
Compte tenu de ce qui précède, au vu des réponses apportées par les différents écrits,
documents et ouvrages publiés sur l’Histoire du Rwanda, il se révèle que toute cette littérature
se repartit selon les sept modèles d’Histoire du Rwanda suivants :
1. Le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme » en abrégé « modèle AKM » (=
Modeli ya Mgr Alexis Kagame na Mureme)
2. Le modèle Siyasa noble tutsi (= Ingengabitekerezo nsiyasa y’Abavântâra)
3. Le modèle Akazu (= Ingengabitekerezo y’Abanyakazu)
4. Le modèle colonial Jan Vansina et Marcel D’Hertefelt (= Ingengabitekerezo
mbiligi ya Mhatsibihugu)
5. Le modèle étranger missionnaire (= modeli y’abamisiyoneri)
6. Le péri modèle noble tutsiste (= Ingengabitekerezo y’i Mhengamira-Batutsi)
7. Le modèle observateur étranger (= modeli y’indorerezi z’abanyamahanga)
1. Le tableau synoptique des modèles d’Histoire du Rwanda
On lira au tableau N° 01 ci-contre le tableau synoptique des modèles d’Histoire du Rwanda.
Tableau n° 01 : Tableau synoptique des modèles d’Histoire du Rwanda
Modèl AKM
Siyasa
es
[Mgr
Alexis
Kagame
Akazu
Colonial Mission
Jan
naire
Vansina
et Marcel
6
Observ
ateur
étrange
r
Péri
modèle
noble
tutsiste
D’Hertef
elt
Questi et
ons
Murem
e]
J.P.
Chrétien
Q. 01 a
Origin
es du
Rwand
a
Q. 01 b
Étatnation
unitair
e
Q. 02
Père de
la
nation
1 000 ans 1 000 ans
19ème
siècle
19ème
siècle
1 000 ans
-
1 000 ans
Oui
Oui
Non
Non
Oui
-
Oui
Gihanga
I
Ngomija
na
Gihanga I
Ngomijan
a
Gihanga
I
Ngomija
na
-
Gihanga I
Ngomijan
a
Q. 03
Rwand
a
ancien
Q. 04
Hutu,
Tutsi,
Twa
Plus
vaste
Plus vaste
Juvénal
Habyali
mana
Rutemay
eze
Plus petit Plus petit
Plus
vaste
-
Plus vaste
Souspopulatio
ns
satistique
s (= des
ancienne
s castes
du
Rwanda
ancien)
Ubukond
e
(Inkiga)
et
Umuken
ke
(Nduga
ngali)
Oui
Ça
Ethnies
n’existe
pas en
réalité.
C’est de la
manipulati
on
coloniale
belge
Ethnies
Races
Ethnies
-
Ubukond
e
(Inkiga)
et
Umuken
ke
(Nduga
ngali)
Oui
Ubukonde (Inkiga) et
Umukenke
(Nduga
ngali)
-
Ça
n’existe
pas en
réalité.
C’est de
la
manipulat
ion
coloniale
belge
-
Oui
Oui
Oui
-
Culture
rwandais
e
Culture
rwandaise
Manipul
ation
tutsie
Animisme
Paganism e
Révoluti
Des
Révoluti
Révolution Révoluti
Q. 05
Deux
contrée
s
différe
ntes
Q. 06
Problè
mes
tribaux
Q. 07
Cwezis
me
Lyango
mbiste
Q. 08 a
-
7
Révoluti
Culture
rwandaise
Génocide
1959
on
rwandais
e
Q. 08 b Nécessai
1959
re
Coup
Q. 09
Gitara d’État
ma
invalide
depuis le
Q. 10
Républ 25.09.19
ique
61
Kayiban
Q. 11
er
1
da
préside
nt
Indiscuta
Q. 12
bles
La
Q. 13
La
colonisat
colonis ion belge
ation la
plus
horribl
e
Recouvre
Q. 14
ment de
l’Indépen
dance
1ère
Q. 15
Dictature
militaire
rwandais
e
Totalitari
Q. 16
sme
moderne
troubles
2ème
Dictature
militaire
rwandais
e
Oui
Q. 18
Conflit
Q. 19
Définiti politique
on du
et social
conflit endogène
rwanda concrétis
is
é et attisé
par le
-
Q. 17
on
rwandais
e
Non sensé Nécessai
re
Coup
Coup
d’État
d’État
invalide
valide
depuis le
depuis le
25.09.196 28.01.19
1
61
Kayibanda Mbonyu
mutwa
rwandaise
on
rwandais
e
Nécessair
e
Coup
d’État
invalide
depuis le
25.09.19
61
Kayiband
a
on
rwandais
e
-
des Tutsi
Discutable
s
La
colonisati
on belge
Indiscuta
bles
La
colonisat
ion
allemand
e
Indiscutabl Indiscuta
es
bles
La
colonisatio
n
allemande
Indiscuta
bles
-
Discutabl
es
La
colonisati
on belge
Rien du
tout
Accessio
nà
l’Indépe
ndance
IIème
Républiq
ue
rwandais
e
Démocra
tie
responsa
ble
IIIème
Républiq
ue
rwandais
e
Oui
Conflit
ethnique
Hutu/Tut
si
Accession
à
l’indépend
ance
-
-
-
Rien du
tout
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Oui
-
Non
Zizanie
semée par
le
colonialis
te belge
-
-
Non
Zizanie
semée par
le
colonialist
e belge
Nécessaire
Coup
d’État
invalide
depuis le
25.09.196
1
Kayibanda
8
Condamn
able
Coup
Coup
d’État
d’État
invalide
invalide
depuis le depuis le
25.09.19 25.09.196
61
1
Kayiband Kayiband
a
a
Q. 20
Q. 21
Q. 22
colonisat
eur belge
Révèle
tout haut
son
modèle
Afrique
centrale
Une très
bonne
place
Passe sous
silence
son
modèle
Passe
sous
silence
son
modèle
Afrique de l’Est
-
Passe sous Passe
silence son sous
modèle
silence
son
modèle
-
Passe
sous
silence
son
modèle
-
Passe
sous
silence
son
modèle
-
-
-
-
-
En guise de travail pratique, il est demandé à l’étudiant de répondre personnellement et
honnêtement aux vingt-deux questions ci-haut posées à la seule fin de découvrir lui-même le
modèle d’Histoire du Rwanda qui convient le mieux à sa personnalité, à ses sensibilités et
partant, de reconnaître aux autres le droit d’avoir des modèles d’Histoire du Rwanda
différents du sien en raison des différences de personnalité et de sensibilités qui existent parmi
les Rwandais.
Il est sûr et certain qu’un jour, à la fin de la longue lutte intellectuelle subséquente, ce sera le
modèle d’Histoire du Rwanda le plus scientifique, le plus absolument correct, le plus robuste
et le plus efficace qui gagnera et que le peuple rwandais pourra le choisir librement car c’est
lui qui lui convient le mieux. Il est à constater, hélas, que chaque colonisateur qui s’amène, -le
colonisateur belge, les missionnaires, les Banyakazu, les Banyegiti ou les Bavantara..-,
apporte son propre modèle d’Histoire du Rwanda. Cela ne devrait pas continuer ainsi. Faire
de l’Histoire veut dire faire une Analyse historique rigoureuse. Faire de l’Histoire, ce n’est
pas raconter des histoires. L’Histoire est un discours scientifique et non une manipulation
politique.
Par ailleurs, il est à bien noter qu’on dit bien le plus absolument correct et non le plus
absolument vrai. Le plus absolument correct veut dire celui dont l’écart entre l’Analyse
historique et la Réalité rwandaise inconnue est le plus petit. En effet, la Vérité absolue est
inatteignable. Aucun humain n’est Dieu. Aucun ouvrage humain n’est parfait. Tout ouvrage
humain est perfectible. La Vérité absolue est une Asymptote vers laquelle on tend toujours de
plus en plus sans jamais l’atteindre. Il ne faudrait donc pas rejeter tous les modèles d’Histoire
du Rwanda sous pretexte qu’aucun d’entre eux n’est absolument vrai. Non ! Ce serait sot. Il
faut plutôt choisir le meilleur d’entre tous. Voilà à quoi sert cet ouvrage, c’est-à-dire à
éclairer les étudiants.
2. Analyse horizontale (= ligne par ligne)
Avant de commenter ce tableau, il importe de faire remarquer que le modèle Akazu évolue
sous la bannière du modèle colonial belge Jan Vansina et Marcel D’Hertefelt ; que le péri
modèle noble tutsiste Jean-Pierre Chrétien est une caisse de résonance du modèle Siyasa ; que
le modèle missionnaire s’est éteint au recouvrement de l’Indépendance et que, à vrai dire, le
modèle observateur étranger n’est pas un modèle d’Histoire du Rwanda, mais plutôt un regard
discutable d’observateurs étrangers spécialement attirés dans l’espace politique, social et
judiciaire rwandais par le Génocide rwandais. Pour lors, ici, il convient de se focaliser sur les
9
points essentiels et de ne cibler que les modèles rwandais d’Histoire du Rwanda, à savoir dans
l’ordre d’importance décroissante : le modèle AKM, le modèle Siyasa et le modèle Akazu.
Cela étant dit, du tableau précédent, il ressort que les interprétations respectives des différents
modèles rwandais d’Histoire du Rwanda divergent sur plusieurs points et essentiellement sur
les points suivants : L’État-nation unitaire rwandais, la colonisation belge, la révolution
rwandaise de 1959, la République rwandaise, le Totalitarisme moderne rwandais, le Génocide
rwandais, etc.






Le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme », -en abrégé le modèle AKM-, et le modèle
Siyasa disent que le Rwanda est un État-nation unitaire millénaire dont le père est
Gihanga I Ngomijana et qu’il était de beaucoup plus vaste que le Rwanda à nouveau
indépendant. Le modèle Akazu nie tout cela et dit que le Rwanda existe depuis la fin du
19ème siècle et a été créé par le colonisateur européen. Il ajoute même qu’on ne peut
vraiment parler d’État-nation unitaire rwandais qu’au 05 juillet 1973.
Le modèle AKM et le modèle Siyasa disent que la colonisation belge a été plus horrible
que la colonisation allemande. Par contre, le modèle Akazu condamne très durement le
colonisateur allemand mais croit que le colonisateur belge est plutôt un civilisateur et un
bienfaiteur. Le modèle Akazu adore les coloniaux belges attendu que ceux-ci ont
laissé aux Bakiga Habyalimanistes [= Banyakazu] une armée mono régionale belgokiga qui leur a finalement permis d’exercer sur le Rwanda, -du 05 juillet 1973 au 04
juillet 1994-, la suprématie militaire, politique, économique, financière, sociale et
autre. Ils n’oublient jamais les merveilleux souvenirs de ce cadeau néo colonialiste belge.
Le modèle AKM et le modèle Akazu disent que le Révolution rwandaise de 1959 était
nécessaire alors que le modèle Siyasa dit que c’était plutôt des troubles non sensés,
fomentés par le colonisateur belge.
Le modèle AKM et le modèle Siyasa disent que le coup d’État de Gitarama en date du 28
janvier 1961 est invalide ; que le Rwanda est une République depuis le 25.09.1961 et que
le 1er président de la République rwandaise est Grégoire Kayibanda Se-Bwigenge. Le
modèle Akazu n’est pas d’accord. Il dit que le coup d’État de Gitarama est valide ; que le
Rwanda est une République depuis le 28 janvier 1961 et que le 1 er président de la
République rwandaise est Dominique Mbonyumutwa.
Le modèle AKM prouve qu’on a, au Rwanda, depuis le 05 juillet 1973, la dictature
militaire, c’est-à-dire le Totalitarisme moderne. Les dires du modèle Akazu et du modèle
Siyasa sont, quant à eux, contradictoires sur ce point. Le modèle Akazu avance que
Juvénal Habyalimana Rutemayeze est un grand républicain démocrate mais que, par
contre, c’est effectivement Paul Kagame Rwabujindili qui est un tyran militaire
sanguinaire. Au contraire, le modèle Siyasa avance que Paul Kagame Rwabujindili est un
grand républicain démocrate mais que, par contre, c’est effectivement Juvénal
Habyalimana Rutemayeze qui est un tyran militaire sanguinaire.
Etc. … L’étudiant pourrait lui-même continuer de la même manière cette analyse
horizontale, ligne par ligne.
C. Considérations spécifiques
Cet examen éliminatoire vient déjà d’éliminer le modèle colonial belge Jan Vansina et Marcel
D’Hertefelt et le modèle Akazu. On va évidemment continuer à les étudier en tant que tels
mais tout en le sachant. On fait l’Histoire du Rwanda en fonction de la Société rwandaise et
du peuple rwandais et non en fonction du colonisateur belge ou des intérêts de l’Akazu.
L’Histoire du Rwanda est une Analyse historique très rigoureuse. Ce n’est pas un regard
10
manipulant de qui que ce soit sur l’objet politique rwandais. Elle s’inscrit donc dans le cadre
des systèmes rwandais de représentation du Monde, d’autant plus que l’épaisseur historique et
culturelle de la Société rwandaise est extrêmement vaste. En conséquence, il est impossible de
faire de l’Histoire du Rwanda quand déjà on est bloqué au point de départ sur le domaine de
définition, c’est-à-dire sur les origines du Rwanda. Le Rwanda n’a pas été créé par le
colonisateur européen. Le Rwanda est un État-nation unitaire millénaire. Voilà le principal
axiome fondamental sur lequel doit être basé toute Analyse historique rwandaise.
S’agissant du modèle colonial belge, en disant que le Rwanda a été créé par le colonisateur
européen, il veut, au fait, détruire les systèmes rwandais de représentation du Monde et
anéantir l’épaisseur historique et culturelle de la Société rwandaise (Vansina, 2001). Le
colonisateur belge colonise, falsifie, mystifie et exige d’être adoré. Le modèle colonial
belge va même plus loin et veut tout renommer. Il a pour objectif de recréer le Rwanda à
l’image de la Belgique. Rwanda devient Ruanda. Il veut renommer les collines rwandaises.
C’est ainsi que Butare devient Astrida en l’honneur de la reine des Belges Astrid, Sophie,
Louise, Thyra de Suède, mère de Baudouin I. Pourtant le peuple rwandais n’a aucune raison
de vénérer la reine Astrid. Le modèle colonial belge veut renommer les lacs rwandais, les
rivières rwandaises, etc. Même les sources du Nil, il prétend que c’est lui qui les a
découvertes. Et pourtant, les Rwandais les connaissent depuis l’Antiquité. Ils savent que le
fleuve Kagera se jette dans le lac Nyanza, -renommé aussi lac Victoria par les coloniaux- ;
qu’après, il va au Bunyoro se jeter dans le lac Ntanzige, -renommé aussi lac Albert par les
coloniaux- ; et qu’après, il va se jeter dans une mer de beaucoup plus vaste à Busakazataka [=
dans les régions méditerranéennes]. [= Kuva kera Abanyarwanda bavugaga ko Akagera kajya
i Busakazataka = De tout temps les Rwandais disent que le fleuve Kagera va là où on couvre
les maisons avec des tuiles et non avec du chaume]. Le fleuve Nil s’appelle, en totalité, le
fleuve Kagera ou le fleuve Nil-Kagera. Les Rwandais guerroyaient jusqu’au lac Rwicanzige, renommé aussi lac Édouard par les coloniaux-. Le peuple rwandais était de beaucoup plus
informé que les colonialistes belges ne le pensent. Il compte en son sein d’innombrables Hutu
et Tutsi descendants de prisonniers, d’exilés ou d’immigrés venus du Bunyoro, du CentreAfrique, du Sud Soudan, de Nubie, de l’Égypte ancienne, de l’Éthiopie, etc. Alors que le
peuple rwandais est un grand peuple qui a une âme et un esprit, le modèle colonial belge tient
à l’infantiliser et l’Akazu applaudit des deux mains. Il fait l’Histoire du Rwanda par rapport
aux seuls et uniques intérêts racistes et coloniaux belges. C’est absolument inadmissible. Il
s’agit d’une gigantesque manipulation coloniale belge. Le colonialiste belge est un parasite
et un prédateur.
Concernant le modèle Akazu, en disant que le Rwanda a été créé par le colonisateur européen,
il veut, au fait, couper le Rwanda ancien en deux royaumes indépendants l’un de l’autre, avec
les Inkiga au Nord et le Nduga élargi [= Nduga ngali] au Centre-Sud. Il précise que les Inkiga
sont une contrée économique, politique et culturelle de tout temps indépendante vis-à-vis du
Nduga élargi jusqu’à l’arrivée du colonisateur européen qui les a réunis de force dans un
même nouveau pays qu’il a nommé « le Ruanda » (Nahimana, 1993). De fil en aiguille, il
veut en venir à ce que les deux contrées, -Inkiga et Nduga ngali-, ont été unifiées
artificiellement par le colonisateur européen. C’est donc grâce à la Révolution morale du 05
juillet 1973, menée très héroïquement par le général major Juvénal Habyalimana Rutemayeze
qu’enfin, les deux contrées forment réellement depuis lors un État-nation unitaire. Donc, le
père de la nation rwandaise, c’est Juvénal Habyalimana Rutemayeze. C’est très aberrant et
absolument faux. C’est du Habyalimanisme [= l’Akazu]. Juvénal Habyalimana Rutemayeze
n’est pas le père de la nation rwandaise. À sa naissance le 8 mars 1937 à Rambura, l’Étatnation unitaire rwandais existait depuis plus de mille ans.
11
À ce sujet, le modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme », en abrégé le modèle AKM précise
qu’effectivement, la crête Congo-Nil et les volcans divisent le Rwanda en deux contrées
culturelles et économiques différentes, à savoir la contrée de l’Ubukonde dite Inkiga (on dit
Inkiga et non Urukiga qui n’est qu’une petite province de la contrée des Inkiga) et la contrée
de l’Umukenke couvrant le reste du Rwanda, soit le Nduga élargi [Kagame, 1975]. Cela est
vrai [= Ibyo ni byo]. Néanmoins, ce n’était pas du tout des contrées politiques différentes et
encore moins indépendantes l’une de l’autre. Le modèle Akazu ne connaît pas l’Histoire du
Rwanda ancien, ne comprend pas le code des institutions du Rwanda ancien et mystifie. On y
reviendra ultérieurement.
(À suivre)
Fait à Paris, le 01 mai 2015
Mwalimu MUREME Kubwimana,
Statisticien-historien-économiste et politologue rwandais,
Représentant du modèle « Mgr Alexis Kagame et Mureme »
Pour commander ses livres : prière de bien vous adresser à
L’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&sr=7
12
13