Bois et Forêts Pays de la Loire en
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Bois et Forêts en Pays de la Loire Sommaire n Hommage p. 1 n "Le chêne autrement" p. 2 n Le syndicat, ça sert à quoi ? p. 3 Merci, Manuel, pour toutes ces années que tu as passées au service de la forêt depuis 1976, l'essentiel de ta vie. Tu nous as quitté ce 15 février, après une longue et pénible maladie contre laquelle tu luttais courageusement depuis plusieurs mois. Ton travail aura modelé nos forêts, à force de persuasion et de conseils que ta profonde connaissance de la nature t'autorisait à donner. Tu pars au moment où de nombreuses questions se posent sur l'avenir de nos forêts, face à une crise écologique et économique sans précédent. Le bois, historiquement matériau et combustible du pauvre, est en passe de devenir un privilège des nations riches qui découvrent dans son emploi des réponses à nombre de questions environnementales pressantes. Grâce à des gens comme toi, la France dispose aujourd'hui d'une incontestable richesse nationale. Il nous la faut gérer durablement, tu aurais dit en bon père de Ton travail aura modelé nos forêts. famille, c'est à dire en équilibrant au mieux ses fonctions économiques, écologiques et sociales. On nous dit que, pour la première fois depuis 150 ans, elle a cessé de s'accroître. C'est peut-être vrai au niveau national, mais il faut aussi regarder la situation de notre région. N'est-elle pas l'une des dernières à avoir encore une politique d'incitation au boisement ? Continuons donc à afficher nos ambitions en la matière, solidairement avec le monde agricole dont l'espace est chaque jour grignoté par l'artificialisation des terres et l'urbanisation. Attelons-nous aussi à mieux valoriser ce patrimoine et la politique forestière nationale, dont d'aucuns déplorent l'absence, est pourtant bien là. Hélas, elle manque cruellement de moyens et la situation actuelle de nos CRPF en est une belle illustration. Plus nécessaires que jamais pour accompagner la forêt privée, leurs moyens, pourtant déjà modestes face à l'ampleur des enjeux, s'affichent à la baisse pour les prochaines années. Mais nous ne baisserons pas les bras, nous poursuivrons ton oeuvre car comme toi, comme tous les forestiers, nous regardons plus loin, au delà des difficultés présentes, au delà de nos vies. Nos pensées vont à ta famille, à ton épouse, à tes filles dont tu étais si fier, à tes petits-enfants. Qui sait, si l'un ou l'autre, un jour, ne reprendra le flambeau ? Au fil des générations, l'amour de la forêt, c'est tenace. Merci de l'avoir transmis à tant de propriétaires forestiers, et particulièrement dans la Sarthe où tes racines étaient devenues profondes. Nous penserons souvent à toi, au coeur de nos forêts. n Bois-énergie : la Vendée p. 4 précise la donne n Plantations : des moyens p. 6 nouveaux pour désherber n Programme des journées p. 7 d'information Photo C. Weben n Marché du bois sur pied p. 8 en 2009 N° 99 - Mars 2010 Alain de MONTGASCON Président du CRPF des Pays de la Loire et du syndicat des forestiers privés de la Sarthe François-Xavier DUBOIS Directeur du CRPF des Pays de la Loire, Photo D. Balay Hommage "Le chêne autrement" ______________________________________ Sous ce titre, l'IDF vient de publier un nouveau guide, synthèse des travaux du groupe chêne national. Cet ouvrage fait le point des connaissances sur les chênes sessile et pédonculé et décrit, étape par étape, l’ensemble des coupes et travaux nécessaires à la production de bois de chênes de qualité. Ce manuel pratique propose des solutions techniques innovantes, développe des itinéraires différenciés en fonction des contraintes du milieu et bouscule nombre d’idées reçues. Un manuel pratique pour ne pas se tromper A la différence de la populiculture et de la plupart des autres cultures agricoles, le forestier pratique la sélection au fur et à mesure de la croissance par ses éclaircies. Celles-ci visent à améliorer la qualité et la vitalité du peuplement. En chêne, avec des prix variant de 1 à 10 selon les qualités, il est essentiel de ne pas se tromper dans le choix des arbres. Ce manuel pratique permet de mieux connaître et reconnaître chêne rouvre et chêne pédonculé. Il présente différents choix de sylvicultures régulières et leurs implications économiques. Bien que la sylviculture irrégulière du chêne Photo B. Longa Le chêne de qualité a une croissance lente ? Comme la croissance lente du chêne, cet argument qualitatif est aussi mis à mal par l’observation. En effet, les exemples de chênes issus de taillis sous futaie, présentant des accroissements larges et vendus pour les usages les plus nobles (et les plus rémunérateurs), sont aussi très nombreux. Pour le chêne, comme pour la plupart des essences, l’essentiel de la qualité dépend de la présence de nœuds sur la bille de pied et donc de la sylviculture pratiquée. La largeur du cerne n'a qu'un impact faible sur la qualité du chêne. Ce critère n’est d’ailleurs pas retenu dans le classement des grumes. Dessin : Le chêne autrement - J. Lemaire Un feuillu à croissance rapide ? Contrairement aux idées reçues, le chêne n'est pas condamné à pousser lentement. Les exemples de chênes issus de taillis sous futaie présentant des accroissements larges sont nombreux. Pour peu que des techniques de gestion adéquates lui soient appliquées, le chêne peut avoir une croissance "rapide". Bien sûr, tout est relatif. Il faudra quand même 90 à 110 ans pour atteindre un diamètre économiquement satisfaisant (65 - 80 cm). Mais baisser de moitié l’âge d’exploitabilité par la simple adaptation des techniques de gestion représente un gain potentiel de productivité enviable. La qualité de la sylviculture fera la qualité du peuplement. 2 Mars 2010 ne soit pas abordée, faute de données et de recul suffisants, le praticien pourra aisément appliquer les apports techniques de ce livre, notamment pour ce qui concerne la sylviculture d’arbre. En Pays de la Loire, 40 % de nos forêts sont à base de chêne. Appliquer à ces forêts une sylviculture mieux adaptée à son potentiel est un enjeu essentiel. Christian WEBEN Ingénieur CRPF Pour commander : (20 € TTC). Le chêne autrement - Jean Lemaire IDF - 23 avenue Bosquet 75007 Paris. Courriel : [email protected] Tél. 01.40.62.22.81. Hauts-Bois, le journal des Syndicats des Forestiers Privés des Pays de la Loire, et Bois et Forêts, le journal du CRPF, sont très complémentaires, à l'image de ces organismes. Au nom de cette complémentarité, nous nous faisons bien volontiers le support du message ci-dessous. Le syndicat, ça sert à quoi ? _________ A cette question nous répondrons par une série de questions : comment rester seul dans un monde qui se complexifie, avec une sensibilité environnementale croissante, bien comprise par les politiques ? Comment, seul, se faire entendre de la collectivité qui veut classer nos bois en NEBC, en espace sensible ou baliser un sentier piétonnier ? Et les projets de trame bleue, trame verte ? Comment aller seul discuter du contrat d’assurance ? A quel prix vendre son bois de chauffage ? Pourquoi des plans simples de gestion ? Et les champignons, et la chasse ? A l’évidence, on ne peut rester seul. La vraie question est : comment se fait-il qu’il y ait si peu de forestiers syndiqués ? En Pays de la Loire il y a environ 140 000 propriétaires pour 310 000 hectares de forêts privées. Certes 130 000 ont moins de 4 ha, mais 10 000 ont plus de 4 ha et représentent environ 30 % de la surface totale forestière. Pourquoi n'avons nous que 15 % de syndiqués ? Mais faut-il beaucoup d’adhérents à nos syndicats ? La réponse est oui, trois fois oui : d’abord parce plus nombreux, on est politiquement mieux entendu et on dilue l’image qui colle aux bottes des forestiers : ce ne sont que des grands propriétaires qui défendent leurs intérêts. Ensuite, plus nombreux, on trouvera plus facilement les compétences nécessaires pour aider les adhérents à résoudre leurs problèmes. Enfin, on disposera de moyens financiers plus importants, indispensables aujourd’hui à tous les niveaux, en particulier au niveau de la Fédération Nationale qui dispose de moyens insuffisants pour répondre à toutes les urgences, politiques en particulier. Se syndiquer, c’est soutenir l’action essentielle de notre Fédération puisque 55 % des cotisations lui sont reversées. Son rôle auprès des pouvoirs publics vous concerne directement. Le statut fiscal de la forêt, les aides à la gestion (DEFI), les mesures nécessaires après les fortes tempêtes, les discussions pour le maintien dans des limites supportables des contraintes environnementales et sociales, sont autant de dossiers portés par la Fédération. Forestiers non syndiqués, rejoignez nous* pour ne plus être isolés et vous faire entendre. Vous êtes indispensables à nos syndicats : le nombre est le postulat de base pour assurer notre crédibilité, mieux nous faire entendre et disposer des compétences et des moyens financiers supplémentaires nécessaires à notre défense. Ces trois éléments forment la clé de notre réussite de demain. Nous sommes tous concernés par ce développement. Si vous n'êtes pas déjà syndiqués, rejoignez-nous vite. Bertrand de Grandmaison Président du syndicat des forestiers privés de Loire-Atlantique Assurer sa forêt, transmettre la gestion Conférence le 30 avril 2010 de 9 h 45 à 13 h 00 à l'Ecole Supérieure du Bois Le Cercle des jeunes forestiers de Loire-Atlantique et le syndicat des forestiers privés de Loire Atlantique organisent dans le grand amphithéâtre de l’Ecole Supérieure du Bois à Nantes Carquefou (Atlanpôle, rue Christian Pauc, BP 10605, 44306 Nantes Cedex 3) une conférence sur ces deux points clés pour le propriétaire forestier. Pour être concrète et apporter les réponses à vos interrogations, cette conférence sera construite autour des thèmes mis en lumière par les questions que vous aurez posées par écrit au préalable. Pour cela, demander avant le 5 avril, le coupon « questions d’assurances, questions de transmission de la gestion des bois ». Vous pourrez par la même occasion et si vous le souhaitez, vous inscrire au repas qui suivra (18 €/personne). Correspondance à adresser au : SFPLA, 36 avenue de la Bouvardière 44800 Saint Herblain. * Coordonnées des syndicats : • Syndicat des forestiers sylviculteurs privés de Loire Atlantique : 36 av. de la Bouvardière 44800 ST HERBLAIN. e-mail : [email protected] • Syndicat Forestier de l'Anjou : 3 ZA Treillebois 49610 ST MELAINE/ AUBANCE. e-mail : [email protected] • Syndicat des propriétaires forestiers de la Mayenne : Parc technopole rue A. Einstein BP 36135 CHANGE 53061 LAVAL Cédex 9. e-mail : [email protected] • Syndicat Forestiers de la Sarthe : 3 ZA Treillebois 49610 ST MELAINE SUR AUBANCE. e-mail : [email protected] • Syndicat des forestiers privés de Vendée : 13 rue de Lorraine BP 592 85015 LA ROCHE SUR YON Cédex. e-mail : [email protected]. Mars 2010 3 Bois-énergie : la Vendée précise la donne _______________ Face à l’intérêt que représente le bois comme source d’énergie renouvelable, le Conseil Général de la Vendée a souhaité connaître la ressource réellement mobilisable. En effet, la ressource brute reste souvent une donnée virtuelle si elle n’est pas confrontée aux facteurs qui limitent les possibilités de mise sur le marché. Cette approche est d’autant plus importante en Vendée dont le taux de boisement (5,2 %) est un des plus faibles de France. Ne pas gaspiller cette ressource, nécessite de mieux connaître, sur le terrain, la réalité des disponibilités en forêt et les partenariats possibles avec l'agriculture, l'industrie, les collectivités. La démarche retenue est originale mais peut s’appliquer à l’ensemble de la région. énergie supplémentaire est relativement restreinte (voir graphique ci-dessous). Des volumes supplémentaires disponibles…. La baisse de l’entretien et de l’exploitation des haies depuis de nombreuses années génère aujourd'hui des volumes mobilisables importants. Il existe aussi en forêt des volumes qui ne sont acLes haies, premier gisement disponi- tuellement pas valorisés. Cette ressource, dite DISble pour le bois énergie en Vendée L’étude a révélé que les forêts de plus de PONIBLE, correspond, tou- Les têtes de peuplier, un appoint en bois énergie facile qu'il 4 ha, soit environ 17 000 ha, ne représen- tes surfaces confondues, conviendrait de mobiliser. tent qu’à peine 30 % du capital de bois essentiellement aux presur pied en Vendée. Les 70 % restants mières éclaircies résineuses qui, dans la Mais encore difficile à mobiliser ! se répartissent à peu près équitablement majorité des cas, ne sont pas réalisées Des scénarios ont été élaborés afin entre les haies et les bosquets. L’ensem- en temps voulu ou restent au sol faute d’évaluer la ressource réellement MOble constitue néanmoins un capital impor- de débouché. BILISABLE. En effet, les contraintes qui tant qui relativise l’image d’une Vendée Moins importantes, mais néanmoins non s’opposent à la récolte des volumes suppeu boisée. Cependant, seul le volume négligeables, les têtes de peupliers qui plémentaires, notamment les premières de bois produit annuellement peut être sont souvent broyées et abandonnées, éclaircies résineuses et les têtes de peurécolté sous peine de voir le capital bois ou brûlées sur place représentent aussi pliers, sont multiples. En premier lieu les des volumes disponibles intéressants. contraintes économiques, mais aussi les se réduire. Aujourd’hui, cette production annuelle est Ceux-ci sont estimés à 45 250 tonnes/an contraintes techniques (pente, desserte, mobilisée en grande partie, que ce soit (82 600 m3/an) dont moins de 10 % se petite taille du parcellaire, …), environnepour du bois énergie ou du bois d’œuvre. trouvent en forêt. mentales, réglementaires. De plus, quel Dans le volume restant, tout ne peut pas Ce volume supplémentaire, complé- que soit le scénario retenu, 15 % de la être utilisé pour le bois énergie. Finale- mentaire de ceux déjà exploités par les ressource dite disponible, n'est jamais ment, comparée aux volumes disponibles autres filières (bois d’œuvre, bois d’in- mobilisable. Les causes en sont nomliés à l'activité industrielle, la part de bois dustrie, bois bûche), représente de quoi breuses, principalement liées aux pertes alimenter un certain de récoltes, à l'absence de propriétainombre de projets de res connus ou tout simplement au refus chaudières ! de s'engager dans la démarche. Sur les Plaquettes mobilisables en Vendée 85 % restant, la proportion mobilisable 90% 71% 70% Bon à savoir : 50% 29% M obilis ables 30% 10% -10% 4 P laquettes forêts boc age Mars 2010 P laquettes indus trielles En Vendée, 1 000 tonnes de bois sur pied en forêt ou dans les haies produisent en moyenne 35 tonnes de bois par an. Sur ces 35 tonnes, 6 sont encore disponibles dont 5 sont mobilisables. Leur mobilisation réelle dépendra des réponses apportées aux différentes contraintes d’exploitation. Photo JJ. Jemin Un gisement de bois énergie conséquent L’étude commanditée par le Conseil Général de Vendée devait fournir une estimation qualitative et quantitative des gisements de bois potentiellement utilisables à des fins énergétiques. Parmi les différents gisements existants, deux concernaient plus particulièrement les forestiers et agriculteurs : • le gisement forestier constitué des forêts privées de plus de 4 ha, • le gisement bocager constitué des forêts privées de moins de 4 ha et des haies. En forêt trois points sont prioritaires : • l’adhésion aux documents de gestion durable pour la forêt (Plans Simples de Gestion, Code des Bonnes Pratiques Sylvicoles ou Règlements-types de gestion) ainsi que l’adhésion à la certification forestière (PEFC) pour la vente des bois. Ce dernier point est très important car depuis le début de l’année, les marchés publics exigent de la plaquette certifiée « gestion durable » pour pouvoir être utilisée dans les chaudières ! • le regroupement des propriétaires forestiers (surtout les petits propriétaires) afin de permettre et de faciliter l’exploitation de leurs parcelles, • la desserte C’est un facteur primordial dans la gestion d’une forêt. Or, beaucoup de propriétés sont très mal desservies et sont donc pénalisées lors de l’exploitation des bois. Une aide accordée à l’investissement dans la desserte existe mais encore peu de propriétaires mesurent l’importance de ces travaux qui ouvriraient de nouvelles perspectives quant au devenir des bois. En ce qui concerne la ressource bocagère, plusieurs actions doivent être menées conjointement : • développer un document de gestion durable adapté au bocage, comme un Plan de Gestion Durable des Haies, • permettre aux haies de bénéficier d’une certification identique à celle existant pour les forêts (PEFC). • inciter les propriétaires de bois de moins de 4 hectares à adhérer au Code des Bonnes Pratiques Sylvicoles et à faire certifier leur gestion (démarche unique avec PEFC). • développer la ressource : - en plantant des haies productives et faciles à exploiter, - en convertissant des types de haies peu productives (haies buissonnantes par exemple) en haies formées d’arbres de hauts jets et/ou de La valorisation en plaquettes du gisement forestier disponible têtards, nécessite d'organiser la filière. - en plantant des Taillis à Courte Rotation (TCR) et/ou à Très noritaire face aux autres ressources. Elle ne peut pourtant pas être négligée. Mais Courte Rotation (TTCR). pour cela, tout comme les propriétaires Une organisation de la filière est in- de haies, les forestiers doivent résoudre la question de la mobilisation tout en gadispensable Cette filière demande à être structurée rantissant une récolte durable. En forêt, afin de faire le lien amont-aval entre deux sources majeures de bois énergie les producteurs et les consommateurs. ont été mises en évidence : les éclaircies Cela permettrait, d’une part, de garan- résineuses et les têtes de peuplier. tir au consommateur un volume de bois Trois contraintes majeures ont été soulide qualité nécessaire à l’alimentation gnées : le prix non incitatif proposé au produ matériel de chauffage et d’autre part priétaire, le morcellement des propriétés qui d’assurer l’achat de bois au producteur à n’encourage par les entreprises de travaux forestiers et l’insuffisance de la desserte fodes prix contractualisés. restière dans de trop nombreux cas. Plus généralement au niveau du dépar- L’effort de mobilisation doit passer par tement vendéen, le gisement bois éner- l’organisation de la filière dans son engie d’origine forestière est minoritaire semble, de l’amont (l’abattage) vers l’aval comparé au gisement provenant des (la livraison), en passant par le stockage. haies. Et les gisements forestier et boca- Le parc matériel lui est complet et la filièger réunis ne représentent qu’un tiers de re bois énergie - que ce soit pour le bois la ressource globale en bois énergie du bûche ou la plaquette - est aujourd’hui département, toutes filières confondues. complètement mécanisable. Le gisement industriel (déchets, produits Aurélien RENARD connexes de scieries) fournit, en effet, les Chargé de mission deux tiers de cette ressource globale. bois-énergie Vendée La ressource forestière paraît ainsi mi- Scierie Mobile de Pescheseul Sciage à domicile et vente de bois débités, planches, poutres, poteaux, à partir de vos arbres ! Vente de bois de chauffage avec la possibilité de vous livrer. Construisez avec vos arbres 72430 AVOISE Antoine d’Amécourt - Paulo Fernandes Tél. 02 43 95 62 44 / 02 43 95 91 70 - Fax 02 43 95 60 67 Mars 2010 5 Photo CRPF Vendée augmente au fur et à mesure du déblocage des différents freins limitant la mise en marché. Parmi les freins à la mobilisation totale ou partielle de cette ressource supplémentaire, le prix au m³ de bois sur pied proposé au propriétaire est sûrement l’un des plus importants. Celui-ci est encore bas en raison des coûts engendrés par les différents travaux d’abattage, de débardage mais surtout à cause des coûts de transport et de stockage. La mise en place d’une organisation adéquate peut résoudre en partie cette question. Pour lever les autres obstacles à la mobilisation et faire en sorte que cette filière puisse se développer différentes pistes doivent être travaillées, variables en fonction de la localisation de la ressource. Plantations : des moyens nouveaux pour désherber ___ Le CRPF s'attache à suivre les expérimentations en cours sur les boisements sans traitement phytocide. En effet, à partir de 2011, l’attribution de l’aide de la Région au boisement des délaissés agricoles sera conditionnée à l’engagement de ne pas utiliser de phytocides. Le besoin de solutions alternatives s’impose donc, encore renforcé par la réduction continue du nombre de produits phytocides homologués pour la forêt. Plusieurs pistes sont explorées actuellement, notamment les paillages et les techniques de travail du sol. Concernant ce dernier point, l’arrivée de matériels spécifiques ouvre de nouvelles perspectives. D'autres techniques existent : le paillage est une de ces alternatives. Le CRPF teste cette technique sur des plantations expérimentales installées au printemps 2009. Les premiers résultats seront publiés à la fin de l’année 2011. Le travail du sol est une autre piste. Un décompactage profond du sol Les plants de bonne qualité doivent être installés dans les meilleures conditions possibles pour favoriser une pousse rapide dès la première année. Pour cela le sol doit être décompacté en profondeur en évitant d’en bouleverser les horizons. En terrain bien ameubli, le plant développera facilement et rapidement de nombreuses racines qui lui assureront l’alimentation en eau et en minéraux nécessaire à une bonne croissance dès la première année. D’autre part, un bon décompactage aug- 6 Mars 2010 mente la réserve en eau du sol. Les chances pour le plant, de traverser une période estivale souvent peu arrosée, en sont ainsi considérablement accrues. Dernier avantage dans cette terre ameublie, la plantation se fait plus vite et mieux. Un décapage superficiel et localisé Mais, rendre le sol accueillant pour le plant, le rend tout aussi favorable à l'installation de la végé- Le culti sous-soleur en action : désherber et décompacter. tation concurrente. Le travail de décompactage la laisse en place, rencontre récente avec l’entreprise de que ce soit sa forme visible (les plantes reboisement de M. de Chitray (Mayenne) pluriannuelles) ou invisible (le stock de ont permis de faire le point sur ces mégraines qui attend pour germer que les thodes. conditions lui soient favorables). Il faut sa- Plutôt destinée aux chantiers forestiers, la voir que l’essentiel du stock de graines et dent, dite de «culti sous-solage», mise au que la majorité du système racinaire des point par l’INRA et M. Becker, se monte plantes les plus concurrentes se trouvent sur le bras d’une mini pelle. L’outil est dans les 5 premiers centimètres du sol. constitué d’une lame associée à une dent Décaper le sol sur 1 m de large et 5 cm s’apparentant à une dent de sous-soleuse. d’épaisseur suffit ainsi à éliminer l’essen- Plusieurs différences, des ailettes latératiel de la concurrence pendant une à deux les et une forme en « pioche » permettent saisons de végétation. d’éviter l’effet « pot de fleur » par lissage du sol en limite de la zone travaillée. Cette Des matériels spécifiques sont main- dent décompacte sur au moins 50 cm de tenant au point profondeur un volume de terre voisin de Réaliser décompactage et décapage si- 200 litres lorsqu’elle travaille uniquement multanément a nécessité la mise au point l’emplacement du plant (une plantation de matériels spécifiques. Ceux-ci sont au coup de pioche travaille 1 à 2 litres de utilisables tant en forêt qu’en boisement terre, un potet ouvert à la bêche, 5 litres), de délaissés agricoles. Néanmoins il faut sans retourner les horizons du sol. Dans vérifier les spécificités de chacun des ma- le même temps, elle décape et repousse tériels utilisés pour évaluer celui qui sera sur le côté la végétation superficielle et le le mieux adapté aux caractéristiques du stock de graines. chantier envisagé. Ce type de travail peut aussi être réalisé en ligne. La conception de la dent permet Une réunion organisée par l’Institut Natio- d’obtenir des profils à plat ou des ados nal de la Recherche Agronomique (INRA plus ou moins prononcés en fonction des mission gestion de la végétation) en par- caractéristiques du sol. Très maniable, tenariat avec l’entreprise de travaux fo- exerçant une pression au sol inférieure à restier Becker et l’entreprise de M. Bru- la pression d’un homme à pied (lorsqu’elle lon (Sarthe) en novembre dernier et une est équipée de chenilles en caoutchouc), Photo C. Weben La végétation concurrente, principale cause d’échec des plantations forestières La végétation concurrente et, plus particulièrement l’herbe, constitue un des premiers facteurs d’échec pour une plantation forestière. Suivi de près par la compacité des sols et les dégâts de gibier. Pour ce dernier point, les solutions existent et sont connues : un plan de chasse adapté et la protection des plants, individuelle ou collective en fonction des caractéristiques du chantier. Concernant la compacité, un travail du sol réalisé au bon moment, avec les bons outils, améliore la situation. Reste le premier point pour lequel le recours à la chimie s’est révélé, dans beaucoup de cas, d’une efficacité redoutable. Mais, son impact sur le milieu est à la hauteur de son efficacité et les forestiers doivent en tenir compte. Cette obligation morale, encouragée par la Région, est aussi contrainte par le pragmatisme de l’industrie. Le marché des produits phytosanitaires forestiers est étroit et il est difficile de rentabiliser les coûts de l’homologation. Par voie de conséquence, la quantité de produits disponibles pour la forêt se réduit d’année en année. Photo D. Balay 1 € le mètre linéaire. Le matériel de boisement de M. de Chitray est plus adapté au travail sur terre agricole. Il applique les mêmes principes de base qui associent le décapage, le décompactage profond et la finition, plus ou moins bombée en fonction des réglages et des caractéristiques du sol. La méthode de mise en œuvre est cependant très différente. L’outil, attelé à Un outil pour réaliser en un seul passage l'ensemble des travaux un tracteur travaille le de plantation. terrain sur 1 mètre de la mini pelle est particulièrement adaptée large environ. En tête d’outil un double soc au travail en forêt, même sur terrain em- retourne, à l’extérieur de la bande de terre broussaillé et ensouché. Deux conditions qui sera travaillée, les 5 premiers centisont essentielles cependant pour ne pas mètres du sol (ce qui augmente d’autant être déçu : le chauffeur doit avoir reçu la la zone «désherbée»). formation nécessaire pour une manipula- Une dent de sous-solage, munie d’ailettion optimale du « culti sous-soleur » et le tes latérales pour ne pas lisser les parois, choix du type de préparation (en potet, en éclate le sol sur 50 cm de profondeur. bande, en ados, à plat…) doit être bien Ce décompactage maintien en place les réfléchi en fonction du chantier, du sol et différents horizons du sol. Des dents et du terrain pour une bonne maîtrise des des disques achèvent cette préparation coûts. En conditions « normales », le tra- en émiettant la terre de surface. Outre le vail du culti sous-soleur revient à environ travail en continu qui permet une bonne vitesse d’exécution, le GPS associé qui guide le tracteur au centimètre près, évite d’avoir à jalonner les lignes. Les gains de productivité atteignent des sommets avec la planteuse qui termine l’outil. Ainsi, le désherbage, le travail du sol et la plantation sont réalisés en un seul passage. En bonnes conditions, les rendements sont voisins de 10 000 plants par jour (à 2 hommes, plus le matériel). Ainsi, une plantation de chênes à une densité de 2 000 plants par hectare coûte actuellement en moyenne entre 1 500 à 2 000 € l’hectare. Le travail du sol qui désherbe est un investissement rentable A condition d’avoir des plants et une plantation de bonne qualité, un bon travail du sol associé à un désherbage efficace est "l’assurance reprise" pour un plant. Ces conditions induisent des investissements initiaux parfois un peu plus importants. A condition que cela soit bien raisonné ceux ci sont toujours rentabilisés par les économies qu’ils génèrent sur les autres dépenses. La plantation démarre plus vite, les regarnis sont évités et le nombre de dégagements est réduit. Christian WEBEN Ingénieur CRPF PROGRAMME DES JOURNEES D'INFORMATION - 2ème trimestre 2010 DATE LOCALISATION Mardi 11 mai Chailland (53) Vendredi 21 mai Avoise (72) 10 - Sylviculture du châtaignier et du robinier Vendredi 11 juin Riaillé (44) 11 - Réaliser les coupes rases de pin maritime (et protéger l'Engoulevent d'Europe) Mardi 15 juin Thouarsais Bouildroux (85) Vendredi 2 juillet Vallée de la Loire (49) Mercredi 7 juillet Missillac (44) THEMES 9 - Préserver la biodiversité dans la gestion forestière 12 - Sylviculture du châtaignier : de la graine à la grume 13 - Le peuplier dans la vallée de la Loire - Natura 2000 14 - Sylviculture et biodiversité : les associations d'essences forestières Ces réunions sont gratuites et accessibles à tous Vous recevrez ultérieurement le programme détaillé avec l'heure et le lieu de rendez-vous en adressant ce bulletin au C.R.P.F. des Pays de la Loire 36 avenue de la Bouvardière 44800 SAINT HERBLAIN NOM, Prénom........................................................................................................................................................................................ Adresse .................................................................................................................................................................................................................................. Tél .............................................................. mel.................................................................................. Numéros des réunions auxquelles vous désirez vous inscrire : Mars 2010 7 Manuel Gomez, technicien forestier du CRPF en Sarthe, a accompagné pendant plus de 30 ans les propriétaires forestiers dans la voie du développement. Marché du bois sur pied en 2009 _______ 138 000 m3 de bois représentant 273 lots dont environ 115 000 m3 de bois d’œuvre ont été proposés en ventes groupées sur pied par les experts forestiers et par l’Office National des Forêts. Ce volume, en baisse de 35 % par rapport à 2008 (213 000 m3, et en 2007, 240 000 m3) correspond à 90 % de la production vendue par l’Office National des Forêts mais seulement à 15 % de celle proposée par la forêt privée. La quantité baisse, mais la qualité proposée attire toujours autant les acheteurs, puisque la moitié des lots est régulièrement achetée par des exploitants situés hors région. A noter que, cette année, certains prix sont peu significatifs. Bien que calculés sur des lots vendus et homogènes (80 % d’une même essence), le volume cumulé, par essence et par classe de volume est parfois insuffisant pour la formation d’un prix vraiment fiable. Le pourcentage moyen d’invendus, plus élevé en début d’année, s’élève à 34 %. Ce chiffre, comme celui de 2008 (27 %) est inhabituel pour notre région. Pour mémoire, il était de 8 % en 2007. Les achats sont très sélectifs surtout sur le chêne et les prix sont globalement déprimés sur toutes les essences par rapport à 2008. Le peuplier est en baisse malgré une bonne année pour le secteur de l’emballage léger destiné à l’agro alimentaire ; Le pin maritime est toujours affecté par l’activité réduite de l’emballage et l’impact des chablis du massif aquitain venant en grumes ou en sciages à palettes dans la région. Le prix du douglas baisse aussi malgré une demande ferme et un nombre d’invendus faible. unité : m³ Son dévouement, son investissement dans son métier, sa permanente disponibilité, sa simplicité en faisaient un interlocuteur solide pour tous les forestiers sarthois. Sa compétence forestière, notamment sur les questions de phytosociologie et de typologie des peuplements, ses connaissances en botanique, en écologie et en géologie en avaient fait un expert reconnu et lui avait valu d’obtenir la distinction de chevalier du mérite agricole. Journal d’information forestière publié par le CentreRégionaldelaPropriété Forestière des Pays de la Loire 36 avenue de la Bouvardière 44800 Saint-Herblain Tél. : 02 40 76 84 35 • Fax : 02 40 40 34 84 Mel : [email protected] Site : www.foretpriveefrancaise.com www.crpf.fr Directeur de la publication : F.-X. DUBOIS Rédaction : C. WEBEN Réalisation : F. AVERTY Trimestriel : Abonnement gratuit Imprimerie GRAPHY PRIM’ • Nantes 1er Trimestre 2010 n° ISSN 1253-2185 Document réalisé avec le concours financier de la Région des Pays de la Loire et du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Essence 0,10 à 0,25 m³ 0,25 à 0,50 m³ 0,50 à 1 m³ 1 à 2 m³ 2 à 3 m³ > à 3 m³ Chêne 20 (22) 27 (42) 35 (60) 80 (97) 130 (181) 249 (241) 22 (40) 36 (52) 30 (25) 38 (43) 0,10 m³ Hêtre 19 Peuplier Châtaignier Pin Maritime 89 (75) 6 (9) 13 17 (14) 22 (27) 33 (35) Pin Sylvestre 22 (15) 24 (26) 31 (45) Pin Laricio 19 (23) 25 Sapin Pectiné Douglas 24 16 (36) 43 (46) 57 (55) 59 Source : SREFAR. Prix en €/m3 ; (XX) prix de 2008. Pour le chêne, seuls les gros bois, destinés généralement au merrain, résistent à cette baisse générale. En bois de feu, hormis le chêne rouge peu prisé, le marché du bois de chauffage reste dynamique. 2009 se caractérise par un fort recul des volumes mis en marché, vendus et exploités et par une baisse logique du prix du bois dans la région. La rétention de la matière première est effective, face à une demande réduite et des prix trop faibles, notamment ceux du pin maritime. Si l’ensemble de l’année reste morose, il faut quand même noter, au dernier trimestre, une reprise des achats (douglas, peuplier, châtaignier) due à une timide reprise de l’économie et à une baisse des stocks chez les exploitants-scieurs. Hugues de Lansalut, Technicien au SREFAR/DRAAF L'habit fait le moine... En tout cas, cela est vrai pour notre Bois et Forêts en Pays de la Loire, que nous vous adresserons désormais sous enveloppe papier certifié Pefc. C'est notre côté militant, pour la gestion durable des forêts : le papier offre en effet un indispensable débouché aux sousproduits de la sylviculture plus noble, tournée vers le bois d'oeuvre. La certification forestière Pefc permet de vérifier la gestion durable de cette production. N'hésitez pas à relayer le message... François-Xavier DUBOIS Directeur du CRPF Papier certifié PEFC 8 Mars 2010 PEFC/10-21- 21