Conseil de Paris Séance des 13, 14 et 15 avril 2015 Sur proposition

Conseil de Paris
Séance des 13, 14 et 15 avril 2015
Sur proposition de Danielle Simonnet,
Voeu relatif à la librairie la Hune
Considérant l’émoi qu’a suscité la nouvelle que Flammarion et Gallimard avaient décidé de mettre fin à la vie de la fameuse librairie de La Hune, sans aucune consultation ni des habitants ni des salariés,
Considérant que la librairie La Hune, plus qu’une librairie, était un centre de la vie culturelle
parisienne inscrit dans l’histoire du quartier Saint Germain des Près,
Considérant qu’à ce titre, dans ce lieu doit être maintenu une librairie complète et respectant le cadre de la loi Lang,
Considérant que l’établissement d’un Yellow Corner, dont la ville se félicite, ne respecte pas en rigueur cette loi puisque n’existerait plus l’obligation faîte aux détaillants de fournir un service gratuit de commande à l'unité concernant tout type de livre, Considérant que l’établissement Yellow Corner n’envisage pour l’instant que de vendre des photographies à grands tirages, et des livres de photographies, mais que rien ne l’empêcherait de développer une librairie généraliste sur un des étages des locaux repris, Considérant que la SEMAEST a encore des possibilités d’action concernant le contrat qui s’est conclu entre parties privées puisqu’elle a depuis le précédent accord modifié le contrat, Considérant qu’un de ces moyens d’action est de faire respecter le cadre général établi par Vital’quartier, Considérant le double avantage pour le repreneur de consacrer un des deux étages sous sa forme actuelle de véritable librairie :
‐ un surcroit de légitimité dans son utilisation de la marque La Hune. ‐ un flux d'activité constante, donc une meilleure rentabilisation du lieu & des sommes qu'il aura requis pour son "acquisition" (1,3 M€) comme pour son exploitation, Considérant que le maintien de l'activité de libraire s'assortit d'un autre, celui du personnel dans ses fonctions actuelles, avec la reprise des contrats de travail en cours et l'embauche des plus précaires ; serait ainsi satisfaîte l'exigence exprimée dans la seconde partie du voeu 142bis sur l'avenir des personnels,
Considérant que la fermeture de la librairie La Hune qui est envisagée conduira à la dégradation d’un patrimoine culturel inestimable du quartier,
Considérant qu’il s’agirait là d’une triple attaque contre des petites enseignes historiques et de proximité, contre des emplois et contre la vie culturelle des habitants du quartier par des gros commerces (internationaux et de luxe) et des sociétés de holding (détenues par Gallimard) uniquement intéressées à faire du profit,
Considérant que la Ville de Paris se doit de s’opposer à ce modèle de consommation dite culturelle imposée par l’ultra libéralisme,
Considérant que cette reprise est une solution du pire, tant d’un point de vue économique (contraire à la fonction de la SEMAEST de revitalisation des commerces de proximité) que de l’identité “intellectuelle” de l’endroit, mais qu’il est encore possible de défendre la présence d’une librairie généraliste dans un des deux étages des locaux, Sur proposition de Danielle Simonnet, le Conseil de Paris émet le vœu que :
‐ La Mairie de Paris via la SEMAEST exige que le contrat soit renégocié pour permettre le maintien d’une véritable librairie respectant le cadre de la loi Lang, ‐ La SEMAEST exige et se donne les moyens de permettre la reprise d’un des deux étages de l’emplacement actuel au profit d’une librairie généraliste identique au fonctionnement de l’ancienne librairie de la Hune.