Le circuit se propose en 25 jours de traverser par des sentiers et des

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Le circuit se propose en 25 jours de traverser par des sentiers et des
[Népal] MUSTANG SECRET
C’était dit : il me fallait retourner au Mustang, vite, très vite… Alors, tout juste un an après avoir découvert ce joyau himalayen au cours de la marche
d’acclimatation qui précédait le franchissement du Saribung La au cœur du Damodar himal, me revoici sur une exploration en profondeur de cet exroyaume, sur les traces, une fois encore, de Paulo Grobel, à la découverte de paysages de déserts d’altitude entaillés de profonds canyons aux falaises
creusées de cavernes hébergeant de manière confidentielle quelques monastères troglodytes ancestraux. Le topo s’intitule « Mustang secret » car le
parcours emprunté dans la première partie du trek n’est pas officiellement autorisé par les autorités népalaises. Ce n’est qu’avec l’obtention d’un
permis spécial « expédition » (accordé pour l’ascension d’un sommet) que vous pourrez parcourir cet itinéraire d’exception et… secret. Les différentes
« expéditions » qu’a pu mener Paulo Grobel au retour d’ascensions dans le périmètre du Damodar himal, ou celle-ci opérée à l’automne 2011, apportent
chacune leur pierre à l’édifice. Certes en trichant avec la règlementation en vigueur, mais avec le but avoué d’une adaptation de cette règlementation
(inepte à vrai dire) afin que chacun d’entre nous puisse aller à la découverte d’exceptionnels paysages et partir à la rencontre de ce peuple de lobas,
que ce soit dans les villages ou dans les vallées les plus reculées lorsqu’ils vont faire paître leurs troupeaux de yacks ou de chèvres.
Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur place (dans laquelle est expliquée la manière d’obtenir le précieux sésame), Dossier de
voyage (avec le topo et la carte téléchargeables en PDF) et bien d’autres choses encore.
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Kathmandu – Pokhara
6h de bus ou 45mn d’avion.
Nuit dans une des guest-houses sur Dam side ou Lake side. Nombreux restaurants présentant des cartes variées. Mêmes boutiques qu’à Kathmandu pour
pallier un oubli de dernière minute…
Jour 2 : Pokhara – Jomosom - Kagbeni – Chhusang
30mn d’avion + 45mn de jeep + 3h / +400m / -200m
Vol matinal jusqu’à l’altiport de Jomosom à 2800m puis répartition des charges entre les porteurs pour un départ après le lunch. On se dirige à pied vers
le N de Jomosom, on fait viser son permis au check post et on se dirige 500m plus avant pour passer en RG de la Kali Gandaki par l’un des deux ponts. A
300m du pont, on trouve le service de jeep pour Kagbeni (40mn de piste un peu défoncée, Rs300/personne). On longe la RG de la Kali Gandaki parfois en
hauteur mais aussi parfois dans le lit de la rivière car la piste subit les outrages des saisons et se trouve coupée en maints endroits. La vallée est très
large et on commence à découvrir les couleurs particulières de la roche du Mustang. On croise beaucoup de trekkers qui descendent du Thorong La.
Malheur à eux ! Le vent violent qui souffle du S soulève des monceaux de poussière et le passage des jeeps n’arrange vraiment rien… C’est assurément
désagréable après l’air raréfié mais pur qu’ils ont respiré là-haut au moment où ils tutoyaient les cimes. Arrivée à Kagbeni (2840m, lodges, épicerie,
camping, T, C, E), visite des ruelles et du monastère (entrée Rs100). Depuis le toit de la gompa, belle vue sur le Thorong La. Visite du sympathique
village aux couleurs qui annoncent déjà le Mustang avec l’orange omniprésent qui se marie si bien avec le noir et le blanc, fondements du Rigzum
Gompo. Remarquer les chortens aux formes particulières et les « daemons catchers » cloués au-dessus de nombreuses portes destinés à éloigner les
démons. On trouve aussi des « mémés » qui sont des sculptures murales représentant un grand-père (… !) le vit dressé qui est considéré comme un « lord
of place » (dieu local). Nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cet ex-royaume du Mustang dont nous partons à la découverte. Puis c’est le
départ vers l’aventure ! Au passage, on peut faire le plein d’eau à la boutique à proximité du pont au centre du village et qui met à disposition des
trekkers une eau d’excellente qualité traitée à l’ozone (Rs35/litre qui permet de ne pas avoir à recycler une bouteille plastique et qui coûte
Rs70/litre…). On passe par le check post de validation du permis spécial acquis à Kathmandou. On suit la piste en RG de la Kali Gandaki. De l’autre côté
de la vallée, on dépasse le village de Tingaon (45mn, 2915m) dans lequel arrive le sentier qui débouche du Haut-Dolpo. Un peu plus loin, on remarque sur
la droite les vestiges du sentier historique bien mis à mal maintenant puisque délaissé par les habitants de la vallée depuis que la piste a été creusée. On
arrive à un croisement (45mn, 2900m). On laisse partir sur la gauche le chemin qui descend dans les gorges et on poursuit sur la piste en montée. On
dépasse la confluence de la Kali Gandaki avec la Chilumpa khola (panorama superbe). On atteint un collet (30mn, 3055m) et on s’engage sur un plateau
désertique. A l’autre extrémité, désescalade sur une trace qui serpente entre les pénitents d’agglomérats de galets et de sable qui ne demandent qu’à
s’écrouler… On retrouve la piste dans un thalweg et on la suit en face vers la G pour entrer dans le village de Tangbe (40mn, 3010m, T, C, E). Visite des
ruelles et possibilité de grimper en 10mn sur le tertre coiffé de chortens rouges pour une vue plongeante sur le village entouré de nombreuses cultures
de céréales mais aussi de vergers (les pommes sont en tout point extraordinaires, n’hésitez pas à en acheter !). Continuation vers le N pour emprunter la
piste du haut qui suit la ligne électrique jusqu’à un collet (15mn, 3090m). On descend doucement pour entrer dans Chhusang (30mn, 2980m, lodges,
épicerie, T, C, E). Nuit en tente dans l’arrière cour du lodge situé à proximité du chorten.
Jour 3 : Chhusang – Campement de Paha
7h30 / +1430m / -300m
De Chhusang, traverser la rivière et suivre en face la piste sur 300m avant de bifurquer sur la D au niveau d’un chorten isolé pour passer au-dessus du
village de Chhomnang. Passer auprès de la maison blanche et partir pleine pente au-dessus jusqu’à un collet (30mn, 3130m). Après une montée sur une
large arête, nous voici dans slalom entre des pénitents et des vues plongeantes sur le village de Tetang entouré de ses champs en terrasses. On continue
de grimper à découvert sur un bon sentier en zigzag jusqu’à un nouveau collet à l’aplomb d’une falaise (1h30, 3600m). Une petite pause pour se délecter
de la magnifique vue sur la chaîne des Annapurnas côté N (rarement vue dans les treks habituels au Népal) avec le Nilgiri N et le Tilicho peak. On
remonte ensuite dans un étroit goulet aménagé avant de poursuivre à découvert sur le large fil d’une arête. On dispose de vues spectaculaires de part et
d’autres, plateaux désertiques à l’infini côté Mustang, hautes cimes glacées côté S avec la chaîne de l’Annapurna. On continue de s’élever
progressivement toujours sur un large chemin bordé ça et là de buissons d’épineux. Au S, le Dhaulagiri I émerge enfin, sommet majestueux faisant partie
de la liste des 14 pics qui dépassent les 8000m sur la planète. Devant nous, le large plateau du Mustang s’étale quasi à l’infini. A l’approche de la crête
de Siyarko Tangk Danda, le chemin devient moins pentu et joue de-ci delà avec les excroissances rocheuses qui encombrent l’arête. On marche à
découvert entre ciel et terre avec de belles échappées sur la chaîne du Damodar himal. Pause lunch au niveau d’un col (2h, 4050m). Par la suite, le
chemin se met à explorer le fond de toutes les combes pour s’élever en direction du col que l’on devine de l’autre côté du vallon. On l’atteint au prix de
quelques montées abruptes coupe pattes (1h50, 4175m). On prend pied sur un plateau avec comme horizon sur la gauche les rouges falaises de Dhakmar
et les grises de Ghemi (mais ce sera pour le retour…). La (longue) journée se clôt sur un sentier en quasi courbe de niveau qui explore une fois de plus le
fond des combes avant de plonger sur le campement de Paha (50mn, 4086m, eau, emplacements de camping, cabane pour les porteurs). Nuit froide sous
tente. Attention ! Le campement de Paha se situe une heure de marche avant le lieu-dit Paha représenté sur les cartes.
Jour 4 : Campement de Paha - Tangye
3h10 / +230m / -930m
Du campement de Paha, continuer sur le sentier à l’opposé du vallon et s’élever en pente régulière jusqu’à un col dans lequel flottent des drapeaux à
prières (40mn, 4170m). Vue spectaculaire une fois de plus sur les plateaux déchiquetés du Mustang et plus particulièrement sur ceux qui entourent le
village de Tangye que l’on distingue tout en bas. Laisser partir sur la droite le sentier qui se dirige vers le Baha bhanjyang qui donne accès à Muktinath et
au Teri La pour se diriger pleine pente en direction de la vallée de la Yak khola. La descente est tranquille au milieu des pénitents sur un sentier
sablonneux. Tout au long du parcours, on dispose de sensationnelles vues sur les plateaux désertiques de cette région du Mustang. On passe un collet (1h,
3465m) qui semble surplomber le village de Tangye. Puis c’est la descente dans le lit de la rivière (15mn, 3245m), rivière que l’on traverse à gué avant
d’en descendre le lit sur 500m pour trouver le départ du sentier d’accès au village. Mais ce sentier nous réserve une belle surprise. On s’élève jusqu’à un
chorten duquel on dispose d’une vue splendide sur le village posé… sur l’autre rive de la Tangye khola. Avant de pouvoir contempler de plus près les
merveilleux chortens que l’on devine pour certains cachés derrière les alignements de peupliers il va nous falloir poursuivre à flanc jusqu’au fond de la
vallée pour aller franchir la passerelle d’accès à l’extrême droite du village. Rive droite, une dernière montée abrupte donne accès à un large espace où
sont alignés murs de manis et chortens (50mn, 3380m). Puis c’est la traversée du village, d’abord en suivant l’enfilade de chortens puis en continuant
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L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme.
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vers l’ouest pour visiter le deuxième espace religieux avant de revenir au centre de Tangye et monter les quelques mètres jusqu’au terrain de camping
(30mn, 3260m, eau, T, boissons, épicerie). Nuit sous tente.
Jour 5 : Tangye – Dhechyang khola - Yara
5h40 / +1110m / -810m
Du terrain de camping monter sous les pénitents qui dominent le village pour aller chercher un collet puis, au prix d’un effort supplémentaire, arriver au
bord du plateau (35mn, 3480m). On traverse le plateau pour rejoindre une échancrure bien visible dans la chaîne sableuse qui nous fait face (25mn,
3575m). Et toujours ces paysages ruiniformes qui réjouissent la vue ! On part sur la D en suivant l’arête et prendre pied sur un autre « plateau » plus
perturbé avec beaucoup de up / down pour venir buter sur une falaise gréseuse (1h, 3620m). On attaque le petit raidillon qui donne accès à un nouveau
plateau à 3800m. Descente vers la rivière sur un sentier sablonneux jusqu’à un croisement de chemins (20mn, 3730m). Continuer légèrement sur la D en
direction des superbes pénitents du plateau de Yara et arriver sur la banquette RD de la Dhechyang khola (40mn, 3315m, tente campement « hotel »
Dhey stream side, boissons). Après la pause lunch, descente jusqu’à la rivière pour la traverser à gué et trouver en face le sentier en forte pente qui
remonte sur la falaise en RD. On débouche comme attendu sur un vaste plateau où broutent de nombreux troupeaux de chèvres pashmina (50mn,
3580m). La traversée du plateau vers le N nous offre de spectaculaires panoramas sur les falaises chamarrées de Dhee qui bordent le canyon dans lequel
coule la Kali Gandaki. Puis par une série de up / down, on s’engage dans une gorge sableuse dont on sort par la remontée vers un petit col. De l’autre
côté s’étale un immense plateau sur lequel on descend pour le traverser sur toute sa longueur. A l’extrémité N (1h20, 3600m) apparaît sur la gauche le
village de Yara, posé au fond de la gorge de la Phuyang khola. Descente pleine pente sur la G jusqu’à la rivière (20mn, 3480m) avant de remonter par les
terrasses jusqu’au centre du village et se poser dans la cour d’un des lodges (10mn, 3510m, T). Nuit sous tente.
Jour 6 : Yara – Tashi Kabum – Luri gompa - Ghara
3h15 / +480m / -155m
Remonter le bras de la rivière à sec jusqu’à la canalisation et franchir le petit mamelon qui se présente sur la D. On se retrouve à longer les champs en
suivant le canal d’irrigation jusqu’à un chorten. Belle vue sur les concrétions qui forment la falaise N du plateau désertique qui fait face au village de
Yara. En poursuivant de manière étale au-delà du chorten, on rejoint le lit de la Phuyang khola qui n’est qu’un empilage de galets passablement défoncé
par les crues de l’année. On remonte la gorge en n’oubliant pas de regarder tout autour de soi à la recherche de fossiles, les fameux saligrams. Et il y en
a, il n’y a qu’à se baisser… La gorge s’élargit au niveau de Tashi Kabum, où les pénitents de la RD ont été creusés de nombreuses grottes, les premiers
H.L.M quoi… On laisse partir sur la droite le sentier des lacs de Damodar qui se prolonge au-delà jusqu’au Saribung La donnant accès à la vallée de Phu,
objet du topo d’un précédent trek De Mustang à Phu. Un peu plus loin on quitte le lit de la rivière pour remonter sur la RD et passer auprès de quelques
kharkas (1h15, 3775m). Poursuivre tout droit pour trouver un deuxième ensemble de kharkas. Ne pas continuer plus avant (le sentier de descente vers la
rivière est à présent impraticable) mais partir franchement sur la D pour trouver le nouveau sentier de descente. De retour dans le lit de la rivière, on
poursuit vers l’amont sur 500m avant d’en ressortir sur la G et s’engager dans une ravine caillouteuse en direction de la construction que l’on voit
perchée sur le mamelon. Nous sommes à l’emplacement de la nouvelle gompa, au lieu-dit Luri gompa (20mn, 3870m, eau, quelques places de camping).
En 5mn atteindre les chortens qui dominent le site à 3920m sur la gauche et encore 5mn pour atteindre par un sentier en zigzag la porte de l’antique
gompa du 14e siècle accrochée à la falaise à quasiment 4000m. Visite de l’édifice (Rs100 avec guide, pas de photos à l’intérieur) qui recèle un superbe
chorten abrité dans une grotte, ce qui a permis de garder pratiquement intactes les peintures fines qui plus est protégées sous une couche de cire.
Descente délicate jusqu’aux chortens, méritant toute l’attention… Puis, au lieu de redescendre à la nouvelle gompa, s’engager sur un chemin qui part
sur la D et parcourt en courbe de niveau (à la népalaise quand même…) un large plateau jusqu’à Khete et ses ruines dominées par les falaises
chamarrées. On continue pour traverser quelques espaces cultivés avant de découvrir le village de Ghara jusqu’à présent caché derrière un repli du
terrain (30mn, 3900m, T). Nuit sous tente dans la cour d’une maison.
Jour 7 : Ghara – Amaka - Campement dans la Chaka khola
5h / +700m / -880m
Pour la suite de l'itinéraire jusqu'à Samdzong, vous pouvez louer les services d'un horseman (et de son fidèle compagnon) pour le transport des réserves
de nourriture de l'ensemble du groupe pour les 3 jours à venir et, même si les indications données par la suite sont fiables, le guidage de la caravane
entre gorges et plateaux. Je vous recommande de vous adresser à Karma Tsundi lorsque vous ferez étape dans le village de Yara au soir du J5. Fidèle
compagnon de voyage et grand connaisseur de ces espaces, il vous conduira à Samdzong sans coup férir... Compter un prix à la journée de Rs2000.
Du centre du village, rejoindre l’entrée E sous le monticule sur lequel sont érigés les drapeaux à prière et partir sur la G en direction du large col à droite
des roches colorées. On évolue sur un chemin bien viabilisé toujours en direction du rocher principal aux strates multicolores. On dépasse un mat
supportant un darchok (30mn, 4120m) avant de venir buter sur le fameux rocher. On le contourne par la droite en suivant l’excellent sentier en zigzag
jusqu’au chorten (20mn, 4225m). Au-delà on poursuit en écharpe vers la D jusqu’à un large col (20mn, 4350m). Beau panorama sur la chaîne de
l’Annapurna avec les sommets I et III, le Tilicho peak et le Nilgiri N. Plus détaché vers la droite, le Dhaulagiri en impose toujours. Le sentier continue en
légère montée vers le plateau (15mn, 4400m). Descendre dans une combe avant de poursuivre en courbe de niveau sur le sentier du haut pour
contourner un mamelon juste avant de plonger sur la vallée de l’Amaka khola au lieu-dit Amaka (40mn, 4260m, eau, emplacements de camping). Après
le lunch, partir vers le fond de la vallée fluviale et entrer dans le bras de G. En suivant le thalweg, on débouche dans un col (20mn, 4370m) qui nous
permet de disposer de belles vues à droite sur les montagnes du Damodar himal. Prendre à G le sentier qui se présente et qui rejoint à flanc une large
arête, belvédère de premier choix de la partie E du Mustang. On continue en direction du N en dominant un ensemble de plateaux assez similaires de
ceux que l’on peut contempler au Tibet si proche. On arrive à la fin de l’arête marquée d’un imposant cairn (40mn, 4400m) pour une superbe vue sur le
plateau sur lequel est sensée se trouver la gompa de Chhujung gompa. Mais, que nenni, on a beau scruter le moindre recoin avec les jumelles, point de
gompa à l’horizon… Descente en direction de la rivière sans oublier d’obliquer légèrement à G 500m après le col, au moment où le sentier se perd un
peu, pour passer RG d’un thalweg sur une trace retrouvée. Peu après voici que nous arrivons à proximité d’un enclos à bestiaux (20mn, 4255m) pour une
exceptionnelle vue plongeante sur la gorge de la Chaka khola. La descente est sévère sur un sentier quand même bien tracé. Bien faire attention dans la
dernière partie à l’approche de la rivière où l’on évolue dans de l’éboulis instable et friable. On prend pied dans le lit de la rivière (50mn, 3730m). Partir
vers l’aval pour 1km de galets et rejoindre en RD juste après l’entrée d’une gorge étroite un emplacement de campement auprès d’un bosquet d’ormes
(15mn, 3700m). Nuit sous tente.
Jour 8 : Campement dans la Chaka khola – Chhujung gompa
2h20 / +320m / -160m
Du campement dans la rivière, continuer à descendre vers le confluent de la Chaka khola et de la Chhujung gompa khola. On s’enfile sur la droite dans
un étroit défilé dans lequel il nous va falloir traverser de nombreuses fois le cours d’eau bien frais. Nous remontons à présent la Chhujung gompa khola et
il est conseillé de chausser des escarpins adaptés. On atteint un emplacement bien large (belles concrétions ferrugineuses sur la gauche) avant de se
retrouver entre deux parois bien rapprochées. Il s’ensuit un nouvel élargissement du lit de la rivière et c’est à cet endroit qu’il ne faut pas rater sur la G
le départ d’un « sentier » en pente prononcée qui permet d’éviter le parcours chaotique qui serait le nôtre si d’aventure on poursuivait dans la gorge
(50mn, 3700m). On rejoint une petite combe dans laquelle on trouve un excellent sentier bien aménagé qui escalade la rude pente en zigzags serrés. On
franchit une épaule encombrée de roches ruiniformes (30mn, 3870m) alors qu’à l’arrière l’horizon s’agrandit pour proposer des vues sur les montagnes
qui bordent le Mustang à l’W. C’est à présent en courbe de niveau que l’on chemine pour traverser une zone de gros blocs effondrés juste avant
d’aborder un collet dans lequel sont posés trois chortens (10mn, 3900m). On est au milieu d’un cirque de montagnes incroyablement fantastique de
beauté, un paysage de roches aux couleurs chamarrées, creusées de replis façonnés par l’érosion. On peut distinguer en RD de la vallée la présence d’un
édifice de couleur rouge brique flanquée de drapeaux à prières… Serait-ce la fameuse et si secrète Chhujung gompa ? Descendons-y pour le vérifier…
Depuis les chortens, on emprunte le bon sentier jusqu’au mur de manis tout en bas (noter les grottes percées dans la falaise de gauche) et poursuivre à
plat jusqu’au pied de la falaise creusée d’imposantes cavités (15mn, 3850m). Nous sommes au coeur de l’ancien village d’été des villageois de Ghara et
Yara (une trentaine de familles quand même) mais il ne reste que des ruines. Autour, on devine les vestiges des champs en terrasses dominés par de
nombreux pitons creusés d’habitations troglodytes. Eh bien, ainsi que l’atteste Karma Tsundi, le horseman de Yara qui a accepté de nous guider, nous
sommes effectivement arrivés à la mystérieuse Chhujung gompa. Son emplacement n’est pas correctement repéré sur les cartes topographiques
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L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme.
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népalaises y compris sur les fonds de plans finlandais au 1/50000e. Si le site est incroyablement beau et mérite le détour, on ne peut pas en dire autant
de celui où est érigée la gompa. Elle se trouve plantée une quarantaine de mètres au-dessus des ruines du village ne vaut assurément pas le détour : en
effet, l’emplacement où est érigé le bâtiment que l’on a vu depuis le collet aux trois chortens s’atteint par un sentier à l’extrême limite du praticable
(et dangereux lorsque le vent souffle en rafales). L’édifice est clos et les quelques peintures quasi inexistantes sont d’un piètre intérêt car ayant subi les
affres du temps… Alors, autant rester dans la vallée à admirer les élégants pitons rocheux puis poursuivre vers le fond de la vallée en s’élevant RD de la
Chhujung gompa khola pour poser le camp en RG auprès d’un ensemble de kharkas à faible distance de la rivière (20mn, 3875m). Nuit sous tente.
Jour 9 : Chhujung gompa – Campement dans la Yarsang khola
4h / +930m / -150m
Se diriger au-delà de la kharka, traverser la rivière et s’engager dans la gorge de la Salde khola (c’est celle qui se trouve au milieu des trois). Suivre le lit
de la rivière jusqu’au départ d’un sentier abrupt sur la G (45mn, 4005m). Les premiers mètres passés, on s’élève sur un bon sentier jusqu’à un col bien
marqué (1h, 4260m). On poursuit en contrebas de la crête en suivant un parcours parallèle à celui de la Salde khola. On évolue au milieu des buissons de
genévriers. La montée est rude jusqu’au deuxième col (35mn, 4450m), emplacement duquel on commence à pouvoir distinguer les montagnes de la
bordure W du Mustang. A nos pieds, le délire géologique créé par la Kali Gandaki et la Chhujung gompa khola s’offre à nos yeux comme une récompense
à nos efforts. On s’en vient franchir une épaule (40mn, 4690m). Le panorama est immense sur les cimes enneigées, du Mustang au Damodar himal, en
passant par le Dhaulagiri et l’Annapurna. Envoûtant ! Avant de dépasser cette épaule et partir sur un sentier balcon qui nous ouvre d’autres horizons,
ayons un dernier regard, là tout en bas, pour le site de Chhujung gompa. Ce nouveau sentier part légèrement sur la G en RD d’un petit thalweg avec pour
direction un large collet qui nous permet de prendre pied sur un immense plateau d’altitude. Apparaissent devant nous de nouvelles montagnes, beiges
celles-là, qui marquent la frontière avec le Tibet. C’est que nous n’en sommes vraiment plus très loin… Un mamelon se propose sur notre G pour offrir un
belvédère complet à 360° sur la région (20mn, 4760m). Quel pied ! Par la suite, direction NNE vers le pic beige le plus clair, pour rejoindre notre
campement auprès de la Yarsang khola. Mais il va d’abord falloir traverser les grandes étendues herbeuses du plateau, et on n’en voit pas la fin :
ondulations en série, herbes piquantes, vent de dos… On atteint enfin un mur de manis (40mn, 4780m). Ne reste plus qu’à descendre au bord de la
rivière poser le camp, idéalement placé puisque le soleil y pénètre jusqu’à son coucher (10mn, 4690m, eau).
Jour 10 : Campement dans la Yarsang khola - Samdzong
4h / +365m / -1000m
Remonter la vallée sur 200m pour trouver sur la G le départ du sentier balcon. En RD de la Yarsang khola, on peut disposer de vues splendides sur les
Annapurnas et le Dhaulagiri. Devant, c’est à dire RG de la Yarsang khola, c’est le plateau que nous avons foulé hier. On passe un collet (35mn, 4750m)
qui donne accès à un plateau avec une vue frontale sur la gorge de la Yarsang khola jusqu’aux kharkas à l’amont de Chhujung gompa. On peut aussi
apprécier la rudesse de la crête que nous avons gravie hier matin. On descend à présent sur le vallon de l’Iti khola (10mn, 4600m, emplacement de
campement). Montée en face (mur de manis) pour s’en aller franchir une épaule à 4700m avant de descendre sur la profonde vallée de la Chhusang khola
(30mn, 4600m, emplacement de campement). On quitte ce charmant vallon dans lequel la rivière zigzague paisiblement. La montée qui suit en RD n’est
pas du même acabit ! On s’élève à flanc de coteau pour aller chercher une épaule rocheuse et prendre pied sur le plateau de Thakla (25mn, 4750m). Le
sentier propose un parcours en courbe de niveau bien agréable en direction des montagnes qui composent le Mustang himal jusqu’à un ensemble de
kharkas (15mn, 4730m). On remonte un mamelon derrière les kharkas (flèche directionnelle au sol) pour prendre pied sur une partie de plateau en faux
plat montant et aller franchir un large col (15mn, 4800m). Un petit monticule hors sentier sur la gauche offre un belvédère extraordinaire sur la partie W
du Mustang. A nos pieds, les concrétions qui bordent la vallée de Samdzong se dressent pareillement aux fameux tsingys malgaches. A gauche, les
plateaux se succèdent les uns derrière les autres. Et dire que nous les avons soit contournés soit traversés depuis Tangye : quelle épopée ! La descente
du plateau s’opère sur un bon sentier à flanc. Une fois arrivé sur la plaine, il oblique franchement à G une fois un petit thalweg franchi (15mn, 4660m).
On descend jusqu’à un bloc rocheux de couleur rouge, lieu à partir duquel il va falloir laisser l’évident sentier qui plonge (peut-être…) dans la vallée et
incliner notre marche vers la D rejoindre un deuxième rocher rouge (10mn, 4575m). On poursuit à flanc en suivant quelques vagues traces jusqu’à
franchir un thalweg dans sa partie basse (10mn, 4540m) et légèrement remonter sur une épaule sablonneuse. Au-delà, on continue à flanc jusqu’au
vallon suivant où l’on bifurque vers la G pour traverser un torrent à sec puis remonter sur un mamelon (10mn, 4545m). On poursuit maintenant sur le
bord de la falaise N du vallon de Samdzong. Au cairn (15mn, 4495m), descendre vers la D jusqu’à un somptueux belvédère sur Samdzong (10mn, 4375m).
De cet endroit, c’est maintenant la descente directe dans du petit schiste bien pulvérulent (cachez vos appareils photos…) sur le village que l’on domine
encore. Le paysage qui nous entoure est réellement fantasmagorique, le mot n’est pas trop fort… Au pied de l’éprouvant sentier de descente, on
traverse la rivière avant de remonter en face sur le village dominé par de superbes pénitents (30mn, 4050m). Nuit sous tente auprès du musée à l’écart
du village (pas de terrain de camping officiel), eau dans le torrent.
Avant de faire étape à Samdzong, voir la remarque en fin de topo du jour 11.
Jour 11 : Samdzong – Lo Monthang
3h30 / +370m / -500m
En longeant le canal d’irrigation, on s’en va traverser le village en direction du S et passer auprès de la gompa. On descend à travers champs au milieu
d’une allée de pénitents, majestueuse sous le soleil matinal. La vallée se resserre alors que l’on pénètre dans une gorge. Un chorten (35mn, 3970m)
marque la confluence de la Samdzong khola avec la Chhikyu Toppu khola en provenance directe du plateau de Thakla (attention, car le sentier de
descente qui longe la rivière et marqué sur les cartes n’est plus viable). On passe un chorten rouge vif qui marque l’entrée de la gorge proprement dite
et nous marchons à présent sur un bon sentier à mi-hauteur. On débouche sur un grand espace ruiniforme au milieu duquel le sentier nous conduit à
traverser le lit d’une rivière à sec (en provenance du vallon au pied de Kongchok Ling, voir description au jour 13). On remonte sur un petit plateau où
est érigé un important chorten qui a malheureusement subi les affres du temps (20mn, 3925m). Et que dire de l’horizon ? Immensément beau il va de
soi… Les ensembles de pénitents alignés de part et d’autre de notre itinéraire forment un tableau de premier choix. La marche s’incurve légèrement sur
la D pour s’engager dans la montée du col qui va nous permettre de rejoindre la haute vallée du Mustang, au nord de Lo (20mn, 3930m). Sous une falaise
qui nous domine de sa hauteur et surtout de son incroyable blancheur, nous voici à pied d’oeuvre dans une montée sévère mais régulière à flanc sous
l’oeil des gypaètes barbus qui tournoient à l’affut d’une défaillance d’un trekkeur dans la montée augurant d’un dépeçage en règle et d’un repas festif.
Le col offre un panorama de légende (25mn, 4070m) si bien à l’avant sur les montagnes glacées du Mustang himal, qu’à l’arrière, notre regard survolant
les concrétions multicolores que nous venons de traverser. Deux sentiers s’offrent à nous :
- sur la G, en suivant le fil de la crête, on rejoint un sentier de descente sur le village de Nenyul et au-delà Lo en traversant la Nyichung khola sur un
pont suspendu et en suivant la piste vers la G.
- sur la D, en direction de Barcha, Sisa et Garphu en traversant un plateau à l’herbe rare où broutent les troupeaux de chèvres pashmina.
On part sur la D pour rejoindre Barcha caché dans un repli de vallon aux pénitents colorés (20mn, 3850m). Belle vue sur la région N du Mustang, la
fameuse vallée dans laquelle un touriste étranger n’a pas le droit de dormir… Et ce n’est pas un mythe : les villageois voudraient bien nous accueillir
mais la police locale veille au grain ! On suit le lit de la rivière vers l’aval pour s’en aller traverser la Nyichung khola sur un petit pont de bois en
préalable à la remontée vers la piste principale Mustang – Chine au niveau du village d’Arka (20mn, 3870m, tea-shops). Dans l’après-midi, on suit la piste
vers le S qui trace son sillon au milieu d’un paysage dépouillé quasi-lunaire. On traverse la Kimaling khola (belles falaises de sable) et on poursuit pour
dépasser le village de Nenyul planté sur l’autre rive de la Nyichung khola. Il s’ensuit une petite remontée avant de franchir un collet au milieu des ruines
d’un fortin puis une descente pour traverser la Chhorak khola au pied de la ville de Lo Monthang. On atteint les chortens de l’entrée N au prix d’une
grimpette courte mais sévère. En poursuivant par la ruelle au-delà des chortens on arrive à l’entrée N de la ville close. A G puis à D et voici deux terrains
de camping et la très respectable Lo Monthang guest-house (1h15, 3850m, lodges, campings, épiceries, T).
Pour revenir à l’étape de la veille, nous tenons à déplorer la médiocre qualité de l’accueil reçu par notre équipe à Samdzong. Le chef du village
privilégie le court terme plutôt que le long terme, alors, il impose un racket systématique aux touristes voulant faire étape dans son village (les taxes
demandées sont 4 à 5 fois plus élevées que celles pratiquées dans tout le Mustang…), ne souhaitant pas de facto montrer qu’à l’avenir son village peut
devenir une étape de qualité sur cet itinéraire. Mesure de rétorsion consécutive à notre discussion parfois animée pour payer le prix juste, interdiction
est donnée à Tsewang Rindze de nous guider jusqu’à la grotte de Konchok Ling… nous permettant de découvrir la superbe allée de pénitents au milieu
de laquelle la Samdzong khola a creusé son lit. Hé, hé, la déconvenue passagère s’est mutée en découverte d’un joyau ! Considérant cela, je ne saurais
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L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme.
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que vous conseiller d’éviter de faire étape ici et de poursuivre jusqu’à Lo Monthang en bifurquant à G, au niveau du col au-dessus de Barcha, pour
emprunter le sentier de descente sur Nenyul, la passerelle metallique puis la route pour rejoindre Lo. L’étape du jour 10 est certes rallongée de 2h30,
allant de la Yarsang khola à Lo Monthang via Samdzong, permettant tout de même de profiter de la merveilleuse allée de pénitents multicolores.
Jour 12 : Lo Monthang
Journée de repos. Possibilité de visiter la ville fortifiée et ses alentours. La ville est ceinte de murs blancs et ne possède « officiellement » qu’une seule
entrée au N (un certain nombre de portes annexes ont été creusées, ce qui fait dire aux habitants que « The walled city » est devenue au fil du temps
« The holed city »…). Trois monastères et un musée sont à visiter uniquement le matin (1 pass à Rs700 pour l’ensemble, à acheter juste à la porte du
monastère de Chode gompa). Les trois sites religieux (Chode gompa, Jampa gompa et Thupchen gompa) et le musée hébergé dans l’enceinte de Chode
gompa recèlent de multiples merveilles et entre autres des peintures originelles datant du XIIIe siècle. Munissez-vous d’une lampe de poche à faisceau
puissant pour pouvoir les examiner. Malheureusement, pas de photos afin de protéger les œuvres des pillages. Le problème principal sera de trouver la
bonne personne qui détient les clefs, ce qui vous permettra à l’occasion de découvrir les ruelles de la ville et, au passage, ses nombreux chortens. Vous
pourrez aussi regarder de l’extérieur le palais royal dans lequel réside en permanence le roi du Mustang (même déchu au moment de l’abolition de la
monarchie au Népal en 2008, il est encore respecté par les Lobas, les habitants du Mustang). Peut-être aurez-vous même l’occasion d’être reçu au palais
royal dans l’après-midi lors d’une audience collective (compter un droit d’entrée de Rs200). D’autre part, quelques boutiques de souvenirs, toutes
situées sur la place centrale du village devant le palais royal, proposent à la vente de pures merveilles en provenance du Mustang ou du Tibet. Dans
l’après-midi, vous pourrez aller vous promener autour de Lo Monthang : une idée, suivez la clôture E des jardins en partant des chortens hors les murs et
descendez au S jusqu’aux ruines du vieux fortin (compter 30mn) et revenez par le côté W (40mn de plus). Vous apprécierez sûrement les couleurs des
roches et le fameux « cône glacé » qui dégouline (très imagé). En tous cas, balade très sympa… Nuit en guest-house.
Jour 13 : Lo Monthang – A/R Konchok Ling – Chhoser – Lo Monthang
25mn de voiture puis 4h30 / +550m / -550m et 2h30 / +150m / -250m
De bon matin se rendre à pieds (1h15) ou en jeep (25mn et Rs6000 pour la location du véhicule) jusqu’à Arka, lieu où nous avons rejoint la route en
arrivant de Samdzong. On remonte la rivière jusqu’à Barcha avant de se diriger vers la première maison pour louer les services du guide (ou plutôt de la
guide Pura Sangmu Partchya…) qui vous conduira jusqu’au Nirvana, cette fameuse grotte de Konchok Ling découverte par un berger en 2007 et qui recèle
un trésor exceptionnel, à savoir des peintures murales bouddhistes datant du XIIe siècle. Si vous voulez plus de renseignements sur cet emplacement,
n’hésitez pas à vous rendre sur le site de Paulo Grobel. L’accès à la grotte vous en coûtera Rs200 par personne, et surtout au retour n’oubliez pas la
guide… De Barcha à 3860m, on remonte la large vallée fluviale à main droite vers le NE, vallée contenue entre deux murailles ourlées de pénitents
multicolores. Ca commence bien ! On passe un gros chorten (35mn, 3950m) puis on incline la marche sur la D pour emprunter un excellent sentier en
zigzag qui gravit le coteau au milieu d’un délire géologique de toute beauté. On débouche sur un tertre (30mn, 4110m) pour un panorama surplombant
toute la région et entre autres sur la gauche les forts de Kimbu. Au-delà, on descend jusqu’à la porte cachée derrière une « canine » rocheuse. La
« gardienne des clefs » nous ouvre le passage. On poursuit en descente sur un sentier un peu moins large et viabilisé à flanc de falaise. Puis, une fois au
fond de l’étroit vallon, remontée en face plutôt pentue sur le fil d’une épaule sableuse. Enfin la délivrance (croit-on…) avec l’arrivée dans un col au
niveau d’une vieille gompa défraîchie. Mais on en n’a pas encore terminé : à G toute sur un bon sentier retrouvé mais pas pour longtemps… On passe
quelques bâtiments en ruine avant de marcher réellement entre ciel et terre sur le fil d’une arête étroite avec le vide de chaque côté. Prudence est
mère de sûreté, dit-on ! Bistare, bistare… Une fois cet écueil franchi (en gros une centaine de mètres), descente jusqu’à une plateforme, terminus du
chemin (50mn, 4125m). Mais pas de caverne ornée à l’horizon… « Juste » un superbe belvédère sur un ensemble de pénitents de belle ampleur qui
entoure le lit d’une rivière qui coule 200m plus bas, rivière que nous avons croisée avant-hier lors de notre descente de Samdzong. Mais où donc se
cache-t-elle cette caverne ? Ne serait-ce pas derrière ce couloir abrupt « sécurisé » par une corde de 15m faite d’un savant assemblage de fil électrique
et de peau de chèvre ? Si, si… On laisse son sac à dos, on se retourne face à la terre et on s’engage sur cette pente dans laquelle ont été taillées
quelques marches qui nous aident à progresser vers le bas, le vide étant bien présent. On arrive en bout de main courante sur une trace à flanc bien
étroite (et non sécurisée…) qui part vers la D (sens de la descente face à la terre) pour un parcours de quelques 200m en courbe de niveau jusqu’à arriver
une dizaine de mètres en-dessous de la fameuse grotte que l’on identifie grâce à sa merveilleuse protection contre les attaques du temps, du soleil et de
la pluie, j’ai présenté un superbe grillage à large maille qui ne s’érige pas vraiment comme un rempart d’excellente facture… Enfin, nous sommes bien
arrivés dans le saint des saints ! Les peintures sont défraîchies certes, mais l’ambiance qui se dégage des lieux est à nulle autre pareille, recueillie,
silencieuse, et nous fait prendre compte de l’exceptionnalité du moment que nous sommes en train de vivre. Et tout autour de nous, ce paysage
chamarré de pitons gréseux qui rappellent encore une fois les tsingys de Madagascar… Il nous faut s’arracher de cet endroit pour retourner dans la
vallée : on s’en va à regrets pour refaire en sens inverse le chemin parcouru, tout d’abord le sentier à flanc, puis la remontée du goulet à l’aide la corde
(c’est quand même plus aisé dans ce sens-là…), le parcours sur le fil de l’arête toujours avec le vide de part et d’autre jusqu’au col à la gompa. Ensuite
ce sera la descente dans l’étroit thalweg au pied de la « canine » avant de retrouver la porte d’entrée que la guide refermera jusqu’à la prochaine
visite… Il ne restera plus qu’à suivre le large sentier jusqu’au lit de la rivière que l’on descendra jusqu’à Barcha puis Arka. Quelle épopée nous avons
vécue ! Que de souvenirs resteront dans notre tête après cette « balade » incroyable, sûrement la plus belle du Mustang.
Depuis Arke, on suit la piste vers le N pour se rendre dans le district de Chhoser à la découverte des villages qui le composent. On passe un chorten
planté au milieu de la piste poussièreuse avant de s’échapper sur la D pour aller traverser la Nyichung khola et monter jusqu’à un mur de manis de belle
facture construit sur le territoire de Yachebu. Puis on part sur la D longer la falaise, passer auprès d’une gompa aux peintures murales très anciennes
(entrée Rs200) et rejoindre, en remontant la vallée de la Sichaphui khola à mi-hauteur, la gompa de Niphu du côté des grottes de Jhong, enchâssée dans
la falaise (Rs200, vieilles peintures murales, grotte de méditation du genre 3m² pour passer une bonne retraite d’ermite d’une durée de 3 ans, 3 mois et
3 jours… Pfouh !). Retour sur ses pas pour quelques centaines de mètres avant de traverser la rivière et remonter en face au village de Ghom. De là, on
suit un gentil chemin qui traverse quelques villages dont un composé de maisons troglodytes encore habitées avant de retrouver Sisa et Barcha. Plutôt
que de rentrer à Lo Monthang par la piste via Arka, on peut poursuivre en RG de la Nyichung khola sur un bon sentier à travers champs jusqu’à Nenyul où
une passerelle metallique permet de retrouver la piste principale un peu avant le fortin qui domine Lo Monthang. Encore une petite demi-heure de
marche pour retrouver la chaude ambiance de la guest-house.
Jour 14 : Lo Monthang – Lo La - Dheegaon
4h / +400m / -750m
Une des plus fantastiques balades du Mustang (encore une !). Et pourtant si peu connue… De Lo Monthang (3830m), se diriger vers le S vers le Lo La. Au
col (45mn, 3975m), le panorama à 360° est d’une beauté époustouflante si bien au N sur les hauts plateaux du Mustang qu’au S lorsque notre regard se
pose à l’infini sur les montagnes glacées de l’Annapurna himal, rutilantes sous les rayons du soleil matinal. Continuer 200m au-delà du col et tourner sur
la G plein S sur un sentier duquel on déguste, à chaque collet que l’on franchit, la beauté sans cesse renouvelée des horizons proposés. On chemine à
flanc de colline en courbe de niveau sur de hauts plateaux sableux profondément entaillés de canyons. Devant nous, les montagnes du Damodar himal
apparaissent. A notre gauche, les hauts plateaux s’étendent à perte de vue. On reconnaît même quelques passages que nous avons empruntés lors du
début de notre périple : ici, ne serait-ce pas cette fameuse crête qui nous a donné tant de mal au départ de Chhujung gompa, et là, la profonde vallée
de l’Amaka khola, et au fond, tout là-bas, le plateau de Thakla ? De combe en combe, nous cheminons entre terre et ciel et l’on s’éleve doucement
jusqu’à dominer de belle façon la faille que l’on suivait pourtant déjà à belle hauteur. On s’arrête à un belvédère 500m avant un col (1h05, 4050m). On
surplombe le canyon et tout au fond on reconnaît le « cône glacé » qui ferme la vallée de Lo Monthang. Tiens, tiens, il est juste placé au confluent des
vallées fluviales de la Nyichung khola et de la Samdzong khola… On devine même au loin le site des pénitents au milieu duquel se cache la grotte de
Kongchok Ling… Quel sentier balcon ! On poursuit jusqu’au col (10mn, 4100m). Belle vue sur le Nilgiri N, l’Annapurna I et le Dhaulagiri I. On peut
apprécier la profondeur du bassin fluvial de la Kali Gandaki au niveau de Marpha : pratiquement 6000m ! La suite de l’itinéraire s’effectue toujours en
balcon en dominant sur la droite la piste qui relie Lo Monthang à Tsarang. On domine le superbe chorten de Sungda posé au milieu de la piste, bien petit
depuis notre belvédère. On arrive dans un nouveau col (15mn, 4075m). On bascule sur la G et on passe du blanc écru qui nous accompagnait depuis ce
matin au rouge. Un massif torturé se présente devant nos yeux. Incroyable ! Et le Damodar himal qui s’expose à présent en totalité à l’horizon…
Maintenant, on s’engage dans une descente en direction d’un large col qui domine la vallée de la Kali Gandaki. De ce col (20mn, 3980m), on laisse partir
sur la droite un sentier de chèvres qui rejoint Tsarang que l’on voit au loin posé au bord de son plateau. La descente sur la G se déroule au milieu d’un
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des plus beaux panoramas que l’on puisse contempler au Monde : les montagnes tabulaires ruiniformes rivalisent d’audace pour présenter une palette de
couleurs du blanc au rouge carmin et passant par le jaune et l’ocre… A l’horizon, toujours l’immensité du Damodar himal. On reste sans voix… Impossible
de regarder ses pieds tant le paysage proposé est exceptionnel et pourtant il va bien le falloir car une descente abrupte nous attend pour nous conduire à
un col (15mn, 3838m). Arrêt contemplation du paysage multicolore et des nombreuses concrétions rocheuses avec quelques gypaètes qui volètent. On est
vraiment bien… Et c’est là que le délire va commencer (ou plutôt se poursuivre) : la descente de ce col s’effectue sur la G (laisser partir le chemin
« officiel » de Tsarang sur la droite) dans un abrupt goulet poussiéreux au milieu d’un ensemble de pénitents blanc écru pour atteindre avec plaisir pour
nos narines un petit plateau bien dégagé (20mn, 3680m). Le répit est de courte durée car il s’ensuit une autre descente encore plus pentue, limite
vertigineuse si elle ne se produisait pas dans une pente de sable mou bien rassurant pour garder l’équilibre. On domine en permanence les champs
cultivés de Dhee et, du village, on n’en voit que les toits tant on est à l’aplomb… On louvoie entre des pénitents de grès et on débouche enfin en haut du
village avant de pénétrer dans des ruelles agréables (15mn, 3420m, lodges, campings, T).
Jour 15 : Dheegaon – Tsarang – Lo Ghekar
4h30 / +800m / -215m
Du village prendre la direction du S pour passer sous le fortin coloré façon Rigzum Gompo. On descend dans le lit de la Kali Gandaki pour aller chercher
un escalier RD qui évite de se tremper les pieds. On dépasse le village de Surkhang posé sur la rive gauche de la rivière et surplombé par les pénitents du
plateau de Yara. On revient dans le lit de la rivière juste un moment le temps de trouver un grand escalier sur la D qui semble s’élever en direction des
falaises de Dhee dont nous avons dévalé une portion hier midi. On chemine à mi-hauteur de la Kali Gandaki au milieu d’un labyrinthe de pénitents mais
toujours en restant une quarantaine de mètres au-dessus de la rivière. Et puis cette montée attendue qui ne vient toujours pas (c’est pourtant ce qui
était indiqué sur la carte…) car nous voici de nouveau dans le lit de la rivière (50mn, 3340m). Face à nous, une splendide muraille de pénitents nous
surplombe. On suit la large allée de galets jusqu’au confluent d’avec la Charang khola qui nous arrive de la droite (30mn, 3310m). On s’engage dans
cette vallée pour aller traverser la rivière à gué puis, en RD, trouver le départ d’un sentier. Il s’éloigne en pente douce du lit de la rivière, traverse
quelques cultures avant de nous proposer une montée en lacets jusqu’à l’entrée d’un goulet bordé de pénitents composés d’un conglomérat de sable et
de galets. On s’élève assez péniblement en grande partie à cause de la pente relevée. On débouche (enfin…) sur le plateau au S de Tsarang (50mn,
3550m). Ne reste plus qu’à se diriger vers la gompa perchée sur son monticule avant d’entrer dans le bourg, ancienne capitale du royaume avant Lo
(15mn, 3600m, lodges, campings, T, E). On poursuit la visite en suivant le bord du plateau jusqu’à dépasser le Royal Palace en piteux état et finir au
chorten qui marque la confluence des vallées de la Charang khola et de la Thulung khola. Une adresse sympa pour le lunch : la Kailash guest-house à la
bordure S du village. Une fois la panse remplie, on se dirige vers les trois chortens jaunes qui marquent la sortie N de la ville et où se trouve le sentier
qui longe le plateau de Tsarang vers le NW. On traverse une série de jardins et, toujours en faux-plat montant, on passe un collet (35mn, 3690m). De
l’autre côté, un plateau herbeux nous attend pour nous conduire à la passerelle métallique qui permet de rejoindre les « faubourgs » de Marang, village
perché sur le plateau sableux une cinquantaine de mètres au-dessus des premières maisons. On traverse la Charang khola (15mn, 3715m) avant de
poursuivre tout droit jusqu’à venir buter sur la falaise une fois les maisons passées. A G toute le long d’un canal d’irrigation puis, au moment où la trace
se perd, monter sur la D par les terrasses retrouver l’un des sentiers qui vient de Marang. Continuer tout droit jusqu’à une maison isolée, point de
jonction du deuxième sentier de Marang. On se dirige maintenant vers le hameau suivant. A l’arrière, la vallée s’élargit jusqu’aux montagnes du
Damodar, du Peri et de l’Annapurna. Tsarang, tout au loin, n’est plus qu’un petit point au milieu de cette immensité. On franchit la Charang khola sur un
pont de bois (45mn, 3830m) en prélude à la dernière montée de la journée jusqu’à la gompa de Lo Ghekar (ou Ghar Gompa) perchée sur son tertre
(20mn, 3920m). Visite de la très vieille gompa (Rs100, 3 salles, pas de photos à l’intérieur) aux murs tapissés de centaines de dessins gravés sur des
petites ardoises. Nuit dans la salle de classe du monastère.
Jour 16 : Lo Ghekar – Dhakmar – Ghemi – Chhunkar (Ghilling)
5h15 / +800m / -955m
Du monastère, partir vers le SE en direction des chortens de couleur rouge. En pente douce, on remonte sur un plateau alors que s’étale à notre G la
vallée de la Charang khola. Une pente un peu plus soutenue nous conduit au Muila La (50mn, 4105m). On traverse un large plateau en faux-plat
descendant jusqu’à l’entrée d’un défilé rocheux caractéristique d’où l’on surplombe la vallée de Dhakmar (10mn, 4010m, T). On descend par un sentier
en zigzag au milieu d’un conglomérat de sable, de galets et de rochers. Parfois quelques bharals s’attardent à jouer sur les crêtes effilées qui ceinturent
le cirque, mais ce n’est pas garanti ! On débouche au pied des falaises rouge sang de Dhakmar (25mn, 3780m). On incline la marche vers la D pour
rejoindre le village. On traverse le petit pont de bois pour entrer dans Dhakmar. Au panneau directionnel, prendre à G vers le bas du village et atteindre
un autre pont de bois qui nous fait repasser RG et longer la base des falaises (20mn, 3740m). On descend tranquillement la rue principale du village avec
toujours de belles échappées sur les monumentales falaises rouges. Et c’est loin d’être fini ! Au niveau de la maison aux murs bariolés couleurs Rigzum
Gompo, franchir la rivière sur le pont (10mn, 3695m) et descendre sur un chemin en bordure des champs. On prend un peu de recul avec les falaises ce
qui leur donne encore plus de magnificence. On passe auprès d’une maison isolée avant de rejoindre le chemin de Ghemi, identifiable au chorten qui en
garde l’accès, RD de la vallée. On remonte légèrement jusqu’à un collet (30mn, 3700m) d’où l’on domine la vallée agraire de Ghemi. Descente jusqu’au
village pour le lunch avec au préalable une traversée de rivière et une petite remontée (20mn, 3560m). Le village, très orienté agriculture, recèle au gré
de ses ruelles quelques monuments religieux remarquables (chortens jaunes, murs de manis Rigzum Gompo, etc.) et une place centrale véritable centre
de vie du village. On sort du village au S par une large allée bordée de peupliers. Une petite montée vers un col tranquille dans sa première partie et qui
se durcit dans la deuxième avant d’atteindre le Ghemi La (35mn, 3765m). Au-delà, on continue sur un large chemin en courbe de niveau avec comme
horizon les pics glacés du Damodar himal. On rejoint la piste qui vient de Ghemi (15mn, 3770m, qui a fait un détour par le bas) et on profite d’une
dernière vue panoramique sur les falaises rouges de Dhakmar et les grises de Ghemi. Maintenant on suit la piste (un peu ch…) jusqu’au niveau d’une
combe dans laquelle part sur la G un sentier coupe lacets (20mn, 3870m). En s’élevant progressivement on atteint le Nyu La (25mn, 4010m). Descente
par le chemin puis la piste. Un peu plus loin, on laisse partir sur la gauche le chemin de Ghilling pour continuer sur la piste. On passe Jhaite (20mn,
3825m, lodge, camping) pour rejoindre le superbe chorten coloré de Chhunkar (10mn, 3730m). Le lodge se situe 50m plus avant. Nuit sous tente à l’hôtel
Shangrila…
Jour 17 : Chhunkar – Ghilling – Ranchung Cave - Samar
4h35 / +1100m / -1000m
De l’hôtel Shangrila, continuer la piste sur une cinquantaine de mètres en direction du Tilicho peak rutilant sous le soleil matinal. A la dernière maison,
tourner sur la G pour descendre en direction de Ghilling. On s’en vient passer auprès du terrain de foot pour retrouver le sentier d’accès au village. Puis
on se dirige vers les deux gompas située sur la RG de la vallée et perchées sur leur monticule (40mn, 3580m). On peut visiter la première gompa du XVe
siècle (Rs100) avec de belles peintures murales mais c’est dans la deuxième, celle qui est perchée tout en haut du tertre et datant du XIe siècle (Rs100,
malheureusement entrée interdite aux femmes), que l’on ressentira le plus d’émotion : toute menue, celle-ci ne peut se visiter qu’épisodiquement
lorsque les moines sont absents (et ce n’est pas souvent puisqu’ils célèbrent une puja chaque jour que Bouddha fait…). Sinon, depuis le sommet de cette
colline, belle vue sur l’ensemble de la large vallée agraire de Chilling. Par la suite, on descend dans le village passer auprès du superbe chorten ceint de
moulins à prières. On quitte à regrets cet endroit charmant mais c’est pour la bonne cause : on va s’en aller découvrir d’autres merveilles sur la route de
Samar… On part vers le S rejoindre les murs de manis qui trônent sur une épaule morainique avant de traverser les terrasses (ou suivre la piste, mais plus
long…) pour atteindre la base de la colline sur laquelle est tracée la route en lacets. 100m après avoir traversé la rivière, il faut s’engager sur le sentier
coupe lacets qui part sur la D. A son extrémité, suivre la piste du haut pour arriver au monumental chorten carré (45mn, 3805m) posé à quelques
encablures du Syangmoche La. Belle vue plongeante sur la vallée de Ghilling et panorama de génie sur les faces N de l’Annapurna et du Damodar himal.
On franchit le large col (5mn, 3830m) avant de descendre par un petit sentier en contrebas jusqu’au village de Syangmoche (5mn, 3780m). Au-delà,
continuer sur la piste pendant 200m et, au niveau de l’îlot directionnel, prendre à G le sentier qui se dirige vers les gorges qui s’ouvrent droit devant. La
descente est, au début, progressive au milieu d’un large vallon bordé à droite de belles falaises. Puis, alors que les parois se rapprochent les unes des
autres, la pente s’accentue jusqu’à déboucher à la confluence de deux vallons. On prend à D le long de la Bhena khola (35mn, 3435m). La grotte de
Ranchung Cave est à 200m de là et 35m plus haut. Visite intéressante (Rs100) de cette cavité à laquelle Guru Rimpoche s’est rendu il y a bien bien
longtemps et où trône une énorme stalagmite qui sert de chorten. A la sortie de la grotte, on s’en va traverser la Bhena khola sur un pont de bois avant
de remonter quelques marches d’escalier donnant accès à un sentier en pente soutenue, pente qui ne faiblira pas tout le temps de la remontée du vallon
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et jusqu’au col dont on voit flotter au vent les drapeaux à prières. Belles vues à l’arrière sur les profondes gorges de la Syangmoche khola et sur les
séries de falaises et de concrétions de part et d’autre du vallon. On débouche enfin au col (1h10, 3840m) pour un changement d’univers minéral : tout
est devenu blanc ! On s’engage sur un chemin balcon pour passer un second col et apprécier d’en haut la descente qui nous attend. Dans un nouvel
ensemble minéral (type Montferrat dans la banlieue de Barcelone), nous voici engagés dans une descente sableuse, qui plus est bien pentue, jusqu’à
l’arrivée sur un plateau sur lequel sont érigées des kharkas (20mn, 3600m). On traverse le plateau en direction du village que l’on voit au loin, construit
sur un rebord de moraine, pour rejoindre le départ d’un goulet équipé d’un « escalier » plus ou moins viabilisé qui nous conduit jusqu’à la rivière (15mn,
3535m). On remonte en face jusqu’à un plateau agraire en prélude à une nouvelle désescalade jusqu’à une deuxième rivière. En face et au milieu de
concrétions de sable et de galets, voici la dernière remontée de la journée jusqu’à la porte d’entrée du village de Samar (25mn, 3620m, T, E). Nuit en
lodge à l’Annapurna guest-house.
Noter que depuis Chhunkar, il existe un itinéraire alternatif au passage par Ghilling et Ranchung Cave : il suit la piste, franchit le Syangmoche La mais
après le village de Syangmoche, part sur la droite pour grimper jusqu’au Bhena La (3860m) avant de redescendre abruptement sur Samar sur une
portion de piste où même les jeeps rechignent à s’engager… Depuis le col d’altitude, on pourra apprécier de superbes panoramas sur la chaîne
himalayenne. La journée sera alors de 4h / +590m / -765m.
Jour 18 : Samar – Chele - Chhusang
2h15 / +20m / -650m
Visite matinale du village et entre autre du point de vue à proximité de la porte N (chortens Rigzum Gompo sur un monticule). Puis c’est le départ vers le
S sur un large chemin qui conduit en courbe de niveau au Dajong La (15mn, 3640m) puis, quelques instants plus tard, au Taklam La avant de s’engager
sur un itinéraire sableux taillé à même la falaise, sableuse elle aussi, avec le plateau agraire de Ghyakar sur l’autre rive d’un profond canyon. On arrive
au-dessus de la passerelle métallique (45mn, 3340m). On continue tout droit sur une piste en terre (en travaux à l’automne 2011) jusqu’à passer auprès
de mats supportant des drapeaux à prières. Juste après, incliner la marche vers la G pour suivre le bord de la moraine détritique sur laquelle on évolue
pour disposer de vues plongeantes sur un canyon coloré avant de revenir sur la piste.On négocie quelques lacets avant de déboucher en haut du village
de Chele. Belle vue côté droit sur le deuxième canyon coloré bordé en RD d’une falaise où nichent les gypaètes. On descend directement vers le centre
du village en suivant la ligne électrique puis une ruelle poussiéreuse (30mn, 3120m, lodges, T, C, E). On sort du village perché par la porte S pour une
descente en zigzags qui nous amène jusqu’au lit de la Kali Gandaki qui arrive de la gauche, tout juste sortie des gorges profondes qu’elle a creusées
depuis Lo Monthang. On franchit un double pont métallique, protégés que nous sommes par les écritures saintes déposées dans les cavernes alignées audessus du passage. Puis on suit le large lit de galets de la rivière (saligrams !) en restant RG et en visant la piste d’entrée dans le village de Chhomnang.
C’est de là que nous sommes partis le jour 3, vous reconnaissez bien la maison isolée sur la gauche ? Derrière elle, c’était l’énorme montée vers Paha…
Quel début dites donc ! On continue sur la piste en regardant les villageois s’affairer dans les champs puis, après avoir traversé la Narsing khola qui
débouche du vallon de Tetang, on remonte vers Chhusang pour se poser au lodge du côté des chortens (40mn, 2980m, T, C, E).
Jour 19 : Chhusang – Tetang - Muktinath
5h / +1200m / -460m
Remonter la Narsing khola en direction du fond de la vallée. 300m plus loin, emprunter la piste sur la D tracée à mi-hauteur jusqu’aux premières maisons
de Tetang (25mn, 3080m) et au-delà jusqu’à l’imposant mur de manis près du vieux village (10mn, 3100m). On quitte la piste 50m au-dessus du mur pour
prendre à G une sente qui louvoie entre les blocs de rochers effondrés. On passe auprès d’un triple chorten Rigzum Gompo (10mn, 3150m). Encore une
petite montée vers le SE pour contourner un très vieux chorten et juste derrière prendre pied sur un petit plateau au milieu duquel se trouve un « lac »,
miroir des montagnes alentours. Puis on se remet à grimper sur la D au pied de belles concrétions. Derrière nous, n’oublions pas de jeter un coup d’œil
sur l’impressionnante muraille de la Siyarko Tangk Danda que nous avons gravie au tout début de notre périple, c’était il a bien longtemps… Après une
dernière montée abrupte, on pose le pied sur un plateau d’altitude (on dirait un reg marocain…) avec le Dhaulagiri I en fond d’écran (25mn, 3400m).
On avance maintenant en faux-plat montant sous des falaises trouées comme du gruyère à maints endroits. On passe au-dessus du vallon de Tangbe
(10mn, 3465m) où le sentier s’aplanit quelque temps pour offrir un répit de courte durée dans notre ascension. Puis une courte remontée sévère nous
donne accès à une vire taillée dans la falaise permettant de franchir une épaule rocheuse. On reprend notre marche à plat pour entrer dans une zone de
petit schiste noir jade pour s’en aller traverser le torrent (30mn, 3525m). On remonte de l’autre côté pour retrouver un sentier à flanc qui s’élève
progressivement en RG du thalweg. On s’en éloigne pour passer auprès d’une source (25mn, 3690m) et prendre une direction S bien affirmée. Au détour
d’un mamelon, le col que nous convoitons se présente enfin à nous. La montée est toujours régulière sans excès pour déboucher au Gyu La (50mn,
4077m) et disposer d’ une vision magnifique sur l’Annapurna himal amputé, il faut le noter, de son sommet principal à 8091m, occulté qu’il est par le
toujours imposant Tilicho peak. Mais les Nilgiri N et centre, le Roc noir, le Glacier Dôme et le Thorong peak sont bien présent. Il faut s’avancer un peu
dans la descente sur la G pour que le majestueux Dhaulagiri I se montre enfin. On vient de sortir de l’Upper Mustang (on se demande d’ailleurs où se
trouve le Lower…), une pancarte judicieusement posée au col nous le rappelle. On descend sur un plateau à l’herbe maigre jusqu’à un panneau
directionnel indiquant Muktinath vers la D (45mn, 3750m). Le sentier nous conduit jusqu’à la passerelle métallique qui donne accès au village de
Choekkar (10mn, 3650m). En RG de la rivière, on part sur la D sur un sentier pentu rejoindre les trois chortens Rigzum Gompo qui marquent l’entrée du
village (un balisage blanc rouge a été réalisé par l’ACAP pour aider les trekkers à rejoindre Muktinath par les sentiers ancestraux. Suivez-le donc ! Ça
nous rappelle les GR de chez nous…). On traverse le village de Choekkar en empruntant quelques ruelles bien confidentielles, ce village étant resté en
l’état depuis des siècles si ce n’était la présence de fils électriques et de fontaines. Mais ce n’est qu’une faible concession au progrès… On passe près de
la gompa et au-delà le panneau indique la direction du Thorong La sur la gauche et Muktinath sur la droite. Cette fois-ci ce sera sur la D ! La prochaine
fois, ce sera à gauche… (20mn, 3710m). On suit un moment la piste et après avoir traversé la rivière, monter légèrement sur la G pour rejoindre notre
village étape par les anciens chemins. On entre dans ce village dénaturé par les lodges et les étals de « souvenirs » (15mn, 3720m, T, C, E) pour se poser
dans un des nombreux lodges ou terrain de camping (on peut recommander le Muktinath hotel où toutes les grosses agences se posent mais il convient
d’éviter le Sunshine lodge tout de peinture bleue recouvert et qui ne vaut pas tripette…).
Jour 20 : Muktinath et sa vallée
4h / +500m / -500m, visites comprises.
Descente par la piste puis juste après le terminus des jeeps par un chemin qui descend à D vers Jharkot. Ce sympathique petit village est planté sur son
éperon et est resté identique à ce qu’il était quelques dizaines d’années auparavant. Au travers des ruelles on rejoint la gompa qui mérite la visite
(Rs100) pour ses peintures murales du XVe bien conservées et son point de vue en nid d’aigle. On revient à l’entrée du village pour trouver sur la G un
panneau directionnel qui indique le chemin de Jhong, village que l’on voit posé de l’autre côté de la vallée sous le Gyu La dont nous sommes descendus
hier. On descend à travers champs sur un bon chemin. Le balisage mis en place par l’ACAP permet de ne pas se tromper de direction pour trouver le pont
métallique qui franchit la rivière. De l’autre côté du vallon, on remonte sur un sentier pentu sous des falaises sableuses en direction du village de Jhong.
Arrivés sous la gompa, on prend à G pour rejoindre le chorten posé sur le fil de la moraine à proximité des drapeaux à prières. Belle vue dégagée sur le
Dhaulagiri I et les Tukuche peaks. A nos pieds, on distingue, plus bas dans la vallée en RD, un village authentique en dehors des circuits de randonnée
habituels. Revenir sur ses pas et monter par la piste jusqu’à l’ancienne gompa. Suivre le mur de gauche et trouver l’entrée de la « nouvelle » servant
d’école bouddhiste. La visite de l’édifice (Rs100) permet d’admirer encore une fois de belles peintures murales dont certaines sont cachées derrière des
tentures pour ne pas qu’elles se dégradent davantage. On descend du site par un petit chemin en lacets qui passe au pied des ruines de l’ancien fortin
pour entrer dans le village de Jhong proprement dit. Intact ! Là aussi la seule concession au progrès est la présence de quelques fils électriques mais
bah ! il va falloir s’habituer à ce qu’ils fassent de plus en plus partie du paysage, il ne manquerait plus que cela que nous leur interdisions de disposer
d’un peu de confort… ! On traverse le village en suivant la piste en direction des pics qui ferment le fond de la vallée. Elle permet d’évoluer quasiment
en courbe de niveau et de rejoindre la passerelle métallique donnant accès au village de Choekkar. C’est cette passerelle que nous avons empruntée le
jour précédent lorsque nous sommes sortis du Mustang. Le retour se fait par le même chemin en remontant vers Choekkar puis en empruntant les sentiers
ancestraux jusqu’à Muktinath l’horrible… Nuit en lodge.
Jour 21 : Muktinath – Lupra - Jomosom
4h30 / +270m / -1110m
Créé par Pierre MARTIN
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L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme.
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On quitte Muktinath sans regret en direction du SW par la piste jusqu’au terminus des jeeps. Contrairement à hier, on continue sur la piste pour en sortir
200m plus loin et s’engager avant le premier lacet dans un chemin qui semble conduire dans le large col en face. Peu après la bifurcation on commence à
trouver des marques bleues et blanches qui ne nous quitteront plus jusqu’à Lupra. On passe un poteau indicateur (25mn, 3700m). Belle vue plongeante
sur Jharkot perché sur son éperon. On franchit un petit collet avant de descendre modérément dans une combe sous le large col (20mn, 3750m). C’est
alors que l’on quitte notre itinéraire supposé pour incliner à D et s’en aller franchir l’évident col à 3865m. Belle vue d’ensemble de la vallée de
Muktinath. De l’autre côté il va encore falloir avancer un peu pour profiter d’une vue élargie sur le massif de l’Annapurna himal. Arrivée à un 2e col
(35mn, 3875m) et superbe vue sur le Dhaulagiri I éclatant de lumière. Tout en bas dans la nouvelle vallée fluviale qui s’annonce, on commence à
distinguer Lupra posé sur la RG de la Panda (ou Puchebhardong) khola qui descend tout droit des austères pics du Muktinath himal. Contrairement à ce
que l’on pourrait penser, on ne descend pas vers la vallée mais on poursuit sur la D du col pour atteindre en légère descente le 3e col de la journée (bon
ce n’était pas dur, « trek is nearly finished » s’exclament-ils tous…). Dernier coup d’œil sur la vallée de Muktinath et descente à G sur un sentier très
bien tracé dans des pentes couvertes d’herbe rabougrie. A mi-descente, noter la présence d’une source au bord du chemin (30mn, 3560m). Peu après, la
pente s’intensifie et le sentier propose maintenant une série de lacets serrés jusqu’à la rivière (35mn, 3120m). On suit la rivière vers l’aval sur 500m
pour passer sous de belles falaises plissées et trouver en RG le petit sentier bordé d’épicéas qui conduit en quelques minutes au village de Lupra (20mn,
3100m, Dakar lodge très propre, boissons, restauration). Puis c’est la descente jusqu’à la rivière pour continuer d’en suivre le fil vers l’aval. Quelques
traversées du courant nécessitent un peu d’attention avant d’atteindre le confluent d’avec la Kali Gandaki (50mn, 2915m). On retrouve « l’autoroute »
du Tour des Annapurnas et son flot de trekkers que nous avions oublié pendant toute la matinée. Il ne reste plus qu’à suivre le large sillon de galets vers
la G et contre le vent violent qui souffle tous les jours sans exception dès la fin de matinée pour rejoindre en moins d’une heure la grande ville du coin.
Entrée dans Jomosom côté RG puis franchissement du pont ou de la passerelle pour se retrouver RD à proximité de la gare routière. Continuer 10mn
supplémentaires et trouver « l’avenue » et sa multitude de lodges qui n’attendent que votre signal pour vous accueillir. Nuit en lodge par exemple au
Tilicho hotel (2800m, T, C, E, WiFi) juste après avoir dépassé l’entrée de l’altiport.
Jour 22 : Jomosom – Pokhara
30mn d’avion ou 6h de bus jusqu’à Beni + 4h de bus jusqu’à Pokhara
Journée chaotique sur les pistes du pays de l’Annapurna, d’abord en descendant en bus local le long de la Kali Gandaki jusqu’à Beni sur une piste
défoncée, puis sur la « route » de Beni à Pokhara via Baglung et Kusma. Dans les deux cas la campagne népalaise est absolument magnifique que ce soit
pendant le trajet au fond des gorges de la Kali Gandaki (où on a le c… tanné et meurtri à tout moment) que sur la « route » de Beni à Pokhara, qui plus
est, si on a la chance que le temps soit clair et que l’on puisse profiter des somptueux panoramas sur la chaîne himalayenne de l’Annapurna himal.
Arrivée en fin d’après-midi à Pokhara. Nuit dans une des guest-houses sur Dam side ou Lake side.
Jour 23 : Pokhara
Journée de repos à flâner autour du lac et peut-être une petite randonnée matinale sur le belvédère de Sarangkot pour profiter du lever de soleil sur la
chaîne de l’Annapurna et le célébrissime Machhapuchchhre ou alors dans l’après-midi une promenade romantique en barque sur Phewa Tal ? Nuit dans
une des guest-houses sur Dam side ou Lake side.
Jour 24 : Pokhara - Kathmandu
6h de bus ou 45mn d’avion.
Nuit en guest-house dans le quartier de Thamel.
Jour 25 : Kathmandu
Journée libre. Nuit en guest-house dans le quartier de Thamel.
PREPARATIFS
Documentation et cartographie
Côté guides papier :
Quelques livres pour vous mettre dans l’ambiance avant de partir :
- « Mustang, à l'est de Lo » de Peter Matthiessen
- « Le souffle de Lo Monthang » de Michèle Odeyé-Finzi (Ed. L’anthropo. Paris)
- « Mustang, a lost tibetan kingdom » de Michel Pleissel.
Quelques numéros de Trek Magazine :
- Traversée Mustang – Phu.
- Traversée Dolpo – Mustang.
Il n’existe pas trop de guides de voyage détaillés ; la référence est quand même le Lonely Planet – Trekking in the Nepal Himalaya qui présente une
proposition de circuit relativement détaillé (au moins sur la partie retour de Lo Monthang). Mais n’en espérez pas plus… !
Sur le Net, on ne pourra disposer que des travaux de découvreur de Paulo Grobel dans la même région.
Côté cartes topographiques (erreurs à gogo) :
- La carte Nepal Map Publisher au 1/70000e « Mustang » est bien documentée et couvre la totalité du circuit.
- La carte Nepal Map Publisher « Damodar kunda » au 1/170000e présente une vision plus large et couvre Annapurna, Mustang, Naar et Phu.
- Les cartes au 1/50000eme établies sur la base des fonds de plans finlandais et que l’on peut trouver à Katmandou du côté de New Baneswor à
250m à l’W de l’Everest Hotel à la boutique Maps of Nepal.
Equipement
L’altitude maximale atteinte lors de ce trek tourne aux alentours de 4700m : il y a donc peu à redouter des effets du MAM (encore que… certaines
personnes puissent être touchées dès 3500m). Prêter attention à la montée du 3e jour qui culmine quand même à 4250m alors que l’on est en début de
période d’acclimatation. Donc bistare, bistare…
Côté équipement, privilégiez les systèmes trois couches ainsi que de bonnes chaussures de rando. On peut réaliser le trek en chaussures à tige basse. Les
bâtons de marche pourront vous sécuriser sur des sentiers balcons.
Prévoir un sac à dos pour vos affaires de la journée, plusieurs gourdes d'eau (il faut beaucoup s'hydrater à ces altitudes). Ne pas oublier de toujours avoir
à portée de main le trio « chaleur garantie » comprenant gants, bonnets (ou encore mieux cagoule enveloppant le visage et le cou) et chaussettes :
protéger les extrémités, c'est empêcher le refroidissement de s'opérer et la sanction immédiate du mal de tête de se déclencher. Dans un sac type marin
si possible étanche (pas de valise), vous aurez disposé le reste de vos affaires pour passer une bonne nuit, entre autres un duvet sarcophage -20°C et des
vêtements type Damart pour le haut et le bas. Le drap en soie fait gagner 3 à 4°C et une couverture supplémentaire en polaire à glisser dans le sac de
couchage à peu près autant.
Dans le Mustang, on peut éventuellement profiter de l’hébergement en lodges. Ceux-ci ne sont (heureusement) pas la hauteur de ceux que l’on trouve
dans les régions touristiques comme le Khumbu ou les Annapurnas : c’est du basique il faut être clair ! L’électricité n’est pas présente partout et il n’est
pas aisé de pouvoir recharger ses batteries d’équipements électroniques. Soyez donc prévoyants ! Une possibilité est l’utilisation d’un système solaire
attaché sur votre sac (ou que vous déployez le midi au moment du lunch) et qui recharge une batterie tampon, ça fonctionne vraiment bien (panneau
MyMobilePower 20w associé à une batterie Tekkeon 3450). Attention toutefois au phénomène de décharge des batteries par grand froid. N’hésitez pas à
protéger les batteries qui sont en attente d’utilisation dans des parties bien chaudes de votre corps (plusieurs choix possibles…). Quant au mobile GSM,
toute la région du Mustang est couverte par Sky Mobile qui ne propose pas de roaming avec les opérateurs étrangers. Seuls la région de Jomosom et de
Muktinath est couverte par l’opérateur népalais Nepal Mobile 429-01 acceptant le roaming.
Créé par Pierre MARTIN
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J’ai tenu à indiquer pour chaque étape les ressources disponibles en terme de T téléphone fixe, C cellulaire GSM et E électricité.
Quand partir ?
Du fait du régime de moussons auquel le pays est soumis (même si le Mustang est régulièrement épargné par les pluies et les fortes chutes de neige à
l’instar du Dolpo ou du Zanskar en Inde), les deux saisons de trek au Népal sont généralement le printemps (mi-mars à mi-mai) et l'automne (mi-octobre
à mi-décembre) mais nul n'est à l'abri d'une queue de mousson ou d’un hiver précoce qui dérègle les statistiques... Il semble préférable de réaliser ce
trek en automne du fait que les itinéraires sont à cette période parfaitement dégagés de toute neige fraîche comme il peut en tomber lors des orages
d’après-midi au printemps. Pour info, le trek a été réalisé en novembre 2011 avec des conditions météorologiques pratiquement idéales.
SUR PLACE
Comment y aller ?
Les compagnies du Golfe se taillent maintenant la part belle sur les vols de Paris à Kathmandu présentant des tarifs inférieurs à 1000 Euros (escale dans
un des Emirats). Par ordre de préférence Gulf Air, Etihad, Qatar Airways, Emirates, toutes quatre disposant d'un service à bord d'excellente facture. Thaï
Airways ou Singapore Airlines sont un peu plus chères et font escale à Bangkok ou Singapour. Mais le conseil que je peux vous donner, c'est d'éviter à tout
prix l'escale à Delhi en Inde (inégalable certes, à essayer au moins une fois pour les sceptiques...) souvent proposée sur les vols Air France au départ de
Paris, le saut de puce du lendemain vers Kathmandu s'effectuant soit par Air India, Royal Nepal Airlines ou des compagnies indiennes privées après avoir
passé une merveilleuse longue nuit dans une salle de transit bondée. Je vous aurai prévenu... Noter qu'à présent Air India propose, en complément des
vols de journée, 3 liaisons nocturnes par semaine entre Paris à Delhi et qui arrivent à Delhi vers les 8h00 du matin heure locale avec le saut de puce vers
Kathmandu en début d'après-midi. Sympa non ? Les compagnies Biman et Pakistan Airlines ne sévissent plus depuis l’Europe et c’est tant mieux... Sur
place, à l'arrivée au Tribhuvan International Airport, vous pourrez prendre votre visa 30 jours pour 31€ (possible aussi en France à l'ambassade mais 60
jours à 40€), vous récupérerez vos bagages et vous vous dirigerez vers le comptoir des taxis auquel vous achèterez un bon de transport d'une valeur de
Rs350 valable pour un trajet entre l'aéroport et n'importe quel hôtel de la ville.
Sur place, de Kathmandu à Pokhara et de Pokhara à Jomosom : plusieurs compagnies privées d’aviation officient sur la liaison mais le tarif est
règlementé (respectivement US$80 et US$82 l’aller simple). Le retour de trek s’effectue de Jomosom à Pokhara soit en avion soit en autobus local avec
changement de monture à Beni (compter quand même 10h de cahots…). On revient un ou deux jours plus tard vers Kathmandu en empruntant la ligne de
bus touristique Greenline, quotidienne, plus confortable et beaucoup plus rapide que les bus locaux (US$18 avec lunch inclus à Mugling).
Encadrement et permis de trek
Ce trek a été réalisé en collaboration avec l’agence népalaise francophone A.R.T (Altitude Randonnée Trekking) dirigée par Chhetup Tamang, un
directeur prêt à tout pour satisfaire ses clients (il le porte sur lui d’ailleurs ! Voir le paragraphe suivant…). Sur le terrain, le service a été d’excellente
qualité. Mené par un sirdar de haute qualité Niragan Tamang avec lequel il a été aisé de construire le trek de jour en jour pour profiter des meilleures
opportunités, le staff composé en grande majorité de tamangs s’est révélé efficace et attentionné dans ce genre de trek découverte.
Le trek proposé n’est pas réalisable dans le temps imparti par les autorités népalaises, c'est-à-dire 13j contre le paiement d’une taxe de
US$910/pers. C’est un fait ! Le seul moyen de pouvoir accomplir ce trek de 22 jours serait de disposer d’un permis touristique de longue durée. Mais
force est de constater, amèrement, que ce permis-là n’existe pas pour le Mustang… Alors que faire ? L’unique possibilité est alors de demander un permis
d’ascension (du Saribung Peak par exemple…) qui dispense, moyennant le versement de la taxe de US$1000 de 1 à 7 personnes et US$200 par personne
supplémentaire jusqu’à 12, de pouvoir se balader dans le Mustang librement jusqu’à 45 jours de temps pour l’acclimatation sur n’importe quel sentier
avant de procéder à l’ascension.
Au moins deux avantages :
- C’est un forfait global pour un groupe de 7 personnes. Ramené par exemple à une taille de groupe de 5 « touristes », la part individuelle n’est plus que
de US$1000 / 5 = US$200 bien loin de la note salée de la simple randonnée découverte dans le Mustang de 13 jours à US$910 !
- Ce précieux sésame en poche vous avez le droit d’aller vous « perdre » sur les sentiers de l’E et du NE du Mustang et vous poser où vous le désirez.
C’est confortable !
Une seule restriction perdure quand même : il est totalement interdit pour un touriste étranger de dormir au N de Lo Monthang, disons dans le rayon de
la vallée sacrée de Chhoser, Niphu et Garphu. Par contre, si l’envie vous prend de vouloir suivre la frontière tibétaine sur le fil des montagnes, pas de
problème… Va comprendre Charles…!
Gageons que la manne d’aujourd’hui ne perdurera peut-être pas très longtemps… Seul inconvénient identifiable, il vaut mieux s’adosser à une agence de
trek rompue à cet exercice pour s’y retrouver dans les arcanes de l’administration népalaise et savoir employer les moyens nécessaires pour faire
apposer la signature officielle sur un blanc-seing… Au pire, compter une demi-journée de perdue sur Kathmandu avant le départ pour mettre tout en
ordre et une demi-journée au retour pour la visite obligatoire du chef d’expédition (sinon US$1000 d’amende !) attestant qu’il a bien respecté ses
obligations de nettoyage des camps lors de son passage… C’est de la triche, direz-vous ! Vous avez raison, mais a contrario, l’appel du Mustang est trop
fort pour ne pas tenter de contourner cette réglementation inique et ne pas aller profiter des merveilles cachées.
Logement et nourriture
Dans la vallée de Kathmandu :
La nourriture proposée dans les restaurants est souvent de bonne qualité et saine. La viande doit quand même être bien cuite ; si vous en doutez, allez
donc faire un petit tour sur les marchés... La laiterie de Lazimpat au nord de Thamel propose de nombreux produits de qualité et entre autres le curd,
un fromage blanc proche du yaourt mais à la consistance à nulle autre pareille. Il se déguste simplement avec du sucre ou alors recouvert de miel bien
liquide. C'est savoureux ! Autre produit laitier au goût incomparable, spécialité de Bhaktapur, la ville voisine : le jujudhau, le meilleur yaourt du Monde !
Il y a une adresse sur Kathmandu pour en déguster : une petite boutique dans le quartier de Chhetrapati à l'W de Thamel au début de la rue qui conduit
au Marsyangdi Mandala Hotel. Ou alors faire le voyage jusqu'à Bhaktapur... N'hésitez pas non plus à aller goûter les repas composés dans de petits
restaurants de quartier, mais ceci dit, comme vous allez décliner toute la panoplie de la cuisine népalaise pendant les 25 jours du trek, ne vous
empêchez pas de manger de bons plats à des prix très abordables pendant que vous êtes en ville. Tiens, essayez donc la pizzeria « La Dolce Vita », vous
m'en direz des nouvelles... Autre adresse hyper sûre présentant une carte variée dont une partie cuisine indienne (un divin Palak Paneer ou un onctueux
Navaratna Korma Curry), le « Bistro » juste en face du restaurant italien. Sinon pour le petit-déjeuner, goûtez un moment de parfaite quiétude avec une
musique jazzy très douce au New Orleans Café, ça vous changera du Tatapoum-Tapoum que l’on subit chaque soir en provenance de la terrasse du
Northfield Café… Et puis il y a le restaurant français de Kathmandu « Chez Caroline » où l’on peut déguster la fine fleur de la cuisine française et entre
autres un pavé de bœuf à la sauce roquefort à se damner ! C’est situé dans le quartier de Baber Mahal du côté de Singha Durbar, le quartier des
ministères. Il y a pas mal d’expat’ et contrairement à ce que certains en disent, ce n’est pas si cher : essayez de trouver une adresse de restaurant à
Paris qui pour moins de 20€ vous concocte un repas de cette qualité avec des produits de haute lignée… C’est carrément impossible ! Alors faîtes-vous au
moins plaisir une fois (ou deux…).
Côté hôtels, il y en a partout, pour tous les goûts et toutes les bourses aussi. Je descends souvent dans le même coin calme du quartier de Thamel que ce
soit au Shree Tibet Hotel (mais la qualité a beaucoup baissé depuis quelques années), à l'Hôtel Mandap (et sa terrasse arborée où l'on peut prendre un
merveilleux petit déjeuner), au Moonlight Hotel situé un peu en retrait du quartier touristique mais depuis quelques temps à l'Hotel Nature (il y a un
ascenseur…) ou alors au Marsyangdi Mandala dans le quartier animé de Chhetrapati sur le chemin de Swayambunath. Ne vous fiez pas aux prix annoncés,
étant donnée l'offre pléthorique de chambres d'hôtel sur Kathmandu, il ne faut pas négocier très longtemps pour que les prix baissent de 75%...
Retour des temps sombres si l’on peut s’exprimer ainsi : la production d’électricité locale (principalement d’origine hydraulique) ne suffit plus à couvrir
les besoins actuels, le complément d’énergie fourni par l’Inde est devenu insuffisant, donc, attendez-vous à subir de nombreuses coupures d’énergie sur
la vallée de Kathmandu (de l’ordre de 2 à 4h par jour et de manière tournante selon les quartiers, en amélioration depuis le milieu de l’année 2010 et
situation revenue quasiment à la normale en 2011).
Créé par Pierre MARTIN
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En trek :
La pension complète est assurée. Les cuisiniers sont rompus à accompagner les groupes de trekkeurs occidentaux et savent parfaitement accommoder les
repas aux exigences ou désirs des clients. Avant le trek, discutez avec votre sirdar pour mieux cadrer vos besoins. Si vous ne supportez pas la confiture
Mixed Fruits ou le Ketchup vert fluo, dites-le lui avant qu'il ne se les procure. Comme il ne s'approvisionne que dans la capitale, il est encore temps...
Pareil pour le thé : les cooks ont tendance, comme partout ailleurs au Népal d’ailleurs, à ne vous proposer que des sachets de miettes de thé (ça fait
occidental...) : c'est immonde ! Préférez-leur du thé en vrac (type Best Ilam) que vous trouverez dans les tea-shops de Thamel et demandez juste une
bouilloire d’eau chaude. Aucun problème pour en faire de même dans les lodges…
Côté lodge, le prix de la chambre double (frigo assuré) s’inscrit entre Rs200 et Rs600, chaque repas de l’ordre de Rs800 par personne. Deux produits ont
vu leur prix flamber sans qu’on ne sache pourquoi : le thermos d’un litre de thé (l’eau est juste colorée par un pauvre sachet…) pour Rs400 tandis que le
Dal Bhat peut culminer à Rs500 ! C’est quand même le plat de base des népalais… Soit pour deux, compter en pension complète par jour de l’ordre de
Rs6000 (à peu de choses près, 60€). A noter que dans les lodges, les accompagnants népalais sont généralement nourris et logés gratuitement (Dal Bhat,
thé et hébergement dans la dining-room).
Points d'intérêt
C’est un trek d’exception par la nature des paysages traversés, la difficulté pour pouvoir obtenir le précieux permis et la « fraude » avérée apportant un
sel particulier au quotidien :
- d’abord la longueur : 22 jours de marche, cela nécessite de bien se préparer mais aussi de bien écouter son corps au fur et à mesure des épreuves
quotidiennes,
- la nécessité d’accomplir par la partie E avant de passer à Lo Monthang d’où la difficulté brute du J3 où l’on frôle les 4500m avant de dormir dans un
congélateur professionnel…
- une immersion dans le wilderness lors de la première partie et jusqu’à Lo Monthang,
Le circuit est très dense et varié en matière de paysages, de dénivelées, de rencontres et de cultures. N’hésitez pas à prendre votre temps et utilisez les
11 heures d’amplitude journalière que vous octroie le Créateur pour déguster ce « fruit interdit » à la saveur si douce. N’hésitez pas aussi à lâcher les
mots les plus abracadabrantesques que vous connaissez ou bien créez les néologismes et barbarismes qui vous viennent à l’esprit. Rassurez-vous ! Vous ne
serez pas en panne vue la qualité du spectacle permanent que vous aurez à qualifier et l’oxygène raréfié qui saura doper votre inventivité…
Le Mustang c’est mâââgique ! Allez, en route…
Créé par Pierre MARTIN
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L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme.
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