Parcours réussite - La France au Cambodge
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Parcours réussite - La France au Cambodge
HEL Chamrœun 27 ans, journaliste à Cambodge Soir Hebdo Portraits 30 ans, directeur du Département des Affaires juridiques du ministère de l’Économie et des Finances L’ © Charlotte Ducrot « L’évènement le plus émouvant de ma vie est la remise du Prix de la liberté de la presse 2009 à Paris, en présence du président du jury, Patrick Poivre D’Arvor. C’est la première fois qu’un journaliste asiatique obtient ce prix. C’est très encourageant pour moi et j’en suis fière. Les médias sont très importants car les gens ont besoin d’être informés, de voir comment leur société et le monde extérieur se développent. » A © Mousar Joty « Mon objectif était d’accroître mes compétences afin que cela puisse être bénéfique pour mon poste actuel – notamment concernant la préparation de plans d’affaire –, et pour mes projets à plus long terme. J’ai particulièrement apprécié la formation du master Entrepreneuriat pour sa dimension concrète et le contenu des enseignements qui m’ont permis de mener à bien mon projet professionnel. » près avoir appris le français dès l’âge de 12 ans dans les classes bilingues du lycée Preah Sisowath et au Centre culturel français, Ung Chansophea choisit d’étudier pendant quatre ans les lettres au Département d’études francophones à l’Université royale de Phnom Penh, et de compléter son cursus par deux années de journalisme. Parce qu’elle fait partie des sept meilleurs étudiants de sa promotion en lettres et des trois meilleurs en option journalisme, elle effectue un stage d’un mois à Besançon, l’occasion pour elle de découvrir la France, avant de suivre une formation de journalisme à Hanoï au Viêtnam. De retour au Cambodge, elle commence à travailler dès 2004 pour le journal Cambodge Soir, où elle se spécialise dans les reportages et les enquêtes à caractère social. En 2005, elle devient correspondante pour Radio France Internationale (RFI), où elle continue d’aborder les sujets de société. Depuis 2009, elle présente une émission sur le procès de Duch, l’ancien responsable khmer rouge, diffusée sur la chaîne CTN. En juin 2008, Chansophea obtient le troisième prix de l’enquête journalistique, décerné par l’ambassade des États-Unis au Cambodge et le Club des journalistes cambodgiens. La qualité de ses articles est à nouveau saluée. Chansophea reçoit, dans la catégorie « presse écrite », le Prix francophone pour la liberté de la presse 2009, organisé chaque année par Reporters sans frontières, RFI et l’Organisation internationale de la francophonie. La journaliste a été récompensée pour son article intitulé « Bleus au corps, bleus à l’âme », sur les violences domestiques au Cambodge, publié dans Cambodge Soir Hebdo le 18 juin 2009. Encouragée par ce prix, Chansophea souhaite poursuivre sa formation de journalisme en France. Admise en avril 2010 à l’École supérieure de journalisme de Lille, l’une des meilleures écoles françaises, elle bénéficiera d’une bourse du gouvernement français afin d’y poursuivre ses études. Nul doute que ce nouveau cursus l’aidera à atteindre son objectif, participer au développement des médias au Cambodge. CHANN Savœung 30 ans, directeur financier de VisionFund Cambodge, fondateur de l’ONG SEDECA N é dans la province de Battambang, Chann Savœung occupe depuis fin 2007 le poste de directeur financier de VisionFund, une des plus importantes institutions de microfinance du Cambodge, filiale de World Vision. Son parcours est un bon exemple de la capacité qu’offrent les filières francophones à répondre aux besoins du marché du travail. Chann Savœung a obtenu, en 2008, son master 1 de Management de l’Université royale de droit et de sciences économiques (URDSE), puis en 2009 son master 2 Entrepreneuriat et gestion de projet de la filière sciences économiques du Pôle de coopération française de l’URDSE. Savœung bénéficie d’un parcours professionnel des plus complets. Gestionnaire administratif et financier pour Ockenden International en 2007, il a également été 16 coordonnateur administratif adjoint et gestionnaire de projets pour Handicap International pendant deux ans, ainsi que directeur financier et administratif, et agent de renforcement des capacités de l’ONG Aphivat Strey, dans la province de Battambang, de 2003 à 2005. Auparavant, il avait enseigné l’anglais et a été à titre bénévole agent de crédit pour l’ONG Samakithor. Depuis janvier 2009, Savœung a créé l’ONG Sedeca, spécialisée dans la Pour en savoir plus… prestation de services de formation et de conseil pour les PME et les ONG qui, à terme, devrait devenir une structure commerciale. @ www.sedeca.org année 2010 semble sourire à Hel Chamrœun. Celle-ci marque en effet la reconnaissance officielle de ses travaux de chercheur et d’écrivain, qu’il poursuit depuis maintenant plus de dix ans. Son ouvrage Héritage de la justice khmère, dont la publication a été rendue possible grâce au soutien financier de l’ambassade de France, a été salué par Sa Majesté le Roi. Il sera par la suite intégré au « C’est une fierté pour moi et ma famille d’avoir poursuivi mes groupe des secrétaires du Premier ministre. études en France dans des univerChamrœun a réalisé le parcours idéal du chercheur en droit. Après avoir sités prestigieuses et avec d’éminents obtenu son baccalauréat en 1997, il se lance dans des études juridiques professeurs français. qui l’amèneront, cinq ans plus tard, sur les bancs de la prestigieuse uniJ’ai tenté d’exhumer les sources docuversité Paris I Panthéon-Sorbonne où il soutiendra son mémoire de masmentaires du droit khmer ancien pour ter de droit privé. apporter ma modeste contribution au Se lançant dans un ambitieux projet de thèse sur la thématique très rétablissement du lien entre notre droit actuelle des conflits fonciers, Chamrœun revient au Cambodge en 2003 actuel et le droit de nos ancêtres, lien qui me semble nécessaire à pour mettre à profit ses connaissances acquises en France. Il achèvera sa la pérennisation de l’État de thèse en 2008 avec succès, obtenant la mention « très honorable avec félicidroit cambodgien de tations du jury ». nos jours. » Collaborateur du projet de la coopération française « Appui à l’État de droit », Chamrœun n’en délaisse pour autant pas la plume, ayant à son actif divers ouvrages consacrés au Code pénal ou au droit du travail. Passionné par l’héritage khmer, Chamrœun consacre une part de son temps libre à fréquenter les Archives nationales ou à déchiffrer des stèles en vue d’en apprendre plus sur l’histoire juridique ancienne de son pays. Il siège par ailleurs dans différentes commissions d’experts juridiques. © Mousar Joty Parcours réussite UNG Chansophea LIM Pharath 34 ans, docteur en biologie médicale spécialisée dans les maladies infectieuses « Si je n’avais pas appris le français, je n’aurais pas été en contact avec les experts de l’Institut Pasteur et de son réseau international et je n’aurais pas pu obtenir mon Ph.D qui est un passeport pour ma carrière de chercheur. La langue française est utile pour la communication internationale. » P arallèlement à sa formation au Centre culturel français qui lui permettra d’obtenir le Diplôme d’études en langues françaises (Delf), Lim Pharath a démarré ses études de médecine à la Faculté de Phnom Penh. Elle a rejoint par la suite, en 2001, l’Institut Pasteur du Cambodge, en tant qu’assistante de recherche, afin d’entamer des travaux sur le paludisme. Lim Pharath a ainsi acquis une grande expérience dans le domaine des maladies infectieuses, avec en plus de nombreux cours et formations en France et à l’étranger. Diplômée d’un master obtenu à l’université Pierre et Marie Curie – Paris VI après un stage à l’Institut Pasteur de Paris, elle soutient sa thèse de médecine, en 2005, à l’Université des sciences de la santé au Cambodge, sur « la chimiosensibilité in vitro de Plasmodium falciparum ». Rédigée en français, cette thèse a été primée au concours du Prix de thèse du Pharo « Universités francophones », remis à Marseille en 2006. Mais Lim Pharath n’en reste pas là. Après avoir obtenu une spécialité en biologie médicale en 2007 à l’USS, elle poursuit ses recherches à l’Institut Pasteur du Cambodge. Pour les résultats obtenus sur l’émergence de la résistance de P. falciparum à la méfloquine, seule ou associée à l’artésunate, dans le cadre de ses recherches menées sous la co-direction du Dr. Frédéric Ariey et du Pr. Jacques Le Bras, elle obtient en 2009 le grade de Docteur d’Université (Ph.D) à l’université Paris Descartes – Paris V, assorti de la mention très honorable et des félicitations du jury. Lim Pharath est déjà l’auteur ou le co-auteur de vingt publications dans de grands journaux internationaux spécialisés dans le domaine médical. Elle est à présent en stage post-doctoral au Centre national de parasitologie, d’entomologie et de contrôle du paludisme, à Phnom Penh. Elle garde des liens étroits avec l’Institut Pasteur du Cambodge qu’elle souhaite réintégrer prochainement afin de poursuivre ses recherches sur le paludisme. 17