Le plus haut immeuble en bois de Belgique est

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Le plus haut immeuble en bois de Belgique est
Le Soir Lundi 23 mars 2015
NAMUR LUXEMBOURG 15
Le plus haut immeuble en bois
de Belgique est luxembourgeois
MARLOIE
Lamcol, qui regroupe aussi Buildinx, se diversifie
Le XIXe siècle a été
celui de l’acier,
le XXe du béton, et le
XXIe sera celui du bois…
Telle est la vision
de la société marchoise
Buildinx.
V
oilà déjà des années que
les maisons en bois ont
fait leur apparition en
Belgique, via le bardage, le lamellé-collé ou l’ossature bois.
Mais une autre technique de
construction pointe de plus en
plus le museau. Le CLT, comme
Cross Laminated Timber. Un
système qui permet d’atteindre
des sommets inégalés, en hauteur. C’est à voir jusqu’à ce lundi
au salon Bois & Habitat à Namur.
Nous avons participé fin 2014
à une visite spécifiquement axée
sur ce concept, dans les Vosges,
sous la houlette de l’ASBL Ressources Naturelles Développement et nous avons découvert les
nombreux avantages de cette
construction. Nous y reviendrons prochainement.
Parmi ces visiteurs, Philippe
Courtois, directeur de Lamcol,
entreprise installée à Marloie depuis 1978. Lamcol, le spécialiste
du lamellé-collé, a en effet décidé
de se diversifier en se tournant
vers le CLT. « Le marché du lamellé-collé est saturé, dit-il. Il y a
depuis quelques années une stagnation et des pertes de volume.
Les grandes surfaces commerciales, les halls de sport, les halls
de stockage, tous ces secteurs qui
fonctionnent avec du lamellé,
sont moins porteurs. Voilà 5 ans,
on a donc réfléchi à une diversification fondamentale pour nous.
Le CLT était une possibilité claire
permettant de rentrer dans notre
chaîne de production. »
Et cela a tellement bien fonctionné que Lamcol, ou plutôt
Voici la plus haute maison en bois de Belgique, construite par Buildinx (Marloie). Et ce n’est sans doute qu’un début. © D.R.
Buildinx, le secteur habitat bois
de Lamcol, est en train de
construire le plus haut immeuble
en bois de Belgique, à Mont-surMarchienne, un cinq étages qui
culmine à 21,5 mètres. Une réalisation pour la société d’habitations sociales La Sambrienne,
qui offre 1.000 m2 habitables,
pour neuf appartements. Un premier bâtiment est en cours de
construction, un second va
suivre. Et cela va vite : de 6 à 9
mois tout fini, imbattable par
rapport à une construction traditionnelle.
Et Buildinx ne fait pas que
construire, il conçoit de A à Z. Du
design and built, avec son propre
bureau d’études, ses ingénieurs
qui calculent, intègrent toutes les
données : chauffages, électricité,
fluides, acoustique, etc.
Le CLT a donc le vent en poupe
chez Buildinx : le chiffre d’affaires se situait à 500.000 euros
il y a deux ans, à un million en
2014 et il est déjà à 3,5 millions
cette année, avec 90 % de commande ferme, dont 60 % pour le
secteur public et 40 % pour le
privé. « L’important est d’avoir
en interne une équipe solide et
de force, on a de l’expérience à
tous niveaux. Nous avons cinq
fournisseurs et on achète selon le
prix et la qualité. »
Mais quel est l’avantage du
CLT par rapport à l’ossature
bois ? « On vend du plein et pas
du vide », commente Philippe
Courtois, pince-sans-rire. Le
CLT est fait de bois plein, mais
« Une maison ossature bois est moins chère, mais il faut
ensuite intégrer toute une série de choses » PHILIPPE COURTOIS
complète, c’est-à-dire technicocommerciale pour ce type de projet spécifique. Le marché est en
plein développement. Pour l’approvisionnement en bois, c’est le
même schéma que pour le lamellé-collé. Les mêmes fournisseurs,
le même bois. On sait donc de
quoi on parle. On est en position
croisé contrairement au lamellécollé. Et contrairement à ce qu’on
a vu dans les Vosges où l’isolation
est faite avec des bottes de paille,
avec une performance assez exceptionnelle, BuildinX a choisi
d’isoler avec de la laine minérale,
soit une vingtaine de cm pour
une paroi de bois de 14 cm. Le
tout dans un standard passif. Les
autres avantages par rapport à
une ossature bois sont liés à
l’étanchéité à l’air, à une finition
intérieure complètement finalisée (tout est préparé en usine, les
canalisations d’eau, d’électricité,
etc.), et la finition intérieure est
réalisée.
Côté coût ? « Une maison ossature bois est moins chère, mais il
faut ensuite intégrer toute une série de choses, il faut effectuer des
saignées pour intégrer toutes les
tuyauteries. Mon objectif est d’arriver à un prix au m2 tournant
autour de 1.400 euros hors TVA
et hors frais, ce qui est équivalent
à de la promotion immobilière
traditionnelle. »
Le résultat est en tout cas efficace et surprenant ! ■
JEAN-LUC BODEUX

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