lettre Lecho No04 - Institut des Actuaires
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ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 12:44 L’ numéro juin 2007 Page 2 Echo 4 Édito d e s A c t u a i r e s Chers collègues, Avec ce 4e numéro de l’Echo des Actuaires et 2e de l’année, nous vous proposons de poursuivre notre tour d’horizon sur Solvabilité II, sujet phare de notre profession, au travers d’un entretien avec Denis Duverne, directeur financier d’AXA. À quelques jours de notre Assemblée annuelle du 21 juin 2007, force est de constater que les chantiers que nous avons engagés il y a quelques mois commencent à porter leurs fruits, avec par exemple : – L’augmentation croissante de nos conférences scientifiques et techniques, – La communication de normes et avis exprimés par l’Institut des Actuaires, – Le déploiement de notre présence à l’International et son organisation plus structurée, – Les actions internes et externes menées sur la gestion des carrières, – L’optimisation de notre organisation interne : processus de qualification, mise en œuvre de la formation continue, administration de l’Institut, … – L’intérêt croissant de la presse et des médias pour notre profession. De nouveaux chantiers, notamment dédiés à l’augmentation de nos moyens, vont prochainement nous permettre d’étendre notre capacité d’action professionnelle. Le Conseil d’administration de l’Institut s’est réuni lors d’un séminaire le 5 mai dernier. Cette journée consacrée à des réflexions de fond et des travaux d’équipes, nous a permis de prendre conscience du chemin important parcouru depuis la création de l’Institut des Actuaires dans la professionnalisation de notre métier, mais aussi du parcours encore long restant à mener pour nous hisser au niveau des associations actuarielles professionnelles étrangères les plus actives. Avec le développement des moyens financiers, la reconnaissance des entreprises et des organismes publics, la qualité de nos formations et l’implication personnelle et professionnelle de nos membres, sans laquelle nous ne pourrions mener à bien nos projets, nous sommes définitivement sur la bonne voie. Nous avons choisi de renouer cette année avec l’événement phare de notre association : le Congrès des Actuaires. Le 21 juin prochain aura lieu au PLM Saint-Jacques notre Congrès Annuel des Actuaires, avec une journée de conférences sur la thématique de la Valeur, clôturée par notre Assemblée Générale 2007 : venez nombreux, profitez de cette manifestation exceptionnelle, et employons-nous à démontrer notre capacité de rassemblement professionnel et associatif. Christophe Eberlé Secrétaire général Sommaire Interview de Denis Duverne sur Solvabilité II ... 2 Les Arcs – Journées d'études de l'Institut des Actuaires et du SACEI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Les représentants de l’Institut des Actuaires à l’international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Les conférences : Conséquences de Solvabilité II sur la Retraite – Avis auprès de l’AFPEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 – – – – Mexico et Reykjavik, les 2 rendez-vous actuariels internationaux du printemps .......... 5 Best practices – Les modèles internes . . . . . . . . . . . . . . . 6 Les nouvelles tables de mortalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Assurance IARD, interprétation des chiffres . . . . . . . 7 Calculs actuariels sous Access . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Qu’est-ce qu’un actuaire membre de l’Institut des Actuaires ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 2 12:44 L’Echo Page 3 des Actuaires juin 2007 Interview • Denis Duverne, Directeur financier d’AXA répond à Thomas Béhar et Christophe Eberlé sur le projet de directive européenne Solvabilité II À deux mois de l’arrivée de la directive, quels sont, selon vous, les points qui demeurent en suspens ? Nous nous réjouissons de l’arrivée en temps et en heure de la directive. Nous avons le sentiment que, dans l’ensemble, la Commission a écouté assez largement la profession. Une des difficultés aujourd’hui tant pour les industriels que pour les États membres, est de savoir ce qui relève du domaine de la directive et ce qui relève du domaine du collège des superviseurs ; et ensuite de ce qui est laissé à l’appréciation des superviseurs locaux. Les assureurs français sont plutôt d’avis que la directive aille le plus loin possible, et qu’un minimum de marge soit laissé à l’initiative des superviseurs locaux dans le « goldplating », à savoir les exigences supplémentaires qui peuvent être demandées en admissibilité d’actifs ou encore la demande de surveillance de bases sous-consolidées. Ce qui reste également à régler, c’est jusqu’où doit aller la notion de « groupe ». Il est bien prévu une surveillance consolidée des groupes : le ratio de solvabilité standard, le SCR, ne sera exigé qu’au niveau de la société mère et non au niveau de toutes les filiales. La société mère apportera aux filiales son support explicite, lesquelles n’auront qu’à fournir le ratio de solvabilité minimum. Cette appréciation est-elle partagée au niveau européen ? Le CFO forum [Chief Financial Officer] s’est peu occupé de cette question. C’est plutôt le CRO forum [Chief Risk Officer] qui s’est occupé de répondre aux « calls for advice » du CEIOPS et à un certain nombre de documents intermédiaires. Les points qui restent en discussion sont plus liés à des sujets de calibration du modèle standard, aussi bien pour la calibration des risques d’assurance, car on considère que les besoins en marge de solvabilité en assurance dommage sont calculés de façon excessive, que pour la calibration des risques d’actifs : entre QIS2 et QIS3, des progrès importants ont été faits, la préoccupation importante du marché français étant la pondération excessive des actions, inquiétude qui semble avoir été entendue. Le risque aujourd’hui, c’est que cette nouvelle calibration définie par le QIS3 ne tienne pas et que le CEIOPS revienne en arrière. Sur un plan purement politique, il ne faudrait pas que la France demande plus que ce qui a été obtenu car celle-ci risque d’être trop isolée dans sa demande. Comment voyez-vous l’équilibre entre les fonds de pension et l’assurance ? Y a-t-il un risque de décalage à un moment ou un autre ? Je pense que le mieux est l’ennemi du bien. À l’origine, le sujet des fonds de pension était exclu de Solvabilité II. Je pense qu’il est raisonnable de continuer à l’exclure pour le reprendre plus tard, à défaut, on risque de perdre 5 années supplémentaires pour compléter le projet. Ce ne serait pas réaliste. Il est important que Solvabilité II progresse et que la date de 2011 soit respectée car n’oublions pas que c’est un standard qui comporte nombre d’avantages : comme les 3 piliers de Bâle II, Solvabilité II définit un standard sur des bases aussi économiques que possibles, met en place des règles en matière de gestion des risques, et des mesures d’information financière pour les marchés. On peut s’attendre à ce que la titrisation soit traitée de façon économique, ce qu’AXA attend depuis quelques années. Il y a par ailleurs différentes anomalies à corriger comme par exemple le fait que les entités non européennes ne soient pas considérées dans le calcul du SCR, que le risque immobilier reste trop coûteux ainsi que le coût de détention des obligations autres que souveraines qui reste trop élevé. En matière d’investissements en action, les autres pays européens ne souffrent pas de la même manière que la France des standards envisagés. Pour quelles raisons ? À terme, pourrait-on assister à une fuite des capitaux ? Solvabilité II va s’appliquer à toute l’Europe et tous les pays seront traités de la même manière. Je pense que l’industrie française a été très réactive. Certains pays, comme l’Allemagne par exemple ne se sont pas organisés pour se mobiliser politiquement dans cet objectif. Cela peut s’expliquer par le fait que les acteurs sont de taille très différente et que les grands acteurs pensent qu’ils ne seraient pas gênés par des coefficients élevés, lesquels mettraient sur la touche les petits acteurs. De plus, les temps de réponse des consultations étaient très courts et certains régulateurs ont fait des interprétations locales différentes des demandes du CEIOPS. Florence Lustman, secrétaire général de l’ACAM, a estimé qu’il y aurait 9 faillites par an en France si l’on se tient mécaniquement à la calibration de 0,5 % au regard du nombre d’organismes présents en France, quelle est votre vision sur ce point ? La calibration à 0,5 % est statistiquement correcte. Je ne m’attends pas à ce que les marges de solvabilité, avec Solvabilité II, soient inférieures à ce qu’elles étaient dans Solvabilité I. Les calculs seront faits de manière plus économique et les acteurs du marché sont très au-dessus des minimums requis. La préoc- ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 12:44 L’Echo Page 4 des Actuaires cupation de l’industrie est plutôt d’éviter, comme le souhaitent les superviseurs, que les exigences soient augmentées. Les défaillances sont plus liées à des problèmes de gouvernance, ou à des problèmes de surveillance, les autorités de tutelle réagissant trop tard comme ça a été le cas au Royaume-Uni récemment. Solvabilité II sera une norme plus économique donc plus calibrée. L’industrie d’assurance ne se retrouvera pas avec moins de capital qu’auparavant, et il n’y aura pas plus de faillites. Les règles de gestion des risques et la diffusion d’informations financières introduiront une plus grande rigueur. AXA avait évoqué les difficultés liées aux risques de diversification, qui étaient insuffisamment pris en compte. Sommes-nous arrivés à une solution plus satisfaisante aujourd’hui ? On s’achemine vers une solution plus satisfaisante au sujet des groupes. En ce qui concerne la diversification entre branches d’activité, nous ne sommes pas encore arrivés à une solution complètement satisfaisante. On s’achemine progressivement vers l’Exit Value comme concept à retenir, y compris dans la directive. Cette évolution vous convient-elle ? Le CFO Forum a exprimé une position qui consiste à dire « pas de profit au moment de l’émission de la prime ». Le résultat n'est réellement réalisé et distribuable qu'avec l’expiration du risque. Une nouvelle mesure est donc effectuée à chaque clôture, une current value, et non une current exit value. Solvabilité II repose de son côté sur des provisions qui seraient déterminées à partir d’une current exit value, qui serait égale à la meilleure estimation de l’engagement à l’égard des assurés, augmentée d'une marge pour risque correspondant au coût du capital. L’industrie considère que les deux positions ne sont pas incompatibles dans la mesure où le profit futur correspondant à la différence entre l’entry value et l’exit value devrait être classé dans les fonds propres et être dégagé sur la durée et non l’origine. Une autre question se pose avec l’exit value. Il s’agit de savoir si les paramètres que nous utilisons pour déterminer cette valeur sont ceux de l’entreprise ou ceux d’un hypothétique market participant. Autant on peut comprendre que pour des variables telles que le taux d’intérêt, on doive prendre des variables du marché, autant pour les autres variables telles que les niveaux de dépenses, les taux de rachat, la mortalité, ce sont les données propres à chaque entreprise qui sont pertinentes. La directive prévoit l’utilisation de modèles internes. Où en êtes-vous chez AXA dans ce domaine ? Nous avons démarré nos modèles économiques en 2000 et avons maintenant 7 ans d’expérience. Nous avons choisi de faire une modélisation sur le long juin 2007 terme. Le consensus s’étant récemment fait sur une modélisation à un an, nous nous sommes lancés en 2007 sur un nouvel exercice de modélisation sur cet horizon de un an, tout en continuant les modélisations sur le long terme, importantes pour le travail sur la Valeur, afin de pouvoir montrer des résultats sur plusieurs années et valider ainsi nos modèles internes. Chaque pays utilise un modèle local qui est ensuite consolidé et agrégé au niveau global. Les outils utilisés sont communs car il y a un seul générateur de scénarios économiques, un nombre limité de modèles en assurance vie, un seul modèle principal en assurance dommages. Est-ce que vous pensez qu’il y aura une phase transitoire entre les calculs actuels et la mise en place de la norme ? On peut s’attendre à ce que le modèle standard comporte des exigences plus fortes s’il ne prend pas en compte correctement la diversification. Entre Solvabilité I et Solvabilité II, il y aura un processus transitoire pour les petites entreprises et non pour la majorité d’entre elles. Dans la mesure où il y a eu comme dans Bâle II des études d’impact suffisamment soignées, je pense qu’on peut se dispenser d’une phase transitoire. Je ne sais pas si les modèles seront admis tout de suite ou après une phase d’observation et de validation. Les modèles internes doivent obéir à certaines conditions : être robustes et être utilisés par les entreprises pour la réassurance, les risques ALM et le pilotage de la Valeur. Comment envisagez-vous la piste d’audit de ces modèles internes ? La validation comportera une nécessaire piste d’audit pour rapprocher les chiffres comptables et les chiffres obtenus par les modèles. Les travaux pourront être audités, en plus de l’intervention des régulateurs, par un cabinet d’actuaire indépendant de façon ponctuelle ou pour faire les études de sensibilité qui sont prescrites par la norme IFRS7. Quelle est selon vous la place des actuaires dans l’ensemble de ces travaux et au niveau européen ? Il est très important puisque l’on passe de travaux forfaitaires et très grossiers à des calculs plus sophistiqués qui reflètent la nature économique du risque. La publication d’embebded value, l’analyse de la sensibilité dans l’assurance, les modèles internes sur le long terme nécessitent de manière massive l’intervention des actuaires. Au-delà du domaine des risques, on touche à la comptabilité. Nous sommes dans un monde où règne la pluridisciplinarité. Le diplôme d’actuaire va devenir utile à l’exercice de plusieurs fonctions, les fonctions de comptable, de financier, de spécialiste ALM. ••• 3 ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 4 12:44 L’Echo Page 5 des Actuaires juin 2007 Interview (suite) ••• Combien d’actuaires ou de personnes sont mobilisés sur le projet Solvabilité II chez AXA ? Plusieurs centaines, car entre IFRS et Solvabilité II, nous nous sommes mobilisés afin de faire des simulations à usage interne mais également pour les superviseurs, ceci dans le but d’avoir un impact sur la législation. Il y a des spécialistes au siège qui interviennent auprès de la commission européenne, des institutions professionnelles et de nos homologues étrangers. On a, de plus, souhaité mobiliser nos filiales dans l’effort de lobbying vis-à-vis des superviseurs. Nous sommes parvenus à mobiliser des journalistes et des politiques dans différents pays et nous nous sommes aperçus, à cette occasion, que les politiques européens avaient un niveau d’information plus faible que celui des français. Qu’attendez-vous de l’Institut des Actuaires et des actuaires en général ? Il est très important de pouvoir augmenter la représentation française dans les instances internationales, car avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, et l’Australie, la domination anglo-saxonne y est très forte. La recherche est également importante et de ce point de vue là, la France est bien lotie. La représentation, la publication ainsi que la formation continue sont des axes prioritaires. Les représentants de l’Institut des Actuaires à l’international Groupe consultatif actuarial européen COMMISSIONS NOMS GROUPES DE TRAVAIL SOLVENCY II NOMS Formation Freedom and general purposes Assurance Investissements et risques financiers Retraites Jean BERTHON Pilier I : Vie Jean BERTHON Thierry POINCELIN Pilier II : Non Vie Alkis TSIMARATOS Stéphane KUYPERS Benoit COURMONT Sandra RATOVONARO Richard DEVILLE Alain MARTINI Pilier III : supervisory review Pilier IV : disclosure accounting Conglomerates and cross sectoral issues Membres honoraires et Présidents honoraires Représentants titulaires Max LACROIX Jean BERTHON Édouard LEVAY Jean BERTHON Représentants de l’Institut des Actuaires à l’AAI COMMISSIONS Agrément Conseil et assistance Vérification et finances Risques financiers Comptabilité - Normes actuarielles - Marges du risque Réglementation - Réassurance - Marge du risque - Solvabilité Éducation Programme international d'éducation de l'AAI Services aux membres Pensions et avantages sociaux Professionnalisme Sécurité sociale Relations supranationales Représentant titulaire Représentant suppléant GROUPES DE TRAVAIL NOMS Sous-comité sur la Chine Sous-comité sur le fonds de l’AAI Sous-comité sur l’Amérique Latine Groupe de travail sur l’économie financière Charles VINCENSINI Thierry POINCELIN Groupe de travail sur la réassurance Groupe de travail sur la solvabilité Alkis TSIMARATOS Jean BERTHON Jean BERTHON Thierry POINCELIN Le président de l’Institut – règle appliquée Jean BERTHON ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 12:44 L’Echo Page 6 des Actuaires juin 2007 Conséquences de Solvabilité II sur la Retraite – Avis auprès de l’AFPEN Dans le cadre de la Commission consultative de l’épargne retraite organisée par l’AFPEN début février, le sénateur Philippe Marini a sollicité l’Institut des Actuaires pour apporter un éclairage sur les conséquences spécifiques de Solvabilité II sur l’investissement en action et en immobilier pour les contrats de retraite. L’Institut s’est appuyé sur les contributions d’un groupe de travail diversifié pour rédiger une brève synthèse dont l’objectif était de faire ressortir quelques points clés, les plus importants aux yeux du groupe de travail. La note souligne ainsi les progrès apportés par Solvabilité II dont la formule standard d’exigence de capital est un bien meilleur reflet du profil de risque des assureurs que la norme actuelle. En revanche, le calibrage envisagé par les autorités dans les tests d’impacts demandés au marché en 2006 s’est montré très pénalisant pour certaines activités. Ainsi, pour un produit retraite classique (en supposant par exemple une durée d’engagement moyen de 20 ans et une allocation d’actifs de 30 % en actions) le niveau d’exigence en capital atteint 16 % des provisions mathématiques – contre 4 % actuellement –, principalement à cause du niveau de capital exigé pour couvrir les risques actions (et immobiliers). Cette pénalisation excessive tient notamment à la logique court terme de la formule qui demande aux assureurs d’immobiliser en capital l’impact d’un choc extrême de marché sur leur actifs investis. Ainsi, les actions perdent 40 % de leur valeur, soit approximativement le choc de 2001-2002. Cette logique, qui peut être pertinente par ailleurs, n’est pas adaptée aux engagements de retraite dont la durée permet d’amortir les risques de volatilité court terme et pour lesquels la prise de risques mesurés en actions et immobiliers est au contraire le moyen d’obtenir un meilleur rendement long terme et de se protéger contre l’inflation. Dans ces conditions, le risque est de voir le projet Solvabilité II décourager l'investissement en actions et en immobilier au détriment de la protection des retraites des assurés. Par ailleurs, l'économie européenne, et son financement, seraient plus dépendants des épargnes américaines et asiatiques et les régimes de retraite français plus exposés à la concurrence des fonds de pension (notamment au Royaume-Uni et aux Pays-Bas) qui ne font pas partie du périmètre d’application de la directive Solvabilité II. Article rédigé avant publication du QIS3 AFPEN, Association Française Professionnelle de l’Épargne Retraite. Créée en 1996, l’AFPEN a pour ambition d’accompagner avec professionnalisme et rigueur la croissance des fonds de pension, régimes de retraite ayant à leur actif les fonds correspondant à leurs engagements, venant en complément des régimes par répartition. Mexico et Reykjavik, les 2 rendez-vous actuariels internationaux du printemps • Hillevi Mannonen, Président de l’Association Actuarielle Internationale avec 3 représentants de l’Institut. La réunion semestrielle de l’AAI a eu lieu du 15 au 19 avril à Mexico. L’Institut comptait 4 représentants Alkis Tsimaratos, Thierry Poincelin, Thomas Béhar (voir photo) et Charles Vincensini parmi les 170 représentants des associations actuarielles nationales. La manifestation comportait à la fois la réunion du Conseil de l’AAI, du Forum des présidents, 37 réunions semestrielles de chacun des Comités de l’AAI et des Sections internationales. La réunion semestrielle des comités du Groupe consultatif européen a eu lieu les 2 et 3 mai à Reykjavik. L’Institut était représenté par Thierry Poincelin. Au menu des instances, on peut relever les points suivants : • le souhait manifesté de renforcer la place de l’exécutif dans ces deux organisations actuellement marquées par le travail de bénévoles dans les groupes de travail intitulés « Comités » de part et d’autre. Le passage à l’acte pourrait avoir lieu au cours d’une prochaine réunion semestrielle ; • l’évolution des normes comptables et prudentielles : comment décomposer les provisions entre Best Estimate et margin for risk pour donner une Current Value ? Exit ou entry ? Comment mettre en place un modèle interne ? Quel réponse apportée aux questions de l’IASB et de l’IAIS ? • l’appréhension de l’ERM, entreprise risk management, au sein du mouvement actuariel ; • la mise en place de formations professionnelles continues obligatoires ou facultatives en fonction des associations ; • la réforme du cadre normatif international avec désormais uniquement deux niveaux de normes facultatives ; • les suites du rapport Morris pour les Associations anglo-saxonnes nécessitant une revue externe des travaux de ces associations ; • la révision du « Core syllabus » et la rédaction d’un code de déontologie plus détaillé. 5 ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 6 12:44 L’Echo Page 7 des Actuaires juin 2007 Les Arcs – journées d’études de l’Institut des Actuaires et du SACEI Nos journées d’études se sont déroulées le 29 et le 30 mars à la station des Arcs. L’heure était fort studieuse et consacrée à un sujet aussi brûlant d’actualité que la neige était fraîche : Solvabilité 2. Nous eûmes d’ailleurs le plaisir de compter parmi les participants des actuaires suisses ou lyonnais qui trouvèrent ce lieu de réunion agréable et commode. Après le discours d’ouverture du président de l’Institut des Actuaires, Thomas Béhar, la première demi-journée fut consacrée à la présentation du projet de directive. Alexandre Guchet et David Fitouchi du cabinet Mazars firent le point sur l’avancement des projets réglementaires et comptables avec clarté et précision. Christiaan Weijling, actuaire indépendant et responsable de la Commission Solvabilité de l’Institut des Actuaires, nous a exposé avec son franc-parler habituel l’activité de sa commission ainsi que les difficultés rencontrées dans l’élaboration des réponses de l’Institut des Actuaires aux multiples et parfois volumineuses consultations en cours. L’après-midi de la première journée fut consacrée aux problèmes d’évaluation des provisions techniques, tels qu’ils ressortent des questionnaires d’impact du CEIOPS traduits et analysés par Marc Raymond et Emmanuel Tassin du cabinet Fixage. Emmanuel nous a également présenté les conséquences possibles du projet de directive au plan de la gestion des actifs financiers. Le lendemain matin, Philippe Berquin, président du SACEI, nous a donné en ouverture la raison d’être du syndicat des actuaires conseil et experts indépendants. Eric Bramoulle de CNP Assurances est ensuite entré dans le détail du calcul du SCR et du MCR (QIS2 et pré-QIS3), et s’est inquiété à juste titre de la pénalisation en capital très élevée associée à certains risques. Frédéric Planchet du cabinet Winter & Associés (et professeur à l’ISFA) nous a présenté des équations issues de la théorie des valeurs extrêmes et destinées à construire de meilleurs estimateurs de VaR. Après le repas, il fut question du risque de modèle et des critères possibles d’homologation des modèles internes présentés par Patrice Palsky de la société Fractales. Enfin Philippe Berquin s’est interrogé sur les conséquences de l’application de Solvabilité 2 aux régimes de retraite et de prévoyance collectifs. L’offre d’assurance va-t-elle se diversifier, ou au contraire se réduire à quelques acteurs importants du marché ? Ceux qui sont restés le week-end ont pu profiter des pistes et du soleil, mais tous les participants auront bénéficié de la bonne tenue des débats et de l’atmosphère sympathique du lieu. N’hésitez pas à nous rejoindre l’année prochaine… Les conférences organisées par l’Institut des Actuaires Best Practices-Modèles Internes La Sous-Commission Solvabilité (SSC) de l’Association Actuarielle Internationale (AAI) a publié à titre consultatif en mars dernier le premier draft de best practice sur les « Modèles Internes pour le Risk Management et la Solvabilité » des Sociétés d’Assurance. Initiative conjointe avec l’IAIS (International Association of Insurance Supervisors), ce document établit un cadre de référence pour l’utilisation de modèles internes ainsi que pour leur éligibilité dans le calcul des besoins de Solvabilité, par exemple le SCR dans le cadre de Solvabilité II. Alkis Tsimaratos a tenu une conférence à ce sujet le 13 mars dernier. Les retours reçus des organisations actuarielles nationales ont été discutés lors des réunions de l’AAI de Mexico. Un constat sur le fait que le document actuel semble trop détaillé a été unanimement partagé. Le SSC ainsi que l’IAIS ont mis en place un Comité de rédaction commun afin de préparer une version simplifiée du recueil pour les prochaines réunions de l’AAI à Dublin les 25-27 Octobre 2007. Le Comité de rédaction se réunira les 30 et 31 juin 2007 à Londres pour rédiger les bases de ce document simplifié. Ce document devra également répondre aux standards publiés par l’IAIS (Draft Guidance on the Use of Internal Models by Insurers). L’évolution des systèmes Solvabilité est mondiale. Pour les actuaires, ces débats se font au sein du Groupe Consultatif et de l’AAI. Ils sont relayés par la Commission Solvabilité de l’Institut des Actuaires. ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 12:44 L’Echo Page 8 des Actuaires juin 2007 Les nouvelles tables de mortalité Guillaume LEROY, Frédéric PLANCHET, Emmanuel TASSIN et Grégory BOUTIER ont animé le 22 mars 2007 une conférence sur les nouvelles tables de mortalité. Guillaume LEROY a présenté le contexte de la réforme et le rôle prépondérant joué par l’Institut des Actuaires en termes de méthodologie et en tant que partenaire incontournable des fédérations professionnelles et des tutelles. Grégory BOUTIER a terminé la présentation sur les conséquences comptables (dates d’application, modalités d’étalement en comptes sociaux, test de recouvrabilité) de l’application des nouvelles tables chez les assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance, telles que les a explicitées la Commission Comptable de l’Institut des Actuaires. Frédéric PLANCHET a poursuivi en décrivant précisément les différentes étapes de la construction des tables : construites à partir de données extraites de 19 portefeuilles de rentes (16 en provenance de la FFSA et 3 du CTIP), les tables d’expérience, en raison de leur représentativité relative, ont été « référencées » dans l’ensemble des tables de moments INSEE (masculine et féminine) historique et prospective. En tant qu’actuaire missionné par le Conseil d’administration de l’Institut des Actuaires, Emmanuel TASSIN est intervenu par la suite pour présenter les travaux qu’il a menés à la fois sur les méthodes et sur les résultats obtenus. Les tables de mortalité réglementaires ont fait l’objet d’aménagements de la part des autorités de tutelle et comportent 2 limites techniques : leur dérive à long terme, les écarts hommes femmes. Elles devront être revues dans 5 ans. Assurance IARD et Interprétations des chiffres À l'occasion de la publication de son livre « Assurance IARD, Interprétation des chiffres » (ECONOMICA, collection « Assurance Audit Actuariat »), Michel LUZI, membre qualifié de l'Institut des Actuaires, a animé le 4 avril 2007 une conférence sur ce sujet. Michel LUZI s’est employé à démontrer que toutes les techniques dont certaines actuarielles qui sont utilisées pour apprécier les provisions, les résultats, les tarifs, les besoins en couverture ou en fonds propres sont indispensables mais ne sont pas suffisantes. En effet, les données, l’environnement de celles-ci, les choix de certaines hypothèses méritent tout autant d’attention que l’utilisation des techniques de calcul. Le rôle de l’actuaire peut à ce titre s’apparenter à celui du médecin qui, connaissant les traitements et sachant les utiliser, doit autant s’attacher à bien connaître son patient et à faire le bon diagnostic. En dehors des cas les plus réguliers, il est donc indispensable, a préconisé Michel LUZI, d’adopter une démarche équilibrée entre les modèles plus ou moins académiques, des données de qualité variable et les conditions d’application plus ou moins respectées. Calculs actuariels sous Access Lors de présentation de son ouvrage « Calculs actuariels sous Access » le 20 avril 2007, Jérôme SANDER, membre qualifié de l'Institut des Actuaires, a tenté de montrer dans quelle mesure Access était bien plus adapté aux calculs actuariels que d'autres outils, notamment Excel. Les nombreux exemples présentés ont permis d'illustrer comment il était possible de construire un système totalement automatisé de calcul de provisions, avec des sources de données liées, une table de paramétrage des hypothèses, des fonctions puissantes, et des restitutions sous forme synthétique et graphique. 7 ECHO_04_v8.qxd 6/06/07 8 12:43 L’Echo Page 1 des Actuaires Agenda des prochains mois 21 juin 2007 Congrès de l’Institut des Actuaires au PLM Saint-Jacques 19 au 22 juin 2007 Colloque Astin à Orlando, États-Unis juin 2007 Qu’est-ce qu’un actuaire membre de l’Institut des Actuaires ? Le Département « Carrières » a mené cette année des travaux visant à identifier et à qualifier les atouts qui distinguaient les actuaires membres de l’Institut des Actuaires de l’ensemble de la profession. Le tableau ci-après présente une synthèse des fruits de ces réflexions. Ces résultats, ainsi que quelques autres points, ont été présentés lors d’une conférence le 5 juin dernier, en présence de nombreux actuaires et directeurs des ressources humaines. UN TITRE : ACTUAIRE MEMBRE DE L'INSTITUT DES ACTUAIRES UNE FORMATION SCIENTIFIQUE APPROUVÉE DES RÈGLES D’EXERCICE DE LA PROFESSION Publication du projet de directive Solvabilité – Les programmes de 10 formations approuvés et audités par la Commission scientifique délivrant un diplôme de niveau Master. – Un code de déontologie qui instaure un devoir d’intégrité. 5 octobre 2007 – Le respect d’un « Core syllabus » international. – Des règles de comportement destinées à garantir la valeur scientifique, l’objectivité et la qualité des conseils et expertises. UN DIPLÔME VALIDÉ PAR UN MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE – Des règles professionnelles et des sanctions en cas de manquement à ces règles. juillet 2007 Réunion annuelle du Groupe Consultatif européen à Hambourg, Allemagne 25 au 28 octobre 2007 Réunion du Conseil et des Comités et du forum et des Présidents à Dublin, Irlande – Soutenance du mémoire de fin d’étude Les actuaires qualifiés ou agrégés des jurys de soutenance représentant l’Institut des Actuaires sont approuvés par l’Assemblée générale sur proposition de la Commission scientifique. – La validation du mémoire donne, après obtention du Master, le titre de membre ASSOCIÉ de l’Institut des Actuaires. UN PROCESSUS DE QUALIFICATION ET D’AGRÉGATION Une démarche volontaire et personnelle et une validation par la Commission de qualification. Institut des Actuaires Directeur de la publication : Christophe Eberlé Ont participé à la rédaction : Thomas Béhar, Marie-Christine Brassier, Ariane Adam-Guillaume, Charles Descure, Patrice Palsky, Alkis Tsimaratos, Michel Luzi, Jérôme Sander, Grégory Boutier, Guillaume Leroy, Frédéric Planchet, Emmanuel Tassin, Claire Audiffret, Dominique de Saint Priest. – Titre de membre QUALIFIÉ de l’Institut des Actuaires : un rapport d’activité actuarielle, un parrainage en entreprise et trois années d’expérience professionnelle. – Titre de membre AGRÉGÉ de l’Institut des Actuaires : sur la base de publications et de travaux scientifiques, le titre est accordé par la Commission scientifique de l’Institut sur proposition de 2 actuaires agrégés. Contacts L’Écho des Actuaires est co-édité par le Centre d’Études Actuarielles et l’Institut des Actuaires sous la responsabilité éditoriale de l’Institut des Actuaires. Institut des Actuaires Imprimeur : Stipa Tél. +33 1 44 51 72 72 Fax +33 1 44 51 72 73 Maquette et réalisation : B R I E F 4 rue Chauveau Lagarde - 75008 Paris Email : [email protected] Site Internet : www.institutdesactuaires.com UNE FORMATION CONTINUE – Un process de suivi de formation continue en cours d’élaboration (nombre d’heures et thèmes). – Des formations structurées (CEA etc.) ou travaux personnels. UNE RECONNAISSANCE INTERNATIONALE – Au niveau mondial : reconnaissance par l’AAI, partage des normes professionnelles, « Core syllabus », etc., partage de réflexions (travaux, congrès etc.), représentation auprès des organismes internationaux. – Au niveau Européen : « Core syllabus » européen et équivalence des titres, représentation auprès des autorités européennes.