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Vie Libre est le seul groupe de paroles pour les anciens alcooliques dans le Médoc. En
mêlant entraide et prévention, l’association fait la moitié du travail de sevrage.
Dominique Lucat et Daniel Laurent, entourés d’une partie de l’équipe de Vie Libre. © Photo
photo A. S.
Aujourd'hui, le plus jeune « copain » reçoit son carton rose, le jour de l'assemblée générale. Il est ému : cela
fait six mois qu'il n'a pas bu. Daniel se souvient de son bonheur quand lui aussi a reçu le sien. « J'étais le
mec le plus fier du monde ! ». Pour l'actuel responsable de l'association, c'était une double victoire : dire
adieu à l'alcool, et entrer dans la « famille ».
À Vie Libre, si tous s'appellent « copains », ils sont en fait un peu comme des frères. Tous bénévoles, les 50
membres dans le Médoc peuvent participer aux groupes de paroles, à la prévention dans les collèges ou les
lycées, ou même venir en aide aux alcooliques hospitalisés et en milieu carcéral. Pour entrer dans le groupe,
une seule condition : être abstinent depuis six mois. Pour autant, Vie Libre n'accueille pas seulement les
buveurs guéris : les abstinents volontaires (par soutien) et les sympathisants sont également les bienvenus
dans l'association.
Pas vraiment de chef, pas de hiérarchie, ici, ce qui compte, c'est que tous s'en sortent. Dominique, le
secrétaire et pilier de l'association, en est convaincu : guérir, c'est déjà en parler. « 50 % de la réussite passe
par l'adhésion à un groupe d'entraide ». Tous les deux savent de quoi ils parlent : eux-mêmes anciens
alcooliques, Dominique Lucat et Daniel Laurent ont rejoint Vie Libre dès leur sortie de cure.
Un choix qui a changé leur vie : « C'est ici que j'ai rencontré ma compagne. Elle est ma bouffée d'oxygène »
témoigne Dominique. Aujourd'hui, comme les autres, il ne boit plus. Et travaille à plein-temps pour faire
vivre l'association. Comme Daniel, il est disponible 24h/24, pour parler et aider les malades. Comme il le dit
lui-même « Copain, avant d'ouvrir ta bouteille, ouvre ton téléphone ».
Un manque dans le Médoc
Cette année, l'association fête ses 60 ans. Et pourtant, il y a dix ans, elle n'était présente nulle part dans le
Médoc. Quand il a décidé de créer la permanence à la MDSI de Castelnau en 2003, Dominique s'est rendu
compte de l'importance d'un groupe de paroles d'anciens alcooliques : « Il y avait un vrai besoin ».
Vie Libre compte aujourd'hui sept sections sur toute la Gironde, et se déplace dans tout le département,
auprès des malades comme des jeunes. Le soutien peut se faire avant, pendant et après les soins, en parallèle
d'un traitement. Et même en aidant que par les mots, l'association, aujourd'hui reconnue d'utilité publique,
bénéficie d'un vrai soutien de la part d'alcoologues, de psychologues et des psychiatres.
Une fierté pour Dominique. « La preuve qu'avec la parole, on peut s'en sortir
AMANDINE SANIAL [email protected]