Consoude de Russie -

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Consoude de Russie -
Consoude de Russie
Les jardiniers biologiques apprécient les vertus de la Consoude
de Russie en tant que plante engrais. C'est l'un de ses usages
principaux
constituant l'objet principal de cette page.
Parfois appréciées comme plantes fourragères, les Consoudes ne
sont pas traditionnellement utilisées pour l'alimentation humaine.
Par
contre, elles sont très populaires comme plante médicinale
depuis l'antiquité et aujourd'hui dans les pays anglo-saxons.
Un petit coin de jardin réservé à la Consoude de Russie peut être
récolté plusieurs fois par an, procurant une quantité appréciable
de
matériaux verts riches en matières minérales utilisables de
diverses manières pour accroître la fertilité du sol et la croissance
des
plantes. Ses racines profondes puisent profondément dans le sol
les précieux éléments nutritifs (surtout potasse) qui sont stockés
dans
les feuilles. Ces dernières sont utilisées dans les trous de
plantation, comme activateur de compost, mulch nourricier,
terreau , purin ou
engrais liquide (plus riche que ceux à base d'algues marines)
utilisables en fertilisation foliaire.
Le purin est un engrais liquide fabriqué en faisant mariner 1 kg de
feuilles dans 10 litres d'eau pendant 4-6 semaines. On le verse au
pied
ou on pulvérise sur le feuillage de tous les lègumes racines et à
fruits gourmands en matières nutritives. Il est aussi apprécié
comme
activateur de compost. Un engrais liquide concentré peut être
obtenu sans eau.
La consoude fanée est aussi appelée "instant compost", car son
rapport carbone/azote est celui d'un compost bien décomposé.
Ses
feuilles fanées peuvent servir pour un lit de fumure avant
plantation.
Le compost de consoude est d'excellente qualité, mais on l'utilise
rarement de cette façon à cause du faible volume de compost
obtenu
(peu de cellulose).
La Consoude de Russie est la plus riche des consoudes et, étant
hybride, elle est stérile, ce qui évite le désagrément d'être envahi
de
pieds indésirables. Elle est douée d'une productivité sans égale à
condition de ne pas manquer d'eau: 2 kg de feuilles fraîches 4 fois
par
an en moyenne par pied. Les périodes de sécheresse stoppent la
croissance. Le pied est très rustique: résistant à la sécheresse, au
froid,
aux inondations. Les problèmes de maladie de feuillage se règlent
en coupant les feuilles.
Il est recommandé de planter une dizaine de plants dans un petit
jardin familial. La multiplication peut être envisagée lorsque les
plants
seront bien établis. Facile à obtenir, une culture de consoude peut
prospérer 20 ans: il faut par conséquent bien choisir
l'emplacement de
l'implantation.
Distance de plantation: 0.50 m Hauteur: 1m
On utilise généralement des éclats d'une ancienne souche.
La Consoude est une plante herbacée vivace de la famille des
borraginacées (bourrache). Ses racines charnues sont, suivant
l'âge,
brunes à noires à l'extérieur et blanches à l'intérieur. Elles peuvent
pénétrer profondément: Des profondeurs allant jusqu'à 1.80 m
auraient été observées. Les feuilles sont velues et épaisses,
élancées et rudes au toucher, soutenues par un solide pétiole. Au
milieu de la
touffe de feuille émergent des tiges florifères garnies de
clochettes de couleur variable suivant les variétés, allant du blanc
au violet en
passant par le crème, le pourpre ou le bleu. Les fleurs sont très
mellifères. Les graines n'apparaissent que rarement sur les
variétés
hybrides. On compte, paraît-il, 27 variétés de Consoude, dont
celles que la nature nous offre couramment en France:
- Symphytum officinale (Grande Consoude) fig. a
- Symphytum asperum (Consoude hérissée)
- Symphytum x uplandicum ou peregrinum (Consoude de Russie)
résultant de l'hybridation des deux précédentes. fig. b
A partir de 1955, la H.D.R.A.(Henry Doubleday Research
Association) a procédé à des études comparatives dans sa station
anglaise de
Bocking, Braintree Essex. Cette station a étudié les différentes
souches et a notamment sélectionné un hybride n° 14
particulièrement
intéressant pour le jardin. Cette association, qui est un peu
l'équivalent anglais de notre Nature et Progrès, jouit d'une
notoriété mondiale.
Elle continue entre autres son programme de vulgarisation de la
consoude à Ryton on Dunsmore, COVENTRY CV8 3LG. Elle
doit son
nom à l'introducteur de la Consoude de Russie en Angleterre.
1) Reproduction
La manière la plus populaire de reproduction est la division de
touffes. Soit on prélève une partie du plant, soit on coupe
horizontalement le pied à une dizaine de cm de profondeur avec
une bêche plate. Les racines qui restent bouturent sur place. On
peut
bouturer facilement le bas des hampes florales au point d'attache.
Le bouturage de racines réussit durant toute la saison de pousse.
Des
petits fragments de racines de 5 mm de long et d'un diamètre
équivalent on repris dans mes semis de tomate ( j' avais utilisé le
terreau
pour conserver des racines durant l'hiver). Autre méthode:
mélanger des tronçons de racines de consoude à du terreau ou
tourbe
humide dans un sac ou sachet plastique fermé. Entreposées dans
un endroit chaud, les boutures prennent racine et les feuilles
poussent.
Il ne reste qu'à mettre en place. Pour une bonne réussite, n'utiliser
que des plants de forte vitalité.
2) Trouver des plants sauvages.
ll vous est possible d'utiliser une des nombreuses variétés
sauvages qui auront l'avantage d'être gratuites. La Consoude est
présente
dans de nombreuses régions, le long des anciennes routes où elles
ont été disséminées par l'homme. La consoude la plus commune
étant l'officinale, elle aura comme inconvénient d'envahir
facilement le jardin, ce qui vous fera sans doute maudir la
consoude... La
plupart des officinales produisent généralement peu de matière
végétale, mais il en est aussi de très productives. La Consoude
Hérissée
ou asperinum, aux belles clochettes bleu de cobalt, plutôt
décorative, est également utilisable. On peut trouver parfois,
rarement, la
Consoude de Russie.
3) Achat.
La Consoude est rarement proposée à la vente par les
pépiniéristes classiques. Il vous faudra chercher des annonceurs
dans des revues
spécialisées, de préférence en biologie, dans les marchés ou foires
bio.... Les plants sont souvent proposés dans une fourchette de
prix
allant de 20 f hors port à 50f en pot sur des foires bio.
Le cultivar Bocking 14 n'est pas encore très répandu et, la plupart
du temps, les pépiniéristes ne pourront pas vous la proposer.
Championne d'entre une vingtaine de Consoudes de Russie,
collectionnées dans le monde entier, pour sa productivité et sa
teneur en
minéraux, c' est cette dernière qui est recommandée pour les
jardins.
En ce qui concerne l'usage médicinal, la cueillette de Consoude
Officinale sauvage est un bon choix. Cependant le cultivar
Bocking 14
est préférable à la Consoude Officinale car les principes actifs y
sont plus concentrés. En revanche, il n'est pas indiqué pour un
usage
alimentaire essentiellement à cause de sa haute teneur en potasse:
il convient donc d'utiliser la Consoude Officinale. Il en est de
même
pour la consoude fourragère.
4) Réception des racines.
Vous avez réussi à vous procurer des racines: bravo!
Si les racines sont un peu fripées, cela n'est pas forcément grave:
réhydratez les quelques heures dans l'eau. La Consoude est dure
à
rendre l'âme. Si les plants sont très gros, il vous est possible de
les tronçonner et même de procéder au bouturage de racines.
Pour une
bonne reprise, il est conseillé d'utiliser des plants avec une
longueur de racine minimale d'environ 10 cm. Vous pourrez
procéder
ultérieurement à la multiplication si vous en ressentez la nécessité
ou l'envie...
Les tronçons ou éclats de racine peuvent être conservés quelque
temps dans un sachet synthétique si la plantation ne peut se faire
immédiatement. Des radicelles se mettent à pousser. Cependant
au bout de quelques jours, elles risquent de dépérir, affaiblissant
légèrement la reprise. Si les racines ont été prélevées au cours de
la période végétative, il vaut mieux ne pas retarder le moment de
la
plantation et il est important que la plante ne manque pas d'eau.
Si, malgré tout, la place réservée n'est pas encore libre, on peut la
planter dans une place provisoire, et la replanter l'hiver suivant.
Quoiqu'il en soit, la Consoude de Russie n'est pas une plante
difficile à
la reprise, sa seule exigence étant hydrique.
Si les racines sont réceptionnées pendant une période de fortes
gelées et que vous constatez qu' elles sont gelées, les manipuler
avec
précaution, les entreposer dans un local hors-gel non chauffé et
laisser dégeler lentement. Si le sol reste gelé, il convient de les
déballer
le cas échéant et de les garder dans un endroit frais qui leur
évitera la dessiccation (sable, feuilles mortes, tourbe légèrement
humide...).
5) Choix de l'emplacement.
Pour le choix de l'emplacement, pensez avant toute chose que
vous aurez à transporter 4 fois par an une assez grande quantité
de
feuillage au toucher pas vraiment agréable. N'éloignez la
plantation que si cela ne pose pas de problème de transport.
Cependant, retenez
si possible une place à l'écart, en bordure, perdu car difforme, où
elle peut prospérer des dizaines d'années sans être dérangée. Elle
aime
le soleil, mais supporte parfaitement l'ombre. Dans les pays
méditerranéens, le soleil direct risque d'être trop intense, et
l'humidité est de
rigueur. Elle peut mettre en valeur des endroits humides qu'elle
affectionne. Elle supporte les endroits gorgés d'eau ou inondés au
printemps. Le bord d'un ruisseau est également un endroit
d'élection. La nature du sol lui est indifférente, bien qu'elle
préfère les terres
lourdes car les terrains sableux sont souvent trop secs. Elle ne
craint pas la concurrence des adventices qu'elle étouffe, sauf peutêtre
l'année de plantation, où l'on prendra soin de la dégager
suffisamment. Si vous avez su concilier les différentes exigences,
le travail
demandé par la consoude ne vous pèsera pas trop.
6) Plantation et soins.
Période de plantation: toute l'année sauf période de gel. Les
plants ayant souffert de la sécheresse estivale ont moins de
vitalité au début
de l'automne. Les boutures ou éclats de racine seront recouverts
de quelques centimètres de terre. Pour une plantation avant le
départ de la végétation, on peut espérer, dans un climat parisien,
une première coupe en juillet et une deuxième coupe en
septembre. La première
année, on se contentera d'enlever les hampes florales en laissant
les feuilles. Le rendement ne sera appréciable que lorsque la
plante aura
pris de l'ampleur et surtout si l'eau ne fait pas défaut. En règle
générale, on coupe dès que les hampes florales sont montées, afin
de
stimuler la pousse au maximum. En raison de sa forte croissance,
on peut épandre au printemps un engrais naturel fortement azoté
comme le fumier de volaille ou de pigeon (trop caustique pour
être utilisé directement sur les plantes potagères). La consoude
est avide
d'azote et la consomme à l'état brut. Tout autre engrais azoté peut
être utilisé à défaut en cas de besoin reconnu, notamment l'urine
diluée à 50% qui peut faire l'affaire sans exagérer à cause de la
salinité. A l'automne, on peut apporter un amendement calcaire
genre
lithotamne ou maërl en terrain trop acide. Elle supporte la rigueur
de l'hiver sans problèmes. A partir de la deuxième année, le
développement est très rapide si les conditions sont bonnes. Pour
un rendement optimum, on coupe les feuilles toutes les six
semaines.
Le nombre de coupes dépend des conditions climatiques, mais
quatre coupes sont un minimum. Si l'on recherche une teneur
azotée
maximale, on coupera les feuilles le plus jeunes possible. On
s'abstiendra de couper le feuillage à partir de l'automne pour que
la plante
reconstitue ses réserves.
7)Maladies.
En cas de sécheresse, j'ai pu observer des attaques printanières
d'altises. Un puceron noir bien particulier peut coloniser les
limbes par
taches fournies. A la coupe suivante, tout rentre dans l'ordre.
Rouille et oïdium peuvent également causer des chutes de
rendement sans
gravité sous certaines conditions. J'utilise toutes les feuilles
indifféremment et normalement sans autre précaution. En cas de
rouille
récidivante et invalidante, certains jardiniers extirpent les plants
atteints de rouille et remplissent le trou de cendres de bois. Les
racines
qui ne manqueront pas de revenir seront assainies. Les maladies
apparaissent surtout sur des plants manquant de vitalité, affaiblis
par un
déficit hydrique ou alimentaire. L'oïdium apparaît avec les nuits
fraîches et humides de l'automne quand les plants sont affaiblis
par la
sécheresse estivale. La meilleure défense est donc une
alimentation adéquate.
8) Suppression.
La consoude n'est pas envahissante, sauf si vous laissez grainer
un plant non-hybride. Attention, cependant, la plante se reproduit
facilement par bouturage de racines ou de tiges. Le motoculteur
est la voie royale pour l'envahissement de votre jardin par la
consoude.
Si vous êtes sur votre garde vous vous débarrasserez facilement
des éventuels jeunes plantes indésirables, mais si le plant est bien
implanté, il est fort à parier que vous aurez du mal à extirper les
racines qui reviendront à la surface! On procédera de préférence
lors
d'une période de sécheresse. Il sera sans doute nécessaire de
couper les feuilles dès leur apparition et parfois plusieurs années
de suite.
D'où la nécessité de bien choisir l'implantation. Les plants
rebelles pourront être étouffés par des tapis ou une couverture en
polyéthylène, des parpaings....Le recours à un herbicide ou un
débroussaillant systémique est évidemment plus radical, mais il
n'est pas
dans l'esprit de ceux qui cultivent la consoude. Le glyphosate
(Roundup, Cosmic...) n'est pas aussi écologique que Monsanto a
bien
voulu laisser entendre...Le chlorate de soude est déconseillé car
long à se transformer en sel, ce qui peut également représenter un
handicap.. .
Le tableau ci-dessous montre à quel point la consoude est une
petite merveille de la nature, capable de récupérer gratuitement
les
précieux éléments telle une pompe fonctionnant à l'énergie
solaire. Les teneurs indiquées sont des moyennes car celles-ci
subissent de
nombreux facteurs de variation: climat, sol, saison, âge,
composition... Avec ses profondes racines, la consoude ramène
du sous-sol de
nombreux oligo-éléments et de la vitamine B 12, cas unique pour
une plante. C'est surtout pour la potasse que l'effet-consoude est
le
plus efficace. Le tableau ci-dessous en révèle l'extraordinaire
richesse, d'autant plus qu'il existe peu d'engrais organiques
potassiques.
La sélection Bocking 14 est la plus douée à cet égard, car elle en
fixe le double que la consoude officinale. C'est pour cette raison
que la
saveur des feuilles est amère et donc déconseillée pour
l'alimentation de bestiaux et l'usage humain. Le rapport
carbone/azote de la
consoude fanée est de 9.8, soit celui d'un compost très mûr. C'est
pour cette raison que Hills de la H.D.R.A. l'a nommée
"instant-compost": elle est utilisable en l'état (fanée) par le
jardinier parce qu'elle ne provoque pas de faim d'azote.
1) Trous de plantation.
La composition de la consoude étant voisine de la pomme de
terre, on déposera dans le fond du trou de plantation, 1.5 à 2kg
par m
linéaire de consoude fanée 48 heures pour les dernières
plantations. Il vaut mieux ne pas utiliser les hampes florales qui
bouturent
facilement. On utilisera du foin de consoude pour les premières
plantations. Employée seule comme fumure, la consoude donne
des
résultats supérieurs en qualité et en quantité à ceux obtenus avec
des engrais chimiques et même qu'avec le compost (essais
H.D.R.A.)
Avec 2 kg au ml, la récolte était double que celle n'ayant eu
aucun engrais. Cependant les proportions dépendent des qualités
de
fertilisation du sol préalables.
2) Engrais liquide à action rapide: purin et concentré.
C'est sans doute l'usage le plus aisé et courant de la consoude. On
confectionne ce délicieux breuvage (!) en couvrant d'eau les
feuilles
de consoude (1 kg pour 10 litres). Ce purin utilisé pur ne génère
pas les risques de brûlures comme celui fait avec les orties. On
peut y
mêler des matières de toutes provenances: orties, mauvaises
herbes sans graines, plantes condimentaires, comme estragon ou
ciboulettes, fientes de volailles, poudre de sang, poudre roche
pour désodoriser... (attention à l'overdose!). Utilisez un bac en
terre
cuite, bois, inox ou à la rigueur matière plastique, mais pas en fer
à cause des tannins oxydants. Il faut en principe brasser
régulièrement pour favoriser une décomposition aérobie. Après
quelques jours, un voile recouvre la surface du liquide odorant.
En 2
semaines, cette soupe aux herbes est prête à l'usage. Mettez un
couvercle ou une moustiquaire pour éviter la reproduction de
moustiques et d'éristales. Le liquide est utilisable au moins 3
semaines. Arrosez le pieds de tomate, concombres, courges,
aubergines,
poivrons, haricots, pois, céleris, bettes, pots de fleurs... Attention,
les vapeurs d'ammoniaque risquent d'attirer certains parasites:
mouche de la carotte, de l'oignon, du poireau, piéride du chou.
Les tomates, elles, ne risquent rien! De plus, leurs besoins
nutritifs
atteignent un maximum en période de maturation. L'engrais
liquide vient à point lors de cette fringale d'éléments nutritifs
rapidement
assimilable. Utiliser des bouteilles plastiques à fond percé
plantées à leur pied. Pour le céleri-rave, cet engrais coup de fouet
est indiqué
au début de la végétation car le céleri doit d'abord fabriquer un
beau feuillage avant de pouvoir produire les raves. Cesser les
apports
lors de la formation de la rave. Pour l'engrais, les feuilles jeunes
procureront plus d'azote que du feuillage âgé. Ne pas l'utiliser sur
les
plantes sensibles à l'azote. L'effet du purin ne doit pas être vu
uniquement sous l'angle traditionnel et chimique. Il apporte de
nombreux
oligo-éléments, mais est aussi un véritable levain de la vie
microbienne du sol. Il faut cependant rendre attentif au fait que
l'usage
régulier a tendance à relever le Ph du sol en raison de son
alcalinité. S'en souvenir pour les plantes acidophiles.
Pour l'obtention du concentré, il convient de laisser se
décomposer les feuilles sous le poids d'un objet lourd sans apport
d'eau. Peu
efficace si les consoudes ont souffert de la sécheresse, cette
technique mise il y a quelques années au point par la H.D.R.A.
dans les
humides régions britanniques procure un liquide sombre très
riche à partir de 8-10 jours et pendant 6-12 semaines qu'il
convient de
diluer dans 10 à 20 fois d'eau. L'usage est similaire au concentré
d'extraits d'algues qu'il surpasserait sur la plupart des points. Le
résidu
est excellent pour le compost. On peut utiliser un fut percé et
lester une planche avec un poids pour compresser la consoude.
Une
technique pour petits jardins consiste à utiliser un tuyau
d'évacuation en PVC d'un diamètre un peu supérieur à un
bouteille d'eau
minérale en plastique(10-12 cm). Cette dernière, remplie d'eau,
sert de lest. L'attacher à un ficelle assez longue pour pouvoir la
retirer.
Le tuyau d'une longueur d'environ 1,70 m est fixé verticalement
contre un mur par exemple. Les extrémités sont fermées par un
bouchon adéquat à vis, percé en son centre par une buse servant
pour les cartouches de silicone. Le tuyau peut être bourré au fur
et à
mesure du tassement. Les matières non décomposées s'évacuent
en dévissant la trappe du bas.
3) Lutte contre les mauvaises herbes.
Il arrive que le jardin côtoie un pré ou un jardin négligé. La
consoude peut apporter une aide appréciable comme barrage à
l'envahissement des herbes indésirables venant de l'extérieur. Les
graines limitrophes germent, mais étouffent sous le feuillage
volubile.
Le chiendent n'y trouve pas non plus terrain favorable pour son
extension. Planter à 30 cm d'intervalle sur 2 ou 3 rangs.
4) Mulching.
On peut utiliser les feuilles de consoude en mulching protecteur
et nourricier sur bien des plantes. Cette technique rend les plus
grands
services pour les plantes possédant des racines superficielles
risquant d'être endommagées par le binage. Chez les petits fruits ,
mais
aussi sur les pommiers conduits en haie et greffés sur E.M.9, le
mulching est appelé à débarrasser des adventices et nourrir
avantageusement leur racines superficielles. Pour éviter les
transports inutiles, il est préférable d'implanter les consoudes à
proximité ou
entre les rangs, ou même entre les plants à condition d'avoir prévu
60 cm au moins d'espace supplémentaire. Les groseilliers
disposant
d'un enracinement très superficiel et la consoude d'un
enracinement plus vertical et profond, il n'y a pas grand risque de
concurrence.
5) Compost.
La décomposition en tas de feuilles de consoude donne une très
petite quantité de compost, mais très riche. Ce faible volume est
dû à
l'absence de cellulose. On peut utiliser judicieusement l'azote
organique de la consoude en y mêlant des produits riches en
cellulose pour
améliorer le C/N (paille, sciure, copeaux, feuilles mortes). Cette
solution sera bien moins coûteuse que l'emploi d'azote sous forme
de
poudre de sang et ou de corne. En incorporant des éléments verts
riches en sucre et en azote comme les coupes de consoude,
légumineuses, gazon..., on fournira les conditions nécessaires aux
bactéries assurant la décomposition. Si vous disposez d'un hache
paille, hachez paille et consoude en quantité égale en même
temps. La technique suivante donne un excellent compost:
humidifier la
tourbe achetée en balles plastifiées, la mêler intimement avec des
feuilles de consoude hachées ou broyées et remettre dans le sac
d'origine.
6) Plante fourragère.
La consoude officinale est une plante utilisée de tous temps
comme plante fourragère, bien que délaissée. Elle conviendrait
mieux aux
bestiaux à l'état frais qu'à l'état de fourrage sec.
La teneur en protéines est supérieure ou égale à celle de bien des
légumineuses fourragères. La Bocking 14 en contient davantage
encore: 3.5% au lieu de 2.5% du poids frais, mais sa haute teneur
en potasse rend la consommation désagréable pour le bétail (lapin
surtout). D'autres variétés hybrides comme la Bocking 4
(introuvable!) par exemple, plus proche de la consoude officinale,
ne
présentent pas cet inconvénient et peuvent être consommées par
les volailles, lapins, chevaux, porcs et chèvres. Dans un zoo
anglais,
on cultive 2.5 ha de consoude pour nourrir les éléphants (50
kg/jour/ éléphant), hippopotames, girafes... Si jamais vous gagnez
l'une de
ces bestioles à un concours, vous savez ce qu'il vous reste à
faire...
7) La consommation humaine.
La consommation humaine de la consoude ( jeunes pousses,
racines,) est possible, mais non traditionnelle (pain, potage...) De
plus, ce
mets n'est pas, paraît-il, une merveille de la gastronomie! Les
beignets de feuilles sont appelées "soles végétales" (en raison de
leur
forme . La ciboulette des omelettes peut être remplacée par des
feuilles finement hachées. Les curieux trouveront dans certains
livres
végétariens récents l'une ou l'autre recette.
Depuis que l'on a découvert des alcaloïdes toxiques dans la
consoude (pyrrolizidines), une certaine polémique est née quant à
sa
consommation. Ces alcaloïdes se transforment dans le foie en
métabolites réagissant avec l'ADN et d'autres macromolécules,
détruisant ainsi des cellules hépatiques. Aucune dose létale n'a pu
être raisonnablement fixée, étant donné qu'une lésion du foie ne
pourrait apparaître que pour l'absorption de quantités énormes. Or
la toxicité très faible et toute relative (d'autres plantes d'usage
alimentaire courant comportent des risques au moins aussi
importants) n'a pas rebuté les amateurs de consoude anglosaxons. S'il reste
raisonnable de consommer de la consoude occasionnellement,
c'est la Consoude Officinale qu'il faudra utiliser.
8) Usage médicinal.
Par contre l'usage médicinal est connu depuis fort longtemps. Le
nom de consoude vient du grec et veut dire "qui aide à la
soudure" ...
des fractures mais aussi des plaies. Pour le grec Dioscoride, qui
fut, il y a près de 2000 ans, attaché en tant que médecin militaire
à une
légion romaine, la consoude était un remède merveilleux. Elle
contient en effet de l'allantoïne, substance qui, stimulant la
multiplication
cellulaire, accélère la guérison, et, agissant comme inhibiteur
bactérien, ralentit la croissance des bactéries jusqu'à ce qu'elles
soient
détruites. On soigne les contusions et diverses maladies de la
peau avec des cataplasmes: hacher les feuilles fraîches, puis
verser sur
celles-ci de l'eau bouillante. On enveloppe cette bouillie molle et
verte dans de la gaze ou charpie pour l'appliquer en la maintenant
avec
un bandage sur la partie à traiter. Ce procédé permet le
relâchement de l' allantoïne, tandis que la stérilisation est assurée.
Les
cataplasmes doivent être renouvelés toutes les trois heures. Ce
remède est utilisé contre les ulcères variqueux, les verrues et
autres
troubles de la peau. Il faut cependant comprendre que tout
remède, aussi naturel qu'il soit, ne réglera définitivement aucun
désordre si
l'on ne redresse pas la cause profonde du mal (souvent une cause
alimentaire). On peut utiliser la tisane de consoude préparée avec
des
feuilles de préférence fraîches pour divers troubles de la santé.
Cela ne doit pas retarder l'établissement d'un diagnostic sérieux.
La
recette traditionnelle consiste à faire bouillir 6 grandes feuilles
dans un litre d'eau. Laisser refroidir et filtrer. Le thé se conserve
une
semaine dans un bocal hermétique au frais. On en boit 2 à 3
tasses par jour. Le jus frais extrait avec un appareil se conserve 2
jours au
plus. Ce dernier est utilisé pour soulager certaines douleurs
arthritiques et semble amener un relâchement musculaire. La
consoude est
également adoucissante et propre à calmer la toux. Elle a une
action sur le système nerveux central. On l'a également utilisée
avec
succès dans le traitement des brûlures et des crevasses du
mamelon. Dans ces derniers cas, on utilise l'infusion prolongée
des racines.
Ces renseignements sont extraits de plusieurs livres traitant du
sujet. Ils sont donnés à titre indicatif afin de donner un aperçu des
vertus
et ne peuvent engager ma responsabilité, l'homme de l'art étant le
seul apte à prescrire.
Source de ce document : http://gpl.insa-lyon.fr/consoude
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