au nom du pere et du fils et de jm weston

Transcription

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DOSSIER DE PRODUCTION
CREATION AUTOMNE 2015
Théâtre / Congo-Brazzaville
AU NOM DU PERE ET DU
FILS ET DE J. M. WESTON
Texte et mise en scène : Julien
Mabiala Bissila
Production : Le TARMAC - La scène internationale francophone
Coproduction (en cours) : Théâtre 95 Cergy Pontoise – Scène conventionnée aux écritures contemporaines
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Générique
Au nom du père et du fils et de J. M. Weston
Texte et mise en scène : Julien Mabiala Bissila
Scénographie : Dominique Schmitt
Son : Stéphane Monteiro
Lumière : en cours
Costumes : en cours
Avec Julien Mabiala Bissila, Criss Niangouna… (distribution en cours,
il manque 1 comédien)
Durée prévisionnelle : 1h15
Production : Le TARMAC, La scène internationale francophone.
Coproduction (en cours) : Théâtre 95 Cergy Pontoise – Scène
conventionnée aux écritures contemporaines.
Soutiens (en cours) : Instituts Français de Kinshasa, Institut Français
de Brazzaville, Institut Français de Pointe Noire.
Au nom du père et du fils et de J.M. Weston a été primé aux Journées de Lyon des
auteurs de théâtre en 2011.
Le texte a fait l'objet de diverses lectures publiques :
- par Alvie Bitemo, Julien Mabiala Bissila, Marcel Mankita et Criss Niangouna pour
Radio France (France Culture + RFI), pendant le festival d'Avignon 2013 dans le cadre
d'un cycle de lectures dirigée par Catherine Boskowitz
- par les élèves de l’Académie théâtrale de l’Union (direction Anton Kouznetsov) en
2012. Cette mise en lecture est reprise en mars 2013, dans le cadre de Nouvelles
Zébrures à Limoges, puis au Festival d’Avignon en juillet.
Calendrier de
Création
- Printemps 2015 : Première session de travail en Afrique entre
Brazzaville, Kinshasa et Pointe Noire (2 semaines)
- Eté 2015 : répétitions au TARMAC (2 semaines)
- Automne 2015 : suite des répétitions au TARMAC (3 semaines).
- Création et exploitation de trois semaines au TARMAC en octobre
ou novembre 2015.
Autour du spectacle
Dans le cadre d'un accueil du spectacle, afin d'en accroitre l'intérêt et la visibilité
auprès du public, différentes actions de médiation ou artistiques peuvent être
imaginées en amont ou parallèlement aux représentations. Par exemple :
- une exposition de Baudoin Mouanda, photographe congolais (Brazzaville), qui a fait
un remarquable travail photographique autour de la Sape. Quelques exemples sur ce
site : http://www.photographie.com/news/les-sapeurs-de-baudouin-mouanda
- un défilé de sapeurs (cf. définition p.10) dans les villes où une communauté serait
présente
- une conférence autour de la question des sapeurs dans la littérature africaine par
Bernard Magnier, grand spécialiste de la littérature francophone, auteur et, par
ailleurs, conseiller littéraire pour le TARMAC
- et/ou une conférence autour des questions et des enjeux géo-politiques au CongoBrazzaville par des historiens et journalistes spécialistes des questions africaines
- diffusion de films documentaires autour de la culture des sapeurs et/ou des
guerres civiles au Congo-Brazzaville
- ateliers, stages, lectures, etc., dirigés par Julien M. Bissila…
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Contacts
Le TARMAC - La scène internationale francophone
159 avenue Gambetta
F-75020 Paris
www.letarmac.fr
Valérie Baran, direction
Licinio Da Costa
Responsable de production et de diffusion
+ 33 (0)1 40 31 09 08 / + 33 (0)6 19 73 22 62
[email protected]
Amélie Cabrit
Chargée de production
+ 33 (0)1 40 31 31 99
[email protected]
Camille Artigues
Régisseur général
+33 (0)1 40 31 20 96 / +33 (0)7 77 25 10 14
[email protected]
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Résumé
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=>(??! @A! =>'??B! &eux frères, dans les décombres de la guerre civile
qui a ravagé leur pays, partent à la recherche du trésor enfoui avant
la débandade : une paire de J.M. Weston, indispensable emblème de
leur passé de « sapeur ». Ils creusent et se souviennent des horreurs
que leur famille et eux-mêmes ont vécues, l’histoire douloureuse
d’un pays traversé par le colonialisme, la dictature puis la violence de
la guerre civile.
Une quête menée tambour battant par deux narrateurs/acteurs au
verbe virtuose pour dire les horreurs d’une guerre sans merci et
chanter la culture de la Sape, ultime rempart contre la barbarie ; un
auteur congolais vivant en France, au souffle et au verbe étonnants.
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Brazzaville
après le conflit
Plusieurs années après les massacres de milliers de personnes à
Brazzaville, des individus appartenant à un seul peuple mais à des
origines ethniques différentes qui autrefois s’entretuaient,
recommençaient à revivre ensemble grâce à un spectacle. Dans les
rues, on assistait à quelque chose d’extraordinaire : la déambulation
des Sapeurs.
J’ai toujours observé ce monde depuis mon enfance avec beaucoup
d’admiration sans trop comprendre pourquoi un tel acharnement à
paraître élégant au milieu d’une misère cruelle.
Est-ce une façon de clamer haut et fort : « La misère ? Oui, mais on
s’en sort la tête haute » ?
Est-ce un refus de paraître écrasé, meurtri et miséreux devant
l’autre ?
Vu d’ailleurs cela peut sembler dérisoire mais ce n’est pas le cas.
Est-ce alors un défi ?
Le paraître peut-il constituer une arme de résistance face à la
dictature ?
Que représente dans toute cette horreur le fait de se chausser de
Weston ?
Est-ce un hymne à la vie ?
Un bras d’honneur à la misère ?
Aujourd’hui, ces chaussures défendent-elles des visions du monde
antinomiques ou sont-elles les deux faces d’une même âme
guerrière ?
Cette paire de chaussures va-t-elle réunir ou diviser ?
Quel est le combat, quelle est la quête ?
Pour saisir l’essentiel de ce mouvement, il faut se plonger dans
l’histoire.
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Note de l’auteur
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Julien Mabiala Bissila
Pourquoi tant d’importance accordée aux chaussures au milieu du
chaos dans un pays où la Kalachnikov est devenue un stylo pour
écrire l’avenir ? !
C’est ce « pourquoi ? » qui a suspendu le temps dans ma tête durant
des années de mon enfance.
Je m’interroge.
J’ai grandi au milieu de paradoxes :
Pays riche/habitants pauvres
Peuples miséreux/ peuple fêtard
Guerre/sape
Eglise/corruption
Comment raconter ces contrastes ?
Comment voyager dans le monde fantaisiste de ces dandys ?
Pourquoi J.M. Weston ?
Dans En attendant Godot, à l’ouverture de la pièce, Estragon tente
désespérément d’enlever ses souliers. Ils sont trop étroits. Ils le font
souffrir.
Les quitter, les laisser à un autre, en trouver à sa taille devient alors
un enjeu récurrent du texte, comme si le désir d’un monde à sa
mesure se concrétisait dans l’obstination du personnage qui enfile,
abandonne, retrouve, réessaie le godillot récalcitrant.
Ôter et remettre ses chaussures : diversion, délassement,
distraction.
« On trouve toujours quelque chose, hein, Didi, pour nous donner
l’impression d’exister. »
Voila l’idée qui semble correspondre à mes questionnements :
« L’impression d’EXISTER ».
On peut le dire, oui, la chaussure est l’empreinte de celui qui la porte,
elle se fait à lui et reconduit, comme dans une seconde peau, les plis
les plus secrets de son identité.
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La chaussure est vestige, “trace du pas” à travers les mythologies
auxquelles elle donne lieu. C’est un art de la mémoire.
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Démarche artistique
Un langage
Comment raconter le retour douloureux de deux frères, après des
années des guerres civiles, dans un territoire chaotique
complètement mental sans que les mots ne s’accaparent la fonction
de témoigner ?
Comment la djatance : l’art de marcher, de poser les pas, de bouger,
de retourner sa veste, de valoriser ses vêtements, de marier les
couleurs, de construire l’harmonie entre les vêtements, leur nom ou
griffe, peut-elle construire un langage ?
La posture est essentielle dans l’art de saper. L’idée même de savoir
qu’on est la cible d’un appareil photo réel ou imaginaire constitue un
stimulant pour le sapeur.
Un voyage
Voyage sonore à travers les rues et avenues décousues de
Brazzaville et de Kinshasa. Avec ses musiques, ses couleurs, ses
poussières, ses voix, son charme, sa pollution, sa chaleur, ses rires,
ses violences…
Dans ce voyage, il est aussi question d’interroger les limites entre les
morts et les vivants. La perception de la vie aujourd’hui dans mon
pays reflète ce flottement entre la vie et la mort. Où sont les limites
entre le jeu et le réel ? Le théâtre et la vie ? C’est quoi être comédien
ou/et metteur en scène ? Quand la réalité devient-elle jeu ou
l’inverse ? Quelles formes pour quel buts avec ou sans moyens ?
C’est ici tout le fonctionnement de Criss et Cross, qui recherchent
dans leur jeu les frontières entre le comédien et le personnage. Entre
texte et improvisation.
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Contexte historique
La S.A.P.E.
La Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes est une
mode vestimentaire populaire née après les Indépendances du
Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa, dans les années 1960. Le
mouvement s’inspire d’un dandysme cosmopolite emprunté à
l’aristocratie britannique comme à la noblesse japonaise Kazoku.
Dans les années 1970, les pionniers de la Sape – premiers migrants
africains à Paris – diffusent les prémisses de leur art aux deux
Congo. « Rentrés au pays » pour les vacances, ces hommes
ramènent de Paris une « allure » qui masque pour certains les
déceptions de l’immigration.
Dans les années 1980, le concept de Sape s’affirme comme
mouvement culturel et esthétique, dans les métropoles européennes
et aux deux Congo.
Les boutiques de « saperie » ouvrent à Bacongo, dans la banlieue de
Brazzaville, comme dans le quartier de Château-Rouge à Paris, des
« concours d’élégance » entre sapeurs, organisés au Rex Club,
révèlent au public des Maîtres Sapeurs comme Djo Balard.
Avant d’être des
Sapeurs, ils étaient
des Lutteurs
Dès l’apparition de la Sape, dans les années 1960, la jeunesse
congolaise surnomme cette pratique « la lutte » - évoquant une
initiation difficile. Dans les années 1970, des « lutteurs » émigrent à
Paris, vitrine de la mode, vivant souvent en clandestins. Revenant de
temps en temps au Congo, ils y devenaient… des « Parisiens » ou,
comme le dit le chanteur Rapha Bounzeki, des « Parisiens refoulés ».
Ces hommes idéalisent l’image du sapeur qu’ils admirent dans les
défilés. Plus récemment, de nombreux films documentaires sont
consacrés à la Sape : La Sapologie I et II, Les archives des allures....
Le goût de la parade pousse les sapeurs à édifier un monde de
totems et de masques. Les sapeurs portent des noms d’emprunt (Le
Bachelor, Niarkos…) et s’autoproclament « archevêque », « grand
commandeur » ou « ministre » du royaume de la Sape. Tout cela
ressemble à un jeu d’enfants, macabre, car « l’allureux » africain
lutte aussi pour sa survie. Qu’ils soient sapeurs ou boucantiers, c’est
en raison des régimes instables (dont des coups d’Etat ou guerres
civiles) que ces hommes sont arrivés en Europe. Là-bas, par instinct
de survie et de résistance, la communauté des sapeurs met en place
des stratégies de « sauvetage ». A ce titre, certains perçoivent le
« Chiffon » comme une addiction salutaire qui conjure un afropessimisme supposément atavique. Quelle que soit la lecture que
l’on propose des phénomènes socio-culturels, de la Sape au CoupéDécalé, le but c’est d’être visible et de « faire du boucan » : être vu et
entendu, sans doute pour ne pas être oublié. C’est aussi une manière
à la fois créative et fantaisiste de s’émanciper d’une condition
prosaïque, celle de l’immigration et « l’économie de l’immigré » :
ouvriers de chantiers, agents d’entretien… Des métiers de service qui
ramènent nécessairement à une servilité qu’on veut gommer – ou
adoucir. La Sape et ses pratiques dérivées, c’est un moyen de
reprendre le contrôle sur un corps-outil utilisé pour les travaux les
plus pénibles.
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Extrait de la pièce
Souffle Un, p. 5-6
Cross : La guerre ça fabrique des idées, des habitudes, ça invente des
nouveaux fils à papa. Alors ils ont peut-être construit des maisons
sur l’avenue. Ce matin tu disais apercevoir un crocodile traverser
l’avenue, vu que les gens de la ville ont aménagé dans la forêt, et bien
la forêt a peut-être emménagé en ville. Parce que tout fuyait sauf les
rues, sauf les avenues. Comment expliquer que nos rues sont parties
en exil. Pas possible. L’avenue est sûrement dans les parages sous la
maison de quelqu’un ou ailleurs. Là par exemple.
Criss : Arrête, t’as pas le sens du GPS !
Cross : On est dans le non-sens. Se souvenir devient le GPS.
Criss : Ca ne peut pas être ici soyons réalistes !
Cross : Ici et là-bas se sont rentrés dedans.
Criss : Ici c’est pas là-bas et là-bas c’est jamais ici.
Cross : Il faut juste réveiller les endroits.
Criss : On ne réveille pas un endroit qui vous regarde droit dans les
yeux et qui vous dit « vous n’êtes plus d’ici ». On commence par le
début et chacun pour soi, le théâtre pour tous ! (Au public) Merci pour
votre patience. Nous allons enfin attaquer le sujet. Nous vous
souhaitons une bonne soirée et bon spectacle ! Merci.
Cross : On ne peut pas attaquer le sujet sans le mur ! Regarde, le
poteau électrique en face de toi ! C’est le même qui était devant la
mosquée du dialogue. Là, quelque part. Ce qui veut dire que le
barrage hydroélectrique de Kinsoundi, c’était au bout de l’avenue à
droite. Ca y est ! On est en face de l’église sur la droite pourquoi
revenir en arrière. Le début n’existe pas sans la danse, parce que
tout a commencé avec la danse et vu que la danse…
Criss : Non sur la droite pas possible, je suis né ici et ici m’a vu
grandir, de l’autre côté le barrage n’y est pas, la station à essence
non plus. Laisse tomber… On est pas dans notre secteur. On reprend
tout depuis le début.
Cross : C’est pas parce qu’un jour la tour Eiffel sera pillée que Paris
ne sera plus Paris. Le vide est à la pointure du barrage. Imaginons le
barrage qui chausse le vide et voilà nous avons notre secteur.
Criss : T’as vraiment pas le sens du GPS. C’est pas parce que tu vas
démonter la statue de la Liberté et l’implanter à Yaoundé et boom !
Voila Yaoundé, devenue New York.
Cross : C’est juste que ça a été pillé.
Criss : Un barrage hydroélectrique c’est im-pillable !
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Africultures,
2 octobre 2012
Au nom du père, du fils et de J.M. Weston de Julien Mabiala Bissila :
un pied de nez à la vie en Weston !
Sylvie Chalaye
Au nom du père, du fils et de J.M. Weston est un autre texte de cet
auteur qui a été admirablement mis en espace par Anton Kouznetsov
dans le cadre des lectures de l'Imparfait du présent, au festival des
Francophonies en Limousin 2012. La pièce met en scène deux frères
revenus sur la terre ravagée de leur enfance, ils ne reconnaissent
plus le quartier qui les a vus grandir. Ils veulent retrouver la
concession de leur père où une paire de J.M. Weston a été enterrée
et se chamaillent sans retrouver leur chemin dans le labyrinthe des
événements atroces qui remontent à la surface de leurs souvenirs et
retracent une topographie où les hommes, les maisons, comme les
bus et les autos ont été broyés par la violence de guerres fratricides
et absurdes.
Le choix de travailler le dialogue en choralité en pulvérisant la
parole, en éclatant les voix est une grande réussite qui fait justement
retentir le vide de l'anéantissement des lieux, la dissémination de
corps dont la disparition ne permet pas le deuil, tandis que la tombe
perdue, quête dérisoire, est celle des chaussures vides, symboles
d'une splendeur évanouie, d'un rêve enfoui, d'un trésor
fantasmagorique. La force du texte est dans une traduction poétique
et sensible de l'espace qui passe par un vocabulaire et des jeux de
mots et de glissement de sens à la fois humoristiques et plein d'une
énergie du verbe qui fait penser à Rabelais, tout autant qu'au cinéma
et aux images de western à la Sergio Leone. La pièce convoque un
paysage dévasté qui en dépit de l'anéantissement parvient encore à
laisser transparaître une germination poétique et une vitalité qui se
fait pied de nez à la vie. Et un pied de nez en J.M. Weston, ça a tout de
même de la classe !
Spécialiste des théâtres
d'Afrique et des diasporas,
anthropologue des
représentations coloniales et
historienne des arts du
spectacle, Sylvie Chalaye est
professeur à l'Université de la
Sorbonne Nouvelle (Paris III)
où elle enseigne les
dramaturgies afrocaribéennes et dirige l'Institut
d'Etudes Théâtrales.
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Julien Mabiala Bissila
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Né en 1976 à Brazzaville au Congo, auteur, comédien et metteur en
scène, Julien Mabiala Bissila suit une formation dramatique qui est
interrompue en 1997 par la guerre civile du Congo, à laquelle il
réchappe en vivant pendant deux années dans la forêt. À partir de
1999, il se consacre au théâtre et participe à plusieurs créations du
théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre. Il crée la compagnie
Nguiri-Nguiri Théâtre en 2002, avec laquelle il est régulièrement
invité sur les scènes et festivals africains. Il met en scène ses textes
Le Musée de la honte, La Dernière chance ainsi que des textes
d’Emmanuel Dongala adaptés à la scène.
En 2005, il est accueilli par le théâtre du Vieux-Colombier dans le
cadre du programme « Écritures d’Afrique » et, en 2009, comme
comédien par le Théâtre des Bernardines à Marseille pour la création
d’un texte d’Aristide Tarnagda On ne payera pas l’oxygène par Eva
Doumbia. Une première lecture Crabe rouge a été réalisée à
Marseille par Eva Doumbia. La pièce a ensuite été lue à Paris au
Théâtre du Rond-Point et à Limoges dans le cadre des Nouvelles
Zébrures 2010.
Son texte Au nom du père, du fils et de J.M. Weston primé aux
Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2011 a été lu au Festival
d’Avignon 2013 en collaboration avec RFI et France-Culture. Son
texte Crabe Rouge a été lu à Paris au théâtre du Rond-Point, à
Limoges aux Nouvelles Zébrures, à Montréal au festival Dramaturgie
en Dialogue, puis mis en espace en Allemagne par le théâtre de la
ville de Saarbrüken.!
Julien Bissila est accueilli aux 30es Francophonies en Limousin, à
l’automne 2013, avec la création de Crabe rouge, qu’il met en scène
et Imagine une commande d’écriture pour le projet Cahier d’histoires
#3, mise en scène Philippe Delaigue.
En mars 2014, il est en résidence à La Friche la Belle de Mai à
Marseille, à La Marelle, lieu de résidence, de création et scène
littéraire permanente. Après une longue apnée, est publié en janvier
2014 dans le numéro 1 de la revue de La Marelle, La première chose
que je peux vous dire…
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L’équipe
du spectacle
Dominique Schmitt - Scénographe.
Elle travaille pour la Comédie-Française où elle réalise et
accompagne de nombreuses scénographies.
Elle a travaillé avec les metteurs en scène Véronique Vella, Edouard
Signolet, Thomas Quillardet, Jean-Pierre Miquel, Hélène Ninerolla,
Jean-Pierre Vincent, Andrei Serban, Hervé Dubourjal, Pierre-Etienne
Heymann, Jean-Paul Wenzel, Jean Dautremay, Eric Ruf, Clément
Hervieu-Léger, Denis Podalydès et Eric Génovèse.
Stéphane Monteiro - Créateur son.
Musicien, performer électro, et ingénieur du son Stéphane Monteiro
a.k.a XTRONIK construit une électronique dense oscillant entre
electronica et textures digitales. Percussions noisy et bleep sifflants
se bousculent dans un univers où fragmentation et défragmentation
se combinent savamment pour créer des ambiances industrielles
ponctuées de mélodies digitales. Ses diverses expériences sonores
l’ont souvent amené à collaborer avec des vidéastes, plasticiens,
graphistes, artistes peintre, chorégraphes, ou encore metteur en
scène de théâtre.
Il est également membre actif et l’un des fondateurs du collectif
POS-K.com. Depuis novembre 2001, il est ingénieur du son dans les
auditoriums de la Bibliothèque Nationale de France en charge de la
sonorisation et enregistrement des manifestations culturelles
organisées dans ces divers sites.
Criss Niangouna- Comédien.
Criss Niangouna commence le théâtre dans les années 90 avec les
compagnies de Brazzaville : Cie Salaka, Cie Deso et le théâtre d'art
africain. Il fonde avec son frère Dieudonné la compagnie Les Bruits
de la Rue (Brazzaville). On a pu le voir dans de nombreux festivals : le
Carré, le Festival International de l'Acteur, Jucotej (Kinshasa),
Expression 7 (Brazzaville), les Rencontres Internationales de Théâtre
du Cameroun (Yaoundé), le festival de Carthage (Tunisie), le Festival
d'Avignon, le Festival des Francophonies en Limousin, le Festival des
Hurlants (Lyon), les Paroles d'Hiver (Bretagne),tout dernièrement il a
joué Le cœur des enfants léopards dans une mise en scène de
Dieudonné Niangouna au Tarmac de villette et Le Socle des vertiges
de Dieudonné Niangouna dans une mise en scène de l’auteur. Il
figure dans la distribution de la dernière création de Dieudonné
Niangouna, Shéda, programmé au Festival Avignon IN édition 2013.
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Licinio Da Costa
Amélie Cabrit
++! de production et de diffusion +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++!
Responsable
Chargée de production
+ 33 (0)1
+ 33 (0)1 40 31 31 99
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