seminaire zal « jeunes chercheurs
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SEMINAIRE ZAL « JEUNES CHERCHEURS » VOLUME DES RESUMES 4-6 NOVEMBRE 2003 GOUTELAS ZONE ATELIER BASSIN VERSANT DE LA LOIRE Organisateurs : Christèle BALLUT (UMR 6042) et Hervé CUBIZOLLE (UMR 5600, Université Jean Monet) Coordination ZAL : Joëlle BURNOUF (UMR 7041) et Manuel GARCIN (BRGM/ARN) Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Avant propos Du 04 au 06 novembre 2003, le premier séminaire réunissant les doctorants travaillant dans le cadre de la Zone Atelier Loire a eu lieu au château de Goutelas (département de la Loire). L’objectif principal du séminaire était de permettre aux jeunes chercheurs de présenter leurs travaux. Dans une ambiance conviviale, 16 présentations suivies de discussions constructives se sont succédées sur l’archéologie et les paléoenvironnements, sur les dynamiques hydrologiques actuelles et sur la gouvernance territoriale. Cette rencontre donna l’occasion de mettre en relation des étudiants-chercheurs œuvrant dans différents sites-ateliers du bassin et appartenant à diverses disciplines. Outre le tour d'horizon des thèses en cours, les responsables des sites ateliers et des axes transversaux ont présenté l'état de la recherche dans leurs domaines respectifs. Une sortie de terrain a été organisée le mercredi après-midi sur les sites de Vérines et du Verdier / la Plagnette à une vingtaine de kilomètres du lieu du séminaire. Nous y avons découvert des tourbières datées du Subboréal dont la genèse est directement liée à des aménagements hydrauliques. -2- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Liste des participants (Nota : Les noms des intervenants sont en gras) ARGUANT Jacqueline BALLUT Christèle BENARROUS Renaud ([email protected]) BLANCHARD Christophe ([email protected]) BURNOUF Joëlle CABANIS Manon ([email protected]) CARCAUD Nathalie CASTANET Cyril ([email protected]) CUBIZOLLE Hervé FONDRILLON Mélanie ([email protected]) GARCIN Manuel GEORGES Vincent ([email protected]) GRIVEL Stéphane (excusé) HUYGHUES DESPOINTES Franck ([email protected]) LIARD Morgane ([email protected]) MOREAU Anne ([email protected]) PINOTEAU Caroline ([email protected]) PORTERET Jérome ([email protected]) PRAT Béatrice ([email protected]) RUE Mathieu ([email protected]) TOURMAN Arnaud ([email protected]) VERDELLI Laura ([email protected]) -3- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Sommaire AVANT PROPOS _____________________________________________________________2 LISTE DES PARTICIPANTS _____________________________________________________3 INDEX DES RÉSUMÉS PAR AUTEUR ______________________________________________5 FONCTIONNEMENT ET DYNAMIQUE HOLOCÈNE DE LA TOURBIÈRE DE RIBAINS ET DES « LACS DU DEVÈS » __________________________________________________________6 Problématique __________________________________________________________________________ 6 Quelques résultats _______________________________________________________________________ 6 Conclusion ____________________________________________________________________________ 7 INTÉRÊT ET PERSPECTIVES D’UNE APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE POUR LES SCIENCES PALÉOENVIRONNEMENTALES : CARPOLOGIE, PALYNOLOGIE, XYLOLOGIE _____________8 Bibliographie___________________________________________________________________________ 8 LES ÉTUDES PALÉO-ENVIRONNEMENTALES EN FOREZ : L’IMPACT DES TRAVAUX ARCHÉOLOGIQUES __________________________________________________________9 Résumé _______________________________________________________________________________ 9 Bibliographie___________________________________________________________________________ 9 UTILISATION D’UN SIG POUR L’ÉTUDE DE LA VARIABILITÉ DES ÉLÉMENTS MAJEURS DISSOUS EN RELATION AVEC LA LITHOLOGIE DES BASSINS VERSANTS : BASSIN DE LA LOIRE _________________________________________________________________________11 Présentation des travaux en cours __________________________________________________________ Mise en place du SIG ___________________________________________________________________ Choix des cours d’eau ___________________________________________________________________ Choix des classes lithologiques____________________________________________________________ Analyse de la variabilité de la concentration dans les cours d’eau retenus ___________________________ Poursuite des travaux au cours de la thèse ___________________________________________________ Bibliographie__________________________________________________________________________ 11 11 11 11 12 12 12 LE RÔLE DES ZONES HUMIDES DANS LE FONCTIONNEMENT DES TETES DE BASSIN VERSANT DU MASSIF CENTRAL ORIENTAL (BASSINS VERSANTS DE LA MARE ET DU LIGNON, MONTS DU FOREZ ) _______________________________________________________________13 Démarche et méthodes __________________________________________________________________ Premiers résultats ______________________________________________________________________ Pistes de réflexion ______________________________________________________________________ Bibliographie__________________________________________________________________________ 13 14 14 14 INTERACTIONS SOCIÉTÉ/MILIEU DANS LA BRENNE DES ÉTANGS AUX PERIODES PRÉINDUSTRIELLES (INDRE) _____________________________________________________15 Du paysage imaginaire aux interactions société/milieu _________________________________________ 15 Métallurgie du fer et élevage spéculatif de la carpe ____________________________________________ 15 Bibliographie__________________________________________________________________________ 16 LE VAL D'ORLÉANS : DYNAMIQUE FLUVIALE TARDIGLACIAIRE ET HOLOCÈNE, INTERACTIONS ENTRE LES FACTEURS GÉODYNAMIQUES ET ANTHROPIQUES ____________17 Introduction___________________________________________________________________________ Méthodologie _________________________________________________________________________ Résultats _____________________________________________________________________________ Perspectives___________________________________________________________________________ Bibliographie__________________________________________________________________________ 17 17 17 18 18 CARACTÉRISATION ARCHÉOLOGIQUE DU SOL URBAIN (APPLICATION AU SITE DE TOURS) _19 Bibliographie__________________________________________________________________________ 20 -4- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 ETUDE GÉOARCHÉOLOGIQUE DE LA VALLÉE DE LA CLAISE TOURANGELLE, APPROCHE MORPHOSÉDIMENTAIRE ET PÉDOLOGIQUE ______________________________________22 Le contexte d’étude_____________________________________________________________________ Méthodologie _________________________________________________________________________ Réflexion_____________________________________________________________________________ Bibliographie__________________________________________________________________________ 22 22 23 23 UNE QUALIFICATION DE PATRIMOINE MONDIAL SUR UN ESPACE : LE VAL DE LOIRE. VERS UNE GOUVERNANCE TERRITORIALE ENVIRONNEMENTALE ? ________________________24 Bibliographie__________________________________________________________________________ 24 CONVERGENCES PARALLÈLES LE LONG D'UN AXE FLUVIAL : NATURA NATURANS ET NATURA NATURATA ________________________________________________________________25 Mise en valeur du patrimoine culturel fluvial à travers les politiques d'aménagement du territoire. _______ 25 Bibliographie__________________________________________________________________________ 26 DYNAMIQUE DE L'HABITAT ET DU PAYSAGE DANS LA VALLÉE DE LA VIENNE : LA CAS DU BOUCHARDAIS _____________________________________________________________27 Bibliographie__________________________________________________________________________ 28 LES ANTHROPOSYSTÈMES MARGINAUX EN LOIRE MOYENNE : MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS _______________________________________________________________29 Bibliographie__________________________________________________________________________ 30 Index des résumés par auteur Arnaud TOURMAN (4ème année de thèse)_____________________________________________ 6 Manon CABANIS (2ème année de thèse) ______________________________________________ 8 Béatrice PRAT (4ème année de thèse) ________________________________________________ 8 Vincent GEORGES (5ème année de thèse) ____________________________________________ 9 Christophe BLANCHARD (1ère année de thèse) _______________________________________ 11 Jérôme PORTERET (2ème année de thèse) ___________________________________________ 13 Renaud BENARROUS ( 3ème année de thèse) ________________________________________ 15 Cyril CASTANET (1ère année de thèse) ______________________________________________ 17 Mélanie FONDRILLON (3e année de thèse) __________________________________________ 19 Morgane LIARD (5ème année) ______________________________________________________ 22 Franck HUYGHUES DESPOINTES (2ème année de thèse) _______________________________ 24 Laura VERDELLI (2ème année de thèse) _____________________________________________ 25 Anne MOREAU (3ème année de thèse)_______________________________________________ 27 Stéphane GRIVEL (2ème année de thèse) ____________________________________________ 29 -5- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Fonctionnement et dynamique Holocène de la tourbière de Ribains et des « lacs du Devès » Arnaud TOURMAN (4ème année de thèse) C.R.E.N.A.M., 6 rue basse des Rives, 42023 Saint-Etienne CEDEX 2 [email protected] PROBLEMATIQUE Les différentes étapes de la mise en place du remplissage sédimentaire et turfigène des des tourbières au cours de l’Holocène se caractérisent par des processus géomorphologiques, pédologiques, hydrologiques ou encore phytosociologiques, révélateurs du fonctionnement du bassin versant. Aussi les modifications dans la dynamique de comblement révèlent t-elles des changements paléogéographiques à l’origine desquels se trouvent soit des changements climatiques, soit l’action des sociétés humaines. L’accent est mis sur le plateau du Devès, dans le Velay Occidental, séparant les bassins amonts de la Loire et de l’Allier. Ce vaste plateau basaltique d’une superficie d’environ 850 km², culminant à 1421 m est relativement bien homogène quant à ses caractéristiques morphostructurales et climatiques. La présence de tourbières de maars et de nombreuses dépressions circulaires tourbeuses, « les lacs du Devès », en font un cadre intéressant autant sur le plan paléoenvironnemental que sur l’étude comparative de leur dynamique actuelle. QUELQUES RESULTATS Dans ce travail deux types de sites sont à distinguer. Les tourbières de maars ainsi qu’une série de petites dépressions circulaires tourbeuses, les « lacs du Devès », dont la genèse reste inconnue. Les « lacs du Devès », trop petits pour être des maars, sont tous organisés de la même manière, aussi bien dans leur physionomie générale, dans les épaisseurs de matériel, que dans les faciès sédimentaires. Une première série de datations a déjà été réalisée sur deux de ces lacs à la base du démarrage de la tourbe, au contact avec les gleys sous-jacents. Ces dernières révèlent des dates très proches à cheval entre la fin du Boréal et le tout début de l’Atlantique. D’autres datations sont en cours sur un troisième lac, si celles-ci révèlent des dates similaires, compte tenu de la proximité géographique et de la grande homogéneité de ces sites, il n’est alors pas exclu que se soit en lien avec d’éventuelles modifications bioclimatiques. D’autres analyses prévues permettront peut-être de révéler une dynamique commune, du démarrage de ces tourbières à la période actuelle. L’étude de la dynamique de l’entourbement de la tourbière de maars de Ribains est plus complexe. Les premières observations réalisées à partir de carottages montrent une grande hétérogénéité stratigraphique. En effet, compte tenu de la superficie importante de cette tourbière (60 ha), il n’est pas étonnant de distinguer plusieurs ensembles fonctionnels. Le travail sur la dynamique actuelle de cette tourbière, réalisé à partir d’observations topographiques, pédologiques, hydrologiques et phytosociologiques, confirme le résultat obtenu au travers des carottages. De plus, la pression anthropique exercée en périphérie de la tourbière a occasionné un certain nombre de modifications dans la dynamique de cet écosystème tourbeux. La -6- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 principale étant d’ordre hydrologique puisque la tourbière s’est vue déconnectée de sa partie amont suite à un drainage profond de sa principale alimentation en eau, la rivière des Empèzes. Cette dernière étant conduite directement à l’exutoire. En conséquence, l’abaissement du niveau piézométrique en périphérie de ce drain est responsable d’une minéralisation progressive occasionnant un gradient pédogénique. Gradient observable également à travers la végétation. Ce phénomène est encore accentué par un pâturage extensif responsable d’une eutrophisation de ce même secteur. A contrario, dans la partie opposée à celle décrite précedemment, alimentée en eau par un réseau dense de sources, la plus éloignée des principales perturbations anthropiques et non pâturée, la tourbière est encore active et ne montre aucune trace sensible de minéralisation. Au travers de ce site il est donc possible de mettre en évidence un gradient dans le fonctionnement et la dynamique de cette tourbière et d’en extraire ainsi plusieurs étapes dans l’évolution possible de ce site. CONCLUSION Le croisement d’échelles entre étude paléoenvironnementale et dynamique actuelle est destiné à obtenir une meilleure connaissance du fonctionnement général et de la dynamique de ces tourbières du Devès à l’échelle de l’Holocène. Peut-être nous permettra t-elle de dégager certains événements bioclimatiques ou modifications anthropiques. Dans tout les cas, il va s’en dire qu’une meilleure compréhension du fonctionnement actuel de ces écosystèmes ne peut qu’améliorer la lisibilité de leurs changements passés. -7- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Intérêt et perspectives d’une approche pluridisciplinaire pour les sciences paléoenvironnementales : carpologie, palynologie, xylologie Manon CABANIS (2ème année de thèse) Centre d’Anthropologie, UMR 8555, CNRS, EHESS, UPS, UTM, 39, allées Jules Guesde 31000 Toulouse, [email protected] Béatrice PRAT (4ème année de thèse) Laboratoire de Géographie Physique UMR 6042 Maison de la Recherche 4, rue Ledru, 63057 Clermont-Ferrand Cedex 1, [email protected] Depuis 1997 a été mise en place une équipe pluridisciplinaire dans la partie amont du bassin versant de l’Allier (ZAL) associant des archéologues et des paléo-environnementalistes. Il s’agit d’éclairer les relations sociétés - milieux à la fois sur les hauteurs du Massif Central (Plateau des Dômes) et dans les bassins intra-montagnards (Limagnes) à l’échelle des cinq derniers millénaires. Dans ce cadre, nos études en palynologie (B. Prat) et en carpoxylologie (M. Cabanis) sont complémentaires. Le croisement des données obtenues grâce à l’étude des pollens, des graines et des charbons de bois permet d’apporter des informations paléoécologiques et/ou de livrer des données socio-économiques relatives aux sociétés anciennes. Une structure archéologique (fosse dépotoir gallo-romaine, Ilot de la Ferronnerie, Issoire, 63), un site archéologique de plaine et son bassin versant (opération Grande-Halle, paléolac de Sarliève, Cournon, 63) et enfin un site naturel de moyenne montagne (bas marais de Monchâtre, Orcines, 63) permettent déjà d’alimenter une réflexion croisée des disciplines sur des espaces différents et surtout dans différents contextes de prélèvement. Un tableau de synthèse type, de la structure archéologique au site naturel, pouvant s’adapter au changement de contexte est en cours d’élaboration. Ce dernier constitué de plusieurs entrées favorisera le croisement entre les données paléobotaniques, géomorphologiques, archéologiques et les sources historiques. Cette mise en commun des données paléoenvironnementales alimentera la réflexion et les connaissances dans une approche globale de la biodiversité et des paléopaysages. BIBLIOGRAPHIE Beaulieu J.-L., Pons A., Reille M., 1988. Histoire de la végétation, du climat et de l’action de l’homme dans le Massif central depuis 15 000 ans. In : Institut français de Pondichery travaux de la section sciences techniques XXX p. 27-32. Beaulieu J.-L., Pons A., Reille M., 1988. Histoire de la flore et de la végétation du Massif Central (France) depuis la fin de la dernière glaciation. In : Cahiers de Micropaléontologie, N.S., vol.3, n°4, CNRS édit., p. 5-36. Michelin Y., Vergne V., Denèfle M., Cohen J., 1996. Méthodologie pour une reconstitution paysagère ; la chaîne des Puys de la fin de l’empire romain à nos jours. In : L’homme et la Nature au Moyen Age, Errance (éd.), Actes du Colloque d’archéologie médiévale, Grenoble 1993, p. 57-62. -8- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Les études paléo-environnementales en Forez : l’impact des travaux archéologiques Vincent GEORGES (5ème année de thèse) INRAP/UMR5594, 6chemin de la goutte rouge 42510 BALBIGNY, [email protected] RESUME Depuis 1998, favoriser l’étude des paléo-environnements en mobilisant les données archéologiques est devenu l’un des fils directeurs de l’archéologie ligérienne. Une activité de terrain s’est développée en rassemblant environnementalistes et archéologues. Les séquences sédimentaires alluviales facilitent cette collaboration. Prospections, sondages extensifs ou sur transects sont les entrées en matières choisies pour la collecte des données la plus large possible. Une périodisation de l’occupation du sol en fonction de l’activité fluviale se met en place du Néolithique moyen au Moyen-âge. Des stratégies d’occupation se font jour à travers des cas précis ou des séries de gisements dont la contemporanéité a pu être établie. Sciences naturalistes et archéologie ouvrent la voie à une connaissance élargie des paléo-environnements en fonction des contraintes d’analyses de disciplines fondamentalement connexes. La plaine alluviale de la Loire dans le bassin du Forez concentre une part importante des interventions étendues à l’ensemble du bassin versant. En moyenne montagne la collaboration interdisciplinaire est moins évidente et spontanée du fait de l’absence de points d’observation communs. Néanmoins, des travaux de fonds parallèles gagnent à être confrontés pour restituer d’anciennes dynamiques paléoenvironnementales. Côté archéologie, des leviers territoriaux sont d’ores et déjà identifiés. La fabrication locale des haches polies en roche dure rentre dans cette catégorie. Caractériser des peuplements et des comportements collectifs sur des critères archéologiques apportent des éléments décisifs aux débats sur les environnements passés et le concept de développement durable. BIBLIOGRAPHIE Cubizolle et Georges 2001 : Hervé CUBIZOLLE et Vincent GEORGES, "L'évolution holocène de la plaine alluviale de la Loire dans le bassin du Forez (Massif-Central, France). Mise en évidence du potentiel géoargchéologique", Quaternaire, 12, (1-2), p. 53-67, 8 fig., 2 photos Cubizolle et Georges et coll. 2002 : Hervé Cubizolle et Vincent GEORGES avec la collaboration de Jacqueline Argant et Florence Petit, "Evolution morphosédimentaire des plaines alluviales de la Loire et de ses affluents dans le bassin du Forez (Massif Central français) depuis la fin du Würm", Histoire des rivières et des lacs de Lascaux à nos jours, Paris, Editions Errance, Paris, p. 63-70, 3 fig. Cubizolle, Georges et Argant sous presse : Hervé Cubizolle, Vincent GEORGES et Jacqueline ARGANT, "Changements environnementaux et sociétés humaines dans le Massif Central granitique au cours de l'Holocène : les enseignements des données archéométriques, Environmental changes and human activity in the eastern granitic Massif Central during the holocene (France) : the value of a multiproxy aproach", Colloque d’archéométrie organisé par le Groupe des méthodes pluridisciplinaire contribuant à l’archéologie, les 16-19 avril 2003 à Bordeaux (UMR 5060 IRAMAT CNRS) Georges 1998 : Vincent GEORGES, Essai de géographie historique dans le département de la Loire, Le Néolithique et l'Âge du Bronze, Mémoire de Maîtrise, à l'université de Bourgogne, 1998, t. 1 et 2 (corpus), 192 p., 360 p., et 107 pl. -9- Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Georges et Verrier 1998 : Vincent GEORGES et Jacques VERRIER, "Un site de l'Âge du Bronze (Bronze C/D) à Boisset-lès-Montrond (Loire)", Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques de la Loire, 1998, p. 75-81, 8 fig. Georges 1999 : Vincent GEORGES, Néolithique et Protohistoire, Approche géographie et historique dans le bassin supérieur de la Loire, Mémoire de D.E.A., à l'université de Bourgogne, 1999, 81 p., 55 pl., 1 tabl. Georges, Terrasse et Verrier 1999 : Vincent GEORGES, Yvon TERRASSE et Jacques VERRIER, "Compte rendu de découvertes néolithiques, protohistoriques et gallo-romaines dans le Sud de la plaine du Forez (Loire), Bull. du Groupe de recherches archéologiques de la Loire, 1999, p. 7380, 4 pl. Georges et Béfort 2003 :Vincent GEORGES et Jean-Claude BEFORT, "Un type de vase néolithique à embouchure angulée et son milieu ambiant à Lijay (Loire)", Bulletin de la Société Préhistorique Française, tome 3, tome 100, n° 4, p. 691-698, 4 fig. Georges, Verrier et Cubizolle à paraître : Vincent GEORGES, Jacques VERRIER et Hervé CUBIZOLLE, "Occupation humaine et dynamique fluviale de la Loire en Forez, du Néolithique à l'époque gallo-romaine (France, 42)", Table ronde de Molesme "Occupation et gestion des zones humides en Gaule au cours de l'Age du Fer, de l'Antiquité et du haut Moyen Age", 1999, C. Petit Ed. Georges et Cubizolle et coll., sous presse : Vincent GEORGES et Hervé CUBIZOLLE avec la collaboration de Jacqueline Argant, Philippe Bet, Paul Valette et Jacques Verrier, "Détection, détermination et interprétation des témoins archéologiques de la Loire en Forez (Massif Central, France) : vers une histoire du peuplement", Actes du Colloque "Fleuve 2" du PEVS : SEDD CNRS, Pratiques sociales et hydrosystèmes fluviaux, lacustres et palustres des sociétés préindustriels, Aix-en-Provence 8-10 avril 2002, Editions Errance, Paris. - 10 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Utilisation d’un SIG pour l’étude de la variabilité des éléments majeurs dissous en relation avec la lithologie des bassins versants : bassin de la Loire Christophe BLANCHARD (1ère année de thèse) Laboratoire de Géologie des Environnements Aquatiques Continentaux (GéEAC) Faculté des Sciences et Techniques - Parc de Grandmont, 37200 Tours [email protected] PRESENTATION DES TRAVAUX EN COURS Ce travail a commencé en DEA (Géosystèmes : Fonctionnements et ressources – Université Tours-Orléans) par la mise en place d’un SIG afin de caractériser des bassins versants à étudier (superficie, altitude moyenne, densité de population…). L’objectif du travail de thèse qui débute est la compréhension du fonctionnement des hydrosystèmes par le biais de l’analyse spatiale et temporelle des flux de matière dissoute. Notre étude porte sur les éléments majeurs dissous et dans un premier temps le silicium et le calcium, car l’impact anthropique est limité sur ces éléments. MISE EN PLACE DU SIG Les données regroupées dans le SIG sont : - La base de données de la carte géologique au 1 000 000ème du BRGM - La base de données de sol (Infosol) au 1 000 000ème de l’INRA - La base de données Carthage (réseau hydrographique) au 100 000ème de la DIREN et du MATE - La base de données des communes de l’INSEE CHOIX DES COURS D’EAU Le choix des cours d’eau étudiés s’est fait en fonction trois critères : il faut sans doute les mettre dans l’ordre des priorités qui pourrait être : - la superficie drainée par les stations retenues, moins de 1500 km², afin d’apporter une approche nouvelle à mi-chemin entre la parcelle et les grands bassins (Allier, Cher…), - la densité de population, afin de limiter l’impact des rejets des grandes villes nous avons fixé une limite à 50 hab/km2, - la disponibilité des mesures au sein du Réseau National de Bassin (RNB) avec un minimum de 12 mesures annuelles sur au moins trois années. Nous avons ainsi, dans un premier temps, retenu 28 bassins versants. CHOIX DES CLASSES LITHOLOGIQUES L’analyse spatiale de la lithologie permet de définir des classes lithologiques en relation avec la composition chimique des eaux de rivières. Les classes retenues pour les terrains sédimentaires du Bassin Parisien reprennent celles des études de Meybeck (1986, 2003) et nous avons établi notre propre classification pour les terrains cristallins (Massif Central et - 11 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Massif Armoricain). Nous avons donc retenu 9 classes lithologiques correspondant à des complexes sableux, crayeux, argileux, marneux, calcaires, carbonatés et à des roches magmatiques et métamorphiques acides, basiques et enfin une dernière classe, les schistes. Il est à présent nécessaire de réaliser une carte lithologique du Bassin de la Loire, en utilisant la base de données de la carte géologique au 1 000 000ème et en la recoupant avec les cartes au 50 000ème afin de faire correspondre aux ages un type de lithologie. Une autre approche est envisagée, qui devrait tenir compte de la base de données de la carte des sols au 1 000 000ème. Cette méthode prend en compte la lithologie superficielle (quelques mètres de profondeur) alors que la carte géologique ne tient compte que du substratum. ANALYSE DE LA VARIABILITE DE LA CONCENTRATION DANS LES COURS D’EAU RETENUS L’estimation des flux d’éléments dissous demande des précautions importantes car les concentrations de ces éléments ne sont mesurées qu’une fois par mois alors que les données de débits sont journalières. Nous sommes donc en train de développer une réflexion permettant d’estimer au mieux ces flux : soit en utilisant la formule suivante Flux = C * Q , soit en estimant la valeur de la concentration pour chaque jour Flux = 365 ∑C j =1 estimée *Q , dans ce dernier cas deux choix sont possibles : - soit estimer la concentration par une fonction de type C=f(Q), - soit par une fonction prenant en compte la variabilité saisonnière des concentrations de type « C=a*sin(2*П*t/365)+b*cos(2*П*t/365)+c » (où a, b et c sont des constantes du systèmes à déterminer) POURSUITE DES TRAVAUX AU COURS DE LA THESE L’objectif des travaux de la thèse est la « Modélisation des flux spécifiques de carbone, azote et phosphore dans le bassin Loire-Bretagne ». Ces recherches sont co-financées par la Région Centre et l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, sous la direction de M. Daniel Grimaud et Mme Florentina Moatar, et seront menées en collaboration avec l’INRA de Rennes, l’Université de Liège (Centre Environnement) et l’IFEN. Le but de ce travail est de faire le lien entre des modèles de pollution diffuse (appliqués à la taille de la parcelle) pour les nitrates et les phosphates et des modèles hydrologiques (appliqués à des bassins de grande taille) afin de proposer des outils pour l’Agence de l’Eau Loire Bretagne. BIBLIOGRAPHIE Meybeck M., 1986, Composition chimique des ruisseaux non pollués de France, Bulletin de la Société Géologique, volume 39, pages 3-77 Meybeck M., 2003, Global variability of daily total suspended solids and their fluxes in rivers, Global and planetary change, vol. 39, p. 65-93 - 12 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Le rôle des zones humides dans le fonctionnement des tetes de bassin versant du Massif Central oriental (Bassins versants de la Mare et du Lignon, Monts du Forez ) Jérôme PORTERET (2ème année de thèse) CRENAM, 6 rue Basse des Rives 42023 SAINT ETIENNE Cedex 2, [email protected] La connaissance de la ressource en eau, pour l’exploitation et la gestion des aquifères, fait l’objet d’une demande sociale de plus en plus forte dans les moyennes montagnes du NordEst du Massif Central. Bien que ces régions de socle granitique, essentiellement forestières, soient pourvues d’une eau abondante et de qualité, elles subissent une pression croissante de la demande urbaine. Le fonctionnement hydro-géomorphologique des têtes de réseau hydrographique doit être précisé, d’autant que les relations hydrauliques entre les tourbières, présentes en grand nombre dans les vallons et les fonds d'alvéoles au-dessus de 1000 m d'altitude, et leur bassin versant sont mal connues. La nature du stock d’eau de ces vastes zones humides fait même l’objet d’une polémique. Le progrès de cette connaissance passe donc par l’installation d’équipements pour compléter un dispositif de mesure existant peu développé pour les parties sommitales. L’analyse des données et la modélisation des relations entres les aquifères doit à terme permettre de proposer aux décideurs des pistes de réflexion pour la gestion de la ressource en eau. DEMARCHE ET METHODES Le travail s’articule à différentes échelles d’analyse. Il s’agit de déterminer le rôle hydrologique des volumes tourbeux au sein des bassins versants du Lignon et de la Mare (100 à 200 km2), mais également d’étudier les relations entre les différentes aquifères, dont les tourbières, au sein des têtes de bassin versant et enfin le préciser le fonctionnement hydraulique au sein de la masse tourbeuse. Pour cela nous combinons les méthodes de la géographie, de la géomorphologie, de l’hydrologie et de l’hydrogéologie. Les travaux déjà menés dans le cadre du programme CNRS Environnement, Vie et Sociétés – Milieux dans le bassin versant de la Loire ont permis d’acquérir une bonne connaissance des sites potentiels pour une telle étude. Les Monts du Forez constituent des terrains d’étude extrêmement favorables de part leur richesse en bassins versants tourbeux. D’autre part, la politique d’acquisition de sites tourbeux par le Conseil Général a permis de mettre en place une collaboration efficace et l’installation d’équipements de mesure. Les bassins versants expérimentaux ont été équipés par des pluviographes1 et des thermohydrographes2. Les débits à l’exutoire sont mesurés par des stations hydrométriques3. Des réseaux de piézomètres4 indiquent les variations des niveaux des aquifères. Les valeurs d’ETP et ETR jusqu’ici estimées par calcul, seront précisées par l’installation de bilanmètres, pyranomètres, anémomètres et psychromètres (méthode du bilan global d’énergie). 1 2 Pluviomètre à auget basculeur avec bac de réception de 2000 cm2 (Précis Mécanique) Sous grand abri météo à 1.5 m du sol (Richard instruments) 3 Codeur limnimétrique à flotteur Thalymèdes (OTT) dans un puit de tranquillisation en PVC perforé. 4 Tubes en PVC perforés de 50 mm de diamètre. - 13 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 PREMIERS RESULTATS Deux bassins versants expérimentaux représentatifs des têtes de réseau hydrographique des Monts du Forez ont été sélectionnés. Bassin versant du Chorsin, tourbières de Gourgon Situé sur les Hautes Chaumes du Forez, entre 1420 et 1004 m d’altitude (altitude moyenne de 1312 m), le bassin versant s’étend sur 638 hectares principalement couverts de landes (61%) et tourbières (13%). La période d’enregistrement des variables climatologiques n’étant pas encore assez longue, il n’est possible que de présenter le contexte général du massif. On notera le caractère montagnard marqué du climat, avec un enneigement long sous forme de congères, un nombre de jour de gel important et des précipitations qui semblent être comprises entre 1400 et 1600 mm. Les variations piézométriques pour le printemps et l’été 2003, mettent en évidence la diversité des réponses de la nappe au sein de la zone tourbeuse et ce en relation avec le contexte géomorphologique. Bassin versant du Chantereine amont, tourbière de la Prenarde Affluent de la Mare, il occupe 85.4 hectares entre 1120 m et 1240 m d’altitude. Dans un contexte forestier à près de 82% (hêtraie – sapinière, dominée par le sapin, et plantations de résineux, épicéas), les zones tourbeuses représentent une surface de 15 hectares (18%). Le démarrage de la turfigénèse pour la tourbière de la Prenarde, dont l’épaisseur atteint 2 m, a été daté de l’Atlantique (5200 BP). Après un an d’enregistrement, de juillet 2002 à juillet 2003, la température moyenne annuelle est de 6.9 °C et les précipitations s’élèvent à 1054 mm. Les calculs de l’ETP (formule de Serra) et de l’ETR (formule de Turc) sont respectivement de 532 et 443 mm. Seul le mois de juin est déficitaire, faisant apparaître un bilan hydrique excédentaire. Les variations des niveaux piézométriques au sein de la zone tourbeuse font apparaître deux types de situation. Dans la partie centrale, il est possible d’établir une connexion entre les précipitations et les variations de la nappe (ex : piézos 6 et 9). En périphérie la situation est tout autre. Le long des versants ouest bien développés le niveau de eau est constant au cours de l’année (piézo 11). A contrario, sur le court versant nord, la nappe s’abaisse rapidement à la fin du printemps. PISTES DE REFLEXION Les enseignements des variations piézométriques posent la question des relations entre les nappes de versant et la masse d’eau stockée dans la tourbe. Le rôle de l’arène granitique, notamment le rôle de l’épaisseur de matériel, doit être précisé dans le stockage de l’eau. A ce titre, une campagne de mesure des perméabilités sera conduite. Enfin, les données hydrométriques vont permettre de préciser le rôle des tourbières vis-à-vis des écoulements. BIBLIOGRAPHIE WASTIAUX C. 2000. Facteurs hydrologiques de la dégradation des tourbières hautes à sphaignes des Hautes-Fagnes, Thèse, Université de Liège. FRANCEZ A-J. 1990. Production primaire et accumulation de matière organique dans les tourbières à sphaignes des Monts du Forez. Influence des activités humaines sur leur évolution. Rapport de fin de contrat, CEREMCA MARTIN C. DIDON-LESCOT J-F. MARC V. 2002. Etude du fonctionnement hydrologique des zones humides du Mont-Lozere : L'exemple de la Tourbiere des Sagnes. Etudes de geographie physique, 29, 15 – 43 - 14 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Interactions société/milieu dans la Brenne des étangs aux periodes pré-industrielles (Indre) Renaud BENARROUS ( 3ème année de thèse) UMR 7041 - Equipe d'Archéologie environnementale. 21 allée de l'Université - CC 023, 92023 NANTERRE Cedex - [email protected] DU PAYSAGE IMAGINAIRE AUX INTERACTIONS SOCIETE/MILIEU Réputée pour ses qualités écologiques et paysagères, la Grande Brenne est aujourd’hui incluse dans un parc naturel régional. Avant de devenir un haut lieu du tourisme vert, cette zone humide continentale de plus de 50 000 hectares, a longtemps suscité le dépit des agronomes et des médecins. Accusée d’insalubrité dès le XVIIIe siècle, elle a fait l’objet de plusieurs projets d’assainissement. Tant bien que mal, la pisciculture en étangs, son activité traditionnelle, réussit à perdurer jusqu’à nos jours. Son histoire reste relativement peu connue et, aujourd’hui encore, est imprégnée d’une certaine tradition évoquant la colonisation et l’assainissement d’un marais naturel et inhabité par des moines hydrauliciens au cours du Moyen Age. Avec 2237 étangs, cette « région naturelle » de l’Indre figure parmi les grandes zones d’étangs d’Europe. La pisciculture est apparue au Moyen Age, période où des terroirs entiers comme la Sologne ou la Dombes, se sont spécialisés dans l’élevage du poisson (Benoit 1992, Guérin 1960, Hoffmann 1996). Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Pour comprendre la dynamique des relations société/milieu, nous avons choisi une échelle de temporalité longue (Burnouf 1998). Une approche globale a été privilégiée intégrant et confrontant les données les plus variées : les sources écrites médiévales, les sources planimétriques, les sources archéologiques, les données archéo-environnementales (datations C14/ analyses palynologiques de tourbières / recherches sur l’histoire de la carpe, le principal produit des étangs/ étude dendrochornologique sur des bois de bondes). Ce travail, inter et pluri disciplinaire, vise à comprendre la mise en place du paysage piscicole, et notamment à dater et identifier les grandes étapes d’une construction paysagère qui s’est opérée sur plus de 2000 ans. Les étangs, en tant que retenues d’eau artificielles, n’avaient jamais été des objets d’étude spécifiques. Les motifs de ces créations sont abordés à travers une recherche menée sur l’essor de la carpiculture au Moyen Age et les motivations économiques et les contraintes environnementales qui ont conduit à la spécialisation de terroirs entiers dans un élevage spéculatif du poisson destiné à approvisionner les agglomérations. Afin de vérifier la légendaire humidité de cet espace, une constitution paysagère des paysages prémédiévaux a pu voir le jour grâce à l’acquisition de nouvelles données archéologiques et paléoenvironnementales. METALLURGIE DU FER ET ELEVAGE SPECULATIF DE LA CARPE Les recherches ont révélé un patrimoine archéologique insoupçonné, notamment de nombreux sites antiques témoignant d’une fréquentation et d’une exploitation de la Brenne par les hommes de cette époque (Benarrous 2001-2003, Coulon 2001). Une vaste zone sidérurgique diachronique a ainsi pu être identifiée supposant la présence d’anciens massifs forestiers où les sociétés, dès l’âge du fer, se sont adonnées au charbonnage et à la transformation du minerai (Batardy et ali. 2001, Dieudonné-Glad 1996). Les étangs, loin d’être d’anciens marécages tourbeux, recèlent dans leur fond plusieurs de ces ateliers de réduction du fer mais aussi des structures maçonnées gallo-romaines. L’hypothèse d’un - 15 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 marais prémédiéval naturel et désolé est à présent douteuse. Celle d’un espace plutôt boisé semble aujourd’hui l’emporter. L’essor de la pisciculture, quant à lui, est plus tardif et répond peut-être moins aux contraintes morpho-pédologiques de la « formation géologique de Brenne » qu’à une impulsion économique. Les textes médiévaux attestent de l’existence d’étangs dès le XIVe siècle mais c’est au siècle suivant qu’une « explosion » de la documentation écrite révèle ces aménagements par dizaines. Toutefois leur présence en Brenne est légèrement plus ancienne. La création de l’étang du Grand Mez remonte en fait au Moyen Age central (datation C14 ; Visset, Cyprien 2002). La multiplication des étangs pourrait être associée à l’introduction de la carpe en France au plus tard au XIIIe siècle. Ce nouveau produit venu du centre de l’Europe a sensiblement dynamisé l’économie piscicole par les nouvelles stratégies du commerce du poisson d’étangs qu’il offrait (Benarrous, Marinval). C’est une véritable révolution piscicole qui s’opère entraînant une transformation du paysage qui semble presque achevée au XVIIe siècle. Le nombre d’étangs variera peu jusqu’à la révolution. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que la pisciculture prenne un nouvel essor. L’introduction d’une nouvelle espèce de poisson, la carpe, et l’exploitation des ressources forestières ont sensiblement contribué à faire du paysage de la Brenne ce qu’il est aujourd’hui. Cette zone humide est artificielle dans la mesure où l’homme l’a créée en y construisant de nombreux étangs dès le Moyen Age. BIBLIOGRAPHIE Batardy C., Buchsenschutz O., Dumasy F. 2001. Le Berry antique Atlas 2000 (21ème supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France). Benarrous R. 2001-2003. Rapport de prospection-inventaire, SRA, Orléans. Benarrous R., Marinval M.-C. inédit. La carpe en France, une espèce domestique : histoire de sa diffusion et de son élevage Benoît C. 1992. Les étangs de la Dombes au Moyen Age, Paris, éd. CTHS. Burnouf J. 1998. Du paysage imaginaire à l’interaction de l’homme et du milieu : l’environnement du village. Le village médiéval et son environnement. Etudes offertes à Jean-Marie Pesez, Paris, Publications de la Sorbonne. Coulon G. 2001. Quand la Brenne était romaine, Joué-lès-Tours, Alan Sutton. Devailly G. 1973. Le Berry du Xe au milieu du XIIIe, Etude politique, religieuse, sociale et économique, Paris, EPHE et Mouton. Dieudonné-Glad N. 1996. Exploitation minière et forestière : artisanat du fer et nature dans l’antiquité chez les Bituriges. L’homme et la nature au Moyen Age, Actes du V° Congrès International d’archéologie médiévale, Paris, Errance, p.222-227. Guérin I. 1960. La vie rurale en Sologne aux XIVe et XVe siècle, HPHE 6ème section, SEVPEN. Hoffmann R. 1996. Economic development and aquatic ecosystems in medieval Europe. The American Historical Review, 3, 101, p. 631-669. Cyprien A.-L., Visset L. 2002. La Brenne des étangs. Analyses palynologiques de deux sites : Le Grand Mez et le Blizon, inédit. - 16 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Le val d'Orléans : dynamique fluviale tardiglaciaire et holocène, interactions entre les facteurs géodynamiques et anthropiques Cyril CASTANET (1ère année de thèse) UMR CNRS 7041 Equipe 17 – Archéologie environnementale – 21 Allée de l'Université - 92023 Nanterre, E-mail : [email protected] INTRODUCTION Situé en Loire moyenne, le val d'Orléans constitue le premier grand élargissement du lit majeur ligérien depuis le bec d'Allier (Figure 1). Il résulte d'une incision plioquaternaire dans les formations tertiaires du bassin parisien par la Loire. L'accumulation alluvionnaire d'une épaisseur de 7 mètres se développe partiellement sur la formation karstique de Beauce. La plaine alluviale du val d'Orléans est perçue comme intégrative des facteurs géodynamiques, anthropiques et de leurs interactions au niveau du bassin versant amont et du val. Les principaux objectifs de cette recherche sont la caractérisation de la dynamique fluviale ligérienne tardiglaciaire et holocène, l'identification des paléoenvironnements fluviaux du val d'Orléans puis l'évaluation des facteurs géodynamiques, anthropiques et de leurs interactions dans le contrôle de cette dynamique. METHODOLOGIE L'évolution morphosédimentaire de la plaine alluviale de la Loire en val d'Orléans est étudiée selon une approche interdisciplinaire. Elle a demandé, jusqu'ici dans un contexte de prospection, des études géomorphologiques [carto-interprétation, photo-interprétation et télédétection], sédimentologiques [exploitation de la Banque de données du Sous-Sol BRGM (transects et cartes thématiques – Figure 1), relevés de coupes stratigraphiques] et l'analyse des sources documentaires puis archéologiques [base de données archéologiques]. L'utilisation d'un Système d'Information Géographique permet une mise en relation des données acquises (Méthodologie mise en place dans le cadre d'un DEA) . Figure 1 : Cadre géographique en val d'Orléans et méthodologie. RESULTATS La plaine alluviale du val d'Orléans comprend un ensemble de paléochenaux de la Loire (Figure 2). Leur identification résulte du constat d'une corrélation étroite entre des indices superficiels (hydrographiques, topographiques, phytosociologiques, anthropiques), des - 17 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 indices sédimentologiques (faciès de comblement de bras mort de la Loire: argiles, tourbes) et structuraux (incisions du substratum). Plusieurs générations de corps sédimentaires témoignent d'une construction polyphasée de la plaine alluviale associée à des dynamiques ligériennes successives. Un modèle d'organisation de la plaine alluviale selon une mosaïque de corps sédimentaires hétérochrones est proposé (Figure 2). Le contrôle de la dynamique fluviale, exclusivement assuré par les facteurs géodynamiques durant le Tardiglaciaire et la première moitié de l'Holocène, s'articule à l'interface des facteurs géodynamiques et anthropiques à partir du Néolithique. Ce modèle permet une lecture nouvelle du val d'Orléans en terme d'hétérogénéité du potentiel archéologique (Figure 2). Figure 2 : Les formations alluviales du val d'Orléans. PERSPECTIVES Cette recherche interdisciplinaire nécessite l'élaboration d'un cadre chronostratigraphique. Elle demande l'acquisition et l'étude des données géomorphologiques et sédimentologiques. Des transects tranversaux seront réalisés lors de campagnes de carottages et dans le cadre de fouilles en archéologie préventive. Ils permettront l'étude de la nature, de la granulométrie, de la structure des sédiments et du taux de sédimentation. La chronologie absolue des processus identifiés, adaptée au contexte sédimentaire, fera appel à des méthodes de biochronologie et de radiochronologie. Les études géomorphologiques et sédimentologiques couplées aux études paléoécologiques (palynologie) et archélogiques visent une analyse systémique de l'évolution des paléoenvironnements fluviaux du val d'Orléans et du contrôle de leur évolution sur le long terme (Tardiglaciaire et Holocène). BIBLIOGRAPHIE Burnouf, Carcaud, Cubizolle, Trément, Visset, Garcin, Sereyssol (2001) – Les relations sociétés/milieux physiques depuis la fin du Tardiglaciaire : les apports du programme Loire – in Quaternaire - Numéro 1-2, 2001, pp 5-13 Carcaud et al. (2002) – Géoarchéologie de la Loire moyenne et de ses marges (Région Centre) – Rapports de synthèse du PCR 1996-2002 publié sur http://zal.brgm.fr/ Castanet (2003) – Le Val d'Orléans : dynamique fluviale tardiglaciaire et holocène, interactions entre les facteurs géodynamiques et anthropiques – Rapport BRGM Garcin, Giot, Farjanel, Gourry, Kloppmann, Negrel (1999) – Eléments radiochronologiques et palynologiques sur les alluvions du lit majeur de la Loire moyenne, exemple du Val d'Avaray (Loiret-Cher, France) – in Académie des Sciences Paris, Sciences de la terre et des planètes. - 18 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Caractérisation archéologique (application au site de Tours) du sol urbain Mélanie FONDRILLON (3e année de thèse) Allocataire de recherche ACI "Ville", Laboratoire Archéologie et Territoires (U.M.R. 6575), 3, place Anatole France, 37000 TOURS, 16, rue Deslandes, 37000 Tours, [email protected] La thèse engagée a pour objet d’étude le sol urbain, défini comme l’ensemble du dépôt archéologique situé dans les centres historiques des villes et compris entre la surface actuelle et le toit des niveaux naturels. Le sol urbain est compris ici comme un objet d’étude à part entière et une source de l’histoire des villes au même titre que les sources écrites, planimétriques et architecturales. Dans un premier temps, l’étude a pour objectif de compléter l'interprétation fonctionnelle des couches archéologiques, sur le modèle des études entreprises depuis longtemps par les Préhistoriens anglo-saxons dans le cadre de la Behavorial Archaeology (Schiffer 1987, Goldberg et al. 1993) et poursuivies depuis par des archéologues historiens. Le postulat de départ, qui s’appuie sur des observations et des réflexions de divers chercheurs, est qu’il est possible de restituer l’histoire propre des couches archéologiques, notamment de connaître le type d’usage à l’origine de leur constitution (production, déposition) à partir de plusieurs données telles que l’organisation et la constitution internes des sédiments, associées au contexte dans lequel ils se sont déposés ou formés. J’ai pris le parti de réaliser cette étude à partir des constituants grossiers des couches archéologiques, pour la plupart supérieurs à 1.85 mm, provenant d’échantillons de 10 litres. L’échelle d’analyse choisie pour cette étude est celle employée par l’archéologue sur le terrain lors de son observation et de son interprétation des niveaux mis au jour. Le corpus d'étude est constitué, à ce jour, de 400 prélèvements. La mise en place d'un référentiel fonctionnel des couches archéologiques est réalisée à partir du modèle de classification utilisé de manière quasi systématique sur les sites archéologiques (couches d’abandon, d’occupations intérieure et extérieure, couches de remblai, de construction et de destruction de bâtiments) mais qui, en raison du matériel d’étude, sera modifié. Dans un deuxième temps, l’objectif est de restituer les modalités de formation et de transformation du sol, en se plaçant non plus à l’échelle de la couche mais à celle de la séquence, voire du sol urbain dans son ensemble. Cette notion de dynamique est empruntée aux pédologues pour lesquels le sol est par définition vivant (Stengel, Gelin 1998). On conçoit donc maintenant en Archéologie que les couches archéologiques ont évolué depuis leur constitution et leur utilisation. Il s’agit alors d’identifier tous les phénomènes qui biaisent la lecture du sol initial et, paradoxalement, d’étudier ces évènements dits « perturbateurs » qui peuvent témoigner des formes d’usage du lieu par les habitants ou au contraire de son abandon. Au-delà de la caractérisation de l’ensemble du dépôt anthropique urbain, le but est d’aider à la compréhension des niveaux peu ou pas lisibles stratigraphiquement et qui s’intercalent entre des périodes d’occupation urbaine attestée, très nettement identifiables par les différents types de sources à disposition : il s’agit par exemple des terres noires (Terres noires 2000, Galinié 2002, Guyard 2003), mais aussi de tous les niveaux épais et en apparence (à l’œil nu) homogènes de bas en haut, que l’on rencontre sur la quasi totalité des sites urbains et qui sont difficilement interprétables. - 19 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Ainsi, les critères d’observation et d’interprétation utilisés en Archéologie (couleur, constituants visibles à l’œil nu et souvent les plus flagrants, texture et contexte archéologique) sont inopérants face à ces dépôts en apparence homogènes (Cammas et al. 1995, Macphail 1994). La méthode utilisée dans le cadre de cette thèse permet, en collaboration avec des disciplines telles que la pédologie et la sédimentologie, de proposer une définition plus rigoureuse de la constitution interne des dépôts archéologiques, grâce à des critères comme la présence ou l’absence de certains types de constituants, le taux de chacun des constituants dans la couche, la taille et le poids des éléments ainsi que le degré d’altération. Outre l’analyse de ces niveaux énigmatiques, au centre de l’étude, la thèse prend en compte des niveaux bien stratifiés et bien interprétés pour deux raisons : la première est que ces couches servent à constituer le référentiel fonctionnel évoqué précédemment ; la deuxième raison est qu’il est possible de mettre en évidence la présence de constituants susceptibles d’en modifier l’interprétation. L’intérêt de l’étude est donc à deux niveaux : le premier est général par la mise en place d’une méthodologie et de principes généraux, le second est plus ponctuel par l’application de cette méthodologie à un cas précis de formation du sol urbain, celui de la ville de Tours. Les résultats attendus pour cette thèse sont d’ordre historique. BIBLIOGRAPHIE Audouze F., Farigny C. 1988, Archéologie et sédiment. La sédimentologie en question, dans dossier « Archéologie et sédiments », Les Nouvelles de l’archéologie, 31 : 5-6. Barles S., Breysse D., Guillerme A., Leyval C. 1999, Le sol urbain, collection Villes, Anthropos, Paris : 282 p. Binford L.R. 1981, Bones, ancient men and modern myths, Academic Press, New York, 320 p. Brochier J.-L. 1988, Les sédiments : documents archéologiques, dans dossier « Archéologie et sédiments », Les Nouvelles de l’Archéologie, 31 : 15-17. Cammas C., Champagne F., David C., Desachy B., Guyard L. 1995, Le problème des « terres noires » sur les sites urbains tardo-antiques et médiévaux : réflexions et propositions méthodologiques à partir de l’exemple du Collège de France à Paris, Les Nouvelles de l’Archéologie, 61 : 22-29. Courty M. -A., Goldberg P. et Macphail R. 1989, Soils and micromorphology in archaeology, Cambridge University Press, 344 p. Desachy B. 2000, « Terres noires » du Collège de France (Paris) : traitement par analyse factorielle des comptages en poids de fragments de matériaux de construction, dans Terres noires, 1, Documents Sciences de la Ville, 6, Maison des Sciences de la Ville, Tours : 77-82. Galinié H. 2000, Ville, espace urbain et archéologie, Maison des sciences de la ville, de l’Urbanisme et des Paysages, C.N.R.S. 1835-Université de Tours, collection Sciences de la Ville, 16, Tours, 128 p. Galinié H. 2002, L’entre-deux : les terres noires des cités, dans Beaujard B., La naissance de la ville chrétienne, mélanges en hommage à N. Gauthier, collection Perspectives « Villes et Territoires », 1, M.S.H. Villes et Territoires : 97-105. Galinié H., Randoin B. 1979, Les archives du sol à Tours : survie et avenir de l’archéologie de la ville, L.A.U.T., Tours, 63 p. Goldberg P. , Nash D.T., Petraglia M.D. 1993, Formation processes in archaeological context, Monographs in world archaeology, Madison, Prehistory Press, 188 p. Guyard L. 2000, Etudes quantitatives du mobilier contenu dans les terres noires d’un secteur de la fouille du Collège de France (Paris 5e), dans Terres noires, 1, Documents Sciences de la Ville, 6, Maison des Sciences de la Ville, Tours : 73-76. Guyard L. 2003, Le Collège de France,(Paris), Du quartier gallo-romain au Quartier latin, DAF 95, Paris 2003. Macphail R.I. 1994, The reworking of urban stratigraphy by human and natural processes, dans A.R. Hall, H.K. Kenward, Urban-Rural connexions : perspectives from environmental archaeology, Symposia of the Association for Environmental Archaeology, 12, Oxbow Books, Oxford : 13-43. Rosen A.M. 1986, Cities of clay. Geoarchaeology of tells, University of Chicago Press, Chicago, 167 p. - 20 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Schiffer M.B. 1987, Formation Processes of the Archaeological Record, University of New Mexico,Press, Albuquerque, 428 p. Stengel P., Gelin S. 1998, Sol : interface fragile, coll. « Mieux comprendre », I.N.R.A., Versailles : 222 p. Terres noires 2000, Terres noires1, Documents Sciences de la Ville, 6, Maison des Sciences de la Ville, de l’Urbanisme et des Paysages, C.N.R.S. U.M.S.1835-Université de Tours, Tours, 119 p. Roskams S. 2000., Interpreting stratigraphy, Site evaluation, recording procedures and stratigraphic analysis, Papers presented to the Interpreting stratigraphy Conferences (1993-1997), BAR International Series 910, Oxford 2000. - 21 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Etude géoarchéologique de la vallée de la Claise tourangelle, approche morphosédimentaire et pédologique Morgane LIARD (5ème année) C.O.S.T.E.L. UMR 6554, Université de Rennes II, département de géographie, UFR Sciences Sociales, place du recteur Henri le Moal, 35043 Rennes cedex. [email protected] LE CONTEXTE D’ETUDE Cette étude s’inscrit dans le cadre des travaux du Projet Collectif de Recherche « Géoarchéologie de la Loire moyenne et de ses marges », dirigée par Nathalie Carcaud. La vallée de la Claise constitue l’une des fenêtres d’étude du P.C.R.. La vallée de la Claise est étudiée depuis plusieurs dizaines d’années par les préhistoriens tourangeaux. En effet, cette petite vallée du sud Touraine présente des sites du Néolithique Final, ainsi que des sites du Paléolithique Supérieur de plein air (Aubry à paraître) d’un grand intérêt dans le contexte préhistorique régional. Des campagnes de prospection récentes ainsi qu’un certain nombre de fouilles programmées ont permis d’affiner la connaissance des sites. Pour nombre d’entre eux il s’agit « d’ateliers », contenant principalement des vestiges de taille du silex et parfois des vestiges d’une occupation, sous la forme de fragments de poterie, de traces de foyers ou de structures en creux . Si les études techno-lithiques portant sur le matériel des sites sont bien avancées, la connaissance du contexte paléoenvironnemental de ces sites ne l’est pas quant à elle. En effet, aucune étude n’avait été entamée dans ce sens jusqu’à l’année 1998. A partir de cette date plusieurs initiatives ont été prises. En premier lieu, le suivi des fouilles programmées et le relevé systématique de l’information sédimentaire et pédologique issue des coupes et sondages effectués dans et à proximité des sites, et en parallèle l’étude géomorphologique de la vallée de la Claise tourangelle, à partir des données géographiques disponibles. METHODOLOGIE Le schéma suivant présente les objets et méthodes d’étude aux deux échelles d’observation utilisées dans cette étude. L’ensemble de la réflexion entamée s’échelonne en effet sur deux niveaux, celui de la vallée, à l’échelle des Unités Spatiales Fonctionnelles, qui regroupent des observations d’ordre local, et celui micro-local des sites et des unités topographiques de base. Les U.S.F.A. sont créées à la suite de l’étude des documents cartographiques contenant l’information topographique, géologique et archéologique. Une fois ces espaces sélectionnés, pour leurs caractéristiques à la fois géomorphologiques et archéologiques, ils font l’objet d’observations et de relevés de terrain précis. Ces données analysées, une première interprétation du fonctionnement morphodynamique et pédosédimentaire est esquissée, en tenant compte du contexte d’anthropisation. - 22 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Figure 1 : Schéma méthodologique REFLEXION L’exemple d’une Unité Spatiale Fonctionnelle, celle « des versants longs et ateliers du Néolithique Final » est présentée, et plus précisement deux versants occupés par les populations du Néolithique Final. Leurs présence s’incrit dans les archives que constituent les sols de manière différente sur les deux versants, selon le type d’activités menées effectivement sur ces espaces, et selon les caractéristiques initiales des sols concernés. La notion « d’impact anthropique » est discutée à partir de ces observations, en insistant sur l’importance de la connaissance des activités anthropiques et de la nature des sols dans son évaluation. *Le SCAN 25 et la BD alti ont été prêtés par l’Institut Géographique National le temps de ces travaux de thèse. BIBLIOGRAPHIE Aubry T., Walter B., Almeida M., Liard M., Neves M.J. à paraître – Approche fonctionnelle des sites dits d’atelier : l’exemple des occupations solutréennes et badegouliennes du site des Maitreaux (Indre et Loire, France). Publication des actes du colloque de la Société Préhistorique Française des 24 et 25 nov. 2000, à Nanterre. Millet-Richard L.A., Liard M., Martinaud M. 2000 . Compte rendu de la campagne de sondages effectués sur le site de la Grasse Coue à Abilly. Bulletin des Amis du musée de préhistoire du Grand Pressigny, n° 51, p.13-26. Primault J. et Liard M. 2002 . Le Lavier, Chaumussay (Indre et Loire). Bulletin des Amis du Musée de Préhistoire du Grand Pressigny, n° 53, p.19-25. - 23 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Une qualification de patrimoine mondial sur un espace : le val de loire. Vers une gouvernance territoriale environnementale ? Franck HUYGHUES DESPOINTES (2ème année de thèse) Laboratoire Ville Société Territoire, Bat. C. Parc Grandmont 37 200 Tours, [email protected] Cette communication se proposait dans un premier temps de présenter le contexte historique de cette recherche tout en définissant le terrain du site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en novembre 2000, à savoir le val de Loire de Sully-surLoire en amont à Chalonnes-sur-Loire en aval. Dans un second temps nous présentions notre regard, l’angle d’approche de cette étude, notamment par le biais de notre discipline. Des hypothèses de recherche ont été échaffaudées, hypothèses amenées à évoluer dans le temps au fil de la recherche. Le point final de cette communication étant d’annoncer le stade de cette recherche et l’orientation à venir. Cette interrogation est née au cours de notre année de Diplôme d’Etudes Approfondies. La question que nous nous posions alors était : qu’est-ce que l’inscription change ou doit changer ? Ce questionnement nous conduisait à une analyse en termes d’attentes et d’effets. La méthode utilisée, à savoir la réalisation d’entretiens semi-directifs et la veille scientifique du terrain de recherche, a permis d’obtenir des discours différenciés sur le val de Loire. Ces premiers résultats ont constitué la matière première à l’origine de ce travail de thèse. Nous sommes ensuite arrivé à cette idée de gouvernance territoriale environnementale, en raison de la configuration du site patrimoine mondial, à la fois interrégional et proposant un dispositif original de gestion d’un territoire. Il faudra voir comment et pourquoi cette inscription joue comme une ressource qui agit et produit un territoire de l’action publique (lequel ?), mettant en scène quels acteurs (lesquels publics, privés) et ayant quel contenu (patrimoine, environnement …). Le travail de doctorat s’articule actuellement autour de trois points principaux : - la mise sur agenda de la politique Loire en retraçant son processus à partir des années 1960 et en mettant en perspective l’inscription du val de Loire sur la Liste du patrimoine mondial au sein de cet agenda. - la définition exhaustive des systèmes d’acteurs en jeu dans le cadre de cette politique, les outils mobilisés ainsi que les résultats attendus. - et enfin mesurer et proposer une analyse des effets de cette politique au regard de la protection et de la gestion environnementale de cet espace : en quoi la mise en patrimoine du val de Loire conduit ou non à la constitution d’une gouvernance environnementale ? BIBLIOGRAPHIE Boddaert A. 1990. La Loire déchirée. Ed. de la Nouvelle République du Centre Ouest. 144 p. Chiappero D. 1996 . Patrimoine ligérien et développement urbain. Thèse d’aménagement sous la dir. de S. Thibault. 537 p. Knoepfel P., Larrue C., Varone F. 2001. Analyse et pilotage des politiques publiques. Helbing et Lichtenhahn. 398 p. Larrue C. 2000. Analyser les politiques publiques d’environnement. L’Harmattan, 207 p. Theys J. 1993. L’environnement à la recherche d’une définition. Notes de méthodes n°1 IFEN. 46 p. - 24 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Convergences parallèles le long d'un axe fluvial : natura naturans et natura naturata Laura VERDELLI (2ème année de thèse) Laboratoire Ville Société Territoire – Université de Tours – Batiment C1 – Parc Grandmont - 37200 Tours, [email protected] MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE CULTUREL FLUVIAL A TRAVERS LES POLITIQUES D'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE. Une comparaison entre différents pays européens L'objet principal de la recherche est le mode d'intervention de la variable "culture/infrastructure culturelle" dans le projet territorial. Comment l'aménagement peut suivre ou promouvoir les changements et traduire dans l'espace une transformation physique de type culturel. Cette influence est recherchée par le biais de la comparaison entre cas où les enjeux "habituels" de développement se confrontent avec l'entrée en jeu d'intérêts liés aux aspects culturels et paysagers. Notamment dans quatre cas fluviaux en Europe, inscrits dans les listes de l’UNESCO, et qui partagent en gros les mêmes problématiques : la Haute Vallée du Douro au Portugal, le Val de Loire, la Vallée du Ticino et la Vallée de l’Adda en Italie. La confrontation entre ces différents pays est, en particulier, très riche en raison des différents niveaux réciproques de décentralisation et donc d'échelles territoriales et d'acteurs institutionnels. Les aspects spécifiques de chaque cas seront mis en évidence à travers l'analyse de la mutation dans la production et dans l'utilisation du territoire. Territoire où les composantes culture, qualité du paysage/environnement, qualité de la vie, exercent un poids de plus en plus fort. Tout en sachant qu'il n’y a pas lieu aujourd’hui de conserver en l’état notre environnement culturel et paysager en le figeant artificiellement à un niveau particulier d’évolution, mais bien au contraire d’en réorganiser l’évolution. Tous les exemples choisis ont subi la désaffectation du fleuve en tant qu’axe infrastructurel (de transport et économique) et sont aujourd’hui en train de le restructurer et revitaliser, à travers l’aménagement d’infrastructures culturelles (en recourrant à la notion de patrimoine culturel). Les berges des fleuves peuvent devenir des espaces privilégiés de ces types d'actions puisqu'il s'agit de territoires non, ou non plus, revendiqués par les activités humaines et donc potentiellement à l'écart des conflits relatifs à l'affectation. Ce qui caractérise ces tronçons de fleuve, en particulier, c’est la tentative de concilier un aspect du territoire fortement anthropisé avec un aspect encore très naturel, mais où la nature est presque entièrement naturata, c'est à dire dressée par les activités de l'homme au cours des siècles. Le tout dans un cadre où les mots faisant référence à l’anthropisation du territoire disparaissent des discours affichés. Le cas du Val de Loire en est emblématique avec son projet de métropole-jardin des années '70 – qui à l'époque était presque révolutionnaire, exactement à cause de l'association hasardeuse d'urbain et naturel – et qui, aujourd'hui, pose plutôt l’accent sur le paysage "durable", associé à l'idée de patrimoine, dans un cadre prétendu de dé-densification de l'habitat. - 25 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Les volontés et les nécessités de développement infrastructurel se composent avec les idées de respect du territoire, du paysage culturel, de l'exploitation d'un espace "vierge", spontané qui n'est pas encore nécessairement territoire. Ces situations posent, parfois, des contradictions évidentes comme dans le cas de la Vallée du Ticino, où l’insertion par l’UNESCO dans la liste des réserves de la biosphère s’applique à un territoire fortement habité et où existe un aéroport international. La recherche se déroule principalement le long de deux axes. Un axe théorique, qui est celui de la construction d’une idée : comment reconstruire/réinventer une infrastructure qui a perdu toute raison ayant permis son développement. Aspect pour lequel un appui valable peut être fourni par l'exemple emblématique de la Route 66 aux EUA, route qui traverse le pays de Chicago – Illinois - à Santa Monica – Californie - et qui incarne le mythe de la conquête de l’Ouest, et qui, après avoir perdu toute utilité comme infrastructure de transport, doublée, au four et à mesure, par les autoroutes, à été transformé en Parc National. Une tournure inédite, qui s'applique aux connaissances autant qu'aux objets patrimoniaux traditionnels, s'impose, celle de "mise en public", "Cette approche emprunte sans doute aux procédés qui reposent sur la création des restitutions in situ. Leur principe général étant d'intervenir sur des sites et d'en valoriser les éléments patrimoniaux en les intégrant dans un espace imaginaire qui a ses coordonnées sur un territoire aménagé à cet effet. Cette forme "d'urbanisme patrimonial" a imposé une nouvelle pédagogie culturelle, un dispositif et une esthétique, en même temps qu'elle multiplie les "hauts lieux de proximité" du tourisme vert et/ou culturel."* Un axe pratique : l’application sur le territoire et sur les politiques d’aménagement de ces théories, dans des cas spécifiques. Comment cette nouvelle orientation/aspiration amène à des changements concrets dans l’aménagement du territoire et dans sa conception. Comment projeter ces éléments dans le futur et institutionnaliser les souhaits de mise en valeur des patrimoines dans les politiques publiques d'aménagement. Dans ce cadre rentre aussi, comme facteur structurant, l’analyse des comportements des différentes catégories d'acteurs qui agissent sur le territoire : économiques, culturels, institutionnels, etc. Ces composantes, à la base de la construction matérielle du territoire, même en n'étant pas directement responsables des politiques d’aménagement, exercent une influence très forte et orientent les planificateurs. Les quatre exemples dans les trois différents pays ont été choisis en faisant référence aux volontés affichées de mettre en oeuvre des politiques spécifiques au patrimoine culturel, volontés déjà explicites dans les candidatures aux inscriptions dans les listes de l'UNESCO. BIBLIOGRAPHIE Audrerie D. 1997. La notion et la protection du patrimoine. Paris : PUF – p. 127. (que sais-je ? n. 3304) * Donnat O. (sous la direction de). 2003. Regards croisés sur les pratiques culturelles. Paris : La Documentation française – p. 348 Les institutions culturelles au plus près du public. 2002. Paris : La Documentation française – p. 279. – (conférences et colloques - Journées d'étude organisées au musée du Louvre les 21 et 22 mars 2002). Jeudy H.P. 2001. La machinerie patrimoniale. – Paris : sens & tonka – p. 127. - (essai 10/Vingt) Lazzarotti O. 2003. Tourisme et patrimoine : ad augusta per angustia. p. 91-110 – in : Tourisme et patrimoine . – Annales de Géographie. – n. 629 janvier-février Origet du Cluzeau C. 2000. Le tourisme culturel. – Paris : PUF - p. 126. - (que sais-je ? n. 3389) Patrimoine et tourisme – Dossier. 1997. p. 42-89 – in : Urbanisme, le magazine international de la ville . – n. 295 juillet-août - 26 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Dynamique de l'habitat et du paysage dans la vallée de la Vienne : la cas du Bouchardais Anne MOREAU (3ème année de thèse) Laboratoire Archéologie et Territoires, UMR 6575, 3 Place Anatole France, 37000 Tours, [email protected] Ce travail de recherche a pour objet la dynamique de l'habitat et du paysage autour de l'IleBouchard (Indre-et-Loire). Le secteur d'étude s'insère dans un rectangle de 10 kilomètres sur 4 environ, comprenant les communes de Tavant, l'Ile-Bouchard et Crouzilles, dont les territoires sont bordés ou traversés par la Vienne, affluent de la Loire. La problématique générale de ce sujet de recherche vise à la compréhension des processus de transformation de l'habitat et du paysage sur la longue durée, à micro-échelle. Le choix d'appréhender ces processus de transformation à l'échelle locale autorise non seulement la prise en compte de la longue durée (préhistoire/19e) mais permet également de considérer plusieurs types de sources dont trois sont principalement mises en œuvre : les sources écrites, planimétriques et archéologiques. Le corpus des données archéologiques de départ étant constitué uniquement des résultats des opérations diverses et variées menées dans le secteur, au gré des travaux d'aménagement, deux campagnes de prospections archéologiques ont été effectuées dans le but d'étoffer et d'homogénéiser le corpus. Les prospections ont couvert deux transects traversant les communes de Tavant et Crouzilles dans le sens nord-sud. Ces transects ont été implantés de manière à couvrir une grande diversité géomorphologique et ce, dans le but d'étudier la répartition des sites en fonction du milieu. Les prospections ont permis de mettre en évidence l'importance de l'occupation protohistorique, totalement sous-estimée jusqu'à maintenant (MOREAU 2002). La période gallo-romaine (haut Empire) reste cependant la période la plus représentée, notamment à Crouzilles qui bénéficie de la présence du site antique de Mougon (BELLET et al. 1999, VALLE-TOULIER 1976, SCHWEITZ et al. 1986). L'occupation du haut Moyen Age est peu importante : aucune trace évidente d'habitat n'a été relevée à Tavant et seul un site potentiel a été repéré en prospection à Crouzilles. Les autres vestiges du haut Moyen Age, connus par les fouilles anciennes, sont les nécropoles mérovingiennes de Crouzilles et de Mougon situées au coeur des agglomérations actuelles (PHILIPPON et al. 1966, HUBERT 1984). Dans le cas de Crouzilles, on peut légitimement penser que l'habitat du haut Moyen Age se trouve sous l'habitat actuel, ce qui reste cependant à démontrer. Les résultats préliminaires des prospections effectués en bordure de Vienne sur la commune de Crouzilles ont suscité diverses interrogations directement en rapport avec le cours d'eau, ses fluctuations et le site de Mougon. On savait déjà que celui-ci avait été en partie entamé par le fleuve (VALLEE-TOULIER 1976) puisqu'un puits a été retrouvé dans le lit majeur de la Vienne (SERGENT 1973, C.P.A.T 1974). De plus, la découverte d'une grande quantité de mobilier gallo-romain, roulé, environ 1 km plus en aval du site (MOREAU 2002) laisse penser qu'un tronçon du site aurait pu avoir été emporté par le cours d'eau et redéposé quelques mètres en aval. L'étude des documents planimétriques (carte IGN, photographies aériennes et image satellite) a révélé un certain nombre de paléochenaux dont la plupart sont assimilables à d'anciens cours de la Vienne. On peut alors envisager un cours de la Vienne totalement différent du cours actuel, qui aurait brusquement changé de tracé, ce qui permettrait d'expliquer le phénomène de redéposition partielle du site. Peut être faut-il - 27 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 également invoquer les divagations du fleuve comme cause de l'abandon du site au IIe siècle... BIBLIOGRAPHIE Bellet M-E., Cribellier C., Ferdière A., Krausz S.- Agglomérations antiques en Région Centre, vol.1, 17e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF/ARCHEA, Tours, 1999, 139-144 Centre de Prospection Archéologique de Tours (C.P.A.T) – Etude préliminaire à la prospection du site de Mougon (commune de Crouzilles, Indre-et-Loire), M.S.A.T, Tome VIII, Recueil d’études archéologiques, Tours, 1974, 33-40 Hubert M.- Un cimetière du haut Moyen Age à Crouzilles, B.S.A.T, Tome XL, Tours, 1984, 895-901 Moreau A.- Rapport de prospection à Tavant et Crouzilles (Indre-et-Loire), 1 vol., dactyl., S.R.A Centre, 2002 Philippon A., RivièreJ., Monneteau M.- La nécropole mérovingienne de Mougon, commune de Crouzilles (première campagne de fouilles 1966), B.S.A.T, Tome XXXIV, Tours, 1966, 365-373 Schweitz D., Toulier C. et B., Ferdière A., Fehrnbach X., Blanc P-M. - L'atelier de potier de Mougon (Crouzilles, Indre-et-Loire), Revue Archéologique du Centre de la France, Tome 25, FERACF, Tours, 1986, 37-77 Sergent J-L.- Rapport provisoire de fouille de sauvetage de Mougon, dactyl., 1973, SRA Centre, Orléans Vallée C., Toulier B.- Contribution à l’étude du site de Mougon, mémoire de maîtrise préparé sous la direction de L.Foucher, R.Chevallier, 2 vol., dactyl., Université François Rabelais, Tours, 1976 - 28 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 Les anthroposystèmes marginaux moyenne : méthodologie et résultats en Loire Stéphane GRIVEL (2ème année de thèse) Laboratoire de Géographie physique CNRS UMR 8591, 1 place Aristide Briand 92195 Meudon cedex, mail : [email protected] ou [email protected] . Université Paris VIII – Département de Géographie La communication porte sur les travaux en cours en Loire moyenne au sein de l’Action Transversale « Anthroposystème marginaux » coordonnée par Mme Emmanuèle Gautier (co directrice de la thèse). Dans le cadre de la thèse, depuis 2002, le site de la Réserve Naturelle du Val de Loire (entre La Charité-sur-Loire et Tracy-sur-Loire) a été sélectionné pour son linéaire de 20 kilomètres au sein duquel se trouve une grande diversité de mésoformes fluviales (îles, francs-bords, bras secondaires..). La réserve sert de zone d’expérimentation à une approche pluridisciplinaire afin de mieux comprendre le fonctionnement hydro-géomorphologique du fleuve et de ses marges, notamment de cette Loire des îles très peu étudiée jusqu’à présent. fig.1 : Comment se sont développées ces différentes formes fluviales ? La démarche géographique se focalise donc sur l’évolution des îles et chenaux secondaires en mettant en place une méthodologie reposant sur : 1). La création d’une base de donnée intégrée dans un Système d’Information Géographique (S.I.G.) permet d’analyser l’évolution du lit de la Loire à travers ses formes fluviales et ses cortèges floristiques sur un siècle et demi. A moyenne échelle, on caractérise ainsi les rythmes d’évolution par érosion et sédimentation des formes fluviales. A titre d’exemple, le rythme de formation des îles s’est accru depuis 1960 avec 4 hectares d’îles gagnées par an contre 1,4 ha/an avant 1960. Une typologie d’évolution des îles est également réalisée par cette analyse spatiale (migration aval, latérale ou amont, raccordement, stabilisation définitive, apparition, disparition). Cette base de données réactualisable constitue un outil pratique pour les gestionnaires du fleuve : suivi continu des îles identifiées, mise en valeur des sites prioritaires pour des interventions d’entretien, cartographies thématiques et pédagogiques etc.. - 29 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 fig.2 : Une base de données riche et réactualisable dédiée à l’étude des formes fluviales 2). L’approche à grande échelle repose sur l’établissement de transects topographiques précis sur lesquels sont mis en relation d’une part, le contexte hydrogéomorphologique (genèse de l’unité, fréquence de submersion et type de sédiments déposés) et d’autre part, les cortèges floristiques. La comparaison de même transects à des dates différentes apporte son complément d’analyse quant à l’évolution topographique du lit : enfoncement du bras principal, perchement de bras secondaires, vitesse de formation des îles.. 3). A une plus grande échelle encore, le suivi des bras secondaires d’une année à l’autre, à l’aide d’un DGPS, permet de déterminer très précisément les processus sédimentaires dans ces unités, et surtout d’évaluer l’évolution morphologique de ces bras par rapport aux conditions hydrologiques de l’année (crues de l’automne et de l’hiver 2002 par exemple). Cette approche est matérialisée par la création de Modèles Numériques de Terrain (M.N.T.) associés à des échantillonnages sédimentaires. Au début de l’automne 2002, des pièges à sédiments (systèmes de trappes, de paillassons et de chaînes) ont été installés en prévision de crue hivernales et printanières (comme la crue de février 2003). Chaque type de forme (berges, bras morts, francs-bords, îles) a ainsi été doté de tels équipements pour y caractériser les débits solides en fonction des débits liquides. En déterminant les rythmes d’évolution des îles, les processus hydrosédimentaires, et les données phytoécologiques sur le secteur-clé de la réserve, la méthodologie et les résultats obtenus pourront être transférés à d’autres sites et fenêtres de la ZAL.. BIBLIOGRAPHIE Bomer B. 1972 . Les îles de la Loire, évolution ou stabilité ? in Etudes Ligériennes, 11, 70-80. Cornier T. 2002 . La végétation alluviale de la Loire entre le Charolais et l’Anjou : essai de modélisation de l’hydrosystème. Thèse Sciences de la Vie, Tours, 220 p. + Ann. Gautier E. et al. 2001 . La détermination d’un espace de liberté pour le système fluvial ligérien : identification et spatialisation des unités morphodynamiques et écologiques fonctionnels dans les - 30 - Séminaire « jeunes chercheurs » - Volume des résumés - Goutelas 4-6 Novembre 2003 vals libres et endigués de la Loire, enjeux et acteurs sociaux. Rapport final. Programme National de Recherche sur les Zones Humides, 94 p. Grivel S. 2001 . Approche spatiale et géomorphologique des unités fluviales de la Réserve Naturelle du Val de Loire – compréhension de l’évolution d’un espace et des risques associés. DEA de Géographie, Paris VIII, 105 p. - 31 -