Chœur Novantiqua de Sion, dir. Bernard Héritier, Venise, 21

Transcription

Chœur Novantiqua de Sion, dir. Bernard Héritier, Venise, 21
La mode vénitienne de la polychoralité (16e et 17e siècles)
Le programme proposé pour Venise se construit autour de deux compositeurs ayant
vécu à Venise et œuvré comme maitres de chapelle à la basilique Saint-Marc,
Giovanni Gabrieli et Claudio Monteverdi. Ils ont composé les pièces proposées à et
pour Saint-Marc, en tenant compte de ses caractéristiques acoustiques (entre autres
ses deux tribunes que nous aimerions pouvoir utiliser). Un autre compositeur ayant
écrit selon le même principe vénitien des « cori spezzati » (et élève des deux
précédents à Venise) complètent le programme : l’Allemand Heinrich Schütz. Quant
au Mexicain Capillas, il a composé à la vénitienne. Victoria a travaillé dans le même
sens, mais à Rome.
La polychoralité
La polychoralité (voir aussi l’expression italienne « cori spezzati », littéralement
« chœurs brisés ») désigne la dispersion dans l’espace des musiciens d’un ou
plusieurs chœurs et/ou d’un orchestre. On parle aussi de « chœurs multiples ». Les
voix « concertantes » ramènent à la pratique de l’alternance entre plusieurs
groupes : l’un composé par les solistes, l’autre par les chanteurs du chœur, euxmêmes pouvant être partagés en deux chœurs. Cette dispersion spatiale met en
exergue la polychoralité, c’est-à-dire la multiplication des sources sonores de la
polyphonie. Plusieurs blocs sonores autonomes dialoguent, s’opposent, concertent.
Si cette conception d’une disposition éclatée dans l’espace est très ancienne (elle
était déjà utilisée dans le Temple de Jérusalem et dans le chant antiphonique des
premiers chrétiens), son développement artistique ne se produira qu’au XVe siècle.
Le compositeur franco flamand Adriaan W ILLAERT, qui fut maître de chapelle à la
Basilique Saint-Marc de Venise de 1527 à 1562, utilisa la configuration particulière
des deux tribunes qui se faisaient face dans la Basilique pour établir durablement la
mode des « cori spezzati ».
Chœur Novantiqua de Sion, dir. Bernard Héritier, Venise, 21-23 septembre 2012
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Les compositeurs
Giovanni GABRIELI
Les élèves de Willaert, notamment Giovanni GABRIELI (1557-1612), exploitèrent de
façon étonnante les diverses possibilités de cette disposition : dialogues musicaux,
groupes de solistes, d’instrumentistes, effets d’écho, opposition soli et tutti, le tout
soutenu par un continuo. Gabrieli devint titulaire du deuxième orgue de la basilique
Saint-Marc en 1584, son oncle étant titulaire du premier. En 1586, à la mort de son
oncle, il lui succéda au premier orgue et reprit également le poste de
compositeur principal. San Marco avait une longue tradition d'excellence dans le
domaine musical et les œuvres que Gabrieli y créa
en firent l'un des compositeurs les plus réputés en
Europe.
Comme
d'autres
avant
et
après
lui
(Monteverdi), il utilisa la particularité de la disposition
de l'église, avec ses deux loges pour les chœurs se
faisant face, pour créer de saisissants effets
spatiaux. Plusieurs de ses pièces sont ainsi écrites
de façon à ce que l'on entende d'abord un chœur sur
la gauche avant que le chœur situé à droite ne
réponde.
Gabrieli était un compositeur très original et est considéré comme une figure
importante de la transition entre la musique de la Renaissance et la musique
baroque. On trouve dans ses œuvres les débuts de l'utilisation de la basse continue.
Claudio MONTEVERDI
Willaert et Gabrieli firent de nombreux émules à
travers l’Europe. Le grand Claudio MONTEVERDI
lui-même, maître de chapelle de la Basilique San
Marco de Venise de 1613 à 1643, écrira ses
fameuses Vêpres à la Vierge et sa Selva Morale et
spirituale dans ce style antiphonique. C’est dans
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cette dernière œuvre que le chœur Novantiqua puise le répertoire proposé ici.
Monteverdi nous lègue avec la Selva morale e spirituale son testament artistique.
Maître de chapelle de Saint-Marc, et prêtre depuis dix ans lorsqu’il la compose,
Monteverdi rassemble dans cette œuvre trente ans de son activité où se mêlent
piété, science et génie, où la musique transcende sacré et profane, devenant morale
e spirituale...
Heinrich SCHÜTZ
Heinrich
SCHÜTZ
(1585-1672)
est
considéré comme le plus grand musicien
allemand antérieur à Jean-Sébastien Bach.
Il étudia le droit à Marbourg avant d'aller à
Venise où il fut l'élève de Giovanni
Gabrieli entre 1609 et 1612, puis de
Claudio Monteverdi, vingt ans plus tard.
Il fut à partir de 1617, il est maître de chapelle à Dresde, avec des interruptions
pendant la guerre de Trente Ans, jusqu'à son décès à l'âge de 87 ans d'une attaque
cérébrale. Il travailla également à la cour du roi du Danemark à Copenhague, où il
s'était réfugié à cause de la guerre de Trente Ans.
Il fut l'un des acteurs majeurs de la musique baroque allemande, écrivant d'ailleurs
de nombreuses œuvres sur des textes en langue vernaculaire. Il produisit
essentiellement des compositions religieuses et fut l'auteur en 1627 du premier
opéra allemand : Dafne (dont la musique est perdue, mais dont le livret dû au poète
allemand Martin Opitz subsiste).
Sa musique fut profondément influencée par l'Italie dans sa polychoralité. Schütz sut
en effet admirablement combiner l'art de la musique italienne (les chœurs multiples
de Venise, l'utilisation de groupes d'instruments et de groupes vocaux en écho et,
bien sûr, l'opéra) avec la polyphonie allemande de la Renaissance. Il ne semble
subsister aucune de ses pièces instrumentales alors que sa réputation d'organiste
était grande à son époque.
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Hors de l’Europe, le monde sud américain reçut également cette influence, avec un
compositeur comme Capillas qui composa aussi à la vénitienne, avec doubles
chœurs en échos. Ces dialogues en opposition de voix solistes, de chœurs et
d’instruments aboutiront à la cantate d’église et à d’autres formes de musique
religieuse comme l’oratorio.
Tomas Luis de VICTORIA (Avila 1548 ? – Madrid 1611).
On ne sait rien de son enfance, ni de sa formation
initiale. Il est peut-être l’élève de Bartolome Escobedo.
Ses dons musicaux vite remarqués lui permettent d’aller
étudier la théologie et la musique à Rome. Il y vit une
trentaine d’années. Le Concile de Trente (1545-1563)
vient de s’achever quand il s’installe en Italie. L’influence
des décisions conciliaires sur la liturgie et la musique
sacrée (musique au service du texte sacré qu’elle
transmet, intelligibilité de celui-ci…) est décisive sur le
compositeur espagnol. En 1565, il entre au Collegium Germanicum (dirigé par les
Jésuites et fondé par saint Ignace de Loyola lui-même) comme chanteur. Il y est
vraisemblablement un des élèves de Palestrina, dont il a deux des fils pour
compagnons. Ses études le mèneront à la prêtrise en 1575. Il devient organiste de
deux églises espagnoles de Rome, Santa Maria di Montserrat et San Giacomo. Il
succède à Palestrina comme maître de chapelle au Séminaire romain, puis est
nommé maître de chapelle du Collegium, en 1573. Sans doute fait-il ensuite
plusieurs voyages en Espagne, mais il ne retourne définitivement dans son pays
natal qu’en 1596. Il est alors nommé chanteur, puis organiste du couvent des
Descalzas Reales de Madrid, où s’est retirée sa protectrice, l’impératrice Maria (sœur
de Philippe II d’Espagne). A l’occasion du décès de l’impératrice, il écrit un dernier
chef d’œuvre : l’Officium defunctorum. C’est aussi là qu’il meurt et est inhumé.
Compositeur mystique, Tomas Luis de Victoria ne laisse, fait exceptionnel pour
l’époque, aucune pièce profane, et toutes ses œuvres reposent sur des matériaux
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existants se référant à des sources liturgiques : plain-chant mozarabe, mélodies de
motets. Son œuvre comporte au total environ 180 pièces, production faible pour
l’époque. Son style partage dans les grandes lignes celui de Palestrina et de l’Ecole
romaine, mais s’en distingue cependant nettement. A la fois plus sobre dans la ligne
vocale et plus audacieux dans le traitement des harmonies et les contrastes
contrapuntiques, il traduit le plus souvent un grand souci du texte mis en musique.
Victoria a su insuffler à son œuvre son profond mysticisme et son caractère espagnol
passionné. Ainsi, ses œuvres révèlent fréquemment l’intensité dramatique, la ferveur
et une sincérité poignante. On l’a volontiers associé à sainte Thérèse d’Avila, à saint
Jean de la Croix ou encore au Greco, autant de figures qui ont marqué la ContreRéforme de leur mysticisme, grandes figures espagnoles catholiques d’après le
Concile de Trente.
Francisco López CAPILLAS (v 1608-v. 1674)
La première originalité de Capillas provient du fait qu’il fut le premier compositeur
créole important. Né en Amérique, il voit sa musique si prisée que plusieurs volumes
furent emportés et largement disséminés en Espagne. De 1641 à 1648, il travaille à
Puebla et à Mexico, sous la direction de Juan Gutierrez de Padilla, son maître. A
Puebla, il découvre et assimile les différents répertoires venus d’Europe. Il étudie à
l’Université royale et pontificale de Mexico, est membre du chœur de la cathédrale et
se familiarise avec le plain-chant et la composition polyphonique. Son style est fort
raffiné. La majeure partie des œuvres qu’on lui attribue date des 20 années passées
à Mexico. De nombreuses pièces ont malheureusement disparu, comme sa Messe
pour quatre chœurs et orgues donnée en 1656.
Pour les spécialistes, qualifier son œuvre est difficile : fut-il un compositeur attardé de
la Renaissance, comme peuvent le laisser penser ses nombreuses références aux
maîtres européens du siècle précédent (Cristóbal de Morales ou Palestrina par
exemple) ; ou, au contraire, fut-il le premier musicien baroque de Mexico, avec son
désir d’utiliser l’espace sonore dans ses compositions pour plusieurs chœurs et
instruments (comme dans sa célèbre Messe de la Bataille en Nouvelle Espagne), sa
gestion des parties solistiques etc. ?
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L’orchestration
Nous nous déplacerons avec une orchestration minimale, à savoir un continuo formé
d’un luth, d’une viole de gambe et d’un violone.
Programme
Musique vénitienne - Cori spezzati
a. Ecole vénitienne : Giovanni Gabrieli (env. 20 ‘)
i.
ii.
iii.
iv.
Deus, Deus meus – 10 voix
Angelus ad pastores – 12 voix
O magnum mysterium – 8 voix
Jubilate Deo – 8 voix
b. Cori spezzati « à la vénitienne » (env. 30’)
i. Tomas Luis da Vittoria
1. Agnus Dei 1 et 2 de la messe « Simile est »
2. Motet Avec Maria – 8 voix
ii. Francisco Lopez Capillas
1. Psaume 116 : Laudate Dominum – 8 voix
2. Magnificat – 8 voix
iii. Heinrich Schütz
1. Lobe den Herren – 8 voix et solistes
2. Jauchzet dem Herren – 8 voix et solistes
c. Claudio Monteverdi (env. 10’)
i. Confitebor – 5 voix – soliste
ii. Laudate pueri secondo – 5 voix
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Textes et traductions
DEUS, DEUS MEUS (Gabrieli)
Psaume 62
Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo :
Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube :
Sitivit in te anima mea :
Mon âme a soif de toi ;
Quam multipliciter tibi caro mea,
Après toi languit ma chair,
In terra deserta, in vita, et inaquosa.
Terre aride, altérée, sans eau.
Sic in sancto apparui tibi,
Je t’ai contemplé au sanctuaire,
Ut viderem virtutem tuam et gloriam tuam :
J’ai vu ta force et ta gloire :
Quoniam melior est misericordia tua super vitas,
Ton amour vaut mieux que la vie :
Labia mea laudabunt te !
Tu seras la louange de mes lèvres !
Sic benedicam te in vita mea,
Toute ma vie je vais te bénir,
Et in nomine tuo levabo manus meas.
Lever les mains en invoquant ton nom.
ANGELUS AD PASTORES (Gabrieli)
Evangile de Luc
Angelus ad pastores ait :
L’ange dit aux bergers :
Annuncio vobis gaudium magnum :
Je vous annonce une grande joie :
Quia natus est vobis hodie Salvator mundi.
Aujourd’hui le Sauveur du monde vous est né.
Alleluia ;
Gloria in excelsis Deo
Gloire à Dieu au plus haut des cieux
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis !
Et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime !
O MAGNUM MYSTERIUM (Gabrieli)
Répons de matines de la Nuit de Noël
O magnum mysterium
Ô profond mystère
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Et admirabile sacramentum :
Et admirable sacrement :
Ut animalia viderent Dominum natum
Jacentem in praesepio.
Les êtres vivants ont vu Dieu reposant dans une crèche.
Beata Virgo,
Heureuse Vierge,
Cujus viscera meruerunt portare Dominum Christum.
Dont le sein a mérité de porter le Seigneur Christ.
Alleluia !
JUBILATE DEO (Gabrieli)
Psaume 99
Jubilate Deo omnis terra,
Acclamez le Seigneur, terre entière,
Servite Domino in laetitia,
Servez le Seigneur dans l’allégresse,
Introite in conspectu ejus, in exultatione !
Venez à lui avec des chants de joie !
Scitote quoniam Dominus ipse est Deus :
Reconnaissez que le Seigneur est Dieu :
Ipse fecit nos et non ipsi nos,
Il nous a faits, et nous sommes à lui,
Populus ejus, et oves pascue ejus.
Nous, son peuple, son troupeau.
Introite portas ejus in confessione,
Venez dans sa maison lui rendre grâce,
Atria ejus in hymnis.
Dans sa demeure chanter ses louanges.
Confitemini illi, laudate nomen ejus !
Rendez-lui grâce et bénissez son nom !
Quoniam suavis est Dominus,
Oui, le Seigneur est bon,
In aeternum misericordia ejus,
Eternel est son amour,
Et usque in generationem veritas ejus.
Sa fidélité demeure d’âge en âge.
AVE MARIA (Victoria)
Ave maria Gratia plena
Ave Marie, Pleine grâce
Dominus tecum Benedicta tu In mulieribus
A toi Souveraine, Ta bénédiction En chaque femme
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Et benedictus Fructus ventris Tui jesus
Et le fruit De cette bénédiction dans ton ventre ton Jésus
Sancta maria Ora pro nobis peccatoribus
Sainte Marie prie pour nous pauvres pécheursNobis
Nunc et in hora Inmortis nostrae
Maintenant et en cette heure de notre mort
Amen
LAUDATE DOMINUM (Capillas)
Psaume 116
Laudate dominum, omnes gentes ;
Louez le Seigneur, tous les peuples ;
Laudate eum, omnes populi !
Fêtez-le, tous les pays !
Quoniam confirmata est super nos misericordia ejus ;
Son amour envers nous s’est montré le plus fort ;
et veritas Domini manet in aeternum !
Eternelle est la fidélité du Seigneur !
MAGNIFICAT (Capillas)
Magnificat anima mea Dominus
Mon âme exalte le Seigneur
Et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo.
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur.
Quia respexit humilitatem ancillae suae
Ecce enim ex hoc beatam me dicent
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais me diront
bienheureuse.
Omnes generationes.
Toutes les générations.
Quia fecit mihi magna qui potens est
Et sanctum nomen eius.
Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est saint.
Et misericordia ejus a progenie
in progenies timentibus eum.
Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
Fecit potentiam in brachio suo
Dispersit superbos mente cordis sui.
Il déploie la force de son bras; il disperse ceux qui ont dans le coeur des pensées
orgueilleuses.
Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles.
Il renverse les puissants de leurs trônes et il élève les humbles.
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Esurientes implevit bonis et divites dimisit inanes.
Il rassasie de biens les affamés, et il renvoie les riches les mains vides.
Suscepit Israel puerum suum recordatus misericordiae suae.
Il secourt Israël, son serviteur, et il se souvient de sa miséricorde.
Sicut locutus est ad patres nostros, Abraham et semini eius in saecula.
Comme il l'avait dit à nos pères, envers Abraham et sa postérité pour toujours.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto,
Sicut erat in principio et nunc et semper
in saecula saeculorum.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
Comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Amen.
CONFITEBOR TIBI DOMINE (Monteverdi)
Psaume 111
Confitebor tibi Domine in toto corde meo,
Je te louerai Seigneur de tout mon cœur
in consilio justorum et congregatione
Dans le conseil des justes
Magna opera Domini:
Grandes sont les œuvres du Seigneur
exquisita in omnes voluntates ejus.
Recherchées en toutes ses volontés
Confessio et magnificentia opus ejus,
Faste et splendeur est son ouvrage
et justitia ejus manet in sæculum sæculi.
Et sa justice demeure à jamais
Memoriam fecit mirabilium suorum,
Il a laissé le souvenir de ses merveilles,
misericors et miserator Dominus,
le Seigneur miséricordieux et compatissant
escam dedit timentibus se.
Il a donné à manger à ceux qui le craignent
Memor erit in sæculum testamenti sui;
Il se souviendra à jamais de son alliance
virtutem operum suorum annuntiabit populo suo,
Il fera voir à son peuple la puissance de ses œuvres
ut det illis hereditatem Gentium;
Pour lui donner l’héritage des nations
opera manuum ejus veritas et judicium.
Les œuvres de ses mains sont vérité et justice
Fidelia omnia mandata ejus;
Immuables sont ses commandements
confirmata in sæculum sæculi,
Affermis pour les siècles
facta in veritate et æquitate.
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Faits en vérité et équité
Redemptionem misit Dominus populo suo;
Il a envoyé la délivrance à son peuple ;
mandavit in æternum testamentum suum.
Il a établi pour toujours son alliance
Sanctum, et terribile nomen ejus;
Saint et redoutable est son nom
initium sapientiæ timor Domini.
Le commencement de la sagesse, c’est la crainte de Dieu.
Intellectus bonus omnibus facientibus eum;
Bien avisés ceux qui s’y tiennent
laudatio ejus manet in sæculum sæculi.
Sa louange demeure à jamais
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto,
Gloire au Père, au Fils, à l’Esprit Saint,
Sicut erat in principio, et nunc et semper,
Comme il était au commencement et maintenant,
et in sæcula sæculorum. Amen.
Et toujours dans les siècles des siècles. Amen.
LAUDATE PUERI (Monteverdi)
Laudate pueri Dominum laudate nomen Domini.
Louez le Seigneur, vous ses serviteurs louez le nom du Seigneur.
Sit nomen Domini benedictum ex hoc nunc et usque in sæculum.
Béni soit le nom du Seigneur maintenant et à jamais.
A solis ortusque ad occasum laudabile nomen Domini.
Du soleil levant au couchant, que soit loué le nom du Seigneur.
Excelsus super omnes gentes Dominus et super cælos gloria ejus.
Le Seigneur domine tous les peuples et sa gloire s’élève au-dessus des cieux.
Quis sicut Dominus Deus noster qui in altis habitat et humilia respicit in cælo et in
terra ?
Qui est comme le Seigneur qui habite dans les cieux, Lui qui se penche vers ce qui est
humble au ciel et sur la terre ?
Suscitans a terra in opem et de stercore erigens pauperem.
Il relève le pauvre de la poussière et arrache l’indigent à son fumier.
Ut collocet eum cum principibus populi sui.
Il le fait asseoir avec les princes de son peuple.
Qui habitare facit sterilem in domo matrem filiorum lætentem.
Lui qui fait d’une femme stérile la mère heureuse de nombreux enfants.
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