Gliocladium vermœseni sur Palmier

Transcription

Gliocladium vermœseni sur Palmier
Les palmiers connaissent actuellement un grand succès auprès des Espaces Verts des villes et
des particuliers à tel point qu’ils sont de plus en plus plantés non seulement dans le sud de la France,
mais également en Bretagne, dans la région parisienne.... Malgré leur rusticité, ils subissent de
nombreuses attaques pathologiques, souvent irréversibles.
L’une des maladies les plus fréquemment rencontrées en France est la pourriture rose du
bourgeon, causée par le champignon Gliocladium vermœseni, qui touche un grand nombre d’espèces
de palmier.
Symptômes :
Les symptômes de cette maladie sont très variables. Lorsque les palmes matures sont touchées, on
observe leur jaunissement puis leur dessèchement. Ces palmes s’affaissent le long du stipe. Ces
symptômes progressent rapidement vers le cœur. Lorsque ce dernier est atteint, le palmier est
condamné.
Si l’attaque se produit au niveau des palmes du cœur, ces dernières sont petites, déformées, et
finissent par jaunir puis se dessécher. Le palmier peut se rétablir au bout de plusieurs années, mais
dans la plupart des cas, il meurt.
Agent causal :
À la base des palmes, on trouve une moisissure rose pulvérulente très abondante. Il s’agit des
fructifications du champignon Gliocladium vermoeseni.
Ce champignon, habituellement présent sur les tissus morts où il vit en saprophyte, a besoin
d’une blessure (causée par la taille, le gel, des rongeurs, des oiseaux…) pour pénétrer dans les tissus
sains. La pluviométrie est un facteur déterminant dans l’évolution de la maladie : il existe une relation
étroite entre l’intensité de la pluviométrie au printemps et surtout en automne et l’importance des
dégâts. Enfin, un état de faiblesse transitoire ou durable (causé par une taille sévère, le froid, une
asphyxie racinaire…) favorise l’attaque et augmente sa gravité.
Moyens de lutte :
La lutte curative n’est possible qu’aux premiers stades de la maladie. Un traitement fongicide
généraliste doit être appliqué avec une lance à jet puissant, jusqu’au point de ruissellement, afin de
mouiller le cœur du palmier et le protéger. Le traitement doit être éventuellement répété deux
semaines plus tard.
La meilleure protection du palmier reste la lutte préventive, appelée prophylaxie. Les palmiers
doivent être plantés sur des sites et dans des conditions climatiques et environnementales qui
correspondent à leurs besoins. La taille ne doit être réalisée que lorsqu’elle est nécessaire et doit rester
raisonnable (chaque palme constitue une quantité importante de réserves nutritives), elle doit être
réalisée en période estivale (lorsque la température dépasse 30 °C, l’activité du champignon est quasi
nulle).
Conclusion :
Les palmiers sont des végétaux rustiques, capables de s’adapter à des conditions
environnementales variées. Cependant, la culture de palmiers en zone climatique limite, voire
franchement défavorable, est le premier facteur d’affaiblissement des palmier. L’asphyxie racinaire,
fréquemment causée par la plantation dans un sol peu drainant et compacté et aggravée par l’arrosage
du gazon au pied des stipes, empêche les racines de fournir au végétal eau et éléments nutritifs
indispensables à sa vigueur. La taille sévère des palmes enlève aux palmiers des réserves
nutritionnelles et provoque une dégénérescence physiologique, répétée tous les deux ans, voire chaque
année. Enfin le maintien d’une humidité excessive (arrosage) autour du palmier constitue un
environnement extrêmement favorable au développement des champignons. L’ensemble de ces
facteurs prédispose les palmiers à l’attaque d’agents pathogènes habituellement peu agressifs.
La recette est donc simple : pour conserver longtemps de beaux palmiers, respectez leur
biologie et leurs besoins culturaux.

Documents pareils