Un tomographe au centre de recherches de l`usine - UP-tex

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Un tomographe au centre de recherches de l`usine - UP-tex
03/09 MAI 11
Hebdomadaire Province
3 PLACE D'AGUESSEAU
80039 AMIENS CEDEX 1 - 03 22 92 01 75
Surface approx. (cm²) : 831
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Industrie
Un tomographe au centre de recherches de l'usine Montupet de Laigneville
Cet outil de pointe, permettant de
réaliser des pièces mécaniques
d'une précision extrême, en partie
financé par des fonds européens,
sera mutualisé entre les partenaires
de Montupet SA et 250 industries
mécaniques picardes.
L
'usine Montupet de Laigneville
s'est offert les feux des projecteurs à l'occasion de l'inauguration de son scanner tomographe, le
6 avril dernier, en présence du président de la région, Claude Gewerc, de
Michel Delpuech, préfet de région, du
Pdg de la société, Stéphane Magnan, et
du directeur technique du site, Philippe
Meyer. Une mise en vedette justifiée par
le caractère exceptionnel de cet appareil
de très haute technologie, intégré au
centre de recherches VERT (véhicule,
environnement, recherche, transferts)
du site de Laigneville. « L'appareil que
nous investissons est à ma connaissance
unique en Europe et probablement au
monde : il est bi-sources, 225 kV et 450
kV, ce qui lui donne une plage d'application et de résolution bien supérieure
aux tomographes habituels », précise
Philippe Meyer, le directeur technique
du site. « La tomographie n 'est utilisée
dans ce type d'application que depuis
quelques années, explique-t-il encore,
les pionniers ont été certains grands
constructeurs allemands comme BMW
ou Audi VW, mais cette technologie se
diffuse rapidement dans le monde en ce
moment, notamment en Chine. »
Une précision de l'ordre de
50 à 100 microns
Le groupe Montupet fabrique des pièces
essentielles pour le monde automobile
UPTEX
2689918200504/GMA/OTO/3
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Grâce à cet appareil, la reconstitution numérique de la pièce examinée permet
une précision de l'ordre de 50 à 100 microns.
en fonderie d'aluminium avec, pour
spécialité, la culasse, élément clé du
moteur (motorisations Diesel, essence,
biocarburants, de Ire et 2e génération,
motorisations hybrides thermiques-électriques). Reconnu leader technologique
de sa catégorie, Montupet est, de par sa
taille, numéro un en Europe et numéro
deux dans le monde. Elément mécaniquement le plus sollicité, la culasse doit
être réalisée avec une qualité métallurgique optimum pour pouvoir soutenir
Eléments de recherche : UPTEX ou UP TEX : pôle de compétitivité de la filière textile en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, toutes citations
03/09 MAI 11
Hebdomadaire Province
3 PLACE D'AGUESSEAU
80039 AMIENS CEDEX 1 - 03 22 92 01 75
Surface approx. (cm²) : 831
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des efforts et des températures de plus
en plus élevés, « avec une précision
dimensionnelle de plus en plus serrée,
de Vordre de 150 microns [ndlr : un
micron correspond à un millième de
millimètre] sur des surfaces moulées
sans usinage parce que la culasse participe au mélange air-carburant, à la
stratégie du refroidissement du moteur
et, ce faisant, contribue directement
à la réduction des consommations et
des émissions dans l'atmosphère »,
ajoute Philippe Meyer. Et pour réaliser
avec le plus de perfection possible ces
mini-éléments, le scanner tomographe
à rayons X de très forte intensité est
d'une redoutable efficacité. Il permet de
contrôler les pièces à la fois sous l'angle
de leur qualité métallurgique mais aussi
de leur précision dimensionnelle, et
ce, quelle que soit la complexité de la
pièce. « La reconstitution numérique de
la pièce examinée permet une précision
de l'ordre de 50 à 100 microns. Avec ce
modèle numérique, on peut ensuite examiner la pièce sur l'ordinateur comme
on veut, sous tous ses angles, de l'extérieur mais aussi de l'intérieur, comme
si on était dans la pièce ou en faisant
des coupes. »
Partager cet outil technologique
avec les entreprises picardes
A l'heure actuelle, aucune pièce chez
Montupet n'est plus produite sans qu'au
préalable des simulations de coulée
n'aient été effectuées, reproduisant virtuellement le remplissage et la solidification des pièces dans des moules...
numériques. Ainsi, le développement
réel n'intervient-il qu'après de nombreuses boucles de calculs et d'optimisation, permettant de s'approcher des
meilleures solutions de production. « Et
cette comparaison réalité/calcul autorise de travailler à l'amélioration des
logiciels de calcul pour qu 'ils soient
à l'avenir encore plus précis et plus
rapides, c'est le deuxième objectif du
tomographe », s'enthousiasme le directeur technique. Autre objectif, et non
des moindres, permettre la diffusion de
cette super-technologie aux industries
mécaniques picardes, ceci dans le cadre
d'un programme coopératif baptisé
"Tomopic". Ce programme regroupe
Montupet, porteur du projet, le CetimSenlis, copropriétaire du tomographe et
spécialiste de contrôles non destructifs
(créé en 1985, le Cetim est impliqué
dans trois pôles de compétitivité picards
: i-Trans, IAR et UP-tex), ESI, leader
des logiciels de simulation des procédés, et l'université technologique de
Compiègne (UTC) avec le laboratoire
Roberval qui travaillera à l'optimisation
des logiciels de calcul. Les enjeux sont
multiples. Pour Montupet tout d'abord,
il signifie « renforcer son leadership
technologique en étant capable de développer de plus en plus vite des pièces de
plus en plus complexes et sollicitées » ;
pour le Cetim-Senlis, devenir la référence de la tomographie en France et
la diffuser ; pour l'ESI, affirmer son
rôle de premier plan sur le marché des
logiciels de simulation ; et pour l'UTC,
approfondir son expertise calcul et
matériaux dans le domaine du développement virtuel. Bref, une synergie mise
au service de l'excellence de toute une
région : « rendre accessible cette technologie au tissu des entreprises locales,
quelle que soit leur taille, c'est renforcer globalement l'expertise scientifique et technique en Picardie », estime
Philippe Meyer.
Un investissement justifié
On estime que 250 industries mécaniques picardes pourraient être intéressées
par ce puissant vecteur d'innovation et
de développement. Accessible et partagé, ce tomographe ne quittera cependant pas le site de Montupet. Et pour
cause : dégageant de puissants rayons
X, l'appareil est placé dans un bunker
de protection en plomb et en béton
de 55 tonnes. Afin d'obtenir la précision d'analyse requise, la structure du
tomographe doit elle-même être rigide
et pèse à elle seule quelque 9 tonnes.
A côté de cet équipement, des espaces
de travail ainsi qu'une salle de réunion
ont été aménagés pour permettre un
accès aux personnes extérieures à Montupet. Ce projet aux accents futuristes
a coûté trois millions d'euros, le coût
du tomographe se montant à lui seul à
un million d'euros. Ce programme a
bénéficié d'un subventionnement Feder
à hauteur de 40 %. Un investissement
on ne peut plus rentable puisque, selon
Philippe Meyer, la part de l'aluminium,
et notamment de l'aluminium moulé,
sera « inévitablement croissante » dans
les prochaines années.
Michelle Leriche-Guérault
Le
II a été créé en 1986 afin de regrouper tous les moyens nécessaires à la recherche, au développement
et à la mise en production des nouvelles culasses du groupe. C'est là que s'élaborent les nouveaux
matériaux, traitements thermiques, procédés, architectures de pièces pour toutes les usines du
groupe et pour ses clients : Audi-VW, BMW, Daewoo, Ford, Renault-Nissan, PSA, Volvo... Le centre
VERT a démarré son activité avec 11 personnes pour en regrouper 95 actuellement. Elles travaillent
sur 21 programmes "moteur", toujours en ingénierie simultanée avec le client (parfois chez le client,
partout dans le monde). Montupet travaille en synergie avec un réseau de partenaires tels que les
grandes écoles, les universités, les laboratoires, les centres de recherche...
UPTEX
2689918200504/GMA/OTO/3
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