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Dossier réalisé par :
Vie Féminine
En campagne
contre le sexisme
Cela va bientôt faire un an que Vie Féminine en appelle
à la mobilisation contre le sexisme à travers une grande
campagne intitulée "Sexisme : résistons aux préjugés !"
À l'heure où ces comportements sont de plus en plus
banalisés, il s'avère plus que nécessaire pour Vie Féminine
d'informer et de sensibiliser largement hommes et femmes
à cette problématique.
Depuis sa fondation,Vie Féminine travaille à (blagues, remarques sexistes). Néanmoins,
l'émancipation individuelle et collective des certaines formes sont tellement répandues et
femmes des milieux populaires. Malgré des quotidiennes qu'on ne les perçoit plus comme
années de lutte, de nombreux exemples nous du sexisme. Le sexisme est fortement admis
prouvent que des inégalités persistent et se dans la société et passe souvent inaperçu,
recomposent. Dans la
même s'il sert toujours
sphère
publique
à maintenir l'ordre étaQuelques exemples
comme dans la sphère
bli entre les sexes et qu'il
de propos sexistes…
privée, la place des
n'est pas rare qu'il soit
"On
ne
peut
tout
de
même
pas
élever
les
femmes reste forteemployé, consciemment
ment conditionnée par filles comme les garçons : ne plus leur ou inconsciemment,
les rôles et les stéréo- mettre de jupes ni leur offrir des pou- pour écarter les femmes
pées".
types qui leur sont trade certains domaines de
ditionnellement dévolus. "Qu'est ce qu'on va penser de mon fils s'il la société. Si le sexisme
joue aux barbies ? Il va se faire ridiculiser
Nous jugeons les atti- et en souffrir !"
est particulièrement ditudes et propos sexistes
rigé contre les femmes,
"C'est normal qu'une mère soit plus
intolérables et indignes proche de ses enfants. C'est normal, c'est il est important de red'une société démocra- dans la nature des choses".
marquer qu'il peut aftique. Lutter contre le
fecter également les
sexisme n'est pas chose aisée tant il reste an- hommes. Qui n'a jamais entendu cette recré dans les mentalités. Cela suppose en ef- marque: "Les hommes ne sont pas capables
fet de déconstruire les stéréotypes tradition- de repasser".
nels qui enferment femmes et hommes dans
des rôles liés à leur sexe.
Mais qu'est ce que
le sexisme ?
Le terme "sexisme" (calqué sur le mot racisme) désigne l'ensemble des comportements
individuels ou collectifs qui perpétuent et légitiment la domination des hommes sur les
femmes. Le sexisme se manifeste sous la
forme d'attitude(s), d'opinion(s) ou de comportement(s) qui diminuent, excluent, sous-représentent des personnes sur base de leur
sexe. La forme la plus courante est orale
Qu'est ce qu'un
stéréotype ?
Le stéréotype est une opinion toute faite, un
cliché qui se répète et se reproduit sans variation. Il s'agit d'une opinion très simplifiée,
commune aux membres d'un groupe et établie sans aucun fondement scientifique,
concernant des caractéristiques attribuées à
une ethnie, à un sexe ou à une catégorie sociale. Exemple : "Femmes au volant, mort au
tournant", "Les chômeurs sont des fainéants"…
Dans quels domaines retrouve-t-on
des attitudes sexistes ?
Le sexisme se retrouve dans tous les milieux socio politiques
mais aussi au sein de la famille et de l'école :
1. le sexisme en politique
Traditionnellement, le monde politique a longtemps écarté
les femmes. Afin d'atteindre une représentation des femmes
en politique à tous les niveaux, il a fallu instaurer les "quotas". Elles restent cependant sous représentées dans les assemblées et continuent à souffrir de préjugés tenaces.
2. Le sexisme et le syndicat.
Les organisations syndicales ont été longtemps synonymes
d'enjeux de pouvoirs, difficile pour les femmes de s'imposer
dans ce milieu très masculin. L'engagement (réunions en
soirée), les revendications rendent difficile l'engagement des
femmes qui introduisent des thèmes (accueil des enfants,
partage des responsabilités…) qui inquiètent et bousculent
les "traditions syndicales".
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3. le sexisme et la justice.
La justice fait la part belle aux femmes. Entre 1961 et 2001
on est passé de 8 à 42 % de femmes avocates et
conseillères juridiques. Mais prudence car au-delà de la fiction (Julie Lescaut), des inégalités se perpétuent subtilement.
Avant 30 ans une femme avocate a très peu de crédit aux
yeux de ses collègues. Il arrive qu'on entende des propos
du style "Que viennent-elles faire avec leurs sautes d'humeur mensuelles ?"
4. Le sexisme dans les médias.
Dans leurs discours comme dans leurs pratiques, les médias reproduisent et véhiculent des représentations stéréotypées enfermant les femmes et les hommes dans des rôles
strictement délimités. Les femmes restent souvent cantonnées dans des rubriques dites féminines comme le social, l'éducation, la famille et sont tenues à l'écart des rubriques sportives par exemple. Une enquête internationale
de 2000 révèle que dans 70 pays, les hommes sont représentés à raison de 82 % pour 18 % pour les femmes
dans les médias.
5. Le sexisme dans le milieu professionnel.
Les femmes sont de plus en plus nombreuses sur le marché du travail, elles rencontrent plus de difficultés à décrocher un emploi, sont généralement moins bien payées et
sont souvent cantonnées dans des emplois précaires. Ce
sont encore souvent elles qui interrompent leur carrière pour
élever leurs enfants ou s'occuper d'un parent âgé.
6. Le sexisme et le sport
"Une olympiade de femelles serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte" Pierre de Coubertin fondateur des jeux Olympiques en 1896 ! On constate toujours une sous représentation des femmes dans le
journalisme sportif (15 femmes pour l'association professionnelle belge des journalistes sportifs, soit 4 %). Les sportives doivent impérativement réaliser une performance d'envergure internationale et dans une discipline très médiatisée
pour être reconnues.
7. Le sexisme à l'école.
Dans les années 70 on pensait que par la mixité, les filles
gagneraient à accéder aux mêmes services et structures
éducatives que les garçons et que la proximité des filles et
des garçons amènerait une meilleure compréhension et plus
de respect entre les sexes.
L'école continue pourtant à perpétuer les stéréotypes de
sexe, de manière insidieuse, elle reproduit les inégalités à
travers les relations entre professeurs et élèves mais aussi
au travers des livres scolaires. Le choix des études reste
un choix sexué (les filières "filles" et les filières "garçons").
8. Le sexisme dans la rue.
Agressions verbales, interdictions pour les filles de se promener seule... les filles en rue doivent "bien se tenir" sous
peine de se faire traiter parfois de "salopes" ou de "putes".
Les réflexions sexistes, blagues et remarques en tout genre
ne sont pas l'exception.
9. Le sexisme dans la famille.
L'inégalité entre les sexes est profondément inscrite au sein
de la famille, le partage des tâches et responsabilités, né
avec les débuts de la société industrielle, répartit les rôles
de chacun de manière très rigide. A l'homme la sphère publique, l'extérieur, le travail, à la femme la sphère privée,
l'éducation des enfants, l'entretien de la maison. Ce modèle
continue à enfermer les femmes dans une relation de dépendance et d'infériorité par rapport à leur mari. La sphère
privée à difficile à être investie par les hommes; les femmes
par contre, de plus en plus souvent doivent cumuler l'intérieur et l'extérieur; le phénomène des journées doubles.●
Témoignages
• Je croise, sur le trottoir, un copain et nous échangeons ensemble les dernières nouvelles lorsqu'une jeune fille
passe à coté de nous habillée d'une mini jupe. Il se retourne sur son passage et me dit: "Celle-là, si elle se fait
violer, elle l'aura cherché !"
• J'ai un copain qui m'a raconté qu'un jour au travail, il a reçu un coup de téléphone de la gardienne : son bébé
était malade. Il demande alors à son patron de quitter le bureau plus tôt et lui dit la raison. Le patron lui répond : "c'est hors de question".
• Dans une école maternelle, les enfants préparent leur lettre à Saint Nicolas en collant des photos découpées
dans un catalogue. Je découvre que ma fille de 2 ans et demi souhaite un gros camion de pompier et juste à
côté se trouve un habit de princesse. L'institutrice me dit : "son élan spontané c'est le camion mais ma collègue a fortement insisté pour qu'elle choisisse un jouet pour les petites filles".
Témoignages récoltés à Vie Féminine et dans la brochure "quand les femmes avancent...." de la CLMMF décembre 05
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Pourquoi une campagne ?
Interview de Christine Weckx présidente nationale de Vie Féminine
et nouvelle responsable régionale de Liège-Seraing-Verviers.
- C'est difficile de lutter contre le sexisme ?
"Dans la sphère publique comme dans la sphère privée,
la place des femmes reste fortement conditionnée par les
rôles et les stéréotypes qui leurs sont traditionnellement dévolus.
C'est pour cela que les inégalités persistent et se recomposent. Lutter contre le sexisme n'est pas facile, tant il reste
profondément ancré dans les mentalités. Nous jugeons les
attitudes et propos sexistes intolérables et indignes d'une
société démocratique".
- A qui s'adresse cette campagne ?
Ce sont en priorité les femmes que nous voulons concerner car trop souvent les femmes elles-mêmes ont totalement intégré tout ce qui est de l'ordre du sexisme. Notre
objectif est de permettre aux femmes de ne plus considérer le sexisme comme allant de soi comme quelque chose
de normal, alors que le sexisme participe largement à perpétuer les inégalités qui touchent les femmes".
- L'objectif est aussi de susciter le débat ?
Le principe d'une campagne est de frapper l'opinion publique, de susciter des interrogations, des questionnements
et d'ébranler nos certitudes. Nous avons misé sur trois vi-
SEXISME :
• Femme idéale. Belle plastique.
Courbes généreuses. Silhouette attachante.
suels illustrés par des objets sortis de la panoplie de la fée
du logis : gants de ménage, pince à linge et ramassette et
balayette, agrémentés d'une phrase évocatrice et frappés
d'un même slogan "Sexisme : résistons aux préjugés !" Le
tout se décline en rose vif, en référence à la poupée
"Barbie". Chaque visuel est une synthèse symbolique de
ce que la société attend des femmes : prendre en charge
les tâches ménagères et éducatives et être séduisante".
Après le choc de l'image, il faut permettre une démarche
de déconstruction des stéréotypes traditionnels qui enferment les femmes et les hommes dans des rôles liés à leur
sexe, et organise la reproduction de la domination masculine. Pour permettre cette démarche, nous proposons un
dossier pédagogique avec des fiches donnant un éclairage
sur des milieux tels que : la politique, la justice, le milieu syndical, professionnel et sportif, l'école, la rue, les médias et la
famille et des fiches animation".
- Cette campagne a été aussi relayée sur le terrain ?
"Une campagne nécessite d'être visible, d'être présente sur
la place publique, de mener des actions. Durant un an, nous
avons présenté notre campagne de manière interactive et
ludique lors de différents événements comme le Marché
de Noël, par exemple. Le 14 février prochain, nous serons
dans les rues de Liège sur le thème "Amoureux de l'Egalité"
pour distribuer un petit dico anti-sexiste : "Ne me libère
pas… je m'en charge". Sans oublier le grand rassemblement de Vie Féminine qui aura lieu le 11 mars prochain à
Bruxelles et marquera un an de campagne contre le
sexisme".
- Autre action importante dans le cadre de la
campagne est la constitution d'un front pour
une loi. De quoi s'agit-il ?
Nous constituons un front pour une loi auquel nous invitons
individus et collectifs à adhérer. En 1981, une loi a signifié
clairement que le racisme ne pouvait plus être toléré dans
une société se revendiquant égalitaire et démocratique. Il
est temps qu'une loi signale que le sexisme n'y est plus permis ni cautionnable.●
RÉSISTONS
AUX
• Femme idéale. Peau douce.
Mains soignées. Teint rosé
PRÉJUGÉS
!
• Femme idéale. Cheveux épais.
Visage lisse. Taille fine
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- Pourquoi une campagne centrée sur le sexisme ?
"Une campagne menée par Vie Féminine se décline évidemment en accord avec notre démarche d'éducation permanente. Pourquoi le sexisme? Car celui-ci fait partie du
quotidien de toutes les femmes et ses effets pernicieux sont
dévastateurs. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder autour de nous : est-il normal que les femmes gagnent environ 20 % de moins que les hommes, qu'un homme se permette d'accoster une femme en lui disant qu'elle est "trop
bien roulée", qu'un employeur soit réticent à engager des
femmes par ce qu'elles "finissent toutes par tomber enceinte", que les pages des catalogues des jouets sont roses
pour filles et bleues pour les garçons, qu'une fille qui fait de
l'escalade passe pour un garçon manqué et qu'un petit garçon qui joue à la poupée soit traité de "tapette".
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La campagne sexisme en action
Vie Féminine, vous fixe plusieurs rendez-vous
dans le cadre de sa campagne "Sexisme: résistons aux préjugés".
Le 14 février, action à Liège
Vie Féminine vous donne rendez-vous le 14 février à 9h rue
de l'Etuve à Liège, pour une action dans les rues sur le
thème "Amoureux de l'Egalité".
Saint-Valentin oblige ! Cette action sera l'occasion de distribuer un petit dico anti-sexiste intitulé: "Ne me libère
pas… je m'en charge". Ce mini-dico propose aux femmes
de développer des stratégies pour débusquer le sexisme
dans leur quotidien et pour se faire respecter.
Le 11 mars, performance à Bxl
Vie Féminine organise à Bruxelles, un grand événement en
réalisant une "performance" sur la place de la Monnaie
qui sera, pour l'occasion, transformée en un gigantesque lavoir pour symboliquement laver le linge tâché de sexisme.
Au programme également, des ateliers originaux qui vous
permettront d'aborder le sexisme. Lors de cette journée,
la Ministre-Présidente de la Communauté française, Marie
Arena, remettra en personne le 2ème prix "J'en pince, J'en
pince pas". Le prix "J'en pince" est destiné à honorer une
initiative ayant fait preuve d'un réel effort de remise en
question des stéréotypes véhiculés autour des rôles attribués à la femme et à l'homme. Le prix "J'en pince pas" sera,
quant à lui, décerné au projet le plus sexiste de l'année.
Un car est prévu pour un déplacement collectif au départ
de Liège. Inscription à Vie Féminine.Tel: 04/222.00.33.
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Atelier préparatoire
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Un atelier d'expression théâtrale est organisé dans plusieurs
régions dont un à Liège pour construire, au départ de scènes
évoquant le sexisme au quotidien, la performance qui se déroulera à Bruxelles le 11 mars.
Pour cette journée événement qui marquera un an de campagne pour lutter contre le sexisme,Vie Féminine recherche
des planchettes en bois naturel et des vêtements: pantalons, jupes, robes, tabliers, sweat-shirt... tous les vêtements
en rose.Attention, tout ceci ne sera pas récupérable par la
suite! Si vous avez de telles choses à nous donner, vous pouvez les déposer à Vie Féminine, rue de l'Etuve, ou nous
contacter pour qu'une animatrice passe les prendre chez
vous.●
Vie Féminine
Liège-Seraing-Verviers
Rue de l'Etuve, 10
4000 Liège
Tel: 04/ 222.00.33
[email protected]
Permanence :
Les lundis- mardis et jeudis
de 9h à 15h
Vie Féminine
Huy-Waremme
Ourthe-Amblève
Rue Sélys Longchamps, 84
4300 Waremme
Tél : 019/ 32.30.57
[email protected]
Permanence :
Tous les jours de 13 à 17h