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LES SPORTS
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JEUDI 21 MARS 2013
JUDO
Buffet se reconstruit
Touché par sa rapide
élimination aux JO,
puis par une grosse
blessure à l’épaule,
le Rouennais, présent hier
au Kindarena, a rejoint
Orléans pour se donner
une nouvelle impulsion.
L
e gratin haut-normand était
au rendez-vous du Kindarena
hier à l’occasion des « Mercredis de l’équipe de France » organisés par la Fédération à Rouen.
Seul le médaillé de bronze olympique Ugo Legrand, en stage en
Mongolie avec son club d’Orléans,
manquait à l’appel. Romain Buffet, lui aussi orléanais depuis cet
été, aurait pu en être s’il ne s’était
pas méchamment amoché l’épaule
il y a deux mois. Le Rouennais de
28 ans, champion du monde par
équipes en 2011 et champion de
France des moins de 90 kg en
2010, a du coup pu évoquer avec
nous sa nouvelle vie, faite de hauts
(comme l’obtention de son diplôme d’ostéopathe) et de bas depuis la désillusion des JO de Londres (défaite dès le 1er tour).
Revenir à Rouen, pour vous, c’est
toujours plaisant ?
] Romain Buffet : « Je rentre dès
que j’ai l’occasion, c’est-à-dire une
fois par mois à peu près. Je reste
très attaché à ma ville natale. Ça
me permet de me vider la tête, de
retrouver des personnes et des endroits que j’aime bien. »
Et le Kindarena, comme endroit,
vous aimez bien aussi ?
] « Je découvre. J’étais déjà passé
autour sans jamais y entrer. C’est
une très belle structure qui va faire
vivre le sport rouennais, booster
l’événementiel sportif. C’est une
aubaine pour les passionnés du
coin. C’est une salle magnifique,
dans un cadre agréable avec le parvis tout autour. »
Pourquoi avoir quitté Paris Lagardère, où vous étiez licencié depuis
2003, pour Orléans ?
] « J’avais besoin de repartir avec
un groupe. Je ne me plaisais plus
trop à Lagardère. J’étais très bien
entouré au niveau des entraîneurs
mais il me manquait un collectif
d’athlètes. C’est ce que je retrouve
à Orléans. Il y a Ugo (Legrand)
bien sûr, avec qui j’ai été trois ans
en équipe de France, mais aussi
Antoine Jamin et Adrien Bourguignon, que j’ai côtoyés à Lagardère.
Avec Daniel Fernandez, l’entraî-
neur de l’USO, ça se passe très
bien, on est sur la même longueur
d’ondes. »
C’était aussi un moyen de mieux
digérer les JO ?
] « Ça a été dur de se relever. J’ai
voulu me donner les moyens de
« performer » au plus haut niveau
dans les deux ans. De revoir certaines bases avec mon nouvel encadrement, chose qu’on ne pouvait
pas trop faire pendant l’olympiade
car on court après les points, après
la sélection et on oublie un peu le
travail de fond. Et puis, je me suis
blessé sérieusement au mois de janvier, deux semaines avant le Tournoi de Paris, alors que je me sentais
vraiment bien. Sur une mauvaise
chute, les ligaments de mon épaule
ont été arrachés. Psychologiquement, ça a été un nouveau coup de
massue. Je me suis fait opérer, j’ai
attaqué la rééducation et j’en ai encore pour un mois et demi avant
de reprendre la compétition. »
Avant ça, vous aviez aussi perdu
e n finale de s c hamp io nnats de
France fin novembre face au Francilien Massimino…
] « On m’a bombardé favori. Psychologiquement, je n’étais pas dans
cette optique. Pour moi, j’avais tout
Le Rouennais Romain Buffet a été l’un des animateurs
des « Mercredis de l’équipe de France » organisés hier au Kindarena
(photo P. V.)
à prouver. Je n’étais pas médaillé
au JO, je repartais de zéro. La journée a été parfaite jusqu’à la finale…
et les finales, j’ai du mal à
les gérer ! Je voyais ça comme
la cerise sur le gâteau et j’ai été
trop décontracté. Ce sont des
erreurs qui peuvent me servir pour
l’avenir. »
Une fois remis sur pied, comment
voyez-vous cet avenir, justement ?
] « Je l’espère meilleur car j’ai pas
mal enchaîné les blessures (NDLR
: il avait également été victime
d’une hernie discale début 2012) !
Il faut que j’apprenne à me préserver car les entraîneurs ont souvent besoin de me freiner et ça
m’expose aux blessures, justement.
Je veux revenir le plus vite possible
en sélection et à court terme, faire
la World Cup en Roumanie en
juin, puis les jeux Méditerranéens
en juillet. »
PROPOS RECUEILLIS PAR A. R.