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CONCEPT
De fidèles intendants de Dieu
La fidélité est une qualité du caractère chrétien et une valeur spirituelle que Dieu
désire et attend de chacun de ses enfants. Elle s’exprime à travers un comportement fidèle qui
est la conséquence d’une relation personnelle avec Jésus. Et c'est seulement en vivant la vie
de Christ en nous, que nous pouvons, en tant qu’intendants du Royaume, porter ce fruit de la
fidélité. Dans cet article conceptuel, je voudrais présenter deux grands intendants de l'Ancien
Testament et montrer comment l’expression de leur fidélité dans leur administration est
devenue une bénédiction pour les autres.
Joseph – fidèle intendant de Dieu en Égypte
Une déclaration clé faisant référence au début de la vie de Joseph en Égypte est la
phrase « le Seigneur fut avec lui » (Genèse 39:2), qui apparaît plusieurs fois dans Genèse 39.
Cette remarque que « le Seigneur fut avec Joseph » (Genèse 39:21) semble indiquer que Dieu
était avec lui dès sa jeunesse, et même dans un pays étranger. Bien qu'il fût loin de sa famille
et de sa communauté, il n'était pas hors de portée du radar de la grâce et de la souveraineté
divine. Et dans sa providence, Dieu avait placé Joseph en Égypte pour servir de sauveur pour
sa famille et d’intendant pour le Seigneur.
« Le Seigneur fut avec Joseph » signifie aussi que Dieu faisait partie intégrante de sa
vie et de son expérience quotidienne. C’était le cas quand il fut tenté par la femme de
Potiphar, qui voulait qu’il couchât avec elle, et qu’il répondit : « Comment ferais-je un aussi
grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » (Genèse 39:9). Pour Joseph, le péché n’était pas
seulement une violation de la confiance qui régnait entre son maître et lui, ou le fait de
profiter d'une faiblesse de caractère de la femme de Potiphar, mais une grave infraction dans
sa propre relation avec Dieu. Tout acte et décision de son cœur étaient mesurés à l’aune de la
volonté de son Dieu, et en ce sens il était un fidèle intendant.
Mais la répétition de l'expression « le Seigneur fut avec lui » (Genèse 39:21) implique
également que la présence de Dieu et Sa centralité dans la vie de Joseph n'étaient pas un
accident, mais une question de choix personnel. Joseph avait choisi de placer Dieu au centre
de son univers, et tout le reste était périphérique et secondaire à cette valeur spirituelle.
L’éducation de Joseph a, sans nul doute, joué un rôle important dans sa fidélité à Dieu, mais
quelques soient les l’épreuves auxquelles il était confronté, il choisissait d'honorer Dieu et
Dieu l’a honoré en retour. En donnant à Dieu la première place, Joseph connut la prospérité et
le succès, et il trouva grâce aux yeux de Potiphar et du gardien de prison (Genèse 39:2, 3, 4,
21, 23). En outre, la Bible souligne qu’en raison de la vie de Joseph en tant qu’intendant, « la
bénédiction de l’Éternel fut sur tout ce qui appartenait à Potiphar, soit à la maison, soit aux
champs » (Genèse 39:5).
Daniel – fidèle intendant de Dieu à Babylone
Comme Joseph, Daniel a été déporté loin de sa patrie et de son peuple et amené dans
la cour du roi conquérant, Nébucadnetsar (Daniel 1:1-4). Dans les deux cas, cependant, Dieu,
en tant que Seigneur de l'univers, a manifesté sa présence (Daniel 1:9) et sa puissance de
façon miraculeuse, rendant de la sorte sans effet les réalités terrestres qui auraient autrement
apporté à ces jeunes intendants la destruction ultime et une fin aussi prématurée qu’inattendue
(Daniel 2:12).
Face à sa toute première épreuve (alimentaire) en tant que prisonnier de guerre, Daniel
prit une décision courageuse (Daniel 1:8) qui manifesta sa résilience et ses principes, qui sont
des expressions de la gestion chrétienne de la vie. Pour Daniel, le fait d’être arraché à sa
communauté religieuse en Palestine n'était pas une raison de remettre en question son mode
de vie en tant que Juif ou ses croyances de base en tant que disciple et serviteur de Yahvé.
Plus important encore, sa décision d'honorer Dieu en conservant un régime végétarien simple
eut des résultats immédiats et supérieurs. « Au bout de dix jours, ils avaient meilleur visage et
plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi » (Daniel 1:15). «
Sur tous les objets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence et sur lesquels le roi les
interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les magiciens et astrologues qui étaient
dans tout son royaume » (Daniel 1:20). En donnant à Dieu la première place dans sa vie,
Daniel fit l’expérience de la bénédiction du Seigneur.
L’épreuve de manger de la nourriture servie à la table du roi n'était que la première de
nombreuses épreuves à suivre pour Daniel et ses amis (Schadrac, Méschac et Abed-Nego).
Dans la deuxième année de son règne, le roi Nébucadnetsar eut un rêve qui le perturba
beaucoup. Mais bien que Daniel ne fît pas partie des « sages » de Babylone appelés à
interpréter le rêve du roi, il fut finalement compté comme l’un d’entre eux pour recevoir la
peine de mort due à l'échec des autres (Daniel 2:10-13). Face à cette question de vie ou de
mort, Daniel montra à nouveau de la sagesse dans le traitement de cette délicate situation en
parlant d'abord avec « tact » à Arjoc (Daniel 2:14). Puis, il s’adressa personnellement au roi et
lui demanda plus de temps. C'était un geste audacieux de sa part. Finalement, ses amis et lui
adressèrent des supplications au « Dieu du ciel » pour obtenir sa miséricorde (Daniel 2:18).
Daniel était un penseur stratégique, et Dieu récompensa ses efforts personnels et sa foi
en lui révélant le rêve même que Nébucadnetsar avait eu. À la fin de cette expérience
extraordinaire, le roi nomma Daniel « gouverneur de toute la province de Babylone et l’établit
chef suprême de tous les sages de Babylone » (Daniel 2:48). Daniel était maintenant
l’intendant de Dieu à Babylone. En outre, « Daniel pria le roi de remettre l’intendance de la
province de Babylone à Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et Daniel était à la cour du roi »
(Daniel 2:49).
C'est payant d'être fidèle !
Erika F. Puni
Directeur, Département de l’Économat
Conférence Générale des Adventistes du 7e Jour
OUTIL PÉDAGOGIQUE
L'intendant : plein de foi
La gestion chrétienne est la réponse fidèle que nous offrons à Dieu pour les talents de
nos vies. Être un intendant fidèle, comme être un disciple, commence par l'initiative de Dieu.
Dieu nous tend à tous la main par son Fils, Jésus-Christ, pour nous offrir des dons
extraordinaires, dont le plus grand est la promesse de la vie éternelle. Nous sommes l’objet de
ses bienfaits. Nous sommes bénis. Pourtant, tous les jours, nous sommes poussés, par nos
propres tendances pécheresses, à croire en nos propres capacités et pouvoir plutôt que de nous
confier en la domination suprême de Dieu. Il est le véritable propriétaire de tout ce que nous
possédons dans la vie. Une intendance fidèle est un choix de vie qui reconnaît que tout est un
don de Dieu. Notre responsabilité en tant qu’intendants chrétiens est de gérer tous les dons
que nous avons reçus de Dieu avec fidélité. Les intendants chrétiens sont les dépositaires des
biens ou les gestionnaires du royaume de Dieu. Paul nous rappelle : « Ce qu’on demande des
dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle » (1 Corinthiens 4:2).
Une grande partie de la prédication et de l'enseignement sur la gestion chrétienne est
limitée dans sa portée à l'argent et aux biens. Nous oublions souvent la définition holistique de
la gestion chrétienne qui englobe beaucoup plus que la valeur monétaire. L’intendant fidèle
vit une vie d’obéissance à Dieu en lui offrant des prières, en assistant aux assemblées, en
mettant à son service ses dons spirituels, ses ressources financières, et son témoignage. Ainsi,
la gestion fidèle intègre tous les aspects de notre vie de disciple. Pourtant, notre réponse
financière à Dieu est souvent conflictuelle avec nos propres désirs et choix personnels. Nous
sommes tous les jours confrontés au défi de prendre des décisions financières qui sont
soumises à l'appel de Dieu à servir comme de fidèles intendants.
Nos choix pour gagner de l’argent, en donner, en épargner et en dépenser sont, soit
motivés par la foi, soit totalement dépourvus de foi. Le plus souvent, ces décisions sont
pleines de foi, mais de foi en quoi ? Certaines de nos décisions financières reflètent bien plus
de foi en nos propres capacités et ressources qu’en Dieu. Jésus l’a clairement dit : « Nul ne
peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et
méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent » (Matthieu 6:24). Comment donc
pouvons-nous prendre des décisions financières qui soient pleines de foi, reflétant l'appel de
Dieu à être les intendants du Royaume ?
C’est premièrement en mettant Dieu à la première place dans tous les domaines de
notre vie. Lorsque nous ne parvenons pas à faire de Dieu notre priorité majeure, nous ne
parvenons pas non plus à être de fidèles intendants à son service. Vos décisions financières
reflètent-elles que Dieu est votre priorité principale ? Cette période de récession économique
mondiale peut être une formidable occasion de réexaminer la place de Dieu dans nos vies.
D'innombrables personnes ont placé leur confiance et leur sécurité dans leurs richesses et
leurs possessions, plutôt qu’en Dieu. Le ralentissement économique en a laissé de nombreuses
errant dans le « désert » à la recherche de satisfaction, de paix et de joie. Mais cet
épanouissement spirituel dans la plénitude, la paix et la joie n’est assuré que par l’acceptation
de Jésus-Christ comme notre Seigneur et Sauveur et en le servant fidèlement.
Mettre Dieu à la première place
Comme les Israélites errant dans le désert (voir Exode 16), nous avons besoin de nous
rappeler de mettre notre confiance dans les dispositions de Dieu, de vivre un jour à la fois, et
d'observer le Sabbat. De nombreux érudits de la Bible considèrent que le chapitre 6 de
l'évangile de Matthieu constitue un enseignement de Jésus sur l'exode d'Israël. Jésus souligne
les principes de l'Ancien Testament. Il nous enseigne à rechercher Dieu en premier, à ne pas
nous inquiéter, et à placer notre confiance en ses dispositions à notre égard. Les intendants
fidèles embrassent un mode de vie qui est caractérisé par le fait de mettre Dieu à la première
place et de le reconnaître comme le suprême pourvoyeur de toutes choses.
Observer le Sabbat est une mesure à appliquer pour mettre Dieu à la première place.
Notre attitude envers le travail est une autre mesure. Notre travail est d'être productif et de
plaire à Dieu. « Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur »
(Colossiens 3:23). Le travail est le principal moyen par lequel nous acquérons de l'argent. Une
fois que nous avons gagné de l'argent, nous sommes confrontés à plusieurs choix quant à son
utilisation. Nous pouvons le donner, l’épargner ou le dépenser. De toute évidence, nous
devons gagner de l'argent non pas simplement pour augmenter notre pouvoir d'achat ou
amasser des richesses, mais pour servir Dieu. Si nous considérons notre famille comme l'un
des dons de Dieu, alors le fait de pourvoir financièrement aux besoins de notre famille est un
moyen de servir Dieu en fidèle intendant.
Donner est la réponse fondamentale de l'intendant chrétien. Nous devons partager
généreusement avec autrui. Le don généreux exige que l’on s’engage à agir. La dîme est la
référence du don généreux. Quand notre première décision est de donner, nous plaçons une
plus grande confiance en Dieu. Nous commençons par dire : « Merci mon Dieu ! Tout ce que
nous avons reçu est une bénédiction venant de toi. » Donner nous libère de la servitude que
l'argent peut imposer à nos vies. La dîme nous encourage à nous concentrer sur Dieu comme
source de notre force, plutôt que nos propres réalisations ou possessions. Elle nous aide à
reconnaître que nous adorons Dieu, et non l’argent ! La dîme conduit à la croissance
spirituelle. Elle apporte une discipline spirituelle à nos choix financiers. Le don généreux
offre des possibilités de justice économique, de consommation modérée, et de maîtrise de soi.
Épargner, dépenser, donner
Épargner est séquentiellement la priorité suivante en ce qui concerne nos revenus.
Épargner des actifs financiers est souvent un moyen d’atteindre des objectifs à long terme. En
outre, si nous avons épargné de façon adéquate, nous maintiendrons notre capacité à donner,
même lorsque nous ferons face à des dépenses imprévues. L’épargne est souvent affectée à
des dépenses et à des dons futurs. Elle peut être réservée à un revenu de retraite, à financer
l'université, à des achats importants, ou à des dons de bienfaisance. Nous devons considérer
trois grands domaines d’épargne – d’urgence, renouvelable, et à long terme. L’épargne
d'urgence couvre les dépenses totalement imprévues. Dans le contexte économique actuel, il
est sage de maintenir une épargne d'urgence équivalente à six mois de revenus. L’épargne
renouvelable est conçue pour remplacer les biens durables nécessaires pour maintenir un
mode de vie modéré. Le mode de vie variant considérablement d’un point à l’autre du monde,
nous devrions considérer nos besoins plutôt que nos désirs, avec prière. L’épargne à long
terme concerne plutôt les années avancées de notre vie et peut inclure à la fois des dépenses et
des dons. L'épargne est un choix financier judicieux, bibliquement fondé, à condition que son
objectif ne soit pas orienté vers l’enrichissement ou des désirs égocentriques.
Dépenser est intimement lié au don et à l’épargne des ressources financières. Pour
beaucoup de gens, dépenser est la première décision financière. La conséquence du fait de
dépenser d’abord est qu’il reste peu, ou rien, à donner ou à épargner. Les premières décisions
de l’intendant fidèle sont de donner et d’épargner, ensuite vient le choix de dépenser. Dieu
veut que nous gérions notre budget avec sagesse (Proverbes 27:23-24) et nous nous méfiions
de la cupidité (Luc 12:15). Il veut que nous jouissions du fruit de notre travail, mais que nous
le fassions avec modération (Proverbes 30:8-9) et sans gaspillage (Jean 6:12). Les besoins et
les désirs sont facilement confondus dans un monde qui idolâtre les possessions et méprise la
religion. L’intendant fidèle est en mesure de maintenir un équilibre entre le contraste bipolaire
de la culture d'auto-indulgence et le mode de vie qui honore Dieu.
L’intendant fidèle reflète le caractère altruiste de Dieu. Nous sommes façonnés par
Celui que nous suivons. Dieu a fait de nous ses fidèles intendants. Notre réponse à Dieu est un
signe de notre obéissance à celui qui pourvoit à tous nos besoins. Nous sommes appelés à
mettre Dieu à la première place dans notre vie. Nous devons travailler avec persévérance afin
d’avoir la capacité d'être de généreux donateurs, des épargnants méthodiques et de dépenser
avec parcimonie.
David S. Bell
Associé Principal,
Design Group International
PERSPECTIVE
C’est bien, bon et fidèle intendant
Le « Panthéon de la Foi » de la Bible se trouve au chapitre 11 du Livre des Hébreux. Il
nous rappelle à tous que « sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » notre Père. Hébreux
11:1 nous aide à comprendre la profondeur de ce que Dieu attend de nous, car la foi y est
définie comme « une ferme assurance des choses qu’on espère, et une démonstration de celles
qu’on ne voit pas " (Hébreux 11: 1).
Nous savons que la « foi » et la « fidélité » sont très importantes aux yeux de Dieu,
parce que nous retrouvons ces termes 349 fois dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Tant et
si bien que lorsque je me tiendrai devant le Seigneur, je voudrai entendre ce que les fidèles
intendants ont entendu dans Matthieu 25:21 : « C'est bien, bon et fidèle serviteur. » Dans ce
passage sur la parabole des talents, le maître est content de son serviteur et va le récompenser
en lui confiant plus de ressources et de responsabilités. Il n’est pas aisé de pratiquer la vraie
gestion biblique dont parle Matthieu 24 et ce sujet n’est malheureusement guère abordé dans
nos églises. Nous pouvons demander aux gens de chanter dans la chorale ou d'enseigner une
classe biblique, mais quand il s'agit de leur demander d'être un généreux donateur/intendant
de leur argent, nous entendons toutes sortes de raisons pour lesquelles cette question est trop
personnelle. Cependant, cette perspective n'est certainement pas celle des Écritures. La Bible
est pleine de récits, de réflexions, et de principes sur l’intendance. Les Écritures semblent
indiquer qu’il est convenable de parler à nos amis et frères chrétiens de la façon dont ils
utilisent leur argent !
Nous sommes également confrontés au fait que notre gestion financière est la preuve
de notre vie de disciple. La conversion du cœur est la partie facile pour un chrétien, mais celle
du chéquier est bien plus difficile. C.I. Scofield a écrit « ne me montrez pas les pages usées de
la Bible d'un homme, montrez-moi son chéquier et je vous montrerai où sont ses priorités. »
Disciple ou intendant
Après près de 30 ans dans le domaine de l’économat, je suis maintenant convaincu
plus que jamais qu'il est plus facile d'être un disciple du Nouveau Testament que d'être un
intendant du Nouveau Testament. Au cours des années, j’ai connu de nombreux disciples qui
étaient fidèles au service de l'église, avaient le don de l'hospitalité, pouvaient enseigner et
témoigner, étaient aimables, bons et gracieux. Mais quand il s’agissait d’être généreux avec
leur carnet de chèques, ils n'étaient tout simplement pas prêts à laisser Dieu régner pleinement
dans ce domaine de leur vie. Ils essayaient d'être des disciples, mais sans les caractéristiques
de l’intendant.
C’étaient des propriétaires, pas des intendants ! Ils pensaient que l’argent leur
appartenait en propre et que Dieu était libre de leur parler de tous les domaines de leur vie,
sauf de celui-là. N'est-il pas intéressant de constater que des trois grands domaines dans
lesquels Dieu nous donne d'exprimer notre foi en lui – notre temps, nos talents et notre trésor
– il n'y a qu'un seul que nous puissions amasser : notre trésor, prouvant ainsi que de bon
nombre sont des intendants infidèles en ce qui concerne leur argent.
Description des tâches de l’intendant fidèle
Un intendant fidèle est celui qui prend au sérieux l’opportunité de gérer
judicieusement et d’investir son temps, ses talents et son trésor dans l'œuvre de Dieu ici sur
terre. L'économat, c’est tout ce que nous faisons après avoir dit que nous croyons. Chaque
décision que nous prenons après être devenus disciples du Christ, est une décision
d’économat. C'est la gestion de notre famille, de notre corps, de nos dons spirituels, de nos
relations, de notre environnement, de nos investissements, de nos capacités, et oui, de notre
carnet de chèques. En Christ, toutes choses ici-bas prennent une perspective du royaume.
Nous devons donc devenir des intendants fidèles dans chaque aspect de nos vies afin de
vraiment l'honorer.
En tant qu’intendant, je reconnais que je ne possède rien. Je suis simplement un
Gestionnaire du Royaume et une partie de ma description de travail consiste à gérer selon la
volonté du propriétaire. Tout appartient à Dieu et, bien qu'il pourrait finalement tout
récupérer, Il préfère tout nous offrir généreusement en retour. Avez-vous jamais vu une
voiture blindée dans un cortège funèbre ? Il n'y a pas moyen d’emmener notre argent quand
nous faisons la pause vers la gloire. Il s'agit d'une difficile description des tâches, mais que
nous chrétiens devons tous reconnaître et fidèlement accomplir durant notre séjour ici-bas.
Une perspective biblique
Les 66 livres de l'Ancien et du Nouveau Testament contiennent au moins un principe
d'économat. Il y a donc un appel clair des Écritures à chacun de nous de devenir des
intendants fidèles. Dans la Genèse, la première responsabilité d'Adam dans le jardin était de
gérer fidèlement la création parfaite de Dieu. Moïse et Aaron ont mené une campagne
d'intendance dans Exode 25 pour un « centre de culte mobile. » Vous souvenez-vous de ce
récit ? Il y a de nombreux autres exemples dans la Bible.
Un tiers de l'enseignement de Jésus dans les Évangiles tourne autour du thème de
l’économat. Il y a plus de versets dans le Nouveau Testament sur l'intendance (1441) qu'il n'y
en a sur les thèmes de l'amour (680) et la prière (550) combinés. Jésus savait qu'il serait
difficile pour nous d'être fidèles intendants, alors il a pris un temps précieux à en discuter, de
même que Paul, Timothée et tous les autres écrivains du Nouveau Testament.
1 Timothée 6:17-19 partage un extraordinaire point de vue sur notre besoin d'être un
peuple fidèle dans trois domaines distincts. Il y est écrit, « Recommande aux riches du présent
siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses
incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que
nous en jouissions. Recommande-leur de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, d'être
généreux et prêts à partager, et de s’amasser ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un
fondement solide, afin de saisir la vie véritable. »
Paul a commandé à Timothée d’aider les membres de sa petite église au foyer d'être
des intendants fidèles de trois manières.
1. Dis-leur de faire le bien – d’être saints, fidèles et bons parce que Dieu est tout cela
et bien plus (verset 18a) ;
2. D’être riches en bonnes œuvres – d’accomplir la grande commission et le grand
commandement – aimer Dieu, aimer son prochain et amener ce dernier à une relation
personnelle avec le Christ (verset 18b), et
3. D’être généreux et disposés à partager/réaffecter les ressources que Dieu nous a
confiées pour le ministère (verset 18c).
Paul rappelle à ses lecteurs que cette perspective d’intendance fidèle est entièrement
biblique et est le seul moyen de jeter un fondement solide pour la vie à venir, qui est « la vie
véritable » . . . une préparation pour l'éternité.
La perspective éternelle
Le plan de Dieu pour atteindre l’humanité, c'est que nous, chrétiens, nous comportions
en fidèles intendants. Dieu veut que notre foi croisse et que nous devenions des intendants
obéissants. Il veut que nous soyons généreux et fidèles avec notre temps, nos talents et, bien
sûr, avec notre trésor.
Je veux me tenir devant mon Père et son Fils dans le Ciel, les regards fixés sur moi, et
les entendre dire à l'unisson : « C'est bien, bon et fidèle intendant. » Commencez dès
aujourd'hui, en investissant dans un plan qui a une perspective éternelle. Engagez-vous à
croître et à mûrir dans votre parcours d’intendant ici sur terre.
Patrick G McLaughlin
Président/Fondateur
The Timothy Group
SERMON
Donner, dans une culture post-moderne
Aux États-Unis, seulement 9 pour cent des adultes nés de nouveau déclarent donner 10
pour cent de leur revenu à des œuvres de charité.1 « L’économat fait-il du patinage sur une
mince couche de glace dans notre culture postmoderne ? Cela a-t-il vraiment grande
importance de nos jours ?
Les faits suivants donnent un aperçu saisissant du paysage économique de l'Amérique
post-moderne. Les États-Unis sont la plus riche nation dans l'histoire du monde.2 Si vous
gagnez 1.200 € par an, vous gagnez plus que 75% de la population mondiale.3 Les Américains
épargnent très peu. Le taux d'épargne de la plupart des Américains est négatif, et pour ceux
qui épargnent, c'est à peine plus de quatre pourcent.4 Il y a eu plus d'un million de dépôts de
bilan en 2008.5 Le stress a une influence négative sur la vie personnelle et professionnelle de
la moitié de tous les Américains.6 Le principal motif de divorce est l'argent ou son utilisation.7
En juillet 2009, la dette moyenne des cartes de crédit par ménage était de 6.300 €.8 Aux ÉtatsUnis, il y a plus de poupées Barbie que de personnes9 et plus de bateaux que de ports pour les
contenir.10 En 2007, les américains ont dépensé près de 8 milliards d’euros dans l’achat de
boissons gazeuses.11 La superficie des maisons augmente alors que le nombre des occupants
diminue.12 Les frais de pénalité sur les cartes de crédit renouvelable ont constitué près de la
moitié des profits de l'industrie.13
C'est au sein même de ce paysage économique que la théorie postmoderne déclare, «
La vérité n'est pas universelle, elle n'est ni objective, ni absolue, et ne peut être déterminée par
une méthode communément acceptée ... la vérité est une émanation sociale, elle est plurielle,
et inaccessible à la raison universelle. »14 Jill M. Hudson déclare, « Les règles et les principes
qui régissaient auparavant la société ne sont plus estimés comme devant être transmis par les
familles, les groupes religieux, ou les normes communautaires. La morale, l'éthique et les
valeurs sont créées et recréées à partir de l'expérience personnelle. »15 Et enfin, le
psychologue postmoderne Robert Jay Lifton déclare, « Ceux qui sont cohérents dans leurs
croyances, qui tentent de vivre selon un ensemble précis de principes, et qui s'imaginent avoir
une identité intrinsèque unique, sont des malades mentaux. »16
Selon la théorie post-moderne, le principe de l’économat qui consiste à donner,
signifie en réalité que vous pouvez créer votre propre éthique et votre propre morale du don. Il
s'agit ici d'une expérience personnelle subjective, non pas d’une croyance absolue par laquelle
nous serions tous régis. Votre croyance peut être différente de celle des autres, mais toutes
peuvent coexister en harmonie. Personne ne peut vous dire comment donner, parce que c'est
votre entreprise et vous en faites ce que vous voulez. Il ne fait aucun doute que le principe de
l’économat du don et la théorie post-moderne forment un partenariat difficile, voire
impossible. C’est l’intrusion du postmodernisme qui place l’économat sur la mince couche de
glace.
L’économat dans l'église
L'argent est, dans une certaine mesure, considéré comme un sujet tabou dans les
églises. On craint que d’en débattre ne crée de la culpabilité et de l'anxiété, alors les pasteurs
évitent de prêcher sur le sujet.17 Le clergé ne veut pas offenser les membres ou les mettre mal
à l'aise. De nos jours, de nombreuses églises ont une perspective égocentrique, une attitude
«gardons-les-portes-ouvertes » et « prenons-soin-de-nous-mêmes » connue comme le
« syndrome de la pénurie. »18 Des rapports indiquent que le financement bancaire consiste en
hypothèques pour environ 52 pour cent de l’immobilier de l'église et que la plus grande partie
du budget des congrégations est utilisée pour rembourser ces hypothèques.19 Randy Alcom
déclare, « Il y a plus de cécité, de rationalisation, et de réflexions confuses sur l'argent que sur
tout autre sujet. »20 Il n’est donc pas étonnant que les dons aient été en diminuant ces 30
dernières années21 et que certains pensent maintenant que le gros de l’enseignement biblique
des ministères d’églises indépendants concerne l'argent. Les membres semblent participer à
l'église et au culte, mais faire autre chose avec leur argent.
Il est suggéré que, dans la culture post-moderne, les églises ne doivent pas s'attendre à
ce que les vieilles méthodes du don continuent à financer l’œuvre locale. Une vision plus
articulée relancerait l’économat dans l'église.22 Si tous les chrétiens donnaient la dîme à leurs
organisations, l'expression « le monde serait transformé » serait un euphémisme.23 Saviezvous que les chrétiens qui donnent le plus grand pourcentage de leurs revenus sont ceux qui
gagne le moins d'argent ? « Les Américains qui gagnent moins de 8.000 € ont donné 2,3 pour
cent de leurs revenus à des organisations religieuses, alors que ceux qui gagnent 56.000 € ou
plus n’ont donné que 1,2 pour cent. »24 Les travailleurs pauvres sont les plus généreux.
L’économat dans la Bible
L'étude de l’économat dans la Bible révèle que, premièrement, Dieu possède toutes
choses (Psaume 24:1). Deuxièmement, nous sommes les intendants de Sa propriété (Psaumes
8:6-8). Le troisième principe de l'intendance biblique c’est d'être trouvé fidèle (1 Corinthiens
4:1-2). C'est ce troisième principe qui est la base et le fondement de l'engagement qui devrait
différencier les chrétiens du postmodernisme. La fidélité consiste à croire en un ensemble
cohérent et précis de principes dits absolus. La meilleure preuve de fidélité est de savoir
comment nous donnons et gérons notre argent.
Un jour, Jésus regardait les gens donner pour le trésor du temple. Il observa les pieux
pharisiens donnant avec force démonstration et cérémonie. Ils voulaient se faire remarquer.
Pourtant, quelques jours plus tard, le meurtre à l’esprit, ils étaient en route pour arrêter Jésus.
Argent et pouvoir vont souvent de pair, doublés d’un sentiment d’orgueil et d’autosatisfaction. Ils estimaient hautement le fait de donner, mais ne comprenaient pas la fidélité
authentique du cœur. Ils prêchaient une chose, mais en pratiquaient une autre. Les recherches
et statistiques de l’église dans cette culture postmoderne semblent indiquer que les membres
participent à l'église et au culte, mais ne se tiennent pas sur le fondement de l’économat, qui
est la fidélité. Nous avons tendance à donner du bout des lèvres, mais à gérer notre argent
comme des laïques postmodernes.
Il y avait dans la foule ce jour-là, une pauvre veuve, qui approcha timidement, une
offrande à la main. Sa décision prise, le don fut effectué rapidement et passa inaperçu.
Espérant rester dans l’ombre, elle se pressa, mais son regard croisa celui de Jésus. Son don
était insignifiant, comparé à celui des pharisiens, mais le regard de Jésus discerna la passion
de son cœur et son don de foi illumina le visage du Christ. Cette veuve, maintenant sans le
moindre sou, les yeux rivés sur Jésus, l’entendit dire à ses disciples : « Je vous le dis en vérité,
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. »25 Le don qu'elle a fait avec crainte lui a été
retourné par l'affirmation pleine d’amour du Christ. Des larmes de joie jaillirent de ses yeux
quand elle quitta le temple. Jésus observa sa foi active donner en se sacrifiant. Elle a donné
tout ce qu'elle avait pour soutenir l’œuvre du temple et une cause qu'elle aimait. Son don a été
une expression authentique de sa foi qui a contribué « dans mille directions à l'extension de la
vérité et au soulagement des nécessiteux. »26 C’était une conviction qui venait de croyances
cohérentes dans des principes absolus. En retour, sa foi se fortifiait, confiante et active. Seule
la fidélité à une vision ou à une Personne produit ce type de don. Pourrions-nous faire la
même chose avec nos derniers centimes ? La fidélité fait toujours plus que nécessaire. C'est le
genre d’intendance fidèle qui marque vraiment la différence.
John Matthews
Directeur
Planned Giving & Trust Services
Southwestern Union Conference des Adventistes
du 7e Jour
Notes :
1 Audrey Barrick, Study: Few Born Agains Tithe to Churches. April 14, 2008.
www.christianpost.com/article/20080414/.
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