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VOILE
Thomas Ruyant, l’homme qui embarquait dans ses rêves
Le Nordiste Thomas Ruyant se lancera pour la première fois à l’assaut du Vendée Globe, le tour du monde en solitaire,
dimanche. Après des succès sur des bateaux moins puissants, le Dunkerquois touche au Graal de la course au large. Le fruit
d’une progression maîtrisée pour ce passionné.
Par Frédéric Sourice | Publié le 01/11/2016
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Il était déjà seul. Ça ne gîtait pas. Ça ne soufflait pas. Dans sa chambre, Thomas Ruyant, adolescent, larguait les
amarres en tournant les pages d’un magazine. « Je gardais les articles des gars qui avaient fait la Mini-Transat.
C’était le début des Stamm, Coville. Ils me faisaient voyager. C’était kiffant. »
Le Nordiste avait déjà le sport dans la peau. Sports-études hockey sur glace, athlétisme, triathlon. Et puis la
voile, donc. Laser, Class 8, au lycée. « C’est là que j’ai commencé à piquer le bateau de mon père (un laser). Je trouvais
ça grisant de le lui prendre et de partir en mer. Je ne faisais rien de spécial. Des ronds dans l’eau, à Malo. Des fois, je
sortais le spi et tout », s’amuse le Nordiste.
Ses parents, Rémy et Anne-Marie, ont moins rigolé quand le fiston, lors d’un repas dominical, a eu le chic pour nouer
les estomacs. Décision actée : à 26 ans, il allait participer à la Mini-Transat
Mini-Transat, cette épreuve initiatique, sur un
bateau riquiqui (6,5 m), où l’on traverse l’Atlantique en solitaire. Thomas Ruyant avait de la suite dans les idées. En
maîtrise STAPS, son sujet de mémoire ? « Le sponsoring voile. »
À bord du Souffle du Nord Projet Imagine avec Thomas Ruyant. Dunkerque le
05/09/2016. Photo Marc Demeure - La Voix du Nord
Le Nordiste a retapé un bateau à l’abandon
l’abandon, à Dunkerque, soutenu par Michel Dupré (Bleu Marine,
concessionnaire et revendeur bateau) et Patrice Verley (Faber France), les premiers à croire en lui. « Thomas
travaillait chez moi la journée, comme technicien, et retapait le bateau tous les soirs, explique Michel Dupré. Je voulais
l’embaucher. Mais il voulait faire la Mini. Je l’ai aidé, mais Thomas mérite tout ce qui lui arrive. Il en voulait. Il a su
saisir les opportunités (…) Un jour, il fallait aller chercher un 40 pieds (bateau de 12,19 m) d’un client, en Hollande. On
n’y voyait pas à 10 m. Je me suis dit : «Lui, c’est un bon…» »
Passe ta Mini d’abord ! Il l’a bouclée, en 2007, puis l’a gagnée en 2009. Avant de confirmer son talent, d’être escorté
par une bonne étoile puisqu’il a remporté la Route du rhum 2010 (40 pieds), sans connaître de casse, la hantise du
marin. La suite, sur le circuit Figaro, est plus compliquée.
« Il est là pour les bonnes raisons »
Entre-temps, il s’est installé en Bretagne, à Lorient. Il vit avec Anne-Laure, sa compagne, et leur petit Basile. Le marin
s’accroche et le projet du Souffle du Nord pour le Projet Imagine tombe à point nommé. C’est taillé pour le Nordiste,
qui ne s’exprime jamais aussi bien qu’au large. Que lorsque la notion d’endurance prend toute son importance.
Il n’y va pas parce que ça brille. Juste par amour de la mer, des bateaux et de la compétition. « C’est un passionné. Il
est là pour les bonnes raisons », observait Vincent Riou, le vainqueur du Vendée 2005. Thomas Ruyant rêve d’abord
de terminer. Trois mois en mer. Seul. Presque 40 000 kilomètres. Un rêve de marin. Ça va gîter. Et souffler.
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Thomas Ruyant | Vendée Globe