discours du maire
Transcription
discours du maire
DISCOURS DU MAIRE CÉRÉMONIE DES VŒUX Du 5 janvier 2016 Bonsoir, Je vous souhaite la bienvenue à l’Odyssée où je vous accueille ce soir au nom de l’ensemble de l’équipe municipale. Je vous propose dans un 1er temps de revenir en images sur l’année 2015. Une année riche en événements. Je salue la présence des membres des différentes instances de démocratie participative : les conseils de quartiers, le conseil communal des jeunes, le conseil de développement durable. Le moment des vœux est un moment important, celui de la rencontre, du partage, de la convivialité. Soyons donc heureux après les moments très douloureux que nous venons de vivre, de pouvoir nous retrouver ensemble ici ce soir. Je salue les représentants des services de l’État, services préfectoraux, services de police, de l’Éducation Nationale, les représentants de Nantes Métropole, les cadres du pôle de proximité. Je ne voudrais pas oublier bien sûr les chefs d’entreprises, artisans, commerçants ici présents, tous les bénévoles et responsables d’associations qui dans des domaines aussi variés que le sport, la culture, le social, consacrent beaucoup de leur temps à la vie de la cité. En cette période hivernale, je souhaiterais avoir une pensée spécifique pour tous ces bénévoles qui se battent au quotidien au profit des plus défavorisés, que ce soit la Croix Rouge, le secours catholique, les restaurants du cœur sur le site Laperche à Orvault, la Conférence Saint Vincent de Paul. Ce soir je voudrais avec vous évoquer trois points : revenir sur les évènements marquants de 2015, l’état de guerre, dire un mot sur la COP21, et enfin vous parler de la vie locale, ici à Orvault. L’année 2015 restera dans nos mémoires comme étant une année où les atroces actions terroristes nous ont ramenés aux pires moments de notre histoire, que ce soit en Syrie, en Irak au Mali, en Tunisie, en Turquie, en France. Les exactions terroristes fauchent de nombreuses victimes, causent d’effroyables souffrances et n’épargnent pas non plus le patrimoine historique et culturel de peuples entiers. Tout près de nous, un jeune homme du Bois Raguenet, Julien Galisson, a trouvé la mort au Bataclan. De nombreux orvaltais ont exprimé leur émotion, en notre nom à tous je tiens à saluer sa mémoire. Les terroristes mettent en avant leur Foi en Dieu pour agir ainsi, et pourtant aucun Dieu ne demande qu’on tue en son nom. À travers ces actes, c’est l’humanité entière qui est touchée. S’il nous faut collectivement trouver des réponses à ces actes de guerre, et l’état d’urgence en est un moyen ponctuel et nécessaire, nous devons toutefois, être prudents dans la graduation des réponses à y apporter. Comme le disait fort bien Martin Luther King « la haine ne peut chasser la haine, seul l’amour le peut ». Réformer la Constitution en pleine crise, sous le coup de l’émotion, cela n’est peut être pas opportun. Ne cédons pas aux terroristes qui veulent porter atteinte à nos démocraties, oui la liberté a un prix, celle de ne pas se comporter comme les terroristes. Mettre en place des systèmes coercitifs, abandonner notre pouvoir DISCOURS DU MAIRE législatif au profit du pouvoir administratif, cela pourrait nous entraîner demain vers une police politique, faire en quelque sorte le jeu des terroristes. Saviez vous que le Général De Gaulle a été déchu de la nationalité française par un décret de Pétain le 8 décembre 1940 ? Alors méfiance ! Jacques Toubon le Défenseur des droits a dit récemment sa désapprobation sur la déchéance de nationalité des binationaux et sur la restriction durable de l’exercice des droits et libertés, avec l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution, je partage cette position. Un autre sujet qui me tient particulièrement à cœur, l’avenir de notre planète. Face au dérèglement climatique, l’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production, de consommation pour combattre ce réchauffement, ou tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent. Ceci d’autant plus que les pires conséquences retomberont probablement au cours des prochaines décennies sur les pays en voie de développement. Depuis le fiasco des accords de Copenhague en 2009, les conférences mondiales sur le climat ont rarement été des usines à optimisme. La COP21 qui vient de se tenir à Paris échappe quelque peu à la règle. On n’en a hélas peu parlé, l’actualité liée au terrorisme a pris le pas. L’accord de Paris marque pourtant une avancée historique, cet accord est le premier texte universel pour contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement au-dessous de 2°C ». Même si cet accord n’envisage pas de sanctions contre les pays mauvais élèves, il pose néanmoins des principes de transparence et fixe un calendrier précis. Ainsi les Etats développés doivent-ils assumer des objectifs de réduction des émissions en chiffres absolus. Ceux-ci seront revus tous les cinq ans, et ne pourront être revus à la baisse. L’accord pose également la « neutralité carbone » comme objectif pour « la deuxième moitié du siècle ». Il pose également le principe d’une aide climatique de 100 milliards de dollars par an aux pays pauvres. Un plancher susceptible d’être réévalué à la hausse par la suite. Nous leur devons bien cela, nous qui avons largement contribué à piller leurs ressources naturelles. Il est nécessaire que les sociétés technologiquement avancées soient disposées à favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d’énergie et améliorant les conditions de son utilisation. La gravité de la crise écologique exige que tous, nous pensions au bien commun. Préserver notre planète est l’affaire de tous, pas que des responsables politiques. Nous pouvons agir par de petits gestes quotidiens, comme devoir supporter que l’on éteigne l’éclairage public en milieu de nuit ou encore que l’on chauffe moins les équipements publics. Ici à Orvault en ayant obtenu le label Cit’ergie la ville a renforcé sa démarche en faveur du développement durable et engagé concrètement des actions de lutte contre le réchauffement climatique, au travers d’un volet climat/énergie. Cette politique publique, de manière transversale, imprègne tous les secteurs d’action, éclairage public, entretien des bâtiments, chauffage, politique d’achats… Je remercie particulièrement Catherine Heuzey, adjointe à l’environnement et au développement durable, qui porte haut cette ambition. Notre commune, comme toutes les autres, subit une diminution drastique de sa dotation de fonctionnement versée par l’Etat, moins 2,2 millions d’euros entre 2014 et 2017. Pour compenser ce manque de recettes nous aurions dû augmenter les taux d’imposition de plus de 14% dès 2014, ce que nous nous sommes refusé à faire bien évidemment. Pour autant, une faible hausse va s’imposer à nous. D’autant que la loi de finances 2016 votée fin 2015 prévoit une nouvelle réforme de la DGF qui se traduira par une nouvelle baisse. Le 3 novembre dernier, le gouvernement a accepté de reporter la mise en œuvre de cette réforme à 2017. Il faut donc s’attendre à une nouvelle réduction qui viendra s’ajouter aux 2.2 millions d’euros déjà prévus qui résultent du plan d’économies sur les dépenses publiques annoncé par le 1er ministre le 16 avril 2014. Nous vivons une mutation majeure du modèle économique et financier des collectivités territoriales. Pendant trente ans c’est en augmentant régulièrement les impôts que les élus ont adapté leur budget à la dépense. La question principale était alors de doter les territoires d’équipements valorisants, d’offrir des services de qualité et de proximité et d’y cultiver le « bien vivre ensemble ». La ressource financière parvenait aux collectivités par le biais du contribuable national ou local. Cette époque là est révolue. Aussi, la majorité municipale a travaillé à l’élaboration d’un plan de réduction des dépenses, en 2015, 360 000 euros d’économies ont été pratiquées sur les dépenses de fonctionnement, nous poursuivons cet effort, mais il y a un moment où, si nous voulons maintenir les services à la population qui contribuent fortement au bien vivre ensemble on ne pourra faire sans augmenter la pression fiscale. Cette rigueur nous permettra de limiter l’augmentation des taux à 2%. Au même moment la métropole, elle, augmente son taux de taxe d’habitation de 18.46%, son taux de taxe sur le foncier bâti de 973 % très partiellement compensés par une baisse de 30% du taux de la taxe de collecte d’enlèvement des ordures ménagères. Bien évidemment, les élus métropolitains orvaltais ont voté contre une augmentation aussi massive. Nous avons été nombreux lors des dernières élections municipales à nous engager à ne pas augmenter les impôts. Nous l’avons fait de manière délibérée, dans un contexte où les dotations de l’Etat étaient gelées il est vrai, mais où nous ne savions pas qu’elles allaient ensuite diminuer de moitié ! Le contexte aujourd’hui est tout à fait différent vous en conviendrez. La rigueur financière qui nous est imposée nous oblige à être inventifs et à repenser des dispositifs existants, tout en gardant à l’esprit l’obligation de sauvegarder la qualité du service public. Il ne s’agit pas de la simple mise en œuvre d’un plan d’économies, mais bien de réfléchir à préserver l’essentiel avec moins de moyens.Pour réaliser des économies substantielles, certains nous suggèrent de ne pas remplacer un agent sur deux partant à la retraite. L’idée peut paraître séduisante, pourtant dans ce cas, il y a fort à parier que les usagers seraient les premiers à revendiquer le maintien d’un service public de qualité. Le rôle principal d’une commune consiste à apporter aux habitants des services de qualité dans les domaines aussi divers que celui de la petite enfance, les seniors, la solidarité, le sport, la culture. Ces services avec leurs agents, contribuent très largement au bien vivre ensemble, à la cohésion sociale sur notre territoire. Le prix à payer par l’usager pour l’utilisation des services augmentera, il est normal que celui qui bénéficie d’un service participe très partiellement à son coût, et ceci d’autant plus que l’effort réclamé est proportionnel aux revenus. Il en est de même par exemple à Nantes Métropole pour les transports. Pour toutes ces raisons, oui à la rigueur mais avec souplesse et discernement. Ne nous enfermons pas dans des dogmes, dans des positions simplistes où l’on opposerait service public et secteur privé. Notre niveau de vie dans notre pays, nous le devons très largement à nos services publics, à notre système de protection sociale que bien des pays nous envient. Alors ne scions pas la branche sur laquelle nous sommes assis. Au niveau des investissements communaux, il nous faut judicieusement dans le nouveau contexte que nous connaissons, bien réfléchir à nous engager sur le nécessaire, l’indispensable. Ceci étant attention, diminuer fortement l’investissement pourrait avoir des incidences sur l’emploi. En matière d’investissements nous avons beaucoup construit et rénové ces dernières années, Odyssée, Médiathèque Ormédo, canopée, Frébaudière, salles municipales. Aujourd’hui la ville dispose de plus de 80 000 m² de bâtiments pour les services aux habitants, c’est important ! Ces bâtiments, il nous faut les entretenir, les mettre aux normes. C’est cela bien gérer une ville, même si ça se voit moins, les coûts sont là, mais il est vrai, il n’y a pas de coupure de ruban ! La préservation de tout ce patrimoine s’impose pour le confort des usagers et la pérennité de nos équipements. Le projet le plus important du mandat sera incontestablement la reconstruction de l’école du Vieux-Chêne avec plus de 10 millions d’euros de travaux. L’éducation des enfants est prioritaire. Au-delà de cet investissement, notre priorité ira à la sécurité, aux mises aux normes énergétiques, à l’accessibilité des équipements publics. Plus de 2 millions y seront consacrés chaque année. Et la piscine me direz-vous. Orvault a la chance d’avoir une piscine. Nous avions prévu d’en refaire une neuve, nous disant qu’une piscine de près de 40 ans méritait d’être remplacée, c’était un engagement de campagne. Devant la diminution importante et imprévisible de nos moyens, baisse de moitié de la dotation d’Etat, il serait irresponsable de s’engager dans le seul but de tenir une promesse. Quand un couple veut changer sa voiture, si un accident de parcours survient, chômage ou autre, alors il envisage différemment les choses, s’il est prévoyant, il décide d’entretenir le véhicule ancien et de faire avec en attendant des jours meilleurs. C’est cela le pragmatisme. Les Orvaltais nous en voudraient si nous décidions contre vents et marée de construire une piscine neuve qui accroîtrait énormément notre endettement et par voie de conséquence notre budget de fonctionnement. Oui nous pourrions le faire en augmentant les impôts de manière drastique, au moins 7%, nous ne le voulons pas et je ne pense pas que ce soit le choix de la majorité de nos concitoyens. La piscine actuelle tiendra, des améliorations substantielles pourront d’ailleurs y être apportées. Une réserve foncière existe pour un nouvel équipement qui verra le jour quand les finances se seront améliorées, plus tard… Voilà le discours de vérité que je tenais à vous tenir. Je remercie l’ensemble des membres du conseil municipal, majorité et minorité, pour leur action à mes côtés au service des Orvaltais. Enfin, permettez-moi de vous remercier, toutes et tous, pour votre présence ce soir. De vous dire combien je suis touché par votre mobilisation à l’occasion de cette traditionnelle cérémonie des vœux. Je sais le travail que vous accomplissez les uns et les autres pour le développement d’Orvault et pour le bien de ses habitants. Comme je l’ai mis dans mon éditorial du dernier magazine, permettez-moi d’emprunter à Jacques Brel les quelques mots qui suivent pour vous présenter tous mes vœux pour cette nouvelle année. « Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul responsable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable ». Joseph PARPAILLON, Maire d'Orvault