Feuille de route des communistes du Nord pour 2016-2019

Feuille de route
des communistes du Nord
pour 2016-2019
Les communistes sont appelés à se réunir et réfléchir à leurs orientations pour les 3
prochaines années. Quel projet pour la France ? Comment redonner l’espoir de
changement ? Quel rôle pour le PCF ? Quelle activité pour les communistes du
Nord ?
Dans le cadre de notre congrès, nous avons souhaité travailler à la feuille de route
des communistes du Nord pour les 3 prochaines années, qui tient compte de nos
réalités. Quelles priorités à notre action ? Comment être le plus utile pour notre
population ? Quels objectifs pour notre organisation ?
5 priorités
Vivre avec un vrai travail et un vrai salaire, c’est possible !
Exigeons un plan d’urgence pour notre région, pour faire respecter notre dignité.
Mouvement social, partage des richesses, autant d’opportunités pour convaincre.
Nos parlementaires, nos conseillers départementaux sont des atouts pour aller
débattre.
Militer dans la proximité
Faisons du monde du travail et de la jeunesse notre priorité. Allons à leur rencontre,
ouvrons nos 19 sièges, organisons la solidarité. Renforçons notre parti en proposant
l’adhésion et en se fixant l’objectif de former 150 cadres.
Aller vers tous
Oser aller vers ceux que l’on peut imaginer éloigner de nos idées, reconquérir un
électorat déçu ou perdu. Objectif : faire reculer l’abstention et offrir une autre
perspective que le FN à la classe ouvrière.
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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Etre unis pour militer heureux
Ne pas céder aux divisions, à celui qui parle le plus fort : écouter, accepter la
différence, militer ensemble et heureux.
Rendre le pouvoir aux citoyens
Dénonçons la 5eme République, et le présidentialisme et le piège du FN, pour rendre
le pouvoir aux citoyens : faisons de la politique autrement, construisons les
rassemblements les plus larges, inscrivons-nous dans des démarches citoyennes,
utilisons les sites participatifs et les réseaux sociaux.
1 - Vivre avec un vrai travail et un vrai salaire, c’est possible !
Le mouvement social contre la Loi Travail et le scandale de l’évasion fiscale sont
deux sujets qui peuvent nous permettre d’animer la bataille idéologique en montrant
que l’argent coule à flot et que donc d’autres choix sont possibles. Il n’y a pas de
fatalité à vivre de contrats précaires, d’intérim ou de voir nos services publics
perdre en efficacité.
Organisons des rencontres publiques : Cette période de préparation du Congrès et
les semaines qui suivront doivent nous permettre de discuter de ces questions et
d’animer des réunions publiques, des débats en invitant largement autour de nous.
Chaque secrétaire de section, chaque élu local peut organiser, à l’échelle de sa ville,
d’un quartier, d’un village un débat. Nous avons 5 parlementaires, des maires et 8
conseillers départementaux dans notre département, certainement pas assez utilisés
pour ce type de rencontre ! idem pour des responsables syndicaux ou associatifs qui
peuvent y participer. Soyons visibles et actifs comme nous l’avons été durant les
dernières campagnes électorales des régionales et des cantonales : dans le Nord,
nous pouvons montrer que nous sommes aussi présents en dehors des élections pour
participer au débat, offrir des perspectives, donner de l’espoir ! exemple avec les
deux débats que nous organisons le 2 mai avec Jean Gadrey sur le plein emploi et le
9 juin avec Bernard Stiegler sur la révolution numérique ou avec les débats sur
l’évasion fiscale avec Eric Bocquet (le 16 juin à Anzin, le 10 juin à Aulnoye-
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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Aymeries, le 17 juin avec Monique et Michel Pinçon-Charlot (sociologues) ou
encore le 20 juin à Roubaix à l’initiative des communistes de l’agglomération avec
Attac et le CCFD Terre Solidaire).
Sortons du débat présidentialiste par le haut en allant à la rencontre des Nordistes
pour discuter de leurs problèmes et de leurs espoirs. Prenons le temps de l’écoute et
de la réflexion au lieu de courir après cette échéance particulièrement anti
démocratique. Reprenons nos propositions des Régionales sur l’industrie, le besoin
d’un rattrapage en services publics, le soutien au secteur social et associatif, le
modèle écologique.
2 - Militer dans la proximité
Rendre accessibles et ouverts les 19 sièges que nous avons dans le Nord. Nous
pouvons en faire des lieux d’échange, de débat, de formation. Nous pouvons ouvrir
nos sièges aussi pour tenir des permanences, se rendre disponible pour apporter de
l’aide et du soutien à ceux qui en ont besoin (accompagnement dans les démarches
administratives, aide aux devoirs…), faire de l’éducation populaire, organiser des
rencontres avec des responsables syndicaux et associatifs. Certains le font déjà,
profitons de leur expérience.
Militer dans la proximité c’est aussi être beaucoup plus présent auprès du monde du
travail, que cela soit les salariés du privé ou ceux du public, ou les privés d’emplois.
C’est aussi s’adresser aux 180 000 étudiants présents dans nos facultés et à tous
ces jeunes désabusés, en quête d’avenir. Adressons-nous aux jeunes en partant de
leur problème et de leur aspiration à vivre dans un monde meilleur, plus écologique,
plus pacifiste, plus juste et respectueux des droits de l’Homme. Parlons au monde
du travail régulièrement, pour décrypter les stratégies industrielles, unir les
salariés, montrer que d’autres choix sont possibles si on s’y met tous : réveillons la
conscience de classe !
Militer dans la proximité en mettant plus de communistes dans l’action. Faisons le
point, ville par ville, cellule par cellule puis section par section des compétences et
des camarades disponibles. Nous laissons parfois de côté des camarades qui
pourraient participer à leur niveau aux campagnes du Parti. Ne serait-ce que suivre
une famille, être un relais dans une rue, un quartier ?
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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Préparer le PCF de demain en identifiant les 150 militants de moins de 40 ans qui
ont adhéré ou pris des responsabilités dans la dernière période. Fixons-nous
l’objectif de former ces jeunes et nouveaux adhérents dans les trois ans. Ils ont été
candidats aux élections, prennent des responsabilités dans leur section. Ils sont le
parti d’aujourd’hui et surtout de demain. Parmi eux, il y a un futur secrétaire de
section, un trésorier, un responsable départemental, un élu ! Les suivre
individuellement, leur confier des responsabilités, des missions. Un enjeu pour
l’avenir, pour notre parti.
Face aux médias dominants qui font la pluie et le beau temps et qui impactent
fortement notre quotidien, il faut que nous nous mobilisions sans relâche pour faire
progresser notre presse. Battons-nous pour que chaque adhérent, en fonction de ses
possibilités, puissent être abonné à Liberté Hebdo et à l’Humanité. C’est une
bataille majeure pour faire progresser nos idées et transmettre tous les arguments
aux communistes pour pouvoir lutter efficacement contre cette bataille idéologique.
Il nous faut encore développer nos moyens de communication pour être au plus près
des nouveaux réseaux d’information. La bataille idéologique s’y engage également.
3 - Aller vers tous
Nombreux sont également ceux qui rejettent tout simplement ce système
économique qui génère tant d’inégalités. Ils ont été broyés par le système financier
et par le mépris des puissants. Ils rejettent de la même manière les « politiques » et
les « medias ». Certains s’abstiennent aux élections, d’autres utilisent tous les
bulletins de vote disponibles, zappant en fonction du candidat, de slogan ou du jeu
médiatique. La classe ouvrière est fragmentée, divisée. Dans quelques grandes villes
de la métropole Lilloise et dans le bassin minier, le taux de chômage avoisine les
20%. Une grande part de l’électorat ne vote plus. Et parmi ceux qui votent, une
grande majorité choisit dans notre région de voter Front national (42% aux
dernières Régionales avec des scores à plus de 50% dans de nombreuses villes).
D’autres se laissent aller au vote utile, à droite ou au PS sans y croire vraiment.
Avons-nous l’habitude de discuter avec tous ces Français ? Il y a parmi eux des
hommes et des femmes qui rejettent, comme nous, ce système. Allons vers eux pour
les comprendre et leur faire prendre conscience de leur rôle, de leur force. Jetons
des passerelles sans sectarisme pour reconquérir et rassembler un électorat
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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populaire, ouvrier, salarié, jeune, dans le Nord, avec qui nous pourrions construire
une alternative politique à la droite, au PS et au FN. Allons voir des anciens
adhérents que nous avons perdus de vue. Ce sont les premiers que nous pouvons
regagner. Invitons-les dans nos sièges.
Aujourd’hui, alors que l’individualisme et le repli sur soi tendent à prendre le pas, il
faut que nous portions la stricte logique inverse.
4 - Une force unie et fraternelle pour militer heureux
Connaître chacun de ses adhérents, dans une ville, un quartier, une entreprise.
Savoir les aider si besoin. Etre une famille solidaire. Proposer à chaque adhérent de
participer à l’activité. Lire le journal, informer son voisin, envoyer un mail : parfois
un simple geste peut convaincre. Mettre chaque adhérent à l’aise.
Pour rassembler les Français il faut d’abord savoir rassembler sa famille.
Acceptons chaque adhérent tel qu’il est avec ses qualités et ses défauts. Unis nous
sommes forts. Divisés, nous perdons toujours. Rassemblons les communistes et
refusons les divisions. Attention à ne pas donner raison à celui qui parle le plus fort
ou celui qui menace. Le dialogue et la patience doivent permettre de dépasser les
conflits et éviter d’utiliser les règles du parti ou les statuts qui, à terme, tranchent
et divisent. Les règles du parti sont là pour accompagner une décision, construire un
choix.
Le respect et la fraternité doivent être la base essentielle de nos riches débats.
Aucun camarade ne peut prétendre connaître la vérité absolue. Il est du rôle des
secrétaires de sections et de la fédération de permettre les débats les plus larges.
Il faut enfin redonner du poids à notre organisation. Cela passe, à tous les échelons,
par une gestion stricte et rigoureuse de la remise des cartes.
5 - Rendre le pouvoir aux citoyens
Les élections départementales et régionales ont montré notre capacité à rassembler
mais également le mur devant lequel nous sommes à chaque élection, comme pour
celles à venir : tout est mis en œuvre pour faire du FN, au 1er tour, le catalyseur de
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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la colère populaire et, au second tour, l’épouvantail à battre. Pour les états-majors
politiques chaque élection devrait se conclure par un Front Républicain. Rien n’est
fait pour que le FN et les idées d’extrême droite disparaissent du paysage politique,
bien au contraire ! C’est un véritable instrument au service des responsables
politiques libéraux qui cherchent l’alternance entre eux sans jamais changer de
politique au fond.
Les forces politiques comme la nôtre sont prises dans ce piège. Nous sommes bien
souvent marginalisés en tant que force politique. Seuls des élus, ancrés depuis
longtemps dans un territoire et n’ayant pas démérité, arrivent à maintenir leur
influence, faisant d’ailleurs la démonstration du large rassemblement qu’ils arrivent
à construire localement.
Tout est fait pour nous pousser à nous unir à gauche ou à construire des alliances à
la gauche de la gauche ou avec les formations écologistes. Des expériences ont été
tentées dans ce sens. Mais nous avons aussi vu les limites de ces rassemblements et
les difficultés que nous avons à les construire. Le soutien de Jean-Luc Mélenchon
aux Verts lors des dernières régionales a d’ailleurs largement contribué à l’échec de
ce large rassemblement.
Ce constat doit nous inviter à construire les rassemblements avec les gens d’abord !
Sortons des enjeux d’appareils et de la politique. L’urgence de renouveau en
politique, les questions posées par les participants aux Nuits Debout, le besoin de
faire émerger de nouvelles pratiques, de nouvelles têtes, de prendre des
engagements clairs sur le cumul des mandats et des indemnités doivent nous inviter
à réfléchir nous-mêmes sur ces questions. L’objectif n’est pas d’être les meilleurs
relais des citoyens, mais de leur donner envie de s’engager eux-mêmes !
Les élections législatives et sénatoriales de 2017 seront pour cela déterminantes car
c’est au Parlement que la politique du pays doit se conduire et non à l’Elysée.
Faisons de ces deux élections, législatives et sénatoriales, l’un des principaux enjeux
de 2017. C’est au Parlement que nos élus pourront faire entendre une autre voix du
Nord celle de la non résignation, de la non fatalité celle du respect de la dignité et
d’espoir en l’avenir. Faisons entendre la voix du Nord, la voix de ceux qui souffrent
beaucoup de ces politiques. L’enjeu est donc important d’avoir le plus grand nombre
d’élus qui ne failliront pas sur ces questions. Avec 3 députés communistes et
apparentés et deux sénateurs sortants, notre responsabilité est d’autant plus grande.
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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Nous allons écrire, lors de notre congrès et avec le document « la France en
Commun », notre programme pour la France. Partageons aussi ensemble une
ambition propre à notre département.
Depuis 2013, nous demandons un plan d’urgence pour notre région qui souffre plus
que d’autres : service public, transport, école, logement, emploi, pouvoir d’achat,
industrie : continuons de défendre cette idée et faisons élire le plus possible de
députés et de sénateurs qui demain sauront défendre notre région et ses spécificités,
ses richesses et la dignité de ses habitants.
Prenons aussi des engagements sur le rôle de ses élus : respect du non cumul des
mandats et des indemnités, reversements de 80% des indemnités, mise en commun
des moyens au service des campagnes départementales et des actions de solidarité
au bénéfice des nordistes.
Désignons celles et ceux qui pourraient se présenter aux élections législatives au
plus vite pour être prêts, dès l’automne. Utilisons les sites participatifs pour
élaborer avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent notre programme, pour
mettre en place des comités dans chaque circonscription. Développons notre
présence sur les réseaux sociaux pour diffuser nos idées. Chaque militant doit se
sentir concerné par cet enjeu et être un acteur de la bataille idéologique que nous
devons mener sur la Toile.
Fabien Roussel - Conférence fédérale – 20 et 21 mai 2016 – Centre historique Minier de Lewarde
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