le grand entretien : l`economie digitale - MEDEF Lyon
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le grand entretien : l`economie digitale - MEDEF Lyon
LE GRAND ENTRETIEN : L’ECONOMIE DIGITALE Participants : Adrien AUMONT – Co-fondateur KissKiss BankBank, AlloMerci, Lendopolice Julien CALLEDE – Co-fondateur et Directeur des Opérations de Made.com Nicolas FERRARY – Directeur AirBnB France Léthicia RANCUREL - Directrice TUBA Philippe SILBERZAHN – Chercheur et Auteur de « Relever le défi de l’innovation de rupture », professeur d’EM Business School Lyon et ex-entrepreneur Animation : Frédéric SIMOTTEL – Journaliste sur BFM TV et business L’économie collaborative est sans aucun doute le terme-phare de l’année 2015. S’appuyant sur les nouvelles technologies digitales et replaçant le client au cœur de son modèle, l’économie collaborative bouleverse les économies traditionnelles. Les entreprises n’ont pourtant pas attendu la montée en puissance de BlablaCar ou de Uber pour intégrer les questions de mutualisation et de partage dans leur organisation. Quelles alternatives cette nouvelle économie peut-elle proposer aux entreprises et territoires en recherche de nouveaux modèles de développement et de création d’emploi ? Quelle place pour l’économie collaborative dans l’entreprise de demain ? Le crowdfunding, estil une rupture du modèle classique ? Adrien AUMONT, KissKiss BankBank : Principe du crowdfunding : donner de l’argent à quelqu’un qui est dans un secteur qui m’intéresse sans intermédiaire avec des contreparties comme cadeaux, visites ou encore l’échange d’expérience. AlloMerci – prêter l’argent en investissant dans les projets. Lendopolice – « épargner », investir l’argent dans une entreprise et reprendre avec un taux. C’est un financement participatif pour apporter au développement des entreprises françaises. Julien CALLEDE Made.com: son entreprise fait du mobilier de qualité, design et à bas prix. Le modèle : développement de produits et travail sur la marge permettant de vendre 40 à 50% moins cher. Ils produisent 20-40 produits par semaine avec un supply chain innovant, arrivant ainsi à baisser les prix. Ils n’ont pas de catalogue mais les acheteurs prennent en photo les produits achetés et les mettent sur le site. Compte-rendu par Diana ROVYNSKA et Adrien LEAUNE, étudiants en Licence 3 AES à l’iaelyon 1 Nicolas FERRARY, AirBnb: Le sens de son service est de mettre les gens en relation. Pour certains voyageurs, l’« angoisse de touriste c’est d’être un touriste » c’est-à-dire de manger dans les mêmes restaurants, de visiter les mêmes musées, alors que l’envie est d’expérimenter des tours plus locaux, plus authentiques. C’est une tendance qui est en train de changer. AirBnB permet d’héberger les gens chez soi alors que l’on part en vacances en laissant l’appartement vide pendant 3 semaines ou encore de mettre en disposition les résidences secondaires. A la montagne, autour de 50% des résidences restent inoccupées en permanence. Le service d’AirBnB permet ainsi d’optimiser ce capital. Est-ce que vous constituez une concurrence à des hôtels ? C’est un autre type de voyage : si une famille de 6 personnes voyagent, elle ne va pas aller à l’hôtel mais louer un appartement avec sa propre cuisine, une grande table, créer une autre ambiance devient beaucoup plus réalisable avec AirBnB et ses locations moins chères. D’un autre côté, AirBnB permet de rendre plus accessible le voyage car selon une récente étude, si les utilisateurs de AirBnB avaient dû utiliser les hôtels, les 2/3 n’auraient pas voyagé du tout. Léthicia RANCUREL, TUBA : L’objectif est de catalyser l’innovation, de créer une économie collaborative, de libérer des données publiques, de développer les services numériques « citoyens » pour Smart Cities pour construire le nouveau service de demain. TUBA CRUNCH est une expérimentation avec la collectivité, les partenaires permettant d’accueillir des start-up et des citoyens qui souhaitent exprimer leur besoins, pour développer des liens ouverts et collaboratifs. Les obstacles pour les start-up et le mode concurrentiel Adrien AUMONT : Un tant qu’entrepreneur, on touche beaucoup de différentes facettes puisque on crée un marché en partant de zéro. La barrière la plus importante est le conservatisme. Il insiste sur le fait que chacun a la capacité de changer les choses négatives. Léthicia RANCUREL : Le TUBA a été créé afin de construire une ville de demain où les jeunes expérimentent dans le public, mettent en place un projet pour environ 6 mois afin de permettre d’avancer, d’accélérer le lancement des projets par des incubateurs. On pense que la transformation digitale nécessite souvent le changement de modèle mais il faut surtout aller au fond des choses. Le risque pour les grandes entreprises est de vouloir avancer sans toucher au modèle qui marche donc leur transformation dure plus longtemps. Compte-rendu par Diana ROVYNSKA et Adrien LEAUNE, étudiants en Licence 3 AES à l’iaelyon 2 Recrutement de nouveaux talents Adrien AUMONT : Dans 20 ans, 40 % des métiers qui existeront n’existent pas encore aujourd’hui. Philippe SILBERZAHN : Il existe 2 types de populations : 1) j’arrive – je travaille – je pars : l’entreprise n’est pas ma vie, 2) je suis dynamique, l’entreprise ne l’est pas assez, alors je m’en vais. D’où un énorme enjeu pour les directeurs de ressources humaines : le dynamisme entrepreneurial. Il y a 10 ans, quand on ne pouvait pas rentrer dans un grand groupe ou une grande entreprise, on devenait entrepreneur alors qu’aujourd’hui c’est l’inverse. De plus, le niveau sociétal de l’entrepreneur est passé en 30 ans de « travaux public » à « socialement valorisé ». Etre entrepreneur c’est une attitude, un état d’esprit ! Ainsi selon Adrien AUMONT de KKBB, on peut être entreprenant à la maison, dans la rue ou au sein d’une société. « Si on se plante, on reprend. Etre entrepreneur c’est une attitude ! Ford a fait faillite 2 fois avant de réussir ! » Les nouveaux modèles laissent place au fait que chacun peut devenir entrepreneur. Aujourd’hui, il est possible de multiplier la façon d’être entrepreneur, en allant vers l’entreprise ouverte et en échangeant ses compétences. Dans les grands groupes, on a de la volonté d’aller vers l’entrepreneuriat, c’est la logique d’ouverture d’esprit. Le monde concurrentiel Adrien AUMONT voit aujourd’hui évoluer ce monde de la concurrence : il insiste sur l’importance pour les individus de mettre leur argent dans des projets concrets et réels pour aller de l’avant. « Ce qui peut nous tuer c’est de ne pas bouger notre argent et rester endormi. Il faut investir dans l’économie réelle ! ». Julien CALLEDE : la prise de risque est toujours nécessaire. Il faut continuer à bouger, innover pour rester différent mais toutefois continuer de faire des affaires et se remettre en questions afin d’être à l’écoute des clients. Nicolas FERRARY: la concurrence est une très bonne chose. Elle pousse à l’innovation constante afin de créer constamment de nouvelles idées : « Une entreprise meurt plus par suicide que par homicide ». Il faut toujours garder l’esprit entrepreneurial. Il faut se lancer, pas s’endormir. Concept utilisé dans AirBnb : « On n’a pas droit de demander la permission, mais de dire pardon » Compte-rendu par Diana ROVYNSKA et Adrien LEAUNE, étudiants en Licence 3 AES à l’iaelyon 3 Philippe SILBERZAHN : « il est difficile pour les entreprise de se rendre compte que le modèle sur lequel on a basé un business est déjà dépassé aujourd’hui ». Le cas des analystes de Nokia qui en 2008 ne se sont pas rendu compte de l’arrivée d’Apple sur le marché (lors de leur briefing en 2008 il n’y avait aucune référence d’iPhone). Selon lui, revient la nécessité d’écouter les non-consommateurs et pour les ruptures, il faut utiliser les non-clients pour comprendre le besoin. De telles plateformes comme TUBE permettent justement d’avoir le retour des clients sur des start-up. Compte-rendu par Diana ROVYNSKA et Adrien LEAUNE, étudiants en Licence 3 AES à l’iaelyon 4