116.7 ko - Ambassade de France en Espagne
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CONSEIL CONSULAIRE FORMATION “ENSEIGNEMENT – BOURSES SCOLAIRES” DU 4 NOVEMBRE 2015 MADRID ---PROCES VERBAL La séance est ouverte à 9 h 00 par la Présidente qui souhaite la bienvenue aux membres du conseil consulaire, et présente à l’assemblée M. Fabien SANTINI, conseiller consulaire, qui succède à M. Jérôme LABEUR, démissionnaire. Les nouveaux agents du service des affaires sociales sont également présentés aux membres du conseil. Il est rappelé que depuis septembre 2015 les demandes de bourses pour les lycées de Séville et Malaga sont traitées au Consulat général de France à Madrid, alors que jusqu’alors elles l’étaient à Séville. Le principe de confidentialité des débats est rappelé à l’ensemble des participants. La présidente présente ensuite les travaux de la commission nationale du mois de juin et en particulier l’avis favorable émis aux modifications suivantes dans les instructions concernant l’examen des dossiers: - Nécessité de requérir l’avis préalable de la MDPH pour demander l’attribution d’une bourse destinée à couvrir la rémunération de l’accompagnant d’un élève en situation de handicap (AESH) - Prise en compte dans le barème en tant qu’avantage en nature du logement mis à disposition des demandeurs par des membres de leur famille. (estimation chiffrée sur la base des informations disponibles sur le marché locatif local). I - Intervention des conseillers consulaires à l’ouverture des travaux. M. RALLE-ANDREOLI fait la lecture d’une déclaration qui est annexée au présent procès-verbal. Les conseillers consulaires souhaitent porter à la connaissance des membres du conseil la teneur de l’entretien que trois d’entre eux (M. BERTE, M. RALLEANDREOLI, Mme SEE) ont eu avec la directrice de l’AEFE, lors de son 1/7 er déplacement à Madrid du 1 octobre 2015. Celle-ci leur a rappelé la latitude qu’avait le conseil pour pondérer les quotités théoriques de bourses. La problématique immobilière, centrale en Espagne, a également été évoquée : Les prix de l’immobilier se sont envolés dans les années 2000 en Espagne, puis se sont effondrés avec la crise de 2008. Des familles se retrouvent hors barème immobilier, en valeur acquise (qui est celle retenue pour le traitement des bourses), alors que la valeur réelle de leur bien s’est fortement dépréciée. Dans beaucoup de cas, le bien n’est pas vendable dans l’état actuel du marché en Espagne. Certains parents qui ont perdu leur emploi ou vu leurs revenus baisser drastiquement ne peuvent plus faire face aux frais de scolarité. Cependant, leurs dossiers sont bloqués à cause du barème immobilier. La directrice de l’AEFE a rappelé aux élus que le conseil consulaire avait la possibilité de déroger à ce barème. M. RALLE-ANDREOLI propose donc que des dérogations exceptionnelles soient accordées sur une période déterminée pour des familles en difficulté, surtout quand elles sont HB immobilier du fait de la seule possession de leur résidence principale. Un dialogue doit être mis en place avec ces familles à qui il faut expliquer que la dérogation est exceptionnelle et a une durée limitée dans le temps. M. RALLE-ANDREOLI évoque le récent argumentaire du Tribunal administratif, sur un dossier de Madrid, qui stipule que le barème est indicatif et non contraignant. Mme VALLDECABRES regrette qu’au niveau mondial il y ait une importante remontée de crédits vers l’AEFE. Elle craint que cela n’occasionne des restrictions d’enveloppes sur les années suivantes. Elle suggère donc que l’ensemble des crédits alloués au poste soit utilisé. Pour l’Espagne, le problème n’est pas celui de l’enveloppe mais celui du barème. M. RALLE-ANDREOLI estime que le conseil est trop « discipliné » avec l’enveloppe allouée. Il insiste sur le fait que le dispositif actuel est défavorable aux familles françaises en Espagne qui ont vu leur attribution de bourses baisser très sensiblement depuis la réforme. Il signale qu’une lettre au président de la République a été signée par un grand nombre de conseillers consulaires dans le monde (dont 5 à Madrid). Il souligne que le montant total des bourses AEFE dans le monde ne représente qu’un très faible pourcentage du budget de l’Etat français. 2/7 Mme SEE indique que des familles ne demandent pas de bourses scolaires car les critères sont décourageants. Ceci explique la baisse du nombre de dossiers présentés. En réponse à ces différents points, la Présidente du conseil indique qu’au stade de l’instruction des dossiers, le respect du barème est appliqué afin de garder l’équité de traitement entre toutes les familles. Les problématiques individuelles sont présentées au conseil. Elle rappelle qu’un gros effort d’information à destination des familles a été accompli par le poste depuis deux ans (réunions d’information, visites à domicile, suivi personnalisé des dossiers par les agents du service social qui passent beaucoup de temps au téléphone avec les familles). II - Cadre budgétaire du deuxième conseil consulaire des bourses Cette année, 86 enfants ne sont pas inscrits dans le réseau français alors qu’une demande de bourse avait été déposée en CCB1. 67 avaient obtenu une quotité de bourses, pour un montant total de 299 407 euros. La liste des dossiers hors scolarité, avec les motifs invoqués, a été soumise aux membres du conseil L’enveloppe limitative pour la campagne 2015/2016 pour Madrid s’élève à 5 220 000 euros. 1 556 dossiers (enfants) ont été présentés pour les deux étapes de la campagne. Après les travaux de ce conseil, le total des attributions s’élève à 5.215.973 euros pour 1 255 élèves, soit un montant moyen de 4 156 euros par boursier. Il est généré un reliquat de 4 027 euros. Le conseil a statué, en deuxième instance, sur les dossiers de 291 familles (233 demandes de révisions, 35 demandes tardives et 23 renouvellements tardifs), contre 336 en CCB2 2014/2015. 449 enfants étaient concernés. 58 dossiers révisés étaient en réalité des ajustements techniques. III – Remarques générales Les membres du conseil souhaitent que soit portée une attention particulière aux familles dont les enfants sont dans les dernières classes du lycée, afin qu’il n’y ait pas de risque de sortie des établissements. Tout en reconnaissant le bien fondé de la remarque, les agents du poste relèvent toutefois qu’un retour au système 3/7 espagnol avant la classe de première relève quelquefois d’une stratégie des familles en vue d’une poursuite d’études dans les universités espagnoles. Cette année encore, les membres du conseil déplorent le nombre important d’enfants n’ayant pas fait leur rentrée scolaire dans les établissements français. L’étude des données fournies par le poste indique qu’un grand nombre des familles concernées ont quitté l’Espagne cette année (40% des enfants hors scolarité le sont à ce titre). Mme VALLDECABRES estime que le calendrier des commissions n’est pas satisfaisant. L’arrivée tardive des notifications (fin juin pour la première partie de campagne et fin décembre pour la deuxième) est un facteur d’anxiété pour les familles qui n’ont plus à ces dates la possibilité de chercher une autre solution. M. MICHEL, représentant du SNES/FSU, souligne que certaines familles n’osent pas demander la révision du dossier et attendre le résultat de la CNB2 et retirent les enfants des établissements français après le résultat de la CNB1. Les membres du conseil souhaitent que les missions dans les établissements scolaires de la circonscription, et les visites à domicile effectuées par les agents du poste se poursuivent, car elles sont très utiles à la bonne appréciation des dossiers. Conscients des coûts induits par ces déplacements sur une circonscription très étendue, ils souhaitent que les moyens financiers et humains continuent d’être accordés au consulat pour lui permettre de mener à bien ces tournées. Le lycée de Madrid souhaiterait que les décisions de la CNB lui soient transmises avant les vacances scolaires (22 décembre). Le poste explique que les notifications sont envoyées aux familles dès la fin de la commission nationale, par souci qu’elles soient informées au plus tôt. Les listes sont également transmises aux lycées dès qu’elles sont accessibles à Madrid. Le règlement financier du Lycée français de Valence (qui va devoir être révisé suite à l’inscription d’une fratrie de 6 enfants) est évoqué et cité en exemple par M. RALLE-ANDREOLI en raison de la souplesse qu’il permet aux familles avant la décision des commissions de bourse. Le proviseur du Lycée de Murcie explique que les renouvellements tardifs présentés cette année sont la conséquence du changement d’équipe du consulat honoraire. Certaines familles, parmi les plus démunies, avaient l’habitude d’être plus largement assistées pour remplir le dossier. Il est conseillé d’orienter ces 4/7 familles vers l’organisme local d’entraide ou l’association de parents d’élèves. Il est rappelé également que depuis deux ans une mission des agents du service social du consulat a lieu à Murcie en début de campagne. A ce sujet, M. RALLE-ANDREOLI déplore la diminution de la couverture consulaire en Espagne. Selon lui, les services de proximité rendus par les agences consulaires sont nécessaires aux familles françaises. V – Préparation de la campagne de bourses scolaires 2016/2017 La campagne 2016/2017 sera lancée vers le 15 décembre 2015 (information aux lycées avant les vacances pour affichage et envoi de mails aux parents, mise en ligne des documents sur le site du Consulat, diffusion sur les réseaux sociaux, publication par le Petit Journal de Madrid). Les réunions organisées début 2015 au lycée français de Madrid et au lycée Molière de Villanueva ayant rassemblé peu de public, il est décidé d’essayer une nouvelle formule : une réunion pour les 6 établissements de la zone de Madrid se tiendra le 2 décembre à 18h30 à l’Institut français. Il est demandé à l’ensemble des membres du conseil de relayer cette information vers les familles. Sauf instructions contraires de l’AEFE, les dossiers devront être déposés ou envoyés aux Consulats Généraux de Madrid, Séville et Bilbao pour le 15 février 2015 au plus tard. Les agents en charge de l’étude des dossiers de bourses se rendront en début d’année à Alicante, Malaga, Murcie et Valence pour des réunions d’information avec les parents, et pour y mener les entretiens individuels obligatoires pour les premières demandes de bourse. Les visites à domiciles nécessaires seront diligentées à cette occasion. L’assistance des établissements pour l’organisation de la mission et l’accueil des agents est demandée par la Consule générale. . La séance est levée à 18 heures 30. 5/7 ANNEXE 1 DECLARATION DE M. FRANCOIS RALLE-ANDREOLI, CONSEILLER CONSULAIRE DES FRANÇAIS-ES D’ESPAGNE Conseil Consulaire - « Enseignement français à l’étranger - bourses scolaires » 4/11/2015 Il est fortement regrettable que, malgré les déclarations et analyses faites lors des précédentes commissions locales des bourses et en dépit des messages adressées à la directrice de l’AEFE sur la situation des familles françaises d’Espagne, le projet du gouvernement de loi de finance 2016 prévoie de nouvelles coupes budgétaires affectant le réseau scolaire français à l’étranger. La jeunesse et l’éducation étaient pourtant censées être des priorités sans distinction entre enfants de France ou résidant à l’étranger. L’effet de cisaille pour les familles se renforce, entre d’un côté un programme 151 - action 2 « accès des élèves français au réseau AEFE » consacré aux bourses scolaires qui serait amputé de 10 millions d’euros et, de l’autre, une coupe sans précédent du budget de l’opérateur public AEFE de 16 millions d’euros (programme 185). Cette dernière aura sans aucun doute des effets sur les frais de scolarité directs et indirects, qui ont pourtant déjà augmenté brutalement ces dernières années, à l’instar des frais de première inscription exorbitants dans certains établissements. Pour nos familles d’Espagne, le contexte économique reste pourtant difficile et c’est plutôt d’un accompagnement social contre-cyclique qu’elles auraient souhaité bénéficier dans l’intérêt de leurs enfants et de la santé du réseau scolaire français. Elles doivent en outre faire face aux effets de la réforme de 2013 du barème de calcul des bourses qui leur a été fortement défavorable. Trop de familles nous font part de l’effondrement de leur taux de bourse. J’ai rappelé à la directrice de l’Agence qui semblait y être sensible que de préoccupantes conséquences accompagnent ces évolutions : annonce assumée de certains établissements, en raison des difficultés financières, de scolariser moins d’enfants français ; multiplication de déscolarisation d’enfants dans le système français y compris de la part de personnalités importantes et de « leaders d’opinion » des Françaises et français d’Espagne. Un sondage IPSOS élaboré à échelle mondiale rappelle néanmoins l’attachement de nos compatriotes à ce réseau scolaire dans le monde et à l’éducation française. Je propose que soit adjointe à ce PV la lettre ouverte au président de la République dénonçant cette situation et déjà signée par près de 90 élus dans le monde et plus de 700 compatriotes. Priorité à la jeunesse et à l’éducation, pétition mondiale signée par 90 élus et plus de 700 citoyennes 6/7 Monsieur le Président, vous aviez fait de la jeunesse l’un des principaux axes de votre campagne électorale présidentielle et de l’éducation une priorité de votre gouvernement, une fois élu. Cet engagement s’est traduit concrètement dans le projet de loi de finance présenté au Parlement par votre gouvernement. En effet, l'éducation est redevenue le premier budget de l’État. Lors d’une récente allocution, le Ministre des Affaires étrangères, rappelait que les Françaises et Français de l’étranger sont chaque fois plus nombreux et que leur « mobilité internationale est une chance pour notre pays ». Il y affirmait que ces compatriotes « sont une priorité du gouvernement ». Il y a aujourd’hui plus de 2 millions de Français résidant hors du territoire national. Pour les accompagner, le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international est à la tête d’un réseau consulaire, scolaire et culturel, unique au monde. Pourtant, ce réseau est soumis chaque année à de nouvelles suppressions de postes, notamment dans les services consulaires destinés à nos concitoyens. Le réseau éducatif qu’anime l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger regroupe 494 établissements scolaires, implantés dans 136 pays, qui scolarisent près de 340 000 élèves dont 60 % sont étrangers et 40 % sont français. Cette année encore comme en 2013 et 2014, le budget de l’État concernant les « Français à l’étranger et affaires consulaires » (programme 151) tout comme celui de la « diplomatie culturelle et d’influence » (programme 185) sont en baisse. Et dans ce budget, celui de l’opérateur public qu’est l’agence pour l’enseignement du Français à l’étranger est encore une fois en diminution. La dotation P185 en 2015 était d’un montant net de 403 238 157 €. La dotation P185 en 2016 est annoncée pour un montant net de 387 106 611soit une diminution en une année de 16 131 546 €. Ce budget n’est pas acceptable. Il établit une discrimination dans notre jeunesse, entre celle qui vit dans l’hexagone et celle qui est établie à l’étranger, et cette discrimination est inacceptable. Il pénalise les familles à l’heure où les frais de scolarité dans les établissements Français à l’étranger ne cessent d’augmenter. Il met d'autant plus en difficulté les familles que celles-ci sont pénalisées par la réforme du barème d'attribution des bourses scolaires de 2013, bourses dont on propose de baisser le montant de plus de 10 millions d'euros. Il prend ainsi dans un effet de cisaille nos compatriotes: d'un côté des frais de scolarité qui augmentent sans cesse du fait du retrait de l'État et de l'autre une dotation en retrait des bourses scolaires pour y faire face. Il affaiblit les capacités de l’AEFE face à ses interlocuteurs locaux parfois tentés par une volonté de rupture dans les relations avec la France, comme l’illustrent les tentatives de déconventionnent sur le réseau. Pour les Français établis à l’étranger, la priorité à la jeunesse et à l’éducation n’est pas une réalité. Monsieur le Président de la République, il est temps que les Français établis à l’étranger bénéficient aussi de vos engagements." 7/7