Le drame des « bons garçons » et des « bonnes

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Le drame des « bons garçons » et des « bonnes
Le drame des « bons garçons » et des « bonnes filles »
Conférence de Guy Corneau
31/01/2015
Guy Corneau évoque celles et ceux qui passent leur vie à plaire… par peur de déplaire.
Les « bons garçons » et les « bonnes filles » se comportent comme le cygne à la
surface de l’étang : gracieux à l’extérieur mais qu’est-ce qu’il s’active sous l’eau !!! Que
d’efforts pour faire illusion !
Ils sont en sur-adaptation et, ce faisant, s’éloignent d’eux-mêmes.
1. Les failles narcissiques
Le jeune enfant cherche à attirer le regard de ses parents pour se faire confirmer qu’il
existe et qu’il est bon qu’il existe. Le regard des parents est un miroir. La valeur que
nous nous accordons à travers notre miroir intérieur en dépend.
Chacun, adulte, se regarde intérieurement comme ses parents l’ont regardé. Si le
miroir est bienveillant, la confiance en soi s’installe et, avec elle, la force de se
déployer.
Si le miroir est défaillant, on parle de « faille narcissique » qui érode l’estime de
soi (voire engendre la haine de soi). L’individu développe alors un « faux-soi » (Guy
Corneau préfère parler d’un « soi de survie ») qui permet de se conformer au regard
de ses parents. L’image de soi n’est plus en rapport avec la réalité. Par exemple, le
« bon garçon » et la « bonne fille » refreinent leur créativité quand ils estiment qu’elle
est en décalage avec ce qu’attendent d’eux leur environnement, leurs parents, leurs
amis…
Surtout ne pas déplaire, ne pas être rejeté, ne pas disparaître dans le regard de
l’autre.
Cette sur-adaptation, au début, aide à survivre. Les enfants sacrifient des parties
d’eux-mêmes qui ne correspondent pas au modèle familial. L’enfant-modèle est suradapté pour plaire à tout prix.
2. A l’âge adulte
Cette perte de contact avec soi s’installe. Les « bons gars » et les « bonnes filles » ne
s’autorisent pas à dire et se dire ce qu’ils pensent vraiment, ce qu’ils aiment, ce qu’ils
veulent, ce qu’ils sont. Littéralement ils s’oublient.
Ils deviennent souvent des adultes perfectionnistes, hyper exigeants avec eux-mêmes,
« travaillomanes »… Et puisque la situation ne peut être dite consciemment, c’est le
corps qui s’exprime : maladies, dépression, médicaments, addictions etc… pour
compenser. Comme l’exprimait ce docteur à un « bon gars » en consultation : « votre
maladie est la partie la plus saine de votre personnalité ! », celle qui est au plus près de
votre vérité, de vous-même.
3. Restaurer l’estime de soi
Pour sortir de ce schéma bien ancré depuis l’enfance et guérir la blessure narcissique, il
faut retrouver le goût de vivre : et moi, est-ce que j’ai le goût de ça ?
Aller vers des choses qui m’émerveillent, m’autoriser à faire des choses juste pour le
plaisir de les faire ou juste pour me plaire à moi-même, de l’autre côté du miroir.
Laisser parler ma créativité, dire ce que je ressens, comment je vois les choses (à ma
place, l’autre fera ses choix), sortir de mon mutisme émotionnel.
Bref, retrouver le lien avec ma vraie vie pour restaurer l’estime de soi.
Conclusion à méditer
« Aucune récompense éternelle ne viendra nous pardonner d’avoir sacrifié l’aurore »
Jim Morrisson
Olivier Leroy pour Version Originale