La Feuille de l`association n°08 - Moivrons Environnement

Transcription

La Feuille de l`association n°08 - Moivrons Environnement
La
Feuille
de l’association
N° 8
E
D
I
T
O
JANVIER 2007
L’année 2006 vient de s’achever et force est de constater que le défi majeur qui nous concerne tous
pour les années à venir c’est la nécessité d’agir au plus vite pour la préservation de la planète. Ce
défi, nous nous le sommes lancé il y a 3 ans déjà avec le création de l’association Moivrons
environnement qui œuvre pour défendre la qualité de notre environnement.
Aujourd’hui le mot environnement fait la une de tous nos journaux, il a été banalisé. Il est utilisé
comme support publicitaire par des sociétés plus soucieuses d’obtenir ce label à des fins
économiques que de lutter réellement pour l’amélioration de notre qualité de vie.
Préserver notre environnement c’est exiger de respecter notre planète, exiger des industriels qu’ils
investissent dans la recherche d’énergies propres, encourager la recherche de procédés qui n’auront
aucune conséquence négative sur l’environnement .
Si les pouvoirs publics s’écartent de cette priorité, les citoyens doivent le dénoncer et agir car le jour
viendra où nous devrons rendre des comptes et où on regrettera de ne pas avoir agi quand il était
encore temps.
NE NOUS LAISSONS PAS ENFUMER
Lors de la CLIS (Commission locale d’information et
de surveillance) du 26 avril 2006 à la préfecture de
Nancy, la société SITA France Déchets n’a pas évoqué son projet d’extension ni la construction d’une
nouvelle unité de traitement des déchets. Le compte
rendu de la préfecture ne mentionne aucunement le
projet d’installation d’une nouvelle unité de traitement.
Or nous avons été nombreux à nous inquiéter en
voyant se construire début Juillet 2006 une nouvelle
structure et une imposante cheminée bien visibles de
la route reliant Moivrons à Jeandelaincourt.
N’ayant eu aucune information de la part de nos élus,
qui selon les dire de la société auraient été informés,
nous avons demandé des explications au directeur de
la société SITA France Déchets concernant cette nou- La cheminée de la nouvelle unité de traitement
velle unité ainsi que sur le projet d’extension. Celui-ci nous a donné les informations suivantes :
« Cette nouvelle construction est une unité semi-mobile installée sur le site depuis le 7
juillet 2006. 37 camions ont été nécessaires pour transporter cette nouvelle structure qui
vient des Pays-Bas. Cette unité de désorption thermique permet de chauffer les terres polluées par les hydrocarbures lourds afin d’en volatiliser les polluants, lesquels sont ensuite
oxydés dans un deuxième four à 1000°C.
Cette unité fonctionne au fioul et consomme 400L de fioul par heure.
Le matériau ainsi obtenu par dépollution devrait être stocké dans de nouvelles alvéoles ou
servirait de couverture pour les alvéoles actuelles.
A la question « cette unité est-elle en fonction? » la réponse a été la suivante :
« Cette unité ne fonctionne pas, il n’est pas prévu qu’elle fonctionne ».
A notre question « Avez-vous renoncé à l’extension ? » la réponse du directeur a été la suivante:
« NON, la société Sita France Déchets n’ a pas renoncé à son projet d’extension ! »
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NOS REACTIONS A CES PROPOS
Pourquoi avoir réalisé une plate-forme goudronnée pour recevoir
cette unité de traitement, l’avoir repeinte entièrement , avoir installé des panneaux expliquant son fonctionnement et réalisé une
plaquette informative pour ensuite ne pas la mettre en service ?
Nous ne sommes pas dupes !
Les professionnels du traitement des déchets pourraient argumenter que l’utilisation de cette nouvelle technologie a quelques
avantages :
- le matériau ainsi obtenu par dépollution peut être utilisé en remUnité de désorption thermique SITA FD
blai dans les travaux publics (TP), ou comme matériau paysager.
- la valorisation des terres ainsi traitées permet de limiter l’ouverture de nouvelles carrières en économisant l’emprunt de matériaux utilisé en TP.
- cette technologie permet aussi d’éviter un transfert de pollution avec la mise en décharge de terres
polluées, laquelle sera bientôt interdite par la législation européenne.
Mais nous avons toutes les raisons de nous inquiéter en analysant les conséquences négatives de
son fonctionnement :
- l’énergie utilisée pour chauffer le four étant du fioul, il s’en suivra un rejet de C02 dans l’atmosphère et
face aux menaces climatiques actuelles nous nous devons d’exiger de limiter ces rejets dans l’atmosphère et devons œuvrer pour des énergies propres.
- les ballets incessants de camions venant de toutes les régions
de France ne s’inscrivent pas dans une démarche de lutte contre
la pollution atmosphérique et ne respectent pas le principe de
proximité.
- la mise en alvéole de cette terre dépolluée nécessiterait comme
l’a indiqué le directeur la réalisation à court terme du projet d’extension de la société SITA et aboutirait à la destruction de la forêt dont on connaît entre autre l’effet bénéfique dans l’absorption
du CO2.
- la dépollution des terres polluées s’avère être un progrès technologique pour l’environnement uniquement pour les sites qui se
Alvéole recevant les déchets dangereux
débarrassent de leurs terres polluées et qui nous l’expédient. Les
lieus dépollués retrouvant évidemment toute leur valeur.
En échange, c’est notre cadre local qui devrait subir des modifications importantes de son paysage afin
d’y enfouir dans des alvéoles les terres traitées. On sait que l’extension détruirait à jamais des hectares
de forêts ou de prairies et les remplacerait par des zones incultes et sans vie et aurait des conséquences irréversibles pour notre environnement et celui des générations futures.
Ne nous laissons pas enfumer… cette nouvelle unité étant mobile, qu’elle reprenne vite la route pour s’installer ailleurs, à proximité d’un site pollué à traiter!
NON au projet d’extension, revendiquons l’application du principe de proximité!
Refuser le projet d’extension :
- c’est refuser de nouvelles nuisances
- c’est préserver ce qui fait la qualité de notre environnement
- c’est protéger la qualité de l’environnement pour les générations futures
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L’évolution de la politique de l’enfouissement des déchets ultimes
De nombreuses exigences sont requises dans l’arrêté du 9 septembre 1997 en ce qui concerne les
décharges de déchets ultimes. Il apparaît ici nécessaire de rappeler que l'évolution réglementaire, tant
française qu'européenne, a défini pour ces installations des règles de conception, d'aménagement et
d'exploitation, capables d’apporter, toutes les garanties des points de vue à la fois environnemental et
sanitaire. Encore faut-il que ces recommandations soient respectées. Un bilan réalisé par l’ADEME en
1992, concernant l’application du respect de la circulaire applicable aux décharges depuis 1987 montre
que:
• moins de 2% des décharges respectent l’ensemble des prescriptions techniques
• 85% des décharges ne possèdent ni captage, ni traitement des lixiviats, ni contrôle de la qualité
des eaux
• les conclusions alarmistes de ce bilan confirment le décalage important existant entre la théorie et
la pratique
Certes, la réglementation a évolué depuis, mais qu’en sera-t-il du bilan de l’application de l’arrêté de
1997 ?
La Charte de l’environnement, adoptée le 28 février 2005 voulue par le Président de la République, est
de valeur constitutionnelle. Elle crée des droits et des devoirs qui désormais orientent nos actions vers
les principes de prévention, de précaution, de responsabilité et d’information.
Son adoption a déjà et aura dans l’avenir des conséquences sur l’action publique et le comportement
de tous.
La gestion des déchets implique de pouvoir obtenir une maîtrise globale du cycle de vie des produits,
depuis leur production jusqu'à leur élimination. Néanmoins, un certain nombre d’actions ont été
engagées dans les campagnes de sensibilisation pour orienter le citoyen vers des produits et des
pratiques qui limitent ou évitent la production de déchets.
La situation en Meurthe et Moselle
En 1995 : 5% des déchets étaient recyclés, 25% étaient
valorisés en énergies et 70% étaient enfouis.
En 2005: l’objectif était d’en recycler 15 %, d’en revaloriser
30 % et d’en enfouir 30. Les 25% restant ont été reparti en
deux catégories: le stockage, l’incinération ou la
valorisation énergétique pour 8%, la valorisation organique
pour 17%.
La situation à atteindre en 2010 est de: 23% pour le
recyclage, 30% pour la valorisation des énergies, 13% pour
l’enfouissement, 8% pour la valorisation énergétique et
26% pour la valorisation organique .
Si le Département tient ses objectifs, il aura fait baisser en 15 ans le stockage de 57%.
Alors est-ce vraiment utile d’étendre les décharges ?
Souvent les autorités publiques tentent de donner mauvaise conscience aux personnes
qui refusent de devenir riverains d’une décharge ou qui comme nous en refusent
l’extension. Sont-ils là pour culpabiliser les citoyens ou pour exiger des progrès
Les industriels producteurs de déchets doivent procéder à des réorientations de filières pour essayer de s’affranchir le mieux possible
de ces traditionnelles et maintenant dépassées, mises en décharge.
C’est donc à eux qu’il faut donner mauvaise conscience !
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Fête et manifestations
Fête de l’association
Pour la troisième année consécutive, nous avions invité, à la salle Voirnot, le samedi 23 septembre
2006, les amateurs de cabaret autour d’un repas ponctué de trois spectacles.
En première partie, Nordine Le Nordec, avec ses chansons à la fois drôles, cyniques, et engagées, et des musiques qui les accompagnent teintées d’accents « Manouche ». Un mélange peu
probable où tout les ingrédients finissent par donner quelque chose d’unique, quelque chose qui
plait et c’est tout ce qui compte.
Ensuite c’était au tour de Sylvain Asselot seul sur scène avec sa guitare pour nous interpréter
un répertoire personnel. Il raconte des histoires avec des personnages qui n’arrivent pas à s’accomplir . Un spectacle teinté d’humour, de mélancolie et parfois de cynisme.
Le spectacle fut clôturé par une chronique décapante
« TEMPETE SUR L'ELYSEE » de T.Rocher et P.Font,
deux artistes se produisant actuellement à Paris au Grenier et au Théâtre des deux
ânes. Encore une fois, repas et spectacles ont laissé des souvenirs très agréables.
En quelques mots: une soirée inoubliable!
Balade contée du 15 octobre 2006
Le dimanche 15 octobre à 14h00, Moivrons Environnement avait
donné rendez vous à tous pour une balade contée autour de Moivrons. C’est sous un soleil radieux que soixante douze marcheurs
empruntèrent la « route du vin », pour découvrir le cadre privilégié
de notre village pendant que la conteuse évoquait l’histoire d’Hubert et les aventures de son fils et de 512 sautrets.
Ce fut l’occasion de découvrir une seconde croix des pestiférés au
bas du chemin de la saule coulon ainsi que la richesse de notre patrimoine local au travers des vignes et des vergers. Certains marcheurs venus de l’agglomération nancéenne ont été enchantés par
le paysage remarquable de notre village. Après cette balade, tous
les participants se retrouvèrent pour d’autres contes fantastiques
dans un décor propice au mystère avant de partager un sympathique goûter.
Forêts, vignes et vergers : un patrimoine à protéger
Changements des modes de vie et d'agriculture, pertes des
techniques et savoir-faire traditionnels sont les principales causes du recul progressif du verger familial en Lorraine. Pourtant
les attentes de la population sont fortes :
- soif de se réapproprier un bout de
leur histoire,
- (ré)apprendre les gestes de taille et
de greffe,
-mieux connaître les variétés, leurs
utilisations, etc.
Préserver la biodiversité associée à ce milieu (variétés fruitières, faune, flore), restaurer
un élément typique des paysages lorrains c’est l’œuvre de chacun de nous. C’est à nous
de privilégier les projets qui valorisent notre cadre de vie et c’est à nous d’agir pour que
de nouvelles orientations soient choisies pour l’environnement.
REDACTION—IMPRESSION : ASSOCIATION MOIVRONS ENVIRONNEMENT 6F Grande rue 54760 MOIVRONS
Contactez-nous ou retrouvez toutes nos informations sur le site WEB :
http://moivrons.env.free.fr
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