Temps de prière avec les élèves du lycée lundi 15 novembre

Transcription

Temps de prière avec les élèves du lycée lundi 15 novembre
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Prières du lundi 15 novembre à Franklin avec les élèves du lycee
Commentaire de Jean 19, 23-27
Lecture de l’évangile selon saint Jean
23 Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour
chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de
haut en bas.
24 Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi
s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement.
C’est bien ce que firent les soldats.
25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. »
27 Puis il dit au disciple :
« Voici ta mère. »
Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
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Parole adressée à tous les élèves du Lycée et de Prépa réunis à la chapelle.
Jésus va mourir, il appelle les survivants à la fraternité entre eux : à Marie, il dit « Femme, voici
ton fils », puis au disciple qu’il aimait, il dit « Voici ta mère ».
Nous sommes appelés à cette fraternité par le Christ Jésus. Nous sommes appelés à former un corps
d’humanité, un corps « d’union nationale » dans un même pays avec des hommes et des femmes qui
n’ont pas les mêmes histoires, les mêmes cultures, les mêmes valeurs, les mêmes religions. Alors que
nous sommes en deuil, c’est un défi pour la France et c’est un défi qui ne date pas d’aujourd’hui ; ceux
qui étudient l’histoire le savent.
Dimanche soir, j’étais à la messe à Notre Dame de Paris, messe que présidait notre évêque le
cardinal André Vingt Trois et à laquelle assistaient les représentants de l’État et Madame le Maire de
Paris. Dehors des centaines de parisiens priaient sur le parvis de la cathédrale, pendant que d’autres
déposaient des lumignons place de la République alors que 129 personnes sont mortes et 390
blessées.
Le cardinal disait : « Face à la violence des hommes, puissions-nous recevoir la grâce d’un
cœur ferme et sans haine. Que la modération, la tempérance et la maîtrise dont tous ont fait preuve
jusqu’à présent se confirment dans les semaines et les mois qui viennent ; que personne ne se laisse
aller à l’affolement ou à la haine. Demandons la grâce d’être des artisans de paix. Nous ne devons
jamais désespérer de la paix, si on construit la justice.
(+André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris).
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Le Pape François lui-même a écrit au cardinal et à l’Eglise qui est en France par le Nonce
apostolique qui lisait, à la fin de la messe, la déclaration du Secrétaire d’État du Pape. Le Pape
répondait à des journalistes : "Je suis bouleversé, je ne comprends pas ces choses, faites par des êtres
humains (...). Il ne peut pas y avoir de justifications, religieuses ou humaines. Ce n'est pas humain". Le
pape a exprimé sa proximité avec les familles des victimes en disant : "Je suis proche de tous ceux qui
souffrent et de toute la France, que j'aime tant".
Les chrétiens, les catholiques ont pu être violents dans l’histoire, entre eux où à l’égard de
personnes d’autres pays ou d’autres religions ou d’autres confessions chrétiennes. Le Pape Jean-Paul
II a demandé pardon publiquement en l’an 2000 pour ces exactions. Cependant, dans l’évangile du
Christ, on ne trouve pas la moindre légitimation de telles violences. Vous ne trouverez jamais, dans la
vie de Jésus, la moindre attitude de ce type. Voilà une référence solide pour nous. Voilà un pilier de
notre foi, un pilier pour notre vie. Aujourd’hui.
Alors que tant de personnes sont mortes, demandons au Seigneur qu’il soutienne en nous le
goût de continuer à vivre notre vie. Vivre aussi en poursuivant notre vie de citoyens et de croyants,
continuant à lire, à rire et à prier, à nourrir les amitiés qui donnent du goût à notre vie. Que les moments
où nous sommes témoins du pire ne nous fassent pas oublier les autres où nous sommes témoins du
meilleur.
Où est ton frère ? C’est le thème des Journées Missionnaires de cette année, plus spécialement
tournées vers nos frères chrétiens du Proche Orient.
Il est là dans ta ville, dans ses banlieues, dans ta classe, il est tout près de toi.
Il peut être jaloux de toi,
Il peut avoir, par sa famille, une autre culture, une autre religion, une autre approche de la vie, d’autres
opinions.
Dieu nous a confié l’autre que nous n’avons pas choisi comme notre frère, notre sœur en humanité.
Nous sommes appelés à vivre la Miséricorde. Le 8 décembre le Pape ouvrira l’année Sainte de la
Miséricorde. Miséricorde qui ne nie pas les fautes ni les péchés. C'est à nous de montrer la force de
l'amour de Dieu en Jésus Christ comme solidarité et comme résurrection.
Jeunes de Prépa, posez un acte de solidarité : lisez l’encyclique Laudato si, parlez en avec vos
professeurs d’Économie. Elle met en lumière la relation entre la paix et la justice comme le rappelle le
cardinal.
Vous qui êtes des élèves, des jeunes aujourd’hui.
C’est bien que nous soyons réunis pour ne pas faire comme si tout cela n’existait pas. Nous formons
une communauté humaine, cette communauté est aujourd’hui mise en péril.
Vous n’y êtes pour rien, ce n’est pas votre faute.
Vous prendrez un jour des responsabilités dans ce monde là.
Certains d’entre vous commencent à préparer leur orientation. Que ces événements les aident à se
poser la question : qu’est-ce que je veux faire ? et « pour qui » je veux le faire ? Le collège jésuite
Alberto Hurtado du Chili a pour devise : « Entrar para apprender, salir para servir ». « Aimer et servir »,
c’est ce que nous voyons sur le mur de la cour lors des Journées Missionnaires. Que ces événements
très douloureux nous ouvrent le cœur à l’Esprit Saint qui nous appelle à SERVIR notre pays et
l’humanité toute entière en devenant des disciples de Jésus, des artisans de paix, des hommes et des
femmes qui essaient de construire des ponts entre les hommes. L’honneur de l’homme est de chercher
la vérité et de regarder les événements en face sans se cacher les choses avec sa petite main.
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Réfléchir et Parler. Dans les heures de vie de classe, en FHS, avec les aumôniers, d’autres
personnes. Le proposer.
Prier ne veut pas dire rester passif. Prier ne dispensera pas de réfléchir, ni d’agir. Prier est notre
chemin pour confier à Dieu notre tristesse et demander le secours de son Esprit Saint pour vivre.
Amen.
P. Jean-Marc Furnon sj
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PRIERE POUR LES MORTS
Souviens toi, Dieu de miséricorde, de ceux et celles qui sont morts dans les attentats de Paris ces
derniers jours.
Souviens-toi des hommes, des femmes qui ont quitté ce monde.
Reçois les dans ton Royaume
Où nous espérons être comblés de ta gloire,
Tous ensemble et pour toujours,
Quand tu essuieras toute larme de nos yeux ;
En te voyant, toi notre Dieu, tel que tu es,
Nous te serons semblables éternellement,
Et sans fin nous chanterons ta louange
Par le Christ, notre Seigneur,
Par qui tu donnes au monde
Toute grâce et tout bien. Par Jésus-Christ…
PRIERE POUR LES VIVANTS
Seigneur,
Dieu qui a envoyé ton Fils dans ce monde
Pour qu’il le réconcilie avec toi,
Suscite en notre humanité divisée
Des artisans de paix ouverts à ton Esprit :
Que les hommes s’appuient sur lui
Pour trouver confiance entre eux,
Et renoncent à régler par la violence les conflits qui les opposent.
Seigneur, notre vie est fragile et toujours menacée par la mort ;
Toi tu es vivant à jamais
Et ton amour est inépuisable :
Que ton Esprit Saint soutienne les familles des victimes et des blessés graves,
Que ton Esprit Saint soutienne les musulmans de paix qui sont humiliés intérieurement d'être associés
à ces terroristes et dérouté par la question que cela pose à l'usage qui est fait de leur religion dans le
monde.
Que ton Esprit Saint nous conduise nous mêmes
Tous les jours de notre vie dans la justice et la sainteté.
Soutiens en nous le goût de continuer à vivre notre vie d’hommes, de femmes, d’enfants. Tout
simplement.
Vivre aussi en poursuivant notre vie de citoyens et de croyants, d’élèves, continuant à lire, à étudier, à
rire et à prier, à nourrir les amitiés qui donnent du goût à notre vie à prier.
Par Jésus-Christ…
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