EDIT O Ecophyto version 2 :

Transcription

EDIT O Ecophyto version 2 :
P
G
O fos
in
L
L’Organisation des Producteurs de Grains
Premier syndicat français de producteurs de céréales, d’oléagineux et de protéagineux
O.P.G.
www.opg.fr
rédigé par
des agriculteurs
imprimé par nos soins
EDITO
Tél : 05 62 60 14 30
Fax : 05 62 60 32 84
E-mail :
[email protected]
Janvier
2015
Ecophyto version 2 :
de l’usine à gaz à Tchernobyl !
e rapport Potier qui
servira de base de
travail à la réalisation du second programme
Ecophyto se veut beaucoup plus répressif que
ne l’était la première
version. La réduction des
usages ne sera plus le seul
objectif car les impacts
sur l’air, les sols et la
santé vont être étudiés.
De même, l’intégration
du plan au sein de la LAAF
semble être une erreur
car si les lois de modernisation et leurs ministres
passent, Ecophyto restera
dans le temps.
1 imp. Marc Chagall
BP 50590
32022 AUCH cedex 9
N°45
Lettre d’information
des producteurs de grains
L’estimation de réduction des NODU pour les
grandes cultures n’est
pas un objectif impossible mais le ministère
saura t-il trouver le bon
chemin pour y arriver
sans pénaliser les agriculteurs ? Jusqu’à maintenant, quand nous sommes
isolés au fond de notre
campagne, nous continuons à être inondé de
publicité sur les produits
phytosanitaires et nos
fournisseurs nous incitent
toujours à en acheter
autant. Le changement,
c’est pour quand ?
Du côté des méthodes
alternatives, le rapport
Potier a enfin relevé un
point que nous avions
signalé dès le départ :
le besoin de recherches
pour l’agroequipement.
INRA et IRSTREA auraient
pu débloquer des équipes
et des moyens depuis
longtemps.
Le développement des
cultures de protéines est
un moyen identifié pour
réduire l’utilisation des
PPP mais un plan national,
sans volonté européenne
de renégocier les accords
commerciaux reste un
vœux pieux. La taxation des agriculteurs par
l’augmentation de la RPD
et le retour de la TGAP
n’est pas le bon moyen
pour réduire l’usage des
PPP car même à 200 €/ha
on fera un herbicide sur
blé. Notre compétitivité
vis à vis de nos concurrents sera atteinte et les
plus fragiles d’entre nous
seront éliminés. A ce
sujet, un paragraphe du
rapport Potier sur la planification du foncier est à
hurler et n’a pas sa place
dans ce document.
Les certificats d’économies de produits phytosanitaires (CEPP) seront
un
outil
contraignant
et qui ne permettra pas
d’être un bon indicateur.
A force de contraintes,
dans un monde ouvert où
les importations transfrontalières vont se développer, on assistera à la
naissance de comportements qui échapperont à
tout contrôle : l’inverse
de l’objectif visé.
Le travail de nos voisins
d’outre Manche est à
étudier : la consommation de PPP a fortement
diminué depuis 2006 sans
que les agriculteurs anglais
ne soient taxés sur leurs
prix. Un bel exemple !
Nicolas Jaquet,
Président de l’OPG
Retenue de Sivens,
le reflet d’un malaise profond enraciné jusque dans l’enseignement
L’
irrigation est à l’origine de
nombreuses
civilisations,
depuis la Mésopotamie en
passant par les aqueducs romains
et l’Amérique du sud, où dans des
centaines de milliers d’hectares de
marécages, les hommes ont construit
des champs surélevés irrigués par
canaux à l’époque précolombienne.
Plus près de nous, l’Espagne utilise
4 fois plus d’eau pour l’irrigation
agricole que la France. Dès que nous
traversons les Pyrénées, nous voyons
partout des aqueducs qui transportent, parfois très loin, l’eau de
pluie vers les zones de cultures.
Les agriculteurs ont été choqués
de voir sur les images de Sivens des
hordes de jeunes marginaux manifester. Presque tous des urbains qui
ne connaissent rien à l’agriculture ni
aux besoins en eau de la végétation.
Des étudiants qui ne savent pas que
l’UE 28 n’est pas autosuffisante sur
le plan alimentaire et que ce que
nous devons absolument importer
représente 35 millions d’hectares de
cultures délocalisées dans des pays
comme le Brésil ou l’Indonésie.
Le phénomène s’amplifie avec l’artificialisation des terres où nous
perdons, en France, l’équivalent
2
d’un département tous les
60 ans. Ils feraient mieux
de manifester contre la
construction de zones
commerciales, et l’extension des villes, mais là,
c’est chez eux… L’utopie
écolo est égoïste : ne pas
augmenter la production agricole locale pour
importer du bout du
monde des OGM ou de
l’huile de palme.
L’irrigation permet de
réguler la production et
donc les marchés, elle
permet à des familles de vivre sur des
plus petites surfaces qu’en culture
sèche. Tout le discours sur les zones
humides est difficile à cerner sur le
plan scientifique et les écologistes,
qui l’ont bien compris, s’en servent
largement. Osons leur répondre en
leur parlant de la biodiversité microbiologique des sols (crustacés, myriapodes, collemboles, acariens…) avec
de nombreuses espèces qui disparaissent lors des périodes de sécheresse. La vie dans les sols est primordiale et l’irrigation lui est très utile.
C’est cela la vraie agro-écologie !
On assiste à un véritable endoctrinement dans l’éducation. Dès
le collège, dans tous les manuels
de SVT, on parle de la pollution de
l’eau par les nitrates et les pesticides, de la rareté de l’eau et de
la surconsommation de l’agriculture. Dans les lycées agricoles et les
écoles d’ingénieurs, de nombreux
profs écolos finissent par inculquer aux étudiants que « produire
est un gros mot » et, le « produire
autrement » de Stéphane Le Foll,
va aboutir à ce que nos enfants
auront obtenu des diplômes nocifs
sans avoir appris le métier… Parallèlement, de nombreuses formations
étudiantes sur l’environnement et
le paysage contribuent également à
taper sur les agriculteurs.
Le développement du stockage
de l’eau va être indispensable à
l’avenir ; nous allons devoir, au
préalable, faire un lavage à grandes
eaux… dans l’enseignement.
Christian Schievene,
Tarn-et-Garonne
Lettre d’information OPG n°45
Quelles différences de revendications entre les syndicats céréaliers ?
Nous constatons que de nombreux agriculteurs ne connaissent ni les positions sur les sujets d’actualités des syndicats de producteurs, ni leurs différences en matière de propositions. Le tableau, ci-dessous, a été réalisé par l’OPG
pour mieux éclairer les céréaliers.
Thème
Renforcement
du contrôle
des structures
et du droit de
préemption des
SAFER
Libre
commercialisation
des céréales
Rééquilibrage
des productions
en faveur des
oléoprotéagineux
Importation de
maïs ukrainien
DPU pour les
grandes cultures
Semences
fermières
Nitrates
AGPB/AGPM/FOP
OPG
Membres de la FNSEA au même titre que
les JA, ces 3 associations sont contraintes
d’acquiescer ce qui a été légalisé avec
l’accord de ces 2 syndicats cogestionnaires.
Le passage d’un dossier en SAFER ou CDOA
est le meilleur des arguments pour inciter à
prendre une carte syndicale.
Ces associations sont en fait les syndicats
des coopératives qui prélèvent leurs
cotisations sur les quantités collectées. La
libre commercialisation les pénaliserait
tous.
Que ce soit dans le plan stratégique de la
filière ou dans le groupe « produire plus,
produire mieux », il n’a été question que
de céréales et le moteur a été l’exportation
sur le marché mondial. Le rééquilibrage,
réduisant de fait les exportations et les
importations, n’est pas une bonne solution
pour l’AGPB.
Quand on signe des accords de libreéchange avec l’Ukraine et le Canada,
il est hypocrite de faire croire que le
renforcement des contraintes sur le foncier
maintiendra de nombreux agriculteurs.
Pour cela il faut une régulation du marché
et des prix rémunérateurs.
Pour l’AGPB, en se substituant au blé dans
l’alimentation animale, les importations
de maïs ukrainien sont un bon moyen pour
augmenter les exportations de blé français
vers les pays tiers. Le silence de l’AGPM sur
ce sujet est consternant.
L’objectif est de conserver un maximum de
DPU et de ne pas en redistribuer aux éleveurs
pour pouvoir améliorer la compétitivité et
ainsi baisser le prix du blé pour atteindre de
nouveaux marchés à l’export.
Il faut récompenser le travail des semenciers
par le paiement de COV ou brevets sur les
variétés.
Il faut revoir la directive nitrates, demander
des aides et des délais. Les agriculteurs
ont déjà fait de gros efforts pour moins
polluer en implantant des CIPAN (cultures
intermédiaires pièges à nitrates).
Assurance récolte
Alors que l’AGPB a toujours défendu les
volumes, il n’est pas logique qu’elle soutienne
mordicus tous ces systèmes assurantiels.
La réponse est simple : nombreux sont
ses administrateurs qui ont également des
responsabilités chez Groupama ou Pacifica.
Accord protéines
blé tendre
Très favorable pour ne pas perdre de marchés
à l'export sur l'Egypte face aux russes et aux
allemands.
Lettre d’information OPG n°45
L’OPG, comme 95 à 98 % des céréaliers
est favorable à la libre commercialisation
qui améliorerait nos revenus et également
ceux des éleveurs.
C’est une des revendications phares de
l’OPG pour avoir moins de céréales à
exporter vers les pays tiers et donc pour
faire remonter nos prix de vente, améliorer
nos assolements sur le plan agronomique
et fournir aux éleveurs des protéines de
qualité non OGM.
Le maïs ukrainien prend les marchés du
maïs français au sein de l’UE, fait chuter
les prix de l’ensemble des céréales et
est responsable de la décote de 30 €/t
entre le prix du blé et du maïs depuis plus
d’un an. L’OPG demande l’arrêt de ces
importations.
Depuis 22 ans les aides n’ont réussi à
garantir un revenu digne ni aux céréaliers,
ni aux éleveurs. Seule une politique de prix
rémunérateurs redonnera confiance dans
le métier aux jeunes.
Il faut défendre une utilisation libre et
gratuite des semences fermières pour
assurer notre marge.
Ce n’est pas la directive qu’il faut
revoir mais la norme de 50 mg/l car les
récentes avancées scientifiques prouvent
l’innocuité des nitrates sur la santé et leur
non implication dans les algues vertes.
Pour l’OPG, ces systèmes assurantiels
coutent très chers aux agriculteurs et ne
permettent pas de garantir un revenu
décent en cas de sinistre. Les meilleures
assurances récoltes restent l’irrigation et
le drainage qui privilégient le résultat
technique et l’approvisionnement du
marché.
A quoi bon établir une norme sur les
protéines pour toute la récolte par rapport
à un seul client aléatoire quand on nous
limite en fertilisation azotée ?
3
Plan protéines : une lorgnette plutôt qu’une longue vue
Stéphane Le Foll a présenté en décembre le énième projet de reprise des cultures protéiques Français.
Basé sur le même système que les précédents plans qui n’ont pas fonctionné, celui-ci a toutes les chances
d’être un nouveau coup d’épée dans l’eau du ministre de l’Agriculture.
Malgré un avantage agronomique qui n’est plus à prouver, l’intérêt économique des protéagineux souffre de la
comparaison des marges dégagées par les céréales ou les oléagineux. Bien que les charges de production soient
plus faibles, les chiffres d’affaires (rendement X prix de vente) de ces cultures leur confèrent des marges brutes
les plus basses.
Les surfaces de cultures riches en protéines sont en déclin depuis le début des années 2000 et représentaient, en
2013, moins de 2 % des surfaces de COP.
Surfaces de protéagineux en France (1 000 ha)
1981 1986 1991 1996 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Pois
75
295
655
536
416
331
363
354
311
236
158
95
110
240
182
132
118
Pois de
printemps
Pois
d'hiver
72
285
640
531
400
307
334
326
289
216
136
80
96
200
140
109
99
2
9
15
5
16
24
29
28
22
20
22
14
13
40
41
22
18
Féverole
26
43
16
10
44
85
80
81
102
78
52
59
87
151
90
60
68
Lupin
0
1
5
2
13
15
12
9
7
7
4
2
2
5
3
2
2
Total
101
340
676
548
474
431
456
445
420
321
215
157
201
397
275
194
189
+55
+55
+55
+55
+55
+55
155
195
200
205
Aides
78 € à 72€
x*Rdt de
dptmental
réf
Source : FranceAgriMer
De 1993 à 1999, l’aide compensatoire aux protéagineux était fixée à 78,49 Ecus/t multiplié par le rendement de
référence départemental. A partir de 2004, avec l’arrivée du découplage, les protéagineux ont perçu une aide
complémentaire couplée de 55 €/tonne. En 2010, avec le bilan de santé de la PAC et l’article 68, un programme
d’aides de 40 millions d’€ a été institué par la France pour les cultures protéagineuses et les légumineuses fourragères. En 2010, l’aide spécifique était de 155 €/ha et a évolué de façon inversement proportionnelle aux surfaces.
Dans le cadre de la PAC 2014 – 2020, le plan protéines de Stéphane
Le Foll se décompose en plusieurs axes :

Une aide couplée aux cultures riches en protéines de :
- 35 M€ pour la production de pois, lupin et féverole
- 6 M€ pour la production de soja (75 000 hectares en 2014)
- 8 M€ pour la production de légumineuses fourragères destinées
à la déshydratation (70 000 ha en 2004).
Ce qui représentera une aide de 100 à 200 €/ha pour les légumineuses
et 100 à 150 € pour la luzerne déshydratée (la fourchette est large,
plus il y aura de candidats, plus ils seront déçus !).

Un paiement vert (les surfaces en protéagineux, avec un coefficient de pondération de 0,7 seront comptabilisées dans les surfaces
d’intérêt écologique (SIE), et dans la diversification des cultures …)
Certaines MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques) seront associées comme l’obligation de 5 % (10 % dans
4
Lettre d’information OPG n°45
certaines régions), la diversité des assolements à 4 cultures,
des contraintes rotationnelles et la gestion économique des
intrants.
Pour les exploitations d’élevage exclusivement (les légumineuses fourragères sont passées dans ce secteur de plus de
3 millions d’ha dans les années 50 à 278 000 ha en 2010), une
aide couplée pour l’amélioration de l’autonomie fourragère
sera introduite.
Pour la production des semences fourragères, une nouvelle
aide couplée sera créée.
Le plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations
agricoles sera aussi ouvert aux cultures protéiques.
L’analyse de ce nouveau modèle de soutien montre en fait
que les aides devraient être équivalentes, voire légèrement
avantageuses à ce qu’elles étaient au cours des précédentes
campagnes mais cela reste à prouver. Il ne faut pas s’attendre
à un soutien très important et ce d’autant plus que les agriculteurs seront nombreux à adhérer à ce plan. Ce plan porte en
lui-même les limites de ses ambitions…
L’ouverture au plan de compétitivité n’apportera quasiment
rien car ces projets seront gérés par les régions qui croulent
sous les demandes. Même si la possibilité existe, peu de régions
opteront pour l’aide aux protéagineux.
Le principe de l’enveloppe à budget fermé montrera ses limites
comme cela s’est passé avec le précédent plan.
Les aides à « la petite cuillère » telles que proposées par le
ministère de l’Agriculture ne donneront pas d’envergure à
ce plan. Comme les aides du premier pilier qui ont déjà été
confisquées pour être attribuées au secteur élevage, les aides
aux protéagineux seront financées par l’enveloppe des grandes
cultures. Elles n’apporteront donc rien (ou si peu) au développement des protéagineux, par contre, elles contribueront à
affaiblir le secteur des céréales.
L’OPG attendait sur ce sujet essentiel du rééquilibrage des
productions un engagement à la hauteur des avancées espérées : réduction des intrants sur les exploitations, indépendance protéique du secteur de l’élevage et réduction des
exportations de céréales à bas prix. Un plan franco-français ne
contrebalancera jamais les erreurs commises par la commission
européenne qui a signé le volet oléagineux de Blair-House en
1993, avec l’accord de la France. A l’époque ce n’était pas
un gouvernement socialiste que nous avions : le ministre des
Affaires étrangères en charge du dossier était Alain Juppé.
Il est curieux que Stéphane Le Foll n’en profite pas pour l’égratigner. Un plan européen, couplé à une renégociation des accords
commerciaux est la seule solution pour que ces productions
retrouvent des prix attractifs pour les agriculteurs, condition
indispensable au développement des surfaces.
Frédéric VERZEAUX, Ardennes
Lettre d’information OPG n°45
5
Les importations inutiles de maïs
ruinent l’ensemble des céréaliers européens
Maïs : droit de douane et intérêt à l’importation
16
14
12
Hors contingents à droit zéro
Prix de référence = 157 €/t
(101,31 x155 % - CAF Rotterdam)
2014/15 : 3,1 Mt
2013/14 : 3,2 Mt
170
10
165
8
160
6
155
150
4
145
2
140
03/07/2014
11/07/2014
21/07/2014
28/07/2014
04/08/2014
11/08/2014
19/08/2014
26/08/2014
03/09/2014
10/09/2014
17/09/2014
27/09/2014
01/10/2014
08/10/2014
15/10/2014
21/10/2014
04/11/2014
11/11/2014
18/11/2014
25/11/2014
0
5,32 (15/07)
10,44 (19/09)
4,49 (04/11)
nul (08/11)
175
2012/13 : 3,8 Mt
juil.
août.
sept.
oct.
nov.
déc.
janv.
fév.
mars.
avr.
mai.
juin.
Etablissement national des produits de l’agriculture et de la mer
Source CE
Certificats à l’importation - grains (Mt)
cumuls à semaine 23 (au 02/12/14)
2012/13
2013/14
2014/15
Représentation graphique : cumuls fin de mois
La déferlante de maïs ukrainien en est à sa troisième campagne qui a même démarré plus fortement que les 2
précédentes. La nouveauté c’est qu’après deux années d’absence du continent américain, le Canada, les EtatsUnis et le Brésil se sont joints à l’Ukraine pour nous inonder, avec des livraisons OGM en prime ! Ces importations
prennent les marchés habituels du maïs français chez nos partenaires européens : Espagne, Pays-Bas, Portugal…
Les droits de douanes qui ont été appliqués pendant à peine 4 mois ont été inefficaces car ridiculement faibles.
L’OPG a été le seul syndicat de producteurs qui avait pronostiqué, au conseil céréales de FranceAgriMer, lors de la
mise en place de ces droits, que les importations ne seraient pas stoppées.
Le problème de fond, c’est le prix de seuil qui est établi à 155 % du prix d’intervention soit 157 €/t (101,31 x 155%),
ce qui est largement inférieur aux coûts de productions actuels. Ces 2 prix ont été verrouillés par les accords de
l’OMC à Marrakech en 1993 et ne peuvent être révisés d’aucune manière. Ce qu’a signé la Commission européenne,
c’est exactement comme si vous étiez propriétaire d’un appartement et que vous le louiez pour un montant figé
pour l’éternité, non révisable quelle que soit l’inflation… Quelle irresponsabilité !
Les producteurs de maïs ne sont pas les seuls concernés, tous les céréaliers devraient être vent debout contre ces
importations car elles pèsent sur les cours de toutes les céréales par effet de substitution dans les utilisations. Le
silence des autres syndicats montre leur acceptation de cette situation.
Jean Claude Monin, Ain
UE : importations de maïs
Statistiques douanières sur les 3 premiers mois
de la campagne 2014/15
Etablissement national des produits de
l’agriculture et de la mer
Source : Eurostat, novembre 2014
315
6
133
180
Total pays tiers : 2,1 Mt
740
(35 %)
(6 %
)
Principales origines pays tiers, dont :
Canada : 636 329 t (30 %)
US : 477 994 t
(22 %)
Ukraine : 325 390 t (15 %)
Brésil : 313 754 t
(15 %)
Serbie : 151 142 t (7 %)
(8 %)
250
(12 %)
515
(24 %)
Espagne
Italie
Pays-Bas
Ukraine
Portugal
Autres
Lettre d’information OPG n°45
Soyez tendance, soyez
agroécologiste
L’agroécologie, nouveau concept de M. Le Foll se trouve à
toutes les sauces. On nous promet l’arrivée de l’agroécologie
avec la future PAC mais qu’en est-il véritablement ?
AgroGeneration,
la méga-ferme ukrainienne
en difficulté financière
R
ien ne va plus pour l’homme d’affaires
français Charles Beigbeder, à la tête
d’AgroGeneration qui cultive 120 000
hectares en Ukraine et qui a accumulé une
dette de 65 M€. Même en 2012, avec de bons
prix des grains, le déficit de l’exercice avait
été de 5,6 M€. Nous avions déjà averti dans
OPG infos n° 40, en 2013, que capitalisme dur
et agriculture ne fonctionnement pas vraiment
ensemble.
Au cours de cette année 2015, un nouvel outil informatique
en ligne permettra à chaque agriculteur d’évaluer son degré
d’agro-écologie. L’enquête restera confidentielle, personne
n’en saura rien mais le ministère prend l’affaire très au
sérieux. Il veut ainsi motiver les professionnels et les orienter
vers une agriculture « new look ». Les couverts végétaux,
les plantes associées, les réductions d’apports d’azote et de
produits phytosanitaires... Il n’y a pas de recette, mais vous
devez y passer.
Les GIEE (groupement d’intérêt Economique et Environnemental) seront progressivement installés pour accompagner
et surtout encadrer cette agroécologie. Ces groupements
d’agriculteurs, aux contours encore imprécis, seront proposés
dès le premier trimestre 2015.
Un grand nombre de ces GIEE sera construit autour de la
réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. A
partir d’une situation de base, les agriculteurs du groupement
devront montrer qu’ils atteignent en 3 ans et 5 ans un objectif
de réduction défini au départ. Pour cela, ils peuvent expérimenter tous les procédés qui leurs paraîtraient efficaces.
S’il y a des échecs, cultures manquées et autres, l’agriculteur
en subira les conséquences ; s’il réussit, ce sera pour l’APCA
qui s’est autoproclamée comptable des résultats (positifs) de
ces groupements.
Pour le ministère de l’Agriculture, plus besoin de se torturer
l’esprit et les finances avec une recherche qui ne trouve
pas : Messieurs les agriculteurs, débrouillez-vous… et réussissez… sinon, attention, les maigres financements qu’on
pourrait identifier pour accompagner ces GIEE pourraient vous
échapper !
On va nous reprocher une fois de plus d’être critiques mais franchement, ces nouveautés ne nous incitent pas à l’optimisme
pour faciliter l’exercice de notre profession. Elles excitent au
contraire notre méfiance et notre sens de l’auto-protection.
Non seulement ce financier ne gagne pas
d’argent, mais il en a fait perdre beaucoup aux
agriculteurs européens car, comme une majorité des productions de céréales d’Ukraine, les
récoltes de cette structure ont dû être principalement écoulées sur le marché de l’UE,
faisant baisser nos cours.
Rappelons que son associé américain, Michael
Bleyzer, voulait ainsi « aider à résoudre les
problèmes de malnutrition dans le monde
tout en réalisant un gros retour sur investissement ». Pas moins !
Francois Diepvens, Cher
Jacques Commere, Gers
Lettre d’information OPG n°45
7
P
O G
L’Organisation des Producteurs de Grains
Premier Syndicat d’agriculteurs, producteurs de céréales, d’oléagineux et de protéagineux
BULLETIN D’ADHESION A L’OPG
L’agriculteur :
NOM : ........................................................ Prénom :..............................................
Raison sociale :........................................................................................................
Adresse :...............................................................................................................
Code Postal :......................
Commune :...................................................................
Téléphone :........................ Mobile :.............................. télécopie : ............................
E mail :.................................................................................................................
Conformément à la législation syndicale, je demande aux Organismes Stockeurs et aux conserveries
de prélever et de reverser à l’OPG toutes mes cotisations syndicales professionnelles comme cela se
fait en faveur d’autres syndicats.
Cette décision est à prendre en compte à partir de la campagne en cours et est valable jusqu’à
nouvel avis de ma part.
Date : ...............................
Signature :
PS : Le montant des cotisations syndicales à l’OPG sont à ce jour de 0,16 €/t pour les céréales à paille et le
maïs grain, de 0,32 €/t pour les oléagineux et protéagineux et de 0,23 €/t pour le maïs doux.
A titre confidentiel, les négociants, coopératives et conserveries avec qui je suis susceptible de travailler sont :
NOMS
Adresses
Cette liste reste confidentielle et ne sera pas communiquée aux OS
Compléter ce bulletin, le renvoyer daté et signé à l’adresse ci-dessous :
OPG - BP 50590 - 1 Impasse Marc CHAGALL - 32022 Auch cedex 9
Tél : 05 62 60 14 30 - Fax : 05 62 60 32 84 – mail : [email protected]
SIRET 428 171 193 000 17
APE 911A
S
O
X
U
A
É
U
G
L
U
V
I
D
NON
ASSEMBLEE NATIONALE DES PRODUCTEURS DE GRAINS
Invitation au congrès O.P.G. de LYON – PLAINE DE L’AIN
Mercredi 28 janvier 2015 de 11 h à 17 h
à LOYETTES (01360)
« Céréaliers :
des stratégies de gestion face aux nouvelles contraintes »
3 interventions et débats avec des spécialistes :
« Le développement de l’entreprise agricole face au renforcement du contrôle des structures
et du droit de préemption des Safer ».
« L’évolution des formes sociétaires (GAEC, EARL, SCEA et SAS/SARL)
dans l’intérêt économique de l’activité agricole ».
« Environnement :
comprendre les GIEE, l’agroécologie, les extensions de zones vulnérables… »
Discours de clôture de Nicolas JAQUET, président de l’OPG
© Jean-Jacques Cordier - Fotolia.com
Déjeuner, avec participation de 15 € : réservation indispensable avant le 23 janvier
par fax : 05 62 60 32 84 ou par e-mail : [email protected]
L’Organisation
des Producteurs de Grains
www.opg.fr