F.A.C n°20 - Coopérative de Mai
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F.A.C n°20 - Coopérative de Mai
Cyril G. Réponse des Elderberries : Cher Cyril, le tramway ne fait pas de halte à l'arrêt de Montcuq, c'est pourtant passé à un doigt. Hier, j'étais au concert Les Inrocks / Motorola. J'ai été choquée de voir plein de pubs AOL / Motorola / Inrocks / Libération / Le Mouv' / MTV et je sais plus quoi encore. En entrant dans la salle, en voyant tous ces panneaux de pubs accrochés au-dessus des portes, j'ai eu l'impression Réponse de la rédaction : Chère Pauline, inviterais-tu la rédaction de F.A.C à ta spaghetti party par hasard ? Si besoin, on ramène une plaquette de beurre / Nivéa / Lotus. Tu es jeune, tu sens bon sous les bras, tu veux pousser un coup de gueule, déclarer ton goût pour la saucisse de Morteau et le port du slip kangourou réunis, profites de cette rubrique pour nous raconter tes amis, tes amours, tes emmerdes : [email protected] "Clermont vu par des etudiantes mexicaines... " E DE L'ENVIR N E LL GRE Par Sarah L'ENVIRON NEMENT P utain, c'est la merde, on va tous mourir ! Finalement, c'est ce que l'on peut retenir du consensus mou qui se dégage de la table ronde du Grenelle de l'environnement. Deux jours de négociations (23 et 24 octobre) aux termes desquels Nicolas Sarkozy annonça les mesures de la future politique environnementale. On se souvient de Nicolas Hulot qui avait pris en otage la campagne présidentielle ; mais on ne se souviendra probablement pas du super ministère de l'Ecologie séquestrée par Nicolas Sarkozy. Bien que le Grenelle ait débattu sur 6 principaux thèmes (climatologie, biodiversité et ressources naturelles, santé, production et consommation durable, démocratie écologique et pour finir, modes de développement écologique favorable à l'emploi et la compétitivité), Sarkozy, fidèle à lui-même, se cantonne dans sa démocratie démonstrative. Le but : parler beaucoup mais agir peu. Tout un art, manier la rhétorique sur fond sonore de slogans martelés à la Al Gore. Décidément, la mode du show à l'américaine lui va à ravir à notre président. Un Président totalement dépourvu de créativité, trop scolaire, il a, au lendemain du Grenelle, présenté à l'Elysée son « Plan Marshall » du développement durable allant même jusqu'à parler de « révolution » verte. Lui qui était totalement hermétique à mai 68 calque sa politique environnementale sur ce même schéma. C'est de l'arrogance tranquille (Hexomil) ! En bref, aucune mesure concrète n'a été mise en place, ni même retenue. Et dire que nos politiques envisageraient de soutenir un Grenelle mondial… Alors que la France s'engage dans l'ère du développement durable, l'épreuve que traverse les marins pêcheurs en annonce malheureusement d'autres. Côté pile, une soudaine prise de conscience écologique, côté face, l'émergence d'une sérieuse crise économique et sociale. Alors que faire ? Finalement, c'est peut-être notre président qui a la solution : ne rien faire et attendre l'autorégulation des paradoxes. À ce rythme, on n'est pas couché ! www.planete-terra.fr, un site qui parle intelligemment d'environnement pour vous changer de Nicolas Hulot ! par Jess l’édito E , la loi Pecresse ? Que dit PERVERT !De Guillermo De Jonathan Yudis (Néo Publishing / Warner Vision)Del Toro (Wildside) J ames se rend chez son père pour l'été. Ce dernier passe son temps avec des filles siliconées et adore sculpter avec de la viande de bœuf déshydratée. Tout se passe pour le mieux jusqu'à ce que James découvre une femme assassinée dans la grange familiale… Des métaphores inoubliables et des acteurs délirants agrémentés de gore et de porno, bref, un film culte à ne surtout pas prendre au premier degré. Benjamin quelques consciences brumeuses et endolories prisonnières des méandres du cyberspace tentent de lutter contre une société réticulaire totalitaire, William Gibson crée les bases du cyberpunk, une forme littéraire puisant à la fois dans la SF, le nihilisme punk et la contre-culture hacker. Une source d'inspiration pour des générations d'auteurs, cinéastes et musiciens, une énorme référence qui devrait bien occuper vos vacances ! Julien PARLE PLUS BAS De Giacomo Cacciatore (Liana Levi, 224 p., 18 €) NEUROMANCIEN ET AUTRES DÉRIVES DU RÉSEAU De William Gibson (J'ai Lu, 1012 p., 29 €) N o future? Future is now ! Pour tous ceux qui pensent que la matrice est un concept inventé par les frères Wachowski, cette trilogie devrait être une sacrée claque. Dans une dystopie où le réel et le virtuel s'entremêlent, où Q ue peut bien représenter la mafia pour Giovanni, neuf ans ? Quel mal y a-t-il à obtenir des « cadeaux » de la part des « amis » de son père ? Que cachent les non-dits et les gestes furtifs ? Au travers des yeux innocents de l ' e n f a n t d'abord, et du regard intrigué et suspicieux de l'adolescent ensuite, le lecteur découvre lentement l'univers empli de sous entendus et de dangers de la Palerme des années 70. Un roman où les choses se devinent plus qu'elles ne se disent. Ln VIE ET MORT D’UN TERRORISTE AMÉRICAIN De Camille de Toledo (Verticales, 319 p., 22 €) S econd volet « d'une trilogie artificielle » commencée en 2004 par L'inversion de Hyeronimus Bosch . Camille de Toledo, essayiste et romancier de 31 ans, auteur également d' Archimondain jolipunk , nous embarque dans l'Ouest américain. À travers un personnage qui se trouve faire office de marionnette pour un scénariste, nous voguons entre réalité et mythomanie, ce qui emmène parfois vers des dérives. Stellaahah LUBIEWO De Michal Witkowski (Éditions de l'Olivier, 348 p., 21 €) L ubiewo est un lieu de drague à pédés, une contre-société aux antipodes de la Pologne réactionnaire. Là-bas, deux clans : les résolument modernes militants gays et les vieilles folles,les « anciennes », nostalgiques du communisme et des petits troufions russes. Dans un pays conservateur, rigoriste et homophobe, la sortie du roman est un électrochoc, une ode aux plus trash des travelottes polonaises, mêlant portraits, scènes sexuelles et anecdotes sur le ton de l'étude anthropologique tragi-comique. Sorti du contexte, on comprendra que ça puisse lasser. Julien LOFOFORA Mémoire de singes (At(h)ome / Wagram) « De mémoire de singes, on avait jamais vu ça ! », autant dire que le nouveau Lofofora ne fait pas dans la dentelle. Tout le monde en prend pour son grade : religion, pollution ou politique le tout sur un fond hardcore et un artwork signé KingJu (Stupeflip). French Metal is not dead ! Benjamin Q P L a loi Pécresse est la nouvelle réforme des universités tellement décriée de tous bords, surtout bâbord… Essayons d'y voir un peu plus clair. Voici quelques points essentiels avec les perspectives que je redoute, et mes remarques : - Le pouvoir du Président de l'université se trouve renforcé et notamment : « Il est responsable du maintien de l'ordre et peut faire appel à la force publique […] » Légaliser l'utilisation de la force publique pour bouter les manifestants hors des facs ne la légitime pas pour autant. Pour un gouvernement qui prône le dialogue, je trouve limite de répondre aux interrogations par les légions. carré V.I.P Cinéfac : 04 73 34 66 50 http://cinefac.clermont.free.fr De Kimono endant un instant, je vais jouer au rédacteur des Inrocks qui se la joue en vous soumettant mon propre classement de mes propres goûts. Oui, on aime bien se la péter à F.A.C de temps en temps. MON film, c'est Trainspotting de Danny Boyle (d'aprés le roman d'Irvine Welsh) qui est accompagné d'une B.O d'enfer (Iggy Pop, Lou Reed, Pulp...), un très gros bon point, mais surtout, c'est l'un des rares films dont le sujet principal est la drogue sans chercher à être larmoyant. Pour MON livre, mon choix se porte sur Demande à la poussière de John Fante, l'histoire d'Arturo Bandini, un écrivain fraichement arrivé à Los Angeles qui rêve de gloire et de femmes. Fante, c'est l'auteur qui, avec quelques mots simples, vous transporte très loin. MON disque, sans grande hésitation, je dis Either/or d'Elliott Smith, le genre d'album parfait du début à la fin qu'on écoute en boucle sans jamais se lasser, et puis c'est là que se trouve la plus belle chanson du monde, « Between The Bar », excusez du peu, c'est quand même pas rien ! Enfin, si je devais choisir MON artiste à voir en concert, ce serait Red Hunter de Peter & The Wolf parce que parfois, une voix d'un autre siècle, une guitare et de jolies histoires suffisent à faire vivre des moments magiques. De Marine uelques conseils pour passer un mois de décembre peinard : gare au rhume, n'attendez pas le 24 pour acheter vos cadeaux, n'assommez pas l'homme en rouge aux alentours du 25, même s'il vous semble chelou. Evitez les excès le 31 et bannissez les résolutions inutiles, vous ne les tiendrez que deux jours de toute façon, le temps de vous remettre de votre gastro. n tant qu'étudiante, mais également salariée, je suis toujours à l'affût de ce qu'on peut faire à Clermont quand on a une petite bourse. Je me démène pour vous ! Cinéfac est une association qui projette des films à moindre coût. Que vous soyez étudiants ou salariés, les séances sont ouvertes à tous. Je vous entends déjà... (mauvaises langues) mais non, il n'y a pas besoin d'abonnement. Chaque séance est au tarif de 1,50 € pour les étudiants, demandeurs d'emploi ou les détenteurs de la carte Cité Jeune et 5 € pour les salariés donc vous voyez, c'est donné ! Mais là encore, ce n'est rien. Parlons de la programmation. Les films diffusés ne sont pas récents, bien entendu ; le rôle de l'association n'est pas de se substituer à une salle de cinéma, mais les films projetés sont intemporels. Il y en a pour tous les goûts. Plutôt movies français, asiatiques, américains, latinos... faites votre choix. Les films sont généralement diffusés en VO. En plus, dans le cadre Clermont Represent le court-métrage (car oui, on en est fier !), avant chaque projection de film, vous aurez le bonheur de voir ou de revoir un court-métrage ! Alors foncez ! Séances tous les mardis à 20h30 au Grand Amphithéâtre, 29 boulevard Gergovia, à la fac de Lettres. Ce n'est pas un RDV que je vous donne mais presque... h ha laa tel rS Pa 1 disque dvd livre être étudiant, ça se cultive 07#20 PAPIER HYGIÉNIQUE Pauline Q. EN I ER mensuel gratuit édité par la Coopérative de Mai L'information n'a pas fait la une des journaux ; suite à un scrutin organisé sur Internet par le Monopoly, le village de Montcuq a gagné le droit de remplacer la célèbre rue de la Paix dans le jeu. Malgré le vote, le Monopoly refuse de prendre Montcuq (belle leçon de démocratie) ; il va mettre à la place Dunkerque qui a fini second. Pour ça, il a trouvé une excuse à la con, il prétend vouloir faire un nouveau jeu humoristique où Montcuq serait en bonne place. Ce sont mes parents qui m'ont appris à jouer au Monopoly et il m'arrive encore d'y jouer avec mes colocs, on fait des parties de Monopoly déshabillé et si Montcuq avait sa case, on se marrerait bien. d'étouffer, d'être sur TF1 à 20h30. Je me demandais si je venais voir de la pub avec des groupes pour jouer les jingles en live ou si je venais voir un concert. On aurait dit qu'on utilisait la musique comme du papier hygiénique pour torcher le cul des annonceurs ! Ça m'a donné une idée. De temps en temps, avec mes copines, on organise des spaghettis party chacune notre tour, sans nos copains, juste entre filles. La semaine prochaine, c'est moi. Je vais inviter mes copines par mails pour la soirée spaghetti / Barilla / Ikea / Vania / Manix / Meetic party avec comme commentaire : « Amènes ton sextoy Sony / Le Figaro / Jacob Delafon, noël approche… » déc New Kids On Ze Blog ET MONTCUQ, C'EST DU POULET ? EMENT / AU ON N GR COURRIER DES LECTEURS - Le conseil scientifique n'est plus totalement maître de ses domaines de recherche : « Le conseil scientifique est consulté sur les orientations des politiques de recherche […]. Il peut émettre des vœux. » Si le conseil scientifique et technique n'est plus maître de ses recherches et que les sujets sont imposés par la hiérarchie, il faut souhaiter que la hiérarchie en place n'ait pas envie de réaliser des recherches non éthiques comme, par exemple, le projet de techno vision dans des facs lyonnaises dont l'objectif est de mettre au point un système de reconnaissance faciale sur imagerie de vidéosurveillance. On peut imaginer des recherches pires encore… - L'université peut faire appel à des investisseurs extérieurs pour financer des projets (cf. : le texte de loi : www.nouvelleuniversite.gouv.fr. Les articles s'y référant sont les suivants : Art. L. 712-3, Art. L. 719-12. Le fait d'autoriser un président d'université à faire appel à des investisseurs privés pour financer des projets ou des formations annonce clairement la fin de l'enseignement public. L'objectif d'une entreprise est de générer du profit ; si elle investit dans l'enseignement, il faudra nécessairement qu'elle en tire profit. La philanthropie a ses limites ! À titre personnel, investiriez-vous juste pour le plaisir d'avoir un amphi ou une classe à votre nom ? On risque rapidement d'entendre dire : « J'ai le regret de vous annoncer que les filières nonporteuses vont être amenées à fermer. » Et comme l'investisseur privé financera les études, libre à lui de sélectionner les matières à enseigner et les thèmes à étudier. On imagine très bien vers quoi peuvent dériver des études financées par des investisseurs malintentionnés issus de l'industrie de l'armement, de la chimie, de la pharmacie, de l'énergie, de la santé, de l'économie, etc. Et si les partis politiques euxmêmes se mettaient à financer les universités ? Bienvenue en Front National Master Class 3me année ! Ce serait chouette non ? « Ayé, le chanteur des Bandits a enfin écouté Ass le dernier album de Turbonegro ! » Coopé à la décembre Sam 1er/12 : THE BIG ROYAL KUNAMAKA Dim 2/12 : L e SOUC est une association étudiante clermontoise qui œuvre notamment en direction du Burkina Faso avec Adama Zongo. Cette association organise des événements avec pour but de récolter des fonds qui serviront à financer des projets humanitaires. Elle a déjà réalisé l'étude, la conception et l'implantation d'un pont sur une route burkinabé et en ce moment, elle est sur la mise en place de pompes à eau pour installer l'eau courante dans des villages. Kimono [email protected] http://lesouc.blogspot.com/ ORCHESTRA + BOLIK (Bordel festif) PORCUPINE TREE + ANATHEMA (19h - Metal prog) Mar 4/12 : INDOCHINE Mer 5/12 : MASS HYSTERIA + IYNX (Metal) Jeu 6/12 : SOIRÉE EUROPAVOX JAMES DEANO + ÉTÉ 67 + HOLLYWOOD PORN STARS + FLEXA LYNDO (Rap, chanson, rock...) Sam 8/12 : EMILY LOIZEAU + SARAH (Chanson) Mar 11/12 : SOIRÉE F.A.I.R Mer 12/12 : Jeu 13/12 : HEY HEY MY MY + CONSTANCE VERLUCA + THE SUGAR PLUM FAIRY (Pop, chanson) EMMANUEL MOIRE (Variété) LE PEUPLE DE L’HERBE feat. SIR JEAN & JC 001 (Dub) Ven 14/12 : CHRISTOPHE WILLEM (COMPLET !) Sam 15/12 : SVINKELS (Punk hip-hop) Mer 19/12 : AFTERWORK DE NOËL avec DJ REPLAY, VJ ARRRGH, MR NÔ (18h-minuit/GRATUIT) des infos, 20, 21 et 22 : FESTIVAL WELCOME MUSIC des remarques, des questions ? Écrivez-nous à : [email protected] www.myspace.com/facmusic F.A.C est une publication de La Coopérative de Mai, régie intéresssée de la Ville de Clermont-Fd déléguée à l’Association Pop Art. Licences n°1-112 305 / 2-138 182 / 3-114 006, rue Serge-Gainsbourg - 63100 Clermont-Fd. Tél. 04 73 144 808 / Fax 04 73 144 809 / www.lacoope.org / [email protected] Numéro 20 - décembre 2007. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / Didier Veillault. RÉDACTEUR EN CHEF/ Patrick Foulhoux. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION / Aurélia Ravaud. RÉDACTION / Anabel Alarcon, Hélène Berthe, Marine Boudot, Cécile Bruneteau, Maude Charbonnier, Sarah Fichot, Liz Guerra, Delphine Jay, Sonia Lavergne, Jessica Meyleu, Céline Pereira, Catherine Renaud, Marie Renaud, Julien Casenave, Benjamin Gicquaud, Simon Zerbib. COORDINATION / Aurélia Ravaud. CONCEPTION GRAPHIQUE / Esther Decluzet. IMPRESSION / Imprimerie Decombat. CRÉDITS PHOTOS : DR. Tirage 3.000 exemplaires - Dépôt légal à parution. Imprimé sur papier recyclé. NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE. SSteve Thill ? , T as vu Pouvez-vous nous parler de votre nouveau court-métrage ? C'est un « documenteur » ethnographique, tourné comme à la bonne époque de Pompidou, en noir et blanc, pour le sortir de l'actualité. Tourné pendant la Manif de Droite du 12 juin 2007, il permet de prendre du recul par rapport au premier documentaire, ce que les médias n'avaient pas vraiment fait. C'est une façon d'utiliser l'absurde en politique, comme le fait la BAC (Brigade Activiste des Clowns) ou les CRS (Clowns à Responsabilité Sociale) de Clermont. J'ai choisi de parler d'une ethnologue car elle a un avis à froid sur l'évènement et elle peut le décortiquer. De plus, elle est anglaise, elle apporte donc un point de vue extérieur à un phénomène social français. La situation va devenir comique lorsqu'elle montrera le film à ses professeurs anglais. Par Maude L es MANIFS DE DROITE ont été créées par des artistes de rue, le collectif « Restons Vivants ». Provocatrices, elles se sont vite multipliées. Les participants doivent respecter la Charte de bonne conduite : porter des vêtements BCBG, arborer le brushing de circonstance, scander les slogans les plus réacs possible genre : « Afrique, paye ta dette aux pays Occidentaux » ! Nombreux ont visionné le documentaire Manif de Droite diffusé sur Internet entre les deux tours des élections présidentielles. Il a rencontré un vif succès et suscité de nombreuses et parfois de vives réactions, de gauche comme de droite. Entretien avec Arnaud Contreras, réalisateur de ce fameux « Manif de Droite » en 2003, à propos de son nouveau courtmétrage, Manif de Droite 2007 , à paraître en DVD en décembre. uand même, quand on y pense, on ressent bien la menace que fait peser l'infernal mécanisme libéral sur notre intégrité et notre humanité. Nous sommes tous un objet du système, chacun le supporte (ou pas), passivement, en se résignant. On peut résister de différentes façons, en protestant ou en essayant de comprendre et d'analyser, comme faisait Pierre Bourdieu, le sociologue. Dans le documentaire, La sociologie est un sport de combat , Bourdieu explique en quoi le néolibéralisme est à l'origine des maux de notre société que notre gouvernement combat à dose de vaccin mortel. Certains se regroupent pour se désolidariser complètement du système. À leur échelle, et là où c'est possible, ils créent des alternatives qui rejettent le culte à la consommation, et l'assujettissement au travail et à l'argent. C'est la logique très à la mode de « la décroissance » qui palie à la vie marchandisée. En bidouillant un moteur D écrié par la presse, Boulevard de la mort est pourtant un grand cru du maître Tarantino : dialogues épicés et débridés, actions endiablées, courses-poursuites, le tout sur fond d'années 70. À croire que la presse, frustrée d'être obligée d'élogier des films pourris à la Oui-oui le film , ne cherche qu'un sujet à vitupérer pour se défouler ! (sortie 6 décembre) de Kevin Smith (TF1 Vidéo) L e premier était déjà culte, celui-là n'est pas loin de le devenir. On retrouve 12 ans plus tard, Dante et Randal qui travaillent désormais au Mooby's, un fast-food de quartier, mais aussi Jay et Silent Bob. Un petit nouveau a rejoint l'équipe, Elias, 19 ans, fan des Tansformers et du Seigneur des anneaux et qui croit en l'existence de Pillow Pants , le troll de vagin qui empèche d'avoir des relations sexuelles. Attention à la scène de Kelly et son coquin d'étalon, c'est chaud ! Impertinent et drôle, ça c'est rock ! Jess LES CHANSONS D'AMOUR C Steve Andro a en poche un BEP vente, il a fait son apprentissage à Bass Skateshop : « Depuis tout gamin, je veux être dans la vente. » On peut craindre que s'occuper d'une boutique obligera le beau gosse à lever le pied avec son orchestre de jeunes, les SUPPOSITORZ : « Bien au contraire, je serai plus que jamais à fond, rock'n'roll yeah ! » Le gaillard prépare une ouverture de magasin en fanfare avec tous les groupes amis qui viendront se produire en show case tels les ELDERBERRIES, entre autres. Sur les rayons et les portants : « La marque la plus importante sera April 77, il y aura du Cheap Monday, de la Creepers, de la Beatle Boots, tout ce qu'il faut pour les rockers de compète et ceux du dimanche ! Ce que je proposerai de plus que n'ont pas les autres : un cercueil, si, je t'assure, de la bonne musique, des shows cases, des expos photos et l'organisation de grosses soirées. » Tout le monde est invité à l'inauguration et il y aura des cadeaux offerts aux premiers clients. Surveillez le myspace de la boutique pour connaître la date exacte d'ouverture (prévue autour du 18 décembre). marchandise ? Q (TF1 Vidéo) De Christophe Honoré (BAC) est-elle une (Court Circuit Diffusion) De Quentin Tarantino CLERKS II www.manifdedroite.com www.arnaudcontreras.com http://a360.typepad.com/manifsdedroite La vie De Pierre Carles BOULEVARD DE LA MORT Ninon www.myspace.com/aceofspadesshop Cécile (Sortie des deux DVD le 3 janvier 2008), prix conseillés 25 € Disponibles dès décembre sur www.atheles.org http://boutique.monde-diplomatique.fr : (Sortie 6 décembre) LE LABYRINTHE DE PAN De Guillermo Del Toro (Wildside) L ACE OF SPADES, 12 rue de la Treille 63000 Clermont-Ferrand (à côté de Spliff) à eau, en fabriquant de l'énergie et un système d'assainissement écologique, en élevant des porcs, ces communautés rurales vivent en autonomie et en autogestion. Bien que leurs fonctionnements paraissent difficilement transposables à l'échelle de notre société et qu'elles prennent pas mal de drogues, elles ont le sacré mérite de se réapproprier leurs propres existences. Pour en savoir plus, il faut s'attarder sur ces deux films de Pierre Carles qui fournissent des informations qu'on ne trouve pas en allumant la télé qui est plutôt du genre « Travail, Mérite, Effort (et le Salut alors !) », et mords/mort dans ton hamburger. Ces documentaires ne délivrent peut-être pas les solutions pour nous sauver tous, mais c'est en suscitant le trouble puis les interrogations que les choses avancent. e film de Christophe Honoré, lui-même scénariste et auteur de plusieurs romans, est ponctué de textes musicaux composés par Alex Beaupain, son fidèle compère. Les chansons d'amour livre une histoire touchante et moderne, basée sur l'Amour et l'ambiguïté sexuelle, avec une divine Ludivine Sagnier et un Louis Garrel bouleversant de naturel qui tient le rôle principal. Merveilleusement mis en image, ce film plein d'émotions ne laisse pas le spectateur sans quelques douleurs à l'estomac. Preuve de sa beauté. Stellaahah carré V.I.P a jeune Ofélia s'installe avec sa mère dans la base militaire de son beau-père, un colonel franquiste impitoyable. Tentant d'échapper aux règles et la froideur des lieux, elle pénètre dans un labyrinthe où elle rencontre un faune, dénommé Pan. Il lui apprend qu'elle est la princesse des royaumes souterrains et que pour retrouver le sien, elle devra relever trois défis. Suivant les recommandations du mystérieux Pan , Ofélia nous emmène dans un univers féerique incroyable, d'une esthétique sans pareil. Les décors sont fabuleux et les images, le scénario et les acteurs sont bluffants. Quelques images dures et des gouttes de sang par-ci par-là ; on est décidément bien loin de Walt Disney. La prestation de Sergi Lopez est remarquable dans le rôle du colonel franquiste. DJ PERSÉPOLIS D epuis quelques années ont fleuri en France tout un tas de diplômes dits "professionnalisant " estampillés Culture. Si on met de côté le fait que passer cinq ans d'études à théoriser sur la médiation culturelle est une aberration - les stages étant probablement le seul élément réellement formateur dans l'affaire - on est rapidement confronté à la terrible évidence. Ces diplômes sont tellement fragiles et mal foutus qu'ils finissent par se corrompre et s'autodétruire. Mais les équipes pédagogiques sont tellement préoccupées par la reconduction de leurs formations d'une année sur l'autre qu'elles finissent bien souvent par en oublier les attentes et les besoins réels des étudiants, et par proposer des maquettes de diplômes assez surréalistes. On propose des études culturelles qui nous emmènent à BAC+12, tout en évitant soigneusement de parler des concours, en laissant ainsi supposer aux plus naïfs que l'université suffit à leur préparation. (Ben oui, je parle concours, parce que faut pas se faire d'idées, la plupart des heureux possesseurs de diplômes culturels vont se retrouver dans la fonction publique). On remplit les maquettes avec beaucoup de légèreté. Selon les facs, il y a plusieurs méthodes. Ou on choisit de reconduire les mêmes cours, donnés aux mêmes personnes tous les ans : en L3, M1, M2, etc., au grand désespoir des intervenants, qui, d'une année sur l'autre, se rendent bien compte qu'ils passionnent de moins en moins leur auditoire ; ou bien on met des gentils artistes complètement évaporés comme intervenants professionnels, sans s'intéresser le moins du monde au cours qu'ils donnent (ou même à leur présence, finalement, quelle importance ?). Le must semble avoir été atteint par l'IUP Métier du Livre de Clermont qui a choisi de se scinder en deux. D'un côté on a un M2 « Création Éditoriale » indépendant, avec 10 étudiants (si si), de l'autre, un M2 « Promotion et Développement de Biens et de Services » (bel intitulé, hein ?), où l'on a choisi de faire fusionner trois IUP : 13 étudiants en Métiers du Livre, 20 Info-Com et 62 Commerce International se retrouvent ensemble. Bien sûr, on ne les a pas vraiment prévenus, sinon ça ne serait pas drôle. On se demande qui a pensé que, quelque part, les problématiques des trois filières étaient convergentes. Aujourd'hui les 13 cultureux sont noyés dans une promotion d'une centaine d'étudiants. Ils suivent des cours de haut niveau en commerce, totalement inadaptés à leurs attentes, à leurs objectifs professionnels et à leur niveau, avec des professeurs qui ne savent même pas qu'ils s'adressent à un public de formation hétéroclite. Certains membres de l'équipe pédagogique du département Métiers du Livre se battent pour recentrer le diplôme sur la composante culturelle, mais beaucoup semblent ne même pas se rendre compte du souci. Le problème est analogue dans beaucoup d'universités françaises, et tout ça mériterait évidemment d'être complètement repensé. En attendant, y'a de quoi énerver, vous trouvez pas hein ? Par Julien de la mort Par Marine teve Thill (alias Steve Andro), chanteur charismatique des Suppositorz, annonce pour mi-décembre l'ouverture de son rock'n'roll horror shop, Ace Of Spades ! Ça, c'est rock'n'roll comme nom de boutique ! Oubliez la mode pour titi parisien à la BB Brunes ou autres atrocités dans le genre et revenez aux sources, là, c'est pour les cats, les vrais ! On va passer aux questions de routine pour vous permettre de faire le tour du jeune homme de vos fantasmes, ou plutôt de son magasin ! Hé hé, vous y avez cru ? Vous allez présenter le film dans les cinémas d'art et d'essai ? La tournée Super Cocorico des cinémas d'art et d'essai aura lieu début janvier 2008. On présentera le film, mais pas de façon classique. Les personnes venant à la projection devront être habillées comme pour les Manifs de Droite, on fera une mini Manif, il y aura un karaoké avec des slogans à chanter… (NDLR : à Clermont, ça devrait se passer au Rio !). La sortie du DVD est prévue en décembre. On peut déjà le commander sur Internet. Nous avons tenu à payer toutes les personnes ayant travaillé au film, ce qui n'est pas le cas habituellement. Le film dure dix minutes, plus une heure et demie de bonus. Il y a eu un bon accueil du premier film en Angleterre et en Irlande. Peut-être pourraitil y avoir une sortie cinéma là-bas… Comment avez-vous eu connaissance des « Manifs de Droite » ? Je suivais les manifestations des intermittents du spectacle en 20022003. Des amis intermittents m'ont prévenu qu'il y allait avoir une Manif de Droite à Paris en octobre 2003. C'était leur manière de clore les luttes intermittentes et aussi pour se faire plaisir. Les deux premières manifs ont eu lieu pendant l'été 2003, lors des festivals de Chalon-sur-Saône et Aurillac. VOLEM RIEN FOUTRE AL PAIS LA SOCIOLOGIE EST UN SPORT DE COMBAT cette tronche dvd’s , Les Decouvertes du Printemps de Bourges 2008 ? e u p , a ue la cchhaannssoonn,, cca L e 17 novembre ont eu lieu les sélections régionales des Découvertes du Printemps de Bourges à la Coopé, antenne régionale. Une possibilité pour les six groupes qui se produisaient ce soir-là, de jouer au Printemps de Bourges 2008, autrement dit, de se faire connaître sur un festival national. Mais auparavant, il y eut des présélections auxquelles nous avons assisté et l'on en a découvert de belles ! Compte-rendu. RV à 11h à Polydôme. Le jury se présente autour d'un petit café, jetant un premier coup d'œil sur la liste des cent vingt-cinq groupes candidats. Il y avait là des représentants de sept structures plus ou moins liées au milieu musical : la Coopé, le Transfo, Radio Campus, le FRAC Auvergne, l'Université d'Auvergne, la FNAC et Europavox. Notre avis était juste consultatif. On commence par une première écoute de tous les groupes ; chacun y va de ses annotations dans un petit cahier de huit feuilles prévu à cet effet. Très professionnel. Alors que certains font de belles et grandes colonnes de "OUT" au feutre noir provoquant ainsi un saisissant effet visuel, d'autres griffonnent des lignes de commentaires dans tous les sens. Les méthodes diffèrent, mais globalement, tout le monde semble à peu près d'accord. Notamment pour ne rien retenir en catégorie « chanson ». Parce qu'il faut bien dire que la chanson, ça ne botte pas grand monde, surtout pas Didier Veillault (le directeur de La Coopérative de Mai) qui sursaute dès qu'il entend un accordéon et qui, au bout d'une heure d'écoute de groupes comme Salakazam, La Cheminée qui Fume, Les Nids de Poule en Travaux et autres Compagnons de la Misère, De Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (TF1 Vidéo) TU PRENDS L UN ROUGE e CROUS de Clermont-Ferrand, le Service Universités Culture, les associations Sauve Qui Peut le Court Métrage, Vidéoformes et le festival Traces de Vies organisent en 2008 un concours de films courts sur le thème Rouge . Si vous avez plus l'âme d'un Yann Arthus Bertrand ou d'un Enki Bilal que d'un Spielberg, vous avez également la possibilité d'y participer sur trois autres supports : la nouvelle, la BD ou la photographie. Ce concours est réservé à tous les étudiants inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur. Les prix attribués aux gagnants varient de 500 à 2 000 €. Téléchargez la fiche d'inscription sur le site du Crous : www.crous-clermont.fr Date de clôture : 15 mai 2008 (sauf pour la nouvelle, 17 mars 2008) ? Par Catherine T éhéran, 1978. La petite Marjane a huit ans lorsque le Chah est renversé. Enfant d'une famille progressiste, elle grandit sous république islamique, son t-shirt « Punk's not dead » caché sous le voile. Pour la protéger, ses parents l'envoient à Vienne. À 14 ans, elle a déjà vu une révolution et une guerre, mais surtout, Marjane est adolescente et seule. L'adaptation de la BD de Marjane Satrapi est une petite merveille visuelle qui donne envie de rire, pleurer et chanter. Julien « Vraiment subtil , tout en profondeur , sans vulgarité , le message est discret et diffus. À voir et à revoir ! » Sarah « C'est par l'humour que la jeune fille surligne toutes les imbécillités humaines de notre monde . Sa parole en impose . « Moi je veux être prophète »et si c'était ça la solution , prendre une femme comme modèle afin d'adoucir notre vie ? On sort du film avec le sourire . » Stellaahah (sortie 27 décembre) la compagnie du chat noir Par Marie U n petit creux, un coup de froid, ou simplement une envie irrésistible de ne pas réviser ses cours. Si vous avez du temps et un peu de monnaie devant vous, n'hésitez pas, rendez vous à la Compagnie du Chat Noir, une librairie sonore à la façade colorée, située juste en dessous le parvis de notre belle cathédrale. L'endroit est atypique, chaleureux, bref, très agréable. Il revendique être Par Julien semblait au bord de la crise nerveuse. La chanson, ça casse les couilles. Alors on recentre le débat autour du rock. Parce que oui, résolument, l'Auvergne est rock'n'roll ! Alors, les questions les plus terribles commencent à se poser : « Kunamaka et Kafka ont-ils le même public ? Est-ce qu'on est vraiment obligé de sélectionner de la chanson ou est-ce qu'on peut sélectionner que du rock ? Qu'est ce qu'on fait de nos Kissinmas ? Et surtout, que fait-on de l'adorable petit Zach, 13 ans, l'as de l'ukulélé et fils spirituel de Mark Daumail (dixit J-D. Beauvallet dans un récent article des Inrocks...) ? Parce que certes, il n'a pas mué, on n'est pas vraiment sûr de ses ambitions de professionnalisation et en se creusant bien la cervelle, au niveau morale, on se pose des questions sur le fait d'essayer d'envoyer un enfant à Bourges, mais il faut bien avouer c'est un vrai petit phénomène notre petit Zach, et ce qu'il fait, c'est quand même bien joûli. » Plus la journée avance et plus les choix, jusqu'alors artistiques, deviennent politiques. Je vous sens prêt à crier au scandale ? Mais une programmation les enfants, c'est par essence politique ! Nous, on est bien content pour Mr Nô et Coreon, deux découvertes des soirées F.A.C. Et toc ! la plus grande librairie sonore en France. Le concept est simple, une majeure partie des grandes œuvres de la littérature ainsi que de nombreuses histoires vous sont racontées, cette librairie est faite pour les flemmards, trop paresseux pour ouvrir un livre. Mais c'est aussi un lieu de gourmandise où sont servis d'innombrables sortes de thés venus d'ici et d'ailleurs, des cafés et un chocolat chaud, le meilleur (j'en mets presque ma main à couper) qui vous ayez jamais bu, des sirops (parfois improbables), des pâtisseries, des crêpes, des gaufres et le fondant au chocolat qui vous fait décoller. Tout cela dans un esprit de commerce équitable, bio et aussi artisanal et régional, un point très appréciable. Un lieu à découvrir en plein centre ville. LA COMPAGNIE DU CHAT NOIR, 1 rue Verdier Latour, Clermont-Ferrand http://compagnie.chat.noir.free.fr