Mary Poppins - Fabrice Hatem`s

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Mary Poppins - Fabrice Hatem`s
Mary Poppins
Film musical de Robert Stevenson, musique de Richard
M. Sherman & Robert B. Sherman, avec Julie Andrews, Dick Van Dyke, David
Tomlinson, Glynis Johns, Etats-Unis, 1964, 139 minutes.
Londres, 1910. Un couple aisé, le banquier George
Banks (David Tomlinson) et sa femme militants suffragette Winifred Banks (Glynis
Johns) est une nouvelle fois à la recherche d'une gouvernante pour ses deux
enfants très turbulents, Jane and Michael. Et c'est alors que tombe du ciel Mary Poppins
(Julie Andrews). Mais celle-ci ressemble moins à une nounou traditionnelle qu'à
une gentille fée, qui va emmener les enfants, avec son excentrique ami Bert
(Dick Van Dyke), à la découverte d'un monde merveilleux et loufoque...
Par son interprète principale, par son scénario
contant l'intrusion d'une gouvernante peu conventionnelle dans une famille
guindée pour le plus grand bonheur des enfants, par son atmosphère d'histoire à
l'eau de rose, Mary Poppins présente
de fortes ressemblances avec une autres comédie musicale célèbre, La mélodie du bonheur. Mais, alors que
celle-ci m'avait profondément agacé par son insupportable mièvrerie, j'ai été
au contraire profondément séduit par Mary
Poppins. Cette différence de réaction s'explique par trois raisons
principales.
Tout d'abord, la Mélodie
avait fait le choix d'un récit réaliste (une famille aristocratique anti-nazie
dans l'Autriche de l'Anchluss). Mais la multiplication des invraisemblances
psychologiques et des clichés aguicheurs y provoquait rapidement chez le
spectateur une incrédulité irritée. Au contraire, Mary Poppins nous transpose d'emblée dans un univers féérique où
les enfants voient les objets de leur chambre se ranger par magie et côtoient
des personnages de bande dessinée. Les personnages du vieil oncle volant dans
les airs dans une incontrôlable crise de fou rire, celui du gentil
homme-orchestre multipliant les clowneries, on encore celui du vieux capitaine
excentrique ébranlant à heures fixes un quartier cossu de Londres par
d'intempestifs coups de canon de marine tirés depuis le toit de sa maison,
illuminent les yeux des spectateurs de tous âges d'une lueur de joie enfantine
comme ils ont raison du sérieux compassé des vieux banquiers de la City.
En second lieu, la bande musicale joyeuse et entraînante de
Mary Poppins, dopée par une forte présence des cuivres et des percussions
rappelant la sonorité d'une fanfare, est à mon avis infiniment supérieure,
malgré quelques lourdeurs, au mélange de mièvres comptines enfantines et de
filandreuses suites orchestrales de La
Mélodie. On y trouve, outre quelques passages instrumentaux,
comme l'ouverture au moment du
générique, des très nombreuses chansons à la tonalité généralement parodique ou
fantaisiste.
C'est le personnage du banquier Georges Bank,
incarnation d'une vie réglée, conventionnelle, et dominée par l'argent, qui
fait l'objet, avec ses collègues de la City, du plus grand nombre de chansons
parodiques. Dans The Life I Lead, il expose au début du film sa satisfaction de mener une vie
caricaturalement bien réglée. Dans Fidelity
Fiduciary Bank, il incite son jeune fils Michael à investir dans sa banque
l'argent de sa tirelire pour le faire fructifier plutôt que de le donner à une
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gentille mendiante nourrissant les oiseaux. Les ridicules sympathiques de son
épouse Winifred, militante suffragette convaincue, mais mère un peu distraite,
sont également gentiment parodiés dans Sister
Suffragette.
En opposition à ce monde
conventionnel et dominé par l'argent, plusieurs chansons expriment l'aspiration
à une vie différente, fondée sur la générosité, la gentillesse et la fantaisie.
Dans The Perfect Nanny, les enfants
Michael et Jane tracent le portrait, mélange de naïveté enfantine et
d'espièglerie, d'une gouvernante idéale, affectueuse et peu portée sur la
discipline. Dans A Spoonful of Sugar, Mary
Poppins expose ses conception éducatives, basées sur l'incitation plutôt
que sur la contrainte. Dans A British
Bank (The Life I Lead), elle s'insurge contre le caractère trop
conventionnel de l'éducation que Georges Banks veut donner à ses enfants. Dans Feed the Birds (Tuppence a Bag),
c'est le personnage d'une vieille mendiante
au cœur simple, passant sa vie à nourrir les oiseaux sur les marches de la
City, qui met par contraste en relief la cupidité du monde de la finance. Enfin
dans A Man Has Dreams, c'est le
banquier Georges Banks qui prend lui-même conscience de l'inanité de
l'existence bien rangée et consacrée à l'argent qu'il a menée jusqu'ici.
Mary et Bert vont surtout emmener
les enfants dans un monde loufoque et merveilleux. Avec Jolly Holiday, ils font ensemble une escapade vers une
campagne de
dessins animés, où ils pourront se promener dans les bois aux côtés de Bambi,
écouter dans une ferme un orchestre composé d'animaux, être accueillis dans une
guinguette par des pingouins tenant le rôle de maîtres d'hôtel, sauver un petit
renard d'une chasse à courre et gagner un steeple chase avec des chevaux de
bois détachés d'un manège. Ce qui permettra à Mary Poppins, tout à la joie de sa
victoire, d'interpréter l'excentrique Supercalifragilisticexpialidocious
au milieu de caricatures animées de vieux gentlemen compassés de Wembley. Dans I Love to Laugh, l'excentrique
Oncle de
Mary Poppins communique à Bert et aux enfants sa très contagieuse maladie du
fou rire les conduisant à s'affranchir de la pesanteur pour s'envoler dans les
airs. Avec Chim Chim Cher-ee, Bert
entraîne Michael et Jane dans une farandole joyeuse à travers les rues de leur
quartier. Dans Let's Go Fly a Kite,
c'est le banquier Georges Bank lui-même qui, prenant conscience de l'importance
de l'affection jusque-là négligée qui l'unit à ses enfants, les emmène à son
tour dans une ronde joyeuse et désordonnée. Le film contient également une
jolie berceuse chantée par Julie Andrews, Stay
Awake et une chanson où Bert évoque avec gaité sa vie bohème d'artiste de
rue (Pavement Artist).
Enfin, Mary Poppins offre quelques excellentes scènes
de danse, comme Step in Time qui,
utilise sur un mode burlesque un matériel esthétique en partie inspiré du
folklore irlandais pour représenter une danse de ramoneurs sur les toits de Londres.
Partiellement basé sur le livre
éponyme de P. L. Travers, Mary Poppins
a reçu à sa sortie un accueil triomphal du public comme de la critique, avec 13
nominations aux Oscar, dont 5 victoires.
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Pour en savoir davantage sur le film, consulter la
fiche Wikipedia. Pour visionner la bande-annonce, cliquez sur : Trailer.
Fabrice Hatem
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