Musiconis Lettre d`information n° 8 - CESCM
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Musiconis Lettre d`information n° 8 - CESCM
LETTRE D’INFORMATION NO 8 Juin 2012 Spécialiste du chant liturgique médiéval et de ses sources manuscrites, Christelle Cazaux-Kowalski, maître de conférences à l’Université de Poitiers et membre du Centre d’Études Supérieures en Civilisation Médiévale, a présenté aux participants du séminaire Musiconis un panorama des connaissances relatives à l’apparition des notations musicales et à l’histoire des manuscrits notés jusqu’au xiie siècle. La musique et les livres (ixe-xiie siècles) Pistes de recherche L’apparition des notations musicales Les premiers neumes apparaissent au ixe siècle. Ils n’entrent cependant dans la conception des livres qu’au xe siècle. Les sources codicologiques à notation musicale produites entre le ixe et le xiie siècle sont conservées le plus souvent à l’état fragmentaire. Le répertoire transcrit est principalement de nature liturgique (le chant dit grégorien, les tropes, les prosules, etc.), mais le contenu des livres notés est loin de se limiter à ce domaine. De la notation à l’exécution Les notations se développent en premier lieu dans des manuscrits conçus pour ne recevoir que les textes chantés (le phénomène persiste bien après l’apparition des manuscrits prévus pour être notés). Leur prise en compte dans l’élaboration des manuscrits impose un nouvel espacement du texte, pour permettre le développement des mélismes. L’antiphonaire de Silos (British Library, ms. 30845, xe-xie siècle), où des mélismes se développent dans les marges, permet d’apprécier la difficulté de cette articulation. Le rapport au livre de chant enluminé pose une double temporalité : celle de la musique et celle du regard que retient la complexité de l’image. Le beau livre, qui ne reflète pas toujours l’usage d’une communauté précise, ne seraitil pas celui d’un individu ? Le graduel de Laon, réalisé vers 900, est l’un des plus anciens manuscrits entièrement prévus pour recevoir des notations musicales. Laon, bibliothèque municipale, ms. 239, fol. 49. Feuilletez le manuscrit en ligne sur manuscrit.ville-laon.fr. L’écriture musicale est aussi efficace pour fixer des traditions que pour promouvoir de nouvelles formes de composition et d’interprétation. Contributeurs Malgré une codification plus précise de l’écriture musicale en termes de Frédéric Billiet hauteur de notes (apparition de la Katarina Livljanić portée et des clés), de nombreux Isabelle Marchesin aspects de l’interprétation des Isabelle Ragnard chants nous échappent. Au Moyen Jean-Christophe Valière Âge, la musique liturgique se fait célébration) mais sur l’initiale (facere), elle est recréée par ceux du premier répons ; on a ainsi associé l’ornementation visuelle qui l’exécutent. aux pièces les plus longues, les La décoration des manuscrits plus complexes et les plus ornées Peu présente dans l’ensemble, (mélismes, notes répercutées, la décoration intervient, assez etc.), qui peuvent donner lieu à souvent, non pas en regard de des gloses littéraires et musicales la première antienne de l’office (tropes, proses, etc.). de Matines (soit le début de la Rédacteur Sébastien Biay, ingénieur de recherche Dans le cantatorium de Saint-Gall, la notation n’a été prévue que pour certains chants. Saint-Gall, Stiftsbibliothek, Cod. Sang. 239, p. 27. Feuilletez le manuscrit en ligne sur www.e-codices.unifr.ch. Comité de rédaction Frédéric Billiet, professeur des universités Isabelle Marchesin, maître de conférences Welleda Muller, ingénieure de recherche Visitez notre blog http://musiconis.blogspot.fr